N° 45
Novembre

http://piednoir.net

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Novembre 2005
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Les dix derniers Numéros :
EDITO

A la mémoire de tous les nôtres

    Chers Amis

    En ce jour de toussaint, notre pensée se tourne vers nos disparus.
    Ceux qui moururent " des fièvres " dans les cloaques de ce " pays de cocagne " ;
    Ceux qui au fil des ans, reçurent une mort brutale, sur leur sol natal ou sur les champs de bataille ;
    Ceux, plus chanceux, qui se sont éteints paisiblement sur les lieux de leur enfance ;
    Et ceux, bien trop nombreux, qui ont terminé leurs existences sur cette terre ingrate, qui les reçut à défaut de les accueillir et qui ont emporté avec eux, l'amour de leur pays perdu.
    Qu'ils puissent tous reposer en paix.

    Chaque fois que nous arrivons à la Toussaint, nous célébrons nos morts, tous nos morts, mais nous ne pouvons nous empêcher de penser au début de la lente agonie de l'Algérie qui a commencée le 1er novembre 1954.

    Ce jour là, " La Voix des Arabes " au Caire annonçait : " Aujourd'hui l'Algérie a engagé une lutte grandiose pour la liberté, l'arabisme et l'islam ". Oui, c'était le début officiel, reconnu et soutenu du terrorisme barbare avec tout son lot d'atrocités qui a touché toutes les communautés d'Algérie.
    Ce terrorisme aurait dû disparaître avec la mauvaise indépendance voulue, manipulée et octroyée par De Gaulle le grand fossoyeur de la démocratie de son pays la France.
    Ce terrorisme continue encore de nos jour en Algérie, bien qu'il ait changé de camp, du moins le pense t-on.
    Seulement, voilà, ce terrorisme a fait école dans le monde. Un monde qui fait semblant de le découvrir aux travers des réseaux de Ben Laden et Cie. Il continue aussi dans cette terre d'exil qu'est la France. Il est vrai, qu'ici il est distillé à petites doses homéopathiques pour mieux le faire admettre à la masse de " français " toujours prêts, par la langue bien pendue, à défendre " la veuve et l'orphelin ", et en laissant les véritables victimes sur le bord du trottoir.
    Les amorphes de métropolitains ne voient dans des événements comme ceux de Perpignan ou de Clichy sous Bois, actuellement que de petites émeutes de quartiers. Ils n'ont pas encore compris que les petits ruisseaux de sang font les grandes rivières des massacres annoncés par " la voix des Arabes " en 1954. Ces " événements " en appelleront bien d'autres dans un proche avenir.
    A Perpignan, nous avons vu des hordes armées venues de Marseille et de Lyon. Ces hordes de voyous étaient dirigées par des meneurs bien à l'abri.
    A Clichy sous Bois, nous avons vu des forces de l'ordre se faire tirer dessus à balles réelles sans riposter à l'arme lourde. Nos morts d'Algérie tués par ces mêmes forces de l'ordre alliées aux barbouzes, doivent se retourner dans leurs tombes, eux qui n'avaient que leurs mains vides pour défendre leur droit à la vie. Ils sont très forts face à des vieux de nos communautés Pieds-Noirs et Harkis, comme à Marignane il y a quelques semaines, ou plus grave rue d'Isly le 26 mars 1962, ou… on pourrait en citer des dizaines d'exemples.
    Avec Sarkozy, le ministre de l'intérieur, voilà donc la France embarquée dans la guerre au terrorisme. Terrorisme qu'elle ne veut pas reconnaître chez elle car elle le traite en " événements ".
    Vous avez dit " Evénements " ? " François, Françoises ", rappelez-vous les événements d'Algérie qui sont devenues par la magie " de certains combattants résistants… de l'arme aux pieds", la Guerre d'Algérie, alors que c'était une guerre civile. " François, Françoises ", la guerre de France est bien réelle, et cette fois-ci, ni les Pieds-Noirs, ni les Harkis en seront " la cause " et encore bien moins les futurs sauveurs de ce pays qui ne nous reconnaît pas. Il faudra vous prendre en charge.
    La France n'est pas préparée parce qu'elle a toujours refusée de reconnaître les vérités historiques des Pieds-Noirs et des Harkis. Elle les a toujours combattu et elle est plus apte à faire le procès de ses défenseurs et de sa propre armée lorsqu'elle a du réagir face à la barbarie sournoise et impitoyable. La très rigide ministre des " z'armées " vient d'en donner une pauvre image en suspendant un Général avec tout le faste médiatique que le gaullisme adore et cultive.
    L'intolérance en pratique chez les " émeutiers d'aujourd'hui" n'aura d'égale que l'intolérance des terroristes d'hier en Algérie, car elle sera toujours soutenue par la même intelligentsia avec des meneurs tels que certains intellos et que des faux historiens parmi lesquels on trouve Stora, Liauzu, Branche, etc.. Ces champions de la décervellation se sont trouvés un autre combat, " la colonisation positive ", pour masquer leur aide calculée et non pas aveugle à ce terrorisme qui a pris son essor le 1er novembre 1954.

    

Bernasconi Fernand
Photo de M. Bernasconi Fernand

    Avec ce 45ème numéro, nous fêtons aussi les quatre ans de la Seybouse. La Seybouse qui se veut un des aiguillons, sur Internet, de la mémoire de Bône et de la vérité sur notre histoire. Merci à tous nos chroniqueurs qui donnent le meilleur d'eux-mêmes pour nous rapporter cette histoire, ces histoires.

Merci à tous                                   Jean Pierre Bartolini                         

        Diobône,
        A tchao.


Sonnez hautbois ! Résonnez trompettes
André GANELON a enfin rougi
de la boutonnière
N° 2 de Février 1950
de M. D. GIOVACCHINI
Envoyé par sa fille


         Une fête grandiose est organisée à la veille de Mardi-gras, pour fêter la décoration décernée à M. F.
         M. P., retenu à Marseille par des obligations graves et... jamais sordides, m'a prié de prononcer l'oraison funèbre de circonstance. Voici la lettre qu'il m'adresse :

         Mon cher Ami,
         NUL MIEUX QUE TOI NE CONNAIS MES PENSEES INTIMES. JE TE LAISSE LE SOIN DE LIRE, AVEC TOUTE L'EMOTION DONT JE SUIS CAPABLE, LE DISCOURS CI-JOINT.
         La salle est comble. Pompiers avec cymbales, au complet. Dactylos avec des petits doigts en bataille, infirmières avec cuvettes aveuglantes de blancheur, etc. etc. Bouleversé par l'honneur qui m'était imposé par l'Idole, je finis tout de même par débiter sa prose, aussi fidèlement que possible.

         Mesdames, Messieurs,
         Monsieur F…, mon cher ami,

         " Le Gouvernement de la République s'est honoré en rendant un hommage éclatant au bon citoyen, à l'élu consciencieux, à l'homme au grand coeur, et au bon père de famille, que tout le monde apprécie en toi.
         Le Président de la République et les Ministres s'excusent d'avoir tant tardé à faire violence à ta modestie si atrocement mise à l'épreuve.
         Seuls les jaloux et les méchants - dans le genre de cet étrange D… - trouveront encore matière à critiques. C'est le lot des grands hommes de notre genre, d'être injustement méconnus. La postérité nous rendra justice.
         Je sais que si cela était nécessaire, tu serais capable de " travailler " les listes électorales. Le succès suffit, la régularité des scrutins n'est que fantaisie de naïfs.
         Je sais que tu es capable de faire passer de vie à trépas le meilleur des tiens s'il s'agit seulement de sacrifier quelques billets de mille. C'est là aussi une preuve d'héroïsme raffiné que les mauvaises langues considèrent comme l'épilogue d'une rivalité froidement conçue.
         Je sais que tu as bavé sur le cercueil du regretté Docteur P., revenant encore tout chaud de Tunis.
         Je sais que tu as fait le coup de minuit à L. D. et E. M. Mais qu'importe, puisque nous étions d'accord !
         Je sais mieux que tout cela. Quand j'étais sur les bancs des Chambres Civiques, tu escomptais ma condamnation pour prendre du galon. C'est humain et je te pardonne puisque nous nous ressemblons comme deux frères. N'ai-je pas trahi T. et G. F. ?
         Je sais aussi qu'en ce moment présent, tu me prépares la plus vilaine des " gambettes " avec l'ami A. Mais comme vous ne serez pas d'accord vous-mêmes, je resterai. Comme dirait Monsieur Q. : Ne sommes-nous pas condamnés à vivre ensemble ? ".
         Je sais que tu mériteras même d'autres distinctions pour ta science spécialisée dans le commerce des chevaux, le commissionnement en vins, et la vente des roseaux...
         Je sais, comme tout le monde, que tu as du fil de fer barbelé dans les poches et qu'un aveugle même n'a jamais connu la chaleur de ta main. Tout le monde sait, également, que ta paresse est proverbiale dans les Assemblées que tu désertes à longueur de semaines.
         Sache, mon cher André, que le grand latin Q. définissait ainsi l'orateur : l'homme bon et habile à bien dire ". Cela ne s'applique pas à toi, car tu ne parles que par obligation spectaculaire et pour bien déguiser ta pensée. Mais tu pérores mieux que moi, et je ne me sens pas qualifié pour te blâmer.
         La France entière n'ignore pas qu'à Metz, malgré la neige et la bise, et en prenant ton biberon à la main, tu clamais de ta belle voix ces mots stoïques et frémissants de gloire :
         " Moi, vivant, Ils (les Allemands !) ne passeront pas "...
         Espérons que les Etats-majors nous permettront bientôt d'épingler la Médaille Militaire sur la poitrine de brave
         On a dit que tu es un bon Administrateur - toi aussi. ! - et que tu as fais de belles choses.
         Quoi ! je n'en sais rien. Mais répétons-le en choeur, donnons l'ordre aux reporters de le publier dans les journaux, de placer ta photo en bonne place et tout le monde le croira. Là est l'essentiel. Il suffit de savoir régner sur les... poires, et nous nous y connaissons.
         On dit bien que sous les yeux de Ste-Anne, tu t'amuses à des jeux blâmables, et que les visites rendues au parc qui entoure l'église, tiennent lieu d'offrandes fort galantes, non immunisées contre le vaccin du péché. Ce sont là propos de blasés qu'il nous faut dédaigner. L'épaisseur de mes tissus adipeux m'empêche de te concurrencer. Alors, continue et laisse nous te féliciter pour l'ardeur indécente qui te permet d'honorer les Nymphes.

         En réalité, tu n'as jamais rien fait de bon ni de beau dans !a vie.
         Mais, le Gouvernement a décidé. Donc, Vive toi, et Vive la Quatrième !
         D'ailleurs, console-toi : tu n'es pas seul. Combien d'incapables, combien de véreux, combien de trouillards ont été fêtés de la même manière et avec autant de champagne et de biscuits secs. La compagnie étant nombreuse, tu peux t'esbaudir à ton aise. Il n'y a que la curiosité d'un enfant qui pourrait t'embarrasser.
         " Qu'as-tu fait papa, qu'as-tu fait tonton ? " te diront-ils à. la veillée. Tu répondras crânement : " Taisez-vous, petits indiscrets ".
         Ah ! Si Napoléon revenait au monde ! Quelle hécatombe de dégradés ! Un nouvel Austerlitz !
         Mais, comme le Grand Empereur est mon compatriote, je le supplierai d'avoir à te ménager. Et s'il ne m'obéit pas, je lui étalerai mes anatomies, tout comme à Louis ARNAUD.
         Va ton chemin, mon cher André, sans honte et sans remords. Comme Judas aux Oliviers et Ganelon à Roncevaux, tu auras ta place dans l'histoire de ce pays.
         Tes succès dans les maisons où tu as su prodiguer une juvénilité infinie en éjectant puissamment les merveilles de ton intelligence, par tous les orifices du corps et de l'esprit, connaissent la célébrité.
         Tu as du maintien sur un prie-Dieu aussi bien que dans une alcôve et quand tu bois, c'est D. qui est saoul.
         Comme tu as raison de trouver bien laid le fait d'effleurer ta petite vie de paillard en oubliant que tu savais gravir les escaliers résonnants de la " Dépêche de l'Est ", armé de dessins animés, pour nuire à la moralité d'un adversaire.
         Par ailleurs, n'as-tu pas manifesté ton grand amour pour la France en défendant le P.P.A. B. ?
         Cette énumération, qui pourrait être plus complète, suffit, Mesdames et Messieurs, à justifier l'écho profond que mes paroles trouvent dans cette salle frémissante d'émotion.
         Mesdames, Messieurs,
         Je lève mon verre à la santé des admirateurs et aussi des admiratrices du grand bônois, dont le nom même enorgueillit la Provence entière.
         Et je rends hommage à leur patience et à leur bienheureuse ingénuité.
         J'avais fini. En moi, l'Idole avait magnifié les splendeurs de la fidélité dans l'amitié.
         Les larmes arrosaient abondamment les jolies des assistants. Il fallut vider les lieux, car l'inondation menaçait...
         Seul, N. A., généreux mécène qui sait partager tous les... charmes, riait de bon coeur.
         RENDEZ-VOUS EST PRIS POUR LA REMISE DE LA MEDAILLE MILITAIRE AU MÊME HEROS ! MAIS, C'EST LE FIN LETTRE ERVVAN MAREC, QUI SERA CHARGE PAR P. DE FAIRE LE PANEGYRIQUE D'USAGE.



LES CHRONIQUES BÔNOISES            N°24

 IN MEMORIAM   


        En ce premier novembre 2005, mes pensées se focalisent vers cette terre où reposent quatre générations de mes aïeux.
        Un jour de l'année 1842, mon arrière -arrière grand- père paternel, venant de Marseille ,débarqua à Bône avec son épouse et son fils. Maçon de sa profession, il s'exilait pour trouver du travail afin de faire vivre sa petite famille. En 1872, son fils, mon arrière- grand -père , mourait pour la France au cours d'une opération de gendarmerie dans le Constantinois et, en 1918, son arrière-petit-fils, tombait au champ d'honneur dans une forêt de l'Aisne dont il ne connaissait même pas le nom.
        Quatre générations qui n'avaient jamais possédé un seul are de terre d'Algérie, hormis le carré où ils furent enterrés. Ils croyaient avoir acquis le droit de reposer en paix dans ce sol qui les avait vu naître. Hélas, c'était sans compter sur la folie des hommes et l'ingratitude de leur patrie. Avec le temps, les traces de leur présence s'estompèrent, rendant leurs tombes anonymes.
        Survint alors le temps de la raison et du cœur : des hommes de conviction entreprirent une tâche colossale en réhabilitant les cimetières. Comme chaque premier novembre, ces hommes vont fleurir le cimetière de Bône. Qu'il me soit permis de les remercier et d'utiliser la magie d'Internet pour m'associer virtuellement* à ce geste en mémoire de nos défunts.

Ce texte est dédié à Sabri MELE et Bernard GASSIOT

* Ma contribution pour l'achat du bouquet sera réelle


Ça qu'on vous a pas dit … !         N° 30
Christian AGIUS
le Maltais de la route de Bugeaud,
y ramasse dans les poubelles de luxe…
ma, tombe de ses morts, c'est la franche vérité !!!


En Afrique du Sud, diocane ça commence à saturer, ac une criminalité championne du monde.
Deux journalistes femelles de Charlie Hebdo elles ont interviouvé le barman d'un hôtel : " certains Noirs se demandent s'ils ne regrettent pas le paternalisme de……l'apartheid ! "


Le chômage y baisse régulièrement, et Galouzeau y fait le farfaton…
Calme-toi, fils ! C'est pas grâce à sa politique géniale : c'est tout simplement que les papys du moment y sont les mêmes que les babys du baby-boom de 1945-1950 : y partent à la retraite !!! Ca fait baisser les chiffres…


A la fête de l'Humanité, Fabius toujours à la pêche pour les prochaines érections, y sa ramassé un œuf en plein dedans la fugure.
Comme il est fartass, même pas pour le shampoing ça lui a servi !


Le 07 octobre, le journal télévisé d'Antenne 2 de 07 h y sous-titrait " 9% d'illetrés "…
Leymergie il a dû remonter la culotte à le responsable, pourquoi le journal de 07h30 il avait corrigé " illettrés "…


Le chômage y baisse régulièrement, et Galouzeau y fait le farfaton…
Calme-toi, fils ! C'est pas grâce à sa politique géniale : c'est tout simplement que les papys du moment y sont les mêmes que les babys du baby-boom de 1945-1950 : y partent à la retraite !!! Ca fait baisser les chiffres…


La " contribution Delalande " elle taxe sévère les entreprises qui lourdent les plus de 50 ans : zeb ! Ma, rien il a été prévu pour celles qui lourdent à…………45 ans ! Tu suis, fils !..


Hamlaoui Mekachera y vient de lourder sa conseillère aux relations ac le Parlement.
Motif : c'est la fille à Papon !
Zotche ! Pourquoi la loi anti-discrimination elle a pas fonctionné ???


La Ségolène, pas trop royale sur ce coup, elle a regretté d'avoir vendu les photos après son accouchement à Paris-Match.
Ma………………..elle a pas rendu l'argent ! Les affaiaiaiaires, fils !


Le nouveau palais de l'Europe y compte 679 sièges : y sont tous occupés sauf le n°………………………………….666 !
Et pourquoi, diocane ?
Relis l'Apocalypse de Saint-Jean (XIII-18) et tu le sauras, tchoutche !
C'est le chiffre du Diable…


Un cocu y vient d'essayer une conciliation ac celle qui lui a peindu le costard en jaune…
Ma, la dame elle a fait des necs…
Total : elle s'a ramassé une botcha dessur le nez !
Certificat médical, plainte au commissairiat, et touti quanti….
Histoire banale, du niveau des tchatcheuses des Quat'Chemins ?
Ouais, ma ça pourrait desservir les ambitions présidentielles de monsieur……….. !


Le ministère de la santé y veut plus rembourser des chiées de médicaments, ma……………il a fait imprimer des millions de cartes postales pornos où des coulots y se roulent la pelle du 18 juin, se lavent le cul ensemble, tout ça pour pas qui z'attrapent le sida…


La bière Heineken elle est pas dans la merde en Hongrie.
Dedans ce pays, ya une loi qui interdit tous les symboles communistes : Heineken elle a été priée d'enlever l'étoile rouge qu'elle a dessur ses boîtes……….


La Bernadette elle risquait pas d'être en retard pour visiter son grand calamar de mari au Val de Grâce : diocanamadone la montre qu'elle se portait au poignet !!! Une Chanel J12, à 8500 zorros ! Zeb…
Pure coïncidence, Cécilia ex-Sarcloseille et Anne " Sinclair " elles portent la même…
Zeb ! Elles doivent se retrouver copines en dedans le même magasin…


Entre 1987 et 1995, les Chirac y z'étaient à la mairie de Paris et y zont sarclé 2,13 millions de zorros rien que pour la bouffe.
Si tu calcules bien, ça fait une moyenne de…730 zorros par jour !
Diocanamadone, c'est pas d'la matsame qui se sont envoyé, ma des matsagounes ac du caviar avant et du foie gras après…..le tout arrosé pas ac du Tannières, je suppose…
Ma, c'est pas fini : la cour de cassation elle vient de leur donner l'absolution !!!!!!

La suite au prochain numéro :
te fais pas de mauvais sang,
J'en ai encore des tas en dedans les tiroirs….

LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (31)
La "Ribrique" de Rachid HABBACHI
TCHAPAGATE, FRANÇAIS, LA GRANDE ESPLICATION, CELLE-LA LA QU'ELLE MANQUAIT

       Un jour, un patos qu'il a lu " Le corbeau et le chacail " tu sais, cette fabe que moi j'l'ai écrite, il a venu à saouar d'oùsque, juste pour me dire, avec sa fugure de marbe, enfarinée en plusse que le Tchapagate de nous z'aut' c'est un idiome bâtard. Putaine de sa race, si que j'avais pas une anducation bien élevée, j'y aurais juré tous ses morts affogués tellement ça m'a fait d'la peine quan c'est qu'y m'a dit que la langue de nous z'aut' c'était un idiot-bâtard, alors que nous z'aut', on est fiers d'la parler avec cet accent que comme lui, t'y as pas et de l'entende encore aujourd'hui grâce aux z'anciens qu'y nous l'ont laissée en héritage.
       Purée, je fais ni une ni deux, je plonge en dedans tous mes souvenirs d'école, de lycée et de faculté… Attends, attends, tu crois pas ça que je dis ? tu veux des preuves, oilà, t'y en as : en errière, juste dessur le côté à l'école Saindi-Carnot, dedans la rue du 14 juillet, juste dessous la classe de Monsieur Camillièri, t'y as encore aujourd'hui le trou oùsqu'avec les amis qu'y devenaient ennemis quan c'est que je perdais, je jouais aux bizagates en écoutant d'une oreille discrète comme y dit l'aut', les cours de grand-mère, d'orthographle, de calcul rentable et tout et tout… et à force d'entende les mêmes cours pendant dix ans, bessif ça te marque. Après, on a changé pour le lycée saint Augustin, là oùsque, t'y as encore de tracé le terrain ousqu'on jouait au sou pendant que Monsieur Mekki y donnait ses cours d'arabe et un peu plus loin, la fenête de Monsieur Philippe qu'il embrouillait ça qu'il appelait des maths pendant que dessur, y avait Monsieur Laroye qu'y se noyait dedans un bouillon de physique-chimie et tout ça, tu veux ou tu veux pas, ça te marque.
       Et un jour, pris par le takouk de la bougeotte, je m'ai retrouvé en Patosie, à Strasbourg diocane, une belle ville, dessur l'Esplanade, à la faculté de droit et des sciences économiques Paul Apell, oùsque j'allais juste manger, au rab, au resto-U comme y disent et là bessif, t'y entends des vertes et des pas mûrtes dessur les obligations, les cas de nullité de contrats, l'action oblique, l'action paulienne, des droits, ma parole, t'y en veux, t'y en as, de l'administratif, du civil, du pénal, du notarial et des z'aut' que j'les z'ai oubliés main'nan.
       Alors bel ! tu ois, y a pas que ceux-là là qu'y z'ont été dedans les z'écoles qu'y z'ont de l'anstruction.
       Main'nan, pour te revenir à ce baouèle de critiqueur, ce patos presque tellectuel et là, c'est pas une ansulte, j'te jure, j'y ai dis comme ça, d'abord, le tchapagate y te dit plein des choses qu'elles sont pas belles et qu'elles sentent pas bon ( si que ça, c'est pas poésique, j'arrête tout et j'me fais babasse ) et après, pour ête critiqueur un peu moi aussi, j'vais te dire d'aller t'la pile en coule, toi et ton français que lui, il est encore plusse bâtard et plusse idiot que le tchapagate à nous z'aut' à cause, que si nous z'aut', on est fiers et on le cache pas d'avoir pioché en dedans les langues qu'elles nous z'entourent comme l'arabe, le spagnol, l'italien, le maltais et même le français dedans ça qu'il a d'intelligent seulement, vous z'aut', vous cachez que rien dedans vot' langue y vous z'appartient, que tout y vous vient d'ailleurs, tu veux un exempe ? Le La Fontaine de vous z'aut' qu'il a coulé, y a longtemps eh ben ! la fabe que tu me parles " Le corbeau et le renard " ousque tu cois qu'il s'l'a copiée, c'est dessur moi, dessur " le corbeau et le chacail " què c'est què c'est, elle date du 17ème ou du 18ème sièque, tu ois, t'y es même pas sûr, tu sais même pas si c'est avant ou après Jésus-Christ pasque si c'est après, bessif y s'l'a copiée dessur moi à cause que moi, ça fait déjà quinze ans que je m'la suis écrite. Et pis, à part basket-balle et fote-balle qu'est-ce que dedans vot' langue, y a de purement français vas z'y, toriador, spaghettis ? allez vas z'y dis moi, tu ois, tu veux pas ou alors, tu peux pas, allez, allez dis le si que t'y es un homme, tu dis pas ? Eh ben ! moi j'vas te dire. Vous avez tout cinq et trois huité dedans des z'aut' langues surtout dedans celle-là là que nous z'aut', on s'la connaît bien-bien, l'arabe, tu veux un exempe ?
       J't'en donne cent, mille, dix mille mais comme Jean-Pierre BARTOLINI y va me crier dessur à cause la place dedans not' SEYBOUSE, j'vas seulement te donner une kémia pour t'ouvrir le petit et dedans un ordre alpha méthodique pour que tu perds pas le nord : Abricot : El Barqoucq - Alambic : El ambicq - Alchimie : El kimiya - Alcool : El kohol - Artichaut : El kharchef - Amiral : Amir el bahr - Café : Qahwa - Calibre : Qaleb - Carafe : Ghorraf - Caroube :Kharoube - Chiffre : Sifr - Echec et mat : El Cheikh mat - Elixir : El ihsir.
       Tu ois, tu me dis d'arrêter après seulement quèques mots que je peux, moi, t'en donner un wagon pasque t'y as la honte qu'elle te monte à la fugure. Allez va, moi j'ai pas la rancune, fais toi, comme tu dis toi, une amande honorabe, demande pardon à tous les bônois et mets toi vite fait, bien fait, à t'apprende le tchapagate que c'est la meilleuse des langues, celle-là là de l'avenir que bientôt, tu vas t'la retrouver enseignée dedans toutes les facultés de lettes de France et de l'Avare, de Dunkerque à ….Marseille.

Rachid HABBACHI

ELLES SONT BIEN BÔNE
Par M. Fernand Bussutil dit OTTO BUS
Envoyé Par Jean Louis Ventura               N°15
ELLES SONT BIEN BÔNE
FERNAND BUS

A tous mes Amis bônois, si douloureusement éprouvés par les événements d'Algérie et dispersés dans tous les coins de France et du Monde, avec mes affectueuses pensées.

F.B.

" FUGIT IRREPARIBILE TEMPUS " (Virgile)
LA PASTÈQUE

          Dieu y sait çà qu'il fait et pour te le prouver
          Et sans aller bien loin, je vas me le trouver
          Un exemple d'attaque dans une belle Pastèque.

          Augu y se pensait dans sa tête de " Tchibèque "
          " La Pastèque c'est très gros ac une queue toute pétite
          L'Bon Dieu il a eu peur d'aoir une méningite.
          Moi, je m'laurais pendu comme on pend un raglan
          A cet arbre maousse qu'on s'appelle arbre des glands
          " Ne recheflis pas trop, pourquoi dans un quart d'heure
          Te vas nous inventer le fil à couper l'beurre,
          Reste tranquille que j'y dis ; ma cette face de sparle
          Y se remue la tête, pas moyen qu'te lui parles "
          " J'aurais fait le contraire et manque y vient " Asrine "
          Pas la peine, j'aurais pris un cachet d'aspirine.
          Enfin c'est fait, c'est fait, laisse moi faire une dormade
          Sous cet arbre de glands, viv'ment la roupillade
          Que je pense plus à rien ni à Dieu, ni à Diable. "
          Et Augu y s'endort dans une sieste formidable.
          La punition de Dieu, tout d'un coup, 0 malheur !
          Elle se tombe ac le gland tsur le nez du dormeur
          Augu d'un bond se lève, le sang y se lui coule
          Comme le vin qu'on se tire d'un tonneau à Francoul
          " Tu ois que je lui dis et vive le Bon Dieu
          Si c'était la pastèque, adieu toi, tes dieux
          Faut jamais l'critiquer, toujours il a raison
          Allez qu'nous s'en allons vite vite à la maison.

MOI ET AUGU A CHEZ LE DENTISTE

     Hier soir, tsur le Cours, je promenais quand je me rencontre Augu ac la joue gonfle : " Atso ! Dieu bénisse, t'y a bien repris depuis la dernière fois que je t'a vu. "
     " Dans la viscosité de tes bises et de ta race qui me reupond mon collègue, j'a mal à une dent et te tombes bien pourquoi je dois aller à chez le dentisse. "
     Comme jamais d'la vie, j'a mis les pieds à chez un docteur des dents, j'abcepte pourquoi c'était là une occase seule et unique. On s'arrive, on sonne et on rentre dans un salon qu'il était plein du monde. La vérité je m'a cassé la souventrière telment j'a rigolé : un homme d'la souffrance y marchait andare et vénire comme Lion du cirque Amar, un autre qu'il avait mal, y lisait le journal à l'envers. Augu il en cassait pas une, ma y s'a mis dans une colère noire pourquoi une femme elle se lui a demandé: " Vous allez bien M'sieur Augu. "
     " Madame, quand on va à chez le dentiste ou chez le docteur pas besoin de demander comment que çà va la santé, pourquoi si ça allait bien bien, on srait pas ici. "
     Enfin notre tour il arrive et le dentisse ac la blouse blanche y nous fait signe et on se rentre dans la salle des supplices. La première des choses que je te ois, c'est un maousse de fauteuil et au dessur un bras en fer ac des roulettes.
     L'homme y fait assoir Augu, y lui met une serviette autour le cou comme un p'tit bébé à qui te vas faire manger la bonne soussoupe à sa mèmère. Il appuie tsur une pédale et Augu ac le fauteuil y monte en l'air. " Ouvrez bien la bouche, qui lui dit le dentisse ". Augu y se fait un four qu'on s'aurait dit le requin pèlerine qui s'a attrapé Uni. Le toubib y lui rentre un anstrument dans la gorge, une petite glace, y regarde et y dit : " Je ois ça qu'c'est, ce sont des choses qu'elles z'arrivent, c'est un kixe qui te pousse au dessous de la dent qu'elle est gâtée. Je vas la dévitaminiser. Y prend un séringue ac une aiguille pointue à le bout et dzang ! La joue de Augu, elle devient encore plusse gonfle et le pôvre, laisse le qui fait : " Ah ! ah ! oh ! ". Après ça le monsieur y tire le bras z'articulé et y met un clou, il appuie tsur un bouton et ça tourne à toute vitesse et il enfance dans la dent.
     Enfant de Chichoune, comme y dit Marius, Augu il avait les yeux qui tornaient comme tsur des roulements à billes, comme les yeux d'un camaléon. Ensuite, il enlève le clou et à la place y met une petite roulette pour se user la dent. La sueur, elle coule de la tête de mon camarade. Enfin le bourreau y prend une aiguille fine fine et dalli ! Y lui enfonce dans la gincive, y tourne et y tire le nerf.
     " C'est tout pour aujord'hui, crachez et rincez vous " Augu, d'la douleur rien il entend, y prend le verre, y boit un bon coup et y se lave la fugure dans la p'tite cuvette où elle coulait l'eau et y s'essuie ac la serviette.
     Je sais pas comment le dentisse y faisait pour garder le sérieux ? Au bout d'un moment, il dit à mon anséparable : " Vous avez les dents, qu'elles sont très mauvaises : y va falloir les arracher et mettre des fausses à la place. Alors Augu : " A régarde ! d'l'argent j'en a pas besef, l'or ça coûte trop cher et les fausses dents j'en veux pas, t'y as beau me dire qu'elles sont en faïence, on m'a dit à moi, que c'étaient des dents qu'on enlevait aux têtes des moutons, alors faisez les moi en duralumin, ça coûte moins cher et plus solide c'est. Aller aureoir ! "
     On descend les scaliers et Augu qui se frotte encore la joue y dit
     " Dire qu'y a des gatarelles qu'elles appellent le mal des dents, le mal d'amour. C'est comme si te veux comparaître une escorpion ac une matzagoune.
     J'a la bouche amère de tous ces micaments, on va au café du Tiâtre se taper une blanche, pour s'oublier le dentisse, les dents et les anstruments de la torture.
     E finita la comédia...

BÔNE..    TU TE RAPPELLES
Par M. JEAN PERONI (Tome 2)
           envoyé par Mme Gauchi -- et Jean Louis Ventura                     N° 8
"Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer. "
BEAUMARCHAIS
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LE DERNIER MATIN

                                                                           Quand nous reverrons-nous ?
                                                                           Et nous reverrons-nous ?
                                                                           0 maison de mon père,
                                                                           0 ma maison que j'aime.
                                                                                              Ch. Péguy

        Souviens-toi I C'était ton dernier jour, et ton dernier matin. Ta valise à la main, tu as descendu le boulevard Narbonne. Et tu es entré sur le cours Bertagna. Il faisait une magnifique journée d'automne, de ces automnes qui sentent encore l'été avant de s'embaumer des premiers parfums de l'hiver. Le dôme toujours vert des arbres laissait filtrer des rais de soleil dans des trous de ciel bleu.

        Mais le cours était triste d'avoir été abandonné.

        Devant la Cathédrale, porte close, la Muse trop nue avait été jetée à terre pour prix de son indécence. Aux terrasses des brasseries, les garçons en tablier presque blanc patientaient sans espoir. Jérôme Bertagna, sur sa barque de bronze, t'a regardé passer, avec des larmes de poussière.

        Et tu te souvenais du temps d'autrefois, d'un Cours vivant au rythme de son peuple ; des glaciers retenus par les dernières chaleurs servant les créponnets et les crèmes glacées; et les cent magasins, et leurs portes béantes, exposant à profusion la mode de Paris, jouets, bijoux, chaussures, vêtements, parfums; et des kiosques-à tabac, et du kiosque à musique.

        Souviens-toi I Tu as croisé Monsieur Thiers, tout seul, et définitivement seul, avec, comme seul gardien, un petit cireur désoeuvré dormant sur sa boite à reluire.

        Les chauffeurs de taxi t'ont regardé passer sans oser un adieu.

        Tout à coup, souviens-toi, au fond, la gare ; par-dessus, Saint-Augustin ; et tout près, le petit port de pêche, et ses palangriers sans palangres, et ses deux derniers chalutiers, sans chaluts.

        Il n'y aura plus de cérémonie du souvenir, plus de clairon pour évoquer les héros morts, plus de tambour pour battre "Aux champs".

        La Maison de l'Agriculture et le Palais Consulaire conservaient, eux, orgueilleuse allure, sachant bien que le temps ni les hommes, malgré leur envie, ne pourront effacer leur siècle de prospérité.

        Au détour, tu as vu le bateau qui allait emporter, avec toi et ta petite valise, toutes tes illusions.

        Souviens-toi I Ce fut le coup de grâce.
        Avant de l'avoir vu, tu pouvais encore espérer. Et tu te forçais encore à espérer, malgré toi, malgré eux, malgré tout. Avant de mettre le pied sur la passerelle, il te restait une dizaine de pas que tu as fait lentement, lentement; et puis huit, et puis six, et puis deux, et le dernier. C'était fini sans rémission : tu venais de passer de l'autre côté.
        Était-ce le "Ville d'Alger", ou bien le "Commandant Quéré" ? Que t'importait I C'était le Bateau Gris qui jadis emportait les condamnés à l'autre bout du monde.
        Peut-être y avait-il avec toi, pour faire le dernier bout de chemin, d'autres partances, des gens de chez toi, des parents, des amis, des voisins, avec leur petite valise. Souviens-toi I Non ? Tu ne les a pas vus ? Tu étais trop occupé avec ta désespérance et ta petite valise.

        Le bateau a sifflé trois fois.

        Autrefois, tu as dit autrefois parce que cela te paraissait tellement loin, autrefois c'était le même bateau qui embarquait les vacanciers vers la France. Tiens, c'est drôle, vers la France ; pas vers la Métropole. Et le bateau lançait dans l'air ses trois coups de sirène, les trois syllabes de l'au revoir. Maintenant c'est l'adieu, et la sirène n'est plus qu'un chant du cygne. Et larguées les amarres.

        Souviens-toi, au passage, la gaie flottille du Sport Nautique; et de l'autre côté, les grues géantes, la centrale thermique, les phosphates, les minerais, avec leurs panaches de poussière; et de ce côté, le chai à vin, les silos. Et de l'autre côté, le plan d'eau de la Seybouse, brillante à son embouchure comme un miroir où se mirait la Basilique.

        Et puis, de ce côté, les voiliers du Yacht Club qui, depuis belle lurette, ont amené le pavois tricolore. Tout près, à la cale de halage, un chalutier couché sur le flanc, que les charpentiers ont abandonné, et qui ne s'en relèvera plus.

        Et puis la Grenouillère, avant la passe.

        Souviens-toi des jours où tu venais te promener par là quelques pêcheurs à la ligne, un bouchon qui flotte au gré de la houle, un roseau qui s'arque à se rompre, un petit poisson frétillant de douleur qui a pêché par gourmandise.

        Et puis les deux promontoires de la dernière passe. Voilà, tu y es : c'est le grand large.

        Tu as couru de babord à tribord, de tribord à babord, pour t'assouvir le plus possible de ce dernier spectacle, cet immense ruban de sable qui court jusqu'à Chapuis et que dominent les tours de la Ménadia.

        Et parce que tu n'en avais pas encore assez de cet ultime spectacle, souviens-toi, tu es passé à l'autre bout du navire, à l'endroit où le pavillon claque par-dessus l'écume de l'hélice.

        Tu es resté accoudé au bastingage. Combien de temps ? Tu n'en sais rien. Tu regardais la longue traîne blanche que laissait le bateau derrière lui, comme une fragile chaîne d'eau qui te reliait encore un peu à ta ville, à ton pays, à ton passé, à toi d'avant.

        Et puis le temps, le vent, la nuit ont effacé le sillon blanc.

        Et n'est plus resté dans tes yeux qu'un long trait de brume qui se tendait de Joannonville au Cap de Garde. Et qui s'est effacé à son tour.
        Alors, souviens-toi ! Ne pouvant plus rien voir, tu as fermé les yeux. Et tu as regardé devant toi.

Fin du Tome 2

Au lac Bahira !
Envoyé par M. Pierre Rio

C'était alors un petit
Coin d'Univers
Ou, été comme hiver
Il faisait bon aller,
Parfois rêveur et solitaire
Tantôt plusieurs et solidaire,
Aujourd'hui comme naguère
Je reviens sur la grève
Je songe et je rêve
Le temps de la trêve ;
Un jour, c'était hier ...

A présent, peut être demain
Sèmerons nous le grain
Du tout à chacun
Pour qu'un jour enfin
Soit réuni le corps et l'esprit
Humain
Tout comme ce lieu serein
Unissant la matière
Depuis que le Big-Bang
Engendra l'Univers
Ainsi, les âmes de Tunisie
Et celles d'ailleurs
Connaîtront la paix éternelle
Amen !

( Dédié aux hommes d'esprit Et de bonne volonté )
Le 05 10 2005 Rio pierre


LE GRAND CONCOURS MUSICAL DE 1902
BÔNE son Histoire, ses Histoires
Par Louis ARNAUD

          La musique est un bien bel art...
          Cet aphorisme constitue une vérité élémentaire que nul à Bône ne saurait contredire.
          Rousseau et Mme de Staël qui ont aimé la musique et écrit sur elle, ne l'ont jamais séparée de la poésie. Ils prétendaient qu'elle lui prêtait son charme et lui donnait quelque chose d'humain.
          Les anciens, d'ailleurs, avaient fait d'Euterpe la Muse de la musique et de la poésie à la fois.
          A Bône où tout dans la nature est harmonie et poésie : ciel, mer, montagnes, plaines, climat, il eut été impossible de ne pas aimer la musique.
          Dès les premiers temps de l'occupation, on allait en foule entendre l'Opéra dans une salle trop étroite et totalement dépourvue d'acoustique, de confort, et même d'air l'été.
          Puis, alors que les Allées étaient encore en dehors de l'enceinte, les musiques militaires de la garnison donnaient tous les dimanches des concerts sur cette promenade improvisée. La population tout entière venait écouter les musiciens de France avec autant de ferveur que de religion.
          En 1861, un dimanche de juin, c'était la musique du 58ème de Ligne qui exécutait le programme suivant que nous avons eu l'occasion de retrouver dans un numéro du journal local " La Seybouse " de l'époque :
          - Le Grondeur, pas redoublés (Gurtner).
          - Ouverture du Domino Noir (Auber).
          - Mosaïque sur la Norma (Beligny).
          - Hélène, grande valse (Bousquet).
          - Mosaïque sur Lucie de Lamermoor (Donizetti).
          - La Petite Clochette, polka (Berr).

          Tandis qu'à la messe de ce même dimanche de juin 61, la même musique militaire faisait entendre une Mosaïque sur le Pré-au-Clercs de Hérold, et un morceau d'élévation, de Meyerbeer.
          Un autre numéro de " La Seybouse " nous permet de reproduire un autre programme de morceaux exécutés, dans les mêmes conditions en juin 1864, trois ans plus tard, mais, cette fois, par la musique du 4ème de ligne :
          - Pas redoublés (Doering).
          - Ouverture de la Dame Blanche (Boieldieu).
          - Mosaïque sur Zampa (Hérold).
          - Grande Valse (Gungli).
          - Fantaisie de la Fiancée (Auber).
          - Coucou-Cricri (Harzop).

          Les habitants suivaient assidûment ces concerts dominicaux qui satisfaisaient leur goût musical et qui leur créaient, au surplus, une occasion de se rencontrer.
          Plus tard, les Bônois purent avoir leur musique à eux, composée exclusivement d'éléments locaux. Ce fut la Philharmonique de Bône ; sous la direction de son chef M. Serre, qui fut la première société musicale de la Ville.

         Puis, comme le tempérament des Bônois est quelque peu lutteur et qu'il faut être au moins deux pour lutter, une autre Société fut créée, peu de temps après, qui prit pour nom " Les Enfants de Bône " dont le chef fut M. Louis Letellier qui avait dirigé l'une des musiques militaires de la garnison.
          Ces deux sociétés musicales furent pendant longtemps, non pas émules ou concurrentes, mais ennemies, franchement ennemies.
          Il y eut, dans la Ville, deux camps bien établis, celui des partisans de la " Philharmonique " et celui des amis des " Enfants de Bône ".
          Il fallait les voir lutter entre eux et les entendre se dénigrer réciproquement. C'était mieux qu'une lutte électorale, car la lutte entre ces deux sociétés était permanente.
          C'est alors que le Faubourg de la Colonne ne voulant pas prendre parti dans ce désaccord entre sociétés musicales, qui n'intéressait que les habitants de la Ville, constitua la " Lyre Colonnoise ", composée exclusivement d'éléments faubouriens, groupés sous la baguette d'un excellent musicien unanimement estimé, Auguste Vassalo.
          Les concerts sur le Cours, alternativement donnés par " La Philharmonique " et les " Enfants de Bône ", ceux de la " Lyre Colonnoise ", sur une place du Faubourg, et ensuite, après l'exposition de 1890, à l'intérieur du square Randon étaient toujours suivis par une foule attentive.
          Les retours des concours musicaux de l'exposition universelle de Paris, de 1889, d'Alger, de Tunis, et d'ailleurs, où toutes les formations musicales de la Ville allaient concourir étaient, chaque fois, l'occasion de manifestations triomphales. Des fleurs, des drapeaux, des arcs de triomphe et surtout, des acclamations enthousiastes, accueillaient les musiciens qui suivaient leur drapeau amplement garni de médailles et de trophées attestant leur victoire. La foule était délirante sur leur parcours.
          On acclamait les musiciens vainqueurs et surtout le brave et sympathique Chouchène, le " Négro du Gaz " comme on l'appelait (parce qu'il était allumeur de réverbères), qui jouait de la contrebasse aux " Enfants de Bône ".
          Sa haute taille, son énorme instrument qui entourait son buste et l'admirable teint noir de sa face, toujours souriante et aimable, lui attirait toujours tous les suffrages de la foule.
          La Sainte Cécile, chaque année, était l'occasion de défilés bruyants, parfois tintamarresques, et de festins copieusement arrosés.
          La " Lyre Colonnoise ", abandonnant son exclusivité faubourienne, devint la " Lyre. Bônoise ", puis, fusionna avec la " Philharmonique " pour former " L'Harmonie Bônoise ".
          Autour de ces trois sociétés musicales gravitèrent divers autres groupements qui eurent leur vogue et leurs adeptes fervents : des fanfares comme la " Bônoise " et " Les Sapeurs-Pompiers ", des " Estudiantina ", mandolines et guitares, telle " L'Aurore ", des orchestres à cordes de tout premier ordre, comme " L'Orchestre Symphonique ", donnaient des auditions remarquables, toujours appréciées par un public dévotieux et connaisseur autant que nombreux.
          Il y eut aussi des chorales qui se firent entendre sur ce kiosque, tant réclamé avant 1893, et qu'on prétend exiler du Cours qu'il dépare, dit-on.
          Le peuple de Bône était vraiment mélomane.
          Les nuits d'été étaient peuplées de mélodies. C'étaient les traditionnelles sérénades que les disciples d'Euterpe donnaient sous les balcons de la bien-aimée.
          Peut-il y avoir quelque chose de plus doux, de plus fluide, de plus émouvant que le chant d'un violon dans la nuit ? Ces notes qui montent en chantant, qui s'éparpillent sous un ciel étoilé et qui vont mourir dans une apothéose que seule l'âme peut deviner et comprendre, laissent dans les coeurs une tendre et infinie nostalgie.
          Il n'y a certainement pas de Ville où fleurit, davantage qu'à Bône, l'art et le goût de la sérénade. Il y en avait partout, en Ville, à la Colonne, par les nuits tièdes et silencieuses, qui permettaient aux violons, aux mandolines, aux guitares de porter très loin l'écho de leurs plaintes, de leurs sanglots, et de leurs tendres soupirs.
          Jamais plus ne reviendront ces nuits idylliques du temps " de la douceur de vivre ".

         Il était fatal qu'avec une population aussi engouée de musique, Bône, se dut d'organiser chez elle des concours de musique.
          Il y en eut, en effet, plusieurs. Mais les deux plus marquants furent incontestablement celui de 1890, qui faisait partie du programme des fêtes données à l'occasion de la si jolie exposition de Bône, et celui qui accompagna, en 1906, l'inauguration officielle du nouveau port de Bône.
          Entre temps, en 1902, de petits personnages de la Ville, en mal de prestige et surtout de décorations, avaient imaginé, se croyant, sans doute, parfaitement idoines en matière musicale, à moins qu'ils ne fussent persuadés que la musique étant la corde sensible des Bônois, le succès ne manquerait pas de couronner leur initiative, crurent devoir organiser un concours musical qu'ils placèrent sous la présidence de Louis Ganne, le célèbre auteur de la " Marche Lorraine ", du " Père la Victoire ", et de la sautillante " Marche des Petits Pierrots ".
          Saint-Saëns qui résidait à Bône, à ce moment là, assista aux ennuis et aux déceptions de son confrère et ami, le père du " Père la Victoire ", (pas celle du concours).
          Une vive polémique s'institua dans la presse locale à l'occasion de ce concours, que le président du Jury abandonna sans en attendre la fin. Fort heureusement, la présence imprévue de l'Escadre française dans nos eaux et la venue à Bône de la musique du 3ème Zouaves sous la conduite de son excellent chef Péricat, empêchèrent le public de se rendre compte du fiasco de la téméraire entreprise.
          L'affaire fut naturellement déficitaire et la Municipalité dut intervenir financièrement pour que l'honneur et le renom de la Ville fussent saufs.
          Les trois ou quatre organisateurs audacieux récoltèrent, néanmoins, palmes académiques et Nichan-Iftikar que le Bey de Tunis, toujours aimable et secourable, leur octroya sans trop y regarder.
          C'était loin de ce qu'ils avaient espéré, mais comme disent les enfants de la Marine ou de la Colonne " Mieux ça que rien ".

         Ceux qui gagnèrent le plus, dans cette affaire musicale, ce furent les amateurs d'humour et les pince-sans-rire qui firent une ample moisson de mots drôles, de cuirs, et de locutions imagées ou baroques.
          Car un ancien garçon de café, devenu riche et Président de Société musicale, faisait partie du groupe des organisateurs.
          Ce musicomane d'occasion, bien que se targuant de connaissances musicales étendues, n'avait pas précisément de l'harmonie dans le langage et était particulièrement rebelle à tout accord avec les règles de la syntaxe et même avec les exigences du dictionnaire.
          Il avait déjà eu l'occasion, avant ce concours de 1902, en tant que Président et mécène, d'accompagner sa société aux fêtes données, à Bizerte, pour l'inauguration du port de guerre.
          Il y avait tout naturellement chez nos voisins un Ministre de la Marine en visite officielle. Le distingué Président, " connaissant les usages ", s'était, à la première occasion, avancé vers le Ministre pour lui présenter ses hommages et les membres de sa société.
          Au moment où il parvenait, avec son cortège, à la hauteur du Ministre, une musique attaqua soudain une vibrante " Marseillaise ".
          Alors, le Ministre se raidit brusquement et se découvrit, comme il se doit en pareille occurrence.
          L'ancien garçon de café, dont la " Marseillaise " n'était pas l'hymne national, du moins de ses jeunes années, ne fut point ému par les accents patriotiques de la musique qui saluait l'arrivée du Représentant du Gouvernement, mais il parut, au contraire, très sensible à la marque de respect qu'il croyait lui être témoignée par ce Ministre se découvrant devant lui. Et comme il " connaissait les usages " et les convenances, il s'empressa de dire au haut personnage officiel qui lui faisait tant d'honneur : " Couvrez-vous Monsieur le Ministère couvrez-vous... " Et juste à ce moment là, a-t-il raconté plus tard, les cloches de l'Eglise de la Ville sonnèrent " à toute volière ".
          Pour un début dans le grand monde officiel c'était un bien beau début, et le Président avait le droit d'en tirer vanité, comme il ne manqua pas de le faire d'ailleurs par la suite.
          Aussi, pendant ce concours musical de 1902, s'en donna-t-il à coeur joie, faisant à tous et en toute occasion, des réponses " suggestibles " (suggestives).
          Il était là, à Bône, chez lui, et pouvait donc parler et agir avec " envolture " (désinvolture), ayant les " coudes franches (coudées franches), parce qu'il était riche et indépendant, du fait de ces rentes " voyagères " (viagères), qu'il avait eu l'intelligence de se ménager.
          Il n'était pas assez " encensé " (insensé) pour se laisser " randiculiser " (ridiculiser).
          Peut-être consentirait-il " aux petits allers " (pis-aller) à admettre la plaisanterie légère et amicale.
          Et voilà, l'envers de certains, " grands hommes " bônois de la Belle Epoque. La sérénité des beaux jours et la douceur de vivre n'en étaient nullement troublés.
          Le beau Président, si correctement habillé, et si plein d'une morgue d'où le mépris était banni, passait au milieu de ses contemporains ; il était pleinement heureux... et ses contemporains aussi, qui pensaient immanquablement à son agréable commerce... de cuirs.
          Il eut, quand même, les palmes académiques avant de mourir et après, un bel enterrement en musique.
          C'était tout ce qu'il avait désiré.


BÔNE MILITAIRE
du CAPITAINE MAITROT
                              Envoyé par M. Rachid Habbachi                      N° 10

Bône Militaire                                                   44 SIÈCLES DE LUTTES
du XXIVème avant  au XXème Siècle après notre ère
Médaille de Bronze à l'Exposition Coloniale de Marseille 1906
Médaille d'Argent de la société de Géographie d'Alger 1908

Deuxième Partie
BÔNE FRANÇAISE

CHAPITRE X
PREMIÈRES OCCUPATIONS DE BÔNE
Ce qu'étaient et ce que devinrent
les acteurs de la prise de Bône


        Les acteurs du drame de Bône sont, d'une part, Ibrahim Bey, d'autre part, les Français embarqués sur la Béarnaise.

        BRAHAM BEY EL GUETELEY ou encore, selon l'inscription de son cachet, Ibrahim bey ben Ali, Turc originaire de Candie, fut caïd des Haractas, tribu des environ d'Ain Beïda, puis, pendant trois ans, bey de Constantine.
        " II était, dit Vaysettes, dans sou Histoire des beys, généreux, affable, sincère dans ses paroles, heureux du bonheur de ses administrés, doux et compatissant pour les gens (le bien, sévère et implacable pour les criminels et les fauteurs de désordre, quels qu'ils fussent.
        " Aussi, sous son gouvernement, ne vit-on plus les grands commettre de ces injustices qui rendent parfois leur autorité si lourde et si odieuse.
        " La tyrannie et l'arbitraire furent sévèrement réprimés ; chacun, pour conserver les faveurs du maître, dut se renfermer dans les limites de son devoir et les peuples vécurent heureux et tranquilles "
        Quand les Français débarquèrent en Algérie, Hussein Dey ordonna à ses vassaux de marcher sur Alger avec leurs troupes. Ibrahim refusa d'obéir. Hussein Dey conféra le titre de bey à un Arabe nommé Ahmed ben Cheick et lui ordonna de s'emparer d'Ibrahim et de le décapiter.
        Ibrahim, pris et destitué, fut interné à Médéah ; peu de temps après, il revint dans la province de Constantine pour essayer de reconquérir son trône. Battu de nouveau, il se réfugia en Tunisie et ne quitta la Régence que pour venir à Bône sur un caboteur arabe, au moment de la révolution dont cette ville était le théâtre, en septembre 1831.
        Après sa fuite de la Casbah, en 1832, Ibrahim reparut dans la campagne de Bône à deux reprises différentes. La seconde fois, le 8 septembre 1832, complètement battu, il s'enfuit à Médéah où il mourut assassiné, en 1834, par les émissaires d'Ahmed bey.
        Les Français arrivèrent à Bône sur un bâtiment de guerre nommé la Béarnaise.
        La Béarnaise était une petite goélette du type créé par l'ingénieur Mareslier, envoyé aux Etals-Unis en 1828. A son retour, l'ingénieur fit construire plusieurs bâtiments du genre anglais schooner ; ce furent : l'Hirondelle, la Daphné, la .Mésange. la Béarnaise.
        La Béarnaise, remarquable par ses oeuvres vives, était gâtée par un lourd accastillage et une mâture mal comprise.
        Son artillerie se composait de deux pierriers et de six caronades de 18 dont le boulet plein sphérique pesait 18 livres. Son équipage comprenait 67 matelots, mi-partie Bretons, mi-partie Provençaux.

        L'état-major comprenait :
        MM. Fréart, lieutenant de vaisseau, commandant: Du Couëdic de Kergoualer, lieutenant de frégate, second ;
        Retailleau, lieutenant de frégate ou enseigne ;
        De Cornulier de Lucinière, élève de première classe ;
        Le Baigue, élève de deuxième classe ;
        Le Goff, officier d'administration ;
        Mauduit, chirurgien de troisième classe.

        Le capitaine FREART qui a donné son nom à une des rues de Bône, était né à Paris, le 16 février 1794 et sortait de l'Ecole du Tourville : lieutenant de vaisseau en 1828 ; capitaine de corvette, le 22 janvier 1836 ; chevalier de la Légion d'honneur, le 26 avril 1831 ; officier, le 10 mai 1832.
        Le commandant Fréart mourut à Montpellier le 12 novembre 1838.
        C'était un homme excellent, véritable père de son équipage, avant des sentiments élevés, manquant peut-être de certaines aptitudes au point de vue marine et ayant besoin d'un bon second.

        RAOUL DU COUED1C DE KERGOUALER, petit fils de l'héroïque commandant de la Surveillante (6 octobre 1779), fils aîné du vicomte, colonel de cavalerie, gentilhomme de la chambre du roi et de mademoiselle de Jacquelot de la Motte, naquit à Nantes le 25 août 1806, élève de l'Ecole royale de la marine à Angoulême en 1821 ; élève de deuxième classe en 1823 ; élève de première classe en 1825 ; lieutenant de frégate en 1827 ; lieutenant de vaisseau en 1831 ; capitaine de corvette en 1831 ; chevalier de la Légion d'honneur en 1832, chevalier du Saint Sépulcre ; marié en 1837 à Mademoiselle de Montholon-Sémonville.
        Il prit part à l'expédition d'Alger en 1828, à bord du Cygne, puis à celle de Bône, à bord de la Béarnaise ; de 1837 à 1841, il commanda le brick le Sylphe et se distingua au siège de Rosario où 70 de ses marins débarqués culbutèrent 300 fantassins et brûlèrent 16 vaisseaux ennemis.
        Il fut nommé capitaine de corvette, commandant le Cassard. Malade à Malaga, il fut envoyé en convalescence à Nantes, où il mourut le 11 janvier 1844, au moment où il allait être proposé pour le grade de capitaine de vaisseau.
        De caractère aussi agréable, que chevaleresque, excellent officier, doué d'un jugement sûr et d'une exquise politesse, il était aimé de ses camarades autant que de ses chefs et de ses subordonnés.

        Le lieutenant RETAILLEAU possédait un charmant caractère qui le faisait adorer de tout le monde ; c'était un excellent officier, quoique âgé seulement de 23 ans.

        HENE DE CORNULIER LUCINIERE, troisième fils du conte et de Mademoiselle d'Oiliamson, naquit au château de Lucinière, près de Nort (Loire Inférieure) le 6 avril 1811. Élève de deuxième classe à bord du vaisseau école le Orion, en 1827 ; élève de première classe en 1830.
        En 1831, après l'affaire du Tage, il ramena à Brest la prise l'Infante Don Sébastiano.
        En 1832, il se trouva à Bône comme élève de première classe.
        Le général d'Uzer, après la prise de la ville, lui offrit d'entrer comme lieutenant dans le corps indigène à cheval commandé par Yusuf, il refusa : " Je n'ai jamais fait de plus pénible sacrifice. Que de fois ne l'ai-je pas regretté ", écrivit-il plus tard.
        En 1833, il assista à la prise de Bougie, comme lieutenant de frégate ; en 1836, il fit une campagne dans les mers polaires, comme second de la corvette la Recherche.
        En 1838, il se trouva aux Indes sur la Dordogne ;
        Il enleva, comme commandant de la compagnie de débarquement. le village de Mouké (Sumatra), où il prit 19 canons.
        En 1840, il parti pour le Levant comme lieutenant de vaisseau et commanda le brick le Pourvoyeur. à Terre-Neuve.
        En 1846, il fit un long voyage en Sicile et Guyane, comme commandant de l'aviso à vapeur l'Anacréon.
        En 1852, on le trouve en Crimée, capitaine de frégate, second sur la frégate à vapeur le Sané.
        En 1855, commandant la batterie flottante cuirassée la Lave, il enleva, avec deux autres batteries le fort de Kil-Burn.
        En 1865, capitaine de vaisseau, il prit le commandement de la corvette la Galathée et alla dans les mers du sud et au Mexique où il participa à la prise du fort d'Alcapulco.
        Il commanda ensuite le Borda.
        En 1867, avec le cuirassé l'Invincible, il alla à Civita-Vecchia.
        Le 1er mars 1868, il fut nommé contre-amiral, préfet maritime de Cherbourg.
        En 1869, il fut fait commandant en chef de la division navale de l'Extrême-Orient, puis gouverneur de la Cochinchine.
        En 1871, il tomba malade et rentra en France. En 1873, il passa dans le cadre de réserve.
        L'amiral de Cornulier-Lucinière était grand-officier de la Légion d'honneur, grand croix de Saint-Grégoire-le-Grand, grand officier de l'Ordre Royal du Cambodge et de l'Eléphant Blanc du Siam, commandeur de l'Ordre portugais de la Tour et Epée, du Medjidieh de Turquie, de Pie IX et officier d'Académie
        Il avait épousé Mademoiselle de la Tour du Pin Chambly de la Charce. Il mourut à Nantes le 23 mars 1886, après avoir été maire de la ville.

        M. LE GOFF, très bon garçon, de caractère égal et enjoué, devint aveugle à 40 ans.

        Le chirurgien MAUDIT était d'esprit jovial et romanesque.

        Les maréchaux des logis COLOMB et CHARRY refusèrent, après la prise de Bône, le grade de sous-lieutenant dans le corps indigène ; ils furent nommés gardes d'artillerie et décorés.
        Il me reste à étudier les figures les plus intéressantes de cette poignée de héros. Je veux parler des capitaines Yusuf et d'Armandy.
        Si leurs aventures n'étaient pas certifiées par des témoignages indiscutables, on les croirait découpées dans tilt roulait.

        Le baron BUISSON D'ARMANDY naquit en 1795 ; c'était un homme superbe, de taille élevée, d'une expression énergique, dominante et impassible.
        Ses yeux brillaient d'intelligence et sa tournure distinguée indiquait une mâle énergie.
        Il sortie de Saint-Cyr en 1812, à 17 ans, et fut envoyé comme sous-lieutenant d'artillerie au corps du maréchal Suchet (armée d'Aragon).
        Successivement nommé lieutenant, puis chevalier de la Légion d'honneur, il se trouva, à la Restauration, être promu capitaine d'artillerie à 20 ans.
        On le nomma dans la Garde Royale sans qu'il eût fait aucune démarche pour cela et on lui donna le commandement de la citadelle de Bayonne.
        Le duc d'Angoulême visita la ville quelques mois plus tard. Après avoir inspecté la garnison, il monta à la citadelle et trouva tout le détachement porteur d'une cocarde tricolore.
        Le capitaine s'excusa en disant qu'il n'avait pas reçu d'ordres à ce sujet. Le prince le transféra devant une cour d'enquête présidée par le maréchal Victor, duc de Bellue.
        La cour, reconnaissant que quelques jours d'arrêts étaient suffisants, ne voulut pas statuer et remit l'affaire entre les mains du Prince.
        Le capitaine d'Armandy, se voyant perdu, voulut agir directement. Il se présenta escorté d'une vingtaine d'officiers supérieurs qui l'avaient connu, aux Tuileries, en janvier 1816. Il fut introduit et présenté par le duc de Damas. officier d'ordonnance.
        Le Prince s'écria aussitôt : " Je ne veux pas le Voir ! Je ne veux pas le voir ! Qu'il sorte ! qu'il sorte "
        Le 5 février, le duc de Feltre, ministre de la guerre, l'informa qu'il était rayé des contrôles sans pension, exilé dans ses terres et mis sous la surveillance de la haute police.
        D'Armandy partit de chez lui, en secret, en mai 1816, et s'embarqua pour l'Egypte, à Marseille. Il se lia au Caire avec M. Viars, ex-officier de marine, professeur de navigation auprès du pacha. Il gagna la mer rouge à dos de chameau, arriva à Mascate et prit du service auprès de 1'Iman. Il organisa à l'européenne un corps d'artillerie, analysa du minerai de plomb, raffina du sucre, puis reçut le commandement d'une frégate dans le golfe Persique ; il avait 23 ans.
        L'Iman ayant résolu d'attaquer les îles Bahreïn, le capitaine fut blessé d'une balle à feu qui lui dénuda les bras et les mains.
        Le prince se montrant peu reconnaissant, il passa sur les terres du schah de Perse Baba-Khan, sur les instances de plusieurs officiers français. 1l prit du service avec MM. Hubert et Barrachin auprès de Mehemet-Ali-Mirsa, fils aîné du schah et sultan de Kirmanshah. Il organisa un corps d'artillerie et fut couvert d'honneurs.
        Mais des difficultés survinrent avec le consul de France ; il partit avec le capitaine d'infanterie Hubert, pour aller se mettre à la solde des radjah, ennemis des Anglais. Ils partirent le 12 mai 1821, de Surah par terre vers Goadja et à Joriah, s'embarquèrent pour le Cuteh.
        Le 28 juin 1821, ils arrivèrent à Hyderabad où le radjah ne voulut pas entendre parler d'eux et les menaça de leur faire couper la tète ; ils revinrent sur leurs pas et, après avoir été dépouillés par des brigands, purent s'échouer à Bouj où ils furent recueillis par M. Norris, résident de la Compagnie anglaise, qui les conserva deux mois (11 juillet au 30 septembre).
        Ils résolurent de retourner en Perse ; à Bouchir M. Hubert mourut ; d'Armandy arriva seul à Kirmanshah. Le sultan venait de mourir et les officiers français avaient été chassés.
        Il rentra en France pour embrasser sa mère et arriva à Marseille au cours de l'hiver 1823.
        M. de Châteaubriant, ministre des affaires étrangères, ne lui donna l'autorisation de séjourner que sous un faux nom et un costume persan.
        Le ministre, après quelque temps, lui restitua son titre de Français et le nomma vice-consul à Moka.
        Le nouveau consul se rendit chez sa mère et arriva juste à temps pour recueillir son dernier soupir ; puis, après avoir épousé une jeune Italienne, il rejoignit son poste.
        Après la bataille de Navarin, le pacha de Moka pour venger l'échec des Turcs, ayant tenté de molester les négociants européens, les consuls anglais et français s'interposèrent.
        Le pacha les fit empoisonner.
        Le baron et la baronne d'Armandy échappèrent à la mort mais perdirent leur enfant.
        Le consul se rendit à bord d'une frégate anglaise et gagna l'île Maurice, après avoir rendu compte vies faits au Gouvernement qui adressa des reproches diplomatiques et fit exécuter un indigène qui était probablement innocent.
        En 1828, d'Armandy fut nommé vice-consul de Damiette.
        En 1830, le vice-consulat fut supprimé et le consul éconduit, mais le maréchal Soult, ministre de la guerre, le fit rentrer dans l'armée avec son grade. Il avait 35 ans, quoiqu'en ait dit le général de Cornulier-Lucinière, car, comme on le verra plus loin, il signa, le 19 juin 1832, un acte de décès sur lequel il est porté comme ayant 37 ans.
        En 1831, il fut envoyé à la direction d'Alger, mais il ne pût s'entendre avec son colonel et le duc de Rovigo le prit à son état-major particulier après avoir refusé sa démission.
        Après la prise de Bône, le capitaine d'Armande fut promu chef d'escadron, mais après pas mal de difficultés éprouvées de la part du comité d'artillerie. Malgré les instances de ses amis, il refusa de quitter son arme pour entrer dans la légion ou dans un corps indigène.
        Après les deux sièges de Constantine, il fut fait lieutenant-colonel, puis colonel au 11ème d'artillerie.
        En 1850, général de brigade.
        De 1851 à 1851, commandant l'artillerie d'Algérie.
        En 1854, général de division et membre du comité d'artillerie.
        En 1839, il passa dans le cadre de réserve et se retira clans sa villa des Cinq-Cantons.
        Le 3 juillet 1873, il mourut des suites du chagrin que lui avaient causé les désastres de 1870.
        Il était grand-officier de la Légion d'honneur, médaillé de Sainte-Hélène, grand-croix de Saint-Grégoire-le-Grand et commandeur du Lion et Soleil de Perse.
        Les aventures du baron d'Armandy ne furent dépassées en merveilleux que par celles de son camarade Yusuf.

        YUSUF, ou Joseph, naquit à l'île d'Elbe, en 1808 ou 1809, de parents français. Son père était fonctionnaire en Toscane, auprès de la princesse Pauline Borghèse.
        Le nom du père de Joseph est inconnu ; ses parents ayant refusé de le reconnaître quand il était jeune mameluck, il refusa à son tour de les voir quand ils lui écrivirent, alors qu'il était au sommet des grandeurs.
        Il dit son nom à quelques amis, sous le sceau d'un secret, qui fut si bien gardé qu'il est encore inconnu.
        En 1813, il vint à l'île d'Elbe, où il vit l'Empereur, duquel il se rappelait très bien.
        Son père l'embarqua sur une balancelle à destination de Piombino, pont' lui faire achever ses études en Italie ; l'embarcation fut enlevée par des pirates turcs, et Yusuf fut conduit à 'l'unis.
        Le bey l'acheta et le fit placer au sérail (Palais du Bardo), pour être élevé avec les petits mamelucks.
        Le médecin du bardo était un Français, le docteur Lambert ; il informa les parents du jeune enfant de la présence de celui-ci au palais; la famille resta muette.
        A quinze ans, Yusuf reçut le turban des mains du bey, au palais de la Manouba ; à 18 ans, il fut nommé trésorier du Seraskier (Ministre (le la Guerre) ; en 1828 à 20 ans, il commandait les troupes chargées de recouvrer les impôts.
        Mais, à cette époque, il s'éprit de la princesse Kabouhra, fille du bey, et tua un esclave grec qui avait surpris leur rendez-vous.
        Le corps, jeté dans un puits, fut découvert et Yusuf, menacé de mort, desservi qu'il était auprès du bey par ses anciens camarades, jaloux de l'affection que lui témoignait le maître. Le jeune homme se réfugia chez M. de Lesseps, père de M. Ferdinand de Lesseps et fils du compagnon de La Pérouse, aidé dans sa fuite, par M. Vangaver, négociant marié à une Tunisienne depuis 20 ans.
        M. de Lesseps invita le capitaine Huguet, commandant le brick français l'Adonis, à prendre le fugitif à son bord.
        Mais le bey avait envoyé douze Turcs à la poursuite de Yusuf.
        Le capitaine fit avancer u canot commandé par l'élève de première classe Thiéry.
        Yusuf s'élança, suivi d'un domestique nègre, tua trois Turcs et s'embarqua à la nage.
        Arrivé à Alger et présenté au maréchal de Bourmont, il fut nommé chef de la police arabe de la ville d'Alger.
        Le général Clauzel le nomma interprète de l'armée le premier août 1830 ; il parlait l'arabe, l'italien, le turc et un peu le français.
        Il partit pour Médéa avec le général Berthézène et eut la chance de sauver la vie du général, en s'élançant entre lui et trois cavaliers arabes. Il fut nommé, alors, capitaine au corps de cavalerie indigène, dénommé chasseurs algériens. I1 avait pris, dans ce combat, un cheval gris clair qu'il conserva 23 ans et que Horace Vernet a représenté dans son tableau " La chasse au lion ".
        Sa taille était moyenne mais très bien prise, son attitude martiale, sa figure charmante, il avait de beaux veux, un ovale de visage très pur, les dents petites, bien rangées, très blanches et une très fine moustache. Il portait, à ravir, l'élégante tenue à la turque des chasseurs algériens et se révéla comme étant un observateur très fin.
        Le général Abdelal, engagé aux spahis réguliers de Bône, en 1837, écrit :
        " C'était alors un homme dans toute la force de l'âge, d'une taille ordinaire, mais admirablement prise, d'une physionomie intelligente et remarquablement belle. d'une adresse extraordinaire à tous les exercices du corps, à pied et à cheval, brave jusqu'à la témérité, généreux jusqu'à la prodigalité, et, qui réunissait, en un mot, toutes les qualités physiques et morales pour commander une troupe comme la sienne. Aussi en était-il adoré et pouvait-il tout lui demander ".
        Il fut nommé chef d'escadron après la prise de Bône.
        On lit dans le Moniteur du 18 mai 1864 :
        " En 1842, le maréchal Bugeaud demandait en ces termes, la nomination de Yusuf au grande de colonel. L'éloge de la conduite du lieutenant-colonel Yusuf est dans toutes les bouches ; il n'est pas un officier, pas un soldat à la division d'Oran qui ne l'admire. Jamais on n'a rencontré plus d'activité d'esprit et de corps.
        " C'est un officier de cavalerie légère comme on en trouve bien peu Je demande instamment qu'il soit fait colonel commandant tous les spahis d'Algérie ".
        Le maréchal de Mac Mahon a dit de lui, à propos de la bataille de Solférino : " Ah ! si Yusuf avait commandé notre cavalerie ".
        Le 15 janvier 1842, le colonel Yusuf fut fiancé à Paris à mademoiselle Weyer, proche parente de la comtesse Guilleminot, veuve du lieutenant-gènéral, pair de France, chevalier du Saint-Esprit, ex-ambassadeur de France à Constantinople.
        Baptisé dans la sacristie de Sainte-Elisabeth du Temple, le 14 janvier 1842, il reçut le nom de Joseph.
        Le mariage eut lieu le premier mars 1842, à neuf heures du soir, dans une chapelle de Saint-Thomas d'Aquin.
        II n'y eut pas d'enfant de cette union.
        Il commanda la division d'Alger et fut disgracié quand le maréchal de Mac Mahon devint gouverneur de l'Algérie.
        Nommé commandant de la division militaire de Montpellier, le 7 avril 1865, il tomba malade de chagrin et partit en convalescence à Cannes, où il mourut le 16 mars 1867, à deux heures du matin.
        Son corps fut embarqué, le 20 mars, sur la frégate l'Aréthuse. Transporté à Alger, il fut inhumé, après un service à la Cathédrale, dans une propriété de la générale Yusuf, à Mustapha.
        Il était grand croix de la Légion d'honneur et du Medjidieh de Turquie, commandeur de Saint-Grégoire-le-Grand et de l'Ordre du Bain et décoré de la médaille commémorative de Crimée.
        Il est l'auteur d'un ouvrage sur la conduite des colonnes, intitulé " La guerre en Afrique ".
        Il existe peut-être encore des acteurs de la prise de Bône, car on lit dans la Dépêche Algérienne, du 19 juillet 1905 :
        " On a célébré, ces jours derniers, à Wissembourg, le centenaire de M. Richert, le doyen des soldats alsaciens qui, en qualité de matelot, a participé à 1a prise de Bône.
        " M. Richert, malgré ses cent ans accomplis, jouit d'une santé excellente. Il lit journellement les feuilles françaises et se tient au courant de tout ce qui se passe dans son ancienne patrie pour laquelle il continue à professer un attachement inaltérable ".

A SUIVRE       

Dites-le moi !
Envoyé par M. Pierre Rio

Parlez-moi tout bas
De mon pays la-bas
Ou jouaient les enfants
Au ballon sur la plage
De sable blond
Oui, je revois ces étales
Achalandées de poisson
Viande, et fruits de saison
Je retiens à mon haleine
Cette gaieté de luron !

Par lez-moi sans éclat
Des forêts sous l'aval à l'adret
De ces rivières argentées
Jazzant la roche granitée
Des lacs à la nuit tombée
Retenant la lune croissantée
De ce fanon, de ce phalène
A la lisière des floraisons irisées
Je retiens ces ramages
Comme la douce oraison !

Nos yeux n'ont plus ce flux
Mais l'esprit à garder le culte
De ces instants prestigieux
Un parchemin précieux;
Nous; les porteurs du flambeau,
Car nul autre que nous
Connaîtront l'apothéose de l'osmose
Amen !

Le 22 10 2005 Rio pierre


COLONISATION de L'ALGERIE
  1843                           Par ENFANTIN                      N° 6 
1ère PARTIE
CONSTITUTION DE LA PROPRIÉTÉ.

1er Chapitre : État ancien de la propriété en Algérie.
2ème Chapitre : État actuel de la propriété en France.
3ème Chapitre : État de la propriété pour l'Algérie française.

CHAPITRE PREMIER

ETAT ANCIEN DE LA PROPRIÉTÉ EN ALGÉRIE.

>SOMMAIRE DES PRINCIPES DE CE CHAPITRE.

PROPRIÉTÉ DANS LES VILLES.
(Selon les Maures et les Turcs.)

Son caractère général était INDIVIDUEL, et par exception collectif.
La propriété INDIVIDUELLE était :

Foncière, et dans ce cas libre on engagée.
Mobilière, et alors libre, sauf les monopoles commerciaux et la confiscation.

La propriété COLLECTIVE était :
Les biens de l'État.
Ceux des corporations religieuses.
Droit UNIVERSEL et SUPÉRIEUR de propriété au souverain, qui, d'ailleurs, en faisait rarement usage, surtout à l'égard de la propriété foncière individuelle, et ne l'exerçait jamais contre la propriété foncière collective des corporations.

PROPRIÉTÉ DANS LES TRIBUS.
(Selon les- Arabes et les Habiles.)

Son caractère général était COLLECTIF et par exception INDIVIDUEL.
La propriété COLLECTIVE se composait des pâturages, bois et terres arables.
La propriété INDIVIDUELLE Consistait :

De fait sinon de droit, en jardins et maisons.
De droit très exceptionnel, en bien melks ou libres, fort rares hors des banlieues des Villes, et appartenant à des Turcs ou des Maures.
De droit général, en mobilier agricole ou personnel.

Droit UNIVERSEL et SUPÉRIEUR de propriété au souverain, qui en usait plus souvent à l'égard de la propriété collective foncière, par déplacements on expulsion des tribus, ou par confiscation de biens melks ou libres, "à l'égard de la propriété individuelle mobilière, plus insaisissable, hors les cas de ghazia, pour châtiment de tribu ou pour perception d'impôt refusé.

CHAPITRE PREMIER.

ETAT ANCIEN DE LA PROPRIÉTÉ EN ALGERIE
Dans les villes, selon les Turcs et les Maures.
Dans les tribus, selon les Arabes et les Kabiles.


        VIII - Le sol était donc, en droit musulman et en, fait, avant tout, propriété de Dieu, qui a inféodé la terre à l'humanité.
        La disposition appartenait au Sultan, représentant de Dieu sur la terre; au Dey, représentant du sultan; au, Cheik, représentant du Dey.
        Enfin l'usage était accordé à l'individu, ou mieux encore au chef de famille, par le Cheik, institué par le Dey, qui lui même avait l'investiture du Sultan, lequel ne relève que de Dieu.
        Et cet usage était concédé, à condition de culture, et à charge de redevance, au souverain pour les dépenses publiques, et à Dieu pour le loyer de la terre.
        Tel était et tel est toujours le principe général de droit musulman, non seulement pour la propriété dans les campagnes, mais même pour celle des villes, quoique le fait, la coutume, ait grandement modifié la rigueur de ce droit universel et absolu, surtout quant à la propriété foncière dans les villes.

        IX - Ainsi, dans les villes de l'Algérie, aussi bien que dans toutes les villes des autres pays musulmans, le souverain exerçait, quant à la richesse mobilière, ce droit absolu de disposition, par les monopoles industriels et commerciaux (1) et par la confiscation, tandis qu'il n'en usait que dans des exceptions rares, à l'égard de la propriété foncière, dont il autorisait généralement l'échange libre et la transmission par héritage, dans les proportions fixées par la loi musulmane.
        Toutefois, le droit subsistait toujours, et c'est même, en grande, partie, pour éluder ce droit exorbitant, qu'a été imaginée une espèce de fraude pieuse, au moyen de laquelle le propriétaire citadin couvrait sa propriété du bouclier de la foi, pour la sauver de la convoitise, du représentant de Dieu. Je veux parler du habous.

        X - Le habous était une donation faite, par un propriétaire, de son bien à une corporation religieuse, avec réserve de l'usufruit pour lui même et pour sa postérité, jusqu'à certaine, génération déterminée, ou jusqu'à extinction de sa race. A cette époque, la corporation entrait en jouissance de l'usufruit de cette nue propriété qui lui avait été donnée.
        Le respect pour les corporations religieuses expliqué suffisamment le but principal que se proposait le donataire; par le habous, sa propriété recevait la seule garantie qui pût efficacement la défendre contre l'autorité; toutefois, il ne faudrait pas y voir uniquement ce motif de conservation, car cette donation était considérée réellement comme une oeuvre pieuse.
        D'un autre côté, la constitution du habous introduisait, dans le régime, de cette propriété, des complications et des difficultés qui compensaient assez lourdement l'avantage de sécurité que le donataire y trouvait; sans cela il serait difficile de s'expliquer pourquoi toutes les propriétés n'auraient pas été constituées sous cette forme protectrice.
        Ainsi, l'aliénation de la nue propriété était déjà, sinon un obstacle à la vente de l'usufruit, au moins une cause de réduction de la valeur vénale, puisqu'elle gênait la disposition du fond; de plus, les divisions entre héritiers ne pouvant s'opérer que sur un usufruit, et non par le partage du fond ou du prix de vente du fond, ces divisions devaient être toujours délicates et difficiles e et l'hoirie devait souvent rester indivise et par conséquent être mal administrée; ensuite, si l'immeuble avait besoin de réparation, et que l'usufruitier ne voulût ou ne pût pas les faire, l'usufruitier donnait sa propriété à bail, par lequel, moyennant loyer stipulé, le locataire s'engageait à faire les réparations exigées : ce loyer constituait alors l'usufruit, et ce contrat ne présentait pas plus d'inconvénient que tout, autre bail ordinaire, sans réparations convenues; mais lorsque ces réparations étaient majeures, lorsqu'elles, devaient surtout avoir une longue durée, on avait imaginé une transaction, dite vente à l'ana, par laquelle l'acquéreur contractait l'obligation d'une rente annuelle, perpétuelle, et s'engageait à faire, des constructions nouvelles ou des réparations convenues, mais se réservait la propriété des constructions faites par lui. Dans ce cas, l'immeuble présentait donc une confusion inextricable de droits divers : la corporation avait la nue-propriété et l'expectative de la jouissance de l'immeuble, mais sans aucun droit sur les constructions nouvelles; l'acquéreur à l'ana était propriétaire d'une partie de l'immeuble, devenue généralement la partie productive, mais il pouvait perdre le droit à jouir de l'usufruit de l'autre partie de l'immeuble, par l'entrée "en jouissance de la corporation; et enfin l'usufruitier et surtout ses héritiers étaient exclus, à tout jamais , de la gestion de l'immeuble, aliéné dès lors à perpétuité, non-seulement en faveur de la corporation, selon la donation constitutive du habous, mais en faveur de l'acquéreur à l'ana.

        XI - On s'explique aujourd'hui avec facilité toutes les tromperies dont les premiers acquéreurs français ont été dupes à Alger, même pour les immeubles situés sous leurs yeux dans l'enceinte d'Alger : l'usufruitier et quelquefois plusieurs usufruitiers d'un même bien habous, leur vendaient ce bien, que leur louait de son coté un ancien locataire de ce bien, et que leur vendait aussi l'acquéreur à l'ana, et qui finissait par être réclamé, au moins en nue propriété, par une corporation.
        Et cela explique aussi pourquoi les acquéreurs français ont trouvé les Maures si disposés à vendre à condition de rente perpétuelle, procédé peu habituel avant nous dans ce pays, et qui n'est plus d'usage en France; procédé qui mettait presque à l'abri la conscience du Maure, parce qu'il ne vendait réellement qu'un usufruit, mais qui n'en trompait pas moins le Français, puisque celui ci croyait acheter aussi la nue propriété.
        Toutes ces complications du habous l'ont fait condamner par les Français, et l'on se prépare, en ce moment, à détruire cette forme de propriété, qui n'est plus d'ailleurs nécessitée par la crainte d'une autorité spoliatrice, mais qui touche de, très près à la foi musulmane; cette destruction exige donc certains ménagements qui légitiment le temps qu'on met à la faire, d'autant plus qu'elle soulève la question de propriété des corporations en général (religieuses ou autres), propriété à laquelle la loi et l'opinion ne sont pas favorables en France, et que des raisons différentes pourraient faire juger convenable en Algérie.
        Le habous était, je le répète, le procédé employé par les citadins, pour donner, aux biens appelés cependant libres, une garantie efficace contre le droit universel et absolu de propriété du souverain.
        Ceci était une institution des villes, propre, aux citadins seuls, et inconnue aux tribus des campagnes. Un Arabe des tribus n'a pas plus vu, dans sa tribu, de habous et d'ana que nous n'en voyons en France; un Arabe de tribu ne sait absolument pas même ce que c'est que de vendre une terre, l'affermer ou en hériter. J'ai dit un Arabe, je n'en dirais pas autant, il est vrai, de tous les Kabiles, précisément parce que ceux-ci ont souvent des jardins et des maisons, quelquefois des villages et même des villes, quoique généralement, dans l'intérieur des tribus kabiles, les choses se passent, sous ce rapport , comme dans les tribus arabes, du moins pour les terres propres aux pâturages et à la grande culture.
        Avec cette garantie, du habous, et par suite de l'usage modéré que faisait d'ailleurs le souverain de son droit supérieur de propriété, à l'égard des citadins et quant à leur propriété foncière, on peut dire que, sauf le habous et sauf les conditions imposées par le Coran pour le partage des successions, la propriété foncière des villes était régie, en fait, à peu près comme elle l'est en France; elle se louait, s'échangeait, se vendait, se transmettait et s'administrait même librement; elle, était protégée et respectée par l'autorité.

        XII - J'ai dit qu'il n'en était pas de même de la propriété mobilière, qui était soumise à un monopole commercial à peu près universel, et à une perception fiscale très minutieuse et très adroite, au moyen de laquelle le Gouvernement turc pressure tous ses sujets, et à laquelle il ajoute toujours la confiscation, lorsque de grandes richesses acquises par l'un d'eux le tentent.
        Néanmoins je ne voudrais pas que ma pensée fût mal interprétée, et qu'on ne vît qu'une critique dans ce que je dis des monopoles du Gouvernement turc et de sa police fiscale. Il est certain que le Gouvernement turc veillait et pourvoyait, avec une prévoyante sollicitude, aux premiers besoins matériels des populations des villes, et surtout y maintenait un ordre, une propreté, et, sous plusieurs rapports, une décence même, qui doivent quelquefois faire honte à notre civilisation, et par conséquent la faire peu aimer et estimer par les indigènes.
        Les eaux abondantes répandues de tous côtés dans les villes, les larges approvisionnements des principaux objets nécessaires à la vie, une police très sévère des marchés, le maximum, il est vrai, soutenu par le bâton du chaouch et même par le yatagan du bourreau, mais appuyé bien plus encore sur la concurrence des approvisionnements, prudents de l'autorité; tels étaient les principaux effets de ce monopole autocratique. En même temps, la crainte de la confiscation s'opposait au luxe épuisant des classes riches, et par suite à la démoralisation des classes pauvres, et par suite encore à leur misère; enfin les prescriptions aumonières, secourables, hospitalières de la loi musulmane, à l'égard des fidèles, l'emploi charitable de la richesse des corporations religieuses, le principe d'égalité (2), dont l'institution des janissaires était elle-même un vivant symbole, et par dessus tout la puissante faculté que possède encore aujourd'hui la race turque pour commander l'obéissance, justifient cette passion de despotisme qui présidait à tout, dirigeait tout, gouvernait tout, depuis le plus mince intérêt du pauvre, jusqu'à la plus impérieuse fantaisie du riche.
        N'avons nous pas vu, de nos jours, en Égypte, cette autocratie étendue jusqu'à ses dernières limites, et n'embrassant pas seulement le commercé, mais aussi l'agriculture, la campagne aussi bien que la ville? C'est que telle est la pente naturelle de l'autorité musulmane, et, lorsqu'elle est placée dans une main forte, cette main s'étend instinctivement sur tout, comme un signe de la main de Dieu même.
        Mais la vallée du Nil est plus facile à monopoliser que les montagnes et le désert de l'Algérie ; ce n'est pas parce que nous n'avons plus Napoléon que nous ne pouvons pas conquérir l'Algérie en douze années, nous qui avons pris, avec lui, l'Égypte presque en un jour. Il était plus facile à un citadin d'Alger qu'il ne l'est au fella d'Égypte d'échapper à son maître; aussi, le Gouvernement turc n'à t il exercé aucune direction sur la culture des terres des tribus, et a t il ménagé les citadins dans la possession et l'administration de leurs fermes. Dans les tribus, liberté absolue de culture, sur les terres assignées par le Cheik au chef de famille ou de douar, mais non pas droit de cultiver (3) ou de ne pas cultiver, il faut cultiver ou faire paître; la jouissance de la terre n'est pas concédée pour le repos, ni même pour la transmettre à d'autres, à condition de fermage (4) : il faut travailler personnellement ou diriger le travail, c'est le seul titre à la possession.

        XIII - Le territoire est reconnu ou concédé à une tribu, par le Dey ou son représentant dans le beylik; le Cheik, nommé par lui, distribue la terre aux chefs de famille, selon les facultés que possèdent ceux ci, pour la mettre en valeur, c'est à dire selon le nombre de leurs bestiaux et des charrues qu'ils peuvent employer, en un mot selon leur richesse mobilière, qui est par conséquent la vraie mesure de l'importance sociale de l'individu dans la tribu, puisque l'étendue de la terre n'en est elle même qu'une conséquence, et qu'il n'y a pas, d'ailleurs, propriété personnelle.
        De là résulte toute l'économie du régime des tribus, sous le rapport de la propriété.
        Dès qu'un Arabe a pu acquérir par son travail une paire de boeufs, une charrue et des semences, il a droit à cultiver sa portion de terre, et il en obtient l'autorisation du Cheik qui la lui désigne; dès qu'il a pu former un petit troupeau, il a droit au pâturage.
        La terre ne manque pas en Algérie, dira t on. Cela est vrai; la population y est au large : mais il se passera des siècles avant qu'elle y soit serrée comme elle l'est dans quelques parties de la France, dans la Belgique oit dans la Suisse. Il est donc bien d'observer ce que faisait cette population largement espacée, pour savoir ce qu'elle géra portée à faire, tant qu'elle ne sera pas gênée au point d'avoir, à son tour, envie et besoin de faire aussi des colonies, en Europe ou ailleurs.
        La terre donc ne se vendait pas, ne se louait pas, on n'en héritait même pas, du moins en droit, quoique, par le fait, les héritiers du chef de famille obtinssent presque toujours l'autorisation de cultiver la terre cultivée par leur père, droit qu'ils perdaient s'ils la laissaient inculte; mais, je ne saurais trop le répéter, ceci n'a pas le moindre rapport avec ce que nous nommons en France la propriété.
        Dans un autre chapitre, nous verrons quelles sont les conséquences qu'il faut tirer de ces faits pour l'avenir, soit en ce qui concerne la manière dont nous devons, gouverner et administrer les indigènes, soit aussi pour ce qui regarde la fondation et la direction de nos colonies; actuellement je me borne à exposer ces faits et leurs principales causes, passagères, ou durables, ou permanentes.
        Le droit supérieur et universel du souverain à la propriété s'exerçait, à légard des tribus, positivement et négativement, par l'admission sur un territoire ou par le retrait de cette, concession, lorsque des raisons politiques faisaient juge nécessaire le déplacement ou même l'expulsion complète de la tribu.
        Ce droit s'exerçait également par le Cheik, dans la tribu, à l'égard des chefs de famille, puisque c'était le Cheik qui concédait ou retirait le droit à la culture.

        XIV - Mais quant à la propriété mobilière, le Cheik et le souverain lui même, malgré toute leur autocratie de droit, ne pouvaient l'exercer, en fait, que par la ruse ou par la violence, en se faisant offrir ou bien en pillant. Ces deux formes étaient souvent employées par les chefs turcs ou par les Cheiks indigènes, les premiers usaient fréquemment de la forme brutale, les autres de la forme diplomatique, que les Arabes cultivent avec passion et succès. Mais l'usage, la coutume, les moeurs, entouraient la propriété mobilière d'un caractère sacré, et sa violation même le prouvait, puisque c'était au moyen de prétextes politiques ou de ruses fort civiles qu'on se la permettait.
        J'ai déjà dit que, lors de notre arrivée en Algérie, nous ignorions quelle était la constitution de la propriété dans ce pays; il nous a fallu quelques années pour comprendre ce qu'elle était dans les villes, et encore, les opinions ne sont elles pas parfaitement, d'accord sur ce point. Quant à l'état de la propriété dans les tribus, il a été ignoré, peu étudié, et quelquefois exposé, et affirmé avec autant d'ignorance que d'assurance. Depuis une année seulement, cette grave question a été plus mûrement examinée, et presque tous ceux qui l'ont spécialement traitée sont d'accord sur les faits généraux et les principales idées que je viens d'exposer.
        Je pense avoir démontré que cette absence de propriété foncière individuelle, qui nous parait en général incroyable et mauvaise, d'une manière absolue, non-seulement existe en Algérie et dans presque toute l'étendue des pays musulmans, mais qu'elle est aussi conforme à la nature du sol et du climat de l'Algérie, aux moeurs et à la croyance religieuse des indigènes, aux nécessités politiques de la société algérienne, telle qu'elle était constituée sous le gouvernement turc, et à la, pratique constante que l'histoire nous montre avoir été suivie par tous les peuples nomades, pasteurs et cultivateurs de céréales. Je voudrais aussi indiquer d'avance quelques autres de ses principaux avantages, sur lesquels je reviendrai avec plus de développement, lorsque je m'occuperai (au troisième chapitre) de la constitution future de la propriété dans l'Algérie française.

        XV - Certes, la propriété collective de la terre, et le droit individuel de culture, attribué au travailleur seul, doivent, avoir, sur une société, une influence toute différente de, celle, qui serait produite, si cette société pratiquait l'appropriation individuelle, et si la propriété pouvait être possédée, vendue, affermée, transmise en héritage, par un propriétaire éloigné de sa terre, étranger à la culture, et percevant une forte part des produits du travail, d'un tiers sur cette terre. Or, quelle est cette influence, en bien comme en mal?
        J'ai peu besoin de dire le mal qui résulte de l'absence d'appropriation individuelle; tous mes lecteurs sont convaincus, et avec grande raison, qu'elle est, en plusieurs points, contraire aux progrès de la culture puisqu'elle fait perdre à la terre un attrait puissant pour le travailleur, attrait qui existerait si le travailleur était en même temps le propriétaire, ce qui n'a pas lieu, même en France, généralement. Tous pensent avec raison encore, qu'elle nuit, sous certains rapports, aux sentiments de famille, puisqu'elle supprime un des liens qui attachent, par affection pour le champ paternel, le fils au père, et tous les membres d'une famille au sol qui les a nourris. J'ajouterais inutilement ici tous les inconvénients qui semblent inévitables avec une pareille constitution de la propriété ; mais une institution qui a été pratiquée par une foule de peuples, et qui l'est encore par plusieurs, ne saurait être, privée entièrement de quelque, avantage, ne saurait être absolument et intrinsèquement mauvaise. Il faut, pour qu'elle ait été inventée et pratiquée, et pour qu'elle soit restée longtemps en usage, qu'elle s'adapte à certains degrés de civilisation, ou bien à certaines conditions impérieuses, extérieures à l'homme et indépendantes de lui, enfin, qu'elle ait, comme tout ce qui est, sa raison d'être.
        Recherchons donc ses avantages.
        L'Arabe est avide de richesse, et, pour l'obtenir, les plus rudes fatigues, les plus grands dangers ne l'épouvantent pas, il aime vivement la famille, le foyer domestique et ses enfants; et le respect filial est chez lui plus fort qu'il ne l'est chez tout autre homme. Il semble donc étonnant que, l'Arabe ait adopté un mode d'appropriation nuisible aux progrès de la richesse et que ce mode d'appropriation collective, généralement considéré comme nuisible au sentiment de famille, se rencontre précisément dans la vie patriarcale des tribus. Ces contradictions ne sont qu'apparentes; elles disparaissent, si l'on observe que la propriété collective favorise, au contraire, certaines cultures, en même temps qu'elle est un obstacle à d'autres cultures; si l'on observe aussi qu'elle ne contrarie. pas certains sentiments de famille, et contribue même puissamment à l'unité, à l'union de tous ses membres; tandis qu'elle nuit en effet à d'autres sentiments, utiles au développement de quelques individualités, que la propriété individuelle exalte même souvent d'une manière fâcheuse.
        En un mot, la propriété collective donne à la masse des individus qui la cultivent le caractère, communal, qui n'existe (très faiblement même), dans le régime de la propriété individuelle, qu'à la condition de beaucoup d'autres causes, tout à fait étrangères au mode d'appropriation; elle donne à la famille le caractère patriarcal : autorité du père et respect du fils ; enfin le droit à la culture, assuré à tout homme qui veut travailler et qui possède les instruments de travail, donne à l'individu , quelle que soit sa naissance, le juste sentiment de sa valeur personnelle, que peut dissimuler ou exagérer la propriété par droit de naissance,.
        Si tout cela est reconnu vrai, et si l'on réfléchit aux nécessités physiques et morales qui pèsent sur les pays et les peuples musulmans, si l'on songe à l'influence qu'exerce sur toute société la, longue durée d'institutions respectées, jugées utiles, on sera dans la disposition convenable pour apprécier ce qu'il est possible et avantageux de faire pour la constitution de la propriété en Algérie. Ces réflexions préalables sont nécessaires, pour comprendre comment nous devons constituer la propriété des sujets musulmans de la France, et celle des Européens qui s'établiront sur ce territoire, où la lutte contre la nature exige presque toujours des efforts combinés, puissants et prompts, et qui vivront au milieu d'une population toute communale, patriarcale, dans laquelle le sentiment de la valeur personnelle est écrit d'une noble manière sur la face de tous ; d'une population qui, même lorsqu'elle ne nous est pas hostile, ne nous est point tellement associée que nous n'ayons besoin de lui opposer sans cesse, pour notre défense commune, pour la sécurité de nos colonies, toute la force collective que donne l'association. Or, cette force n'existe pas avec la division des intérêts étroits et égoïstes de la propriété individuelle


(1) On peut juger de la manière dont les indigènes comprennent ce droit, par la façon dont Abd el Kader avait commencé à monopoliser le commerce, après le traité Desmichels et après celui de la Tafna, c'est à dire en temps de paix, et lorsqu'il prétendait administrer ses sujets. En temps de guerre, il déplace et dépouille tout le monde. Mais, on pourrait dire que cela ne prouve rien pour le sujet dont il est ici question, cela prouve beaucoup, au contraire,
(2) Ce mot d'égalité paraîtra faux, appliqué aux Turcs, et, en général, aux musulmans, qui vivent tous sous le despotisme; mais si l'on songe que tout le monde peut devenir despote, quelle que soit sa naissance, que le Dey lui même sortait des janissaires et était élu par eux, que les principaux Pachas de Turquie étaient et sont encore souvent d'origine esclave (Circassiens et Géorgiens), qu'il n'y a pas une seule fonction héréditaire, saut la pouvoir suprême du Sultan, on comprendra que je me sois servi. du mot égalité.
(3) " Quam est hie fortunatus putandus cui soli vere liceat omnia non quiritum sed sapientium jure pro suis vindicare ! nec civili nexu , sed communi lege naturae quae vetat uliam rem esse cujusquam, nisi ejus qui tractare et uti sciat. " Cie., Rep., lib. I, xvii.
(4) Les biens melks des citadins étaient, au contraire, presque tous cultivés par des fermiers au cinquième (Kamas).

A SUIVRE

L'horloge du salon !
Envoyé par M. Pierre Rio

Je suis un vieil homme
Sur les dunes au soleil
Pas à pas, ça et là
Relatant le destin
Engrangé dans mon cœur
Aux heures culminantes
Du vieux passé
Toujours présent
Dans ma somnolence !

Soleil dans les persiennes
Comme si s'était naguère
Comme si s'était avant
Dans le miroir nébuleux
A tendance tamisée !

Casa, blanche parsemée,
Sanglots à fleur de peau
La saga du bidaoui
Fredonne, Salam, Shalom !
Mes amis !
Ce mot m'enflamme,
" Si tu m'entends, si tu te sent "
Ce soir, mon thé à la menthe,
Ma plume prisant le temps
Accordant encore une foi
L'arche aux dunes ,
Au souvenir de toi !

Le 22 10 2005 Rio pierre


ASPECTS ET REALITES
DE L'ALGERIE AGRICOLE
Envoyé par M. Philippe Maréchal                    N° 12


Par cette Brochure qui sera diffusée par épisode au cours des Numéros suivants, nous allons faire découvrir des aspects et des réalités qui ont été déformées par les fossoyeurs de l'Algérie Française et dont les conséquences se poursuivent et dureront encore plusieurs décénies.
             

Les Techniciens
De l'Agriculture Algérienne
Vous présentent
ASPECTS ET REALITES
DE
L'ALGERIE AGRICOLE

" Quand je débarquai à Alger pour la première fois, il y a une vingtaine d'années, j'éprouvai une impression à laquelle, j'imagine, un Français n'échappait guère. J'arrivais dans un des rares coins du monde où nous pouvions nous présenter avec orgueil. "

Jérôme et Jean Tharaud.       

III - TEMOIGNAGES
A - ORANIE
Mise en valeur d'une plaine littorale
de l'Ouest Oranais (Oued Tafna)

PAR
Jacques DIIFFAU
Ingénieur Agricole (Alger. 1950)
Agriculteur à Aïn-Témouchent (Oran)

      Par un rapide retour en arrière, nous essaierons de montrer l'oeuvre accomplie par une famille d'origine métropolitaine dans une région insalubre de l'Ouest Oranais, encore abandonnée de tous il y a quarante ans, et devenue actuellement une riche plaine agricole, doublée, en bordure de mer, d'une station balnéaire.
      Dans son cours inférieur, l'Oued Tafna coule du Sud au Nord entre des collines de 4 à 500 mètres d'altitude, dans des sols quaternaires alluvionnaires, où il se répand en de nombreux méandres.
      La partie de vallée que nous étudions s'étend sur une dizaine de kilomètres du Sud au Nord, et sur une largeur de deux kilomètres au maximum.
      L'embouchure de l'Oued Tafna se déplace avec les saisons et, en été, se trouve presque complètement fermée. Il s'y est formé une belle plage de trois kilomètres de long, sur laquelle débarqua une partie de l'armée du général Bugeaud, lors de la conquête de l'Algérie.
      Avant l'arrivée des Français, cette plaine de l'Oued Tafna, basse et marécageuse, était inhabitée, du fait de son insalubrité, et inculte. La population des tribus environnantes se contentait d'y faire pâturer quelques bêtes à la bonne saison, sans toutefois s'approcher de l'Oued très malsain (paludisme).
      A la conquête, de nombreuses concessions y furent créées, mais, en raison de l'insalubrité et du manque de moyens d'assainissement et de défrichement, les premiers colons se trouvèrent réduits à copier les méthodes d'exploitation des autochtones : quelques troupeaux dans la vallée, céréales sur les points plus élevés.

      Aussi, les concessions furent-elles peu à peu abandonnées. Quand les principaux concessionnaires décidèrent de liquider leurs terres, en 1910, c'est un ensemble de 2.000 hectares qui fut vendu aux Frères BARRET.

      Au moment de cet achat, les Frères BARRET durent parcourir quatre kilomètres à dos d'âne et dans l'eau pour atteindre un point élevé où se trouvait un embryon de ferme. Aussi, leur premier souci fut-il d'assécher cette zone et de canaliser l'Oued Tafna.
      Mais, pour cela, il fallait d'abord des hommes, et personne ne voulait aller en ces lieux, dont la réputation était sombre. Les Frères BARRET durent s'y installer eux-mêmes pour faire admettre que la vie y était possible malgré le paludisme.
      La main-d'oeuvre locale, habitant au delà des collines, d'abord réticente, fut attirée par la perspective de salaires lui permettant d'améliorer les maigres ressources fournies par de petits lopins mal cultivés. Mais il fallait l'éduquer. Cette charge fut assumée par des cadres européens de la région d'Aïn-Témouchent, que les Frères BARRET durent transplanter en leur assurant une salubrité suffisante. Cela ne se fit pas sans heurts : les Européens menaçaient souvent de partir, leurs femmes craignant de contracter " les fièvres " ; les indigènes, paludéens eux-mêmes, étaient d'un faible secours. Ce n'est qu'à force de persuasion, et par leur propre exemple, que les Frères BARRET réussirent à implanter une main-d'oeuvre permanente.
      Il fallait encore des capitaux ; les BARRET, exploitant un moulin à Aïn-Témouchent, obtinrent des crédits de campagne auprès d'une banque de cette ville ; mais, l'effort financier à consentir étant énorme, ils durent faire appel au Crédit Foncier.
      Ceci acquis, les efforts furent immédiatement portés sur le drainage et l'assainissement : on planta des eucalyptus tout le long de l'Oued (arbres qu'il fallut d'ailleurs protéger contre les troupeaux !) ; puis on installa un bac sur le fleuve, afin de faciliter la circulation dans cette vallée. Des kilomètres de drains furent alors posés pour assécher les marécages où pullulaient des myriades d'anophèles combattus par ailleurs en épandant du pétrole sur les eaux mortes.

      Cet important travail étant en bonne voie, les BARRET se heurtèrent à la salure des terres, Due au mélange des eaux douces et des eaux salées, à l'embouchure, et au refoulement de ces dernières sur les basses terres en période de crue. En conjuguant l'irrigation par pompage et le drainage estival, ces terres purent, finalement, être ouvertes à la culture.

      Ainsi, peu à peu, après de nombreux efforts et beaucoup de persévérance, la vallée devint " vivable ". Le défrichement commença : on extirpa palmiers nains, lentisques, tamaris et salicornes pour livrer des parcelles à la culture de l'orge tout d'abord, puis, au fur et à mesure que progressait le dessalage des terres, à celle, plus exigeante, du blé.

      Cette première étape franchie, tout semblait devoir être aisé - sans laisser encore beaucoup de bénéfices - lorsque éclata la guerre de 1914-1918 : mobilisation, resserrement bancaire, les BARBET furent parfois près d'abandonner, mais ils tinrent bon. Lentement, mais sûrement, leurs efforts portaient leurs fruits : 400 hectares, tout d'abord, puis 600, et, enfin, après vingt années de peine, 700 hectares cultivables furent arrachés au marécage.
      Parallèlement, des bâtiments d'exploitation et des habitations furent construits au fur et à mesure des disponibilités. Des familles européennes et musulmanes vinrent s'y installer pour travailler à cette conquête du sol et vivre des salaires que sa mise en valeur, encore sommaire, procurait.
      Cependant, à mesure que les terres se dessalaient, les Frères BARRET entrevoyaient la possibilité d'entreprendre des cultures plus riches à partir de 1925, on planta de la vigne ; celle-ci, prenant rapidement de l'extension, permit à de nouvelles familles d'ouvriers musulmans d'améliorer leur existence en venant s'installer sur le domaine. Vers 1933-1934, quelques parcelles furent consacrées à des cultures maraîchères.
      En même temps que se développait cette vallée, la population musulmane trouvait une nouvelle source de revenus ; les habitations rurales prirent un nouveau caractère (maçonnerie, eau potable, etc.). L'électricité faisait son apparition vers 1935. La main-d'oeuvre s'éduquait ; les rendements s'élevaient ; les possibilités de l'irrigation s'offraient en exemple aux populations de la région. Bref, la vie rurale musulmane des environs se modifiait.
      Puis, comme dans toute évolution agricole, on passa à des cultures plus exigeantes en main-d'oeuvre, et fournissant (le plus gros revenus à toute la population : orangers et mandariniers furent plantés vers 1936. Mais le manque de spécialisation de la main-d'oeuvre se fit sentir : les autochtones, anciens pasteurs ou céréaliculteurs, s'adaptaient mal à l'arboriculture. Leur éducation fut entreprise, et menée avec persévérance par des cadres européens spécialisés.

      Malgré quelques déboires, grâce à l'opiniâtreté et à l'esprit d'initiative des Frères BARRET, nous trouvons, aujourd'hui, dans la basse vallée de l'Oued Tafna :
            - 550 hectares de vignes produisant des vins d'excellente qualité :
            - 100 hectares d'orangers;
            - 30 hectares de pruniers ;
            - 300 hectares de céréales en assolement biennal à cause de la pluviométrie insuffisante : jachère, puis blé ou orge sur les bonnes terres, avoine en terres pauvres des collines;
            - quelques 300 moutons parcourant les maquis des collines ;
            - une centaine de têtes de gros bétail.
      Le tout est réparti en cinq exploitations agricoles, faisant vivre sept familles de souche métropolitaine et près de soixante-dix familles de souche musulmane, en tout près d'un millier de personnes, sans compter les ouvriers saisonniers, petits fellahs des environs, venant pour les grands travaux.
      Par ailleurs, l'insalubrité ayant disparu de cette région, par suite de l'assèchement des marais et de la canalisation de l'Oued Tafna, la plage, jusqu'à ces dernières années non fréquentée, compte actuellement une centaine de " cabanons " (petites habitations d'été et des magasins d'alimentation.

      Ainsi, cette région que les autochtones considéraient comme maudite, longtemps délaissée de tous, est devenue, en quarante ans, par l'ingéniosité, le travail et la persévérance de quelques Français, une zone agricole très prospère. L'aspect social de cette oeuvre nous paraît tout particulièrement significatif : les revenus que cette mise en valeur a permis de distribuer aux populations de la région ont contribué, pour une grosse part, à l'amélioration des conditions d'existence de tous, Européens comme Musulmans.


Viticulture musulmane
et Colonisation dans la région
de Mostaganem

PAR
André BEAU
Ingénieur de l'Institut Agricole d'Algérie (1932)
Ingénieur des Services Agricoles
de Mostaganem (Oran)

      A moins de 100 kilomètres à l'Est d'Oran se trouve un plateau gréseux de 1.500 kilomètres carrés environ, limité au Nord par la mer, au Sud par les plaines sublittorales de l'Habra et de la Mina, à l'Est par la chaîne du Dahra.
      Mostaganem, avec son port en pleine extension, est le centre économique et administratif de cette petite région naturelle très spéciale, prospère grâce à la qualité des vins qu'elle tire d'un vignoble assez particulier.
      C'est aussi une de ces rares régions d'Algérie où la collaboration franco-musulmane est restée confiante et où les mots d'ordre venus de l'extérieur sont encore restés sans écho. Ce n'est sans doute pas par un fait du hasard ; aussi m'a-t-il paru intéressant de rechercher, dans l'évolution de cette région, les raisons profondes de cette situation privilégiée.
Historique.

      Quand on fouille dans les archives des communes du littoral mostaganémois, on s'aperçoit qu'avant l'arrivée des premiers colons la région était couverte d'une végétation forestière méditerranéenne assez pauvre. Elle était pratiquement inhabitée. Dans des dépressions occupées par des terres un peu plus fertiles et auprès des points d'eau, on ne rencontrait guère que quelques indigènes semi-nomades, cultivant de petits champs de blé ou d'orge, selon des méthodes médiévales, tout en faisant pâturer quelques tètes de bétail dans le maquis voisin. Les sables, fixés par des touffes de genêts, étaient considérés comme stériles et n'intéressaient personne,

Le pays

      Si le climat est doux sur l'ensemble du plateau grâce à l'influence maritime prédominante, la pluviométrie est relativement insuffisante (370 millimètres), à précipitations hivernales, dont une grande partie est malheureusement perdue pour l'agriculture.
      Les terres sont légères, faciles à travailler, mais pauvres en humus et en tous éléments de fertilité.
      Leur qualité très médiocre et le caractère méditerranéen semi aride du climat suffisent à expliquer les déboires des premiers colons, arrivés entre 1840 et 1850, et qui, dépourvus de ressources, commencèrent par semer des céréales pour subsister eux et leur famille tout en défrichant leurs petites concessions de 13 hectares.

Une vocation viticole

      Mais ils n'auraient pas été Français si, en même temps qu'ils assuraient les besoins les plus immédiats du foyer, ils n'avaient pas planté quelques pieds de vigne. Grâce aux conditions favorables du milieu, déjà bien connues des agronomes carthaginois, ces petites cultures familiales ne devaient pas tarder à s'étendre. La vocation viticole du pays venait d'être, à nouveau, établie.

      Peu à peu, la médiocrité fit place à l'aisance, en même temps que la vigne gagnait sur les dunes, où végétaient de maigres broussailles, pour donner le vignoble que nous connaissons. Sa situation particulière, en terre siliceuse, lui a permis de résister victorieusement, sur plus de la moitié de sa surface, à l'invasion phylloxérique. S'il ne produit aujourd'hui que moins de 30 hl/ha, ses vins bénéficient d'une réputation de qualité bien établie qui a incité quelques fabricants métropolitains d'apéritifs à y construire des chais importants.
      Actuellement, auprès de 23.000 Européens vivent, en parfaite harmonie, 140.000 Musulmans qui constituent une population essentiellement rurale. On peut affirmer que c'est là la conséquence de l'implantation de la vigne, que DEMONTES considérait comme étant la plus française de toutes les cultures actuellement pratiquées en Algérie, et qui s'est révélée " la plante colonisatrice " par excellence.
      A ce titre, tout ce qui se rattache directement ou indirectement à son évolution doit retenir l'attention, car c'est de la solution de quelques-unes de ces questions que dépend, d'une façon générale, l'avenir de la colonisation européenne dans ce pays, et, sur le plan plus étroit du mostaganémois, la prospérité et la cordialité des relations entre Français et Musulmans.
      Le rôle de tout premier plan que la vigne joue dans l'économie de cette région tient à ce que les conditions du milieu y étant éminemment favorables, tandis que tous les essais de polyculture se soldaient par des échecs, la vigne a permis de réaliser une colonisation stable et prospère autour de laquelle est venue s'agréger une population musulmane en constant accroissement, et qui ne vit plus, directement ou non, que des produits du vignoble.

Le vignoble musulman

      En effet la terre étant libre d'une part, et très bon marché d'autre part, les indigènes ne tardèrent pas à se rendre compte des avantages que pouvait leur offrir cette culture. Très rapidement, ils s'installèrent à côté des domaines où ils étaient employés et commencèrent à planter de la vigne française dont l'adaptation à ces sols est remarquable. Les revenus qu'ils en tirent leur permirent de s'agrandir et de vivre décemment.
      La réussite est étonnante : actuellement, 10.000 familles musulmanes produisent 600.000 quintaux de raisin sur 17.000 hectares et vivent de cette culture. Ce n'est peut-être pas encore pour toute l'aisance à laquelle elles aspirent, niais, aussi modeste que soit leur existence, il en résulte un bien-être inconnu dans les zones céréalicoles.


Mostaganem, le port.
Au premier plan : vignes dans les sables
(les lignes foncées représentent des brise-vent formés par des rangées de seigle).
(Cliché Cie Aérienne de Photographie, Alger;

      Ce n'est pas par pure philanthropie que les colons étendirent leurs vignobles dès que la méfiance administrative des premières années se dissipa. Mais, en créant cette richesse nouvelle, la colonisation a pu distribuer des salaires de plus en plus importants et donner à la population autochtone qui collabora à cette tâche, des moyens d'existence enviables. La vigne s'est donc révélée comme une culture sociale de premier ordre.
      Dans les départements d'Alger et de Constantine, le vignoble musulman n'a aucun caractère particulier. Il est aux mains d'agriculteurs riches ou aisés, économiquement évolués, qui l'ont acquis de leurs créateurs européens, et l'exploitent selon les méthodes modernes.
      L'originalité du vignoble de Mostaganem, où se trouvent concentrées 80 % des vignes détenues par les Musulmans d'Algérie, réside dans le caractère de menue viticulture, où l'exploitation familiale est la règle, et qui ressort du tableau suivant :

 
Européens  
Musulmans
Total

(en ha)
0 à 1
1 à 10
10 à 50
50 à 100
100 à 500
500 à 1000

TOTAUX

Nombre

57
644
744
168
60
1

1.674
Superficie

40
3.300
18.300
11.500
11.200
800

45.140
Nombre

5.875
4.052
135
2
1
-

10.065
Superficie

3.540
11.400
2.400
140
140
-

17.620
Nombre

5.932
4.696
879
170
61
1

11.739
Superficie

3.580
14.700
20.700
11.640
11.340
800

62.760

      La production est la suivante :
            - Européens : 1.400.000 hl ;
            - Musulmans : 450.000 hl.
      On notera que le rendement moyen en culture européenne (31 hl/ha) est à peine supérieur à celui obtenu en culture indigène (25 hl/ha). La lecture de ce tableau fait aussi ressortir que, contrairement à ce qui a été trop souvent avancé, la viticulture européenne en Algérie n'est pas seulement constituée par de grandes exploitations.
      Mais, tandis que les Européens vinifient leur récolte dans des caves modernes personnelles ou coopératives, les Musulmans, qui restent attachés aux prescriptions coraniques, vendent leurs raisins à des acheteurs de vendange qui, dans la plupart des cas, leur ont déjà fait de substantielles avances en cours d'année. Ce système plait à cette catégorie de petits producteurs, qui trouvent chez les acheteurs les fonds nécessaires pour couvrir les frais d'exploitation et de la vie de la famille, alors que, vivant dans l'indivision, aucune banque ne leur consentirait des avances de ce genre. C'est là, sans doute, l'une des différences essentielles entre ces deux types de viticulture.
      Vivant à côté de l'Européen, le fellah s'est transformé par " mimétisme ". L'évolution s'est faite très rapidement. Il a adopté des formules de travail de son voisin européen, les matériels archaïques ont totalement disparu, les travaux culturaux et les traitements antiparasitaires sont exécutés dans les mêmes conditions et avec les mêmes produits, une attention particulière est apportée à la taille, dont les agents des Services Agricoles lui ont révélé l'importance. Ses vignes sont littéralement jardinées, grâce à ses ressources de main-d'oeuvre familiale abondante.
      Cette évolution se traduit par une aisance indéniable et un accroissement général du bien-être de la population rurale. L'habitat, notamment, s'est transformé d'une façon spectaculaire au cours de ces dix dernières années. Le gourbi couvert en chaumes a complètement disparu, l'habitation en dur couverte de tuiles l'a remplacé et, parallèlement, l'aménagement intérieur a subi des améliorations considérables.

      Ainsi, en moins de cent ans, un peuplement important a été réalisé de toutes pièces. On peut donc dire en conclusion que, si l'établissement du vignoble fut une source d'enrichissement pour la colonie et l'une des causes déterminantes du succès de la colonisation, il a apporté tout autant à l'agriculture musulmane chez laquelle il a pris beaucoup plus l'aspect d'un fait naturel et social que d'une spéculation.
      Le niveau de vie relativement élevé du paysan musulman et la communauté d'intérêts qui rapproche les deux éléments de la population créent un climat peu propice au désordre. Cette situation est en définitive la conséquence d'une évolution agricole rationnelle du pays, où la vigne a servi de support, à la fois à la colonisation et au peuplement autochtone, dont les destins se trouvent ainsi intimement liés.


A SUIVRE       

LES PIEDS NOIRS ATTAQUENT
DALIL BOUBAKEUR EN JUSTICE !
envoyé par M. Guy Mongenot


       M. Dalil BOUBAKEUR, Docteur en Médecine, Vice-président du Conseil de l'Ordre des médecins, et aussi Président du Conseil Français du Culte Musulman, a écrit, dans " Paris-Match " du 28 juillet 2005, un article autobiographique intitulé : " Le jour où la France m'a adopté ".

       Cet écrit, publié avec complaisance par l'hebdomadaire parisien, constitue un réquisitoire ethnique contre la communauté Pied Noir accusée, sans fard, non seulement d'intolérance, mais aussi d'avoir " tout fait pour éliminer l'identité musulmane ". Ni plus, ni moins.

       Dieu sait, pourtant, que, depuis des décennies, notre communauté n'a pas manqué d'être attaquée de toutes parts par les plus hautes Autorités politiques, administratives ou autres !

       Mais jamais personne, ni aucune autorité religieuse, comme celle incarnée par M. Boubakeur, n'a proféré à notre encontre ce mensonge diffamatoire qui consiste à nous accuser d'avoir tout fait pour supprimer l'identité musulmane, c'est-à-dire pourfendre les croyants de confession islamique.

       Selon une jurisprudence solidement établie, et qui s'applique aux Pieds Noirs comme à toute autre communauté bien définie et ciblée, toute attaque généralisée contre un groupe de personnes en raison de leur origine, atteint, en même temps et personnellement, chacun d'entre eux et légitime une riposte judiciaire individuelle.

       C'est pourquoi, à l'initiative de VERITAS, un groupe de personnalités Pieds Noirs, connues et moins connues, mais justifiant toutes d'authentiques " quartiers de noblesse Pied Noir " a décidé de citer M. Boubakeur devant le Tribunal Correctionnel de Nice pour pour diffamation ethnique et provocation à la haine à raison de leurs origines en jetant l'anathème sur les Français d'Algérie.

Maître René Blanchot       
Vice-président de VERITAS       

QUAND L'ORAGE PASSA
par M. Robert Antoine                  N°16
DIVAGATIONS

RALLYE DU GÉNIE (1965 /1967)

      J'ai toujours eu un faible pour l'Arme du Génie. J'aime son efficacité, ses engins parfois gigantesques, souvent monstrueux, toujours utiles.
      Le sapeur est rude, grincheux, spécialisé, souvent contraint à des ordres peu compatibles avec la technique. Bref, l'ambiance du Génie me plaît, et c'est avec beaucoup de plaisir que je fus mis au courant d'un tour de France par les canaux, rivières et fleuves avec comme embarcations des "Zodiacs".
      La première année, l'itinéraire navigable retenu sera Strasbourg, Avignon, la seconde année, Avignon Libourne, et enfin l'on terminera par Libourne, Rouen, Paris. Je trouvais le projet sympathique, les règles simples, puisque chaque régiment du Génie devait fournir un équipage de sept hommes avec une embarcation équipée d'un moteur hors bord de 25 CV.
      Véritable course d'équipe où il faut savoir naviguer, évaluer les crues, sauter les petites écluses ou perdre son avance en attendant que le sas d'écluse se remplisse quand le dénivelé est trop fort, et que le portage du "Zodiac" s'avère impossible.
      Une épreuve sportive digne d'un écho plus important qu'il ne reçut, par les échotiers qui font l'actualité en France. Cela n'intéressait pas les rédacteurs de "l'Équipe" et de plus il ne s'agissait que de militaires qui, au fond, prenaient du bon temps ... Seul Paris Match envoya un de ses reporters, mais jamais une seule photo ne parut dans le magazine !
      Je suis persuadé qu'avec un peu plus de publicité cette épreuve sportive aurait pu passionner les amateurs de sports virils...
      Par contre, sur le terrain, c'était une ambiance sympathique, bon enfant, type "tour de France" avec, hélas, moins de monde et aussi moins de moyens. Seuls les habitants du coin venaient voir ces fous du Génie et les pêcheurs nous pardonnaient ce petit dérangement momentané.
      Les spectateurs que nous rencontrions dans les endroits difficiles étaient assez stupéfaits de l'énergie de nos sapeurs. Quand le tirant d'eau n'était pas assez profond pour que le moteur puisse fonctionner, tous les membres de l'équipage prenaient la pagaie, le chef donnait la cadence en essayant de prendre le fil d'eau.
      Les paysages étaient fabuleux. On découvrait une France inconnue dont seuls quelques pêcheurs ou mariniers connaissaient le charme.
      Naviguer sur le Rhin, c'est conduire sur une autoroute, mais le canal du Rhin à la Saône est bien désuet. Les écluses abandonnées, le charme d'une douceur à la Hector Malot surgit et nous rappelle " Sans famille". La Saône majestueuse et tranquille nous accueille avec un trafic fluvial important et nous arrivons à Lyon.
      Le Rhône est en crue, il forme des ondulations en surface et parfois quelques tourbillons entre îles et berges. Je n'avais jamais navigué sur un fleuve en colère, c'est très impressionnant, surtout à bord d'un Zodiac, avec un courant qui va plus vite que notre moteur. Les piles des ponts sont frôlées parfois de très près, de trop près.
      Une halte à Valence nous revigorera; la dernière étape sera le pont d'Avignon.
      Quinze jours ont passé, je dors avec plaisir dans le train qui me ramène à Paris; Fatigué, cassé, fourbu... content. Que la France est belle dans sa diversité. Elle offre tant de paysages différents, tant de caractères particuliers chez ses autochtones et dans ses contrées.... Quel beau voyage nous avons fait. !
      En tant que photographe, j'avais le privilège de monter à bord des "Zodiacs" ou de suivre la course à partir des chemins de halage, quand ils existaient. Pour ne pas défavoriser les équipes, à chaque étape, je prenais un nouvel équipage en des endroits moins physiques. Même comme cela, j'en avais assez de la batellerie. Avant de prendre le train, on m'avait dit : "A l'année prochaine". Comme on dit ; "Au revoir ou à bientôt ".
      Hélas, ce ne sera pas le cas pour cause de bombinette.

      C'est une nouvelle histoire que je vous raconterai dans quelques pages. Pour l'heure, je vais en terminer avec ce rallye du Génie.
      Un an a passé.
      1967, Départ de Libourne, nous remontons vers le bassin de la Loire en passant par le Périgord. Région fabuleuse pour ses sites et sa gastronomie. Je n'avais jamais autant dégusté et apprécié les truffes et les cèpes. Quarante ans après, j'en ai encore la saveur qui chatouille mon palais ....
      Pourtant, sur le plan sportif, c'est la partie la plus dure, la plus éprouvante pour les hommes comme pour le matériel. L'eau des rivières est peu profonde, les moteurs cassent les hélices sur les cailloux, les rivières sont flottables mais peu navigables. Pour les sapeurs, c'est l'enfer, pour le reporter tout va bien !
      Nous atteignons enfin la Loire, le fleuve royal pas toujours facile mais si majestueux....
      Puis la Seine, fleuve tranquille, paresseux, qui se traîne par méandres interposés, pour une arrivée sous la pluie à Paris.
      Notre arrivée fut modeste, voire discrète. Personne n'avait relaté la fin de l'épreuve dans les médias et, à part un Général et son Etat-Major, peu de personnalités étaient là. Un fiasco en termes de publicité, une déception pour les organisateurs et les participants. Je regagnai très vite mes pénates, content d'avoir participé, découvert tant de belles choses, déçu par une presse trop sélective, par trop intellectuelle.
      Hélas, il n'y eut plus de Tour de France par voies fluviales et je le regrette.
      Qui reprendra l'idée à son compte ?

      Trois mots sur le Génie, cette arme dont on ne cite pas assez les exploits. J'ai assisté de très près au déminage de mines encriers. Ce sont de toutes petites mines qui tiennent dans la poignée d'une main, fabriquées en matière plastique et donc qui ne sont pas détectables avec le détecteur souvent appelé "poêle à frire". Il faut piquer le sol avec une baïonnette ou un couteau et, quand vous rencontrer quelque chose de dur, c'est un caillou ou une mine. Soit vous la dégagez, soit vous sautez avec elle... .
      C'est un des mille aspects du Génie, mais mon énumération s'arrêtera là.
      Je vais vous entretenir d'un polytechnicien, le Colonel GILLOIS. Je ne connais pas sa biographie, mais j'ai vu les engins qu'il a inventés. C'est prodigieux puisque, avec seulement deux engins, en l'espace de 25 minutes, on peut traverser à pied sec une rivière, une brèche large de 50 mètres.
      Sur les plus grands fleuves, il a imaginé des radeaux roulants, gonflables qui s'accrochent les uns aux autres et peuvent facilement établir un pont sur le Rhin ou le Rhône dans un temps ne dépassant pas trois heures.
      La facilité apparente de mise en place de ce matériel laisse pantois bien des ingénieurs du Génie Civil... Et pourtant, le colonel GILLOIS ne plaît pas à notre grand Charles. Sa promotion sera bloquée pendant très longtemps au grade de Colonel et il n'aura ses étoiles de Général qu'en fin de carrière, au moment de sa retraite.
      " Peu d'en savoir, pourvu qu'on plaise, et si l'on ne plaît, à quoi bon savoir".
      Dans le dernier cas, il faut estimer la valeur de son travail à un plus haut degré que votre patron ne l'estime, et c'est parfois décevant. L'Orgueil du travail bien fait reste la seule motivation.

DIAMANT

      Le souvenir douloureux de la perte de l'Algérie m'était encore très vif. Pourtant on m'envoya à Colomb Béchar, sur la base de lancement d'Hammaguir.
      Je ne pus m'empêcher d'avoir un petit pincement au coeur quand nous aperçûmes les côtes Algériennes, mais aucune escale n'était prévue et le couloir aérien autorisé ne nous faisait survoler ni Alger ni Oran.
      Dans l'avion, quelques journalistes de la presse écrite, du Monde, du Figaro, la Télévision Française c'est à dire l'ORTF avec Pierre Sabagg, qui nous racontait quelques histoires drôles survenues à sa femme Catherine Langeais, alors speakerine. Du beau monde atteint cependant de parisianisme aigu.
      Pourquoi ce déplacement des grandes signatures médiatiques ?
      Pour "Diamant ", notre unique fusée qui pouvait lancer un satellite autour de la terre, faire concurrence aux Américains et aux Russes, toutes proportions gardées.
      La conquête de l'espace commençait. Il fallait que la France soit présente dans cette aventure, politique de grandeur Gaullienne évidente. Le but de la France : être la 3ème puissance spatiale.
      Notre avion atterrit sur la base de Béchar et, après notre installation, au Centre d'Essais d' Hammagir, direction le pas de tir nommé "Brigitte".
      Elle est là, notre fusée, sous son portique, attendant les derniers réglages et la mise en place du satellite.
      La presse Parisienne est toujours stressée; elle n'avait pas dû déchiffrer des mots pourtant écrits en lettres majuscules à l'entrée du champ de tir: "CENTRE D'ESSAIS". Et il y en eut plusieurs et pendant plusieurs jours.
      Ne pouvant attendre, pris par des rendez-vous et obligations, mes chers confrères repartirent vers la capitale au bout de trois jours....
      "Diamant " avait boudé leurs objectifs et caméras. Il est juste de dire que la vie saharienne n'était pas encore des plus prisées par nos médias parisiens. Il faudra le "Paris / Dakar" pour donner un goût d'aventure à des sportifs, des vedettes du show-biz, des journalistes, et sacrifier à ceux-là la magie du Sahara .... Mais je m'égare.
      Bref, de la vingtaine de journalistes et photographes, nous ne restions plus que quatre, Mon ami Duru cameraman, un reporter photographe de Paris Match, Jacques TIZIOU Rédacteur à Aviation Magazine et moi même.
      Petite équipe, s'entendant bien, pouvant, du fait de son effectif réduit, rencontrer ingénieurs, techniciens et matériels de l'espace.
      C'est ainsi que nous avons pu approcher M. Vienne, patron du Lancement de" Diamant" tourner autour du satellite "DIAPASON" tout recouvert d'or. Mais que de patience il fallut, combien de fois le compte à rebours s'égrena-t-il sans succès...
      Chaque fois que le tir était annulé, il fallait vidanger les réservoirs du 1er étage de la fusée de son carburant d'ergol (mélange d'acide nitrique et d'essence de térébenthine). Ce mélange corrosif ne pouvait pas rester dans les réservoirs plus de 10 heures et donc, à chaque arrêt, il fallait le soutirer.
      Mais je m'aperçois que je ne vous ai pas présenté "Diamant".
      C'est l'aboutissement de recherches de trois fusées, trois pierres précieuses portant les noms de "Topaze, Émeraude, Saphir ". Chacune d'entre elles a eu des déboires, des demi-succès et le résultat de ces recherches c'est aujourd'hui " Diamant". Celle-ci se compose de trois étages, les deux derniers propulsés par poudre, le premier propulsé par ce carburant si corrosif l'ergol. En ce qui concerne les satellites, "Diamant" a déjà placé sur orbite le premier satellite français "Astérix" (1965), qui n'avait qu'une fonction : vérifier le bon fonctionnement des installations terrestres qui le suivaient dans sa course au milieu des étoiles. Infrastructures importantes qui nécessitaient un maillage sans faille de radars installés autour du globe.
      Le satellite que nous voulions lancer, "Diapason", est déjà plus élaboré, puisqu'il a pour mission l'exploration de l'ionosphère autour de la terre. Il produira, une fois ses capteurs déployés, son électricité alors qu'Astérix transportait une batterie. Tout cela doit vous paraître puéril, enfantin. En fait, je suis dans la peau de ceux qui ont accueilli Louis Blériot et son monoplan lors de sa première traversée de la Manche en avion. Quels progrès entre les premiers vols et le premier satellite Français dans l'espace car, à bien compter il n y a que 56 ans entre les deux exploits et nous avons appris à voler vingt siècles après J.C....
Photo de M. Robert Antoine

      Ceux qui peut-être me liront dans plusieurs années, auront ce sentiment très relatif de la vitesse du progrès, avec un quotidien souvent très banal et parfois incroyable. L'on m'a rapporté que, dans cette fin du XXème siècle, des Pygmées d'Afrique ne voulaient pas croire que dans les gros avions qui passaient au dessus de leurs têtes, il y avait des hommes comme eux, ou à peine plus grands. Ils avaient imaginé une légende avec des créatures venues d'ailleurs qui se promenaient dans les cieux, en leur voulant du mal. Tous les habitants de la terre n'évoluent pas à la même vitesse, et le progrès n'est pas accessible à tous. Fabriquons- nous des super hommes qui peuvent jouir des possibilités de la science et de la technique et, en corollaire, des homos-lambda attachés à des travaux serviles ou considérés comme tels? Et ces Homos Lambda attendent-ils des clones ou des robots, ces nouveaux esclaves que la science nous promet.
      Je n'ai pas de réponse pour les clones, pour le reste ce n'est que trop vrai. Personne n'a encore trouvé la solution pour faire évoluer l'ensemble des humains au même rythme mais il faudra cependant résoudre, très rapidement, cet état de fait. On ne peut laisser toute une partie des humains de notre terre à l'ère de la pierre taillée ou au XIème siècle, alors que d'autres espèrent fonder un monde meilleur sur une autre planète.
      L'esprit ne peut plus tolérer des mondes à plusieurs vitesses alors qu'il existe des écarts aussi grands sur une seule et même Terre.

      Revenons à notre fusée. Les pleins d'ergol ont été faits, voilà déjà 5 heures, le portique s'est effacé pour laisser la fusée seule, face au ciel. Techniciens, ingénieurs, sont tassés dans le blockhaus dénommé Brigitte; M. Vienne est là, avec son adjoint M. Le Gall qui égrène les opérations et les mises sous tension des différents appareils et structures.
      Nous sommes à H - 10 minutes ; un seul homme peut regarder à l'extérieur à l'aide d'un périscope. Nous, nous regardons la fusée à l'aide de caméras de télévision en noir et blanc. La coordination du tir et les divers éléments de poursuite et de suivi sont longs. Malgré une certaine habitude, nous avons tous un petit pincement quand nous attaquons les 10 dernières secondes.
      Serait-ce pour cette fois ?
      J'ai planté les appareils photos au pied de la fusée; j'inaugure un matériel tout neuf dont je ne connais pas la fiabilité, le déclenchement se fait soit par radio soit par télécommande. Mes essais avec la radio n'ont pas été concluants, les ondes radars ont saturé le récepteur de mon appareil et il a fallu que j'installe un long câble entre le PC Brigitte et mes appareils.
      Le déclenchement sera manuel et, si tout va bien je devrais avoir les 12 Premières secondes du départ de "Diamant". Je ne possède qu'un appareil automatique, j'ai bricolé deux "Rolleï" qui ne feront hélas qu'une seule photo. Suis-je trop près, trop loin, est-ce que le souffle des moteurs ne va pas renverser mes appareils sur pieds arrimés avec des pierres du désert.... Des questions, des questions ... mais pas de réponse.
      Dans cette affaire, je suis le seul photographe autorisé à placer des appareils aussi près et le seul à posséder un matériel télécommandé. Mon collègue de "Match' possède de beaux "Leïca" mais qui lui sont inutiles, puisque enfermés avec nous sous 2 mètres de béton, dans le PC Brigitte.
      Pour moi, c'est une lourde responsabilité, mais qui deviendra bien futile pour mes chefs, quand le résultat sera jugé bon.
      5,4,3,2,1,0, FEU!
      J'appuie sur mes boutons et, à la grâce de Dieu !
      Sur les écrans, nous voyons s'élever notre bel engin, lentement, avec une certaine élégance se débarrassant violemment des écorces de plastique qui maintenaient une température adéquate aux divers éléments de sa structure.
      Nous resterons l'oeil rivé sur les écrans TV pendant encore deux minutes.
      On apprend que Diamant est pris en compte par le relais terrestre de Brétigny puis par le relais maritime à bord du "GUEPRATE".

      H + 8' 17 " : la station de Beyrouth capte la première émission de "Diapason". Ici, c'est la joie pour tous, les bravos crépitent, les compliments pleuvent, c'est un premier instant qu'il ne faut pas oublier.
      La porte du PC s'ouvre, nous courons, Duru et moi, vers nos appareils.
      Les caméras ont fonctionné, mes appareils aussi, vite un paquet pour Paris. Un avion part dans une heure avec quelques pontes et le reporter de Match.
      Pour nous, c'est l'attente des résultats qui ne nous parviendront, de façon laconique, que le lendemain, sous forme de message.
      Le même message nous enjoignait d'effectuer un dernier reportage de ce qui fut le premier Centre d'essais spatial Français, et qui allait bientôt fermer ses portes.
      C'est un adieu à Colomb-Béchar, à sa Place des Chameaux, à sa si belle église, à sa piscine très fréquentée par civils et militaires.
      Au revoir au sable rouge, Adieu à nos amis arabes, qui ne comprenaient pas très bien ce qu'était l'indépendance puisque rien n'avait encore changé pour eux. Autant d'armée Française, autant de civils, le commerce allait bien, la ville était calme, prospère. Avant de quitter le Centre d'essais, je voudrais dire quelques mots sur l'historique de nos premiers spationautes Français. Le premier fut un rat, nommé Hector qui fit son premier vol à bord d'une fusée Véronique, puis ce furent de petits singes, que l'on envoyait avec une fusée Vesta dans le ciel. L'engin retombait sans que l'on sache exactement où, et les équipes de la Légion partaient à sa recherche en faisant des cercles concentriques. Parfois il fallait plusieurs jours pour la retrouver.

Photo de M. Robert Antoine

      Bricolage spatial, aujourd'hui attendrissant, qui permit cependant de former de vrais spationautes hommes et femmes, mais volant sur des fusées américaines ou russes. De quoi ai-je l'air avec mes fusées d'une autre époque, d'un autre siècle. Aujourd'hui des monstres s'élèvent dans les cieux, on construit des stations orbitales et l'homme passe plus de 6 mois dans l'espace.
      A mes jeunes lecteurs, je ne demande qu'un sourire attendri, le même qui naît quand on compare un Blériot et un "Concorde".
      Je n'ai plus vu la couleur ocre des dunes au coucher du soleil; je garde quelques souvenirs de Tarit, la palmeraie de mes rêves; je quitte un monde où se mêlent bédouins, dromadaires, techniciens et engins spatiaux. Univers décalé, incompatible, qui ne pouvait durer.
A SUIVRE
Histoire écrite en l'an 2001 par Robert ANTOINE
Photographies de l'auteur

A ma femme, à mes filles
A M. et Mme Roger Fauthoux
A ceux qui m'ont aidé à retrouver
une documentation perdue

M. ANTOINE nous fait l'honneur de la diffusion, par épisodes sur notre site, de ce livre de souvenirs. Pour ceux qui voudraient posseder ce livre, il est vendu par l'auteur au prix de 25 Euros (hors frais d'envoi).
Adresse de courriel, cliquez ICI --> : M. Robert Antoine


CERVELLE - Quelques pensées….
Envoyé par M. Miclèle Raphanel

Pensée féminine
Mieux vaut rater un baiser que baiser un raté

Pensée masculine
Les mini-jupes, c'est comme les sondages, ça donne des idées mais ça cache l'essentiel

Pensée festive
Verre vide, je te plains
Verre plein, je te vide

Pensée capitaliste
Ce qui est à moi est à moi,
Ce qui est à toi est négociable

Pensée philosophique
La vie est une maladie sexuellement transmissible

Pensée sportive
Plus tu pédales moins vite,
Moins t'avances plus vite.

Pensée profonde
Mieux vaut se taire et laisser croire que l'on est idiot,
que d'ouvrir la bouche et le prouver.


VERITAS
COMMUNIQUE DE PRESSE

envoyé par M. Guy Mongenot


       Oui à l'amitié entre les peuples

       Non à une compromission antidémocratique

       " Le comité VERITAS estime que les liens des Français rapatriés d'Algérie avec le peuple algérien n'ont jamais été rompus. En considérant douloureusement les épreuves qui ont frappé l'Algérie algérienne, depuis la naissance de ce pays en 1962, il considère qu'il serait certainement bénéfique de les renforcer.

       " Mais, à notre avis, cela ne peut se faire dans la conjoncture actuelle alors que le Président de la République française, ardent défenseur de la démocratie, ferme les yeux sur l'autocratie algérienne. La France a déjà pu observer, en d'autres temps, la façon dont le FLN respecte ses engagements !

       " Nous déplorons la passivité des Autorités françaises face aux attaques permanentes du Président algérien et aux outrages dont notre pays est abreuvé de la part de ceux qui furent, et semblent rester par leurs propos, nos ennemis et ceux de la vérité historique.

       " Nous déplorons aussi, le laxisme et la veulerie, lourds de conséquences néfastes, avec lesquels le Gouvernement français se plie aux oukases du Président algérien et accepte les cabales, fomentées depuis l'Algérie, qui dénaturent l'Histoire de France et salissent impunément notre pays et l'Armée française dont la gloire est, en permanence, éclaboussée.

       " Sans revenir sur l'étrange et unilatéral document, présenté comme des " accords " entre deux nations, dont l'une n'existait pas, ceci dans le cadre de l'abandon des territoires français d'Algérie entre les mains d'une minorité qui ne représentait pas le peuple, nous refusons qu'un traité, tout aussi aveugle et tout aussi artificiel, porte, aujourd'hui, atteinte à l'honneur de la France en imposant à notre pays une " repentance " injustifiée.

       " La France se déshonorerait en acceptant, comme l'annoncent déjà les médias algériens, de demander pardon pour les crimes de la colonisation alors que la République algérienne refuse de reconnaître les milliers et les milliers de crimes, enlèvements et massacres barbares perpétrés sur toutes les ethnies de l'Algérie Française, en particulier, sur les Français-musulmans qui avaient pris les armes pour défendre leurs familles, leur pays et leur patrie contre la barbarie, tous ceux que l'on regroupe sous le nom de Harkis.

       " De plus, la France ne peut conclure un traité dont seraient exclus certains de ses fils, en consentant aux Algériens le libre accès à son territoire alors que l'Algérie continue à frapper d'interdiction de séjour Harkis et Pieds Noirs.

       " Tout traité qui n'observerait pas ces clauses, dans un respect mutuel, ne serait que forfaiture ajoutée à la compromission.



LETTRES A UN METROPOLITAIN
Envoyé par Mme Anne Marie Berger/Gallo
Par le CERCLE D'ÉTUDES ALGERIENNES
ÉDITIONS REGIREX

L'homme le plus parfait est celui qui est le plus utile à ses frères.
      
 
LETTRE N° 5

       La population de l'Algérie se répartit donc en deux grands groupes que l'on a appelés "communautés": d'une part, les habitants d'origine européenne et de religion chrétienne ; d'autre part, les habitants de souche nord-africaine et de religion musulmane. Nous avons tenu à marquer (cf. lettre n° 4) les points de coïncidence de ces deux communautés sur les plans ethnique et religieux. II ne s'agit pas pour autant d'en dissimuler les oppositions, mais, au contraire, d'étudier sans passion le problème que posent leur coexistence et leur fusion progressive.
       En 1830, la population de l'Algérie comportait une certaine élite intellectuelle, mais qui s'était formée selon les normes de la pensée orientale et dont l'activité s'ordonnait essentiellement autour de l'étude du Coran, le Livre par excellence, dont nous avons déjà souligné le caractère "totalitaire" (cf. lettre n° 4). Il nous paraît à peine utile de dire combien cette pensée orientale et, singulièrement, les conceptions islamiques qui ignorent la distinction du laïque et du religieux, peuvent être différentes, par leur attitude et leurs démarches, de la pensée occidentale, surtout lorsque celle-ci est à base de cartésianisme.
       Le reste de la population, essentiellement rurale, vivait dans un état assez proche de celui qu'ont connu nos aïeux du haut moyen âge : même organisation politique à caractère féodal ; même division en groupes tribaux, ou en çofs, repliés sur eux-mêmes et généralement en lutte permanente ; même précarité de la vie matérielle. Il convient d'y ajouter l'action dissolvante d'un fatalisme mal interprété par des hommes ne possédant du Coran qu'une connaissance très superficielle réduite la plupart du temps à l'observance des rites extérieurs, et, enfin, l'absence de toute volonté de progrès, résultat de longs siècles d'oppression : sous un gouvernement qui érige l'exaction en source de revenu et la razzia en moyen de recouvrement, la richesse devient un danger et l'effort pour l'acquérir perd toute justification. Au besoin d'action créatrice, à la discipline de la pensée constructive, l'esprit ne substitue que trop facilement le plaisir du rêve vagabond et la renonciation à l'effort.
       Ajoutons que les femmes, retranchées du monde par une interprétation très stricte des préceptes coraniques, mariées à peine nubiles et sans leur consentement, vieillies avant l'âge par les maternités précipitées et les dures corvées de la campagne, ne pouvaient jouer le rôle qu'on tenu leurs sœurs d'Europe dans la formation de la Société policée issue de notre moyen âge.
       En face de cette communauté, que les exigences de la pacification militaire avaient davantage encore refermée sur elle-même, s'est organisée la communauté européenne, qui comprenait elle aussi une élite : fonctionnaires, officiers, prêtres et religieux, médecins et, d'une manière générale, tous ceux dont la formation intellectuelle orientait l'esprit vers une pénétration de ce monde musulman, entièrement nouveau, et qu'ils abordaient avec cette curiosité bienveillante, cette absence de préjugés raciaux et ce désir d'apprivoisement qui semblent caractériser le Français.
       Quant aux colons proprement dits, c'était généralement des hommes frustes, aussi durs pour les autres que pour eux-mêmes. Sur une terre particulièrement hostile à ces transplantés, où tout était à faire, à commencer par la terre elle-même, ils peinaient durement dans des conditions très difficiles. L'effort jamais lassé qu'il déployaient pour défricher leurs champs, bâtir leur ferme, créer le domaine où la famille qu'ils avaient fondée pourrait vivre chaque jour plus à son aise, constituait leur seule philosophie, leur raison de lutter, le but même de leur présence. Qu'ils n'aient pas cherché à conquérir le cœur de ces " indigènes " qu'ils employaient comme ouvriers agricoles c'est, en vérité, le contraire qui eût été bien surprenant. A leur égard, ils. ont assumé le rôle de chefs, que leur assignaient tout naturellement leur supériorité technique et leur volonté d'action plus forte. Ces musulmans, dont un abîme de siècles paraissaient les séparer, ils les ont compris à leur manière, qui excluait sans doute toute quête spirituelle, mais qui n'en fut pas moins humaine.
       Les taux des salaires étaient fixés d'après le jeu de l'offre et de la demande, comme c'était la règle dans le monde entier. Que les colons aient eu une propension naturelle à utiliser ce système à leur profit, c'est probable puisqu'ils étaient des hommes. Que certains en aient indignement abusé, c'est possible. En faire une règle générale, c'est une injustice. D'autant que les excès éventuels des colons trouvaient leur frein dans les tendances antagonistes des fonctionnaires civils et, plus encore, des militaires. Les " Bureaux Arabes " notamment, dont on a dit tant de mal avec tant de mauvaise foi, ont parfaitement joué ce rôle protecteur en faveur de populations placées brusquement au contact d'une civilisation matériellement supérieure. Les conflits entre ces deux tendances opposées furent même parfois aigus.
       Il reste donc que pendant longtemps les deux communautés ont vécu côte à côte, l'une d'elles, la communauté européenne ayant, par la force des choses, occupé les postes d'encadrement dans le domaine politique, administratif ou économique. Les Européens en ont longtemps conservé un indéniable sentiment de supériorité et les musulmans un complexe d'infériorité. Mais il convient de retenir aussi l'influence qu'ont eue, auprès des populations musulmanes, ces familles européennes, de condition modeste, installées à demeure dans les plus petites bourgades. Le ménage de l'instituteur, du gendarme ou du préposé des P.T.T., constitue l'exemple à imiter, et la présence de ces " petits français " fut, à leur insu, l'un des facteurs les plus importants, parce que permanent, du désir de promotion sociale des musulmans.

       Cependant, un siècle est passé et la communauté musulmane a évolué d'une manière, d'ailleurs, très inégale.

       La diffusion de l'instruction fut, incontestablement, `le facteur d'évolution le%plus important. La première école " Maure-Française " fut fondée à Alger en 1836.
       Il convient cependant de dire que pendant longtemps les musulmans, surtout à la campagne, boudèrent l'école. Et même en ville, la rigidité des mœurs s'opposait à ce que les filles allassent en classe. C'est seulement vers la fin de la dernière guerre que les parents prirent conscience des avantages que l'instruction conférerait à leurs enfants.

       La scolarisation des musulmans qui aujourd'hui, même dans le bled, placent la construction de l'école au premier rang de leurs revendications, pose un problème que la progression démographique fait renaître sans cesse. Par l'école primaire, le collège technique et le lycée, la Faculté enfin, la pensée occidentale a pénétré le monde musulman qui s'efforce de la concilier avec ses conceptions religieuses.
       Le Service militaire, le séjour des travailleurs en Métropole a placé de nombreux musulmans au contact d'une Société européenne ayant à leur égard une attitude plus spontanément ouverte que celle d'Algérie.
       Il s'est ainsi constitué une nouvelle élite qui, sans renier ses convictions religieuses et ses origines, s'est tout de même formée à nos disciplines. Elle est encore peu nombreuse. Malgré les facilités considérables qu'a prévues en leur faveur le décret du 17 mars 1956, il n'a pas été possible de nommer plus de quelques centaines de musulmans dans les cadres A et B de l'Administration.
       La masse rurale toutefois, ne semble pas être sortie de sa torpeur. Par contre, et l'événement est à la fois récent et extrêmement important, la femme musulmane a manifesté son désir d'évolution avec une vigueur qu'explique sans doute le retard qu'elle avait pris. Dans les villes surtout, les fillettes vont à l'école et apprennent de leurs condisciples européennes quel est le mode de vie de leurs mères. Les journaux, la radio, le cinéma leur découvrent des horizons nouveaux, et Dieu, ou le diable, sait ce qu'il peut y avoir d'inflexible et de passionné dans le désir d'une femme.
       Et cette évolution, grâce à laquelle s'est constituée une nouvelle élite musulmane de culture européenne et qui aurait dû, semble-t-il, amorcer la fusion des deux communautés, a, en fait, entraîné un drame de famille.
       Les musulmans qui ont bénéficié de notre instruction sont jeunes, soit réellement par l'âge, soit en ce sens qu'ils sont les premiers de leur lignée à accéder à ces connaissances. L'acquisition de celles-ci représente généralement pour eux un effort supérieur à celui des Européens, lesquels bénéficient, au départ, de l'ambiance familiale. S'imagine-t-on ce que peut avoir d'abstrait une composition française pour un écolier qui chez lui n'entend parler que l'arabe ou le kabyle ?
       Ils sont donc portés, avec de surcroît cette tendance à l'exagération qui caractérise les néophytes, à surestimer leur valeur et, dans la mesure où ils ne reçoivent pas les avantages correspondants, à faire un complexe de frustration.
       Parmi les titulaires de diplômes, relativement rares furent ceux qui acceptèrent les servitudes de la fonction publique, malgré les facilités qui leur avaient été accordées, dès 1953, en matière de concours et d'examens.
       La nouvelle élite musulmane traverse une crise d'adolescence. Une certaine propagande n'a eu que trop beau jeu à exploiter ces sentiments extrêmes et à transformer cette impatience en une attitude de révolte.

       Le malheur a voulu que les Européens aient eu à leur égard la seule conduite qu'il aurait fallu éviter. Semblables à certains parents autoritaires qui ne voient pas leurs enfants grandir et qui, jaloux de leur suprématie, continuent à les traiter en petits garçons en taxant d'ingratitude leur désir d'émancipation, ils ont manqué de cette compréhension et de cette patience qui eussent été plus que jamais nécessaires. II faut dire aussi que l'outrance de certaines revendications, l'attitude délibérémment hostile et haineuse de certains leaders musulmans, n'ont pas peu contribué à creuser un fossé que, de part et d'autre pourtant, quelques esprits perspicaces et généreux s'efforçaient vainement de combler.
       Ces malentendus ont pendant des années dressé l'une contre l'autre, comme des frères ennemis, les deux communautés que la Providence a cependant enchaînées à jamais, sur le même sol, rivées l'une à l'autre pour le meilleur et pour le pire. Et c'est pourquoi c'est un drame de famille. Musulmans et Européens se sont disputés comme un père et son fils et leur querelle a eu le même caractère pénible ; elle s'est nourrie de ces griefs anciens que la colère fait revenir à la surface, elle a connu les mêmes entêtements aveugles, les mêmes mots passionnés qu'on regrette d'avoir dits, elle a été entretenue par les interventions, rarement désintéressées, de conseilleurs qui auraient mieux fait de rester chez eux, mais elle gardait en elle la promesse des vieux souvenirs qui finissent par remonter au cœur, le rappel des jours paisibles vécus en commun, la voie de la raison qui parle de plus en plus fort.
       On s'est dit beaucoup de gros mots, on en a un peu honte, on lave son linge sale en famille, chacun admet ses torts, on se sourit, on se tend la main et l'on inscrit sur les tablettes de l'Histoire la date du 13 mai 1958.


LES ECHOS DIVERS
Par les VIGIES DU NET
1) Ratissage à l’ouest de Annaba
Le groupe de terroristes de Bouchachia anéanti
Par B. Badis

La 24 (Edition du 15/10/2005) liberté-Algérie

      Au troisième jour de bombardements intensifs et ininterrompus à coups de missiles lancés à partir d’hélicoptères de combat contre des positions d’un important groupe de terroristes, qui s’est retranché sur les hauteurs de la localité de Bouchachia, dans la commune de Tréat, 50 km à l’ouest de Annaba, l’assaut final a été donné jeudi, aux environs de 12h, par les forces spéciales de l’armée nationale populaire. Les populations locales des régions d’El-Azla, de Bouchachia et autres localités, ainsi que des passants ont suivi d’ailleurs en direct les scènes de cette attaque finale. Les commandos, armés jusqu’aux dents et qui sont arrivés dans des véhicules banalisés de type Partner, ont donné l’assaut dès que les hélicoptères ont commencé à ouvrir des pistes à coups de missiles, selon des témoins oculaires. Au moins dix-sept terroristes, outre des femmes et des enfants, seraient anéantis, selon des sources proches du commandement des opérations. Pour rappel, cette attaque est intervenue suite au refus des terroristes de déposer leurs armes et de se rendre.
      Par ailleurs, le cadavre de l’“émir” des monts de l’Edough de Annaba, le tristement célèbre Mezhoud Mohamed-Tahar, alias Khoubeib Aboumaâd le Constantinois, a été formellement identifié par la police scientifique, apprend-on de sources crédibles.
      La dépouille de ce sanguinaire a été découverte, mardi en fin de journée, dans les maquis des monts de l’Edough aux côtés de deux de ses acolytes, ces derniers étant en cours d’identification.
      Les forces de l’ANP, en opération de ratissage dans la zone, ont découvert les cadavres mutilés de ces trois terroristes. L’arme qu’ils tentaient de manipuler, un lance-roquettes RPG-7, a explosé entre leurs mains, les laissant raides morts. Les trois cadavres se trouvent actuellement à la morgue de l’hôpital Ibn-Rochd de Annaba.
      Les trois terroristes ne s’attendaient nullement à une telle fin et encore moins de subir, de leurs propres mains un tel châtiment.

      NDLR: Imaginez cet épisode se déroulant en 1957, vu par un porteur de valises. Les terroristes sont des "résistants", le sanguinaire "un héros de la guerre de libération", les femmes et les enfants sont "délibérément massacrés" sous les yeux des passants devenus des "colons", et la providentielle RPG7 qui foire, "une élimination pure et simple maquillée par le DOP". L'Histoire, c'est ce qui se déforme... la Légende, c'est ce qui se construit.

(envoyé par Pierre Barisain)

2) Violent accrochage à Kadiria, près de Bouira

Actualité (Edition du 19/10/2005) Liberté Algérie
Par A. Debbache

4 militaires tués et 9 terroristes abattus

Plusieurs fusils de type kalachnikov ont été récupérés au cours de cette opération. Par ailleurs, trois citoyens ont été tués lors de l’explosion d’une bombe artisanale près de Nedroma.

La forêt d’Errabta a été, lundi dernier, le théâtre d’un violent accrochage entre les forces combinées ANP-BMPJ de Kadiria d’un côté et un groupe terroriste de l’autre. L’accrochage a duré plusieurs heures. Le bilan fait état de huit terroristes abattus tandis que d’autres seraient encore encerclés.
Du côté des services de sécurité, on déplore la perte de quatre militaires et un blessé dans un état jugé grave. Tout a commencé, lundi, aux environs de 6 heures du matin alors que les services de sécurité étaient en embuscade au lieu dit Koudiat Boumessis situé au niveau de la forêt d’Errabta (à hauteur de la ville de Kadiria) connue pour sa densité, son relief accidenté et comme étant le fief de la phalange El-Hodda affiliée au GSPC.

La 24 (Edition du 19/10/2005) Liberté Algérie

Embuscade à Jijel
24 gardes communaux assassinés
Par Rédaction de Liberte

Les terroristes ont encore sévi. Selon des sources sûres, 4 gardes communaux ont été assassinés hier aux environs de 18 heures au lieu-dit El Bellouta à El Mezzaier, dans la wilaya de Jijel. Les mêmes sources précisent qu’ils sont tombés dans une embuscade tendue par des éléments du GSPC.


Nouveau constat de Transparency international
L’Algérie parmi les pays les plus corrompus
Par Samia Lokmane Lu (899 fois)

L’Algérie campe à sa place parmi les pays les plus corrompus au monde. Depuis qu’elle a fait son entrée dans le “palmarès” de Transparency international, il y a trois ans, elle collectionne les mauvais points. Classée à la 97e place dans une liste de 158 pays, l’Algérie s’est vu attribuer la note de 2,8/10 pour les efforts dérisoires accomplis en matière de lutte contre la corruption. Notre pays partage cette position très peu honorable avec des voisins continentaux comme le Malawi, le Mozambique et Madagascar. 70 états dont le nôtre sont qualifiés par l’ONG internationale comme les plus corrompus de la planète. Son constat figure en qualité d’indice de perception pour l’année 2005 rendu public, hier, à Berlin.

      NDLR: L'Algérie FLN , promue par De Gaulle, est condamnée à moyen terme. La corruption et la misére vont faire le lit des Islamistes et le Pacte Chirac-Bouteflika ne leur aura servi que d'assurance mutuelle, "d'expédient provisoire"..
Voila qui rappelle le mot historique de Chateaubriand: " Tout à coup, une porte s'ouvre: entre silencieusement Talleyrand appuyé sur Fouché !......Le vice appuyé sur le bras du crime. 6 juillet 1815."

(envoyé par Pierre Barisain)


3) Immigration clandestine

La 24 (Edition du 22/10/2005) Liberté-Algérie
Par F. Boumediène

14 algériens secourus en mer
14 jeunes algériens âgés de 20 à 24 ans candidats à l’immigration clandestine ont été secourus en mer par les gardes-côtes ce mercredi vers 4 heures du matin à proximité des îles Habibas, avons-nous appris de sources concordantes. Les rescapés tous originaires de l’Oranie voulaient rejoindre les côtes espagnoles d’Almeria à bord d’une embarcation.
Malheureusement une panne de moteur fera qu’ils se trouveront ballottés par les vagues et le vent. Ils devraient être présentés aujourd’hui au procureur pour tentative d’immigration clandestine. Il y a une semaine c’étaient 7 autres Algériens qui avaient été également secourus au large de Beni Saf alors qu’ils dérivaient depuis plusieurs jours en mer.
F. B.

      NDLR: Eux non plus ne croient pas au Pacte de solidarité franco-algérien. Ils préfèrent mettre la mer entre le FLN et leur peau.
(envoyé par Pierre Barisain)


4) Des jeunes ont protesté contre leur spectacle

Par Rubrique Radar Lu (2576 fois)

Une chanteuse et 4 danseuses enflamment Aïn Defla !

La ville de Aïn Defla a failli plonger dans l’émeute, dans la nuit de mercredi à jeudi.
En effet, une meute de jeunes mécontents a troublé la “fête” d’une chanteuse accompagnée de 4 danseuses qui animaient une soirée artistique.
La bande d’insurgés a cassé tout sur son passage, à commencer par les vitres du siège de l’APC et celles de la salle de spectacle. Ils s’en sont pris également aux panneaux de signalisation qu’ils ont violemment arrachés, considérant que ce genre de spectacle ne devrait pas avoir lieu en ce mois sacré de Ramadhan.
Il a fallu de grands renforts des forces anti-émeutes pour neutraliser les jeunes révoltés qui voulaient à tout prix arrêter le spectacle.

      NDLR: Quand la Sociologie relève de la psychiatrie !.... Même Scheerazade finirait en tôle, à présent , ou mieux lapidée....
(par Pierre Barisain)


5) La chorba de la détresse. Ruée des algériens sur la soupe populaire

La 24 (Edition du 17/9/2005) Liberté-Algérie
Par Samia Lokmane

Des tables rondes et nappées de papier blanc sont disposées dans le hangar. Des plateaux en fer garnissent certaines. Sur d’autres, des couverts classiques sont mis dont des bols devant accueillir la chorba. “L’autre jour, le ministre est venu à l’improviste. Il nous a réprimandés car nous avions servi la soupe très en avance”, relate Belarif Hichem responsable des lieux. Depuis, il s’attelle à rectifier le tir. Scrupuleux, il met à contribution son expérience d’ancien élu de la mairie de Chlef où il s’occupait des affaires sociales. “La détresse humaine m’interpelle”, révèle Hichem, (responsable du resto du coeur)

      NDLR: De source confidentielle, il y en a même qui ont osé avaler leur salive avant le f'tour.
Voila qui rappelle sur un mode sinistre, "le curé de Cucugnan" d'Alphonse Daudet.
Et Germaine Tillon qui nous avait reproché d'avoir "clochardisé" l'Algérie !...

(envoyé par Pierre Barisain)


6) Vote des immigrés en France
Le père de Zidane, emblème involontaire

(Edition du 29/10/2005) Liberté-Algérie
Par .Yacine Kenzy

Annaba

“Est-il normal que le père de Zidane ne puisse pas voter en France ?” s’est interrogé Abderrahmane Dahmane, le secrétaire national chargé des associations issues de l’immigration au sein de l’UMP, le parti au pouvoir en France.

L'argument semblait imparable. Il n'a pourtant pas fait mouche. C'est juste s'il a suscité quelque incrédulité. C'est Abderahmane Dahmane, le secrétaire national chargé des associations issues de l'immigration au sein de l'UMP, le parti au pouvoir en France, qui l'a brandi. “Est-il normal que le père de Zidane ne puisse pas voter en France ?”, a interrogé ce fidèle de Nicolas Sarkozy, le ministre de l'Intérieur qui cumule ses fonctions avec celle de chef de l'UMP à l'ambition présidentielle irrépressible. Smaïl Zidane, arrivé en France en 1953, à l'âge de 18 ans, n'est pas autorisé à voter dans ce pays auquel il a donné un fils qui sait faire chanter le coq gaulois, Zizou, le plus populaire des Français dont le mythique Stade de France devrait porter le nom pour l'éternité comme le suggérait très sérieusement le très influent quotidien sportif L'Équipe. Zizou venait de rallumer la flamme bleue et de qualifier la France pour la prochaine phase finale de la coupe du monde... Par sincérité ou par démagogie, M. Sarkozy a dépoussiéré un sujet récurrent depuis 24 ans de la politique française : celui du vote des immigrés aux élections municipales. “À titre personnel, je considère qu'il ne serait pas anormal qu'un étranger en situation régulière, qui travaille, paie ses impôts et réside depuis au moins 10 ans en France, puisse voter aux élections municipales. Il faut que le début sur cette question soit réfléchi et serein. Je veux lutter contre l'immigration clandestine de toutes mes forces car le laxisme fait des ravages. Je veux dans le même temps renforcer la chance de l'intégration pour les étrangers en situation légale. Le droit de vote aux municipales en fait partie. Il va de soi que le vote aux législatives ne peut être le fait que de citoyens français”, suggérait M. Sarkozy ../...

      NDLR: les caisses vides, Clichy sous Bois en rébellion ouverte, le feu est dans la baraque et les princes qui briguent le pouvoir, se chipotent sur la couleur à utiliser pour repeindre les WC du sous-sol. A présent , c'est le père de "Zidane-qui-a-sauvé-la-France"qu'on utilise, alors que le pouvoir gaulliste a laissé assassiner par série entière, les porte-drapeaux arabes de l'Algérie française. Eux la voulaient , cette nationalité française et l'avaient même obtenue "à part entière" de la main même du parjure qui savait qu'elle les livrerait au couteau du FLN, avec son assentiment tacite.
Quant à savoir si Pépé Zidane, emblème "involontaire", c'est à dire qui ne demande pas à être français, doit pouvoir voter en métropole, qu'on commence à nous expliquer pourquoi les harkis et autres supplétifs de l'Armée française ne peuvent retourner dans leurs familles sur leur terre natale, pourquoi les enfants de disparus FSE ne peuvent savoir comment sont morts leurs parents et dans quelles circonstances, et si enfin on le leur révèle, pourquoi ils ne doivent pas en faire état, qu'on nous dise où reposent les 500 soldats français laissés sciemment aux mains du FLN en 1962, pourquoi les chefs FLN responsables des tueries avant et après juillet 1962 peuvent se faire soigner au Val de Grace et y mourir ( la liste est longue), alors que le français moyen dont les ancêtres étaient à Austerlitz et à Cassino, doit payer 18 euros de sa poche pour un examen un peu complexe.

(envoyé par Pierre Barisain)


7) Annaba
Un office pour l’assainissement de la ville

El Watan (Edition du 29/10/2005)
Par M. F. Gaïdi


Un protocole d’accord général, portant sur la prise en charge par l’Office national de l’assainissement (ONA) de tout ce qui a trait au respect de l’environnement sur l’ensemble du territoire de la commune chef-lieu de wilaya, a été signé lundi dernier avec l’Assemblée populaire communale de Annaba.

Cette nouvelle approche dans la gestion de la ville, qui désengage totalement l’administration communale, devrait permettre une planification plus précise et de meilleures interventions. Il était grand temps qu’intervienne pareille opération dans la quatrième ville d’Algérie figurant en tête de liste des ville les plus sales du pays. Depuis l’avènement de l’actuel bureau exécutif communal, Annaba a perdu la totalité de ses atouts qui lui ont valu le titre de « Coquette ». La mission impartie à l’ONA de redorer le blason de cette ville s’avère gigantesque. Au programme de ses interventions figurent la gestion du réseau hydrographique - les oueds, les ceintures de protection, les bassins et les 14 stations de relevage - et celle de la récupération et l’épuration des eaux usées des systèmes de drainage des eaux pluviales et leur exploitation ainsi que la préservation de la ville des inondations. La signature de ce protocole intervient au moment même où Annaba est pratiquement envahi par les ordures ménagères, confronté à des réseaux d’évacuation obstrués et à un réseau routier des plus dégradés. Il a fallu un orage d’à peine 30 minutes après la rupture du jeûne de lundi dernier pour que toute la ville soit inondée paralysant durant plusieurs heures les activités de la population. L’expérience acquise par cet office créé en 2001 en charge de 620 km linéaires répartis sur 123 communes du pays, jouera-t-elle pour le bien-être du tiers des habitants de cette commune sur plus de 500 000 dans la wilaya ? C’est la question que se posent plusieurs citoyens qui ont applaudi la démarche de la commune. A fin 2005, l’ONA qui étale de plus en plus son rayon d’action à travers le pays devra gérer l’assainissement dans 142 communes à travers le pays du réseau national.
(envoyé par )



PROCES DE GAULLE
COMPTE RENDU D'AUDIENCE

JOSEPH HATTAB PACHA, Président de VERITAS
 

        On aurait pu croire, en ce sinistre 8 septembre, que le ciel était avec De Gaulle, ou qu'il pleurait avec nous les milliers de victimes sacrifiés par le tyran qui amoncela tant de ruines, puis dressa autour d'elle un mur de mensonges tellement haut et tellement solide qu'il n'est pas encore prêt à s'écrouler.

        Malgré les trombes d'eau qui se déversaient sur Montpellier, vous êtes venus, nombreux, assister à cette audience que l'on nous avait annoncée comme publique, mais qui, dès que les places assises furent occupées, s'est transformée, à s'y méprendre, à un huis clos.

        Nous nous en excusons auprès de ceux qui, sous étroite surveillance policière, comme nous l'étions tous, ont dû arpenter la salle des pas perdus mais nous les assurons que leur présence n'a pas été inutile et que, bien au contraire, elle a contribué à effriter le mur du mensonge dont nous avons parlé plus haut.

        Nous pouvons affirmer, aujourd'hui, que, grâce à cette audience, et a votre présence à cette audience, nous avons écrit sur ce mur, en lettres de feu, la prophétie fatidique faite au régent de Babylone - et nous vous assurons que Philippe De Gaulle et ses avocats l'ont ressenti comme telle - " Mane - Thecel - Phares ". (Compté, pesé, divisé).

        Oui comptés, les mensonges du fils pour exonérer le père de ses crimes. Pesé le sang des Harkis, soldats français, abandonnés au massacre comme un " magma qui n'avait servi à rien ". Divisée l'opinion française sur le Guide qui a aveuglé le pays au point de lui cacher ce fleuve de sang…

        En tant que témoin appelé le premier à la barre, je crois avoir retracé, malgré mon émotion, la barbarie du FLN dont j'ai eu, moi-même à souffrir, la félonie de Charles de Gaulle, et l'innommable, la monstrueuse forfaiture que fut, en violation totale de la Constitution Française, la mascarade d'Evian à laquelle on fait encore référence comme à des accords internationaux !

        M. Abolivier, second témoin, ancien officier, chef de S.A.S., expliqua clairement comment le double piège de l'abandon et des contraintes administratives se referma sur ces populations qui avaient, de longue date, choisi la France, et qui se trouvèrent désarmées et livrées sans défense à la vindicte des hordes sauvages. Un frisson d'horreur parcourut la salle et les magistrats lorsqu'il évoqua la vision horrible de six cents harkis mutilés, énucléés avant d'être égorgés, " les yeux pendant au milieu du visage ".

        Le troisième témoin, M. Forzy, Ancien Délégué Ministériel en charge des rapatriés de toutes confessions et auteur d'un véritable réquisitoire sur les crimes gaullistes " Ca aussi, c'était De Gaulle… " a confirmé en tout point les déclarations des deux premiers témoins, apportant à leur témoignage la garantie des Archives encore closes, dont ses fonctions lui avaient permis de prendre connaissance et rappelant les ordres donnés par Charles De Gaulle à M.M. Joxe et Messmer pour interdire le rapatriement de ces Français-musulmans menacés de mort.

        La parole fut, ensuite, donnée à l'avocat des plaignants, Maître Pierre Courbis dans une longue et émouvante plaidoirie, ponctuée, comme un leitmotiv, du rappel de la diffamation infamante de Philippe De Gaulle " Et puis, tout le monde ne voulait pas partir comme ces 100.000 Harkis qui ont rejoint l'armée algérienne ".

        La voix de Maître Courbis, fut souvent éclatante d'indignation, lorsqu'il dénonçait la manœuvre insidieuse de Philippe De Gaulle qui insinuait que les victimes étaient mortes par leur propre faute ou leur erreur de choix. Vibrante d'indignation lorsqu'il indiquait qu'en 1962, il n'y avait, en Algérie, que 90.000 et non 100.000 Harkis, ce qui a amené la Présidente du Tribunal à qualifier " d'aberration " la déclaration incriminée. Parfois pathétique, lorsqu'il évoquait la barbarie de cette impitoyable chasse à l'homme. Par moment chargée de toute l'émotion ressentie par ces rescapés d'un génocide perpétré contre des milliers et des milliers de leurs frères d'armes.

        Maître Courbis a, admirablement bien, défini les responsabilités françaises du drame et démontré, avec brio, la portée et l'intensité de l'insoutenable diffamation, atteinte insupportable à leur honneur, non seulement de Français, mais de représentants de l'Autorité française…

        Suspendus aux lèvres de Maître Courbis, les Harkis survivants présents ainsi que leurs enfants et toute la communauté rapatriée, écoutaient leur avocat exprimer leur désespoir, leur exaspération de voir le fils De Gaulle vouloir faire porter aux infortunés victimes le poids des abominables sévices et des cruelles mises à mort qu'ils ont subis par la seule volonté de son père. Les larmes coulaient, silencieusement, sur tous les bancs et c'est dans un sanglot que Maître Courbis a conclu par ces mots : " Les propos du fils de De Gaulle constituent pour eux un traumatisme effroyable… "

        Maître Zylberstein, avocat de Philippe De Gaulle, après avoir interrompu Maître Courbis à plusieurs reprises en indiquant que les Tribunaux n'avaient ni à connaître, ni à juger l'Histoire, a imposé à l'assistance un panégyrique sur la " grandeur " du père, avant d'exonérer le fils en prétendant que " lorsque certains de ces hommes ont rejoint l'armée algérienne, la guerre était finie… "

        Pitoyable argumentaire dans lequel il fut rejoint par Maître Sallèles, avocat du " Midi Libre " également cité qui prétendit que tous les Harkis avaient été " démobilisés " avant les accords d'Evian.

        Comment qualifier les plaidoiries adverses ? Méconnaissance totale de ce qui est, pourtant, l'Histoire de France, ou influence de la désinformation d'Etat ?

        Au nom du Ministère Public, le Procureur, quant à lui, ne s'est pas fourvoyé dans de telles arguties, mais après s'être apitoyé sur le sort de nos frères Harkis, il a préféré poser la question suivante. Il y a-t-il eu, ou non, diffamation ?

        Nous notons au passage que cette affaire commence à faire des vagues, puisque le 7 septembre, sur les ondes de Radio-Courtoisie Pierre Messmer, ancien Ministre des Armées accusait Abdelalziz Bouteflika d'être le principal responsable du massacre des Harkis, et que même Benjamin Stora, historien dont on connaît les sympathies pro-FLN, affirmait, tout en déclarant au préalable " je suis sincèrement désolé pour lui mais je ne vois pas d'où il a sorti ce chiffre ", que les propos de Philippe De Gaulle étaient " complètement faux ".

        L'affaire a été mise en délibéré et le jugement sera rendu le 6 octobre prochain, mais je puis vous assurer, en mon nom personnel, au nom de mon ami Amar Boumaraf, plaignant et administrateur de notre Comité, chargé des Harkis, et en celui de tous les Harkis survivants, que VERITAS ne les abandonnera pas et que nous irons, ensemble, devant toutes les instances nationales et internationales jusqu'à ce que JUSTICE NOUS SOIT RENDUE !

JOSEPH HATTAB PACHA        


Les coûteuses colonies de la France !!! 

Bernard Poulet - L'EXPANSION - 01/06/2003 (extrait)
http://www.lexpansion.com/art/6.0.110770.1.html

         Thèse dérangeante d'un historien réputé : non, la France n'a pas pillé le Tiers-Monde. L'entreprise coloniale fut même une très mauvaise affaire...
         La France a-t-elle exploité ses colonies ? A-t-elle pillé leurs ressources et entravé durablement leur développement ? A ces questions, la tradition a longtemps répondu oui. De nos jours encore, la vague déferlante de la repentance nous amène à penser que les malheurs de l'Afrique ou de l'Algérie sont évidemment liés aux mauvais comptes de la colonisation. L'indignation d'André Gide témoignant dans son Voyage au Congo des abus sanguinaires de l'exploitation, la popularité de Banania s'identifiant au tirailleur sénégalais de la Première Guerre mondiale, la spoliation d'un quart de l'espace agricole algérien au profit des colons, le trafic de la piastre indochinoise et les dividendes des producteurs de caoutchouc, autant de réalités qui ont inspiré Le Livre noir du colonialisme (Laffont) et forgé le mythe d'une France vivant paresseusement des rentes de son empire, remplissant ses caisses des revenus extorqués aux pays de cocagne qu'elle avait mis sous sa tutelle.
         Autant de lieux communs qu'il faut constamment mettre en question, même si les bons sentiments, qui sont monnaie courante, nous amènent à multiplier les sanglots et à demander l'absolution pour les crimes que nous aurions commis.
         Pour ce faire, il faut tenter d'établir une stricte comptabilité de l'" entreprise coloniale ", faire l'inventaire des charges et des produits de l'exploitation, évaluer les pertes et les profits, bref, faire litière des imaginaires pour répondre à une question simple mais controversée : les colonies ont-elles été une bonne affaire pour la France ?
         En 1958, à l'époque où la France humait pour la première fois l'odeur du pétrole saharien et pouvait rêver de se libérer de sa dépendance en matière d'énergie, un lecteur de France Observateur s'était froidement livré à ce calcul : " En admettant que de Gaulle arrive à écraser dans le sang l'insurrection algérienne en deux ans, et en évaluant à 600 milliards par an l'incidence budgétaire de la guerre (évaluation ridiculement faible), on aboutit, pour la période 1956-1960, à un total de 3 000 milliards pour cinq ans. En supposant que des sociétés à capital français à 100 % puissent extraire à leur seul profit 20 millions de tonnes de pétrole par an pendant dix ans en toute tranquillité (ce qui paraît être un maximum difficile à atteindre techniquement et politiquement), on arrive à un total de 200 millions de tonnes de pétrole revenant à 15 000 francs la tonne (sans frais de recherche, ni ceux d'exploitation, de transport, ni les milliers de milliards perdus pour l'économie par suite de son orientation vers des dépenses militaires improductives, ni l'aggravation de la balance des comptes du fait même de ces dépenses militaires, tous chapitres à mettre au passif de l'opération algérienne). Or, si je suis bien renseigné, le cours de la tonne de pétrole non raffiné est à moins de 10 000 francs la tonne sur le marché international. Tout commentaire est inutile pour qui sait compter. Et si le pétrole ne rapporte pas, il y a peu de chances pour que les oranges d'Oranie ou les bananes de Guinée rapportent plus que des pelures ! " (France Observateur, 18 septembre 1958).
         Deux ans auparavant, François Bloch-Lainé, ancien directeur du Trésor, président de la Caisse centrale de la France d'outre-mer, un homme qui savait compter mieux que tout autre, avait lui aussi lancé - à sa manière et dans un langage plus feutré - une véritable bombe en écrivant dans La Zone franc, un ouvrage publié aux Presses universitaires de France : " Le système du "pacte colonial", si critiqué depuis la guerre, s'est presque renversé au bénéfice des pays d'outre-mer. Désormais, ceux-ci importent beaucoup plus en provenance de la métropole qu'ils n'exportent vers elle. La différence entre leurs importations et leurs exportations est compensée par des transferts de capitaux, pour la plupart publics, qui sont effectués dans le sens métropole-outre-mer. Ces transferts sont principalement destinés à contribuer aux dépenses d'investissements des territoires. Tout se passe comme si la métropole fournissait les francs métropolitains qui permettent à ses correspondants d'avoir une balance profondément déséquilibrée ; ainsi s'opère, aux frais de la métropole, le développement économique de tous les pays d'outre-mer sans exception. "
         Telle est bien, en effet, la seule façon d'établir les comptes de l'entreprise coloniale et de mesurer comment elle aurait pu être avantageuse pour la France. Elle aurait pu l'être de deux façons seulement.
         Premièrement, et c'est une idée difficile à comprendre pour tous ceux qui pensent qu'une balance commerciale positive est le signe de la puissance et de la compétitivité, si nos exportations à destination des pays de l'empire avaient été inférieures à nos importations en provenance de ces mêmes pays. Dans ce cas, le système colonial des paiements aurait permis à la France de régler son déficit en inscrivant simplement des francs au crédit de ses colonies, qui auraient ainsi été contraintes de lui faire crédit. Un système largement pratiqué par la Grande-Bretagne avec les pays du Commonwealth, ou par les Etats-Unis avec le reste du monde.
         Deuxièmement, si les colonies avaient exporté vers l'étranger plus qu'elles n'en importaient. Dans ce cas, elles auraient procuré à la France des devises qui lui auraient été utiles pour équilibrer sa propre balance des paiements avec l'étranger.
         En fait, ni l'une ni l'autre de ces hypothèses n'a été réalisée. En longue durée, au contraire, les colonies ont accumulé à l'égard de la France des déficits commerciaux dont le montant mesure le volume des crédits que cette dernière a dû consentir pour leur permettre d'équilibrer simplement leurs comptes. De 1900 à 1971, ces crédits s'élèvent à un peu plus de 50 milliards de francs 1914, soit plus de quatre fois le montant des emprunts russes, soit plus de trois fois le montant total des aides américaines à la France de 1945 à 1955 ! Obnubilés par la mystique des investissements et par la comptabilisation des capitaux investis par les entreprises, nous avions fini par oublier que le crédit commercial est la forme privilégiée du financement de l'économie.
         A cet égard, l'ampleur des crédits offerts de 1945 à 1962 (32,5 milliards de francs-or) peut aujourd'hui surprendre. Représentant, bon an mal an, près de 10 % des recettes budgétaires de la France, ces crédits mesurent aussi ce qui a fait défaut à la métropole pour reconstruire son économie dévastée par la guerre et mieux loger ses habitants, à une époque où l'abbé Pierre entamait sa campagne en faveur des sans-logis. Mieux encore, en pourcentage du PIB, la France a largement dépassé au cours de la période coloniale le 0,7 % d'aide au développement souhaité par les instances internationales.

         Fallait-il avoir confiance dans l'avenir - ou être totalement aveugles - pour engloutir des sommes aussi considérables avec pour seul profit les critiques acerbes de ceux qui dénonçaient et dénoncent toujours le pillage des colonies ! Ainsi, dans les dix années qui précédèrent l'indépendance, l'Algérie avait beau absorber 20 % des exportations françaises et être le premier client de la France, les 3 350 milliards d'anciens francs qu'a représentés le débouché algérien de 1952 à 1962 étaient inférieurs aux 3 528 milliards que le budget métropolitain a dû transférer en Algérie au cours de la même période pour assurer la solvabilité de son premier client. Comme l'écrivait le sénateur Pellenc en 1956, " s'il est exact de dire que l'Algérie est le "premier" client de la métropole, on ne saurait dire que c'est le "meilleur" client, car c'est un client très particulier ; pour un tiers, il ne paie ses achats qu'avec des fonds que le vendeur lui donne ". En 1961, l'année qui précède l'indépendance, l'Algérie achetait par exemple 421 milliards de francs de marchandises à la métropole, qui lui en versait 638 pour rétablir le déséquilibre de son budget et de sa balance des paiements !
         Pis : à l'opposé de ce qu'affirme une légende tenace, la France n'a aucunement " pillé " les matières premières de ses colonies. Bien au contraire. C'est le constat surprenant que permet de dresser le calcul des termes de l'échange entre la France et ses colonies. Dans le cas de l'Algérie toujours, après s'être améliorés pendant la crise des années 30, les termes de l'échange de marchandises de l'Algérie passent de l'indice 100 en 1949 à l'indice 124 en 1960. Preuve de la détérioration des termes de l'échange pour la France : de 1948 à 1954, si les tonnages importés en Algérie depuis la France s'accroissent de 135 %, les exportations de l'Algérie à destination de la métropole ne progressent que de 32,5 %. En fait, dans de nombreux cas, la France achetait les matières premières coloniales au-dessus des prix mondiaux. Certes, ces surprix, qui s'élevaient à 25 % pour le vin algérien, avaient pour utilité de permettre aux industries traditionnelles (comme l'industrie cotonnière ou celle des savons ou des bougies de Marseille) d'écouler aisément des produits médiocres sur des marchés protégés. Mais ces facilités contribuaient par là même à rendre ces secteurs moins aptes à la compétition internationale, et à affaiblir la compétitivité globale de l'économie française.
         Autant de constats qui amenaient les esprits les mieux avertis et les comptables les plus secs à souhaiter la rupture précoce des liens qui unissaient la France à ses colonies. Dès les années 30, certains hommes d'affaires se posaient déjà la question. Envoyé en mission en Afrique noire par le ministre des Colonies Paul Reynaud, au mois de décembre 1931, un jeune inspecteur des finances, Edmond Giscard d'Estaing, père de l'ancien président de la République, écrivait à son retour qu'il valait mieux, " pour l'avenir même du pays, ne rien faire plutôt que d'engloutir des fonds destinés à se perdre, s'ils [étaient] versés dans une économie qui n'[était] pas faite pour les utiliser au bon endroit et de façon productive ". C'était reprendre l'argumentation des économistes libéraux qui, un demi-siècle plus tôt, s'étaient opposés aux conquêtes. " Il s'agit de savoir ce que valent ces nouveaux débouchés et ce qu'ils nous coûtent, écrivait en 1898 Gustave de Molinari. Que dirait-on d'un industriel ou d'un négociant qui dépenserait chaque année 100 000 francs de frais de commis voyageurs, de circulaires et de réclames pour placer 100 000 francs de marchandises ? On dirait qu'il n'a pas la tête bien saine et on conseillerait à sa famille de le faire interdire, ou tout au moins de l'obliger à renoncer au commerce. "
         Tel fut bien le cas pour la France. Même si la colonisation a pu enrichir certains aventuriers, faire le miel d'entreprises spécialisées ou de milieux d'affaires, assurer de solides prébendes aux fonctionnaires et militaires qui ont fait carrière outre-mer, on ne peut pas dire qu'en longue durée elle a servi la France et les Français. On peut même dire que l'Empire français, considéré avant toute chose comme un marché destiné à protéger l'industrie française de la concurrence, a freiné sa modernisation et fait en définitive plus de mal que de bien à l'économie métropolitaine dans son ensemble.
         Doit-on pour autant regretter ces milliards versés outre-mer ? Ce serait absurde. En fait, et c'est bien le plus insidieux des héritages, pendant longtemps, la France a fait croire aux pays d'outre-mer que l'argent était monnaie courante et que la réduction des déséquilibres ne nécessitait aucun effort particulier. Pour les pays autrefois colonisés, le sévère apprentissage des contraintes est aujourd'hui le prix de ce laxisme que la France a pratiqué pendant de trop longues années. Ce n'est pas le reproche habituel qui lui est fait, mais c'est probablement le seul qu'elle mérite.
         Jacques Marseille a publié plusieurs ouvrages consacrés au colonialisme dont " Empire colonial et capitalisme français. Histoire d'un divorce " (Seuil, Points histoire, 1990), et " La France et l'outre-mer. Un siècle de relations monétaires et financières " (Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 750 pages, 37,96 euros).
Bernard Poulet


Tite blagounette
Envoyé par M. Marcel Treels

Un homme en voiture avec sa femme se fait arrêter par la police... Agent :
« Bonjour Monsieur. Vous rouliez à 135 dans une zone à 100. »
Homme : « Non, m'sieur l'agent. Je roulais à peine à 105.»
> Femme : « Voyons, Gaston, tu roulais au moins à 135, si c'est pas plus.»
> L'homme lance un regard à sa femme...
> Agent : « Je vais aussi vous donner une amende pour votre lumière arrière qui est brûlée. »
Homme : « Lumière brûlée? Je ne savais pas que j'avais une lumière brûlée »
Femme : « Voyons Gaston, ça fait des semaines que tu le sais et que tu ne l'a pas fais réparer. »
L'homme est très fâché et regarde sa femme en lui faisant signe de se taire.
Agent : « Je vais aussi devoir vous donner une contravention parce que vous ne portiez pas votre ceinture. »
Homme : « Mais je la portais, m'sieur l'agent. Je l'ai détachée après que vous m'ayez arrêté, pendant que vous marchiez vers l'auto.»
Femme : «Voyons Gaston, tu ne mets jamais ta ceinture! »
L'homme est en furie.
Il se retourne vers sa femme et lui crie : « VEUX-TU BIEN FERMER TA PUTAIN DE GRANDE GUEULE !!!! MORUE DE MERDE !!! »
L'agent se penche et demande à la femme : « Est-ce que votre mari vous parle toujours comme ça? »
Elle répond : « Non, seulement quand il a bu. »

"CHEZ NOUS EN ALGERIE

Jocelyne Mas




J'ai le plaisir de vous annoncer que mon dernier livre sorti "Chez nous en Algérie, la Méditerranée était au nord" vient d'obtenir le " Prix Méditerranée 2005 " décerné par le Centre Européen pour la Promotion des Arts et Lettres.

Commande sur site internet : http://www.jocelynemas.com

ou par Email : jocelyne.mas@tiscali.fr

Un peuple qui se souvient est un peuple encore vivant.

         A chaque page, vous partirez à la découverte des paysages ensoleillés et magnifiques : des plages de sable du bord de mer, et des sables dorés du désert. Vous vous enivrerez du parfum des glycines, du jasmin et des orangers en fleurs. Vous ressentirez un amour charnel pour cette terre tant aimée.

         Vous passerez du rire aux larmes, car on ne quitte pas un pays, une maison, une terre, une vie sans perdre un peu de son âme.

         Des grands parents venus d'Italie, de Normandie, un père parti à l'âge de dix sept ans, s'engager dans les Forces Françaises Libres. Sortant victorieux mais meurtri des terribles batailles de Bir-Hakeim et d'El Alamein . Un père ayant pour le Général De Gaulle, une profonde admiration. Il sera d'autant plus déçu par l'abandon de son pays. Il se sentira trahi et sa douleur sera immense.

         Vous découvrirez aussi le désespoir de nos parents et grands-parents, obligés de quitter leur terre, leur maison, construite tout au long d'une vie, à force de travail, de sueur et de courage.

         Tout ce peuple n'a pas eu le choix entre " la valise ou le cercueil ". Tous ces déracinés se dispersent à travers le monde, emportant ce qu'ils ont de plus précieux : l'amour de leur pays.
         George SAND disait : " Je ne suis ni homme, ni femme, je suis écrivain. "

         L'auteur est à la fois, femme, fille, mère, grand-mère. Vous retrouverez leurs émotions, leurs joies, leurs peines face aux aléas de la vie. La place prépondérante des enfants et des aïeux.
         Ici, se mêle l'amour, la générosité, le courage, la ténacité et la colère aussi envers ceux qui font et défont l'Histoire, à leur guise sans se soucier des douleurs, des injustices et des crimes.



         Extraits livre

On revenait par la rue Bab-Azoun-là où en 1841 se tenait le marché aux esclaves, où se mêlaient sous ses arcades des odeurs d'épices de cotonnades , de miel, de beignets.
         Silhouettes dansantes dans leurs grandes djellabas blanches, un haïck brodé dissimule leurs visages, ne laissant voir que leurs yeux noirs cernés de khôl.
         J'arpentais les plages, admirant le plissé des vagues, je me souviens d'une maison à étage face à la mer. Nous, les enfants, nous dormions sur le balcon sur des matelas posés à même le sol. Les joies de la plage, de la pêche avaient raison de notre fatigue et nous finissions par nous endormir bercés par le doux murmure des vagues. Les adultes, assis sur le pas de la porte, discutaient en dégustant une bourha ( alcool de figues qui se boit en apéritif ou en digestif).
         Mon cousin est amoureux, il est assis à la terrasse du glacier, rue Michelet. Il a des tâches de rousseur sur le nez, c'est un bébé, il a quinze ans. Il a rendez-vous, elle arrive toute jolie dans sa robe fleurie, elle pose son sac de plage sous la table. Il commande des glaces et la regarde, tout ému. Il rougit et caresse sa main. Elle se lève et lui dit qu'elle va se recoiffer, qu'elle revient tout de suite. Il attend, il attend pensif, que fait donc Aïcha ? Soudain un éclair, un bruit infernal dans sa tête, il ressent une énorme douleur, puis plus rien. Pendant que son corps se disloque, il s'enfonce dans sa torpeur et sa dernière pensée sera : " pourquoi ? Aïcha ? pourquoi ? Je t'aimais . " Le sol est jonché de débris de verre et de lambeaux de chair. Le sang macule les nappes, la terreur se lit sur les visages. Aïcha, petite poseuse de bombes n'a plus son sac de plage, elle passe au loin, sans un regard.
         Les Juifs d'Algérie sont des hommes de croyance et de foi. Ils étaient là depuis trois mille ans.. …. Ils ont tous laissé leurs synagogues et leurs cimetières.
         Enfants soyez fiers de votre passé. Vos parents, vos grands-parents vous ont fait entrer dans l'Histoire. Ce peuple disparate a crée une langue et un humour qui cache leur sensibilité exacerbée et leur peine.


Ú, mon ami
Par Rachid Habbachi à Pépé Cane

Il est parti, il n'est plus là,
Il marche vers la Caroube, son paradis,
Il y va de son petit pas.
Il n'est plus là, il est parti,
Le Caplate, mon pépé, mon ami
Qui de là-haut, j'en suis persuadé,
Encore aujourd'hui,
Continue de me jurer les morts affogués.
Le Prince qu'il était
Est allé rejoindre sa belle
Qui, depuis des années somnolait
En attendant la cruelle
Qui allait enfin les réunir
Là-bas, loin de ces réalités
D'où on ne peut revenir
Parce qu'elles ont pour nom l'éternité.
Adieu Caplate, adieu vieux frère,
Dis bien des choses à ta belle, à tous ceux qu'on a connus
Et sache qu'à toutes nos pêches tu restes le bienvenu.

Rachid HABBACHI    

        A la mémoire de Gilbert CANE, mon pépé, mon ami, décédé à la Seyne sur mer (Var) le 12 octobre 2005 dans sa 85ème année. Qu'il repose en paix.


SOUVENIRS
Pour nos chers Amis Disparus
Nos Sincères condoléances à leur Familles et Amis



Décès de Gilbert CANE
Une mémoire s'est éteinte

        Ma mémoire bônoise s'est éteinte à l'aube du 12 octobre 2005, elle s'est éteinte en même temps que Gilbert CANE rendait son dernier soupir. Gilbert CANE est né le 24 mai 1920 à Bône, à la place d'Armes pour être précis et, n'eut été la guerre de 39-45 qui lui a fait sillonner à bord de l'Emile Bertin deux mers entre Sénégal et France, son plus grand voyage ne l'avait pas mené plus loin que les rives de la Caroube, sa chère, notre chère Caroube.
        Gilbert, mon aîné, mon ami, que tout le monde appelait affectueusement " Pépé " était un modèle, toujours d'humeur égale, il vivait pour et par ses passions, la rigolade et la pêche. La rigolade ou l'art de la farce était tellement ancrée en lui qu'un sourire permanent illuminait sa figure ; la pêche était son sujet de conversation de prédilection ; il pouvait en parler pendant des heures sans se lasser et surtout sans ennuyer son interlocuteur. La pêche était son univers et par effet de persuasion, il m'avait contaminé à telle enseigne qu'après cinquante ans de cours pratiques entrecoupés par les périodes durant lesquelles nous étions séparés, lui à la Seyne sur mer et moi à Dijon, je peux tout de même me vanter d'avoir fait mon profit de ses conseils même si l'essentiel de sa science a été légué à ses trois enfants, mes frères.
        Pépé était, comme je j'ai dit plus haut, une mémoire, et quelle mémoire, il se rappelait le moindre geste de la moindre partie de pêche avec ses amis de la Caroube, la moindre petite prise et surtout, les commentaires imagés de chacun, variant du contentement de soi de celui qui avait fait bonne pêche aux injures typiquement bônoises de celui qui était rentré bredouille. Il se rappelait le plus petit conflit de ceux qui ont émaillé sa carrière de tourneur de précision à l'Ouenza au quai sud, son seul employeur à Bône, il se rappelait les moments épiques de ces grèves entreprises pour revendiquer une amélioration des conditions de travail et une augmentation des revenus et dans ces moments d'inactivité pendant lesquels, il allait à la pêche, il avait l'habitude de dire qu'en croyant lui couper la main la société lui donnait le moyen de jouer encore mieux du tambour et cette périphrase voulait simplement dire que loin de souffrir de la situation, il en profitait au contraire, s'assurant et la subsistance avec le poisson pris et le plaisir en prime.
        A plus de quatre vingt cinq ans et après quarante trois ans passés dans son Var d'adoption, il fallait entendre Pépé parler et j'ose dire, diocamadone, c'était un plaisir, il n'avait jamais perdu son accent bônois et n'avait jamais cherché à le perdre, l'ayant entretenu comme on entretient un bijou de famille. Sa gouaille avait fait des adeptes et son premier fan, on l'aura deviné, c'était moi ; tout petit il m'avait poussé dans la marmite toujours bouillonnante du tchapagate et me voilà cuit, pensant, parlant, vivant et un jour mourant comme lui en bônois digne de ce nom.
        A bien réfléchir, si les grands noms de la littérature et de la poésie universelles sont immortels, s'ils restent gravés dans nos mémoires, s'ils y vivent, faisant abstraction du temps qui passe c'est parce qu'ils nous ont marqués. A l'instar de ces grands noms, je peux vous assurer que Pépé Cane m'a marqué ; il a été mon maître en tchapagate, c'est lui qui m'a appris à aimer Bône, la JBAC et les tournures ronflantes nécessaires pour jurer les morts et la race affogués à une humanité qui est en train de perdre ses racines et son identité. Pour ces faits, ce grand homme, ce grand nom de la lette à Arthur orale bônoise restera à jamais présent dans mon cœur et si, Alphonse de Lamartine a dit un jour : " Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ", il devait vraisemblablement penser au jour où Pépé Gilbert CANE nous quitterait.

P.S. Pépé, toi le chantre du tchapagate, notre langage bônois, de l'endroit où tu te trouves veille sur ta famille et sur tous ces bônois que tu aimais tant. Avec Jeanine nous avons eu le bonheur de te connaître grâce à Rachid et nous nous oublierons jamais cette visite que tu nous a fait et ces moments passés ensemble. Repose en paix, tu l'a bien mérité.
Ton souvenir se perpétuera au travers du "cyclope y dit" du Tchapagate.
Jeanine et Jean Pierre B.





Pierre LAUGA est décédé

        Né à Tiaret, Pierre fit de très brillantes études jusqu'à l'obtention du titre de chirurgien de la Faculté de Médecine de Paris.
        Quand la guerre eclata, Officier au 1er Bataillon de Choc, il reprit avec son bataillon la Corse, l'Ile d'Elbe et après avoir débarqué à Cavalaire, il participa à la libération de la Provence ! Ensuite il fut chirurgien de l'hopital de Mostaganem et chef de Clinique. Replié sur Paris, il ouvrit un cabinet de généraliste.
        Il était un ancien du Lycée.
        Il faisait partie de ces Héros et de ces 27 classes d'âges de Pieds Noirs mobilisées (comme jamais en Métropole, même en 14/18) pour libérer la Patrie du joug nazi. Ceux que Monsieur Jacques CHIRAC, "notre" président, a jeté aux poubelles de l'Histoire lors des Cérémonies du débarquement en Provence, pour ne pas vexer son invité Monsieur BOUTEFLIKA (celui-là même qui traite la France de nazie), et ne pas compromettre la signature des nouveaux accords d'Evian ... pardon! le Traité d'amitié Franco Algérien.
Jean-Pierre RONDEAU
Président de ALLO
Anciens du Lycée Lamoricière d'Oran




René Lopez est décédé le 15 octobre 2005.

        La cérémonie religieuse a eu lieu le 21 octobre au Père Lachaise, à Paris.
        Ses cendres seront dispersées en face de son Algérie natale.
        L'Algérie de son pére, ancien combattant de 14/18 ;
        L'Algérie de son grand-père, né en 1854 à Bou Sfer en Oranie sous Napoléon III.
        Ancien vice-président du conseil général d'Oranie, officier de la Légion d'Honneur, médaillé militaire, Grand invalide de guerre, ancien professeur, ancien correspondant de l'Echo de l'Oranie, né en 1918, il était l'un de nos vieux fidèles, Ancien du Lycée Lamoricière d'Oran, empêché ces dernières années par des problèmes de santé.
        Vous aviez pu lire ses articles dans notre revue Les Nouvelles, dans L'Echo de l'Oranie, la revue du Cercle algérianiste ou tout récemment dans la revue "Mémoire d'Afrique du Nord".
        Tous racontaient l'Armée d'Afrique et ce que fut le Débarquement de Provence pour ces hommes qui sauvèrent pour beaucoup l'Honneur de la France. Il était très fier d'avoir servi sous le général de Monsabert.
        "Lui aussi faisait partie de ces Héros et de ces 27 classes d'âges de Pieds Noirs mobilisées...
        A sa famille, nous adressons nos condoléances les plus attristées.



MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une nouvelle rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la seybouse.
Après avoir pris connaissance des messages ci-dessous,
cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura

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De M. Georges Méléo
Vous souvenez-vous des défilés le long du Cours Bertagna du 7éme RTA ? La nouba était précédée d'un bélier aux cornes d'or avec une casaque bleue brodée de dorures. L'air de la fanfare est enregistrée sur cassette Musidisc "Tirailleurs algériens" mais il manque l'ambiance de là-bas. Aussi, je cherche un enregistrement de l'époque, sur place, authentique. D'avance, je remercie la personne qui pourra faire mon boheur.
Adresse : georges.meleo@wanadoo.fr

De M. Jean Claude Stella

Ci-dessous, une annonce copiée dans le n° 150 (Mai 2005) de la revue "Les Chemins de la Mémoire" publiée par la Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives ? Merci.
Treize corps de soldats français viennent d'être découverts à Dien Bien Pu.
Ils seront rapatriés pour être réinhumés dans le mémorial des guerres en Indochine à Fréjus. L'un d'entre eux a été identifié sous le nom de CAPUS, André, Lucien, né le 19 juin 1924 à Boufarik (Algérie), soldat de 1ère classe du 1er Bataillon Étranger de Parachutistes (BEP).
Son corps peut être restitué à sa famille que nous essayons de retrouver.
Toute information utile peut être communiquée à la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DRAPA), sous direction du patrimoine, bureau des monuments historiques et des lieux de mémoire, Tél. : 01 44 42 13 24.
Amitiés
STELLA Jean-Claude
Adresse : jcstella@free.fr

De M. Gennardi Jean-Marc

je me présente de Bône (de la Ménadia) je suis né en 1946.
Mon père travaillait à EGA, je recherche la famille THOUVENOT qui habitait la Ménadia, nous étions voisins de palier.
Ils étaient 3 enfants (Gilbert, Yves et Geneviève).
Si quelqu'un pouvait me donner des renseignement, je vous en serez très reconnaissant!
Merci d'avance, Jean-Marc Gennardi
Adresse : jm.gennardi@wanadoo.fr

De Mme Geneviève Maurandy

Bonjour,
Je suis une fille MAURANDI, j'habitais 22 avenue Garibaldi, j'allais à l'école rue Sadi Carnot. J'ai eu comme institutrice Mme SALVIA
je suis née en 1951, mes meilleures amies s'appelaient Annonciate BIANCO, Geneviève XICLUNA (orthographe ..)
Mon père était policier à Bône et ma mère sage-femme. J'allais au catéchisme à Ste Anne. Ma soeur Christiane (épouse FUSCH Jean-pierre de Bône aussi ) aimerait retrouver une amie Michèle DAUBEZE soeur de J-Pierre.
A tous ceux qui voudraient correspondre avec moi, ce sera avec plaisir.
Lors de certains avis de recherche j'ai pu voir que plusieurs étaient enfants de policiers, aussi je vous envoie cette photo pour ceux qui pourraient reconnaitre leurs pères. Le mien Emile MAURANDI est au premier rang 2ème en partant de la gauche.

Je ne sais pas quelle est l'année mon père est tombé malade en 57 et a été en longue maladie mais c'était après 51, je ne sais pas où est prise la photo mais certains reconnaitront peut être, la photo a été prise par SABIN photographe 4 avenue aribaldi (j'ai son tampon).
Voilà en espérant que quelqu'un pourra me situer cette photo dans le temps et le lieu.
Sincères salutations.
Adresse : gmaurandi@hotmail.fr

De M. Pierre Pisani et Pierre Said

Bonjour,
Je m'appelle PISANI Pierre.Je suis né en 1948 à Bône. Je suis un ancien élève de l'école Beauséjour où je suis resté tout le cycle primaire. Je figure sur les photos de classe envoyées par Patrick Gérin. Si je peux avoir son adresse e-mail, je suis en mesure de lui fournir quelques noms d'élèves qui figurent sur ses photos. J'habitais la cité Monplaisant et mon père travaillait à l'EGA ainsi que mon grand-père.
Merci pour votre site qui est bien conçu et qui permet de garder un contact avec notre passé.
PISANI Pierre.
Patrick est mon copain d'enfance à BONE ; il s'agit à 100% de lui car le garçon qu'il identifie comme étant Claudio CAMPO sur les photos était avec patrick et moi le 3° de notre petite bande.
Pierre Said
Patrick, nous attendons ta nouvelle adresse. JPB.
Adresse : flordelmar@monaco377.com
Adresse : sayd@wanadoo.fr

De Mme Dominique Pierre

Bonjour Monsieur,
Je suis tombée par hasard sur votre site, car je recherche des informations concernant la ville de Bône (Annaba) en Algérie.
je suis actuellement en Belgique, je m'appelle Dominique, je suis maman de 3 enfants.
Peut-être pourriez-vous m'aider ?
- je recherche le nom d'un couvent de religieuses de la Sainte Famille qui existait dans les environs de Bône il y a une quarantaine d'années, et j'aimerais savoir comment les contacter, s'il existe une maison-mère en France ?
- j'ignore si ce couvent ou ce monastère existe encore...
- ou bien connaissez-vous d'autres personnes qui pourraient me donner ces informations ?
Je vous remercie d'avance des renseignements que vous pourriez me donner !
Dominique Pierre
Adresse : dpierre@tiscalinet.be

De Mme Nicole Marquet

Bonjour.
Une dame souhaiterait avoir des informations sur sa mère :
Huguette Berthelot, née en juin 1920, a épousé Henri-Jacques Liger en 1942.
Voyage en Algérie : Aïn Sefra, de juin 1946 à avril 1948 pour soigner une tuberculose, sur les conseils du Dr Pierrot, médecin à Sèvres.
Elle est décédée le 03/05/1948
Où et comment chercher ?
Adresse : nma.marquet@laposte.net

De Mme Nicole Marquet

samedi 26 novembre - 14h-18h - grande journée du Livre pied-noir
Maison des associations du 7e, 4 rue Amélie (angle du 93 rue St-Dominique) Paris 7e
bus 69, 80, 92, 63
Métro La Tour-Maubourg
Adresse : nma.marquet@laposte.net

De M

Adresse :

DIVERS LIENS VERS LES SITES

Bonjour je suis de Casablanca,je vous laisse mon sîte de poésies Maroc Algérie Tunisie si cela vous convient, Merci d'avance !
http://perso.wanadoo.fr/pierre.rio/


je vous invite à découvrir mon site sur la Légion, en vous reportant au sommaire,
http://www.bivouac-legion.com/sommaire.php


je suis le webmestre du nouveau site Harkis.info. Vous pouvez faire un tour sur notre site.
Cordialement, Abdel
http://www.harkis.info/

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A MEDITER
Envoyé par Mme Michèle Raphanel

Le PDG d'un grand groupe multinational déambule dans son bureau climatisé de 120 m2 emmerdé par l'ennui d'une nouvelle journée de glande. Après avoir consulté ses mails de cul illustrés, le cours du CAC40 et quelques minutes de "Nice people) (note : reality show) sur le net, il décide d'appeler son vice-président (lui même plongé dans une partie de chat en réseau).
Une fois dans le bureau, il lui dit :
- Ecoutez, j'ai une terrible préoccupation à propos de mon épouse (l'héritière grâce à laquelle il est PDG)....Je me demande si le fait de lui faire l'amour est une question de travail, ou est-ce que c'est juste une question de plaisir ?

Le Vice-président embarrassé, lui répond sans trop se mouiller :
- Franchement, je n'ai aucune idée M. Le Président.
- Vous avez une heure pour me donner la réponse ! ordonne le PDG.

Le Vice-président court voir son Vice-président adjoint (qui lisait l'Equipe (note : journal quotidien sportif) tranquillement dans son bureau climatisé de 60m2) et lui pose le problème :
- Une question, si notre cher Président se tape sa femme, à ton avis, c'est une affaire de travail ou c'est juste pour le plaisir ?
- Alors là, j'en sais rien lui répond-il.
- Vous avez 55 minutes pour me répondre !!

Le Vice-président adjoint va voir son directeur financier (en pause-café)...
- Si notre président saute sa chérie, c'est du travail ou du plaisir ?
- Financièrement, le coût est nul, je ne peux donc pas répondre....
- T'as 45 minutes ...

Celui-ci va voir son chef de département (en réunion),qui à son tour va voir un de ses chefs de projets (le seul qui n'est pas en RTT)...(note : réduction du temps de travail, passage à 35 H hebdomadaires)

- Si le vieux baise sa meuf, c'est du taf ou c'est juste pour le fun ?
- J'en sais rien
- 20 minutes ... mec !

Le chef de projet va voir donc un de ses responsables techniques qui en dernier recours va demander à l'un de ses stagiaires en pleine période de bourre, avec dix cahiers des charges sur la table, trois mois de boulot sur le dos, pleins de docs à rédiger, la messagerie qui fume, le téléphone qui sonne sans arrêt...

- Oh ! le stagiaire ! une question ...
- Pas maintenant, je suis jusqu'au cou, j'ai pas le temps, j'ai plein de trucs à faire
- C'est super urgent !! Il faut que tu répondes
- Vas-y ! C'est quoi ? demande le stagiaire.
- Si le Big-Boss fourre sa pouf, c'est du boulot ou du plaisir ?
- Arrête, trop facile, c'est du plaisir ! Affirme le stagiaire.
- Attends ! Comment tu peux savoir aussi vite ?

Le stagiaire répond indigné:
- Dans cette boîte, si jamais c'était du boulot, c'est moi qui serais en train de me la taper !!!



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Avez-vous des suggestions ? si oui, lesquelles ?
En cliquant sur le nom des auteurs en tête de rubrique, vous pouvez leur écrire directement,
c'est une façon de les remercier de leur travail.

D'avance, merci pour vos réponses. ===> ICI


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