N° 26
Février

http://www.bartolini.fr/bone

Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Février 2004
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Numéros Précédents: 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , 6 , 7 , 8 , 9 , 10 , 11 , 12 , 13 , 14 , 15 , 16 , 17 , 18 , 19 , 20 , 21 , 22 , 23 , 24 , 25 , ,
EDITO

ACTUALITE et MEMOIRE !!

Chers Amis

Pourquoi ce thème ?
Pour essayer de répondre objectivement aux questions de certains lecteurs du site qui s'étonnent que la Seybouse parle de l'Actualité sur un site de Mémoire.
Qu'est-ce la Mémoire ? c'est l'actualité d'hier.
Qu'est-ce l'Actualité ? c'est la Mémoire de demain.
Mais ensemble ? ce sont l'Actualité et la Mémoire d'aujourd'hui.
Pourquoi parler d'Actualité sur la Seybouse ? parce que cela nous rapporte inlassablement vers la Mémoire et l'Actualité d'hier.
Exemple 1 : Voir dans " les nouvelles de là-bas " : les transports.
Exemple 2 : Voir l'affaire du voile.
Et on pourrait en citer d'autres.

Renier l'Actualité, c'est renier notre vie au sein de ce monde contemporain.
Une " Gazette " avec un titre comme " la Seybouse " se doit d'être digne de son ancêtre en faisant de " l'info " divers, et ne pas se cantonner uniquement sur Bône et sa Région dans les temps anciens. (voir les Numéros de la " Seybouse d'Antan ")
Certes cet ancêtre n'avait que 4 pages et notre gazette en a aujourd'hui au moins dix fois plus. Ceci est dû aux moyens modernes mais aussi que nous avons 132 ans d'histoire derrière nous en plus de l'actualité qui se rapporte à cette tranche d'histoire et que notre espérance de vie rétrécie tous les jours.

Tous les sujets d'actualités édités sur la Seybouse se rapportent immanquablement à ses sujets de notre Mémoire. La vie est un éternel recommencement. Et si ces sujets sont évoqués ici sur notre gazette, c'est dans le but que nos générations futures n'oublient pas les leçons de l'histoire, la paix est à ce prix là.

La seule défaite irréparable, c'est l'oubli. Jean BRUNE

Parler d'Actualité nous oblige à nous remémorer ce passé si cher à nos cœurs d'Algériens d'hier comme au cœur des Algériens d'aujourd'hui.
Un passé que beaucoup d'entre eux regrettent, ou que d'autres ne connaissent qu'au travers des récits que leur font des parents. Des parents qui ont compris ce qu'ils ont perdu avec cette indépendance qui leur a été accordée sans leur volonté et qu'ensuite leur a été volée.
Un passé que la majorité des jeunes, de nos communautés Pieds-Noirs et Harkis, découvrent sur nos sites tout en le vivant quotidiennement sans s'en rendre bien compte parce que la plupart de leurs parents voulaient oublier.

Notre plus grande victoire,
la vie de notre mémoire.

J.P. Bartolini

Aprés votre visite,
(---n'oubliez pas de Cliquer --- ou de téléphoner ---)
Nos pères les colons
par Mme Maryse RICHE-MULLER
Envoyé par M. Gabriel Chaudet

Paru sur la Revue "Trait d'Union" N°48

A ceux qui firent " la plus grande France ".

Quand ils eurent quitté leur beau pays d'Alsace,
Alors qu'ils avaient fui pour demeurer français,
Nos grands-pères savaient que nul ciel ne remplace
Celui qu'on a perdu. Tristement ils pensaient :
"Je sais que j'ai laissé pour toujours ma campagne,
Que je ne verrai plus le Rhin ni ma montagne,
Les cascades de fleurs sur les murs des maisons,
Le bleu de nos forêts, la blondeur de nos gerbes,
Notre vignoble roux et ses grappes superbes,
Je sais que j'ai perdu mon rire et mes chansons..."

Les beaux discours disaient : " Colon vois ! fertilise
Ce pays sera tien, la vigne y poussera " ...
Et dans la Canaan qu'on leur avait promise,
Les pauvres malheureux mouraient du choléra
Les plaines croupissaient dans de noirs marécages,
Et la fièvre qui tue étendait ses ravages,
Tandis que vers la mer dévalaient des coteaux
Couverts de palmiers nains et de sombres lentisques,
De grands rochers plantés comme des obélisques,
Où se cachaient parfois de dangereux couteaux...

Voilà ce qu'elle était notre Californie !
Mais nos pères étaient de la race des forts,
Ils avaient décidé que jusqu'à l'agonie
On les verrait lutter en redoublant d'efforts !
Ils s'étaient acharnés, attaqués aux broussailles,
Ensanglantant leurs mains aux tranchants des rocailles,
Et quand dans les marais qu'ils avaient asséchés
Fleurirent les vergers, grandirent les vignobles,
Leurs travaux de géants en avaient fait des Nobles
... Ce sont ces crimes-là qu'on leur a reprochés...

Je n'ai jamais compris que la fin fût si noire...
Quand on est un rêveur on ne peut pas juger.
Rien ne peut arrêter la marche de l'histoire :
Les uns gagnent au jeu, d'autres se font gruger...
Refusant de subir le poids de tant de haine,
Il nous a bien fallu, refoulant notre peine,
Choisir d'être exilés pour vivre en liberté...
Mais qu'on ne traîne pas l'œuvre de nos grands-pères
Dans la fange ou l'oubli : Car en plus de leurs terres,
Ils nous avaient légué leur part d'humanité !


LES CHRONIQUES BONOISES
Par René VENTO
Numéro 12

SON DERNIER BAL
Un livre que j'ai écrit en mémoire de mon fils

     Philippe, musicien et chanteur, était un intermittent du spectacle. Se produisant dans les bals et pour les personnes âgées dans les maisons de retraite, il dispensa sans cesse autour de lui du bonheur et de la joie. C'était un homme heureux qui mordait la vie à pleines dents. Et puis, un jour funeste de septembre 2000, sa musique s'arrêta définitivement. Ce jour-là, il fut hospitalisé en urgence à Marseille pour un malaise, et les médecins diagnostiquèrent une tumeur au cerveau. Elle devait l'emporter après dix mois de lutte, à trente-sept ans.

     Dans ce témoignage construit autour de chansons, l'auteur rend hommage au talent musical de Philippe, son fils, et raconte, comme un bal, les dix derniers mois de sa vie.
     Il nous confie son refus de croire au diagnostic, son espoir dans les traitements, sa déception devant l'impuissance de la médecine, sa révolte contre une issue fatale inexorable.
     Il nous livre les conversations avec son fils, qui cherche à connaître la vérité tout en feignant de ne pas vouloir savoir et qui, peu à peu, prend conscience de l'incurabilité de son mal.
     Il nous décrit ses relations avec le corps médical, dévoué et compétent, mais trop réticent à communiquer avec la famille du malade dès qu'il s'agit de dire la vérité, ou simplement la réalité.
     Un texte bouleversant, sincère et pudique, écrit par un père inconsolable.


PARUTION EN FEVRIER AUX EDITIONS E..S.A..D
(voir La Seybouse de mars pour commande)

DIMANCHE 22 FEVRIER A 15 H
MAISON ALPHONSE JUIN.
AVENUE DE TUBINGEN. AIX EN PROVENCE
René VENTO présente " ELLE ETAIT BÔNE " :
Histoires racontées avec la tchatche bônoise

Par ci - Par là
N° 5 de Mai 1950
de M. D. GIOVACCHINI
Envoyé par Georges Bailly

        Dire la vérité, c'est se créer un monde d'ennemis ; les gens en place, les gavés, les agenouillés, les aspirants, et surtout les imbéciles qui se transforment en authentiques mécontents.
        Et du mécontentement au communisme, il n'y a qu'un léger pas à franchir. Mais un Parti qui exploite la misère, n'a que la va leur d'une fantaisie. La puissance spirituelle de l'Eglise a une force plus souveraine plus stable.
        La Commune de Bône paiera l'affaire MUNCIE, l'affaire De FORNEL, et,,, l'affaire du Théâtre.
        Reconnaissons que tout cela n'est pas de la faute de PANTALONI.
        BORRA, honnête homme a été trompé par ses partenaires communistes, et surtout par un farceur de belle envergure.
        Toutes ces affaires auront d'étranges répercussions dans notre vie bônoise.

        Je prends rendez-vous avec les contribuables. Dans cinq ans au plus tard, les maisons de la Ménadia ne seront plus que des bâtiments défectueux et inhabitables. A quel prix d'ailleurs !
        Mais ceux qui règnent aujourd'hui disent simplement : " après moi le déluge ".
        On donne à tout cela le nom de " Reconstruction ".
        Il fallait commencer d'abord par s'occuper des immeubles démolis…
        C'était trop facile… et moins coûteux.
        Contribuables, à vos poches.

        Les habitants de BLANDAN attendent leur gendarmerie depuis vingt ans. ?
        Cela malgré les efforts de l'adjoint spécial MORIN qui attend... même une réponse d'AUGARDE.

        Au banquet offert à M. René MAYER, le grand Charles s'entretint avec le somnolent Robert PANCRAZI.
        MUNCK. - Ecoute Robert, ce n'est pas le Président des Présidents qui te parle. Quelques légers malentendus nous ont séparés, mais n'en parlons plus. Causons en frères.
        Je compte sur toi pour le complot.... Tape cinq !
        Robert, (tout fier). - Je ne sais pas si c'est le plan bleu, ou le plan vert ….Mais comptez sur, moi, aveuglément....
        Mais, que deviendra F. dans l'histoire ?
        MUNCK. - Ne t'abîme pas les méninges pour F…. Il marche toujours avec le plus fort. Au besoin, Henry qui a l'habitude, l'enfermera quarante-huit heures
        Seulement, soit silencieux. Il y a des espions dans la chambrée.
        Fort heureusement, André FADA n'avait rien entendit.
        Mais le Maire de Bugeaud buvait son petit lait. Il enflait à vue d'oeil.

        M René-Simon-Joël MAYER,
        Garde des Sceaux
        fut à Bône

        Exactement le 22 Avril, jour de Sainte-Opportune.
        Je ne dirai jamais que c'est un opportuniste. Consultez le calendrier, qui est seul coupable.
        Nos bons Radicaux, impeccablement endimanchés, attendaient au " Chat-Huant ". Belle enseigne commerciale peut-être, mais d'une signification lugubre pour un Garde des Sceaux, grand prêtre de la Justice. Fils de ses oeuvres et de celles, de ROTSCHILD.
        M. le Ministre ne vint pas.
        Tout en songeant au " Maquereau légitime ", il prenait démocratiquement un bon apéritif, à la terrasse du Grand Orient, avec de bons types qui ne furent jamais radicaux et qui ne le seront jamais. Ils ne sont qu'amis d'ALOI et de " celui qui est au Pouvoir ". C'est tout.
        Après l'apéritif, qui fut pour lui un délassement, M. le Ministre fit un tour de Cours, et dans l'allée des jeunes, S. V. P. Compliments.
        Un type intelligent, ce René MAYER !
        Mandé en toute hâte à PARIS, il part subitement sur un avion commandé par la Présidence du Conseil !
        Mais qui donc paie cet avion spécial ? M. MAYER était assez riche pour s'offrir ce grand luxe !
        Et puis, il y avait l'avion d'Air-France, le même jour !
        Contribuables, braves ingénus! Payez, payez toujours !
        Je ne serai pas pendu, parce que le bourgeois M. PETCHE me donnera raison beaucoup plus que ces bonnes poires de râleurs perpétuels.

        Contribuables, payez toujours ! !

        Nos Conseillers Généraux se sont octroyés 3.000 frs par jour.
        Et pour cela les sessions sont longues
        A quoi sert l'Assemblée de l'Union Française ?
        De quelle utilité est le Conseil de la République, ?
        Et les membres de l'Assemblée Algérienne qui siègent DEUX MOTS sont payés pour DOUZE ?
        Pendant que les impôts accablent surtout les petits artisans et les. commerçants honnêtes, les Banques avides refusent de donner le minimum vital à leurs employés !


Ça qu'on vous a pas dit … !
Christian AGIUS      N° 12
le Maltais de la route de Bugeaud,
y ramasse dans les poubelles…
ma, tombe de ses morts, c'est la franche vérité !!!
Sarcloseille y redonne bien le pognon qui se fait ac les radars : il est venu oir son collègue algérien Yazid Zehrouni ac un million et demi de zorros pour créer une brigade financière algérienne……

Qui c'est qui connaît l'origine des croissants que tu manges le matin ac le kaoua ? Ceux qui zont de l'enstruction y zappellent ça une " viennoiserie " : ça vient des pâtissiers de Vienne qui zont fêté à leur manière la victoire dessur les Turcs qui zassiégeaient Vienne en 1683 !

Disneyland c'est le paradis des enfants, que tout le monde y le croit. Sauf les parents qui zont emmenés leurs yaouleds le 6 octobre 2003 : la direction elle avait organisé le défilé du Gay Day, c'est-à-dire que des milliers de coulots y se roucoulaient, se bécotaient et se…. en-devant les petits…

Les Zraéliens y vont dresser des cochons pour garder la frontière ac les territoires palestiniens !!! D'abord parce que le rhalouf il sent mieux qu'le chien ac son nez, et puis ça fait sauver le musulman pourquoi si tu touches un cochon tu vas pas au paradis. Atso, mais on comprend pas : les Juifs aussi y touchent pas les cochons ?? Ma, le grand rabbin Shilo il a dit c'est une dérogation pour bien faire la guerre…

Le mémorial des victimes de l'holocauste à Berlin y s'a arrêté sa construction, pourquoi ces tchoutches y se sont aperçus qu'une entreprise de chimie qui devait fournir une peinture anti-graffitis, elle avait fabriqué le gaz zyklon B du temps d'Hicler…

Bernard Tapie, çui-là qu'il a pas rendu le pognon qu'il a secoué au Crédit Lyonnais, y va jouer bientôt dans une pièce qu'elle s'appelle…. " Un Beau Salaud " !!!

Le Concorde français qui vient de partir à la retraite, il a été vendu……………….…..……1 zorro au musée allemand de Sinsheim…

Les fonctionnaires du fisc qui te chourent ça que tia en-dedans les poches même si tu mets les oursins au dessur y sont aussi nombreux que ceux des Etats Zunis, ma qui s'occupent, eux, de……………………..5 fois pluss de contribuables !!!
Les îles Fidji, elles viennent de présenter des esscuses qu'elles s'appellent une repentance, pourquoi y zavaient bouffé un missionnaire anglais en 1867, tout bouffé sauf ses bottes !! L'histoire elle dit pas si y se sont attrapé une endigestion…

Le magazine Télé-Star il a fait un sondage pour saoir quels sont les Français qu'on verrait bien exercer une haute fonction dedans la politique. Loana elle a déjà fait 1 % !!! Chirac et Sarcloseille y zont du mauvais sang à se faire…

Au sommet franco-allemand du 20 sektembre 2003 entre Chirac et Schröder, notre grand mammamouchi y s'est lamenté dessur le sort des …………..Pygmées ! C'est un problème capital pour l'Europe, il a répondu l'Allemand,……..sans rire !

Tu penses ça que tu veux de cette constatation : les trois pays qui zont pas voulu de l'euro, Grande-Bretagne, Danemark et Suède, y zont 2 fois moinss de chômage et 2 fois pluss de croissance que les autres…

12 % des jeunes convoqués à la journée d'appel de préparation à la défense y sont illettrés, selon les statistiques de l'armée… Diocane ! Quand tu constates qui y a 1 fonctionnaire de l'éducation nationale pour 2 élèves, la gratelle elle te vient partout ! Bourdieu, réveille-toi !!!!!!!!

Le budget de l'Elysée quand Chirac il a été élu en 1995 il était de 4,5 millions de zorros. La Cour des Comptes elle pointe 31 millions en 2003…. Sans compter les prises en charge des ministères…

Tu connais pas ASUD ? Eh ben y se présente comme le journal des " drogués heureux ". Jusque là ça te fait une belle jambe. Ma quand tu sais en pluss qu'il est financé par la Direction Générale de la Santé, là je crois que tu t'attrapes la gratelle, les yeux blancs ac les p'tits bras !……

Ma Queue Donald y dépense chaque année 800 millions de dollars pour sa publicité. L'Institut Américain contre le cancer il a qu'1 million pour esspliquer qu'on peut éviter le cancer……ac une nourriture saine et équilibrée…..


LE PLUSSE DES KAOULADES BÔNOISES (15)
La "Ribrique" de Rachid HABBACHI
ET PIS, FANNY

         Eh non ! tu ois, c'est pas une histoire de boules, c'est pas une histoire de pétanque où qu'un, il a gagné l'aut' par 13 à 0, c'est presqu'une histoire de mabouls mais c'qu'il est sûr, c'est qu 'la fête elle continue après Noël et le jour de l'an, une fête où que tous, comme on est, on se mange la galette, pas n'importe quelle galette, celle-là là qu'on s'l'appelle des rois qu'on s'l'affogue même dessur la tête d'un galeux. Ces rois que j'te parle et que j't'en ai parlé la dernière fois, tu les connais tous, c'est ceux-là là qu'y vont en dedans la crèche saluer le p'tit Jésus quan c'est qu'y naît, une fois par an, le 25 décembre.
         Tu t'rappelles, j'avais parlé de remplacer ces mages étrangers mais que j'ai rien contre eux par des mages bien de chez nous z'aut' de ceux-là qu'y z'ont la couleur locale, des grosses fugures bônoises pour remplacer les p'tites fugurines munuscules qu'on s'les appelle santons.
         Ces rois que j'vais vous les faire connaître ou reconnaître des fois que par hasard vous avez passé le meilleur de vot' vie à Bône, c'est ceux-là là qu'y z'ont fait Bône, pas son Histoire, non, mais ses histoires ouai. J'vais vous les donner comme ça en vracle sans respecter aucun ordre, ni chronozotchique et ni alphamétrique pour pas faire des jaloux à cause que t'y en as ( comme elle disait ma mère la pauv' qu'elle est main'nan à côté le bon dieu ) qu'y sont vieux comme mes robes si qu'y sont pas chez Taddo.
         En plusse de ceux-là là d(la dernière fois, rajoute :
         - Marie bon dieu et Marie l'absinthe que c'est des magerelles (entention à la prononciation à cause qu'une crèche c'est qu'à même un lieu saint.)
         - Double tête qu'on a jamais réussi à lui trouver un chapeau, une casquette et même pas une chéchia qu'elle lui va.
         - Badinguet qu'y s'est toujours pris pour le fils à cassisse et le cousin à Napoléon.
         - Jamy pour qu'y nous prête son cheval et qu'on le met en dedans la crèche, comme ça, à ouf et à bou blèche.
         - Mouch'ron avec sa moto pour qu'y nous fait un peu du bruit à cause que nous z'aut', le silence on le supporte pas.
         - Gabaillon pour qu'y nous z'apporte un peu du poisson pour complèter et faire bien à côté les z'aut' z'animaux.
         - Pas d'chèque le rat mort pour qu'y paye comptant les dettes qu'on va s'les faire pour cette crèche.
         Et pour surveiller tout ça, le commissaire Ciaravola pour qui, je jure dessur la vie d'mes morts, j'ai beaucoup d'la tendresse moi que j'l'ai connu au 5ème arrondissement aux lauriers roses mais ça, c'est une aut' histoire. J'disais donc le commissaire Ciaravola pour faire un peu l'ordre et pour qu'y fait vite ses interventions, on va l'y accorder sa mobylette .
         Pour finir tout ça, y faut que j'vous dis qu'à même une chose, tous ces noms et beaucoup d'aut' que j'le z'ai pas cités c'est Jean-Pierre Bartolini qu'y m'les a donnés et j'ui dis merci et si qu'y veut lui aussi, y peut faire partie de la crèche, comme guide, pour espliquer pourquoi, à partir de cette année on va, à l'urne amitié, adopter la crèche bônoise.
         Nota:
         Vieux comme mes robes : vieux comme Hérode
         Magerelles : Féminin de mages, surtout ne pas confondre avec maquerelles
         L'urne amitié : l'unanimité qui ne peut être que bônoise.

Rachid HABBACHI

L'INSTITUTRICE D'AÏN QUIMEN
Envoyé par M. Albert Buono

        Les courses à cheval dans la forêt, sans limitation de temps et de plaisir, le travail des garçons avec modération, ils laissaient pas beaucoup de la place à l'instruction. Tout le monde il sait bien que l'instruction, " kif-kif " la religion, ça pousse plus facile dans les plaines côtières arrosées par les pluies de la mer, que dans les " djebels1 " et les brousses plus assoiffés de l'eau que de la science.

        A Aïn Quimen, l'instruction elle reposait dans la tête, petite mais pleine comme un oeuf, de Mademoiselle Challain. Trois fois par semaine, l'institutrice volante, elle se payait 30 km de marche à cheval ou à dos de mulet, pour venir de Souk-Ahras ; sans compter le retour qu'il est toujours plus long dans le jour qui " s'ensombrit2 " ; elle allait, pas trop vite " dessur3" le " brêle4 " poussif qu'elle pesait pas lourd sur son dos ; mais elle était toujours à l'heure pour commencer ses cours, après le petit café que Madeleine BUONO elle lui servait, pour lui donner des forces. L'été, elle arrivait, tête nue ; l'hiver elle couvrait ses cheveux d'une capuche imperméable, pas pour se " protectionner " la frisure qu'elle avait pas, mais pour pas que l'humidité et la moisissure elles attaquent les connaissances bien sèches qu'elle avait dans sa tète ; dans la pente descendante de son nez crochu, qu'on se demandait comment elles glissaient pas par terre, elle portait des lunettes d'économie, avec des verres coupés en deux. Quand elle surveillait que le travail il allait bien ou non, ses yeux en globules noirs, en toute vitesse, ils te sautaient l'obstacle des lunettes et ils retombaient sans faute, sur la faute écrite sur le cahier.

        La classe, elle se tenait dans la grande salle du billard poussé au fond, au rez-de-chaussée de la maison de Monsieur Hope, une maison coloniale que vous avez vue dans tous les films, avec ses longues vérandas à croisillons tout blancs et ses fauteuils en balançoire où personne il se mettait pour faire tanguer sa vie, pas même les fantômes qu'ils hantent toutes les maisons anglaises qu'elles en sont dignes. Rien que le vent du sirocco il poussait de temps en temps l'escarpolette.

        Sa voix qu'elle perchait plus haut que son estrade et son tableau, elle faisait entrer ses instructions dans la tête des élèves à grands coups de la règle bien " assumés " sur le bout des doigts en carambole ; dans ses moments de colère pernicieuse elle tirait les poils des favoris qu'ils commençaient à pousser sur les joues des garçons, ou les oreilles qu'elle allongeait à la longueur de celles des bourricots.

        " Vous êtes des ânes mes pauvres enfants ! Vous resterez toujours des ânes " qu'elle prédisait si bien dans sa langue " expurgée ".

        Des fois, la peur au ventre, les élèves ils visaient en contre-plongée, pour voir si une éclair d'indulgence elle passait pas dans l'orage de ses yeux. Fallait pas y compter ! L'instruction ça rentre par la discipline, sur le bout des doigts ou l'étirement des pavillons des oreilles.

        Faut dire, sans mauvais esprit des contestations, que Mademoiselle Challain, elle apprenait mieux les Arabes que les Français. Les Arabes c'étaient les quatre fils du Caïd El Hadj Ali Belkacem ; le Caïd c'est le maire, le juge et le gendarme, choisi par l'administration française pour le bonheur et l'honnêteté des habitants arabes des " douars5 ", avec leur consentement obligatoire ; les filles du Caïd, elles, restaient à la maison pour rouler le couscous ou tisser les tapis. Les Français c'étaient les garçons et les filles BUONO, plus nombreux que les Arabes. Peut-être que Mademoiselle Challain, par respect du renversement de majorité elle protégeait la minorité ?

        " Mon petit Tahar par ci !, mon petit Mohamed par là ! ; c'est très bien, mon petit Rachid ; parfait, mon petit Moktar "!, y en avait pas un qu'il manquait à l'appel des félicitations.

        Pour les BUONO, on entendait:

        " Eléonore tu es trop bavarde ! François tu es trop paresseux ! Eugénie tu es trop étourdie ! Georges tu es trop lent ".... Rien que des " trop " de remontrances.

        Pour les premiers des mignardises et pour les autres seulement des rappels à l'ordre. Du vrai chouchoutisme, quoi !

        Si je réfléchis bien dans ma tête, je découvre que les jugements en directions opposées de Mademoiselle Challain, ils s'enfonçaient plus profond que dans le problème des minorités. Les vieilles filles de tous les temps, elles aiment dans le platonique avec des renvois de culpabilité. La culpabilité de Mademoiselle Challain, pas moyen que personne il la devine, elle s'appelait Abdelkader, que le Caïd, il était tout le portrait craché : la même tête enroulée du turban, le même oeil exotique, la même barbe bien garnie des poils noirs islamistes, les mêmes battements blancs des grandes ailes de son burnous. Eh oui !
        Mademoiselle Challain, il était romantique le burnous du Caïd ! le burnous en laine blanche qu'il l'empêchait de suer dans la chaleur caniculaire, mais qu'il l'empêchait pas de faire suer le burnous de ses coreligionnaires dans le bon droit que la France elle lui avait accordé.

        Abdelkader, si tu connais pas je te le présente dans les grandes lignes. C'est un " émir6 " que ses tribus elles l'ont voté " sultan7 " ; après des années de combat contre l'armée de colonisation française, il est " venu8" célèbre en se faisant prendre, lui et sa " smala9 " par le Duc d'Aumale qu'il devait son nom au roi Louis-Philippe qu'il en avait un autre. Voilà pour les grandes lignes. Si tu t'intéresses aux lignes secondaires, fouille dans le Robert des noms propres ; ou si tu cherches la petite bête, va voir du côté de l'Encyclopédie Universalis qu'elle est complète.

        Ma mission à moi, elle est pas de vous raconter la conquête de l'Algérie, mais l'histoire de la famille avec quelques bifurcations.

        Mais, pour comprendre la culpabilité de Mademoiselle Challain " bessif10 " que je fais rentrer Abdelkader dans la mise en scène. D'ailleurs, même la France elle ruminait des culpabilités rapport Abdelkader ; quand même qu'il avait été le premier " ayatollah11 " à la tête de la guerre sainte, ou si tu aimes mieux la " Jihad12 " en langue internationale, popularisée par les évènements actuels.
        On se demande pourquoi la France, elle a construit,,, une statue en cheval sur le port d'Alger de l'Algérie française ; si c'est parce qu'il était le rejeton d'une famille chrétienne ? si c'est parce qu'il avait été un chef guerrier sans peur et sans reproche des milliers des Français qu'il avait fait tuer ? si c'est qu'on regrettait de l'avoir pas pris plus tôt lui et sa smala ? Tout ça, c'est de la " zoubia13 " Abdelkader et son sosie, trait pour trait, le Caïd El Hadj Ali Belkacem, ils étaient des beaux spécimens des princes orientaux qu'ils font rêver les vieilles filles en pleurs. Ca t'explique que Mademoiselle Challain, elle avait toujours dans son grand cœur vide d'amour, une petite veilleuse allumée d'admiration et de culpabilité et qu'elle clignotait seulement pour Abdelkader en traversant les apparences dU Hadj.
        En bonne laïque de la République, elle aimait pas trop la colonisation où elle était venue gagner sa croûte ; elle avait mis des années à effacer la flétrissure des prières que le curé de son village de France, il lui avait inculquées dans son enfance avec l'approbation de ses parents, sans son avis à elle, en age prématuré. La loupiote elle l'avait aveuglée comme un phare, quand son livre d'histoire des religions, il lui avait appris qu'un " Hadj " c'est çui-là qu'il est allé à la Mecque, pour tourner autour de la pierre noire et l'embrasser dans un coin ; un saint de Mahomet pour ainsi dire ! Comme les Saints du prophète d'Allah ils sont plus laïques que les Saints de Jésus Christ, l'institutrice d'école primaire obligatoire, elle mettait pas des bornes et des barrières à son extase pour le Caïd et le trop plein il dégoulinait en pleine classe, sur ses garçons.

        Pour dire toute la vérité, comme elle demande la justice, si Mademoiselle Challain elle apprenait mieux les Arabes que les Français, il faut avouer que les Arabes ils comprenaient plus vite. Comment tu veux faire autrement? La langue d'Arabe courant qu'ils avaient apprise par cœur, dans le Coran, à grands coups de bâton du " taleb14", elle est tellement compliquée que quand tu la comprends, le Français à côté c'est du beurre mou. L'Arabe il a adopté des Français la conduite et la priorité à droite, mais il les a poussées jusqu'aux extrémités. L'écriture arabe elle va de droite à gauche et tu commences les cahiers par la fin : forcé que tu termines plus vite ! Pour les lettres c'est encore plus pire : tu trouves des bâtons tout droits, des bâtons aux bouts crochus, des ronds, des points, un ou deux que tu mets en " dessur " ou en dessous pour changer la lettre, et même des 3 points que tu mets rien que " dessur ". Les " m " ils marchent les pattes en l'air et ils te donnent un " s " ; si tu leur mets une " chechia15 " de trois points ça devient " ch "; tu rencontres même des notes de musique: des blanches avec la queue recourbée qu'elle se tourne ou vers la droite ou vers la gauche; un 5 qu'il fait la sieste tout allongé et que tu prononces " q ". J'en jette plus parce que la cour d'Arabe elle est pleine. Obligatoire qu'ils étaient toujours en tête, les garçons du Caïd dans le marathon des compliments !

        Rien qu'en calcul mental, un ou deux des BUONO, ils les battaient de temps en temps. L'institutrice elle demandait toujours : " Je veux voir vos yeux qu'ils brillent quand je pose une question".

        Facile de mettre les pleins phares en calcul mental. Le calcul mental il ressemble au téléphone Arabe, comme deux gouttes d'eau. Tu connais pas ? C'est pourtant facile comme un et un font deux ! Tu te plantes en haut du " djebel16 ", ou de la colline la plus haute, si tu as pas de djebel à portée de tes pieds ; tu mets tes mains en éventail devant ta bouche et tu chantes en muezzin, la nouvelle que tu veux expédier ; au bout du son, y a quelqu'un qu'il la reçoit. Il fait comme toi et ainsi de suite, un troisième, un quatrième ou un cinquième, il reprend jusqu'au destinataire. Bref, les nouvelles, elles vont " fissa fissa17 " sans intermédiaires, du producteur au consommateur ou si tu veux, du parleur à l'écouteur.

        T'y as peut-être remarqué les intermédiaires humains; mais ceux-là ils déforment moins les nouvelles que toutes les mécaniques des cabines, des fils et des combines des combinés. La même " soge18 " pour le calcul mental : tu vas direct du problème à la solution sans les intermédiaires des opérations que tu te tues à tracer sur le cahier qu'on appelle " brouillon " pourquoi il mélange les additions, les soustractions et toutes leurs complications des multiplications et des divisions. Le paradis d'Allah, le calcul mental !

        Seulement, quand Mademoiselle elle " s'abordait " les fractions, les phrases des principales et des " subodorées ", les verbes dans la conjugaison du régulier et de l'irrégulier, le style du direct et de l'indirect comme les contributions, alors les yeux des BUONO ils se mettaient en veilleuse ou en couvre-feu.

        L'été, quand le soleil il brillait dur, Georges, François, Michel ou Louis, chacun pour soi, ou deux ou trois, au coude à coude, ils allaient à la rencontre de Mademoiselle Challain, pas pour lui faire la lèche, c'était pas dans les manières des BUONO, mais pour essayer de lui tirer les vers de son nez en vitrine dans ses lunettes à verres réduits, et lui faire cracher le morceau du devoir qu'elle allait donner. " Ouallou19 " ils ont fait " Tchouffa20 ".
        Mademoiselle Challain, une incorruptible, plus dure à cuire que ceux de la télévision qu'elle existait pas encore. Elle avait même pas la gratitude du ventre, cette femme! A midi, elle mangeait à la table de famille des BUONO, sans salamalecs de part et d'autre et réciproquement. La Mamma BUONO, elle lui mijotait une bonne macaronade, du couscous à la riche ou bien des pâtes au four. Tu crois qu'elle aurait accordé dans la classe un sourire aux enfants pour les récompenser de la bonne cuisine de leur mère ? Jamais de la vie ! Incorruptible, de la tête aux pieds en passant par son cœur qu'il était dur comme une pierre!

        Laisse aller ! le bon Dieu qu'il voit tous les égarements des hommes, en vue plongeante, d'en haut de son troisième balcon, il se tient au garde à vous, son épée de Damoclès dans les mains. Un jour ou l'autre, il s'aperçoit des écartèlements de justice de Mademoiselle Challain ; ni une, ni deux, d'un seul coup, d'un seul il lui fait le coup de l'épée de justice et se son coupe-coupe, il lui éclate en mille morceaux, son crâne bourré d'instruction primaire, comme une grenade trop mûre.

        " SPLICATIONS "

        1 "Djebel " = montagne
        2 " S'ensombrit " = s'assombrit
        3 " Dessur " = dessus
        4 " brêle " = mulet
        5 "Douar " = village
        6 " Emir " = prince, gouverneur, chef militaire
        7 " Sultan " = souverain
        8 " Venu " = devenu
        9 " Smala " =famille et équipage
        10 " bessif " par force
        11 " ayatollah " = titre d'un religieux de haute autorité
        12 " Jihad " = guerre sainte
        13 " Zoubia " = chose de valeur nulle
        14 " taleb " = instituteur et enseignant religieux
        15 " chechia " = coiffure Arabe
        16 " Djebel " = montagne
        17 " Fissa " = vite
        18 " Soge" = chose
        19 " Ouallou " = rien à faire
        20 "faire tchouffa " = échouer


Le Mariage de Jujube

Mon âne s'est marié!

Nous avons le plaisir de vous faire part du mariage de notre âne "Jujube" fils de Marius et Ginette LONGO avec "Vanille" fille de Germain et Josy FAGES. La cérémonie, présidée par le Maire s'est déroulée dans un petit village du LOT en présence de nombreux invités.

A l'issue du vin d'honneur, les époux se sont éclipsés pour partir en voyage de noces à Tataouines les Bains.

Photo de M. Marius Longo

Nous leur souhaitons beaucoup de bonheur et attendons avec beaucoup d'impatience la naissance d'un petit "......." ?

P.S. Cet âne m'a été offert par mes collègues enseignants de METZ à l'occasion de mon départ à la retraite.
         Devinez pourquoi je l'ai appelé "Jujube"?    


Retour par Guelma
Par Henri LUNARDELLI
Publications du Centenaire de l'Algérie ( 7 tomes):
Georges Rozet, 1929. -


Voici une description de Guelma et sa région parue dans le sixième tome sur sept des " Publications du Centenaire de l'Algérie " en 1929. L'auteur est Georges ROZET, l'éditeur " Horizons de France ", 39 rue du Général Foy, Paris.
Exemplaire original : coll. Henri Lunardelli.

Pages 36 à 41

Retour à la côte par Guelma et Bône, qui feront partie de notre circuit archéologique des Ruines romaines, mais dont il convient, au cours de celui-ci, de voir plus attentivement la physionomie et les sites.
Voici d'abord, entre la Numidie constantinoise de hauts plateaux et de grandes cultures et les paysages idylliques du charmant pays de Guelma, d'insensibles transitions et de curieux tableaux.
Le long bourg du Khroub, animé par ses marchés, au milieu d'un décor de terres fauves et de vastes éteules où se dressent encore les restes d'un mausolée gréco-punique. Les labours bariolent le sol d'une gamme de tons qui vont du brun chaud à l'ocre vif.
Un village français, Aïn-Abid, aux toits rouges, au mince clocher, à la pointe duquel le nid en boule d'une cigogne a drôlement enrobé le coq traditionnel. Aïn-Regada et Oued-Zenati, gros marchés agricoles, pétarades d'autobus bondés jusqu'au toit de burnous d'ouvriers ruraux qui s'y entassent à plaisir, de plus en plus dédaigneux du bourricot de jadis ou de la marche à grandes enjambées que pratiquent encore les Arabes très vieux ou très pauvres, un bâton sur les épaules et les bras repliés par-dessus, en manière de suppliciés chinois. Encore des ondulations fauves et, à notre droite, des croupes d'un blanc crayeux, sur lesquelles éclatent le vermillon des clochers et le crépi bleuté des murs de fermes. Ras-el-Akba, dans un bouquet de pins qui annonce le retour de la végétation sylvestre.

Aïn-Abid

C'en est fini du grand plateau de céréales, dont nous avons franchi le point culminant (830 m.) à Aïn-Abid, pour glisser ensuite vers la mer. Cette descente en pente douce, dont Guelma (300 m.) sera le premier jalon, devient plus riante. Le temps de chercher et d'apercevoir, durant quelques secondes (si l'on en connaît bien d'avance la situation), les ruines d'Announa, la Thibilis antique, et la route large et bien roulante serpente mollement, bordée d'arbres, sous des croupes de plus en plus verdoyantes, qui dominent des fonds de cultures et d'oliveraies.
Les villages se pressent, Aïn-Amara aux claires fontaines, Clauzel, et nous serions vite à Guelma, par la petite vallée de l'oued Cherf, si ne s'imposait à nous, sur la gauche, le crochet de 7 kilomètres sur Hammam-Meskoutine, une des plus saisissantes curiosités de l'Algérie.

Les sources d'eau chaude
d'Hammam-Meskoutine

Le site, déjà, en vaudrait la peine. La petite vallée de l'oued Bou-Hamdane réalise, en effet, l'idée qu'on se faisait au collège de la thessalienne Tempé. Elle a son Olympe, elle aussi, le Djebel-Taya (plus de 1.200 mètres), vermiculé à sa base de grottes, de galeries souterraines où les anciens habitant:s du pays, d'une imagination plus sombre que celle des Grecs, placèrent - comme en font foi des inscriptions - la demeure et le culte de leur dieu Bacax.
Elle a aussi son Achéron: un lac souterrain, avec barque et nocher.

Toute veinée de ruisselets coulant à travers les roches, étincelante de cascatelles, parc naturel de micocouliers, de pistachiers et surtout de très vieux oliviers dont quelques-uns sont de véritables monuments de feuillage, cette vallée éveille en nous, pour peu que quelque flûte arabe y égrène ses notes mélancoliques, le souvenir des églogues virgiliennes. De surcroît, elle est dotée d'une de ces merveilles géologiques que la mythologie grecque aurait eu beau jeu à célébrer et: que la poésie arabe a illustrée d'une légende sinistre: c'est la source bouillante d'Hammam-Meskoutine, le Bain des Damnés. Les étranges rochers en pain de sucre que voici - anciens cônes concrétionnés, disent les géologues, de geysers d'eau calcaire, aujourd'hui fermés - ce sont les convives pétrifiés d'un banquet qui devait fêter les amours coupab1es et l'hymen criminel d'Ali, chef des Beni-Khalifa, et de sa soeur Ourida. Mais si les acteurs du drame, y compris le marabout officiant, bien reconnaissable à son turban, ont été ainsi punis, du moins, un peu plus loin, à côté d'un établissement thermal et hôtelier dont l'élégante discrétion ne dépare pas le site, les feux du festin restent éternellement allumés et ses marmites toujours en action. C'est la cascade merveilleuse d'Hammam - Meskoutine, une série de geysers d'eau calcaire, presque bouillante, qui jaillissent à ras du sol, se panachent de vapeur et glissent ensuite, en nappes légères, sur les blanches concrétions qu'elles ont déjà formées en se refroidissant à l'air libre.
Chute à la fois active et pétrifiée, petit Niagara figé à demi, qui conserve en les remodelant sans cesse les formes ondoyantes et les remous écumeux d'une cascade. Des couleurs plus étonnantes encore que les formes: de longues traînées lactescentes sur des rouilles légères, les subtils mélanges de nuances et l'infinie délicatesse de tons - cette comparaison gastronomique s'impose - d'un soufflé entamé ou d'un sorbet panaché en train de s'effondrer...
Puis, Guelma, née d'un camp aux murs nettement conservés. Nous verrons ailleurs, plus à loisir, les statues romaines de son jardin public et la minutieuse reconstitution d'un théâtre antique dont il ne restait que les bases: gageure d'architecte érudit, qui nous aide à mieux comprendre les théâtres des "villes d'or" de l'Algérie. Pour aujourd'hui, jouissons de la physionomie claire et fine de cette ville et du joli tableau qu'y forme, au sommet d'une éminence et en dépit d'une inopportune cheminée d'usine, son petit clocher à l'italienne, gardé par une escouade de cyprès.


Admirons surtout ses environs, si aimables après la sévérité des plateaux à céréales, ses terres noires, ses jardins luxuriants, ses prairies luisantes et ses boeufs minuscules, arrière-cousins de celui que Milon de Crotone portait sur ses épaules et qui semblent faits pour illustrer de toutes menues bucoliques.
Les 65 derniers kilomètres avant la mer, par Penthièvre et le médiocre ressaut de 57° mètres du col de Fedjouji, entaillé en 1857 par les sapeurs du 60e de ligne, d'où la vue est immense et belle.
De longs bourgs aux maisons basses, Guelaat-bou-Sba, Nechmaya ;Penthièvre, droit comme un I, dont la municipalité a eu l'idée amusante, pour protéger les jeunes arbres de la route, de les enclore dans de vieux bidons - cyIindres d'essence. A partir de Duzerville, face à l'Edough qui est l'écran montagneux du port de Bône, nous sommes dans la vaste plaine de la Seybouse, le fleuve le plus régulier de l'Algérie. Larges cultures, sillons à perte de vue, creusés par les tracteurs agricoles, champs de tabac, coton cultivé dans un sol simplement humide. Le grand couloir de terrains phosphatés et céréalifères que nous avons suivi depuis Constantine, le " grenier de l'Algérie ", aboutit ici à une plantureuse variété de cultures: 100.000 hectares d'alluvions, qui sont la Mitidja de l'Est.

On retrouve le début de cette ballade sur le site dans les N° 15, 16 et 17 de la Seybouse



LA RUE SADI CARNOT(Suite)
de Gabriel Belmonte

     "La Rue Sadi Carnot" est un livre écrit sur son lit d'hopital par M. Gabriel Belmonte, pour ses amis Pieds-Noirs.
     Cette histoire de la "Rue Sadi Carnot" nous est offerte par Mme Eliane Belmonte née Donadieu. Nous la suivrons par épisodes sur "la Seybouse".
     Je mentionne que cette publication est sans but lucratif, qu'elle peut être reprise par les associations ou sites Pieds-Noirs à la condition impérative que les publications se fassent de façon absolument gratuite, sans même 1 euro symbolique, tel que le souhaitait M. Gabriel Belmonte.


Le jeu de boules de la Colonne

        Après la maison D'Arco, c'était le boulodrome avec sa clôture en traverses de chemin de fer, chevrons et planches taillées en pointe vers le haut. Suivait le café, attenant au jeu de boules où, à la fin des parties, les joueurs allaient boire l'anisette ou quelquefois embrasser le cul à " Fanny ".

        Un boulodrome n'est cependant qu'un boulodrome et, à part les cris des joueurs et le claquement des boules l'une contre l'autre dans les mains des joueurs, il n'y a pas grand chose à raconter. Mais voilà ; après le débarquement des Anglais et des Américains en AFN en 1942, la guerre qui durait depuis trois ans avait fait en sorte que l'on manquait de tout et entre autres, de bois de chauffage et de tout combustible. On faisait des queues " chaînes " (en pied-noir) interminables pour obtenir dix kilos de boulets d'anthracite.

        Les plans inclinés en bois qui servaient à faire monter le trottoir aux rares autos qui rentraient dans leur garage avaient, depuis longtemps, disparu, volés pour se chauffer et ce n'était pas toujours du bois de chauffage extra ! Par contre, la barrière du boulodrome, en bois dur, surtout les traverses de chemin de fer enfoncées d'un bon tiers de leur longueur dans le sol tous les cinq à six mètres, constituaient un appât irrésistible et ô combien convoitées par les gens en mal de chauffage !

        Un jour je vis que quelques planches avaient été arrachées, évidemment du côté opposé au bar d'où le patron avait le moins de chance d'apercevoir les voleurs ; puis ce fut au tour des chevrons transversaux. Il faut vous dire qu'à cette époque de bombardements aériens presque quotidiens, il faisait noir dans les rues comme dans le .... d'un nègre (tout racisme mis à part). C'était le black-out comme disaient les Anglais et le pauvre patron du boulodrome n'y voyait que du feu.

        Ce fut le tour des premières traverses de chemin de fer de disparaître et pourtant il eût fallu une grue pour les arracher du sol tellement elles étaient enfoncées profond et depuis longtemps de sorte que le bois ayant gonflé, la partie cachée était devenue plus grosse que la partie visible. Dans ces conditions, il fallait vraiment avoir besoin de se chauffer pour essayer d'en piquer une. Pourtant, tous les soirs ou presque, il en disparaissait une ou deux.

        Comme je passais tous les jours devant, je suivais la progression vers le bar. A cette époque, je n'habitais plus rue Sadi Carnot mais au Pont Blanc et nous avions un petit poêle Godin (pas de publicité pour nous chauffer.

        Un soir, il me vint l'idée de faire comme les autres et j'avise une traverse, la plus belle, je crois, de toutes celles qui restaient. Peut-être avait-elle découragé les amateurs par sa taille elle devait bien peser cinquante kilos. Comme pour me faire pardonner un peu de ce que j'allais entreprendre, je dois vous dire qu'avec toutes les bombes qui étaient déversées sur Bône chaque soir et la mort qui planait sur chacun de nous, prendre un bout de bois à quelqu'un, même si ce bout de bois pesait cinquante kilos, n'était pas plus considéré comme vol que manger très vite trois makroudes chez le marchand de la rue Mesmer et n'en payer que deux. Il y aura des lecteurs de ces lignes qui se sentiront visés et plus que vous pouvez l'imaginer et comme c'est bon de se rappeler ces souvenirs, pas vrai ? René, Mimi, Robert, Marcel, Guy et j'en passe.

        Me voilà donc un soir après le boulot secouant ma traverse de gauche à droite et d'avant en arrière pour agrandir le trou dans lequel elle était enfoncée à demi ou presque ; une demi-heure d'efforts m'avait à peine permis de la soulever un peu mais la grosseur de la base, gonflée par l'humidité et les années, comme je le dis plus avant, m'empêchaient de la retirer complètement.
        Peut-être dix minutes plus tard j'entends des pas furtifs, je me planque, couché à quatre ou cinq mètres de là ; c'était le patron du boulodrome qui avait dû entendre le raffut que je faisais et venait, un bâton en main, pour essayer de punir le larron :

        C'est tous les soirs la même chose gueulait-il à la ronde, ils me les piqueront toutes ! Si j'en pince un, je le tue !
        Le patron parti, je me remets à la tâche quand, tout à coup, un homme sort de l'ombre sans faire de bruit et me dit ceci :
        - Mon vieux, il faut qu'on partage ton bois car je n'arrive pas, moi, à enlever le mien, je suis blessé de guerre, il faut m'aider !
        - Comment, Monsieur, que je lui réponds, comment voulez-vous qu'on partage ?
        - On va chez moi scier la traverse en deux et on fait "Mitche - mitche1" .
        - Ma mère doit se faire un mouron d'encre, j'ai déjà au moins une heure de retard. Où il est votre piquet ?
        - Là, pas loin du vôtre.
        - Bon, je vais vous aider à le sortir et on en reste là, d'accord ?
        - Le pauvre gars devait avoir vingt ou vingt-cinq ans et revenait du front où il avait reçu une blessure.
        - Si vous voulez, me répond-il.
        Je fonce comme une brute sur sa traverse qui était plus petite que la mienne et, avec l'énergie du désespoir, je "me" la remue tant et si bien qu'en deux minutes je la sors de son trou.
        - Voilà, que je lui dis, sauvez-vous vite!
        - Merci Monsieur, et il part avec son bois sur l'épaule.

        Vite ! à la mienne ! La colère m'étant montée, quatre à cinq minutes suffirent à la dégager mais, lorsque je m'aperçus du poids qu'elle faisait, je me dis : "Gaby ti es cinglé !". Deux bons kilomètres me séparaient du Pont Blanc C'était plus le moment de se dégonfler ! Aussi , cent mètres sur l'épaule gauche, cent mètres sur l'épaule droite, l'oreille aux aguets pour s'assurer qu'aucun flic ne se profilait à l'horizon, j'arrivais chez moi trempé de sueur mais combien heureux de pouvoir enfin jeter par terre ces maudits cinquante kilos de bois qui ont dû nous chauffer pendant au moins six jours sans compter le réchauffement que nous procura le débitage à la scie et à la hache de ce gros morceau de bois qui, comme vous le savez, était du chêne. Je n'eus plus le courage de recommencer. D'autres que moi s'en chargèrent ; ils n'habitaient peut-être pas aussi loin que moi du jeu de boules. Toujours est-il que la barrière disparut presque complètement avant la fin de la guerre.

        (1) Fifty, fifty ou moitié, moitié.

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A SUIVRE


Une histoire de nombril
Par A. Sébastiani
Envoyé par M. Gabriel Chaudet
Paru sur la Revue "Trait d'Union" N°39

        Il fut un temps où mes parents recevaient souvent des invités. Dès la fin du repas, mon père ne ratait pas l'occasion de placer sa sempiternelle histoire : "c'était en 17, dans l'Argonne, dans les tranchées, nous avions de la boue jusqu'au nombril !..." S'interrompant soudain et fusillant du regard ses deux adolescents de fils, il leur lançait : "Foutez-moi le camp tous les deux, allez rire à la cuisine !". Puis se tournant vers ma mère, il lui disait : "toi aussi, tu peux les suivre !". Nous n'étions pas vraiment charitables et son anecdote ne dépassait pas, pour nous, le cap du nombril !
        Au moment où je vais placer la mienne, ô lecteur, si d'aventure tu l'as déjà entendue, n'hésite pas de me renvoyer à l'office, j'en ai l'habitude
        Or donc,... "c'était à Tebourba, en 1939" !
        Des autobus venus d'Alger, déversent dans une oliveraie de la banlieue de Tunis tout un ramassis de paysans kabyles fraîchement mobilisés. Le 19ème Régiment de Tirailleurs Algériens vient de faire son entrée dans l'Histoire. Nous ne sommes pas une unité de parade, mais une compagnie de type mixte, spécialement prévue pour les combats en montagne, et, à ce titre, dotée de 14 mulets et d'une camionnette.
        Nous avions reçu depuis longtemps les pièces matricules de nos brêles et leurs noms nous étaient déjà familiers : Zito ! Caïd ! Lola ! Kaboul ! Nina ! Kiki ! Messaoud ! Afrit, Négro ! Bijou ! Lisa ! Bahloul ! Djinn ! Cadet ! ... Ils arrivèrent un beau matin, soulevant tout à la fois la poussière ocre du cantonnement et... l'admiration de nos braves fellahs, tous disposés à jouer les palefreniers. Par la grâce du capitaine, le Caporal Bénazet, râleur impénitent, fut, incontinent, promu Caporal d'échelon et exilé tout en haut du cantonnement. La camionnette de réquisition, roues arrières en V renversé, fit par contre, une entrée plus discrète. Epoumonée par tant d'allées et venues dans les douars, elle rendit l'âme en vue du camp. Tirée par deux mulets, elle accomplit honteusement les derniers mètres. On la remisa sous un gros olivier, on la bâcha avec d'infinies précautions, pendant que le Chef-comptable dressait ? en forme de compte-rendu ? son acte de décès. Le lendemain, au rapport, le mal était réparé... "pour la Compagnie ! Garde à vous ! Punition ! Huit jours de "tombeau" au tirailleur Ferradj Taieb ! Motif : a détérioré la camionnette Citroën B14 qui lui était confiée ! ... Repos !!! "
        Après avoir fourbi nos armes sur la ligne Mareth, nous sommes prêts à "faire mouvement"... la Patrie en danger a besoin de tous ses enfants. Deux magnifiques courriers d'Extrême-Orient, le Compiègne et le Colombie, nous attendent sur les quais de Bône. Aucun dispositif n'étant prévu, nos brêles resteront à terre !
        Les hordes d'Attila, les légions de César, les lanciers d'Edouard VII, les mameluks de Poitiers, les prussiens de Bismarck, les teutons de Guillaume Il, que sais-je encore ! avec leurs sandales, spartiates, cothurnes, babouches ou bottes, ont pu fouler le sol de France, mais, comment imaginer que nous, sans notre camionnette, sans nos quatorze mulets, puissions interdire aux Panzers d'Adolf de s'essuyer les chenilles sur la carpette hexagonale !
        La suite, je vous la livre : nous allions grossir la cohorte des "Cocus de l'Histoire"... J'étais promu P.D.G.? vacher dans une ferme de Basse - Bavière... non pas Président Directeur Général, mais P. (comme Prisonnier), D. (de), G. (Guerre)... et là, j'avais de la m... (appelez cela de la boue) plus haut que le nombril.
        Ainsi, de génération en génération, se perpétue le flambeau du nombril !!

COMMUNIQUE
De M. Fred ARTZ
Président de l'UNFAN
LE JOURNAL PIEDS-NOIRS MAGAZINE
EST DE RETOUR, il est en Kiosque

Le Journal Pieds-Noirs Magazine N° 115 est sorti dans les Kiosques et par abonnements.
Ce périodique, qui est le seul journal entièrement consacré aux Rapatriés.
PIEDS-NOIRS, si vous voulez voir aboutir nos préoccupations qui perdurent depuis plus de 40 ans, il faut nous prendre en mains.
Et la seule façon de le faire, c'est d'avoir nos propres médias. Aujourd'hui la relance de ce journal est un début, demain ce pourrait être la radio.
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Fred ARTZ.

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Mosaïques
par Mme Doris NATALI-BRAVIN
Envoyé par M. Gabriel Chaudet

Paru sur la Revue "Trait d'Union" N°48

Mosaïque de la pêche. Mosaïque des amours et des vendanges.
Hippone.

Mon enfance a rêvé de poissons fabuleux,
Des poissons rencontrés dans l'or des ruines blondes
Des poissons échappés d'un flot miraculeux
Compagnons éblouis des purs matins du monde.

J'ai marché sur leurs corps lumineux, en un temps,
De gloire et de soleil où, dans la paix romaine,
Ressuscitaient les Dieux païens de nos vingt ans,
Et la Vénus voilée au bord de la fontaine.

Le feu des géraniums dévorait le chemin,
Mes poissons irisés dormaient dans la poussière,
Mais je savais pouvoir les frôler de la main,
Comme on flatte en passant des bêtes familières.

Mon regard se perdait au fond des siècles morts,
Et mon cœur bondissait sur le char d'Amphitrite,
Dans les couleurs de joie où s'annonçait le port,
Là-bas près de ma Ville à jamais interdite.

Ma Ville ! au ciel lointain des poissons radieux,
Ma Ville des Amours ! Ma Ville des Vendanges,
Mosaïque mouillée aux sources de nos yeux,
Paradis unissant sous le marbre des Anges,
La Terre d'Augustin et la "Cité de Dieu".


Création d'un chaîne de télévision à l'usage des
Français d'Algérie, sur la région Parisienne.

La « T.S.F »

TSF est une chaîne de télévision (Télévision Sans Frontière) comme son sigle ne l'indique pas, c'est vrai ! :-).
Le canal 35 est le canal hertzien (antenne du toit, accès gratuit) pour la capter.
Pour le moment elle n'émet que sur Paris et sa région mais nous réfléchissons aux moyens de toucher nos nombreux compatriotes et amis des provinces et même au delà .

NB : Pour lyon et sa région, vous avez la chance d'avoir une radio Pieds-Noirs. Connaissez-vous M. Albanez de "Radio Pluriel" ? Son émission a lieu en direct le dimanche de 10h00 à 12h00 sur 91.5 FM
Très cordialement,
Martine Torregrossa.


LES   NOUVELLES   D'ANTAN
LA SEYBOUSE
JOURNAL DE BÔNE
Jeudi 2 Février 1860 - N° 753
Envoyé par Pierre LATKOWSKI

EXTRAITS du Journal
Par Dagand

CHRONIQUE LOCALE.

        - Il parait à peu près certain que M. le général Périgot quitte la subdivision de Bône pour passer à celle de Tlemcen.
        Quel que soit notre nouveau commandant supérieur, nous sommes convaincu que la population bônoise suivra de ses regrets et de son affection M. le général Périgot.
        Depuis six ans qu'il administre la subdivision qui n'a pas admiré sa droiture d'esprit et sa modération, sa bienveillance pour tous et sa haute prudence envers tous ?
        M. de Mézange, que l'on désigne comme son successeur, est connu de plusieurs de nous comme un homme intelligent et lettré, digne à tous égards du poste qu'on lui destine. Qu'il continue son devancier et il petit être assuré de nos sympathies.

        - Par décision ministérielle du 15 janvier dernier, M. Gremilly, capitaine de la santé à Stora, a été promu à la première classe, de son grade.

        - Un crime affreux a été commis dans notre ville, le 30 janvier, et pour les causes les plus futiles.
        Un Sicilien avait commandé à un de ses compatriotes, exerçant la profession de savetier, un raccommodage de souliers. La somme de 1 fr. 25 c. réclamée pour prix de l'ouvrage parut exorbitante au propriétaire de la chaussure, qui refusa de la payer; enfin, après une longue discussion, les deux adversaires transigèrent, et il fut convenu que la somme de 1 fr. 25 c. serait payée en consommation chez le marchand de vin. Là, une nouvelle querelle s'éleva à propos du refus de trinquer fait par le Vendeur au débiteur. Le savetier partit en disant : " Tu me le paieras. "
        Hélas! ce ne devait être que trop tôt et d'une manière trop cruelle qu'il devait tenir sa parole. Le soir même il aborda son compatriote sous les arcades de la place d'Armes et lui porta, dans le côté et dans le ventre, deux coups d'un long couteau à deux tranchants. La victime se sentant frapper saisit le poignard, et au moment où l'assassin se retournait pour fuir, il lui fit dans le dos une profonde blessure et laissa le couteau dans la plaie.
        Les deux blessés furent transportés à l'hôpital, où bientôt arrivèrent M. le procureur impérial et son substitut, ainsi que M. le juge d'instruction. Par leurs soins, et malgré les dénégations des deux Siciliens, la vérité fut bientôt connue, du moins c'est ainsi que nos magistrats ont cru l'entrevoir. L'état des deux blessés est fort grave, et on désespère des jours de la première victime.
        On ne comprend pas un pareil crime pour une semblable cause; et cependant nul ne s'étonne quand les couteaux sont mis en jeu entre adversaires italiens. C'est dans leurs mœurs , dit?on?
        Quelles tuteurs!
        Ch. Chapuis.

Faits divers.

        L'Algérie nouvelle vient de recevoir un avertissement ainsi motivé :
        Nous, préfet du département d'Alger,
        Vu l'article publié dans le numéro du 18 janvier courant de l'Algérie nouvelle, lequel affirme que " l'on frappe de pénalité les Arabes qui veulent s'établir en territoire civil ".
        Considérant que cette assertion, essentiellement fausse, n'a d'autre but que d'égarer l'opinion et de représenter le gouvernement comme hostile au développement de la colonisation et à la fusion des intérêts ;
        Vu les autres passages du même article qui commentent le décret du 31 décembre 1859 ;
        Considérant que cet article nie la portée des progrès accomplis et consacrés par ce décret, et qu'en demandant la suppression radicale de la justice musulmane ; si intimement liée aux croyances religieuses du pays, il est de nature à jeter l'inquiétude et l'agitation parmi les populations indigènes.
        Arrêtons
        Art. 1. - Un premier avertissement est donné au journal l'Algérie nouvelle dans la personne du sieur Arthur de Fonvielle, signataire de l'article et gérant du journal.
        Art. 2. - M. le commissaire central de police est chargé de l'exécution du présent arrêté.
        Alger, le 18 janvier 1860. Le préfet,
        Signé LEVERT.
        

Un décret impérial du 11 janvier dispose :

        Art. 1er. - Sont exécutoires en Algérie, sous la réserve mentionnée dans l'article suivant, les dispositions des art. 19, 20, 21 , 22, 23 et 24 de la loi du 11 juin 1859, sur la perception des droits de timbre et d'enregistrement.
        Art. 2. - Aux termes de l'art. 2 de l'ordonnance du 15 octobre 1841, il ne sera perçu en Algérie que la moitié des droits, soit fixes, soit proportionnels (décime non compris) établis par l'art. 22 de la loi du 11 juin 1859.
        - Il est question d'apporter des modifications dans l'uniforme de notre armée. Ce sera dorénavant à juste titre que l'on désignera, à l'étranger, nos braves légions par le sobriquet de pantalons rouges ; car il est décidé, en principe, que l'armée française tout entière, fantassins et cavaliers, sera revêtue avec les inexpressibles couleurs garance. Conséquemment MM. les hussards se verront dépouillés de la prérogative du plus gracieux costume militaire. La pelisse, considérée comme un embarras en campagne, est supprimée.
        Chaque brigade de hussards aura, avec le pantalon rouge, une veste de couleur différente. Les numéros impairs porteront le tressage jaune ou or. On prétend, mais en cela rien de certain, qu'il sera créé, en outre, un régiment de génie à cheval, et qu'il n'y aura plus de régiments de cuirassiers. Quant à l'infanterie, elle adoptera l'habit veste des chasseurs, avec le pantalon large serré dans la guêtre. DAGAND.
        
CAISSE D'EPARGNE DE BÔNE

        Le mouvement mensuel a donné les résultats suivants : versements reçus pendant le mois de janvier 1860 de seize déposants, dont quatre nouveaux. - 1.442 fr.
        Remboursements effectués pendant le même mois . . ... . . . . . . . 1.078,15
        Dimanche prochain, 5 du courant, les opérations seront présidées par M. Abadie, administrateur du service.
        Par décision du conseil d'administration en date du 24 janvier 1860, le taux de l'intérêt à servir aux déposants a été maintenu à 3 3/4 %.
        Bône, le 1er février 1860.
        Le caissier, J. CARLE.
        
Extrait des minutes du greffe du tribunal de Bône
        (Algérie).

        D'un jugement rendu le treize janvier mil huit cent soixante par le tribunal de première instance séant à Bône, jugeant en matière correctionnelle, à la requête du ministère public,
        Contre Laurent Bugini, âgé de 53 ans, épicier, demeurant à Bône, né à Malte,
        A été extrait ce qui suit
        Le tribunal,
        Déclare Laurent Bugini coupable, mais avec circonstances atténuantes, des délits de falsification de denrée alimentaire destinée à être vendue et de vente et mise en vente de cette même denrée qu'il savait être falsifiée;
        Et, par application des articles 1er, N° 1 et 2, 6, 7 de la loi du 27 mars 1851, 423 et 463 du code pénal, le condamne à la peine de quinze jours d'emprisonnement , seize francs d'amende et aux frais;
        Ordonne, en outre, l'affiche du présent jugement en dix exemplaires qui seront apposés à Bône, et dont un notamment à la porte du magasin du condamné, et l'insertion dudit jugement par extrait dans le journal la Seybouse qui parait à Bône; le tout aux frais du condamne.
        Pour extrait conforme délivré à M. le procureur impérial, à Bône :
        Vu au parquet : Pour le greffer,
        Le Procureur impérial, E. BRISSET.
        A. LETOURNEUX. Commis-greffier.

Pour consulter, le N° 753 de la Seybouse du 2 Février 1860
CLIQUER ICI


Dans la Série "LES EGLISES DE BÔNE"
Le Pensionnat de la Doctrine Chrétienne De l'Enfant Jésus de Bône
Parue dans l'Algérie Catholique, N° 11, novembre 1937
(Envoyé par M. Roger Sabaton)
Photos Robledo
L'entrée du Pensionnat des Sœurs de la Doctrine Chrétienne de Bône.

       En octobre 1842, Mère Pauline de Faillonnet, Supérieure Générale de la Doctrine Chrétienne, de Nancy, répondant aux nouvelles sollicitations de Monseigneur Dupuch,. évêque d'Alger, envoyait à Bône, treize sœurs de son Institut.
       " Qu'elles se hâtent de venir nous rejoindre, avait écrit de Toulon, à la Supérieure Générale, le vénérable prélat. Dans quelques jours, je partirai pour Bône avec ma chère et incomparable relique. Vous voyez, Madame et très révérée Mère, que l'occasion est belle, trop belle pour être manquée! Beaucoup d'évêques vont se joindre à nous; mais, ne vous inquiétez pas, il y aura place pour vos enfants, qui sont aussi les miennes... qu'elles viennent au plus vite. "
       Ce fut donc sous le double et éminent patronage du grand et saint Evêque d'Hippone et de son successeur, le premier Evêque d'Alger, que les Sœurs débarquèrent à Bône le 28 octobre.
       Processionnellement, on conduisit à leur nouvelle demeure les religieuses de la Doctrine de France. Monseigneur parla encore, comme il savait le faire, avec une chaleur enlevante et communicative ; puis il bénit l'humble maison destinée à devenir le foyer de tant de bonnes oeuvres. Les Etablissements de Bône étaient fondés. (D'après les " Annales de l'Institut ").

       Malades, enfants, orphelines furent immédiatement confiés aux Sœurs. " L'Hospice se dispose, écrivait le 31 octobre, Sœur Louise Leclerc à Sa Supérieure Générale ; mais nous n'entreprendrons cette oeuvre que lorsque nous serons en état de recevoir les malades. On commencera avec dix lits. Tout ce qu'il y a de bien ici se cotise pour cette bonne oeuvre ; on a trois mille francs pour l'ameublement; le gouvernement donnera un franc cinquante par jour pour chaque malade, etc... " et encore : " Envoyez-nous une sœur bien formée à la direction d'une salle d'asile, etc... "
       L'hôpital civil où, sous une Direction toujours bienveillante, se dévouent allègrement bon nombre de religieuses à un imposant effectif de malades.
       Le groupe scolaire de la place Alexis Lambert et de la rue Bugeaud d'où sont sorties plusieurs générations remarquables de femmes chrétiennes et où continuent l'instruction et l'éducation de centaines d'enfants et de jeunes filles.
       Faut-il rappeler ici quelques noms de Supérieures et de maîtresses de classes, pour ne parler que de celles; qui, ne sont plus susceptibles de faire tressaillir encore les cœurs reconnaissants des " Anciennes " et des " Anciens " ?.. Mère Céline, Mère: Saint-Jean, Mère Olympiade; Sœur Augusta, Sœur Marcelline, Sœur Marcienne.
       Soulignons simplement les noms de ces deux dernières qui ont, comme, caractère commun, de s'être dévouées et avec quel bonheur, pendant plus d'un demi-siècle dans la chère ville de Bône.
       Sœur Marcelline, éducatrice parfaite, d'une culture remarquable, universelle en ses talents particulièrement apte à la formation des grandes jeunes filles et entourée de respect, de confiance et d'affection par cette brillante, jeunesse !
       Sœur Marcienne, quasi, légendaire, athlète de corps et d'âme, régnant sans conteste sur son jeune, peuple de l'Ecole maternelle, aimée et obéie toujours et prodiguant sa, maternelle tendresse, son intelligence, sa facilité d'adaptation à ces bambins qui, plus tard, devenus hommes, se feront un bonheur de confier leurs fils et petits-fils à leur toujours bonne Sœur Marcienne!
       " L'unique bonheur, en ce monde et de faire son devoir en aimant Dieu " affirme, une de nos femmes de lettres contemporaines. Ce bonheur ne fut-il pas le partage de tant de, vaillantes ouvrières ? Et n'est-ce pas encore à elles que s'applique cette parole du Seigneur dans nos Saints Livres : " Ceux qui me feront connaître brilleront dans le ciel comme les étoiles du firmament " ?


Un Ordinaire pas ordinaire
Histoires et traditions de la " légère "
Par le Capitaine (H.) Francis JOSSE

Les beignets arabes

          Les beignets arabes : Le Président des Sous-Officiers était originaire " de là bas ". Il avait gardé le souvenir des beignets arabes, friandise pas chère et raffinée. Chaque année, le Régiment faisait l'opération " Portes Ouvertes ", grande fête.

          Ce cher ami me questionna un jour : pourrait-on lui permettre de préparer à l'avance la pâte à beignets arabes du stand " Pieds-Noirs " dans les cuisines ? Cette spécialité ne figurant pas au répertoire des menus " classiques ", je lui fis remarquer qu'à la condition de me communiquer la liste des ingrédients, je pourrais bien mettre le batteur-mélangeur à sa disposition, cela ne me posait pas de problème. J'étais plus nuancé en ce qui concerne le personnel de servitude. Il devrait se débrouiller sans moi.

          Le temps passant, je rappelai au Président que j'attendais toujours la liste des denrées et les proportions. Je lui suggérai aussi de faire un essai limité. Par petits bouts, entre deux anisettes, j'obtins (presque) satisfaction. Il viendrait ! Bessif ! Ou Allah !

          Le temps passa. J'avais d'autres chats à fouetter, j'étais sollicité de toutes parts pour les buvettes, les stands, les restaurants. J'en oubliai les beignets arabes, le Président et le stand " Pieds-Noirs ". Les Portes Ouvertes, c'était dans trois jours !

          La veille de cette grande fête, un jeune Sous-Officier se présenta aux cuisines. Il était chargé du stand des pâtisseries orientales et venait aux consignes. Le P.S.O. était introuvable ! La guitoune était prête. Toujours pas de recette des beignets !

          Je rameutai mon personnel, chacun donnant son avis, GUILLAUME aux manettes du pétrin. On y mit tout ce que l'on pouvait trouver, farine, beurre, œufs, lait, colorant, vanille, fleur d'anis, levure, sucre, sel, miel, compote, salade de fruits, etc.

          Ce mélange infernal fut relevé d'une touche de cannelle, de rhum blanc et d'harissa pour le côté " exotique ". Chaud !

          Placée dans la chambre froide du semi-remorque frigorifique, la pâte fut mise " à lever ", à température négative.

          Les morceaux de pâte ne purent jamais être travaillés au rouleau. Coupés, ils se recollaient entre eux. Etalés, ils reprenaient leur forme aussitôt, comme des élastiques malins. Et " ça " gonflait, " ça " sautait à la poêle comme des pop-corn.

          Jetés dans un bain de friture, largement sucrés, présentés dans un cornet de papier sulfurisé, dorés et fumants, les beignets arabes eurent un franc succès auprès de la clientèle allemande. Le Président des Sous-Officiers était fier de nous. Le stand " Pieds-Noirs " fit des affaires en or. Comme le Totto-Lotto, ce n'était pas cher et ça rapportait gros ! Ya Garbi ! Je te le jure !

          La matière première ne risquait pas de manquer. Deux jours après " ça " montait toujours dans le camion frigo !
        

Capitaine (H.) Francis JOSSE

La Médecine
face aux Epidémies en Algérie

Lorsque nos recherches généalogiques abordent leurs racines pieds-noirs, il est impossible de ne pas tomber, un jour ou l'autre sur des ancêtres, emportés à la fleur de l'age, par une affection mal étiquetée mais laissant planer, devant le nombre important de sujets touchés, le spectre des épidémies.
Cette situation a été le quotidien de l'Algérie de la conquête jusqu'à l'aube du XXème siècle. Plus sûrement que les accidents journaliers, que les exactions des soulèvements des tribus autochtones ou que les usures des corps soumis au travail harassant, les épidémies ont décimé les populations de l'Algérie. Ces pertes considérables firent même vaciller jusqu'au devenir de la colonie.

Les mots de nos Aïeux

Ce ne sont pas toujours les actes d'état civil qui nous renseignent le mieux sur les causes d'un décès brutal. Il est des mots très utilisés qui nous laissent souvent dans le vague. Sur les 420 termes médicaux recensés par la Société Royale de Médecine prés de 128 commençaient par le mot " fièvre " Aussi, il nous faut faire l'effort d'interpréter les mots de nos aïeux pour tenter de définir les affections qui les ont touchés..

Les fièvres qui tuent, représentent essentiellement le paludisme qui fut la pathologie la plus fréquente et donc la plus morbide d'Algérie. On lui donne aussi le nom de malaria. (de l'italien mala aria - air malsain) C'est une maladie endémique, qui est transmise par le moustique et se répand régulièrement avec des cas toute l'année et des poussées plus aiguës pendant les périodes estivales. Les individus sont infectés séparément par les moustiques et ne peuvent se contaminer entre eux, ce qui permet d'éliminer le paludisme comme une cause brutale pouvant emporter une famille entière en quelques jours, mais plus sûrement comme le vecteur responsable de la désolation qui vide de toute vie, un village ou une région comme la Mitidja.

La dysenterie qui détruit les organismes en quelques jours et contamine de proche en proche représente le plus souvent le choléra. La maladie évolue par poussées épidémiques où la contagiosité est très grande et la contamination entre individu est immédiate.
L'affection peut tuer toute une famille en peu de temps. C'est une affection épidémique qui accompagne le développement des concentrations humaines. L'homme est le seul réservoir du vibrion cholérique ce qui explique qu'il porte le mal partout où il se déplace et donc favorise l'extension de la maladie à la vitesse de ses moyens de déplacement.

La pneumonie qui emporte rapidement son malade doit être diversement interprétée. La grande affection épidémique qui peut tuer à travers un tableau pneumonique reste la grippe.
Toutes les épidémies de grippe ne sont pas mortelles mais celle de 1918, en est restée la référence. Sa contagiosité est la même que celle du choléra et la contamination est inter-humaine.
La maladie se passe de l'un à l'autre, comme toutes les grippes.

Quelques chiffres ….

Lorsque Alger est prise en juin 1830, les conditions de l'hygiène publique locale liées à l'administration turque de la ville ont fait le lit à des affections redoutables telles le paludisme, la syphilis, la tuberculose, la variole, le typhus, la typhoïde, le choléra, la rage, le trachome, auxquelles viennent régulièrement s'ajouter des flambées de peste commune à tous les ports de la Méditerranée.

C'est dans cet enfer hostile que débarqueront les militaires français et les premières vagues d'immigrants. Mais c'est le choléra par ses différentes épidémies qui les meurtrira le plus en atteignant autant les corps que les esprits.

1) Le Choléra

Le choléra déclenchera sa première épidémie en septembre 1834, à l'hôpital militaire d'Oran, par l'apport d'immigrants depuis Carthagène et Gibraltar à Mers-El-Kébir, pour ensuite s'étendre à la ville en tuant 467 civils, 500 militaires dont 26 officiers. Ensuite seront touchés Mostaganem et Mascara (1457 victimes) pour atteindre Médéa et Miliana.
L'année suivante, en 1835, Alger est atteint par une épidémie importée de Marseille et Toulon par les vaisseaux Le Triton et La Chimère. La contamination va atteindre toute la ville à partir du pénitencier de Bab-el-Oued, l'hôpital du Dey, la caserne de la Salpetrière.
Dans la ville c'est le quartier israélite qui est le plus touché, jusqu'à 100 morts par jour. Au total il y eut 1220 décès civils, 639 militaires dont 12 médecins. Puis cette épidémie, véhiculée par les troupes et les immigrants, va toucher Blida avec " une mortalité effrayante " et atteindre Bône, en octobre 1835, par voie maritime, faisant 381 morts dont 204 indigènes. Sur toute l'année 1835 le choléra fera 12 000 morts à Alger et 14 000 à Constantine, soit l'équivalent de la disparition de deux villes entières comme Mascara et Mostaganem.
En 1837, il fait sa réapparition à Bône. En effet, le 12ème de ligne embarque à Marseille avec déjà 25 morts avant le départ. Il atteint Bône en y apportant l'épidémie, contamine le corps expéditionnaire de Constantine puis la ville qui est prise le 13 octobre.
En octobre 1839, le général Changarnier vient relever les effectifs du poste de Miliana. Il y découvre 800 soldats morts sur les 1100, et sur les 300 restants, seuls 50 sont en mesure de tenir les armes. Ce qui fera dire au Général Duvivier, en 1841, " L'infecte Mitidja est un foyer de maladies et de mort " et les chiffres sont là pour mesurer la désolation, dans le Sahel d'Alger, entre 1831 et 1847, sur un total de 1522 enfants, 705 moururent, presque un sur deux.
En septembre 1846, une nouvelle épidémie se développe en suivant la voie de 1835. C'est le bateau Le Pharamond, de Marseille, qui apporte le 4 du mois, la maladie à Alger. Elle atteint le pénitencier du Fort Bab-Azoun, puis l'hôpital du Dey et enfin la ville avec 505 morts militaires et 202 civils. En octobre 1846, c'est Oran qui est touché avec 209 morts un même jour pour atteindre le total 2001 décès pendant l'infection.
L'épidémie partant d'Alger, avec le 12ème de ligne, va atteindre Miliana, puis Orléansville et Cherchell puis sous l'influence des déplacements de bataillons ou d'éléments de corps d'armée la contagion va revenir à Alger avec le 16ème bataillon, puis atteindre Aumale, le siège de Zaatcha et la ville de Bou-Saada.
Les épidémies se succèderont ainsi, toujours aussi dévastatrices, en 1849 les villages de Gastonville et Robertville sont vidés de tous leurs habitants. On y réinstalla 600 familles, construisit 112 maisons mais le choléra et les tremblements de terre détruisirent toutes les espérances. De la population entière il ne restait que 3 familles en 1854. L'épidémie fera sur cette période à Philippeville et dans les villages environnants, 1821 morts sur une population de 6200 habitants.
L'histoire a aussi retenu les épidémies de 1884, 1884-85, 1893 dans le Constantinois, 15000 cas dont 6000 décès. La dernière épidémie fut celle de 1912 autour de Tlemcen.

2) Le Paludisme

Le paludisme sera un grand fossoyeur de l'Algérie. Son développement est lié aux conditions marécageuses de toute la mitidja et aux moustiques qu'elle abrite. Nous mesurerons son impact à travers trois villes, caractéristiques de son histoire, cependant si le paludisme a fait de nombreux morts en Algérie, il faut savoir que sur le plan mondial, c'est en Algérie que le paludisme trouvera ses maîtres et sera maté par les médecins militaires.
A la fin de 1830, le général Clauzel avait décidé la construction, au sud-est de Birkadem, d'une " ferme expérimentale " devant servir aux futurs colons de la plaine de la Mitidja. Il choisit l'haouch Hassan Pacha, au bas des pentes du Sahel, à dix kilomètres des marais des Ouled Mendil et cette ferme modèle inaugura ainsi la longue liste des victimes que devait faire la Mitidja avant de devenir saine et prospère.
Les postes de la Maison Carrée et de la Ferme Modèle sont tellement malsains que, dans l'espace d'un mois, le 30e de ligne se trouve presque réduit à rien (Berthezène à Soult, 1er juillet 1831) et début août, " L'état sanitaire de l'armée empire tous les jours et devient véritablement effrayant; il n'y a pas de jour où il n'entre 100 et jusqu'à 150 hommes à l'hôpital ". En quelques semaines, presque toute l'armée se trouva impaludée, jusqu'à 18.000 hommes en 1830 et plus de 10.000 en 1831.
A l'origine, Boufarik n'était même pas un village. Situé sur une zone surélevée, mal émergée du marais qui l'entoure, un grand marché s'y tenait tous les lundis, on y trouvait un vieux puits, une koubba d'un saint musulman, et un groupe d'arbres servant de gibet à la police turque. Tel était la zone qui allait devenir la future ville de Boufarik.
En 1836, on y compte 150 habitants presque tous des hommes. La population passe à 500 habitants en 1838 mais déjà limitée par l'action des fièvres. En effet le colonel du 11ème ne peut plus rassembler son régiment au camp d'Erlon, il ne se présente que le fourrier, un caporal et un tambour. Le soulèvement d'Abd-El-Kader en 1839 avec les belliqueux Hadjoutes viennent s'attaquer aux malheureux colons, égrotants, déguenillés, mal nourris, couchant sur des grabats dans des huttes, continuant de travailler, le fusil en bandoulière.
Une fois le soulèvement jugulé, il ne reste plus que 142 familles, la maladie a tué un habitant sur trois et l'armée envisage évacuer cette première colonisation anéantie, " Le 30 mars 1842, le gouverneur général Bugeaud, passant à Boufarik, fit former le cercle aux colons atterrés, et leur tint ce langage : " Si j'ai un conseil à vous donner, eh bien ! mes braves, c'est celui de faire vos paquets et de filer sur Alger ". Les gens d'Alger reconnaissaient de loin les survivants à leur aspect pitoyable: " II a une tête de Boufarik " disaient-ils.
Au début de 1833, la ville de Bône, cernée par les marais de la Boudjima, l'embouchure marécageuse de la Seybouse, a été enlevée, abandonnée, puis reprise, mais, avant de l'évacuer définitivement, les troupes du bey de Constantine l'ont complètement dévastée. Les Français se sont installés dans des maisons croulantes, aux terrasses crevées, les rues ne sont que des cloaques jonchés d'immondices. Sur l'effectif de 5.500 hommes de la garnison bônoise, 4.000 ont été admis, pour des périodes plus ou moins longues, à l'hôpital militaire. Du 15 juin au 15 août on enregistre 300 décès soit plus d'un homme sur trois.
C'est dans cette situation catastrophique qu'en janvier 1834, le nouveau médecin major François-Clément Maillot, prend la direction de l'hôpital militaire. Son premier constat est alarmant. En d'autres points du territoire, la situation, pour moins grave qu'elle fût, ne laissait pas d'être extrêmement préoccupante. Dans tous les corps de troupe, les " fiévreux" étaient nombreux et souvent la fièvre prenait un caractère pernicieux un fiévreux sur seize en mourait.
Le major Maillot s'est déjà familiarisé avec les " fiévreux ". Il vient, en effet de passer plusieurs mois à l'hôpital militaire d'Ajaccio (1831) et plus d'une année à celui d'Alger (1832-1833). Aussitôt il recherche la nature des maladies frappant la garnison bônoise et relève l'analogie existant entre ces affections et celles qu'il vient d'observer en Corse et à Alger.
Maillot institue alors un traitement des fièvres sur des bases complètement nouvelles. Il va utiliser la découverte de Pierre Pelletier et Joseph Caventou, deux chercheurs français qui ont isolé, en 1820, la quinine de l'écorce du quinquina. Maillot va en codifier l'usage et obtenir des résultats immédiats. En 1835, la mortalité tombe à 3,7 % contre 11% en 1832 et 23 % en 1833. La ville de Bône et son hôpital militaire sous l'action du médecin major François-Clément Maillot viennent de donner un coup d'arrêt à la mortalité liée au paludisme. La nouvelle va traverser toute l'Algérie et progressivement soulager les troupes comme les colons.
Le devenir du paludisme en Algérie va être directement lié à l'action des hommes.
Sous l'action du Dr Maillot, les autorités vont répandre l'usage de la quinine dans tous les corps d'armée. Dés lors la conquête de l'Algérie devient possible et la colonisation peut être envisagée avec succès. A distance, en 1914 pendant la grande guerre en Macédoine, les militaires français seront protégés du paludisme par les fameux comprimés de quinine, nés en quelques sortes dans les salles de l'hôpital de Bône.
Ensuite seront engagées les longues périodes de drainages des zones marécageuses de l'Algérie. La ville de Boufarik fera une démonstration de son travail en plantant prés de 3820 arbres qui vont assécher les zones humides par leurs racines. Aussi lorsque beaucoup plus tard, les visiteurs viendront s'émerveiller dans cette ville, à aucun moment ils n'auront notion des sacrifices accomplis par les populations agricoles qui y ont laissée leur vie.
Puis, comme si le destin n'avait pas fini son oeuvre, en 1878 la ville de Constantine reçoit un nouveau médecin militaire, Alphonse Laveran qui va s'intéresser très rapidement au paludisme. Etudiant le sang de malades impaludés il va réussir à isoler l'hématozoaire, agent responsable du paludisme et en recevra la reconnaissance mondiale avec le prix Nobel en 1907.

En synthèse….

Si l'on doit retenir quelques notions principales de ce qu'aura été l'histoire de l'Algérie face aux épidémies, il est essentiel de garder en mémoire, que de 1830 à 1850, on compte plus de décès que de naissances, que l'on meurt soit de fièvre avec le paludisme soit de dysenterie par le choléra. Que ces morts innombrables n'ont épargné personne tant les civils que les militaires ou les indigènes, et autant les adultes que les enfants. Que dix ans après sa conquête, la France était tentée d'abandonner définitivement toute poursuite du projet de colonisation de l'Algérie. Que le monde de la santé doit une fière chandelle aux médecins militaires français qui ont mis un terme, sur le sol algérien, aux exactions du paludisme.
En conclusion je souhaiterai livrer cette simple réflexion. Aujourd'hui, plongé dans un monde de voyages et de plaisirs de la découverte, si vous désirez visiter une ville indienne ou faire un trek dans certaines zones d'Amérique latine vous aurez à vous prémunir de tous risque de paludisme, si vous aviez à visiter l'Algérie vous n'auriez aucun risque de ce type.
Ce constat est pour moi un des traits les plus pérennes de l'oeuvre française en Algérie.

Dr Maurice CAMACHO

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
o " La médecine française en Algérie (1830-1962) " Pr. J. Ph. Neidhardt - Algérianiste n°93
o " Les Epidémies en Algérie : le Choléra " Cécile Boissière - GAMT n°70
o " Médecine et Agriculture " - Pieds Noirs d'Hier et d'Aujourd'hui - texte paru en 09/1991
o " Algérie, l'oeuvre française " - Pierre Goinard - Robert Laffont 1984
o " Le peuplement français en Algérie de 1830 à 1900 " - Alain Lardillier - Atlanthrope 1992
o " Les paquebots de la malle d'Algérie 1830-1962 " - Louis Pozzo di Borgo - Atlantis 2000
o " Philippeville et ses environs " - Emile Ledermann - Syndicat d'initiative 1935
o " Birkadem " - Gaston Palisser - Aux échos d'Alger n°34-35
o " Boufarik " - Revue de Paris 1894 - http://gallica.bnf.fr/
o " Boufarik " - Bertrand Bouret - http://www.profburp.com/bertrand/
o "Le Docteur F.C. Maillot " - Raymond Féry - Algérianiste n°37
o L'Algérianiste - Articles histoire :
http://www.cerclealgerianiste.asso.fr/contenu/histoire.htm


BUGEAUD                           
                 En 1958/1959

       A cette époque, BUGEAUD, magnifique village perché au-dessus de BONE, vivait ou survivait sous la protection de l'armée.
       Les petites communes de l'EDOUGH, d'AIN BARBAR y étaient rattachées. L'ensemble était géré militairement et administrativement par le Président de la Délégation Spéciale.
       Le lieutenant GENTOU, officier de la Légion Etrangère (père de Ginette GENTOU épouse de Marius LONGO) assurait cette présidence avec toute sa passion pour cette terre d'ALGERIE et le plus profond respect pour les hommes et les femmes des deux communautés.
       Il commandait une compagnie de légionnaires basée à l'Hôtel du Rocher et était chargé entre autre, d'accueillir les légionnaires permissionnaires ou convalescents du 4°REI.
       A travers les courriers adressés par le lieutenant GENTOU aux autorités civiles et militaires de cette époque, nous allons faire revivre BUGEAUD dans son écrin de verdure.
       Nous retrouverons des hommes et des femmes qui ont œuvré dans des conditions difficiles pour maintenir ce qu'il était convenu d'appeler " la paix ".
       Toutes les lettres écrites par le lieutenant GENTOU sont consignées dans un document manuscrit et seront diffusées mensuellement.

       · Après BUGEAUD, Jean Louis GENTOU, devenu capitaine, a été affecté à STRASBOURG et a fini sa carrière à CORTE en CORSE en 1964.
       Il était Officier de la Légion d'Honneur, médaillé militaire …..
       Il est décédé à PERPIGNAN en 1998. Il avait 82 ans.


RAPPORT ANNUEL DU LIEUTENANT GENTOU SUR LA
SITUATION A BUGEAUD ET SUR LE MORAL DES TROUPES

NOVEMBRE 1958

       L'année 1958 qui peut être considérée comme écoulée, a été caractérisée par l'installation progressive de la Compagnie de Base du 4°REI à BUGEAUD, l'hébergement d'une cinquantaine de familles en provenance des régions évacuées d'AFN et la mise en état de la Douane et de l'Hôtel du Rocher en vue de l'organisation du Centre de repos régimentaire.

I- EFFECTIF

       L'effectif de la compagnie de base a été de 40 à 50 hommes au cours de l'année. Faible sans doute, il a été renforcé durant l'été par un petit nombre de détachés.
       Malgré la rotation tous les 6 mois des cadres sous/officiers (avec tous les inconvénients que cela comporte) le bon fonctionnement de la base a été assuré.

II- IMPLANTATION

       La Compagnie est implantée à BUGEAUD au cœur de la foret, près du Massif de l'EDOUGH. elle dispose de l'Hôtel du Rocher où de la terrasse même, le panorama est unique par sa majesté et son ampleur. Des cotes tunisiennes à l'est, au cap Bougaroun à l'ouest, les légionnaires peuvent contempler longuement tous les accidents d'un terrain tourmenté et tous les détails d'une cote découpée en dentelles capricieuses.
       BUGEAUD porte bien son nom : la perle des stations d'ALGERIE.
       A 900m d'altitude, à 12 km de BONE, BUGEAUD est relié à la capitale de l'est algérien par une route sinueuse.
       Un centre annexe, centre de repos des Douanes, permet en période d'été de loger 55 permissionnaires avec tous les avantages de la vie au grand air.

III- UTILISATION

       Commandement et services se trouvent à l'Hôtel du Rocher.
       Toute l'année, la Base accueille les permissionnaires isolés et récupère dans la ville de BONE les quelques permissionnaires qui y transitent.
       L'été, l'Hôtel devient un centre de repos et reçoit tous les détachements constitués des compagnies pour un période de 10 à 15 jours.
       150 permissionnaires peuvent en même temps bénéficier du confort de l'Hôtel et de son annexe.

IV- SERVITUDES

       Compte tenu de l'insécurité de BUGEAUD et des environs, de la faiblesse des effectifs dits opérationnels de la Place, la Compagnie de Base se doit de participer à la défense de BUGEAUD.
       En été, la présence des permissionnaires suffit pour alléger le service.
       En hiver, le problème est différent.
       Il faut assurer un minimum de 3 liaisons officielles par semaine à BONE, chef de convoi et escortes fournis en majorité par la Compagnie de Base, patrouilles, embuscades, défense des ateliers et du parc auto, poste de Douanes à occuper en considérant que 20% de l'effectif est H.S.
       Tout ceci constitue de lourdes servitudes pour l'effectif qui fournit en plus un travail considérable toute la journée pour offrir un cadre agréable aux permissionnaires.

V- CONDITIONS MATERIELLES DE VIE
NOURRITURE :

       Variée, fraîche et de bonne qualité. Elle permet aux légionnaires au repos de trouver ce dont ils ont besoin et ceci pendant toute l'année.
       Le plus gros effort de la C.B. est porté sur la nourriture. Le maximum de légumes frais est consommé pour permettre aux pelotons au repos de récupérer. De ce fait, l'encadrement de la base en bénéficie toute l'année.
HABILLEMENT :

       La C.B. au même titre que les autres Compagnies dépend du Régiment.
       Malgré l'hiver très rigoureux à BUGEAUD, l'habillement est très satisfaisant.
LOGEMENT :
       L'ensemble de la Compagnie bénéficie des installations de l'Hôtel et de l'annexe des Douanes.
       Si pendant l'été 1958 l'apport d'eau a été insuffisant, pour 1959 le problème ne se posera pas, la nouvelle municipalité ayant terminé un réservoir de 700m3.
INSTALLATION SANITAIRE :
       Lavabos, bidets et douches fonctionnent normalement mais sont soumis au problème de l'eau.
SOUS/OFFICIERS :
       Même nourriture que pour la troupe. Tous les midis, ils apprécient les repas de la base et ayant la majorité de leur famille à BUGEAUD, ils peuvent profiter du foyer le soir.
       Leur famille ainsi que toutes les familles du régiment souffrent de la difficulté de l'approvisionnement sur place.
LOGEMENT DES FAMILLES :
       50 familles d'officiers et de sous/officiers logent en ville dans des villas très agréables l'été, à un tarif correct, mais hélas de gros problèmes de chauffage se posent l'hiver.
       De grosses difficultés sont rencontrées aussi avec les factures d'électricité.
       Chaque villa est un problème : ou elle a été occupée par des musulmans au début ou bien l'occupation est mixte. Depuis 4 ans, les compteurs n'ont pas été contrôlés. L'EGA, toujours égale à elle-même, a appliqué la solution de facilité en adressant la facture au malheureux locataire du moment.
       Après de multiples déplacements à BONE, correspondances, le but est atteint : un responsable a été désigné et toutes les semaines, avec le Commandant de la Base, il remet petit à petit les choses au point.

VI- ENCADREMENT ET CONDITION DE TRAVAIL
ARMEMENT :

       Suffisant pour l'encadrement.
OFFICIERS :
       Jusqu'au mois dernier, il n'y avait qu'un seul officier à la Base. L'affectation d'un sous/lieutenant a permis au Cdt de la Base de se dégager de quelques servitudes. Elle permettra des liaisons d'officiers régulières sur le P.C régimentaire.
SOUS/OFFICIERS :
       L'encadrement est juste suffisant : 50% très bons. 50% médiocres.
       La formule de changer les cadres tous les 6 mois est excellente sur le plan du moral, néanmoins elle n'est pas sans inconvénients pour le Cdt de la base, surtout si l'on considère que la rotation ne se produit que pour les meilleurs éléments.

VII- ETAT d'ESPRIT et MORAL
ENCADREMENT DE LA BASE :

       Bon esprit en général ; sont fiers et heureux de donner un cadre agréable à leurs camarades au repos.
       Ils sont imprégnés de la formule "la Base à la disposition de tous ! "
       Certes, quelques-uns uns sont usés par l'âge. ou fatigués. Ils mettent toute leur bonne volonté pour rendre service et entretenir leur Centre de Repos. Tous sont prêts à maintenir la sécurité à BUGEAUD. Une patrouille ou une embuscade de temps en temps les aide à se souvenir qu'ils vivent en zone d'insécurité permanente et supprime ainsi leur complexe d'infériorité.
SOUS/OFFICIERS :
       Très bon état d'esprit en général, assez dévoués vis à vis de leurs camarades séparés de leur famille.
       Ils aident ces familles qui ont souvent différents soucis matériels. Ils assurent la sécurité des autres.
PERSONNEL AU REPOS :
       Les unités qui sont venues au repos, sont contentes du cadre qui leur a été offert.
       99% de ces unités ont fait connaître au Cdt de la base leur opinion favorable.
       L'affectation d'un médecin a permis de bénéficier de conseils avisés pour tout ce qui concerne le service sanitaire : nourriture, douches, pesées, visites. Si l'on tient compte de l'augmentation du poids des permissionnaires et de leur mine au départ, on peut considérer que l'objectif est atteint.
FAMILLES :
       Il n'est pas possible de ne pas parler des familles du 4°REI, puisque 50 familles d'officiers, sous/officiers et troupes vivent à BUGEAUD.
       Qu'on le veuille ou non, ces 50 familles régulières ou irrégulières sont un des soucis constants pour le Cdt de la Base.
       Des situations irrégulières de certaines familles créent des problèmes journaliers très difficiles à résoudre.
       Il est certain que sur le plan militaire, il n'y a rien à faire, mais au pan de vue social, on n'empêchera jamais à aucun Cdt de la Base de se pencher sur ces problèmes d'autant plus que l'expérience démontre que si l'on lâche un peu, cela touche le moral des sous/officiers.
       Après quelques déménagements, la mise en place des familles semble définitive.
       Le moral est meilleur. La venue des permissionnaires qui a créé de l'animation dans BUGEAUD a donné à celles-ci un réconfort pour affronter un nouvel hiver. Il reste encore une dizaine d'appartements à BUGEAUD et malgré que les locations deviennent de plus en plus difficiles, 10 familles peuvent encore venir se loger.
       Petit à petit, les épiciers et les magasins de BUGEAUD s'organisent.
       La route ouverte tous les jeudis, avec un car à la disposition des habitants de BUGEAUD, ce qui permet aux familles d'aller placer leur solde à BONE.
       En général, l'état d'esprit et la moralité de ces familles sont bons, malgré toutes les petites histoires inévitables colportées par les mauvaises langues habituelles.
       Malheureusement, après le départ des permissionnaires, la sécurité des familles se posera.
OFFICIERS :
       Le moral des officiers est excellent
       L'évolution de la situation en ALGERIE ne les laisse pas indifférents. Ayant confiance au prestige de la France, ils sont heureux de son renouveau national.
       La situation au Moyen Orient continue à être suivie attentivement.
       Depuis un an, les nouvelles mutations et affectations à l'intérieur du régiment ont apporté un nouvel état d'esprit.
       Les nouveaux semblent moins critiques. La camaraderie repart. On retrouve chez les nouveaux un esprit LEGION, chose d'importance vitale au régiment.

Lieutenant J.L. GENTOU               
Commandant la Base de BUGEAUD      
   


BARBARIE ET MEDITERRANEE OCCIDENTALE
AVANT 1830
Envoyé par J. B. Lemaire

Galère barbaresque (gravure hollandaise du XVIIe s.)

          Depuis que les byzantins avaient abandonné leurs territoires d'Afrique du Nord aux expansionnistes musulmans et que le comte de Ceuta, par vengeance personnelle à l'encontre du seigneur de Cordoue, leur avait permis d'utiliser sa flotte pour aller exercer leurs talents de pillards dévastateurs dans la péninsule ibérique qu'ils firent leur en moins de cinq ans avant de pousser, parait-il (car cet épisode ne figure dans aucun récit historique de source arabe, si ce n'est une allusion à une " chaussée des martyrs "/ balât esh-shouhadâ' dont cependant le théâtre n'est pas clairement défini) jusqu'à Poitiers où Charles Martel leur fit prendre le chemin du retour en 732.
          Après ce coup d'arrêt, les Musulmans n'eurent de cesse de vouloir s'emparer de l'Europe par l'ouest en résistant à la volonté des monarques espagnols de récupérer leurs domaines, ce qui fut toutefois accompli en 1492, ou sur mer en encourageant et en pratiquant la piraterie, la razzia sur les cotes avec rapt des populations aux fins de les réduire en esclavage ou de soutirer des rançons, aussi bien que par l'est où ils eurent plus de succès, réussissant, sur une durée de huit siècles clôturée en 1453 par la prise de Constantinople, à s'emparer de la quasi-totalité de l'Empire byzantin jusqu'au Danube et à la cote adriatique.
          D'aucuns rétorqueront que ce sont les Turcs Ottomans qui ont été à l'origine de ces conquêtes mais peu importe qui est sur le trône, Turcs ou Arabes c'est sous la bannière de l'Islam avec les mêmes mots d'ordres qu'ils combattaient.
          Il fallut les défaire à Malte en 1565 , Lépante en 1571, Vienne (Autriche) en 1529 et 1683, pour s'assurer un répit avant les libérations partielles du XIXème siècle dans les Balkans.
          En méditerranée occidentale ce ne fut pas le cas; bien que les états musulmans eurent très vite perdu le contrôle de la mer, la piraterie a toujours sévit à tel point que certaines îles comme les Baléares et la Sardaigne se sont vidées de leurs populations dès le IXème siècle et il fallut attendre le XVIIIème siècle pour que les monarques d'Espagne décident de repeupler de Catalans les premières et d'en implanter un peu en Sardaigne, alors que la maison de Savoie s'attache à envoyer des Italiens dans la seconde. La Corse et la Sicile quant à elles, ont apparemment été moins éprouvées. Il convient de mentionner la repopulation de la Corse par des Toscans et des Ligures du XVème au XVIIème siècle ainsi que celle de l'île de Gozo (également désertée suite aux incursions des Maures et la fuite des rescapés) près de Malte par des familles venues de cette dernière au milieu du XVème siècle (in livre d'or de Malte).

-Piraterie et Islam :

          Par leurs exactions les pirates dits " barbaresques " , " sarrasins " ou " turcs ", ont semé la terreur sur l'ensemble des cotes de la méditerranée occidentale, mais nombre d'entre eux, parmi les plus célèbres, n'avaient de " barbaresque " que le fait d'être convertis à l'Islam, par conviction ou par intérêt, cela n'a que peu d'importance car ce devaient être des forbans qui se souciaient avant tout de s'enrichir aux dépens de leurs contemporains sous quelque bannière que ce soit.
          C'est ainsi que le fameux " Barbarossa ", Barberousse était en réalité un marin Grec islamisé de Lesbos. Il s'établit avec ses frères et comparses à Djerba puis à Djidjelli. Il s'occupa aussi de transporter un grand nombre de " rapatriés " musulmans quittant une Andalousie crépusculaire pour s'installer en Barbarie ou dans l'Orient des Turcs. Sous le nom de Khair-Eddine il s'empara d'Alger en 1518 avant d'y rétablir l'autorité de la Sublime Porte et d'être nommé Beylar Bey ou Dey, ce qui correspond à " Vice-roi " ou gouverneur ayant théoriquement autorité sur des gouverneurs subalternes, les Beys d'Oran, de Constantine et de Tunis (ce dernier réussissant plus tard à s'affranchir de son autorité et à répondre directement au Sultan-Khalife). Se plaçant sous l'autorité nominale et le pavillon de cet empire reconnu des puissances de l'époque, il autorise les pirates à se prévaloir de lettres de course et ainsi de prétendre être " corsaires " au service de l'Islam.


Raïs musulman (gravure allemande XVIIe s.)

          En 1529 " Cacciadiavoli " ( Chasse-diables), l'un des séides de Barberousse, captura huit galères espagnoles. Andréa Doria tenta une expédition punitive contre Cherchell, repaire de Cacciadiavoli mais dut battre en retraite.
          Après de nouvelles agressions manifestement effectuées avec l'approbation de la sublime porte, l'Espagne, le Saint Siège et les Chevaliers de Malte déclarèrent la guerre aux turcs en 1531. Venise, ayant beaucoup d'intérêts et de possessions dans la partie orientale du bassin méditerranéen, évita de s'engager dans la guerre.
          En 1533, le pirate " Kalypine " ( le Maure d'Alexandrie) attaqua de nuit un convoi vénitien au large de Beyrouth et subit une cuisante défaite. Les vénitiens firent relâcher les prisonniers, dont Kalypine lui-même, pour ne pas envenimer leurs rapports avec Istamboul.
          Sur ces entrefaites, le Sultan ,nomma Khair Eddine Barberousse commandant en chef (Kapitan Pacha) de sa flotte qui acquit rapidement une valeur et une audace jusqu'alors inconnue.
          En 1534, Barberousse mit à feu et à sang les côtes de la Calabre et de la Campanie, s'installa à l'embouchure du Tibre et menaça Rome.
          Ensuite il saccagea et soumit la Tunisie dont le Sultan s'était soulevé.
          En 1535, à Cagliari les alliés assemblaient, sous le commandement d'Andréa Doria, une flotte de soixante quatre galères sur laquelle embarqua Charles Quint.
          En 1536, François Ier s'était allié avec les Turcs, la fameuse " alliance impie " et les avait poussés à envahir la Sicile et la Sardaigne avec son appui. Tout simplement parce que son orgueil était blessé que Charles Quint ait été élu " Empereur " alors que lui-même était candidat. Sa vie durant ce Roi de France n'eut de cesse que de nuire à son rival dont il était jaloux. Prosaïque motivation de toute la politique étrangère d'un royaume comme la France.
          Andréa Doria s'empara alors d'Antibes et de Fréjus.
          En 1537, la république de Venise se décide, après maintes tergiversations et faux fuyants à entrer en guerre aux côtés des alliés hispano-pontificaux. Cette décision s'avèrera peu profitable à Venise puisque c'est elle qui fera les frais de la paix de 1540 avec le Sultan ottoman en lui cédant Nauplie et Malvoisie les deux dernières places fortes de Venise en Morée.

          Toujours en 1540, un autre Grec, Dragut (déformation du Turc Turghut), après avoir écumé le détroit de Sicile pour y piller notamment le blé et les êtres humains, se rend Maître de Tripoli en Cyrénaïque où il prend la place, en 1566, des chevaliers de Malte défaits et expulsés de cette place par les Turcs cinq ans plus tôt. Il participe brillamment (si l'on se place du point de vue musulman) au siège de Malte où son opiniâtreté et le peu d'intérêt qu'il attachait à épargner les vies humaines, même pas celles de ses hommes, le montrèrent harcelant sans relâche les défenseurs, religieux et Maltais unis mais inférieurs en nombre, au point qu' il faillit venir à bout de leur résistance désespérée et ne fut arrêté que grâce à l'explosion d'une réserve de poudre.
          En 1546, Barberousse meurt à Constantinople à plus de quatre vingts ans.

          A Alger on comptait de 5 à 6000 Corses à la fin du XVIème siècle. On se doit de mentionner dans les rangs de la piraterie le Rais Hassan Corso, de sinistre mémoire, alors que d'autres tel Sanson Napollon servirent les rois de France et les financiers de Marseille ou se consacraient à faire office d'intermédiaire dans les transactions de rachat des esclaves chrétiens.
          Elleuj (Elhadj ?) Ali, né en Calabre était un ancien esclave rameur, converti à l'Islam par intérêt dit-on, pour pouvoir sans châtiment se venger d'un musulman qui l'avait offensé, il connut une carrière de premier plan puisqu'il fut Dey d'Alger de 1560 à 1587, avait toute la confiance du Sultan-Khalife et termina Amiral de la flotte turque. D'aucuns racontent qu'il aidait financièrement et rendait parfois visite à sa famille tout en préservant sa région des attaques venues de la mer. Il était également surnommé " Occhiali "(lunettes, en Italien) car il avait une mauvaise vue et portait des lunettes.
          Simon Rais ou Simon Danser, autre émule nord-européen cette fois, serait un Flamand ou un Danois qui aurait initié les Musulmans à la " course " atlantique. Il leur aurait, dès 1601, enseigné les techniques de navigation océane après les avoir initiés au passage du détroit de Gibraltar pour les mener jusqu'en Islande avec quelques pointes en Amérique.
          C'est ainsi que les pirates ou corsaires basés en Barbarie,de Tétouan, d'Alger à Tripoli, ont inquiété le commerce maritime et réduit des innocents en esclavage, non seulement dans leur région d'élection mais jusqu'au Nouveau Monde. Cette extension fut toutefois de très courte durée et la défection des " conseillers techniques " européens découragés par la propension à l'anarchie et le défaut de vision à long terme de leurs acolytes musulmans mit heureusement un terme à cette aventure.
          Pour l'aspect amusant du sobriquet, nous citerons un dernier exemple de chrétien renégat devenu " Raïs " (capitaine) chez les pirates barbaresques, il s'agit de " Mezzomorto ". Capturé à " moitié mort " par les Barbaresques au cours d'un abordage, il survécu et s'enrôla aux cotés de ses ravisseurs.

          Esclavage en Barbarie :

          La première moitié du XVIIème siècle fut marquée par l'apogée de l'esclavage en Alger et Tunis d'où les victimes étaient réparties dans l'ensemble du monde musulman.
          On comptait en Alger seulement, aux dires de captifs libérés, une vingtaine de milliers d'esclaves de toutes origines dont une bonne moitié de chrétiens d'Europe. Si l'on rajoute les autres détenus entre Alger et le proche Orient le total doit être effrayant. Que dire alors de tous ceux qui n'ont pas survécu ou sont morts en esclavage ?
          Tabarca, depuis 1540 comptoir génois sur un rocher minuscule ou s'entassèrent jusqu'à 2000 habitants, à proximité du rivage à quelques lieues à l'est de La Calle, fut un centre actif de rachat dès le début du XVIIème siècle.
          Les riches pouvaient payer eux-mêmes leur rançon mais pour les pauvres ce fut l'Eglise, la Papauté qui la première s'en préoccupa en mettant en place des institutions spécialisées dans les négociations de rachat des esclaves car le but des pirates était, non seulement de procurer à leurs compatriotes la main d'œuvre qualifiée dont il manquaient ( armuriers, artisans, jardiniers etc…) et de la " chair fraîche "à bon compte pour les harems mais aussi d'extorquer le plus d'argent possible aux Européens qu'ils savaient soucieux de ne pas abandonner leurs coreligionnaires dans la souffrance. On créa l'Opera Pia della Redenzione dei Schiavi et la rattacha à l'ancienne Arciconfraternità del gonfalone di Roma, une structure active et efficace qui permis de sauver des milliers de victimes d'une servitude inhumaine.
          C'est en 1583 que l'on situe les premiers rachats répertoriés. En 1585 une mission, sorte de nonciature apostolique, s'installe à Alger, sans parler des religieux esclaves volontaires qui accompagnaient les victimes en partageant leur sort (rappelons- nous St Vincent de Paul qui figurait dans les programmes d'Histoire du secondaire) et en maintenant vivace leur foi par la pratique de leur religion.
          En 1596, se fonde en Sicile " l'Arciconfraternità della ridenzione dei Cattivi qui eut son siège en L'église Santa Maria Nuova à Palerme.
          A Gênes en 1597, on voit se constituer le " Magistrato del Riscatto degli Schiavi "qui prenait la succession d'un ancien organisme remontant à 1403, le " Magistrato di Misericordia.
          Au XVIIIème siècle à Cagliari, c'est le " bureau de rachat des esclaves sardes " qui participa deux fois, sous l'autorité du Roi de Piémont-Sardaigne et avec la contribution financière de bon nombre de souverains européens y compris le Pape à la libération des esclaves qu'il allait accueillir pour mettre en valeur son île de Sardaigne dont il venait d'hériter, jugée insuffisamment peuplée.


L'île de Tabarka, Tabarca ou Tabarque
(tableau du XVIIe siècle, musée maritime de Pegli, aujourd'hui à Gênes)

          En 1741, Tabarca connut les méfaits d'une attaque surprise des galiotes du Bey de Tunis qui souhaitait s'en emparer pour la monnayer aux Français dont il avait eu connaissance de la convoitise sur cette base de collecte du corail. La quasi-totalité de la population féminine et les enfants avaient été réduite en esclavage puis rachetée en 1770, grâce à l'action de Don Giovanni Porcile délégué par les autorités de Cagliari précédemment citées. Puis 35 familles parmi celles du comptoir génois de Kroumirie, Tabarca, avaient participé à la fondation de Calasetta dans l'île de Sant'Antioco rattachée par une bande de sable à la pointe sud ouest de la Sardaigne.


L'île de San Pietro (carte de 1738, archives d'Etat de Cagliari).

          En 1796, razzia de trois jours sur l'île de San Pietro à quelques encablures au nord de la précédente, 840 personnes sont transportées dans des conditions effroyables jusqu'à Tunis où ils devront défiler dans les rues comme pour les exhiber, pauvre butin humain. C'est encore Giovanni Porcile, vieillissant mais attentif au sort de son peuple qui sera chargé de se rendre à Tunis pour négocier le rachat, il y décédera en 1799 à 82 ans et sera fait Chevalier à titre posthume par son souverain. C'est durant ce séjour forcé que sera découverte la statue de la Madonna dei Schiavi dont nous avons traduit l'histoire en annexe.
          C'est également au cours de cette exaction que fut capturée Francesca Rosso, autre esclave célèbre pour avoir épousé un futur Bey en exigeant toutefois qu'il renonce à la polygamie et pour avoir eu un fils qu'elle envoya étudier à Paris. Ce sera le futur Bey Ahmed ou Hamed dit " El Sardo " . Les habitants de San Pietro étaient venus de Tabarca surpeuplée en 1738 pour la coloniser répondant ainsi aux souhaits du roi de Piémont-Sardaigne Carlo Emanuele III.
          Du coté des Espagnols, des organismes de rachat similaires à Alger et à Tunis notamment un hôpital.
          Les Français étaient représentés par des Capucins à Tétouan et des Carmes à Alger, ils agissaient en missionnaires et représentants officieux du Roi de France, se préoccupant du salut des âmes, baptêmes et enterrements, tout en organisant parfois en secret au péril de leur vie, des évasions en groupe par la mer grâce à de hardis navigateurs tel Felipe Romano le Valencien qui déjoua plusieurs fois les contrôles des Janissaires tout en commerçant avec eux.

          Premier pas vers une relative tranquillité, en 1816 le traité de Tunis mit un terme aux expéditions de pillage commanditées par son Bey à l'encontre du royaume de Piémont-Sardaigne, comme celle de 1798 à San Pietro.


Vente d'esclaves(voir la transmission de la bourse de l'enturbanné à l'autre)

          Toutefois, Alger et Tripoli n'étant pas parties à cet accord, ce n'est qu'en 1830 avec le débarquement des Français à Sidi Ferruch que la pacification de la méditerranée occidentale sera définitivement acquise, paix qu'elle n'avait pas connu depuis près de 14 siècles. Ce qui nous amène à dire quelques mots du dernier des esclaves célèbres, le général Youssouf, né en l'île d'Elbe, capturé en mer à 11 ans, esclave puis Mamelouk à Tunis où l'élimination en duel secret d'un congénère jaloux de son idylle avec une fille de leur maître, suivie de la découverte du corps qu'il avait scellé dans un mur, le contraignit à prendre la fuite. Il se présenta alors aux Français arrivés de fraîche date et se mit à leur service comme interprète. Se faisant apprécier de ses supérieurs il deviendra officier, sera l'artisan de la prise de Bône, participera à fonder les corps des Tirailleurs et des Spahis et finira sa vie à Nice avec le grade de général de division après avoir servi dans de nombreuses campagnes hors d'Algérie.

          Les séquelles de l'esclavage :

          L'esprit d'équité nous oblige à convenir que les Européens ne se privaient pas de s'emparer de Musulmans, mais avec cette différence fondamentale que cela était toujours la conséquence d'affrontements loyaux ou d'arraisonnement d'embarcations pirates et les captifs étaient toujours des hommes, des ennemis vaincus ayant porté les armes. Jamais les Européens ne se sont livrés au rapt des populations civiles sans défense. Les captifs musulmans étaient donc des hommes qui plus est des pirates. Ils pouvaient être gardés enfermés de façon à servir de monnaie d'échange dans les négociations de rachat des esclaves chrétiens ou placés en service privé car l'esclavage, bien que condamné par l'Eglise dès l'origine, subsistait à l'état résiduel dans le cadre de grandes familles fortunées sur les cotes italiennes ce qui a permis de procéder à quelques échanges lorsque c'était possible.
          Les archives ecclésiastiques sont toujours détenues par les représentants de l'Eglise catholique à Tunis et il toujours possible d'avoir des informations sur des ancêtres esclaves, notamment les noms et adresses des familles musulmanes les ayant détenus et utilisés.
          Nous nous tenons à la disposition de tous leurs descendants qui souhaiteraient leur écrire pour obtenir ce type de renseignement.
          Le retour des rachetés dans leur pays ou ailleurs, puisqu'on retrouve le cas d'une centaine de familles d'esclaves originaires de Tabarca encore, capturés par les pirates d'Alger en 1756 au cours d'un conflit entre les deux régences, déportés à Alger puis rachetés par le Roi d'Espagne qui seront installés, eux d'origine génoise, sur une petite île à 11 milles au sud d'Alicante nommée de ce fait Nueva Tabarca où ils feront souche et deviendront Espagnols.
          C'est ainsi que ces gens, certainement nés à Tabarca (comptoir génois du corail) mais issus de familles originaires de Pegli, près de Gênes et parlant un dialecte Ligure, se sont retrouvés , vers 1776, sujets du Roi d'Espagne dans une petite île au large du cap de Santa Pola à 11 milles au sud d'Alicante où ils ont fait souche et se sont hispanisés.
          Au retour des libérés on organise de grandes cérémonies avec actions de grâces et parade du convoi dans les rues sous les acclamations de la foule. Ils portaient, parfois au bout d'un bâton sur l'épaule, un symbole de leur asservissement passé tel que des chaînes symboliques ou un petit pain noir, seule nourriture que leurs geôliers leur consentaient.

          En conclusion, nous espérons par ces quelques rappels historiques et la traduction de ce texte, avoir réussi à faire comprendre pourquoi et comment subsiste, dans le tréfonds de l'âme européenne, une méfiance quasi instinctive vis-à-vis de l'Islam.
          C'est bien entendu, à notre humble avis, du au fait que cette dernière communauté n'a cessé depuis ses origines d'ébranler la porte de l'Occident par ses coups de bélier ininterrompus du VIIème siècle à nos jours avec une pause pendant la décadence ottomane.

  Sources bibliographiques :
- Fernand BRAUDEL " la méditerranée au temps de Philippe II " 2 t., (Armand colin, 1985)
- Giuseppe VALLEBONA " Storia di una colonizzazione "
- Capitaine de Frégate Cavelier de Cuverville " Pêche du corail sur les cotes de l'Algérie "( Nancy, Berger-Levraud 1880)
- Gérard CRESPO " les Italiens en Algérie 1830-1962 "(septentrion ) (quelques erreurs dans cette thèse)

Jean-Bernard LEMAIRE
St Germain-en-Laye le 25 novembre 2002

POURQUOI PAS LÁ ?
Poème de Guerre pendant la campagne d'Italie.
Envoyé par M. Albert Buono

Ils n'avaient pas voulu demeurer terrifiants.
Tous étaient sur le dos,
Visage vers le ciel.
Mais on avait en vain appuyé fort
sur leurs paupières,
leurs paupières restaient ouvertes
Pour une immense bouffée de terre
Dans la noyade au fond du ciel trop grand.

Leurs mains ne seront plus croisées
Fermées sur leurs corps,
Retenues,
Elles demeurent petites
Les doigts tout écartés
Dans une mimique d'enfant qui attend la surprise.

Leurs mains sont restées vides
Au-dessus de la terre ....

Son manteau s'enfle sur son ventre
Gésine refusée d'où la vie s'est enfuie...
Celui qui porte le fer n'enfante pas !

Le sang a débordé sur son visage...
Il porte au front un trou bien net
Sa tête est creuse comme une tirelire
De cire,
Vide et noire ....

Ils sont petits au bord de la route
Sales de boue
Il est trop tard pour les laver.

Et nous passons debout dans leur allée
Très loin, au défendu, se tendent des linceuls
Où la mort se perd aussi.

Alors pourquoi pas là ?
Puisque leur mort prélude à notre mort
Volée partout
Toujours perdue...


CONTRE LE CHOIX DU 19 MARS POUR COMMEMORER LA FIN DE LA GUERRE D'ALGERIE
Par Christian Agius


     Une association d'anciens combattants, s'efforce, par idéologie largement inspirée par le parti communiste, de promouvoir le 19 mars 1962, date anniversaire du cessez le feu suite aux " accords d'Evian ", pour commémorer le souvenir des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie.

     Or, le 19 mars 1962 :
     - concrétise la victoire politique du F.L.N. vaincu militairement : il s'agit d'une capitulation sans précédent dans notre histoire !
     - n'a pas mis fin aux combats, le cessez-le-feu n'ayant pas été respecté par le F.L.N.

     Après ces prétendus " accords ", l'armée française, la gendarmerie et la police ont reçu l'ordre de ne plus intervenir et, de ce fait, entre le 19 mars et le 5 juillet 1962, plus de 150.000 personnes furent assassinées ou disparurent, soit plus de 6 fois les pertes militaires de 1954 à 1962, entre autres :
     - le siège de Bab el Oued, le 23 mars 1962, pilonné par les canons de la gendarmerie mobile et mitraillé par les T6 de l'armée de l'air
     - la fusillade de la rue d'Isly, le 26 mars 1962, où une unité de tirailleurs algériens ouvrit le feu sur la foule désarmée : 82 morts
     - l'extermination épouvantable du Commando Georges le 27 avril 1962 : désarmés, les harkis furent livrés à leurs bourreaux pour une boucherie sans nom
     - les massacres du 5 juillet 1962 à Oran : 2000 morts, alors que l'armée française avait reçu l'ordre formel du général Katz, criminel contre l'humanité, de rester dans ses casernes
     - les 300 jeunes du contingent disparus après le 19 mars 1962, dont on n'eut plus aucune trace

     En conséquence, célébrer le 19 mars 1962 est :

     - CONTRADICTOIRE avec la vérité historique
     - HUMILIANT car le choix de cette date concrétise un processus d'abandon ayant rendu vain le sang versé
     - INDIGNE du souvenir de tous ceux qui, au nom de la France, ont travaillé, instruit, soigné, réalisé, souffert, combattu ou laissé leur vie en Afrique du Nord et dans les campagnes d'Italie, du Mexique, de France en 1870-71, de la première guerre mondiale, du Rif, de la seconde guerre mondiale, de l'Indochine, de la Tunisie, du Maroc, de l'Algérie
     - ILLEGAL, puisque la loi du 9 décembre 1974 a fixé au 2 juillet 1962 la fin des opérations en Algérie, ouvrant droit aux titres de guerre et à la qualité de combattant
     - ANTINATIONAL, puisque l'état algérien a émis un timbre officiel célébrant cette date comme victoire militaire de l'A.L.N. sur l'armée française (sic)
     - ANTIDEMOCRATIQUE, puisque tous les chefs d'état de la France ont refusé d'officialiser cette date, et qu'une consultation menée par le ministre des Anciens Combattants le 24 septembre 1981 a établi que 26 associations sur 29 l'ont récusée

     La reconnaissance que nous devons aux morts de cette guerre, le respect aux victimes de tout bord, nous font devoir de ne pas travestir l'Histoire.

     Fête-t-on Azincourt, Trafalgar, Waterloo, Sedan ? Encore que ces noms évoquent des défaites militaires.

     Mais le 19 MARS 1962 restera dans l'histoire de France LE SEUL CAS HONTEUX DE CAPITULATION SANS CONDITIONS ALORS QUE LA VICTOIRE MILITAIRE ETAIT ACQUISE !


Pourquoi,
je n'ai pas signé à la FNACA.
lettre de Christian Agius à la FNACA le 18/02/2002

F.N.A.C.A.
120 route de Lyon
71020-Macon cedex 09

     Monsieur le Secrétaire Général,

     J'ai bien reçu votre écopli T sollicitant mon adhésion à votre fédération.
     Je suis effectivement né entre 1932 et 1943, précisément le 05 avril 1939, quelques mois avant le fameux 23 août 1939, date de la signature du pacte germano-soviétique, signant d'avance le dépeçage de la Pologne, et rendant ipso-facto le parti communiste français collabo entre le 03 septembre 1939, date de la déclaration de la guerre à l'Allemagne, et le 22 juin 1941, date de l'invasion de l'URSS par les mêmes Allemands.

     Je n'ai pas, à proprement parler, participé à la guerre d'Algérie, du moins telle que vous l'interprétez s'achevant le 19 mars 1962.
     J'ai plus modestement tenté de sauver quelques harkis du massacre, eux qui avaient cru au cessez-le-feu de ce fameux 19 mars.

     Votre fédération, créée le 17 juin 1963 n'est pas indépendante des partis politiques : j'en relève au moins un, le parti communiste ! En effet, sans ordre chronologique particulier :
     - le 7 juillet 1998, le groupe communiste a déposé une proposition de loi pour officialiser le 19 mars
     - Michel Sabourdy a bien été membre du comité de soutien à Jacques Duclos et secrétaire de la cellule de Coutras
     - Serge Péronnet a bien participé au festival mondial de la jeunesse à Moscou en 1957, et, membre du comité fédéral du PCF du Nord avant d'assurer la rédaction de l'hebdomadaire communiste La Renaissance du Val d'Oise
     - Guy Ramis a bien été militant communiste de la section de Vitry
     - Quant à vous-même, Maurice Sicart, votre parcours au comité national des jeunesses communistes et à la rédaction de l'Avant-Garde est suffisamment éloquent

     On pourrait poursuivre et actualiser cette litanie, mais la seule remarque de votre acharnement à vouloir institutionnaliser le 19 mars, avant toute autre revendication (carte du combattant ; retraites…etc) signe votre collusion avec le FLN pour cette date qui fait honte à la France.
     Il doit bien y avoir une raison pour que tous les gouvernements qui se sont succédé (et non " succédés ") (attention aux fautes d'orthographe ! Il ne doit pas manquer d'enseignants communistes dans vos rangs pour corriger vos textes avant parution…) aient refusé cette requête récurrente.

     La plupart de vos adhérents, bien encadrés dans les communes, ignorent, et c'est là l'outrance, que vous êtes commandités par le parti qui leur a tiré dans le dos lorsqu'ils combattaient en A.F.N.

     Vous avez bien sûr compris que je ne signerai pas à la FNACA.
     Aurez-vous le courage de faire parvenir à tous vos adhérents, même en le critiquant, le texte de synthèse joint à ce courrier ?
     Recevez, monsieur le secrétaire général, mes courtoises salutations.


" Avec le temps tout fini par se savoir, même si on ne le presse pas." Euripide
Pour la reconnaissance de la responsabilité du gouvernement de 1962 dans les massacres, assassinats, disparition et l'exode des Français d'Algérie.
Par Alexis Bouchard


     Grigny, le 15 décembre 2003

     Séquelles de la Guerre d'Algérie - Indemnisations
     Alexis Bouchard - La Passion de Servir

     Sur les séquelles de la Guerre d'Algérie, je veux dire très fort, pour être entendu de tous et de loin, que notre France prend encore le problème des " rapatriés " à l'envers.
     Au dessus de tout, il s'agit d'une affaire d'honneur entre notre France et nos compatriotes repliés sur l'hexagone, notamment ceux des forces dites " supplétives " et de leur descendance qui ont besoin de respect, de considération pour réussir leur parfaite assimilation, leur épanouissement et leur bonheur au sein de la nation française.
     OUI, IL EST PRIORITAIRE, maintenant et avant toute autre chose, de reconnaître officiellement que notre France a fauté par sa façon de se désengager, d'abandonner sa souveraineté, en Algérie.
     En ne protégeant pas ses propres ressortissants, par tous les moyens appropriés, elle a perdu sa grandeur et sali son honneur. On n'abandonne pas les siens à l'ennemi !
     Alors qu'elle a tant voulu ce cessez le feu, au point de le signer toute seule, notre France n'a pas eu le courage politique de le faire respecter par l'ALN alors que, dans le même temps, son chef, le colonel Boumedienne, dictait à ses quelques hommes : " le cessez le feu n'est pas la paix, la lutte continue jusqu'à la révolution ".
     Ce cessez le feu, la France l'a respecté, avec détermination et cynisme, au prix de la mort, du massacre, de la disparition de plus de 170 000 citoyens français et, il faut le rappeler, de la cruelle et vitale nécessité d'abandonner leur inoubliable terre natale pour des millions de Français de souche européenne et nord africaine qui n'avaient le choix qu'entre " la valise ou le cercueil ".
     Voilà la FAUTE originelle, voilà le CRIME monstrueux par tacite procuration, celui que l'on occulte encore trop, 41 ans après. Pire, ce crime que certains ont la cruauté, par bêtise, par militantisme, par répugnant électoralisme, de nous rappeler une fois par an et à longueur d'année au détour d'une rue ou d'une place, dite " du 19 mars 1962 ". Nous n'avons pas vocation à être leur souffre-douleur.
     Pour recouvrer son honneur, notre France doit, en priorité absolue, se laver de cette FAUTE originelle en demandant le pardon.
     Seulement après ce passage obligé, NOTRE FRANCE pourra prétendre à " parachever " définitivement l'indemnisation de ses ressortissants repliés sur son hexagone ancestral … EN EXIGEANT, EN SUS, de l'ETAT algérien, Y COMPRIS PAR LA CONTRAINTE, le libre accès à son territoire, en toute sécurité, à tous nos compatriotes soucieux de visiter leurs parents et leurs défunts restés en Algérie.
     Voilà comment se pose le problème, voilà comment il faut le résoudre.
     Plus que tout autre, le gouvernement actuel a le devoir de suivre cette chronologie.


« LE DRAME ALGÉRIEN
et la DÉCADENCE FRANCAISE »
ou Réponse à Raymond Aron
par Jacques SOUSTELLE
Texte envoyé par M. Albert Hamelin

        Extraits d’un texte édité chez « Plon » en 1957 - Collection Tribune libre n°6

           « Lorsque les Mongols conquirent la Mésopotamie en 1401, ils érigèrent un monument de triomphe avec les cranes de cent mille habitants de Bagdad qui ne s’étaient pas défendus ».

           Notre France est comme Bagdad où une partie des notables prend fait et cause pour l’assiégeant, tandis que d’autres entendent bien ne pas se défendre contre son assaut, et le lui font savoir.  Certains intellectuels, fiers de leur cerveau,  ne pensent peut-être pas assez à leur crâne,  promis à ces trophées dont parle Spengler.  Ils sont les  témoins du véritable  « déclin de l’Occident ».

           Les Mongols du XVème méprisaient profondément les civilisés amollis des villes. J’imagine le mépris des chefs fellagha pour les français qui les soutiennent, pour ces auxiliaires qui brandissent le stylo à Paris tandis que les guerriers tirent des coups de feu dans la montagne.

           Le conflit algérien est à 80% une guerre psychologique où l’adversaire trouve son arsenal chez nous. Point n’est besoin à la cervelle épaisse d’un Ouamrane, ni même à l’esprit subtil d’un Ferhat Abbas, de fournir le moindre effort d’invention : c’est notre presse quotidienne ou hebdomadaire, c’est notre intelligentsia qui leur offrent arguments, slogans, thèmes de propagande. La radio du Caire, celle de Damas, n’ont qu’à puiser dans nos journaux, nos revues et nos livres, qu’à reprendre les doctes déclarations d’académiciens, d’abbés et de professeurs.


------------------------
En 2004, La decervellation continue, la presse et l'intelligentsia utilisent le voile et le foulard pour cacher leur incurie et leurs responsabilités dans ce déclin de l'Occident.
J.P.B.
            

LE REVERS DE LA MEDAILLE.
Par Jacques Torres

Lettre adressée à tous les députés le 19/01/2004

Madame la Députée, Monsieur le Député,

     Sensible à tout ce qui touche au monde des rapatriés, notre communauté est composée de très nombreux Français de souche algérienne de confession musulmane. Les vagues récemment soulevées par l'affrontement entre les idées islamistes et nos valeurs républicaines risquent d'atteindre injustement ceux-là de nos compatriotes dont - comme vous ne pouvez plus l'ignorer - l'histoire prouve, à la mesure de leurs sacrifices, le profond attachement à notre pays.
     A ce titre, nous sommes concernés et nous vous faisons part de nos réflexions à ce sujet en espérant vous éclairer.

Le voile islamique, la kippa et le crucifix "ostensibles" seront interdits à l'école publique.
     Une loi devra être votée…
     La mesure ne touchera pas l'université et on est en droit de se demander pourquoi.

     Qu'elles soient de Lourdes, de Fatima ou d'étoile chérifienne ou de David ou en forme de croix, (ou de symboles francs-maçonniques ?), etc. , les médailles "ostensibles" seront interdites à l'école publique.
     Certes mais quid dans les écoles privées sous contrat qui devraient être assimilées aux écoles publiques, puisque les contribuables français les financent ?

     "Ostensible" voilà le piège : parions que les avocats vont s'engouffrer dans la brèche :
     " Cet élève a été refoulé de son établissement car sa médaille mesurait 2 cm de long et celui-ci a été admis dans tel autre alors que son crucifix mesurait 2,5 cm de long… "
     A partir de quelles dimensions un signe religieux sera-t-il "ostensible" ?
     Et quand serait-il "ostentatoire" ?
     Une abondante barbe de frère musulman ou de rabbin ou de pope orthodoxe fera-t-elle l'affaire ?
     Les tresses des orthodoxes israélites feront-elles ou non partie des exclusions ?
     Le degré d'"ostentation" sera-t-il laissé à l'appréciation du chef d'établissement ?
     Comment l'administration de l'Education Nationale soutiendra-t-elle ses fonctionnaires en cas de contestation et de procès ?

     Cette loi ne sera qu'une demi-mesure, selon nous.
     Elle manquera de courage et de lucidité mais surtout de bon sens pratique.
     Il aurait fallu préciser que tout signe religieux est interdit dans les établissements scolaires du pays. L'égalité pour tous, sans nuance et sans distinction, n'en déplaise à Stasi.
     Ne créons pas deux poids et deux mesures supplémentaires, il y en a déjà pléthore !
     Mais, par contrecoup et si nous voulons être en cohérence, le principe de la stricte laïcité et de la parfaite honnêteté intellectuelle devra être respecté - sinon imposé - aux professeurs dans leur enseignement ainsi qu'aux éditeurs de manuels scolaires d'Histoire et autres…

     Lorsqu'il pénètre dans une école, l'élève qui ne veut pas gêner ou choquer ses voisins - et c'est là, qu'avec la laïcité, commence la Liberté - doit simplement glisser ou placer son emblème sous sa chemise ou son pull-over et le tour est joué.
     Une kippa ou un voile peuvent aisément contenir dans un cartable ou une sacoche ou un sac.
     

Rien de plus facile !

     En Algérie Française, il y avait des écoles-ouvroirs, des écoles ménagères qui accueillaient des filles de 10 à 12 ans et des adolescentes que leurs parents obligeaient à se voiler et à porter en supplément une pièce de tissu fixé à la hauteur des oreilles et qui ne laissait dépasser que les yeux, un peu comme nos chirurgiens portent un masque. De plus, le voile qui recouvrait la tête était croisé sur le visage, ne laissant qu'une mince ouverture pour un œil et un seul ! Bourka ? Presque.
     Les filles étaient contraintes de porter ce voile et ce masque dès que les mâles de la famille estimaient qu'elles avaient atteint l'âge d'être "mariables", donc aptes à reproduire ou en risque de l'être…ce qui n'empêchait pas ces filles de jouer de l'amour, comme toutes les autres filles normalement constituées…
     Elles s'empressaient de se dévoiler dès l'entrée à l'école, nouant leur voile autour de leur taille ou le suspendant avec leur masque aux portemanteaux et il n'y avait aucun problème de ce côté : les filles étaient bien trop heureuses de se libérer au moins pour quelques heures de ce carcan.
     Le voile, le "haïk", est, selon la nature de son tissu, un signe extérieur de la situation financière et sociale de celle qui le porte. Les anneaux de chevilles en sont un autre. Ce sont les seuls signes ostentatoires possibles…On ne peut d'ailleurs voir que cela …
     Lors du 13 mai 58, le premier geste symbolique de libération des femmes fut de brûler publiquement leur "haïk", à grand renfort de "you-you" et de danses de joie. Après l'indépendance, certaines en furent cruellement châtiées par les responsables FLN gardiens et détenteurs de la Loi Coranique…

     Chacun a sa foi, elle lui est propre et intime.
     Point n'est besoin d'en porter un étendard à moins de vouloir provoquer ou recruter …

     C'est précisément le but que poursuivent les islamistes.

     N'avez-vous jamais entendu parler de chrétiens arrêtés et mis en prison en pays musulman pour avoir porté des signes "visibles" de leur foi ?
     Nous pouvons citer au moins un nom.
     Il s'agissait de notre ami Pierre-Jean GALLIN, Ingénieur pétrolier, qui demeurait à SAINTE MERE EGLISE et qui travaillait pour Total dans le Golfe Persique il y a quelques années seulement. Il fut incarcéré parce qu'il était sorti dans la rue en short (!) et qu'un crucifix suspendu à son cou apparaissait par le col bâillant de sa chemisette d'été !


     Après ça, que les islamistes se récrient !

     Nous devons en la matière adopter comme premier maître-mot celui de réciprocité et alors là, il sera édifiant de comparer les réactions des uns et des autres.

     Le second maître-mot de la solution est : tri .
     " Séparer le bon grain de l'ivraie … " a dit le Christ.
     Nous devons d'une part trier les immigrants qui veulent vraiment faire l'effort de s'intégrer - et à ce propos, il est bon de rappeler que les ancêtres de nombreux rapatriés d'A.F.N. font partie de ceux-ci - et d'autre part refouler ceux qui ne sont là que pour profiter des largesses - qu'ils prennent pour des faiblesses - de notre société et de notre nation.
     Est-il tolérable que des agitateurs étrangers tel le Tarik Ramadan, le nommé "bien-à-propos", viennent prêcher dans nos banlieues-ghettos, qui deviennent alors no man's lands pour nos concitoyens et même pour notre police et nos pompiers ?

     Si nous cédons au sujet du voile islamique, les intégristes islamiques s'en trouveront confortés, ils accentueront leur pression et multiplieront leurs actions qui visent à déstabiliser notre civilisation pour prendre le pouvoir.
     N'écrivent-ils pas sur leurs nombreux sites Internet qu'ils vont conquérir notre pays "avec le ventre de nos femmes" ? les leurs, par le droit du sol, et les nôtres …Ils comptent sur leur démographie galopante et sur leur complète mainmise sur l'Islam de France qui deviendra le terreau dans lequel ils recruteront leurs fiddayin et leurs kamikazes. C'est en cours.

     Le risque d'explosion sociale s'en trouvera augmenté et les musulmans modérés, "intégrables", eux, ou déjà intégrés, les musulmans "à la française", seront mis dans le même sac que les fanatiques irréductibles …

     A vous, Madame la Députée, Monsieur le Député, de prendre conscience de la responsabilité que vous aurez devant l'Histoire en ouvrant ou non la porte à l'obscurantisme, à l'intolérance et à la régression de notre nation et des valeurs républicaines de la France auxquelles vous êtes liés.

     Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'expression de notre haute et déférente considération.


M. TORRES Jacques
M. BARTOLINI Jean Pierre

Algérie les larmes aux yeux
Sur l'air d'Eugénie
Chanson de la Légion, envoyée par le Webmaster du site
http://www.legion-etrangere.info/site/ecouter_chants.php

Algérie les larmes aux yeux )
Nous venons te dire adieu ) bis
Nous partons pour la Provence
Nous partons tristes mais fiers
Bel Abbès et l'Algérie
Ce fut l'oeuvre de nos pères.

La Légion chez les arbi )
N'a pas fait que des gourbi ) bis
Les félouzes auront beau dire
Il n'empêche que sans nous
Ils ne sauraient même pas lire
Et ne boufferaient qu'des cailloux


Mais pour nous remercier )
On nous fout un grand coup de pied ) bis
Au cul bien sûr ça s'devine
Mais c'est pas la première fois
On a plus la peau très fine
Mais quand même on r'commencera.

En France on nous r'file un camp
Ya pas de place pour s'met dedans
Camp d'la Demande que ça s'appelle
Nous on avait rien demandé
Et bien sûr t'étais si belle )
Algérie qu'on s'rait resté ) bis


LES ECHOS DIVERS
Par les VIGIES DU NET
1) Territoriales ?

Après Minuit, le réveillon 2004 a livré les Champs Elysées aux casseurs pilleurs, "Sémaphores arrachés, vitrines brisées , magasins et kiosques à journaux pillés , dit France Inter".
La police avait rappelé ses retraités !
Après les " Rappelés", on réquisitionnera la "Territoriale"

AFP: Une vingtaine de vitrines de l'avenue ou de rues adjacentes ont été endommagées. 44 membres des forces de l'ordre ont été légèrement blessés.

En plus de ses effectifs habituels, la préfecture de police avait mobilisé la réserve nationale, un corps créé en 2002 et composé de policiers retraités, volontaires pour des actions ponctuelles.
Toute la soirée, des policiers ont sillonné l'artère, des CRS et des gendarmes mobiles placés à proximité, et, au cas-où, des camions équipés de canons à eau ont été stationnés au commissariat central du 8e arrondissement, prêts à intervenir.

Ça ne vous rappelle rien ? Les plus de soixante ans, oui !
Prévenons, dès maintenant, les nouveaux "maintenus, rappelés et autres territoriaux": Quand tout aura merdouillé, on leur fera porter le chapeau, on les traitera de tortionnaires.

Une bonne nouvelle quand même, J. Chirac a donné l'ordre à JP Raffarin de "faire une loi" !... pour relancer l'emploi. ça ne sera que la 549 ème loi, sans compter les loi-cadres, les schémas d'aménagement, les commissions de ceci, les rapports et autres propositions de "sages". Allez faire comprendre à un Énarque qui n'a jamais investi et ne s'est jamais réveillé à 3 h du matin, le 20 du mois en se demandant comment il va payer ses traites, sa taxe professionnelle, sa TVA , l'URSSAF et ses impôts locaux, que ce n'est pas " faire des lois" mais plutôt " les défaire" qui nous sauvera, si il est encore temps.

(envoyé par Pierre Barisain)

2) La Meilleure d'l'année !

Voila qul'année elle a pas 12 heures que Raffarin déja , y r'cule dans le foulard. Sur que j'invente pas ! Même que c'est dans le Figaro du 1er janvier.( En rouge)
Laïcité ( C'est comme qui dirait l' nouveau nom du Foulard, un genre d'Hermés por banlieues ))
Raffarin appelle les recteurs au " Discernement" '( A voir la note de téléphone qu'on va payer !... Combien qui sont au juste, les recteurs ?)
JP Raffarin a adressé hier un message d'apaisement en direction de la communauté musulmane en soulignant qu'il faudrait faire preuve de "discernement" ( Pourquoi 10 " cernements" et pas 15 ? C'est pas arbitraire ça ? ) dans la mise en application de la future loi sur le respect de la laicité dans les établissemnt scolaires ( A voir que la loi , elle est même pas promulguée que déja , y dit: -"excusez moi, msieur l'Muphti, j'y pas voulu ti faire dla peine ! Juste , j'ai dit comme ça , por la laïcité un peu ostensibe, mais por l'foulard , y aura des cernements tant qu'ty veux-").
Recevant les recteurs, le premier ministre les a invités à developper " Dialogue et médiation" ( A qui qui cause ? Aux recteurs ou à la communauté musulmane ? Y joue au ping pong ou quoi ? D'abord, qu'est ce qui "dialogue" ? I tchatche ou i gouverne ? En plus qu'i veut développer "la médiation ". A voir la cagatte qu'i veut dire comme ça ! Des mots qu'on comprend rien !)
Il a également " insisté sur le fait qu'il n'était aucunement question de restreindre la liberté religieuse ni l'expression de celle-ci". ( Va comprendre ça qui veut dire. Moi j'dis que c'est pas catholique... Y sait pas où il est ou quoi ? -"J'tinterdis pas mais entention si t'y exagéres ?"- por parler français ...C'est un énarque ou quoi ?)
Sûr que Chirac , qu'il en peut plus à cause des décalages Horaires, qu'il voyage tout l'temps ( Tunisie, Maroc, Brégançon), y va faire une crise en voyant la tchouffa qu'y fait Raffarin avec le foulard. Y va lui mette une calbote terribe, si Juppé il lui dit qu'il a raison d'gueuler.
(envoyé par Pierre Barisain)

3) Valeurs communes...

Dans la Rubrique: " On n'arrête pas le progrès", deux nouvelles sont à noter dans "Faits et Documents N°166" , d'Emmanuel Ratier . BP 254-09, 75424 PARIS cedex 09 ( 10 n° soit 6 mois = 46 euros)
- Le Prince NAYEF, Ministre Saoudien de l'Intérieur d'Arabie Saoudite, bastion de la démocratie comme chacun sait, vient d'interdire l'importation de poupées de sexe féminin, d'ours en peluche, de crucifix et de statues de Bouddha.
- Le plus haut dignitaire religieux saoudien, le Scheik SALEH AL-FAWZAN vient de confirmer que " l'esclavage est une partie de l'Islam (...). L'esclavage fait partie du jihad, et le jihad existera aussi longtemps que durera l'Islam."

NDLR: A part ça, nous avons des valeurs communes...

(envoyé par Pierre Barisain)


DES NOUVELLES DE LÁ-BAS...
Par « le Fouineur »

Chers amis Bonois, vous trouverez dans cette partie de la Seybouse, un recueil d'articles des quotidiens de Là-bas. Il est impossible de dévelloper la totalité du contenu de chaque journal, chaque jour, et puis ce n'est pas le but de cette rubrique.
Nous voulons seulement faire suivre l'information transmise par la presse locale, qui, comme vous allez le découvrir, fait ce qu'elle peut pour informer, malgré une rigoureuse contrainte de la censure.
Et oui, ça existe aussi là-bas, et heureusement que Internet existe…….
Quatre quotidiens sont parcourus chaque jour, et l'essentiel est retransmis pour vous informer des faits les plus marquants du mois.
Nous espérons que cela vous satisfera, et si vous le souhaitez ,faites nous part de vos remarques ou suggestions en ce qui concerne cette rubrique.
Le fouineur.

Avant propos :

Un petit paragraphe, au sujet des problèmes incontournables que rencontrent les journalistes en Algérie.
Ces problèmes s'appellent LA CENSURE. C'est pour pallier à cette censure que nous reproduisons dans leur intégralité les textes ci-dessous.
A vous, chers lecteurs, de juger.

Le quotidien ' EL WATAN ' a été lancé le 8 octobre 1990 par 20 journalistes ; c'est leur propriété exclusive. A ce jour le tirage moyen est de 100.000 exemplaires par jour, ce qui en fait un des plus fort du pays.
Premier quotidien du matin à être édité en Algérie ; il a basé sa ligne éditoriale sur un traitement objectif de l'info en développant des analyses rigoureuses, une vérification constante des informations publiées et un souci constant d'ouverture à l'ensemble des sensibilités politiques du pays ; notamment celle de l'opposition naissante.
Le quotidien a été frappé d'une suspension de 15 jours en janvier 1993 et six de ses journalistes et le directeur de la publication ont été arrêtés et jetés en prison.
Interdit de publication pour 15 jours en décembre 1994 et à deux reprises en 1996.
Le directeur de la publication a été poursuivi pour une vingtaine d'affaires et plusieurs fois condamné à des peines de prison.
Interdit d'accès à la publicité publique et institutionnelle, pour l'étouffer financièrement et commercialement.

L'Internet ; rempart contre la censure.
6 quotidiens paraissent malgré la censure.

Le quotidien ' L'EXPRESSION ' est depuis le 18 août dernier absent des kiosques. Ceci est du à une interdiction de parution qui le frappe au niveau des imprimeries d'état.
Mais par le biais de l'Internet, le journal n'a jamais cessé de paraître. il a pu ainsi échapper à la censure maquillée dont il est victime, comme les 5 autres titres nationaux interdits.

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Articles relevés dans les différentes éditions du journal EL WATAN
1) Cokerie d'El Hamma / à la recherche d'une conversion

     Alger compte dans son "désordre urbain" de nombreuses bâtisses abandonnées qui menacent ruine. Certaines datent de l'époque coloniale. Exemple de ces squelettes en béton, la cokerie d'El Hamma à la rue Fernane Hanafi (commune de Belouizdad).
     Sa construction remonte aux années coloniales. Elle appartenait à la société française Electricité et Gaz d'Algérie (EGA). Après l'indépendance, cette cokerie est devenue la propriété de Sonelgaz et demeure à ce jour en ruine. Cela dit, que compte faire Sonelgaz d'un tel patrimoine qui occupe beaucoup d'espace ? Un des responsables au niveau de Sonelgaz relève qu'à la fin de la décennie 1990, a germé l'idée de convertir ce patrimoine en un musée national de l'énergie, tout en gardant l'ossature de la bâtisse. Aussi, est-il suggéré de "préserver son aspect architectural". Néanmoins, indique la même source, il s'est révélé par la suite qu'"on ne peut pas garder l'ossature de la Cokerie vu l'état de dégradation avancée dans lequel elle se trouve. Ainsi, il nous a été recommandé de construire notre musée à l'intérieur de cette même bâtisse. Ce qui va coûter très cher à Sonelgaz. Le projet a été abandonné en circonstance". Lors du séisme du 21 mai dernier qui a frappé le centre du pays, la cheminée de la cokerie a subi des dommages. Sachant qu'elle était déjà dans un état de dégradation avancé. Face à cette situation, "nous avons détruit une partie de cette cheminée pour parer à tout danger, car elle se situe près d'un établissement scolaire".

Par A. Idir
2) Bordj El Bahri / La ville croule sous le poids des ordures

     C'est une image insoutenable qui s'offre aux passants qui déambulent dans les rues et ruelles des différentes cités de la commune de Bordj El Bahri.
     Les immondices s'amoncellent, partout des décharges publiques poussent comme des champignons. Renseignements pris, il s'avère que le ramassage des ordures ne se fait pas quotidiennement encore faut-il qu'il touche tous les quartiers. Que ce soit à Alger Plage, aux Andines, à la cité Cosider, à la Cité Galoul (appelée communément Kahouet Chergui), à la Brise Marine ou au centre-ville de Bordj El Bahri, force est de reconnaître que le décor est le même. Devant cet état de fait, des citoyens ont engagé un chômeur pour procéder au nettoiement des rues et ruelles du quartier en cotisant, à raison de 200 DA par ménage/mois.
     Au centre-ville, certains habitants n'ont pas manqué de se plaindre des ordures que les commerçants abandonnent chaque vendredi, jour de marché.

Par R. B.
3) Alger-Centre / Le 6 rue Ballay, toujours en chantier

      Les locataires du 6, rue Ballay, à Alger-Centre, s'impatientent. La cause en est les lenteurs enregistrées dans les travaux de réfection de leur immeuble. Selon eux, l'installation du chantier depuis août dernier sans que le moindre appartement soit totalement fini. "Nous doutons de la compétence de l'entrepreneur, l'absence de connaissance en la matière fait aussi défaut chez les ouvriers", accusent-ils. Il faut savoir que ces doléances sont loin d'être isolées. Nombre de citoyens relèvent quotidiennement, en effet, ce type de situation depuis l'entame des travaux de réhabilitation ayant suivi le séisme de mai dernier.

Par D.Z.
4) Hiver de colère dans les plaines de Messaâd
    "Ici, on boit de l'eau de pluie"

     Au sud de Messaâd, sur la route de Touggourt, les pasteurs vivent presque en parallèle avec le temps qui passe. Dans les pâturages semi-désertiques, l'hiver est vécu comme une bataille à mener. A mener contre le froid, l'isolement et l'oubli. Mohamed Dacher, Salhi Aomar, Boutteba Omar, El Hadj Bekr et Aïdi Abdelkader disent être "encerclés" par les mises en défends (cette mesure de protection est prise par le Haut-Commissariat au développement de la steppe, HCDS). Au point qu'ils sont obligés - le comble pour des pasteurs - d'acheter de la nourriture pour leur bétail. Les fils Dahmane sont forcés d'aller chercher l'eau à au moins 10 km. A pied ! Cela relève presque de l'aventure en cet hiver particulièrement froid. Parfois des camions-citernes viennent alimenter ces plaines. Le vent polaire qui souffle sur ces plaines ne peut être atténué qu'avec un feu de bois. Feu autour duquel on nous offre un café. "Vous savez, ici, on boit de l'eau de pluie", nous dit l'un des fils Dahmane. Cette eau de couleur beige est appelée el kedir. "Buvez, il n'y a rien à craindre. C'est une eau excellente", conseille l'ami Belkacem. Le HCDS a construit un barrage dans les parages. "Depuis, nos terres ne sont plus arrosées", lâche, sur un ton coléreux, Dahmane Brahim. "Nous n'avons plus le droit d'accéder à nos propres puits à cause des mises en défends. Nous avons saisi le chef de daïra de Messaâd sur ce problème. Il s'est déplacé jusqu'ici et a promis de prendre en charge le dossier. Rien n'a été fait depuis", explose le vieux berger. "Nous n'avons pas d'électricité", lance un jeune habitant de ces vastes plateaux. A la brune, les bougies sont allumées.

Par Fayçal Métaoui
5) Instantané / Le Cafard since 1925

      La première carte de transport urbain d'Alger, date de 1908, à travers le réseau d'une compagnie des chemins de fer régionaux et urbains (Cfra). Cette compagnie de transport assurait les dessertes de la Pointe Pescade (Raïs Hamidou) jusqu'au Caroubier.

      La seconde carte du réseau des liaisons, élaborée en 1941, est venue pour organiser davantage le trafic, notamment avec l'ouverture des lignes d'autobus pour le transport urbain. Avec son concurrent les Tramways algériens (TA), le Cfra avait contribué, pour une grande partie à la construction d'un réseau de transport urbain dense. Cela lui a valu en 1939 la distinction honorifique du "réseau le plus moderne du monde". Donc, au lendemain de l'indépendance, l'Algérie disposait d'un réseau de transport très étoffé avec, notamment, la fusion des Tramways algériens (TA) et les Chemins de fer sur routes d'Algérie (Cfra), sous les couleurs ciel et blanc de la Rsta, actuellement l'Etusa. Que gardons-nous de cet héritage ? Sinon rien ! puisque ces moyens sophistiqués ont disparu du paysage urbain et le métro n'est pas au bout du tunnel. Est-ce à dire que "notre avenir est dans le passé" ? Apparemment oui ! Aucune étude n'a été engagée pour élaborer un système de transport en parfaite harmonie avec le plan urbanistique de la capitale, comme c'est le cas à Lisbonne et à San Francisco. Il y a urgence à engager une réflexion pour pallier les insuffisances nées au lendemain de l'ouverture du secteur du transport au privé. La participation de ces opérateurs privés n'a pas donné les résultats escomptés. Au contraire, elle a contribué surtout à mettre à nue la fragilité de la nouvelle configuration du transport urbain bien que nos moyens de transport "contemporains" soient trop modestes.

Par Nazim Djebahi
6) Transport dans la capitale / Notre avenir est dans le passé

      Plusieurs projets ayant trait au transport dans la capitale existent au niveau de la wilaya d'Alger. C'est le cas du projet du métro dont les travaux ont démarré au début des année 1980, mais qui n'ont jamais été achevés.

      Et c'est le cas aussi du projet du tramway dont le dossier avance à pas de tortue. Mais, élément de taille, ces projets n'ont rien d'une nouveauté car ils existent depuis l'époque coloniale. Et aujourd'hui, ironie du sort, on n'arrive même pas à les concrétiser. A travers ce dossier, nous avons tenté de faire une rétrospective sur les différents moyens de transport utilisés avant, durant et après la révolution 1954-1962. A ce titre, nous avons travaillé sur des archives on-line qui retracent d'une manière détaillée ce qu'étaient le transport d'alors, son organisation et sa richesse. Les photos illustrant ce dossier sont aussi tirées d'Internet, car nous avons jugé utile de les reproduire pour une information complète, mais aussi afin de permettre au lecteur de faire une comparaison entre le passé et le présent. Les premiers réseaux routiers et les chemins de fer ont été réalisés par l'administration coloniale au tout début de l'occupation. Celle-ci avait commencé d'abord par ouvrir des lignes de chemins de fer. Ainsi, le premier tronçon réalisé par l'administration coloniale fut celui d'Alger-Blida s'étendant sur une distance de 50 km. Les travaux avaient démarré en 1858 et l'ouvrage a été inauguré le 15 août 1862. Bon à savoir, ce tronçon entrait dans le cadre du plan de Napoléon III qui comptait, à travers ces réalisations, exploiter les ressources de l'Algérie colonisée. Au niveau de la banlieue algéroise, le tronçon reliant Maison Carrée (Mohammadia) au centre-ville d'Alger était exploité pour le transport de marchandises mais aussi celui des voyageurs. La gestion de ce tronçon fut confiée à la société Chemins de fer sur routes de l'Algérie (CFRA) gérante depuis 1892 des trois réseaux de tractation à vapeur : ceux d'Alger, de Blida et de Kabylie. Les CFRA étaient financés par l'Omnium lyonnais, créé en 1896 et spécialisé - précision de taille - dans l'électrification des réseaux. Car il sera question plus tard de projet d'électrification des réseaux tramway et trolleybus d'Alger.

      Dans cette phase que nous appellerons l'époque de la vapeur, le réseau ferroviaire d'Alger s'étendait sur 27 km. Il reliait le centre-ville d'Alger à Aïn Taya avec un parc de 49 locomotives assurant la tractation des trains à vapeur. En 1898, les CFRA décidèrent d'électrifier la partie urbaine de leur réseau. C'est-à-dire entre Deux Moulins et Maison Carrée. En 1905, la même entreprise décida de construire une antenne (point de correspondance) se détachant de la ligne Maison Carrée au lieu-dit Champs de Manœuvres, (1er Mai). Cette ligne traverse Belcourt (Belouizdad aujourd'hui), le Ruisseau pour arrêter à Kouba.

      L'avènement des tramways et autobus

      D'abord, il y a la Société des tramways algériens (STM) fondée en 1898 sous le nom de la filiale Houston-Thomson et qui disposait de trois lignes sur les hauteurs d'Alger à raison de 40 motrices et 60 locomotives. Il y avait également les Tramways et messagerie du Sahel (TMS) fondée en 1901 par la famille Aubry avant qu'elle ne soit reprise par les CFRA en 1935 dans la foulée de la rude concurrence à laquelle elle ne pouvait faire face. En 1908 déjà, le tramway comme moyen de transport desservait la Pointe Pescade (Raïs Hamidou aujourd'hui), Bab El Oued, Ben Aknoun, Ruisseau, Kouba et Mohammadia. Les passages qu'empruntaient les tramways existent toujours au niveau de la capitale. C'est le cas par exemple du passage de Ghermoul situé en face du ministère de l'Energie et des Mines et qui sert aujourd'hui de parking au ministère de l'Habitat. En 1935 apparurent les premiers autobus à Alger. Ils assurèrent la navette Port Saïd, Maison Carrée. Ils sont plus rapides que les tramways. D'ailleurs, ils ne tarderont pas à les concurrencer, voire à les achever. Pour l'histoire, il faudra noter que le premier bus ayant fait son apparition dans la capitale était nommé le Cafard. C'était un Berliet de 25 places. Les bus seront généralisés dans la capitale à partir de l'année 1959. Charles de Gaulle, alors président de la République française, créa à travers le Plan de Constantine une filiale de la société Berliet à Rouiba. Cette entreprise sera nationalisée, quelques années après l'indépendance, pour devenir Sonacome puis Snvi. Le bus allait, petit à petit, prendre la place du tramway. Dans la même année (1959), la fusion du réseau des Tramways algériens (TA) avec ceux du CFRA a donné naissance à la Régie syndicale du transport algérois (RSTA) actuellement l'Etusa. Les bus de cette compagnie ont toujours gardé l'ancienne couleur: Le bleu et blanc. Ainsi, au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939, le réseau des Tramways algériens était considéré comme le plus moderne à l'échelle mondiale.

      Ascenseurs et téléphériques

      Parallèlement aux moyens de transport que nous avons cités plus haut, les tramways à vapeur et électriques ainsi que les bus et les trolley bus, la société Tramways, algériens (TA) avait entrepris en 1936 la construction de trois ascenseurs à Alger. Le premier reliait la rue d'Isly (actuel Larbi Ben M'hidi) au quartier Bérthezène, (rue Dr Saâdane). Ce moyen de transport existe toujours sous le nom de l'Ascenseur Saâdane. Il comptait alors deux cabines. L'une d'une capacité de 30 personnes et l'autre de 12. Aujourd'hui, l'ascenseur est fermé aux usagers et on ignore si les cabines y sont toujours ! Le deuxième ascenseur était érigé entre le Carrefour du millénaire sur le boulevard de l'ALN et la Chambre de commerce et d'industrie. Cet ascenseur appartenait d'ailleurs à cette administration. Aujourd'hui, il n'est plus utilisé, voire il n'existe plus. Enfin, un troisième ascenseur était aménagé au Square Port-Saïd pour relier l'actuel boulevard Che Guevara à la place du Square. L'ouvrage existe toujours et est géré par l'Etusa. Mais il est fermé au public à cause des fissures engendrées par les séisme de 1989 et du 21 mai dernier. Au cœur de la révolution algérienne, la société Tramways algériens (TA) avait construit, en plus des ascenseurs précités, le téléphérique reliant Belcourt (Belouizdad) à Clos Salembier (El Madania) en 1956. Et suivant ce modèle, un autre téléphérique fut construit après l'indépendance (1975) pour relier Bologhine à Notre-Dame d'Afrique. De la sorte, les trolleybus furent remplacés, sur les hauteurs de Zghara, par les téléphériques.

      Notre avenir est dans le passé

      Plus de quarante ans après l'indépendance, la capitale n'a pas su sauvegarder ce patrimoine d'une grande valeur. Le tramway fut suspendu et ses passages goudronnés. Les bus fonctionnant à l'électricité et qui étaient, de surcroît, non pollueurs ont disparu et seuls les poteaux électriques les alimentant témoignent encore de cette époque. Quant au métro dont l'idée a germé à la fin du XIXe siècle, il n'est pas encore au bout du tunnel. Il va sans dire que, véritablement, notre avenir sur le plan transport est dans le passé. Car si l'on considère que le seul moyen de transport dans Alger en 2003 se limitait à des bus avec les catégories grands et minis et les taxis, indépendamment bien sûr du train, on peut affirmer que nous avons régressé. Dans plusieurs capitales du monde, le tramway et le métro sont des moyens de transport urbains indispensables. C'est le cas par exemple en France, en Belgique et même en Tunisie, notre pays voisin. Chez nous, à défaut de les ressusciter, les locomotives des tramways et les anciens bus sont parqués dans les entrepôts de l'Etusa à Ghermoul. Si au moins on les avait exposés dans un musée qu'on pourrait dédier à l'histoire du transport urbain !

Par Hakim Amara
7) Qui se souvient de la rue Amar El Kama ?

     La rue Amar El Kama était le point de chute des voyageurs venus des contrées d'ailleurs et de l'Algérie profonde. L'hospitalité légendaire de cette artère a dépassé les frontières.

     Les ancêtres des Africains de port Saïd transitaient par-là, avant de rallier la France métropolitaine. La rue Amar El Kama accueillait généreusement le flot des négociants de commerce, qui trouvaient toutes les commodités d'hébergement à l'Hôtel d'Orient, rebaptisé Badr. Un joyau architectural de l'hôtellerie rendu célèbre par sa fontaine érigée au milieu du hall. La fontaine ajoutait de la fraîcheur aux senteurs de thé au jasmin. Les voyageurs du commerce trouvaient l'assistance requise dans les cabinets des agents d'affaires, qui avaient pignon sur l'administration. C'est à peu près l'équivalent des consultants d'aujourd'hui, avec en prime le respect de la parole donnée et la discrétion dans la conduite des affaires. Les cris de "berred ya aâtchane" (désaltère-toi ô assoiffé), mettaient de la gaieté dans l'atmosphère. Le marchand de citronnade additionné au jasmin ne passait pas inaperçue avec son accoutrement traditionnel. C'était l'hirondelle qui faisait le printemps. Il était habillé d'un gilet karakou et d'un seroual tastifa. Il était chaussé de babouches et coiffé d'une chéchia stamboul. Il portait sur son dos un fût en argent finement ciselé. Les échoppes de souvenirs étaient trop exiguës pour contenir les groupes de touristes friands des produits du terroir. La rue Amar El Kama était aussi le carrefour gastronomique avec sa houmat attabakhine. Les vitrines des restaurants étaient décorées des fruits de saison. A côté de cette image conviviale, il y avait les malfrats à la petite semaine. Seulement, la pègre avait un code d'honneur comme aimait à nous le répéter cet habitué des lieux : "Ils ne s'attaquaient jamais à une femme comme le font aujourd'hui les voleurs de chaînes et de boucles en or. Ils n'aimaient pas non plus la hogra et défendaient souvent le faible".
     Le rey-rey, un attrape-nigaud dans lequel sont tombés tous les braves campagnards avides de gains faciles était le jeu de cartes le plus prisé. On pariait gros sur la bonne carte coincée sous le pied du joueur occasionnel. Seulement, le croupier changeait la carte en un tour de main à donner le tournis. La mise était de 100 DA ! C'était beaucoup d'argent à l'époque. Un simple coup de sifflet du policier du coin suffisait à disperser les attroupements, alors que de nos jours, le rideau de la bêtise des fonctionnaires en charge de la gestion de la cité est tombé comme un couperet sur le décor familier de la rue Amar El Kama. Les principaux acteurs ont vieilli à l'image de ces boutiques fermées qui ne trouvent plus preneurs. Les figurants ne sont plus de ce monde et le voile de la tristesse a enveloppé cette artère autrefois très prospère. Le malheur et la désolation sont schématisés à travers les amoncellements des ordures. Le patrimoine immobilier se rétrécit comme une peau de chagrin. Les travaux de réhabilitation des bâtisses met quand même du baume au cœur de ses habitants. Le théâtre situé à la place du 17 Octobre 1961 se meurt dans l'indifférence générale des hommes et des femmes de la culture. Autre nouveauté, les légumes et la friperie se côtoient au marché couvert dans une anarchie indescriptible. Seule consolation : aux dernières nouvelles recueillies sur place, le vieux cinéma Odéon, le musée du cinéma oriental et hindou, a été confié à un citoyen qui œuvre inlassablement à sa réouverture. Nous y reviendrons.

Par N. D.
8) Focus / Risque

     Dans les quartiers de la ville, les dangers à craindre viennent souvent d'en haut. Là où l'on s'attend le moins. La chute d'objets et de matériaux parfois insolites a toujours fait le quotidien des citoyens appelés à la vigilance à chaque pas.

     Le plus mémorable de ces incidents demeure l'écroulement, il y a à peine deux ans, d'une partie de la balustrade en pierres dans l'avenue de l'Indépendance, dans le quartier du Coudiat, surplombant l'artère reliant la rue Benmeliek à l'entrée du marché Bettou. Par la grâce divine, heureusement, des innocents ont échappé à une mort certaine, puisque l'affaissement a eu lieu tôt le matin. Autrement dit, la catastrophe aurait pu être d'une ampleur incalculable, un jour de marché. La brèche vite "colmatée" à l'époque par une murette bricolée en parpaing n'aura pas trop résisté. Le danger persiste toujours et menace encore une fois la vie des passants surtout que la rambarde concernée présente des dégradations en divers endroits. L'amère réalité constatée sur place ne cesse d'inquiéter les riverains qui interpellent les autorités compétentes pour intervenir en urgence avant que l'irréparable n'ait lieu

Par. S. A.
9) Santé / L'asthme atteint 10 % de la population oranaise

     Selon les résultats préliminaires de la première étude sur l'incidence de l'asthme à Oran, lancée en 2003, 8 à 10 % de la population de la wilaya ont été atteints de cette pathologie chronique durant ces dernières années.

10) Tourisme / Un prix pour le meilleur hôtel

     Un prix d'encouragement sera décerné au plus bel hôtel de la ville d'Oran qui devra présenter les meilleurs services et prestations dans les domaines de l'accueil et de la restauration.

     Pour cette occasion, la majorité des hôtels subissent actuellement des travaux de réaménagement, selon des sources de la direction du tourisme. Pour attribuer ce prix, une commission spécialisée va procéder à des contrôles et des inspections dans différents hôtels et désignera le futur lauréat. Le but de ce concours est d'inciter les directeurs de ces structures à donner une meilleure image de la ville d'Oran, une ville touristique riche de ses monuments, ses sites historiques et ses plages que les touristes étrangers sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à visiter. Signalons par ailleurs que, depuis avant-hier, des Pieds-noirs sont à Oran pour une visite de quelques jours afin de revivre des souvenirs d'enfance qui datent de plusieurs décennies.

Par M. O. Gh.
11) Transport en commun privé / Une activité à discipliner

     Boulevard Hassiba Ben Bouali. Trois bus de voyageurs chargés à ne plus supporter le nombre de passagers font la course depuis la station urbaine de Kouba à celle du 1er Mai.
     "Makach elli yahbet !", s'écrie le receveur à l'adresse des passagers en arrivant à l'arrêt du Ruisseau. "Kayen ! Kayen !", répondent quelques-uns qui devaient descendre là. Contrarié, le receveur transmet avec une si grande antipathie la demande d'arrêt au chauffeur. Celui-ci en arrivant au niveau de l'arrêt immobilise le bus en pleine chaussée, ce qui constitue un danger de mort pour ses clients, alors que son receveur ouvre la porte avec un mouvement violent qui s'apparente aux coups de pied sur les portes des saloons que les cow-boys du Far West pratiquent. "Activez ! Activez !", s'écrie le receveur. Les passagers comme des moutons affolés se bousculent dans le petit couloir de ce bus de fortune pour mettre le pied à terre. Et avant que le dernier ne soit descendu, le chauffeur accélère pour reprendre route. "Arrêtez ! Arrêtez !", s'indigne le passager. Entre temps, un autre bus le devance et l'équipage du bus... perd la raison. "Dépêche-toi !", dira le receveur au chauffeur du bus. Celui-ci appuie à fond sur l'accélérateur et le bus tente, comme il le peut, de reprendre sa place en tête de file ; zigzague et klaxonne au point "d'oublier" de s'arrêter au niveau de l'arrêt de Belouizdad. La foule crie son désarroi. Des personnes blasphèment ce temps auquel nous sommes parvenus. D'autres murmurent des insultes à l'adresse de l'équipage du bus, alors que l'écrasante majorité a les yeux grands ouverts ne comprenant quoi faire avec ces fous. Les pauvres citoyens sont constamment malmenés à bord des transports en commun privés. Car un nombre important de ces transporteurs est venu vers ce créneau non pour exercer un métier à part entière mais plutôt pour se faire de l'argent. Un point, c'est tout ! Leur comportement témoigne de cet état. Leurs bus sont rarement entretenus sauf pour une infime minorité d'entre eux. Aussi, ils ne respectent nullement le nombre des personnes à mettre à bord de leur véhicule.
     Ils ne délivrent pas, dans certains cas, de ticket aux passagers, et quand ils le font, on constate que ces billets ne sont pas conformes à la réglementation. C'est-à-dire qu'ils ne contiennent pas toutes les informations concernant l'identité du transporteur, ce qui permettra au passager d'introduire des recours si cela est nécessaire. Sur le plan humain, c'est encore plus catastrophique. Si le commerce est, en principe, et comme on dit dans le dialecte, la langue "ellsan", chez les transporteurs privés, ce n'est pas le cas. Parfois, ils font croire au passager que c'est une "m'zia" que de le transporter, alors que non. Des receveurs se permettent même de parler avec les passagers d'un air autoritaire sinon violenter carrément physiquement les passagers qui osent les objecter. Cela s'est passé déjà à Chevalley lorsqu'un passager a essuyé quelques coups de poing de la part d'un receveur d'un J9 pour avoir dénoncé de ne pas les avoir conduits au terminus. Quelle place ont les services de la réglementation dans cette question, à savoir la direction des transports et les services de police ? Pas grand-chose, mis à part une commission de recours mixte mise en place conjointement par les deux services pour "permettre au citoyen de faire des recours sur des infractions". Sinon, dans la majorité des cas, le contrôle se limite à l'état technique du véhicule. Quant à la "conformité" de l'équipage, cela n'a pas fait encore objet d'intérêt. Il faudra pour cela professionnaliser cette activité et organiser des formations ou des recyclages pour apprendre aux transporteurs les rudiments du métier. Peut-être qu'on en finirait une fois pour toutes avec cette anarchie ambiante à bord des bus.

Par H. A.
12) Instantané / "Joyeux ânes et bons bouchers"

      Tout en considérant l'âne comme têtu, l'imagination populaire n'a pas nié son utilité. "Il a fait son devoir, du matin jusqu'au soir", disait le poète F. Jammes.

     Mais à peine délivré de certaines charges, le doux équidé fut surpris par de faux bouchers qui s'arrangèrent par la suite de farder la viande hachée, issue des quartiers entiers de sa chair, avec du métabisulfite de sodium. Le tout a fini contre toute attente dans l'estomac de certains crédules au point que la tradition populaire a fixé l'événement pour en faire un repère temporel, comme ce fut le cas en 1945, marquée par la famine (âm echar). La même tradition a attribué à l'année en cours le qualificatif de "l'année de la viande d'âne". Etrange ! Cette même année, caractérisée par la fin du mandat présidentiel, a connu un afflux des émirs venus droit d'un "Golfe" pour tirer la gazelle et l'outarde. Manger la chair de l'outarde éveille des désirs recherchés. Encore faudrait-il reconnaître que ce procédé "bio" est nettement plus efficace que le Viagra, affirme-t-on quelque part au Golfe. Quel paradoxe ! La chair de l'outarde pour les émirs et la viande asinienne pour les Algérois. Les uns en quête de désirs, les autres, victimes de filous. Mais quoique lésés, des milliers d'Algérois se veulent reconnaissants envers des bouchers honnêtes en leur disant : "Joyeuse année bons bouchers !"

Par Lamine B.
ANNONCE
Présentation de deux sites d'Artistes
de M. Bernard Viot
Deux sites créés par un Oranais attendent impatiemment votre visite.

Vous y trouverez des oeuvres réalisées par une Constantinoise pour http://treizarts.free.fr


et sur http://deltatimbres.free.fr vous pourrez compléter votre collection de timbres.




Merci de votre prochaine venue.


Bernard Viot

SOUVENIR

j'aurais préféré vous annoncer une bonne nouvelle en ce qui concerne nos amis d'enfance, mais hélàs ! Marcel Passeri, nous a quitté le 30 décembre, suite à sa grave maladie. Je suis allée à ses obséques sur Hyères le 2.01.2004 et je garde encore un goût amer de ces durs moments.... Aussi, je vous transmets, un hommage que je lui dédie. Bises à tous.
Colette



Marseille, le 20 janvier 2004

DERNIER HOMMAGE A NOTRE AMI MARCEL

Dis-moi jeunesse ! tu nous donnes toujours un visage si beau et si pur, tu nous prêtes toutes les audaces et tu nous rappelles à tout moment que tu es très éphémère et infidèle.

Ô jeunesse ! tu es tout de bleu vêtue et tu nous tends les bras pour mieux nous faire aimer tous nos amis d'enfance.
Ô jeunesse tu es belle et tel un mirage, un doux rêve bleuté que nous aimons garder au fond de notre cœur, hier tu nous a présenté Marcel, l'enfant du Pays, notre cœur tout de suite a pressenti toute la poésie du personnage et le temps a ainsi gravé toute la présence chaleureuse de notre ami Marcel Passeri.

Dis-moi le temps ! pourquoi es-tu celui qui fait et défait tout ! tu t'es alors vêtu de blanc et dans ta pâleur tu as séduit notre vie et tu as osé ravir celle de Marcel. Ton audace nous a meurtris à tout jamais. Tu nous laisses le cœur débordant de souvenirs d'enfance et telle une fée de blanc vêtue, tu as emporté dans tes rêves, mais après un rude combat, l'ami touché prématurément par la maladie.

Alors, le temps tu nous façonnes l'esprit vague, et le cœur bordé de larmes, murmure tout bas : " Quand il est mort le poète, tous ses amis, tous ses amis pleuraient… ". Tu nous transmets un cœur vide et des yeux rougis par ton départ. Une colère vive succède à une nostalgie mélancolique, mêlée de souvenirs et de moments d'émotion.

Une émotion rouge en couleur, se dessine au fond de notre être et Marcel nous quitte, l'âme meurtrie et le visage glacé par ce matin d'hiver où nos cœurs dans une ultime flamme de jeunesse, t'ont fatalement accordé le droit de nous quitter sur le chemin de la vie que nous aurons bien du mal aujourd'hui à parcourir sans ta présence, ton sourire et ta joie de vivre.


A mon ami d'enfance,
A toute sa famille.
Colette LEVY

Marcel est au centre, à sa droite, son épouse Martine, puis Gérard Barnier me parle, c'était pour les journées-photos de 2002.



MESSAGES
S.V.P., lorsqu'une réponse aux messages ci dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône vient de créer une nouvelle rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui sera liée avec les numéros de la seybouse.
Après avoir pris connaissance des messages ci-dessous,
cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura


De Mme Ginette Gentou/Longo
Je souhaite retrouver des amies du Lycée Mercier à Bône. Années 1957-58-59.
D'avance merci.
Adresse : marius.jujub@free.fr

De M. Claude Acquisto
Je suis à la recherche de photos, ou de personnes ayant connues le petit village du kouif, village situé à une trentaine de KM de Tebessa.
Merci
Adresse : valnico@tiscali.fr

De M. Georges Bailly
Georges Bailly : 67 av. Cyrille Besset 06100 Nice Tel : 06/10/77/47/78,
recherche mes amis d'Alzon Bône : Pierrot BULLIARD natif de Guelma, dont le père était Bijoutier, lui même devait être bijoutier vers Paris, Robert HELDÉ et son frère, Claude VAILLANT, Yves LEBOEC et son frére, Christian LAVIGNE et son Frére.
Demande de tous documents, récits, photos sur :
la Société EMCO-Fruits de Bône créée en 1949.
Sur les Ets. BERTAGNA de Randon : Domaines Guebar , l'Armantiere, du Télégraphe, et Boufarha
Domaine de la famille Robert BEGHAIN
Tous documents sur la plaine de Bône
Mille merci d'avance
Adresse : georges.bailly@free.fr

De M. Thirry Pettetin
A propos de BÔNE, ma grand-tante a épousé un Monsieur Paul ZERAFA qui avait deux frères Sauveur et Joseph (sauf erreur de mon papa).
Paul avait une entreprise de ramassage des ordures ménagères à Bône dans les années +/- 40/50 et un garage "concessionnaire" pigeot. Ce garage a été ensuite transformé en cinéma par Claude ZERAFA (et son frère également Paul) et sauf erreur a fait faillite.
Sauveur quant à lui avait à Bône également une "usine" de pâtes alimentaires.

Mon grand-oncle/tante et le reste des ZERAFA sont rentrés sur Marseille puis se sont installés à Cagnes sur Mer. J'ai revu tout le monde en vacances etc... Puis la vie étant ce qu'elle est nous nous sommes revu une dernière fois dans les années 1980 (Paul et Léontine sont décédés fin 1970 et début 1980) et depuis impossible de retrouver trace de Claude et de sa fille Christine.
Si dans votre cercle bônois ou P.N. des informations circulent je suis preneur.
Veuillez recevoir mes sincères salutations - Thierry.
Adresse : tpetetin@espacejeanmonnet.com


De M. Jean Pierre Ferrer
Chers amis,
Je m'adresse plus spécialement aux Algérois, et anciens de Gautier.
Je viens de retrouver les Palmares du lycée édités pour la remise des prix...des 30/6/59, 30/6/60, 30/6/61.
Je me tiens à votre disposition pour vous scanner les pages qui vous intéresseraient. Merci de le faire savoir autour de vous.
Bonne réception,
Adresse : jeanpierre.ferrer@wanadoo.fr

De M. Jean Louis Ventura

je recherche la cassette de la famille HERNANDEZ
FILM OU PIECE DE THEATRE.
Où peut-on la trouver?, ou quelqu'un pourrait-il me faire une copie. Paiement des frais.
Merci
Adresse : ventura.jl@wanadoo.fr

De Mme Anne-Marie Berger

Collectionnant les photos de classe de Bône, je remercie celles et ceux qui pourraient m'apporter leurs concours en m'adressant photocopies (laser si possible) de ces précieux documents de toutes années, en y mentionnant toutes précisions (nom des élèves, de l'enseignant, année, classe, établissement, nom du directeur...)
Suis intéressée aussi par des photocopies d'articles de presse (résultats d'examens, concours, nominations...) ayant un rapport avec l'école à Bône et ses environs.
Merci d'avance d'adresser ces documents, accompagnés de votre note de frais occasionnés à:
Anne-Marie Berger, Rue d'Aval, 70150 Chenevrey et Morogne

Voici deux messages qui m'ont été confiés pour recevoir tous renseignements:
-Edwige Agius recherche son amie Andrée Lampe anciennement élève au Lycée Mercier
-Élèves de Madame Boucherit à l'école primaire du Champ de Mars puis au C.C. Vaccaro souhaiteraient avoir de ses nouvelles
Adresse : amye.berger@club-internet.fr

Anne-Marie participe activement à la rubrique "Où sont-ils" (la rubrique des photos de classe) en nous envoyant régulièrement des photos, aidez-la dans ses recherches. Merci J.P. B.


De M. Gilbert Ibanez

http://www.algerie-francaise.org
Deuxième CDROM à votre disposition: (3 ans de travail pour que nos morts et notre drame ne soient pas oubliés par nos enfants.)
=>Pour le parcourir :
http://www.algerie-francaise.org/afcdrom/online

=>Pour le Télécharger complètement en format zip. ( 8.5M, inclus les fichiers de démarrage automatique du CD.
http://www.algerie-francaise.org/afcdrom/afcdv2.zip

Pour + de détails : http://www.algerie-francaise.org/afcdrom/
Adresse : http://www.algerie-francaise.org/afcdrom/

Coeurs sensibles et racistes s'abstenir.
LA VERITÉ EST NOTRE SEUL BUT. Nous nous y employons avec détermination.
Transmettez l'URL du Site à vos amis - Conseillez-leurs de s'abonner, de nous adresser leurs témoignages s'il y a lieu. Bonne lecture et bon courage. Conseillé à ceux qui ont le coeur bien accroché.
Gilbert Ibanez


De M. Sophie Lespinasse

Je suis actuellement à la recherche d'informations sur Alger, notamment EGA et un peintre, Oscar Spielmann qui était ami de ma famille là-bas.
J'ai évidemment acheté le remaquable livre sur Alger et ses peintres de Marion Vidal-Bué.
Peut-être sauriez vous comment trouver des informations sur EGA, où travaillait mon grand-père, et Monsieur Spielmann?
Merci par avance et bonne année 2004,
sophielespinasse@hotmail.com

DIVERS LIENS VERS LES SITES

Un site sur l'Année de l'Algérie http://anneedelalgerie.free.fr
Connaissez-vous Bou-Medfa ? http://perso.wanadoo.fr/fernand.mico/one/ Le site de M. Fernand Mico

De M. Jean Pierre Bartolini

RECHERCHE DE DOCUMENTS:
Je recherche, même des photocopies des N° de la revue "Les Grands Hommes Bônois" de M. D Giovacchini.
De même, je serais preneur des N° "de la Dépêche de l'Est", de la "Seybouse"
ou de tout autre publication Bônoise ou pas, comme : "Le Réveil Bonois"; " Le Ralliement"; "L'Indépendant de Constantine" ; "L'Oasis" ; "L'Akhbar" ; "Le Morbacher" ; "Le Courrier de l'Algérie"; "Le Commerce Algérien, de Sétif" ; "Le Sémaphore" ; "La Gazette des Abonnés" ; "L'est Algérien"; "Le Mahouna" ; "Le Progrés de l'Algérie" ; "Le Zeramna" ; "L'Electeur Libre" ; "Le Potache" ; "La Démocratie Algérienne" ; "La Dépêche de Constantine" ; "Démocratie" ; "Dépêche de l'Est" ; "Le Courrier de Bône" ; "La Liberté" ; "Le Petit Bônois" ; "Le Bônois" ; "L'Impartial" ; " Echo de Bône" ; "La Gazette Algérienne" ; "L'Avenir de l'Est" ; "Echo d'Hippone" ; "La Petite Revue Agricole" ; "Le Chêne Liège" ; "Les Clochettes Bônoises" ; ETC...
"Le Calvaire des Colons de 1848" de Maxime Rasteil.
Ces recherches sont faites pour sauvegarder numériquement, et faire connaître notre passé. Ce site en fait foi.
Il va de soi, que ces journaux devront être mis en lieu sur, accessibles facilement à tous (toutes communautés confondues d'hier et d'aujourd'hui).
Seules la connaissance et la diffusion permettront la sauvegarde de notre mémoire, de rétablir des vérités et de montrer au Monde que nos communautés vivaient trés bien ensemble.
Je remercie d'avance tous les chercheurs.


cliquez ICI pour d'autres messages.

ANNONCES
RECHERCHE

Voici 3 photos prises à la plage de St Cloud en 1960, ce sont presque tous des scouts catholiques de Constantine et de Bône.
Sur la photo de groupe, le plus à gauche serait un bônois, le plus blanc s'appellerait Di Costanzo (scout). Les autres non identifiés.
photo Jean Bernard Lemaire

Sur les photos debout celui avec les lunettes est un Constantinois J.Claude Ribarrier.

Ces photos seraient en relation avec l'équipe "jeune route" de J.Luc Joannon qui a fait un voyage au Sahara jusqu'à Tombouctou en 1961 avec la "jeune route" de Constantine.

D'avance, je remercie tous ceux qui pourront m'aider à retrouver ces copains et me donner plus d'infos.


RECHERCHE

Je voudrais savoir de quand date cette photo et de quel événement s'agit-il ?

D'avance, je remercie tous ceux qui pourront m'aider sur ce sujet.

Je pense qu'il s'agit du Centenaire de la Cathédrale St-Augustin dans les années 53/54.
On reconnait vers le milieu de la photo en haut: M. Paul Pantaloni avec derrière lui à sa gauche M. André Fadda, deux rangs au dessous, avec la barbe blanche Mgr. Malouf du Liban, un rang encore dessous vers la gauche Mgr. Akim de Jérusalem avec sa barbe blanche en éventail.
J.P.B.


MISE A JOUR DES RUBRIQUES
  1. Rubrique "Seybouse d'Antan" : Numéro 753 du 2 février 1860 envoyé par M. Pierre Latkowski
  2. Rubrique "Où sont-ils" : Photo du Lycée Mercier envoyée par Mme. France Orth
  3. Rubrique "Où sont-ils" : Photo de l'Ecole Vaccaro envoyée par Mme. Joëlle Zannettacci-Stéphanopolie
  4. Rubrique "Où sont-ils" : Photo de Beauséjour deux noms identifiés par Mme. Géraldine Fazzio
  5. Rubrique "Où sont-ils" : 4 Photos de Sadi Carnot et St-Augustin Envoyées par Mme Anne-Marie Berger
  6. Rubrique "Où sont-ils" : Photo de Vaccaro Envoyée par Mme Anne-Marie Berger
  7. Rubrique "Où sont-ils" : 2 Photos de Saint Augustin Envoyée par M. Charles-Henri Pons
  8. Rubrique "Insolites" : 5 pages de publicités envoyées par Mrs F.E. Borg et R. Sabaton
  9. Rubrique "Photos" : 1 planche de photos de M. Georges Bailly ( voyage 2003 à Bône)
  10. Rubrique "Photos" : 1 Planche de photos de Mme Marquet, Mrs Bonocori et Pons
  11. Rubrique "Bônois à l'armée" : Les insignes de Bône et Philippeville par J.B. Lemaire
  12. Rubrique "Associations" : Mise à jour des calendriers de l'AEB d'Aix et de l'ABCT d'Uzès


Vous venez de parcourir cette petite gazette, qu'en pensez-vous ?
Avez-vous des suggestions ? si oui, lesquelles ?
D'avance, merci pour vos réponses. ===> ICI


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