N° 221
Novembre

https://piednoir.fr
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Novembre 2021
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
https://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,

Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
Les Textes, photos ou images sont protégés par un copyright et ne doivent pas être utilisés
à des fins commerciales ou sur d'autres sites et publications sans avoir obtenu
l'autorisation écrite du Webmaster de ce site.
Copyright©seybouse.info

Les derniers Numéros : 211, 212, 213, 214, 215, 216, 217, 218, 219, 220,

EDITO

LES VINGT ANS DE LA SEYBOUSE


        En ce 1er novembre, pour tous nos parents et amis laissés LÁ-BAS, ayons des pensées fraternelles ou allumons une petite bougie en leur souvenir.

        Aujourd'hui cela fait 67 ans que la guerre civile d'Algérie avait débuté par des massacres d'innocents et s'est " officieusement terminée " le 5 juillet 1962 par un autre massacre d'innocents sous les yeux impassibles de la " France ". Quand je dis officieusement terminée, c'est sur le territoire algérien car cette guerre continue en France sous les yeux d'innocents aux mains pleines. Rien que la semaine passée, trois décapitations sans que cela n'émeuve ces " pôvrettes ". Pour comprendre l'avenir, remémorons le 1er novembre 1954.
        Après notre exode forcé sur une terre qui s'est montrée ingrate sur le sort de nos communautés, nous avons rebâti une nouvelle vie à la manière de nos ancêtres les pionniers de l'Algérie Française, en retroussant nos manches et avec notre sueur, dans l'honneur et dans le respect.
        Malgré cela, la haine perdure encore chez certains autochtones qui se disent " français " mais qui n'en finissent pas de trahir leur pays, dans la désinformation, la honte et la repentance indécente en commémorant des événements fabriqués par la " bien pensance " mais occultant les vrais massacres.
        Est-ce que les prochaines élections réveilleront ces millions " de misquinettes " ? J'en doute… Ils en paieront le prix fort.

         Cela fait aussi 20 ans que j'ai fait renaître la Seybouse, ce journal Bônois né en 1843. Au début, cette gazette ne devait faire que de 4/5 pages d'infos sur le site de Bône. Au bout de quelques mois et au fur et à mesure que le nombre de lecteurs augmentait, la demande s'est faite toujours plus grande avec la réception de documents de toutes sortes concernant Bône et l'Algérie, envoyés par les lecteurs. La Seybouse atteint souvent les 100 pages et des centaines de milliers de lecteurs mensuels. La Seybouse génère un gros courrier et malheureusement je suis très souvent en retard pour les réponses, ou alors j'en oublie involontairement malgré mon attention. Je ne peux plus passer autant d'heures qu'avant, devant le P.C.

        En 1999 et 2000, nous étions un bon groupe de Pieds-Noirs participant au meilleur forum P.N. qui ait existé. Malheureusement, le webmaster a laissé polluer nos discussions par des " allogènes " qui ont semé la zizanie dans le groupe, c'est pourquoi, je n'ai jamais voulu de forum sur mes sites. La majorité d'entre nous avons quitté ce Forum et avons créé nos sites sur les villes d'Algérie. Des sites pionniers P.N., dont la grande majorité est encore en service même après la disparition de leurs créateurs dont le dernier Hervé Cuesta, il y a quelques jours et qui a rejoint d'autres amis. Nous sommes dans la dernière charrette.
        C'est vrai que la Seybouse, est un gros travail sur notre mémoire, aidé par une très longue liste de contributeurs (voir la liste en fin de ce numéro) dont certains ont rejoint le Jardin des Etoiles. Je remercie sincèrement et du fond du cœur tous ces amis qui ont permis ce travail de deux décennies.

        Au cours de ce " long moment " où j'ai pris un réel plaisir, j'ai beaucoup appris et j'ai eu beaucoup de bonheur à monter ces numéros de la Seybouse. J'ai du aussi subir de méchantes attaques de contradicteurs, de traîtres au pays, souvent venant de notre communauté. J'ai encaissé, au début je répondais à ces néfastes, puis j'ai décidé de ne plus répondre et cela s'est beaucoup calmé. Comme disait un de mes copains, " Bien faire et laisser dire ".
        Avec des dénonciations calomnieuses, mes sites ont été par trois fois fermés par des hébergeurs qui ont rétabli les connections après mes interventions. C'est pourquoi, j'ai multiplié les supports payants sans aucune publicité venant polluer l'écran et parce que notre mémoire n'est pas à vendre.

        Même si par la force des choses, je ne suis pas historien, je ne détiens pas toute la vérité, je me suis efforcé d'être le plus juste possible dans la vérité de notre mémoire. C'est vrai aussi, que, dans le respect des lois, j'ai souvent pris des positions dans mes éditos, qui n'ont pas plu à tout le monde, mais le temps a fait que je ne me suis très, très rarement trompé.
        Certes ce travail est loin d'être terminé, car d'une part, beaucoup de documents et de mémoires vivantes sont disparus ou cachés et d'autre part, moi-même, prenant de l'âge, rattrapé par des ennuis de santé et par la fatigue, je ne sais pas combien de temps je pourrai continuer. Pour le moment, je tâcherai d'être encore au rendez-vous mensuel en espérant qu'un jour quelqu'un de vraiment sérieux prendra la suite dans le même esprit " Mémoire et Vérité " dans le vrai bénévolat en respectant le " Cours de la Seybouse ".

        Donc aujourd'hui, c'est Tristesse, Mémoire, Joie et Espérance d'une longue vie à la Seybouse. Merci à Tout le Monde dans Tout le Monde car la Seybouse est lue universellement.
Jean Pierre Bartolini          
        Diobône,         
         A tchao.


Prière du Pied Noir
Par Jacques Huver


        Mon Dieu, ils m'ont tout pris ma maison, mon ciel bleu, ma petite église, mes djebels. De mon pays perdu, il ne me reste plus que l'accent.

        Mon Dieu, faites que le temps qui passe ne me le prenne pas mon accent.

        Ce n'est pas que l'accent de Provence n'est pas mélodieux.
        Pagnol, la lavande, Giono, le mistral c'est très joli.
        Ce n'est pas que l'accent du Nord n'est pas chantant.
        Les chtis, les frites, le carnaval c'est très joli.
        Ce n'est pas que l'accent de Paris manque de charme.
        Gavroche, la Bastoche, les Champs Elysées c'est splendide.

        Mais moi Seigneur, mon accent c'est tout ce qui me reste de mon pays perdu.
        Faites que le temps qui passe ne me le prenne pas mon accent Mon Dieu.

        Car cet accent là, c'est l'accent de mon grand-père qui, à Verdun a crié à ses zouaves : "Allez Mohamed, allez Mamadou, allez Fernandez, baïonnettes au canon et vive la France ".

        Car cet accent là, c'est l'accent de mon père qui, à Monte Cassino a crié à ses tirailleurs " Allez Kadour, allez Santini, allez Sposito, à l'assaut et Vive la France"

        Car cet accent là, c'est l'accent de mon frère qui au cours du dernier assaut Viet à Dien Bien Phu, avant de mourir a crié à ses légionnaires : "Allez Steiner, allez Pablo, la Légion ne se rend pas, Vive la France ".

        Mon Dieu, faites que le temps qui passe ne me le prenne pas mon accent.

        Parfois, certains qui ne nous aiment pas me disent que mon accent sent la merguez, le couscous.

        Ils ne savent pas ces gens là, qu'au lieu de me vexer ils me remplissent de joie car cet accent là, c'est l'accent d'Albert Camus, du maréchal Juin

        Si le temps me le prend mon accent comment je vais faire Seigneur pour raconter à mes petits enfants avec l'accent de Marseille comment il criait le marchand de légumes dans les ruelles de Bône ?

        Si le temps me le prend mon accent, tu m'entends moi Seigneur dire à mes petits-enfants avec l'accent de Paname, tous les vilains mots que l'on criait à Galoufa l'attrapeur de chiens errants dans les rues de Bône ?

        Alors mon Dieu, je vous en supplie faites que le temps qui passe ne le prenne pas mon accent de là bas, l'accent de mon pays perdu .

Jacques Huver de Bône
Paru sur Pieds-Noirs d'hier et d'Aujourd'hui
Et en 2010 sur le site de Bône la Coquette






BONE - SPORT
(Numéro spécial Noël 1907)
Envoyé Par M. Pierre Latkowski
CYCLISME
COUP D'ŒIL EN ARRIERE

            C'est en évoquant le passé que nous pouvons mieux juger le présent.

            D'aucuns se figurent que la bicyclette, cette petite reine d'acier comme on l'a si bien baptisée, perd de son prestige avec les années et surtout à cause de l'apparition soudaine sur notre globe des voitures sans chevaux, aujourd'hui plus connues sous le nom d'automobiles, qui auraient, dit-on, détrôné cette frêle bécane à l'air timide se faufilant sans bruit parmi les véhicules et les gens qui encombrent nos chaussées.

            C'est précisément à cette douceur de roulement qu'il ne faut pas se fier, car il est un fait incontestable, c'est que la bicyclette maintient son avance.. Si elle passe inaperçue au milieu des fières autos qui attirent à son détriment, les regards des passants, elle n'en continue pas moins son petit bonhomme de chemin, tant au point de vue du nombre et du perfectionnement que le progrès ne cesse de lui apporter.

            Tandis que l'automobile s'impose à l'attention générale par ses courses importantes, ses randonnées inlassables, et quelques méfaits, souvent grossis hélas ! Notre petite reine de la route conserve son empire.

            Si vous le permettez, chers lecteurs, sans abuser de votre patience et pour profiter du caractère encyclopédique de ce numéro spécial de Bône-Sport je vous ferai un peu de statistique, oh ! Très peu, juste de quoi confirmer mes dires.

            Ainsi au début de l'application de la taxe sur les vélocipèdes, c'est-à-dire en 1893, 149.000 machines payèrent l'impôt. A la fin de 1894 ou en trouva 203.026 et trois ans après, fin 1897 le chiffre était porté à 408.869.

            C'est bien, direz-vous, mais à cette époque l'automobile n'avait pas conquis le monde et la bicyclette n'était pas à son apogée, si apogée il y eut encore. Mais voilà : de leur côté, l'Union Vélocipédique de France et le Touring-Club, obtinrent après de nombreuses démarches, l'abaissement de la taxe sur les vélocipèdes, et cette réduction eut pour effet de nous faire compter eu 1895, 838.856 bicyclettes payant l'impôt; de 1900 à 1903 on enregistra chaque année de 220 à 248.000 machines nouvelles.

            Entre temps l'automobilisme grandissait sans pouvoir arrêter l'élan de la petite reine que nous retrouvons enregistrée à 1.653.700 exemplaires en 1905.
            Enfin 1907 nous donne un total de 1.790.679 vélos.

            Qu'on nie après cela le succès croissant de la bicyclette surtout si l'on tient compte de la concurrence qui lui fut faite pendant ces dernières années par les motocyclettes. Une nouvelle diminution de la taxe, mise en vigueur depuis le 1er janvier 1907 contribuera certainement à une autre augmentation des machines déclarées.

            Inutile de vous dire que les bicyclettes d'Algérie ne sont pas comprises dans les chiffres ci-dessus et, malgré l'absence de statistiques officielles, dont nous nous passons volontiers, tout nous permet de croire que dans notre belle colonie, leur progression n'a cessé d'être constante, même malgré l'envahissement des sports athlétiques qui ont quelque peu détourné pas mal de nos dirigeants.

            Bône fut une des premières villes en Algérie qui eut des " vélocipèdes " d'abord, puis bientôt des vélodromes et des coureurs cyclistes.

            Qui ne se rappelle les luttes d'antan ou les Bonhours, Parmach, Vanoni et Pastariano s'empoignaient follement, devant un public énorme. C'était l'époque dorée du cyclisme, l'engouement profond pour la chose nouvelle, cette chose qui devait si longtemps révolutionner le monde. Puis bientôt le goût passa, les instigateurs se dispersèrent et ce fut le silence absolu.

            En 1906, le vélodrome Monte-Christo ouvrait ses portes et Ehrmann promena triomphalement ses couleurs, mais les coureurs étant peu nombreux et la piste pas très bonne, le cyclisme vacillait encore une fois. 1907 voit le " Grand Prix de Bône " amateurs, organisé par Bône-Sport, et la victoire D'Ed. Eberhardt. La course, disputée sur le parcours Bône-Duzerville et retour avait vu l'année passée la victoire de G. Foureau.

            On nous promet pour l'an prochain une révolution complète, la réfection du vélodrome, un programme alléchant, espérons que tous ces beaux projets aboutiront et qu'un nouvel essor sera donné au beau sport qu'est le cyclisme.

Lyski (pseudonyme de Latkowski Louis)             


M. Louis Latkowski avait été nommé Consul de Bône le 28 novembre 1902 par le Consul Général de l'Union Vélocipédique Française (UVF)



ECHO D'ORANIE - N° 301
En latin d'Afrique...
Une nouvelle chronique de Gilbert ESPINAL
POLICE MUNICIPALE

               Assise sur son fauteuil, récupéré des Puces de l'Abbé Pierre, dodelinant de la tête, dans son appartement rendu ombreux par les persiennes à peine entrouvertes, la grand-mère rêvassait à demi inconsciente. Elle souriait de temps à autre au souvenir du différent qui l'avait opposée, il y avait bien longtemps de cela, déjà à Angustias un jour de lessive, au Patio Las Tinas, où elles avaient voisiné toutes les deux. A l'époque, le motif du litige était constitué par une cuvette d'eau ou la grand-mère avait versé du " bleu " pour que son linge blanc le paraisse plus encore. Angustias avait jeté à la volée le contenu de la bassine, ce qui fait que la vieille femme - elle l'était moins à l'époque mais elle était déjà la doyenne du Patio - s'était retrouvée avec ses chemises et son linge de corps comme elle disait " le bec dans l'eau ". Cela avait donné lieux à une baralla (1) entre les deux femmes ; il y avait eu aussitôt parmi les voisines le camp des "pour" et le camp des "contre". Une jakèke (2) d'imprécations diverses au cours de laquelle des inimitiés farouches et des amitiés ferventes avaient pu s'exprimer et se renforcer.
               "C'était le bon temps, se disait la grand-mère dans un demi-sommeil ; j'avais faillit foutre un trompasso à Angustias de colère que j'étais, et elle m'avait traitée de vieille folle ! Ce à quoi j'avais répondu en la menaçant de révéler à toute la cour ce que tout le monde savait déjà, c'est à dire ce qu'elle faisait, le lundi soir, (jour ou son mari sortait du garage où il travaillait à des heures tardives), avec le buraliste de la Place Kléber soit disant pour jouer au Monopoly. Angustias avait aussitôt rabaissé son caquet et avait même proposé d'acheter chez le droguiste des "boules de bleu" sans lesquelles le linge propre paraissait dégueulasse, surtout avec cette eau de Bredeah, salée à l'origine, et qui ne redevenait suave qu'en mettant du "cristau... Délicieux regret des temps anciens, pour la grand-mère.

               Soudain, la porte du logement s'ouvrit et la Golondrina triomphante, la poitrine palpitante et la voix de stentor jaillit et se mit à beugler comme pour réveiller un mort :
               - Manman, j'ai trouvé du travail ! Aujourd'hui je peux te le dire, pasque y'a trois mois que y'a anguille sous roche mais je m'étais tue - tchito en boca (3) - pour pas que tu me fasses un hijo macho (4) en me traitant de blofiste ! main'nant que j'ai fini mon estage et que je suis engagée à titre définitif, je peux te révéler ce qui m'est arrivé.
               La grand-mère sursauta, se tira de l'enchantement que lui procurait ses anciennes bougnas (5), repris vaguement ses esprits et proféra d'un air incrédule :
               - Toi t'y as trouvé du travail ? Et chez qui ? Qui c'est ce malheureux qui va risquer la faillite en te prenant comme employée ?
               - Aye ma fi' ! s'essouffla la Golondrina, en ce moment j'ai une chance de cocue !
               - Depuis le temps que tu l'es ! persifla la grand-mère qui avait repris toutes ses facultés, il est bien temps que tu aies un peu de suerte (6) ! Où tu vas travailler ?
               - Tu le devineras jamais ! poursuivit la Golondrina. Je vais travailler à la Mairie de Paris ! Le maire y m'a engagée !
               - Comme quoi ? susurra la grand-mère ; Comme balayeuse ou pour ramasser les ordures ?
               - Y'a trois mois que j'ai été recrutée, comme estagiaire !
               J'ai pas voulu te le dire avant pour pas que tu me traites de fanfaronne et pasque j'avais pas encore I'uniforme, mais, je suis rentrée en action, aujourd'hui même !
               - Mais quel Maire y t'a engagée ?
               - Delanoé en personne !
               - Delanoé, avec tout ce travail qu'il a, à dérouler une plage sur la voie sur berge, quelle est mas seco qu'un palo (7) ! s'occuper du sable, des palmiers, des cabines, des chaises longues, des serviettes, des parasols et des bouées, à toi y va te recruter ? Tonta com't'y es!
               - Pos justement ! sauta la Golondrina. Y faut que je te raconte comme les choses elles se sont passées ! j'étais sur la plage artificielle, en train de négocier avec une qu'elle est préposée à la boutique des maillots, dans une baraque au bout du quai, je voulais me baigner et elle me demandait 20 francs pour deux heures de location de string, alors que moi j'avais rien que 10 euros, de la sissat (8) que je te fais quand tu m'envoies faire les courses ! En train de nous chamailler nous étions, elle et moi ; plus je lui proposais de louer le maillot qu'une heure et demie, pisque j'avais pas les sous pour, plus elle, elle faisait que me dire que les vêtements de bain y se louait par tranche de deux heures, et que si j'avais pas les vingt francs, elle pouvait que me louer un lacet de soulier, à que je me l'apagne comme string, ou qu'alors j'avais qu'à me baigner avec ma culotte "Petits Bateaux", en dissimulant au mieux mon postérieur et que les gens que y'avait autour occupés à jouer au volley y z'y verraient que du feu ! Horosement le Maire y passait, pour recueillir, je pense, les dattes des palmiers plantés de la veille ; à mon secours il est venu, et avec une gentillesse et un désintéressement pas possible ! D'une voix d'une suavité esquise y m'a demandé :
               "Dans quel arrondissement vous votez ? C'est pas dans le cinquième au moins ou règne cet empaffé de Tibéri, qu'encore y vient de me faire un escandale à la dernière réunion du Conseil Municipal !" ..Je vote pour vous je l'y ai dit, monsieur le Maire ; Pour vous je vote comme un seul homme à chaque fois que j'ai l'occasion de le faire, que ce soit à la Messe du dimanche, ou quand je mets le pied sur un excrément de chien !"
               "Pos vous avez raison y m'a dit le Maire. Si vous votez pour moi, je vais faire un geste pour vous : Vous paraissez idoine pour rentrer dans la Police Municipale ; je vois ça à votre bagout : vous ferez partie de ces personnes, ces femmes habillées en garçon qu'elles veillent à faire pisser les chiens dans les caniveaux et, qu'a l'occasion elles mettent des procès aux automobilistes qui se conduisent comme des sagouins, à pas laisser passer la voiture qu'elle est derrière et à aveugler les personne qui roulent avec les pleins phares ou à vriller les oreilles des promeneurs en appuyant à tout va sur leurs claquesonnes. Vous avez la dégaine, la carrure et la voix pour remplir ce rôle d'utilité publique et je vous nomme sur le champs Agente de la Circulation ! Vous allez vous présenter à la Mairie en Place de Grève et vous allez demander de ma part à Anne Hidalgo, avec un nom comme ça c'est une pied-noir ; (ceux là y sont partout comme les punaises dans un bois de lit) ma première adjointe, qu'après un estage de quelques jours, elle vous mette une culotte en drap et une veste assortie, avec toutes les pendeloques de fer blanc réglementaires et que vous ferez tintinnabuler sur votre poitrine pour faire peur aux croquants !
               N'oubliez pas le carnet à souche et le stylo qui va avec !"

               Que le Bon Dieu y vous protège ! C'est ce que j'ai fait ! J'ai pas eu tout de suite l'uniforme pasque'il a fallut élargir le bassin et la culotte à hauteur du haut des cuisses et aussi des mollets qui z'avaient un peu enflé ; Aussi le blouson à la place des tétés et des omoplatres. On m'a filé une paire de croquenots qui dataient de la guerre de 14 (mais neufs !), on m'a donné un sifflet que je savais pas où le met' et on m'a rapidement indiqué que c'était à la bouche qui fallait le porter en cas de nécessité. On a mis sur ma nuque une casquette plate avec une visière qu'on pouvait tirer en avant en cas de canicule et pour pas que les z'yeux y z'attrapent une insolation. Celle là qu'elle m'a habillée elle était jalouse de ce que le Maire y m'avait recruté personnellement à peine y m'avait vue ! Elle faisait que ricaner :
               "J'avais rangé une tenue à cette taille, au cas où un jour nous aurions à recruter une baleine et c'est à peine si elle rentre cette nouvelle venue !". Moi j'ai laissé dire "tonto tonto pero chocolat Meunier" (9) et me voilà lancée sur les trottoirs de la Ville !
               - Je savais, lança sauvagement la grand- mère, que tu finirais sur le trottoir !
               - Avec mon carnet à souche bien en main reprit la Golondrina j'étais tchalée (10) de pouvoir enfin emmerder mon prochain, fatiguée que j'étais de m'entendre traitée toute ma vie de figua mola, d'idiota, de bamba, de tonta (11) et de crétine ! A l'appel du soir j'étais présente là, épuisée, avec mon carnet à souche et le stylo à billes, secs, comme le cœur de Jaquitin mon ex mari, qui, quand nous avons été déportés de not' pays natal, à préféré rester à Tamanrasset, pour pomper de l'essence aux participants du Paris Dakar, plutôt que de nous suivre à partager avec nous les affres de l'exil !
               Le chef de la Police, y m'a dit en ouvrant les yeux et en les roulant comme dans Afric Film: "Vous avez épuisé vot' carnet ! mais c'est pas possible ! comme vous avez fait ? la plus fortiche que nous comptons dans nos rangs, elle fait pas plus que du dix par jour !
               Combien vous en avez mis vous ?" J'ai pas voulu paraître fanfaronne et je lui ai répondu d'une voix modeste "quarante sept" ! "Quarante sept ! elle s'est esclamée la chefesse, mais vous z'êt' une championne ! si ça continue comme ça, on va vous refiler à Sarkozy, qu'il est avide d'une fille com'vous, à qu'elle rapporte de quoi renflouer le budget de l'Etat ! Et com' vous z'avez fait pour remplir si efficacement votre tache? Citez moi un exemple" !

               "Pos qu'à un moment, je lui ai raconté moi (toutes mes collègues elles z'étaient là, la bouche ouverte, à m'écouter !) y avait une bonne femme habillée de soie autour du cou elle portait un collier en or à cinq ou six rangées, aux mains elle avait des bagues dont une seule aurait suffit pour renflouer le budget de la Nation, qu'aux bras elle avait des bracelets qu'avec le prix on aurait pu rembourser tous les frais qu'on a engagés pour essayer de conquérir les Jeux Olympiques en 2012, (avec la paralysation des Champs Elysées pendant 24 heures, les voyages à deux cent personnes à Singapour "gratis pro Deo" com'y disait le Chanoine Caparos quand nous étions à Oran), pour se recevoir la bofeta (12) qu'on a reçu et le suffoco (13) de passer derrière Blair !".
               "Bon Madame elle m'a dit I'adjointe, on n'est pas pour remuer los trastos viejos (14), ici on est ici pour que vous nous racontiez vot' taquetique pour récolter tant de prunes dans le panier de la municipalité !".
               "Pos je, je li ai fait moi, à cette bon'femme, couverte de bijoux, je l'y ai mis première amende pasque, quand je me suis approché, y'a une voix dans l'intérieur de la voiture qu'elle a lancé " haïkeku ! Madame !. Ce qui vous savez, est la formule japonaise qui se traduit en français par : "Madame, j'ai l'honneur de vous présenter mes hommages les plus respectueux" Je me suis avancée plus près de la voiture et j'ai demandé aux z'occupants si ils venaient de l'Empire du Soleil Levant. Dans le véhicule y'avait qu'une bande de sept ou huit gougnafiés qui étaient là, comme des poux dans une couture, à rigoler en se foutant de ma gueule ; j'ai donc mis un premier procès pour insulte à une Agente de I'Autorité Publique dans l'exercice de ses fonctions. Ensuite j'ai remarqué que le pneu avant droit de l'automobile y s'appuyait avec force sur le trottoir de la rue et j'ai mis une seconde prune pour position des roues, especiallement de la roue avant droite, sur une bordure de trottoir, empêchant ainsi à un chien de trouver le caniveau,,.
               La bonne femme elle est sortie comme une folle et elle a commencé à m'invectiver. Moi, je suis restée cool et je lui ai fait remarquer :,, Madame, je vois que au milieu du tohu-bohu de la circulation vous laissez la voiture sans conducteur !

               Vous ne trouverez donc pas injuste que je vous colle une troisième amende pour abandon de véhicule à heure de grande affluence, accompagnée d'imprécations blessantes à I'encontre d'une fonctionnaire municipale représentant la Force Publique". La bonne femme elle était blême ! Elle s'est écroulée sur son siège elle à passé la vitesse et elle a gueulé en essayant de prend' la poudre d'escampette ! " Chez mon avocat je vais, de ce pas ! A voir si avec vot' gros Q c'est moi ou c'est vous que vous vous bouchez la circulation ; vous êtes là rien que pour me faire suer, (je vous fait remarquer en passant que j'ai dit "suez")". Mais avant, je lui ai dit moi sans m'énerver, "vous aller m'autoriser à vous dresser un aut' procès verbal pour n'avoir pas passé votre ceinture avant de démarrer !"
               Sans bruit et sans esbrouffe, le Maire il était rentré dans la salle et il avait écouté sans broncher mon esplication ; j'avais cru remarquer sur son visage comme une lueur d'admiration.
               Cependant il s'est approché de moi, et y m'a dit : Allez y mollo quand même ! Chaque fois que vous mettez une prune au nom de la Municipalité, vous me faites perdre un électeur, et si y'a six ou huit personnes dans le véhicule ça me fait six ou huit voix en moins ! Vous voulez que Tiberi y passe aux prochaines élections ?".
               Monsieur le Maire je lui ai fait moi, en éclatant en sanglots !
               Monsieur le Maire je vous aime et je veux être toute à vous !".
               "Pouah y m'a répondu Delanoé, j'aime pas les femmes !"
LEXIQUE
1 - baralla - dispute
2 - Une jakèke - discussion orageuse
3 - tchito en boca - silence complet - la bouche fermée
4 - Faie un hijo macho - chercher des noises
5 - bougna - en venir aux mains
6 - rencontrer la suerte - rencontrer la veine
7 - mas seco qu'un palo - plus sec qu'une trique
8 - la sissa - prélèvement malhonnête
9 - tonto tonto pero chocolat Meunier - expression oranaise : bien faire et laisser dire
10 - tchalée - ravie
11 - figua mola, d'idiota, de bamba, de tonta - figue molle, idiote, bétasse, bourrique
12 - bofeta - une beigne
13 - sufoco - affront
14 - los trassos viejos - les vieilles histoires


LE MUTILE N°105 du 7 septembre 1919

LES CAUSES DE LA VIE CHERE
ET DES MOYENS DE LUTTER CONTRE CE MINOTAURE
               On ne le répétera jamais assez et nous allons les résumer encore une fois pour qu'elles pénètrent bien dans l'esprit des gens qui s'acharnent à ne pas vouloir comprendre - ni voir, ni entendre.
               Les principales causes sont :
               1- Raréfaction, de production d'importation et de transport, causée par la guerre ;
               2- Insatiabilité des producteurs qu'aucun prix ne satisfait et qui exigent plus que plus de leurs denrées - témoin les vins qui subissent une hausse insensée et toujours croissante ;
               3- Cupidité de commerçants malhonnêtes et tarés qui déshonorent et font vilipender la corporation honorable et utile à laquelle ils appartiennent ;
               4- Munificence des consommateurs dont beaucoup ne comptent plus, ne trouvant rien d'assez beau, ni d'assez bon, sans discuter les prix, dans la folle recherche du mieux vivre - et en abandonnant tout principe d'économie à ce dont on peut juger par les belles recettes des établissements de plaisir ;
               5- Imprévoyance et incurie des Pouvoirs Publics qui n'ont rien su voir ni organiser:
               a- Ils ont inauguré dans les usines de guerre des salaires inespérés et dépensé sans mesure ;
               b- Ils ont surpayé les produits réquisitionnés à des taux qui ont étonné les vendeurs eux-mêmes, déterminant par la raréfaction du fait de la réquisition et par les prix payés, des prétentions exagérées sur les produits restés disponibles ;
               c- Ils n'ont jamais compris que, seule l'inondation des marchés par les produits indigènes et d'importation est capable, par des transports bien organisés, de provoquer la baisse des prix.

               La vie chère serait donc aujourd'hui, dans le monde entier, à des degrés différents, mais particulièrement en France.
               La hausse des salaires est-elle le remède ?
               Non, tout le monde l'a reconnu ; elle ne peut qu'augmenter la crise.
               La suppression de toutes les barrières douanières est-elle le remède ?
               Non, au prix d'une amélioration temporaire, elle arrêtera net le relèvement de l'industrie française et en particulier celui des régions libérées.
               Elle augmentera encore notre dette vis-à-vis de l'étranger.
               Importer alors ce qu'on ne peut exporter, c'est ruiner un pays. Il ne faut donc importer que les seuls produits strictement nécessaires à la vie et au travail.
               Ce qu'il faut : c'est produire - produire à bon marché - se restreindre pour produire à bon marché, il faut que le charbon, base de l'industrie dans tous les pays, soit, le moins cher possible.
               Or, par suite de la destruction de nos mines par les Allemands, de la diminution de la journée de travail et du rendement des ouvriers mineurs, de l'élévation de leurs salaires, le charbon vaut, aujourd'hui en France, plus de 100 francs la tonne, alors qu'il vaut en Angleterre moins de 50 francs la tonne, et aux Etats-Unis moins de 35.
               Pour produire à bon marché, il faut une main-d'œuvre puissamment productive, un outillage perfectionné, des moyens de transports réguliers et abondants. Il est donc nécessaire, indispensable que tous les Français se remettent énergiquement au travail.
               Pas de grèves, moins de jours de congrès. Produire et produire intensivement ne suffit pas encore à l'heure actuelle. Il faut aussi se restreindre et sérieusement, et très sérieusement même.
               Tout le monde doit économiser, on doit économiser sur tout, moins l'on consomme et plus les prix baissent.
               Produire et économiser, ce sont là les deux seuls moyens efficaces de lutter contre la vie chère. En dehors de ces deux moyens, rien de pratique, rien de salutaire.
               Produisons donc à outrance et restreignons-nous de même, sinon nous allons à l'abîme, infailliblement, et à pas de géants encore.
Rouïna, le 30 Août 1919.
BILLIET,
Conseiller général.


Mémoire de la guerre d'Algérie
Par Mme Adélaïde Motte
Les Pieds-Noirs, grands oubliés.
Paru sur IREFEUROPE

              Petite-fille de Pieds Noirs, j'ai baigné dans leur mémoire meurtrie, mais fière. Une mémoire que le lycée, puis les études, n'ont cessé de salir, faisant de mes grands-parents des racistes tortionnaires et responsables d'un génocide.
              Comme ses prédécesseurs, Emmanuel Macron travaille à restaurer la mémoire des harkis. Cette mémoire, celle de ceux qui ont combattu pour la France et les Français, est légitime. Emmanuel Macron est aussi ce président qui, alors qu'il n'était encore que candidat, a qualifié la colonisation de crime contre l'humanité. Quel crachat au visage de ces Algérois qui ont tant fait pour l'Algérie française !

              On m'a plusieurs fois dit, au cours de mes études, que les Français torturaient les Algériens, mais ce sont mes grands-parents qui m'ont appris que ces Algériens arrêtaient des voitures et égorgeaient leurs occupants, ou posaient des bombes dans les marchés. Ce sont eux qui m'ont raconté les fermes modernes, les exploitations, les maisons, les immeubles que leurs familles construisirent. Ce sont eux et leurs amis qui m'ont raconté que là-bas, les Pieds-Noirs payaient l'école de leurs enfants, mais aussi celle des enfants algériens. (Si mes souvenirs sont bons, et ils ne sont pas si vieux, il s'agissait d'une école de jésuites.)
              Malgré la sueur et le sang versé, on s'obstine, en politique, dans nombre d'ouvrages d'histories et dans leurs prolongements que sont les manuels scolaires, à peindre les Pieds-Noirs dans des couleurs sombres et sans nuances. Un tel mensonge serait déjà inacceptable si ces derniers n'existaient plus. Or, ils sont toujours là. Ils souffrent quand on les accuse d'avoir commis un génocide, ou quand leurs petits-enfants leur expliquent ce qu'ils ont appris à l'école. Alors ils parlent, parce qu'ils ne peuvent supporter de voir leur mémoire souillée, et ces petits-enfants deviennent détenteurs d'une histoire interdite.

              Il ne faut pas, selon Mme Taubira, accabler les jeunes de banlieue avec le récit l'esclavagisme pratiqué par les Arabes pendant des siècles. Pour l'esclavage comme pour la colonisation, les blancs semblent toujours avoir les épaules plus solides, puisqu'on accepte de les accuser de tous les méfaits de leurs ancêtres, et qu'on en invente même de nouveaux. Car la colonisation de l'Algérie n'a pas été un méfait, et la guerre d'Algérie n'était pas un crime. C'était une guerre, avec ce qu'elle compte de douleurs et de violences, dans un camp comme dans l'autre. Ma grand-tante me l'enseigne, elle dont le mari a été égorgé, et dont la robe de mariée a ensuite été perdue parce que les Algériens forçaient les Pieds-Noirs à plonger leurs valises dans la mer avant de prendre le bateau pour le " rapatriement ", comme elle appelle ce que je connais sous le nom de décolonisation. Si la France veut condamner la torture pratiquée sur les membres du FLN, alors elle doit condamner, au moins avec la même force, tous ceux d'entre eux qui ne se préoccupaient pas de la culpabilité des femmes et des enfants qu'ils faisaient sauter. Il est absolument inconcevable qu'aujourd'hui, dans notre pays, un élu comme Julien Bayou puisse se réclamer d'être le fils d'une telle terroriste. Car lorsqu'on tue des femmes, des enfants, des vieillards désarmés, on n'est pas un combattant.
              Nous, descendants des Pieds-Noirs, sommes moins bruyants que les descendants des militants du FLN. Peut-être avons-nous tort. Nous avons perdu la terre de nos ancêtres, les maisons familiales, les tombeaux de nos aïeux. Nous avons perdu des grands-parents, et ceux qui restent sont marqués à vie. Ils racontent, souvent avec des tremblements dans la voix, la perte d'un frère, d'une mère ou d'un époux, l'abandon de l'ouvrage de leur vie, le rapatriement douloureux et souvent misérable. Oui, peut-être avons-nous tort, nous qui avons tant perdu, de ne pas nous battre pour conserver ce qui nous reste : la mémoire. Cette mémoire mérite d'être enseignée, pas d'être souillée.
26 septembre 2021, Mme Adélaïde Motte

NDLR : par courrier du 5 octobre, j'ai demandé à l'auteur la permission de rediffuser cet article, à ce jour je n'ai pas eu de réponse. Si l'auteur me donne une réponse négative, je le retirerai de la Seybouse. Le webmaster.

 
L'Algérie de 1830 à 1962
L'œuvre Française
Envoyé par M. Ventura

             "En un siècle, à force de bras, les colons ont, d'un marécage infernal, mitonné un paradis lumineux. Seul, l'amour pouvait oser pareil défi...
             Quarante ans est un temps honnête, ce nous semble, pour reconnaître que ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous, qui sommes ses enfants."

             Boualem Sansal

             A écouter certains, la colonisation en Algérie ne serait qu'exploitation et tortures, s'il est vrai que toutes guerres a son lot d'atrocités, huit ans de conflit ne peuvent absolument pas faire oublier ce que la France a fait en Algérie sur prés d'un siècle et demi, et ce qu'elle y a laissé.
             "A son indépendance, nul pays extérieur au monde occidental, Japon et Afrique du Sud exceptés, ne disposait d'une infrastructure aussi développée que celle de l'Algérie." Bachir Ben Yamed (Directeur de "Jeune Afrique")
             "L'œuvre de la France est admirable ! Si la France était restée vingt ans de plus, elle aurait fait de l'Algérie l'équivalent d'un pays européen."
             Propos d'un homme d'Etat syrien rapportés par Ferhat Abbas
POUR VOIR LE FICHIER COMPLET : CLIQUEZ ICI
L'auteur de ce montage m'est inconnu,
me le signaler si vous le reconnaissez.

PHOTOS de BÔNE
Envoi de diverses personnes
PLAGE CHAPUIS

CORNICHE


LYCEE TECHNIQUE


BOULEVARD NARBONNE



IMMEUBLE AVENUE PETROLACCI



EX EGLISE SAINT ANNE




Alger et ses environs.
Envoi de M. Christian Graille

               Il n'est point de voyageur qui n'ait célébré la beauté de la ville d'Alger, vue de la mer : Par son aspect pittoresque et engageant, elle permet, à qui l'aborde, un séjour agréable, et elle tient largement sa promesse.
               Quand venant de Marseille ou de Port-Vendres, après une rapide traversée de vingt-quatre heures, que le confort de nos paquebots rend très agréable, on monte enfin sur le pont du navire et qu'on regarde la côte, on a devant soi un de ces beaux rivages accidentés que la Méditerranée aime à présenter aux regards du voyageur, un site " fait à souhait, selon l'expression de Fénelon, pour le plaisir des yeux. "

               L'horizon est fermé par la haute chaîne de l'Atlas ; entre la montagne et la mer, des ravins et des hauteurs boisées ; on approche, on voit, sur la droite, au pied de la Bouzaréah, mais assez élevée encore et commandant aux flots, l'édifice dominateur de Notre Dame d'Afrique.
               Au milieu de coteaux d'un vert sombre, parsemés de blanches villas, une masse de maisons blanches sans ouvertures, semblables à des cubes de pierre, échelonnées et grimpant, pour ainsi dire, les unes par-dessus les autres, formant un triangle dont la pointe est en haut, la base le long de la mer.
               On approche encore, et cette base offre aux yeux dans une longueur qui se développe et s'agrandit à mesure qu'on avance, une suite imposante de voûtes qui supportent des boulevards bordés de beaux édifices.
               Ces édifices sont des maisons, et cette double ville, ville européenne surmontée d'une ville arabe, c'est Alger.
               Débarquons.

               Nous, nous retrouvons en pleine civilisation et il ne semble pas d'abord que nous ayons quitté l'Europe. Rien n'y manque :
               - ni l'empressement de tout un menu peuple qui se dispute les voyageurs et leurs bagages,
               - ni les hôtels et leur hospitalité pleine de confort, large et magnifique.

               Profitons-en pour nous y installer de notre mieux, et mettons-nous au plus vite à visiter la ville, à parcourir les environs
*
* *

               Nous sommes en automne. C'est la saison pour l'arrivée des hiverneurs. Les chaleurs de l'été sont passées ; alors commence la saison délicieuse.
               Rien, de charmant comme les beaux jours d'hiver en ce pays du soleil : Tels y sont les jours de l'automne, chauds encore mais d'une chaleur très supportable et d'une lumière très favorable à la beauté des paysages dont on voudra jouir.
               On ne se bornera pas à des promenades en ville, on en complètera l'agrément par des excursions au dehors.

               Mais commençons par la ville :
               La ville basse est grande ; elle est surtout très longue. Elle s'étend de Saint-Eugène à Mustapha, qui même n'en sont, l'une et l'autre commune, que les prolongements à droite et à gauche.
               Aussi les services de voitures, tels :
               - qu'omnibus et tramways,
               - trains à traction de chevaux,
               - trams à vapeur et surtout
               - ces élégants trams électriques dont Alger est doté depuis peu, débordent-ils la ville et vont-ils, sans sortir des maisons à plusieurs kilomètres hors Alger, d'un côté comme de l'autre.


               C'est la ville européenne avec ses boulevards et ses hautes maisons de construction modernes dont plusieurs :
               - élégantes, riches, luxueuses.
               On s'y trouve :
               - dans une ville pittoresque,
               - en des rues fréquentées,
               - sillonnées de voitures de tout genre,
               - bariolées de costumes de toutes les couleurs

               Et de toutes sortes de gens :
               - Français, Arabes, Kabyles, Mozabites, Espagnols, Mahonnais, Maltais, Italiens, sans compter les Juifs.

               Quelques-unes de ces rues sont à arcades et ce sont celles qui conviennent le mieux au climat.
               La haute ville est la ville africaine. Qu'on se figure :
               - un lacis de rues, ou plutôt de ruelles,
               - des façons de couloirs, à pente raide, pavés de cailloux, bordées de maisonnettes sans fenêtres extérieures (elles sont éclairées du dedans par des cours intérieures à galeries).

               Les étages de ces maisons, soutenus en dehors par des manières de pilotis,
               - surplombent,
               - s'embrassent, pour ainsi dire, au-dessus de la tête des passants, et
               - forment fréquemment des voûtes sous lesquelles on ne voit un peu que la nuit à la clarté du gaz, ce qui donne lieu aux plus fantastiques effets d'ombre et de lumière.
*
* *

               Dirigeons, de préférence, nos promenades vers les lieux les plus particulièrement intéressants :
               Dans la partie basse de la ville étaient jadis les plus belles habitations du genre mauresque. Voici qui fut le palais de Mustapha-Pacha, rue de l'État-Major.
               Il faut le visiter comme le spécimen le plus pur de l'architecture algérienne :
               - il n'a pas été restauré,
               - il n'a pas été modifié pour être approprié à de nouveaux usages ; il a été respecté et il est ce qu'il fut : non qu'il ne serve à rien, mais il a pu être utilisé tel qu'il est. Une bibliothèque y est installée et il y avait un Musée dont les principales pièces ont été transportées au musée d'antiquités algériennes récemment établi à Mustapha.

               Une bibliothèque municipale est à l'hôtel de ville, et une bibliothèque universitaire au palais des écoles d'enseignement supérieur à Mustapha.
               C'est à Mustapha Supérieur qu'est le musée d'antiquités et il y a un musée de tableaux et de statues appartenant à la ville d'Alger, rue du marché, 2 dans la salle de la Société des Beaux-Arts.

               Près de la bibliothèque nationale, dans une rue voisine, rue de l'Intendance, est une maison mauresque, remarquable par son auvent et son vestibule.
               Un peu plus bas, rue Bruce, réside le Secrétaire Général du Gouvernement, dans une belle maison mauresque dont le vestibule est resté absolument intact.
               Et non loin de la place Malakoff, à côté de la cathédrale, est le palais d'hiver du Gouverneur Général : élégant édifice qui est aussi une belle maison mauresque.

               Le palais qui sert de résidence au Premier Président de la Cour d'Appel est digne d'être visité mais on ne le peut sans l'autorisation du Président qui l'habite.
               Le plafond du salon est admirable.
               On voit encore, rue Amiral Pierre, entre la rue et la mer, quelques maisons mauresques battues des vents et des flots : elles donnent parfaitement l'idée de ce que devait être l'aspect d'Alger du côté de la mer.
               L'Archevêché, situé en face de la cathédrale était autrefois la Jenina, résidence des anciens Deys ; c'était l'habitation de la fille du Dey, elle est devenue l'habitation de l'archevêque d'Alger.
               Peu de modifications y ont été faites et c'est un des plus beaux échantillons de l'architecture mauresque.

               Plusieurs mosquées méritent d'être vues. La plus grande est rue de la Marine, sous les arcades mauresques. Il faut se déchausser pour y entrer ; on peut éviter cet inconvénient en passant par-dessus ses chaussures des chaussons ou chaussettes de laine. Cette mosquée est la plus ancienne ; on estime qu'elle est du XIe siècle.
               Une autre et aussi remarquable mosquée, que le boulevard sépare aujourd'hui de la mer qui, du temps des Turcs venait battre ses murailles est celle de la place du gouvernement.
               On constate que l'architecte italien dont on dit qu'elle est l'œuvre, l'ayant construite en forme de croix latine, paya cette erreur de sa tête. Avec son minaret, son dôme, et les dispositions architecturales de sa toiture, cette mosquée, les soirs de grandes fêtes publiques, offre aux yeux enchantés des promeneurs une illumination qui est un spectacle véritablement féerique, un des plus merveilleux, on peut le dire, qu'il soit possible de voir au monde.

               Au-dessus du jardin Marengo est une autre mosquée, moins grande, mais charmante, et très intéressante, en ce qu'elle contient, dans un cimetière ombragé qui la précède, un tombeau qui est un lieu de pèlerinage et comme un objet de culte pour les Musulmans : c'est le tombeau et c'est la mosquée de :
               - Sidi-Abderrhaman.
               Il y en a d'autres encore,
               - celle de Sidi-Abdalah,
               - celle de Sidi Mohamed Ben Chelif .

               Elles ne manquent pas en pays arabe. On sait combien les Musulmans sont religieux.

               Ces édifices de culte, naturellement, ne sont pas les seuls à Alger ; il y a ceux :
               - du culte israélite, des synagogues dont la principale est place Randon,
               - ceux du culte protestant,
               - des temples de divers rites (église anglicane, église écossaise),
               - ceux du culte catholique, des églises dont plusieurs hors de la ville, à Mustapha, de construction toute récente.

               La cathédrale, place Malakoff, en face de l'archevêché, et comme accolée au palais du gouverneur est une ancienne mosquée transformée et transférée, pour ainsi dire d'un culte à un autre.
               Aussi a-t-elle un caractère très particulier et qui ne ressemble à rien de ce que l'on connaît ailleurs.

               Le port d'Alger est vaste ; il baigne toute la longueur de la ville basse, et il faut l'agrandir encore de l'arrière port de l'Agha à Mustapha.
               Il comprend un port marchand et un port militaire.
               Le vieux port, très semblable à ce qu'il était, ou à peine modifié, a du caractère.
               Là est l'Amirauté ; là est le phare, avec son esplanade et les reste du Penon, forteresse espagnole.
               Il a été parlé du jardin Marengo.
               De l'esplanade Bab-El-Oued où était l'arsenal sur l'emplacement d'un ancien fort dit des vingt-quatre heures, qui rappelait, quand il existait, le martyr de l'Arabe chrétien Géronimo, le jardin de Marengo grimpe en amphithéâtre par étages de fraîches et verdoyantes allées, au milieu se dresse sur un tertre élevé, une colonne commémorative de nos victoires.

               N'oublions pas, comme consécration de souvenirs militaires :
               - la statue équestre du duc d'Orléans sur la place du gouvernement,
               - le buste du maréchal Bugeaud sur la place d'Isly,
               - celui du maréchal Pélissier au passage Malakoff.

               Ajoutons à ces statues de guerriers, celle d'un médecin, le docteur Maillot près de la porte d'Isly.

               Quant aux édifices, pour y revenir, et comme pour un saut rapide avant de les quitter, il suffit de nommer :
               - le lycée, d'aspect monumental,
               - le théâtre municipal, non dépourvu d'élégance,
               - le palais de justice dans le bas de la ville ,
               - la prison civile, dans le haut et

               - la Kasbah où fut donnée, par le Dey, ce coup d'éventail qui fut sa perte et amena notre conquête de l'Algérie.
               Hors des remparts dans la commune de Mustapha, au pied du village d'Isly, le palais universitaire dont la façade grandiose ne serait pas sans majesté, si elle n'était pas masquée en partie par des murs de soutènement.
*
* *

               Traversons ces remparts, qu'on abat, et qui n'existent déjà plus. Nous ne sommes pas encore en pleine campagne ; c'est la ville qui se prolonge et s'étend dans Mustapha, c'est la rue Michelet, le faubourg riche d'Alger, avec ses maisons rivales des plus belles de la ville.
               Peu à peu l'on s'élève, et ce sont de tous côtés, parmi des sites les plus variés, des accidents de terrains les plus pittoresques. :
               - ce sont des villas au milieu des ombrages,
               - de splendides hôtels,
               - des habitations riantes,
               - des perspectives étendues sur des horizons de montagne et de mer.


               On monte ; c'est Mustapha Supérieur, avec le palais d'été du gouverneur général, seigneuriale, on pourrait dire royale demeure entourée de jardins magnifiques, avec son bois de Boulogne et ses promenades vraiment enchanteresses aux alentours de la colonne Voirol,
               - soit vers le cimetière,
               - soit vers Birmandreis ou Kouba,
               - soit vers le château d'Hydra ou, en retour,
               - vers les campagnes gracieusement ondulées du plateau d'El Biar.


               De Mustapha Supérieur, veut-on revenir par le chemin du Telemly, dit des Aqueducs, qui contourne tous les vallonnements des coteaux de Mustapha.
               On se saurait imaginer plus grande variété d'aspects, de perspectives, à la fois vastes et riantes, qui changent à chaque tournant de la route sinueuse, toute en tours et détours.
               Veut-on descendre sur Mustapha Inférieur ? On y trouvera le jardin d'essai qui fut d'abord un jardin botanique, crée par l'État pour des expériences de cultures nouvelles à acclimater en Algérie, à multiplier, à répandre parmi les colons ; il a été affermé à une société financière, la Compagnie algérienne, qui en a fait surtout une Pépinière de plantes décoratives.

               Mais ce qui nous intéresse, nous, hiverneurs, c'est l'agrément de la promenade qu'il nous offre à cinq kilomètres d'Alger avec :
               - ses grandes, longues, larges et longues allées de palmiers, de platanes, de bambous, de ficus,
               - avec ses allées plus modestes aux charmants circuits,
               - avec ses bassins et ses coins solitaires.

               Il faut sortir de la ville, pour faire ces promenades, par le côté Sud.

               Si l'on sort de l'autre côté, c'est pour des promenades toutes autres, et d'un attrait tout différent : non plus celui des riants paysages, des vues charmantes sur une baie élégante aux gracieux contours, mais l'attrait, qui a bien aussi sa puissance, d'une nature âpre et sévère, d'une mer sans limites, au bord de laquelle s'élève à quatre cents mètres de hauteur, le massif abrupte de la Bouzaréah.
               C'est là, au pied de ce mont escarpé, qu'au pied de ce mont escarpé, que se dresse Notre Dame d'Afrique où l'on célèbre, tous les dimanches, un service religieux pour les victimes de la mer.
               En montant à Notre Dame d'Afrique, on passe devant l'hôpital du Dey, ainsi nommé parce que là fut autrefois le palais d'été des Deys d'Alger : résidence délicieuse devenue aujourd'hui l'hôpital militaire, asile de nos soldats malades.

               Que l'on sorte d'Alger, du côté Nord ou du côté Sud, tous ses environs sont dignes du pinceau d'un peintre.
               Nous ne tenons pas ce pinceau et nous ne prétendons pas les peindre, mais nous voudrions inspirer le désir de les voir : on jugera, quand on les verra, que nous n'exagérons rien, et l'on se félicitera de les avoir vus.
J. E. A


L'Algérie vue par …
Envoi de M. Christian Graille

               Pendant que la vieille Europe est ensevelie sous un linceul de neige, que sous la grise monotonie d'un ciel d'hiver, la froide bise vous glace jusqu'aux os, il est un pays, béni entre tous où rayonne un printemps éternel, où brille, au firmament toujours azuré un bienfaisant soleil qui réchauffe le corps et rajeunit le cœur.
               Cet Eden, cette terre promise est à vingt-quatre heures de la France, c'est l'Algérie :
               - cette contrée admirable,
               - si mal connue,
               - si décriée par ceux qui l'ignorent et
               - qui laisse, dans l'âme des privilégiés qui l'ont visitée un inoubliable souvenir et un ardent désir de la revoir.


               Le climat de la plus belle de nos colonies est, sans conteste, beaucoup plus égal, beaucoup plus tempéré que celui des stations hivernales très en vogue de l'autre rive méditerranéenne.
               A Alger pas de ces brusques changements de température comme il s'en produit ailleurs au moment du coucher du soleil.
               Jamais de neige ou plutôt comme dit le délicat poète algérien Marie Lefèvre :
               Pendant que de froides haleines,
               Glacent votre ciel obscurci,
               Pendant qu'il neige dans vos plaines,
               Sur nos coteaux il neige aussi.
               Il neige au pied de la colline,
               Il neige au détour du sentier,
               Il neige des fleurs d'aubépines,
               Il neige des fleurs d'églantiers !


               Pour dire les charmes de ce pays de rêve, il faut le style imagé, la verve éblouissante de ces écrivains délicats qui ont nom :
               - Fromentin,
               - Maupassant,
               - Hugues le Roux,
               - Jean Lorrain,
               - Paul et Victor Margueritte…

               René Garnier (Guides de l'Algérie)

               Longue serait la liste :
               - des écrivains, des artistes, des savants
               qui, venus en Algérie pour chercher :
               - des impressions,
               - des documents
               - ou tout simplement un climat idéal et réparateur
               - et qui en sont devenus les plus fervents propagateurs.

               Des volumes contiendraient à peine les citations enthousiastes dont fourmillent leurs œuvres.

               Contentons-nous d'en donner ici quelques-unes :
               - C'est un pays de délices, aux hivers radieux comme des printemps, un pays couronné de verdure merveilleuse.
               - Là mûrissent des fruits d'or comme la datte et l'orange.
               - Là fut jadis le grenier de la Rome impériale.
               - Là vivent des hommes d'une belle race, drapés à l'antique dans les blancs burnous ou chevauchant sur des coursiers rapides à travers les vastes plaines, le faucon au poing et les grands lévriers au côté.

               Et quand viennent :
               - des étrangers de marque,
               - des banquets ou
               - diffas pantagruéliques,
               - des danses suggestives d'almées (danseuses égyptiennes),
               - des baise mains répétés,

               laissent à l'étranger l'impression d'un pays original et riche, peuplé par une race qui vit d'une vie oisive et noble.
               En Cat (préface de l'Algérie 1901)

               Que les bienfaits du climat algérien soient connus du monde savant, et nous ne mettons pas en doute que de cette salutaire immigration ne naisse un de ces grands courants qui ont pour conséquence le peuplement d'une contrée et son élévation parmi les nations.
               D. Maurin (saison d'hiver en Algérie)

               Venant de Marseille ou de Port-Vendres après une rapide traversée de vingt-quatre heures que le confort de nos paquebots rend très agréable, on monte enfin sur le pont du navire et qu'on regarde la côte, on a devant soi un de ces beaux rivages accidentés que la Méditerranée aime à présenter aux regards du voyageur, un site fait à souhait selon l'expression de Fénelon pour le plaisir des yeux.
               Là-bas, à l'horizon, ce golfe radieux, c'est la terre d'Afrique :
               - Au-dessus rayonne le bleu profond du ciel,
               - au-dessous avec des reflets verdâtres dort le bleu profond de la mer,
               - à l'Est derrière ces sommets transparents vivent les Kabyles,
               - en face l'Atlas profile ses croupes sur le fond éclatant du Sud,
               - à l'Ouest enfin sur les flancs de la Bouzaréah, entre les jardins de Mustapha et ceux de Saint Eugène,

               Alger la blanche, Al-Djézaïr-Al-Bahadja tournée vers l'Orient comme un musulman en prière, étage l'éventail éblouissant de ses maisons, cascade &écumeuse, immense madrépore séchant sur l'algue verte.
               Dr Bernard (l'Algérie qui s'en va)

               Féerie inespérée et qui ravit l'esprit, Alger a passé mes attentes : Qu'elle est jolie la ville de neige sous l'éblouissante lumière !
               Une immense terrasse longe le port soutenue par des arcades élégantes.
               - Au-dessus s'élèvent de grands hôtels européens et le quartier français,
               - au-dessus encore s'échelonne la ville arabe,
               - amoncellement de petites maisons :
               - blanches, bizarres,
               - enchevêtrées les unes aux les autres,
               - séparées par des rues qui ressemblent à des souterrains clairs.

               G. de Maupassant (au soleil)

               La ville se prolonge à perte de vue le long du rivage :
               - A l'Ouest par la coquette ville de Saint Eugène,
               - à l'Est par le faubourg de Mustapha qui constitue son quartier aristocratique avec ses élégantes villas étagées sur le flanc de la montagne, avec ses hôtels confortables qui abritent chaque hiver une colonie nombreuse d'hiverneurs de toutes les nations. Car Alger-Mustapha est le séjour rêvé pour les délicats, les susceptibles que les intempéries d'un climat septentrional ou les irrégularités de celui du Midi de la France auraient bien vite terrassés.


               C'est le printemps installé presque à demeure pendant nos six mois de bise et de froidure dans le plus merveilleux décor que l'on puisse souhaiter.
               Les environs d'Alger sont merveilleusement pittoresques. Il suffit de citer :
               - Blidah la ville aux fruits d'or,
               - La Chiffa et son ruisseau des singes,
               - le tombeau de la Chrétienne,
               - Tipaza et
               - Cherchell, chacune ville romaine importante dont les ruines font encore apprécier les splendeurs passées.


               Climatologie médicale d'Alger.
               En examinant une à une les données dont l'ensemble constitue un climat médicalement parlant. Nous verrons qu'il n'en manque aucun à celui d'Alger pour le rendre absolument exceptionnel.
               1° La température, facteur le plus important d'un climat est pendant les six mois qui constituent l'hivernage assez élevé pour classer Alger dans les climats dits chauds tenant le milieu entre les climats tempérés et les climats tropicaux.
               De novembre à fin avril, nous avons pu grâce aux relevés des observations météorologiques de l'observatoire d'Alger, pendant dix hivers consécutifs, constater que les maxima varient de 20° et 15° et que les minima oscillent entre 10° et 12° centigrades.
               Si nous calculons les moyennes réunies de dix années successives nous avons le tableau suivant qui fait ressortir les températures moyennes de 7 heures du matin, 3 heures et de 7 heures du soir.

Matin 7 heures Soir 3 heures Soir 7 heures
Novembre 13°7 17°2 14°6
Décembre 12°3 13°1 11°3
Janvier 11°8 15° 12°
Février 11°7 14°3 12°1
Mars 12°7 15°8 13°5


               On peut voir par ces chiffres que la température d'Alger est bien plus élevée que celle des stations du Nord méditerranéen, celles de Nice, par exemple :
               - où l'on voit le thermomètre descendre à 0 degré très souvent,
               - où il neige tous les hivers et
               - où le vent du Nord, le mistral, règne en maître

               Les différences entre les températures moyennes du jour et celles de la nuit sont réduites au minimum.

               2° L'humidité de l'air d'Alger est assez considérable en raison même du voisinage de la mer. Mais cette humidité spéciale qui serait un défaut ailleurs n'a pas de mauvaise influence par le fait même, que l'élévation de la température ambiante.
               Très rarement on voit à Alger une journée sans soleil et dès qu'il apparaît ses rayons ardents ont bien vite fait disparaitre les traces de la pluie tombée.
               Cette pluie a du reste pour effet de balayer l'atmosphère et de lui donner cette pureté et cette transparence qui lui sont si particulières.

               3° Pression barométrique. Peu variable : elle est en moyenne de 759,8 et a pu monter à 780.

               4° Les vents ont un régime assez indécis et difficile à bien définir, séparés qu'ils sont par de longues périodes de calme.
               Ceux du Nord ne sont jamais froids étant réchauffés par leur passage sur la mer. Alger doit être classé parmi les climats marins sédatifs toniques dont les effets sont depuis longtemps reconnus par la science comme étant les plus favorables.
               Nombre d'états morbides sont améliorés par son influence. Ce sont :
               - les affections chroniques des bronches et
               - de l'appareil respiratoire,
               - les maladies du rein,
               - le rhumatisme articulaire aigu et chronique etc.


               Et cependant, Alger même n'est pas une ville à malades : on n'y rencontre pas, comme dans certaines stations du Midi dont la réputation à ce point de vue est légendaire des théories lamentables de malheureux " que guette la Parque (divinité romaine) cruelle " et qui, étendus au soleil sur des chaises longues cherchent vainement à réchauffer leurs membres amaigris.

               Ses hôtels, ses restaurants ne contiennent pas de ces pauvres poitrinaires dont le voisinage est si décevant et si dangereux.
               Le touriste, l'hiverneur peuvent séjourner à Alger sans crainte d'être contaminés et de rapporter d'un voyage d'agrément les germes cachés de la terrible et sournoise tuberculose.
               Ce n'est pas que notre colonie soit absolument exempte de tuberculose mais outre que son climat bienfaisant fait qu'ils sont moins nombreux que dans la ville la plus favorisée d'Europe sous ce rapport, des établissements spéciaux leur sont réservés tels que le Sanatorium d'Alger-Birmandreïs et l'asile Parnet où ils recouvrent promptement la santé lorsqu'il est temps encore !...
Comité d'hivernage algérien


Statistiques ... à méditer !!!!
Envoyé Par Régis


          - L'inventeur du tapis de course est mort à 54 ans
          - L'inventeur de la gymnastique est mort à l'âge de 57 ans
          - Le champion du monde de bodybuilding est mort à l'âge de 41 ans
          - Le meilleur footballeur du monde, Maradona, est mort à l'âge de 60 ans.
          - James Fuller Fixx a contribué à lancer la révolution du fitness en Amérique en popularisant la course à pied. Il est mort d'une crise cardiaque pendant son jogging à l'âge de 52 ans.

         MAIS
          - L'inventeur de la marque Nutella est décédé à l'âge de 88 ans
          - Le cigarettier Winston est mort à l'âge de 102 ans
          - L'inventeur de l'opium est mort dans un tremblement de terre à l'âge de 116 ans.
          - L'inventeur de la liqueur Hennessey est mort à l'âge de 98 ans.

         Question existentielle : Comment les médecins ont-ils conclu que l'exercice prolonge la vie ?
          Le lapin est toujours en train de sauter en l'air mais il ne vit que 2 ans et la tortue qui ne fait aucun exercice vit 400 ans.
          Alors......, repose-toi, détends-toi, reste au frais, mange, bois et profite de ta retraite.
Auteur Inconnu



La culture du figuier
dans la Grande Kabylie du Djurdjura.
Envoi de M. Christian Graille

               La Grande Kabylie, située à l'Est d'Alger le long de la côte méditerranéenne est constituée par un imposant massif montagneux.
               Les chaînes des hauteurs orientées à peu près parallèlement au littoral et séparées par de profondes vallées, atteignent jusqu'à 2.300 mètres d'altitude au Lalla-Khadidja dans le Djurdjura recouvert de neige presque toute l'année.
               Le massif central complètement isolé des autres chaînes dans :
               - la dépression du Sebaou,
               - la vallée de l'Oued-Boudoura et
               - la plaine des Ouadhia

               Forme le cœur même de la Kabylie.

               C'est là que se trouvent les deux centres français de Fort-National et Michelet construits :
               - le premier pour des raisons stratégiques,
               - le second pour des raisons administratives.

               Ces deux villages sont les chefs-lieux des communes mixtes de Fort-National et de Djurdjura presque aussi peuplées que la Belgique (215 habitants au kilomètre carré).

               Pour nourrir une telle population sur un sol aussi accidenté et aux pentes souvent abruptes, les indigènes durent évidemment tirer parti du moindre coin de terre.
               Avant l'occupation française chaque village, isolé non seulement par le relief du sol mais aussi tant par les différences de race et de langue que par la guerre perpétuelle de clan à clan était obligé de vivre sur lui-même en produisant tous ce qui était nécessaire à sa consommation :
               - Céréales, huile, viande, fruits.

               Aussi les indigènes ont-ils pris l'habitude, profondément enracinée, de faire toutes sortes de cultures, même dans des conditions économiques déplorables ; (on nous a cité des blés qui revenaient au cultivateur à plus de 500 francs le quintal).
               - Depuis que la paix française a rétabli le calme,
               - depuis la construction de routes qui sillonnent partout la Kabylie et surtout
               - depuis que l'essor pris par l'automobile qui atteint de nombreux villages jusque-là accessibles seulement aux mulets, la situation s'est totalement transformée.


               Aussi les indigènes commencent à se rendre compte qu'il faut conserver et développer les seules cultures qui leur rapportent et abandonner celles dont le produit peut être acheté à meilleur compte.
               En même temps la sécurité étant complète, les Kabyles quittent petit à petit (évolution extrêmement lente) leurs nids d'aigles pour habiter au milieu de leurs champs. Ils peuvent ainsi les protéger contre le vol et évitent une ou deux heures de marche pénible pour se rendre sur le lieu de leur travail.
               Le meilleur moyen d'utiliser un sol :
               - le plus souvent rocailleux,
               - peu profond,
               - emporté à la moindre pluie
               - est sans conteste l'arboriculture.


               Ainsi rencontre-t-on en Kabylie de nombreuses espèces d'arbres forestiers et fruitiers dont les plus importants sont :
               - le frêne, l'olivier, le figuier.
               Les frênes véritables prairies aériennes dont on cueille soigneusement les feuilles en été assurent l'entretien des animaux.
               Les oliviers et les figuiers servent de nourriture aux hommes (les feuilles de figuier après récolte des figues sont également données au bétail).

               La figue en particulier, soit fraîche, soit séchée constitue la base de l'alimentation de la famille kabyle : 1 kilo de figues sèches équivalant à 1 kilo de pain.
               Une famille de six personnes consomme annuellement 700 kilos de figues sèches, soit environ 1.800 kilos de figues fraîches.
               Aussi les figuiers sont-ils l'objet de soins attentifs et les plantations nouvelles, surtout dans les régions basses, plus riches, où la figue est plus précoce et mûrit mieux, s'étendent-elles de plus en plus.
               Le figuier se multiplie par bouturage sur place ou en pépinière, par marcottage (multiplication d'une plante) et par utilisation des rejets.

               Les labours commencent en janvier et sont exécutés à des dates fixées avec une précision superstitieuse.
               Ils sont précédés d'un déchaussage (écarter la terre qui touche le pied des arbres fruitiers) qui détruit les racines superficielles et active la production des racines profondes.
               Dans la cuvette ainsi formée, on dépose trop rarement, car il manque, faute de bétail, le fumier et plus rarement encore (des essais commencent à être faits par les indigènes) des engrais chimiques.
               Puis quatre labours, grattages du sol plutôt que labours sont exécutés avec une charrue primitive tirée par une paire de petits bœufs.
               Parfois même, lorsque le propriétaire est trop pauvre, on voit attelés à la même charrue son bourricot et… sa femme !

               Dans les terrains trop montagneux on pioche deux ou trois fois autour des arbres.
               La taille est rarement pratiquée.
               L'opération la plus importante est la caprification. Voilà en quoi elle consiste : la plupart des figuiers cultivés, des figuiers d'automne, ne portent que des fleurs femelles.
               Ils ne produiraient donc aucune figue si les fleurs ne recevaient pas du pollen provenant de fleurs mâles de figuiers sauvages appelés " caprifiguiers ".
               L'intervention d'un insecte le " blastophaga psenne " est nécessaire à cette opération.
               Cette sorte de petite guêpe vit en parasite dans les fruits des figuiers sauvages d'où elle sort pour aller pondre sur de jeunes fleurs d'autres caprifiguiers.
               Mais parfois elle pénètre par erreur dans une fleur femelle du figuier d'automne y déposant alors le pollen fécondant qui s'est attaché à elle en sortant du caprifiguier. C'est pour provoquer le plus possible d'erreurs semblables que les indigènes suspendent au moyen de la floraison sur les figuiers d'automne des chapelets de caprifiguiers chargés d'insectes prêts à sortir : telle est la caprification.
               La récolte des figues commence en juin ; jusqu'en août elles sont mangées à l'état frais ; d'août à octobre on les fait sécher pour la consommation d'hiver et l'exportation.
F Widier (la Potasse) Texte figurant dans la publication
" lectures géographiques. L'Algérie "
de Mme et M. Ozouf, géographes. 1938.


Notre avenir en Afrique du Nord.
Envoi de M. Christian Graille

               L'Afrique du Nord s'étendant d'un seul jet d'Est en Ouest sur plus de 2.000 kilomètres présente :
               - une unité géographique,
               - géologique,
               - agricole,
               - morale.


               Néanmoins par l'artifice des deux lignes fictives, qu'on appelle frontières, elle se trouve fragmentée en trois provinces différentes soumises à trois régimes différents.
               - C'est tout d'abord l'Algérie, partie intégrante du territoire français, organisée en départements du modèle métropolitain et qui relève du Ministère de l'Intérieur par l'intermédiaire de son Gouverneur Général, haut représentant du pouvoir central.
               - Ce sont ensuite le Maroc et la Tunisie, protectorats, comportant chacun son statut spécial et évoluant au milieu de contingences particulières.

               Respectivement gouvernés, l'un par le Sultan, l'autre par le Bey, dont nos Résidants Généraux, Hauts Commissaires de la République, sont les Ministres, c'est du Quai d'Orsay qu'ils reçoivent l'impulsion métropolitaine.

               Cette triple disparité politique trouve son reflet dans le domaine économique.
               Les rapports commerciaux de l'Algérie et de la Tunisie avec la Métropole prennent leur définition dans les lois d'union douanière.
               Le Maroc reste soumis à l'acte d'Algésiras qui institue chez lui le préjudiciable régime de " la porte ouverte " et maintient le commerce français dans la même condition que celui de l'étranger.
               En conclusion, l'unité que l'Afrique du Nord tient de la nature et que les progrès de la civilisation ont rendu plus totale n'a pas reçu sa traduction sur le plan organique. De là vient la difficulté pour la politique française d'harmoniser ses conceptions et de " centrer " son action.

               Quoi qu'il en soit, cette situation constitue un fait acquis résultant de circonstances historiques et d'engagements internationaux à caractère évident d'opportunité.
               Si l'on ne peut songer, présentement, à la transformer, il apparaît au moins possible d'arriver à en corriger les effets.
               Il est certains problèmes qui débordent les frontières factices séparant l'Algérie de la Tunisie et du Maroc, et s'élargissant à toute l'Afrique du Nord.
               Leur solution d'ensemble dont l'urgence n'est pas niable, semble postuler une rénovation de notre politique.
               Sans la mise en pratique d'une unité de vues et d'action fondée sur de rationnelles prévisions, notre effort devant normalement englober dans sa compétence, non seulement les générations présentes mais encore celles à venir, comment pourrait-on, par exemple, résoudre le problème capital qui se trouve inscrit dans les résultats des derniers recensements effectués en Afrique du Nord ? En cette année 1936 :
               - l'Algérie compte plus de 6 millions d'Indigènes et 970.000 Européens,
               - le Maroc plus de 6 millions d'Indigènes et 380.000 Européens,
               - la Tunisie 2 millions d'Indigènes et 213.000 Européens.


               A considérer le domaine du devoir démographique la situation devient plus suggestive encore.
               Les recensements nous révèlent des natalités indigènes exubérantes, en progression constamment accélérée et d'un pourcentage très supérieur à celui de la natalité française.
               Intensive prolifération due d'abord sans doute, à la rusticité toujours profonde des races indigènes mais aussi encore à la sécurité.

               Tel est le problème qui se dessine de plus en plus à nos horizons et qu'il faut bien que nous appliquions à résoudre si nous voulons que, dans un avenir prochain, les 25 ou 30 millions d'indigènes annoncés par les statistiques viennent compléter efficacement et durablement la Métropole et former un bloc stable avec elle.
               A notre avis la solution devrait être trouvée non dans la formule de l'assimilation reconnue chimérique à l'usage, mais dans la méthode de l'association, laquelle, est-il besoin de le dire, s'étendrait dans l'avenir aux trois provinces et solidariserait leurs populations aux 45 millions de Français.
               Car il convient de ne pas oublier, d'abord qu'une mesure appliquée dans l'une d'elles provoquerait les revendications des indigènes des deux autres, ensuite que le problème est général et non local.

               Et maintenant, les mérites de cette méthode d'association ont-ils besoin d'être expliqués ?
               N'apparaissent-ils point incontestables quand on réfléchit que les populations de l'Afrique du Nord ne pourront utilement travailler à assurer leur subsistance qu'en fonction des nouvelles conditions de sécurité économique que leur consentira la Métropole, tant en ce qui concerne la production et la valorisation des richesses du sol et du sous-sol, qu'en ce qui regarde l'immigration en France de leur main-d'œuvre rationnellement substituée à celle de l'étranger.
               Certes, c'est là toute une politique à inaugurer. Elle dépasse le cadre de nos conceptions antérieures.
               Elle exige d'être élaborée avec calme et lucidité, appliquée avec prudence par nos dirigeants, dominés par le souci permanent de la souveraineté nationale.
Joseph Serda (l'œuvre) ingénieur agronome, député,
né à Boufarik en 1889, décédé à Biarritz en 1965.
Texte figurant dans la publication " lectures géographiques. Tome II.
" la France d'outre-mer " par M. et Mme Ozouf, géographes. 1938


* VIEILLIR, c'est CHIANT*
Envoyé par M. Régis S.

             *Bernard PIVOT a expérimenté et parfaitement résumé la situation : *

             *70 ans, 75 ans....... Ce n'est pas marrant, mais c'est encore pire si vous en avez un peu plus ! *
             *C'est tout à fait ça ! *

             *À 70 ans,75 ans, on ne peut rien dire, on ne peut rien faire, sans risquer de se faire rabrouer. *
             *Ne dites jamais que vous vous sentez fatigué, on vous répondrait : c'est normal à votre âge. *
             *Ne dites pas davantage que vous vous sentez en forme, on ne vous croirait pas, on dirait que vous plastronnez, que vous bluffez, que vous vous vantez. *
             *Si vous ne faites rien, on dira : il faut vous occuper, sinon vous allez vous encroûter ! *
             *Si vous envisagez d'entreprendre un travail qui vous plaît mais qui est un peu risqué, on dira : laissez donc, ce n'est plus de votre âge ! *
             *Remarque gentille qui part d'un bon fond, mais personne ne vous proposera de venir le faire à votre place. *
             *Ce n'est vraiment pas marrant, assurément, d'avoir 70 ans ou plus. *

             *A 70 ans, on doit tout supporter, sans rien dire : *
             *Les petits-enfants qui braillent et qui cassent tout : c'est la jeunesse qui vit ! *
             *Les beuglantes et les transistors des adultes : c'est de leur âge, il faut bien qu'ils se défoulent ! *
             *N’'insinuez pas que de votre temps on se défoulait aussi mais autrement ! On vous fusillerait du regard *
             *Les idioties et les navets de la télé : il en faut pour tous les goûts…. (Les vôtres étant exclus, bien entendu, car vous êtes complètement dépassé) *
             *Ce n'est pas marrant, assurément, d'avoir 70 ans. *

             *Ne discutez jamais avec un automobiliste, même s'il vous fait la pire des entourloupettes. *
             *Il vous dira : à votre âge, on reste chez soi où on va à pied. *
             *Si à un stop, vous tardez à démarrer, votre jeune voisin, assez pressé, vous lancera : "alors pépé, on fait la sieste » ? (Ce n'est pas méchant, mais c'est vexant). *
             *Ce n'est pas marrant, assurément, d'avoir 70 ans. *

             *Là où vous êtes encore reçu, on vous réserve toujours le fauteuil le plus moelleux : « mettez-vous là, vous serez bien mieux », comme si à 70 ans, on ne pouvait plus poser son cul sur le siège de tout le monde. *
             *Si quelqu'un apprend que vous avez 70 ans, il va se précipiter vers vous : « vous avez déjà 70 ans, vous ne les paraissez pas, vous les portez bien » c'est flatteur mais qu'en sait-il ? *
             *Si vous annoncez le décès d'un ami qui, comme vous, a 70 ans, on entendra : « c'est quand même un bel âge, il a bien vécu ». *
             *Vous êtes prévenu, vous connaissez votre oraison funèbre. *
             *Avant de raconter une histoire, cherchez à vous rappeler si vous ne l'avez pas déjà racontée à plusieurs occasions.
             Sinon quelqu'un vous dira : « mais pépé, on la connaît cette histoire, tu nous l'avais déjà racontée et l'un se permettra même d'ajouter : "pépé tu commences à radoter". *

             *En société, qu'il y ait eu apéros ou pas, parlez le moins possible, fermez votre gueule, évitez toute discussion, ne cherchez pas à exprimer votre point de vue et encore moins à le défendre, car, bien entendu, c'est certain, vous n'êtes plus dans le coup, et vous n'y connaissez plus rien. *
             *Ne dites pas non plus que vous rentrez dans votre 10ème -15ème année de retraite, il se trouvera toujours quelqu'un pour dire : "vous coûter cher à l'Etat". *
             *Assurément, ce n'est pas marrant d'avoir 70 ans et plus. *


Naturalisation des Juifs algériens.
Envoi de M. Christian Graille
Les origines du décret Crémieux.

               Le 24 octobre 1870, un décret de la délégation de Tours signé :
               - Gambetta,
               - Crémieux,
               - Glais-Bézoin et
               - Fourichon déclara citoyens français les Juifs indigènes de l'Algérie.


               La question qui recevait ainsi la solution était posée depuis bien longtemps.
               Dès 1847 M. de Baudicour, dans son livre sur la colonisation de l'Algérie écrivait que le Gouvernement français avait un intérêt majeur à s'attacher les Juifs algériens.
               Cette opinion qui déjà alors n'était point isolée faisait si bien son chemin qu'en 1858 le Conseil Général de Constantine émettait le vœu d'une naturalisation collective et immédiate des Israélites.
               Deux ans après M. Jules Delsieux publiait son essai sur la naturalisation collective des Israélites indigènes et s'attachait à démontrer que cette mesure était le couronnement logique et rationnel de l'évolution progressive des évènements. L'auteur poussait si loin sa conviction qu'il n'hésitait pas à déclarer qu'il faudrait au besoin se passer du consentement des Israélites.

               En 1864, l'idée ayant fait de nouveaux progrès, les Israélites de l'Algérie adressaient une pétition au Sénat à l'effet d'obtenir d'être élevés à la dignité de citoyens.
               L'année suivante Napoléon III faisait un voyage en Algérie.
               - A Alger, à Constantine, à Oran,
               - les Israélites présentèrent au souverain des adresses tendant à obtenir la naturalisation collective.


               Dans la réception officielle qui eut lieu au Château-Neuf à Oran, l'Empereur recevait le grand rabbin à la tête de son consistoire et en réponse à l'allocution qu'il écoutait avec bienveillance, il étendait la main, demandait le discours et prononçait ces mots :
               " Bientôt, j'espère, les Israélites algériens seront citoyens français. "
               Cette parole confirmée par d'autres assurances que le monarque avait données ailleurs, eut un retentissement considérable dans toute la colonie.
               Aussi, quelques mois plus tard, la Cour d'appel d'Alger y faisait elle-même allusion dans un arrêt où elle s'exprimait ainsi :
               "Attendu que si l'heure où les Israélites de l'Algérie pourront être soumis à la loi civile française semble prochaine …. "

               En 1865, C. Frégier, Président du tribunal de Sétif, publiait un important ouvrage sous ce titre : Les Juifs algériens, leur passé, leur présent, leur avenir juridique, leur naturalisation collective.
               Le livre, en entier, plaidoyer chaleureux de 450 pages tendait en effet à démontrer que cette naturalisation en masse était la seule solution possible aux difficultés d'ordre juridique que l'état actuel faisait naître.
               On peut dire qu'à partir de ce moment l'idée était dans les aspirations de tous.
               Depuis 1865 jusqu'en 1869 les Conseils Généraux des trois provinces ne cessèrent d'émettre chaque année un vœu pour la naturalisation collective.

               En 1869 le Conseil Général d'Alger s'exprimait ainsi :
               " considérant que les nombreuses preuves de patriotisme et les services rendus par les Israélites indigènes commandent impérieusement que le titre des citoyens français leur soit donné sans retard …. "

               En 1870, dans ses cahiers algériens, M. Warnier, la plus grande autorité d'Algérie, se prononçait dans le même sens :
               " La naturalisation individuelle jette le trouble dans les intérêts des familles en maintenant les non naturalisés sous une loi qui date de Moïse et en soumettant les naturalisés à des lois qui changent chaque jour.
               La naturalisation en masse, au contraire, place tous les intérêts sous la sauve garde de la même loi. "
               Faut-il ajouter que la presse algérienne ne restait pas indifférente à la question ?

               Qu'on parcoure la collection des journaux du temps : on constatera qu'elle était unanimement favorable à la mesure projetée.
               Enfin, à la veille de la guerre, la veille même de sa déclaration, le Gouvernement se déclarait prêt à accomplir la réforme tant demandée.
               Dans la séance du 19 juillet 1870, le Garde des Sceaux affirmait que le Gouvernement était désireux de naturaliser les Israélites. Seulement, disait M. Emile Ollivier, il est arrêté par une question de droit : la naturalisation peut-elle se faire en vertu d'un décret ou exige-t-elle une loi ?
               Trois mois plus tard, le nouveau Ministre de la Justice faisait simplement aboutir une affaire en cours.
               Crémieux, en donnant son nom à l'acte qu'il signait avec ses trois collègues, ne faisait qu'exécuter un projet préparé par le Gouvernement précédent.

Tels sont les faits.

               Il en faut rechercher la cause et se demander d'où venait ce mouvement unanime, pourquoi la naturalisation était si vivement réclamée et par les Israélites algériens, et avant eux par les Français de France et d'Algérie.
               Quant aux premiers ils s'en sont expliqués eux-mêmes en termes très nets dans leur pétition au Sénat. Voici comment ils s'expriment :
               " Nous venons solliciter autant de votre justice que de la générosité qui caractérise tous vos actes,
               - d'achever l'œuvre commencée,
               - de proclamer notre assimilation définitive avec nos frères de la mère patrie,
               - de nous élever, en un mot, à la dignité de citoyens objet de nos vœux les plus ardents, de nos plus chères espérances et de nos aspirations les plus constantes et les plus vives.


               Pour que vous daignez prendre en considération notre humble pétition et nous faire jouir enfin de la qualité de citoyen que nous réclamons depuis bien des années quels autres titres pourrions-nous faire valoir à votre bienveillance :
               - qu'un dévouement inaltérable à la France,
               - qu'un vif désir de la servir et de mourir pour elle,
               - de contribuer dans la limite de nos forces, à sa grandeur et à sa prospérité,
               - de nous glorifier de ses nobles destinées et
               - d'être unis à jamais par les liens les plus étroits à ses enfants, les Français, nos frères et nos libérateurs ?


               Comment pourrait-il en être autrement ?
               - N'est-ce pas de la France qu'est venu notre salut ?
               - N'est-ce pas la France qui nous a délivrés du joug oppresseur et de la tyrannie des Turcs ?
               - N'est-ce pas la France qui a daigné enfin nous tendre la main et nous convier, pour l'organe de son premier corps judiciaire, à participer aux avantages dont jouissent nos frères, les Français ? "


               Si les sentiments dont on vient de lire l'expression sont sincères, ils sont tout à l'honneur de ceux qui les éprouvaient.
               Or leur sincérité ne saurait faire de doute parce que le succès de la pétition ne pouvait procurer aux Israélites que les avantages d'ordre tout moral qu'ils déclaraient en attendre.
               Ils ne pouvaient pas prévoir en 1864 que la naturalisation leur confèrerait l'électorat législatif qui n'a été accordé qu'après la guerre aux Français d'Algérie.
               Et quant aux Conseils généraux et municipaux, il y avait déjà une représentation distincte au titre indigène.
               Pourquoi, d'autre part, l'opinion française, d'un côté comme de l'autre de la Méditerranée, favoriserait-elle si chaudement le vœu des intéressés ?
               Il y a à cela deux raisons, l'une politique, l'autre d'ordre public.

               Au point de vue politique, le principe généralement admis sous Louis-Philippe et sous l'Empire (sauf les partisans du royaume arabe), le principe que professaient ouvertement de Gueydon et Chanzy, le principe qui a dominé toute notre politique algérienne jusqu'à ces dernières années, c'est de tendre à l'assimilation générale de toutes les populations indigènes, cette assimilation, bien entendu, devant se faire progressivement.
               Dans ce système, l'idée de commencer par le groupe israélite se présentait naturellement. Pourquoi ?
               D'abord ce groupe demandait instamment à être incorporé à la mère patrie.
               Ensuite ce groupe était peu nombreux (38.000). L'expérience était donc sans péril, puisque les Juifs étaient une faible minorité par rapport à la masse musulmane dont la naturalisation eût noyé l'élément français.

               Ce groupe, d'autre part, était plus voisin de nous.
               - Les Juifs étaient surtout dans les villes
               - ils étaient mêlés à la vie française par le mouvement des affaires,
               - leur aptitude à l'assimilation semblait démontrée par les faits,
               - ils témoignaient un goût très vif pour l'instruction française,
               - ils remplissaient les écoles, les collèges et les lycées et
               - ils s'y distinguaient.


               En 1871, M. de Fourtou, dans un rapport qui n'est pas suspect, puisqu'il conclut contre nous, n'hésitait pas à faire la déclaration suivante :
               " Dans les grandes cités de notre colonie, un grand nombre d'Israélites ont atteint par l'éducation et par les mœurs le niveau moral de la société européenne qui les entoure. Ceux-là, dignes en toutes choses de leurs coreligionnaires de France ont souvent rendu à notre pays de réels services et ils ont conquis au milieu de nos concitoyens de l'Algérie une place qu'il est juste de reconnaître et d'honorer. "
               Enfin, ce groupe était fidèle. Dès le début de la conquête, les Français ont été accueillis par les Israélites.

               Des relations se sont établies entre le haut commandement et les grandes familles juives.
               Les Juifs n'ont jamais trempé dans aucune rébellion. Mieux encore : tout de suite après la prise d'Alger, quand la situation est incertaine et critique, ils se sont offerts comme soldats et comme interprètes.
               Plusieurs de ces interprètes ont trouvé la mort sur-le-champ de bataille : la plupart ont mérité la croix de la Légion d'honneur.

               L'ouvrage de M. Féraud, ancien Ministre de France au Maroc, qu'il a consacré aux interprètes de l'armée d'Afrique relate leurs brillants états de service. Qu'on lise plutôt ces quelques extraits :
               Daninos (Abraham) Nommé guide interprète en 1830. Ce fut grâce à ses connaissances approfondies et à son infatigable zèle que M. Turpin, commandant de la frégate pilote put :
               - opérer des mouvements heureux
               - mouiller sans hésitation devant certains points,
               - ignorait complètement la perfidie des courants.
               - Il fut nommé chevalier de la Légion d'honneur.


               Ayas (Léon), après la bataille de Staouéli, il parvint à entrer en pourparlers avec les Arabes ; il s'est signalé, durant sa carrière, par de nombreux faits de guerre :
               - réputation de bravoure justement acquise dans les expéditions de la province
               - d'Oran (plusieurs blessures),
               - capture d'un lieutenant d'Abd-El-Kader,
               - combat contre Bou-Maza où il fut grièvement blessé d'un coup de feu à la cuisse et mourut en 1846 de suites de cette blessure.


               Cohen, interprète à la disposition du lieutenant-colonel Du Barail, tué dans l'attaque que firent les Arabes le 2 août 1833 contre Mostaganem.
               Baranès (René) Après avoir fait une expédition avec le général Desmichels, commandant à Oran, prit encore part çà celle de Tlemcen et de la Tafna.
               Le général Bugeaud le chargea de plusieurs missions spéciales.
               Lévy (Isaac) Blessé et prisonnier de guerre le 26 septembre 1845 pendant la mémorable retraite opérée après le combat de Sidi-Brahim, fut forcé de suivre Abd-El-Kader dans ses différentes excursions dans la province d'Alger.
               Il fut trouvé percé de trois coups de feu sur-le-champ de bataille de Mengren. Mourut de ses blessures.

               Faradj Nalrach, spahi volontaire en 1842, interprète en 1843, chevalier de la Légion d'honneur en 1871.
               Cavalier intrépide, s'est signalé dans les expéditions en marchant avec les goums et faisant preuve d'une grande bravoure.
               - Blessé d'un coup de feu au genou droit le 22 mai 1840,
               - coup de yatagan à la tête le 24 avril 1844,
               - coup de tromblon qui lui a fait huit blessures dans les reins.


               Citons encore en dehors du corps des interprètes, parmi les Israélites algériens qui ont été avec distinction les collaborateurs militaires de la conquête.
               - Aron, chef d'escadron de spahis,
               - Abraham Carus capitaine de spahis, successivement chef des bureaux arabes de Médéah et de Laghouat, officier de la Légion d'honneur.


               Voici comment en 1860 s'exprime Jules Delsieux à propos de la valeur militaire des Israélites : " nous ne voulons pas nier qu'ils se soient abstenus, avant la conquête, de prendre part aux guerres qui surgissaient entre tel ou tel prétendant et qu'ils aient montré la plus complète indifférence pour la victoire ou la défaite de leurs maîtres. Qu'eût été, pour eux, un changement de pouvoir, sinon un changement de joug ? "
               Tels sont les services honorables, les motifs légitimes pour lesquels l'assimilation des Algériens juifs apparaissait vers la fin de l'Empire, comme le commencement naturel et nécessaire de l'œuvre d'assimilation général.
               " A ce moment dit Frégier, président du tribunal de Sétif, l'Israélite est presque en toutes choses assimilé au Français et le musulman lui est tout au plus assimilable.
               L'Israélite est presqu'un Français achevé, le musulman un Français à peine commencé. "

               Au point de vue de vue de l'ordre public :
               - La situation des Israélites est mal défini et inextricable,
               - Ils ne sont ni étrangers, ni indigènes,
               - Ils ne sont pas étrangers, cela est clair,
               - ils n'ont pas de consuls,
               - ils ne peuvent se réclamer d'aucune nationalité autre que la nationalité française,
               - ils ne dépendent d'aucun autre gouvernement que du gouvernement français,
               - Ils ne sont pas indigènes comme le sont les musulmans.


               L'ordonnance du 9 novembre 1845, article 22, a aboli tous les pouvoirs :
               - civils,
               - politiques ,
               - administratifs qui les régissaient avant la conquête et pendant les premiers temps de notre domination :
               - Leurs Mokdens (gouverneurs),
               - leur Beth-Dins (tribunaux),
               - leurs Chaouchs (agents exécutifs) ont été purement et simplement supprimés.


               Du reste un arrêt de la cour de cassation leur a reconnu en 1864, la qualité de Français :
               " Attendu que par le fait même de la conquête de l'Algérie, les Israélites indigènes sont devenus sujets français ; que placés en effet à partir de là sous la souveraineté directe et immédiate de France, ils ont été dans l'impossibilité absolue de pouvoir, en aucun cas, revendiquer le bénéfice et l'appui d'une autre nationalité : d'où il suit que la qualité de Français pouvait seule désormais être la base et la règle de leur condition civile et sociale "

               Et conformément à cet arrêt, un sénatus-consulte du 14 juillet 1865 leur a fait franchir une nouvelle étape en les déclarant Français.
               Depuis le rapport qui détermina le vote du Sénat, M. Delangle s'exprimait ainsi :
               " Avant la conquête d'Alger par l'armée française, la situation des Juifs dans la régence était une situation Précaire, humiliée, misérable et, comme il n'arrive pas trop aux nations longtemps opprimées, la trace de cet abaissement n'est peut-être pas encore complètement effacée.
               C'est le plus funeste effet de la servitude de dégrader l'esprit et de l'accoutumer à l'abjection.

               Les Israélites ont trouvé dans l'administration et dans l'armée des protecteurs énergiques. La liberté de leurs mouvements et la sécurité leur ont été rendues. Ils s'en sont montrés reconnaissants, et parmi les illustres capitaines qui ont commandé les armées d'Afrique et que le Sénat compte aujourd'hui dans son sein, il n'en est aucun qui ne témoigne que dans l'occasion les Israélites ont rendu d'utiles services.
               Or comment douter qu'avec l'intelligence qui leur est propre, l'esprit ouvert au progrès, ils ne se hâtent de se confondre avec la nation qui tient le flambeau de la civilisation et dont le premier soin a été de les affranchir du joug sous lequel ils gémissaient ? "

               Mais, chose étrange, le même sénatus-consulte qui décerne aux Israélites la qualité de Français, déclare qu'ils continuent à être régis par leur statut personnel. Or le statut personnel :
               - c'est le droit pour le père de famille de fixer une part minime à sa fille dans sa succession, dévolue pour neuf dixièmes à son fils,
               - c'est le lévirat ou le déchaussement selon qu'il veut ou ne veut pas épouser la veuve de son frère,
               - c'est le divorce,
               - c'est la polygamie.


               Ainsi à partir de 1865 les Juifs sont déclarés Français, maintenus dans leur statut personnel et dépourvus des autorisations qui réglaient autrefois, en cas de contestation, leurs différends civils.
               Ils ont un droit spécial sans un mécanisme administratif et judiciaire spécial. Par suite, ils ne savent pas à qui s'adresser pour :
               - leurs mariages,
               - leurs successions,
               - leurs intérêts de famille,
               - leur possession d'état.


               Les notaires français ignorant naturellement les principes du statut personnel juif, se refusent à recevoir les actes.
               Les officiers de l'état civil, par la même cause, refusent de célébrer les mariages.
               Les tribunaux, forcés d'appliquer le droit mosaïque dont ils ignorent les premiers éléments, ne savent plus comment juger les causes qui se présentent devant eux, et l'on peut voir aux prises, dans la célèbre affaire Seyman plaidée par Crémieux et Jules Favre, des filles qui réclament leur part successorale d'après la loi française et des fils qui la leur refusent au nom du droit talmudique.

               Ce n'est pas tout. L'incertitude et le trouble ne se font pas sentir seulement dans les relations intérieures des Juifs seuls : il est clair que les Français d'Algérie et de France, dans leurs transactions avec les Juifs algériens, sont entravés et lésés par les mêmes causes de désordre et d'insécurité.
               Il semble toutefois que les Juifs pouvaient sortir de là en demandant, d'après le sénatus-consulte de 1865, leur naturalisation individuelle. Ce n'est qu'une apparence. D'abord l'obtention d'un droit qui exige des formalités officielles répugne toujours à l'inertie naturelle en ce qui concerne les humbles travailleurs d'une population quelconque.
               Ensuite, dans les couches inférieures de la population juive, cette inertie était encouragée par les préjugés religieux.
               Demander une juridiction qui effacerait la loi mosaïque, c'était un commencement d'abandon de la coutume traditionnelle et religieuse.

               Enfin, si dans une même famille les uns se faisaient naturaliser, les autres non, quelle confusion plus complète encore !
               L'incohérence de la situation civile des Juifs algériens appelait donc une réforme qui, à partir de 1865, semblait également nécessaire aux intéressés, aux Français qui étaient en relation avec eux et enfin au gouvernement lui-même.
               Politiquement et pratiquement le gouvernement était sollicité à commencer son œuvre d'assimilation par la partie juive des populations algériennes.
               La naturalisation collective apparaissait non seulement comme une mesure de bienveillance et de justice à l'égard des seuls Israélites mais encore comme une œuvre d'intérêt national pour la politique française.

               Telle était la position de la question quand Crémieux devint ministre de la justice.
               Moins de trois mois après que son prédécesseur avait déclaré la réforme décidée et mûre pour l'exécution :
               - pouvait-il ne pas tenir compte de cette situation, de cette préparation ?
               - Pouvait-il ne pas reprendre un décret tout prêt, un décret que les délégués algériens venus à Tours qui lui demandaient instamment ?

               Il le pouvait d'autant moins que cette mesure faisait partie d'un ensemble de réformes libérales patronnées par l'opposition de gauche, réclamées par le groupe dont il était un des membres influents par le groupe enfin qui arrivait au pouvoir. Ainsi la logique politique aussi bien que l'esprit de suite administrative faisaient un devoir à Crémieux de ne pas refuser sa signature à un décret que son prédécesseur avait déjà rédigé, que ses collègues ont signé mais qui a gardé son seul nom. L'accuseront d'improvisation et de passion ceux-là seuls qui, ayant à juger des faits et des hommes, improvisent quand ils ignorent ou, quand ils les connaissent, se passionnent.
La naturalisation des Juifs.
Étude historique par Louis Forest licencié en droit,
ancien élève de l'école des langues orientales,
lauréat de l'école des sciences politiques. Édition 1897.



Comment Alger fut prise.
Envoi de M. Christian Graille

               Les puissances que l'on appellerait aujourd'hui européennes et qu'autrefois on désignait sous le nom d'États chrétiens, ressentaient toute l'humiliation de l'Empire qu'exerçaient les pirates d'Alger :
                - sur tout navire,
                - sur tout ballot de marchandises,
                - sur tout voyageur que portait la Méditerranée.

                Les plus grands potentats, Charles-Quint et Louis XIV, armèrent des flottes pour mettre un terme à ce système de rapines et d'exactions.
                Ni le monarque austro-espagnol ni le roi-soleil ne réussirent. L'armada de Charles-Quint fut dispersée par les vents, et les amiraux de Louis XIV durent se contenter de brûler un certain nombre de maisons et de tuer quantité de Turcs.
                Au retour de l'expédition de Duquesne, l'immortel Molière pouvait faire figurer comme actualité la fameuse galère confisquée par les pirates d'Alger dans les fourberies de Scapin.

                Napoléon qui avait à craindre sur mer les corsaires anglais, autrement redoutables que ceux d'Alger, ne s'occupa point des pirates de la Casbah ; mais les écrivains dévoués à la Restauration affirment tous que, dès 1814, la destruction ou la conquête d'Alger, c'est-à-dire l'affranchissement de la Méditerranée, faisait partie du programme bourbonien.
                En tout cas l'exécution de cet article fut l'avant-dernier acte de la Restauration. Le dernier moins utile et moins honorable aux yeux de l'histoire, ce furent les ordonnances de juillet.

                Pour provoquer le conflit avec Alger, il fallait une occasion ou un prétexte. Il se l'offrit en 1827. Le Dey, c'est-à-dire le véritable souverain de la Régence réclamait deux millions et demi à la France pour fourniture de blé faites jadis au Directoire par l'intermédiaire d'un nommé Bastien.
                Le consul, Deval s'épuisait en arguments pour faire comprendre à Sa Hautesse que le litige devait être tranché par les tribunaux français.
                Hussein Dey ne reconnaissait pas cette juridiction et il s'indignait des lenteurs de la procédure. " Si un de mes sujets, disait-il, devait de l'argent au roi de France, je le forcerais à payer dans les vingt-quatre heures et s'il ne s'exécutait pas, je lui ferais trancher la tête. "
                M. Deval explique encore qu'en France on ne pouvait pas employer des moyens aussi expéditifs, et ce fut au cours d'un de ces entretiens aigres-doux que Hussein exaspéré par le calme imperturbable et fort impertinent du consul de France lui lança son chasse mouches à la tête.

                On suppose généralement qu'à la suite de ce coup d'éventail une armée française fut immédiatement dirigée sur l'Afrique septentrionale, et qu'entre l'offense et la réparation il ne s'écoula pas plus de temps qu'il n'en fallait matériellement pour venger l'outrage.
                C'est une erreur. Lorsque la conduite du Dey fut connue à Paris, on se contenta d'envoyer une croisière composée de trois vaisseaux qui surveillait le port d'Alger en tâchant d'empêcher l'entrée des navires de commerce.
                Cette faction peu récréative pour les marins, très coûteuse pour notre trésor et nullement efficace dura deux ans et demi. C'est seulement à l'avènement du funeste ministère Polignac que l'expédition fut mise sur le tapis et approuvée, non sans beaucoup d'objections et une lutte opiniâtre contre les bureaux de la marine, qui déclaraient que l'entreprise était impossible. Mais le général Bourmont, ministre de la guerre, voulait prendre Alger.
                Il réussit à force d'énergie à battre en brèche ses adversaires et même ses collègues de conseil et en faisant entrevoir habilement au duc de Raguse que le commandement lui était destiné, il vainquit les scrupules du Dauphin, dont le maréchal Marmont était l'infaillible conseiller.
                Mais Bourmont se réservait pour lui-même le commandement de l'armée de terre et la suprématie sur la flotte.

                Dès janvier 1830, les dispositions furent prises pour réunir dans le port de Toulon 350 navires de toute dimension, portant une armée de 40.000 hommes, avec tout le matériel de siège et de campagne.
                Il existait dans les archives du ministère de la marine un plan pour une grande expédition d'Alger, datant de l'Empire et élaboré par le capitaine de vaisseau Boutin. Cet important document servit de guide.

                Au commencement de mai 1830, l'armée expéditionnaire campait aux portes de Toulon ; les navires étaient réunis dans le port. On préluda à la conquête par :
                - des revues d'apparat,
                - des manœuvres,
                - des divers,
                - des bals, qui furent donnés en l'honneur du Dauphin, qui, après les lauriers de la campagne du Trocadéro, se croyait tout aussi bien un foudre de guerre que le lièvre de la fable, et qui avait voulu enflammer les partants par sa présence.

                Quand il eut bien :
                - banqueté, festoyé et dansé, le départ n'eut pas lieu.

                L'amiral Duperré partageait au fond les répugnances des bureaux ; il avait pris le commandement avec l'arrière-pensée qu'il ne serait pas appelé à l'exercer effectivement, et il semblait attendre à dessein la solution de quelques questions diplomatiques qui auraient pu rendre l'expédition inutile.
                Mais Charles X était décidé à ne pas céder et le prince de Polignac comptait sur l'effet d'une belle campagne pour mettre impunément à exécution ses projets de coup d'État.
                Les troupes s'impatientaient, il fallait partir.

                Le 28 mai, la magnifique flotte, l'interminable file de vaisseaux se mit en mouvement. Le vent était favorable, il semblait pousser les navires les uns sur les autres vers le Goulet.
                La ville de Paris passa la première. La nuit était tombée depuis longtemps quand le dernier brick franchit la passe.
                Tous ces navires étaient encore des voiliers ; mais des petits vapeurs fumants et agiles servaient d'estafettes, et allaient porter de vaisseau en vaisseau les ordres du général en chef.
                La traversée fut bonne ; le quatrième jour on voyait poindre dans la brume du matin les falaises de la côte d'Afrique, quand tout à coup ordre est donné de faire voile en arrière.
                Les navires gagnent la rade de Palma, dans les Baléares, où l'expédition est arrêtée pendant douze jours, sous différents prétextes, tandis que les matelots s'impatientent et que les soldats sont démoralisés.

                Enfin le 12 on donne à nouveau le signal du départ ; le 14, au matin on voit luire Alger la blanche, avec sa redoutable enceinte toute hérissée de canons avec le château de l'Empereur et la Casbah, bastille et palais à la foi, où, depuis 1818, le Dey a établi sa résidence, au milieu de ses janissaires.
                Mais on ne songe pas à débarquer ici, les canons broieraient tout ; les transports se massent en face de la petite presqu'île de Sidi-Ferruch, qui, à une lieue et demie d'Alger, s'avance de sept kilomètres environ dans la mer.
                Une fois que l'on aura pris pied solidement sur cette proéminence de la terre africaine, le siège d'Alger pourra commencer efficacement.
                Les batteries de terre, élevées sur les collines qui dominent la ville, le château de l'Empereur et la Casbah tonneront en même temps que les batteries flottantes des vaisseaux réunis dans la rade.

                Par suite d'une chance incroyable, due, parait-il à l'avarice du Dey qui avait négligé de faire armer et occuper les ouvrages qui, pour nous servir d'un terme militaire spécial, commandaient la rade de Sidi-Ferruch, la mise à terre d'une armée de près de 40.000 hommes s'effectua sans difficulté, sans pertes.

                A la grande joie et à la grande surprise de l'amiral et des généraux qui s'attendaient à une affaire très vive et très meurtrière, pas un coup de canon, pas un coup de fusil ne fut tiré.
                - De grands bateaux plats,
                - des chalands ou
                - des bateaux-bœufs conduisaient à terre les troupes divisées en une multitudes d'escouades ; mais les soldats impatients ne pouvaient attendre le moment de débarquer. Beaucoup sautèrent dans la mer et gagnèrent le rivage pataugeant dans l'eau jusqu'à mi-jambe.


                Rien ne vint troubler cette importante opération qui dura toute la journée et le soir des centaines de feux de bivouac autour desquels étaient groupés les soldats de Bourmont, flambaient joyeusement, annonçant la première étape de la conquête.
                Le général Bourmont avait établi son quartier général dans une petite mosquée contenant la tombe d'un marabout célèbre ; c'est de là que partirent les ordres pour l'attaque.
                En principe, il avait été décidé de prendre Alger à revers et d'attaquer en premier lieu un camp dont les tentes blanches se profilaient sur une hauteur, le camp de Staouéli. C'est là que les meilleures troupes du Dey étaient concentrées :
                - Turcs, Arabes, Bédouins commandés par le grand aga des janissaires.

                Du 14 au 19 juin, on échangea des coups de fusil avec des Arabes ou des Turcs qui approchaient du camp français.
                Le 16 juin une tempête épouvantable assaillit la flotte ; les vaisseaux étaient entraînés au loin ou jetés vers la côte comme des raquettes renvoyées par la paume de joueurs vigoureux.
                Plusieurs bâtiments périrent, tous furent en péril et déjà l'on discutait dans la mosquée, autour du général en chef, l'éventualité d'une perte complète de la flotte et de l'isolement de l'armée expéditionnaire.
                Mais si la tempête dont le pinceau du peintre de marine Gudin qui suivait l'expédition a retracé les horreurs, fut violente, elle ne dura pas longtemps.

                Vers le soir le courroux des flots s'était apaisé et comme pour se venger des terreurs passagères ressenties dans la journée, la gaieté française brilla de son plus vif éclat. Un industriel entreprenant, Ch. Hennequin, de Nantes, avait eu l'idée de garnir un brick de friandises les plus alléchantes, pâtés de gibier, terrines de foies truffés etc, sans compter une cave bien assortie où les meilleurs crus et le champagne le plus pétillant étaient largement représentés.
                Neptune avait eu la galanterie de respecter ce navire-restaurant. On fit largement honneur à ces provisions miraculeusement sauvées, soit à bord du navire même, soit sous une vaste tente établie sur le rivage.
                Les officiers d'état-major, portant presque tous des noms héraldiques (relatifs au blason), tous jeunes, tous brillants et très élégants, se traitaient comme ils avaient l'habitude de le faire dans les cabarets du boulevard de Gand.

                Entre deux verres de champagne on allait aux avant-postes échanger des coups de feu avec ces cavaliers du désert, dont :
                - l'apparition, l'armement, les montures,
                - tout enfin était l'objet de la curiosité générale.

                Jusque-là aucun de ces étranges ennemis n'avait été capturé, lorsque le 17 juin, un vieil Arabe à barbe blanche, vêtu de haillons, se présente aux avant-postes et fit comprendre par signes qu'il désirait parler au général en chef.
                On l'y conduisit et là il déclara qu'il était le chef de quelques tribus gémissant sous l'oppression des Turcs et il demanda si les Français pouvaient délivrer ses compatriotes et s'ils respecteraient la religion musulmane. Il reçut à cet égard les assurances les plus complètes.
                Satisfait, il demanda à s'en retourner parmi les siens et à faire de la propagande pour la France.
                On donna à ce principal allié des proclamations arabes rédigées par le premier interprète de l'armée, Brassevitsch et on le reconduisit aux avant-postes.
                Il n'eut guère le temps de mettre ses projets à exécution ; des Bédouins saisirent le malheureux tandis qu'il se rendait du camp à la ville ; ils trouvèrent les proclamations qui prouvèrent la connivence de ce chef de tribus avec l'ennemi et le Dey lui fit trancher la tête.

                Pourtant il fallait songer à sortir de la presqu'île de Sidi-Ferruch et s'avancer dans la direction de la ville. D'ailleurs les espions rapportaient qu'une attaque générale de la part des Turcs était imminente.
                Il importait de les prévenir et de détruire, si faire se pouvait, ce camp de Staouéli qui barrait la route d'Alger.
                Une brigade devait opérer une diversion en direction d'Alger, tandis que deux divisions escaladeraient le plateau en passant par des chemins impraticables en grimpant au milieu des ronces et des broussailles et en côtoyant des précipices où le moindre faux pas fait glisser hommes et bêtes.
                La défense des soldats du Dey fut très acharnée ; le vieux fatalisme des Turcs, leur dédain de la mort fit merveille.
                La brigade chargée du mouvement sur Alger fut très maltraitée et dut finalement battre en retraite.
                Encouragés par ce premier succès, les Turcs manœuvrèrent de façon à couper l'armée expéditionnaire du rivage et de la rejeter au-delà d'Alger où les essaims de Bédouins lui auraient fait un mauvais parti.
                Non seulement ce plan fut déjoué mais après une bataille de douze heures, le camp de Staouéli fut pris, et un général français s'installa sous la tente luxueusement meublée de l'agha des janissaires, que le Dey Hussein reçut avec force invectives et railleries lorsqu'il se présenta en fugitif à la Casbah.

                Quant aux fuyards simples soldats, loin de leur ouvrit les portes de la Casbah, le Dey ordonna de les canonner, et ils durent retourner au feu. Après avoir admiré :
                - les magnificences et la richesse des objets tombés en leur pouvoir,
                - les armes de luxe,
                - les fusils incrustés,
                - les sabres, dont les gaines et les poignées garnies de pierres étaient également précieuses,
                - les tapis,
                - les tentures
                - et bien d'autres choses encore, les Français continuèrent les opérations sans laisser le temps à l'ennemi de se recueillir.


                Avec une rapidité surprenante, le génie construisit une route pour amener le matériel de siège sur les hauteurs d'où l'on pouvait battre en brèche le château de l'Empereur, élevé sur l'emplacement même où fut dressée la tente de Charles-Quint.
                C'était un donjon, carré entouré de murs crénelés ; toutes ses embrasures étaient garnies de canons, dont plusieurs, il est vrai, dataient encore de la malheureuse expédition du monarque austro-espagnol.
                Ce fort l'Empereur ou comme l'appelaient les Algériens " Sultan Calaiou " était la sentinelle avancée de la Casbah ; une fois pris ou détruit, la route d'Alger était ouverte.

                Du 23 au 28 le temps fut encore consacré à des escarmouches ; les Français perdaient passablement de monde dans ces affaires ; il importait de brusquer le résultat.

                Le 28 les batteries furent démasquées et le tir, admirablement réglé, produisit grand effet dès le début. Les Turcs faisaient feu à toute volée et leur canonnade était plus intense que la nôtre ; mais leurs boulets arrivaient à peine dans les rangs français.
                A midi la muraille extérieure avait deux brèches fort larges et les cadavres s'amoncelaient dans les cours. Les fusées surtout faisaient rage et terrifiaient par leur sillage de feu les soldats du Dey qui ne connaissaient pas encore cet engin, dont l'emploi date de la bataille de Leipzig.

                Des batteries françaises on voyait comment les artilleurs turcs faisaient des efforts inouïs pour atteindre les boulets et ensuite les jeter hors du camp fortifié.
                Ce périlleux exercice comme on peut bien le supposer, ne réussissait que très rarement et la plupart du temps les artilleurs étaient frappés en pleine poitrine par le projectile qu'ils essayaient de détourner.
                Plus la journée avançait plus l'artillerie faisait des ravages.
                Alors le commandant du fort de l'Empereur prit une résolution désespérée.

                Une explosion formidable retentit, un jet de flammes s'échappe comme d'un cratère, des débris de toutes sortes sont projetés dans l'air et retombent calcinés ; puis ce sont encore quelques explosions moins bruyantes suivies de jets de flamme plus petites et lorsque ce rideau rougeâtre et noir s'est dissipé, on aperçoit vide et marqué seulement par un monceau de ruines la place de l'ancien fort de l'Empereur. Plutôt que d'amener son pavillon, ce commandant turc s'est fait sauter.

                Sans perdre un instant, la hauteur est escaladée par les Français, on y plante le drapeau blanc et déjà les dispositions sont prises pour envoyer, dès le lendemain, des volées de mitraille sur la Casbah.
                Le fort de l'Empereur pris, les habitants de la Casbah se rendirent parfaitement compte de l'inutilité de toute résistance ultérieure. Peut-être l'altier Hussein eut-il voulu tenter encore un effort ou imiter l'exemple du commandant du donjon en se faisant sauter avec :
                - son entourage, ses harems et ses trésors,
                - mais vaincu, il n'était plus le maître.

               

                Une longue entrevue eut lieu dans la tranchée que l'on creusait ; l'ancien interprète de l'armée d'Egypte M. Brassewisch servait de truchement.

                Tout d'abord le général de Bourmont demanda au négociateur s'il pouvait lui garantir l'assentiment du Dey aux articles de la convention qui allait être conclue.
                Le Turc haussa les épaules.
                " Si vous voulez, dit-il au général français je reviendrai dans deux heures avec le traité d'une main et la tête d'Hussein de l'autre. "
                Bourmont refusa cette preuve trop péremptoire de l'impuissance du Dey à empêcher le traité d'être valable ; mais il exigea qu'Hussein signât la convention.

                On tomba d'accord sur les points suivants qu'un officier d'ordonnance de Bourmont écrivit à la hâte sur une feuille de papier en se servant de la forme de son shako (coiffure militaire d'apparat, rigide, à visière) en guise de pupitre :
                - Remise de la Casbah et de la ville d'Alger aux troupes françaises,
                - embarquement des soldats turcs pour le Levant,
                - garantie de la part des Français de respecter la personne et les propriétés particulières du Dey,
                - libre exercice de la religion mahométane accordé.


                Le négociateur turc reprit la route de la Casbah accompagné d'un officier d'ordonnance et de l'interprète Brassewisch.
                Ce dernier fut saisi d'une telle émotion en apercevant l'appareil militaire dont le Dey était entouré et en entendant les paroles de menace qu'il prononça, lorsque les négociateurs se présentèrent à lui, que le brave et digne vieillard en mourut de saisissement au bout de quelques jours et fut enterré au milieu de la première ivresse du triomphe.

                Cependant Hussein se calma ; il approuva la convention et en signe de paix il fit apporter son bol d'orangeade dont il but d'abord et qu'il tendit ensuite au vieil interprète.
                Le soir même de ce jour, le 2 juillet, l'avant-garde française pénétrait dans la Casbah et tandis que :
                - l'on embarquait les milices turques, dont la turbulence était à craindre,
                - les soldats français s'installaient dans les casernes des janissaires,
                - le Dey se retirait dans une petite maison maure appartenant à sa famille,
                - et c'est dans ses luxueux appartements que le général de Bourmont tenait sa cour ; car bientôt :
                - les consuls,
                - les dignitaires de la Régence,
                - les chefs de tribus y affluèrent pour le complimenter et gagner ses bonnes grâces.


                Cette joie de la domination fut troublée par la terrible nouvelle que l'un des quatre fils qui avaient suivi leur père en Afrique, Amédée de Bourmont, avait succombé aux blessures reçues dans un des nombreux engagements partiels avec les cavaliers bédouins.
                Bientôt après la chute du roi Charles X, dont Bourmont était non seulement le général mais aussi le ministre responsable aux yeux de la charte, força le conquérant à déposer ses pouvoirs.

                Ayant conscience de l'impopularité qui pesait sur son nom depuis sa défection à la veille de Waterloo et que son récent fait d'armes ne pouvait effacer aux yeux d'un gouvernement national, Bourmont s'embarqua avec quelques officiers courtisans de l'infortune, à bord d'un petit tartane ( bateau à voiles de type méditerranéen ayant pour origine le mot arabe taridah, vaisseau) qui faisait voile vers l'Espagne.
                A Alger toutes les dispositions furent prises pour une occupation définitive de l'ancien nid de pirates. Une commission de gouvernement fut instituée ; on réorganisa l'administration municipale.

                Dans la Casbah on travaillait au recensement :
                - des canons, des fusils, des munitions
                - et l'on pesait également les sacs :
                - de sequins, de ducats, de louis d'or,
                - tributs levés sur l'Europe entière et qui formait le trésor de la Casbah dont il fut beaucoup question dans la suite.

                Ce trésor se montait à soixante millions de francs et il paya en bonne partie les frais de l'expédition.

                Quant au Dey il put emporter :
                - sa fortune personnelle,
                - ses bijoux,
                - ses objets précieux.

                Il s'embarqua pour Naples.
En Algérie. Trois mois de vacances.
F Khan- Abrest. Édition 1884



PHOTOS de BÔNE
Envoi de diverses personnes

ESPLANADE




LA DOUANE





CENTRALE ELECTRIQUE




LA COLONNE AVEC LA DIANE ET LE DIPLOMATE





LE FORTIN




ENTREE RUE BUGEAUD




Quelques opinions.
Envoi de M. Christian Graille


               Dans le livre où j'ai établi ce que le commun croit sur le propos de l'Algérie j'ai montré quelques opinions de gens affirmant que le souci de combattre pour les intérêts supérieurs de la civilisation nous a conduit " en Alger " autant que le devoir d'y punir une insulte.
               Il convient d'en ajouter quelques-unes. Vous savez :
               - les plaintes de l'Europe contre la piraterie d'Alger, et
               - le coup d'éventail,
               - l'insulte.


               Lorsque les troupes du corps expéditionnaire s'embarquèrent, M. de Bourmont leur adressa une proclamation où je lis :
               " L'insulte fait au pavillon français vous appelle au-delà des mers.
               Les nations civilisées des deux mondes ont les yeux fixés sur vous ; leurs vœux vous accompagnent ; la cause de la France est celle de l'humanité, montrez-vous dignes de cette noble mission. "

               Quelques siècles auparavant la cause de la France était celle de Dieu. Gesta Dei per Francos.
               M. Clauzel ajoutait, lui, quelque chose à l'humanité. Dans l'une de ses proclamations de la campagne de Mouzaïa, je lis : " nous allons :
               - franchir la première chaîne de l'Atlas,
               - planter le drapeau tricolore dans l'intérieur de l'Afrique et
               - frayer un passage à la civilisation, au commerce, à l'industrie.

               Vous êtes dignes, soldats, d'une si noble entreprise. "

               Et depuis toujours ce fut :
               - la même note, la même chanson, le même refrain.

               Jules Ferry dans son discours du 5 novembre 1881 sur les affaires de Tunisie à la Chambre s'écriait : " L'expédition de Tunisie, c'est la France qui la faisait, c'est la France qui la voulait et qui l'a acclamée.
               Elle l'a acclamée, non pas comme une promesse de victoires, de ces victoires faciles du fort contre le faible, mais par un sentiment plus élevé, embrassant à la fois un grand intérêt national à sauvegarder, et cette idée qu'en allant en Tunisie la France faisait un pas de plus vers l'accomplissement de la tâche glorieuse que ses destinées lui confient dans l'Afrique du Nord, le triomphe de la civilisation sur la barbarie, la seule forme de l'esprit de conquête que la morale moderne puisse admettre. "

               Dans le premier numéro de la Revue franco-musulmane (1902), M. Etienne écrit :
               - " - Charles Martel, Saint Louis, Bonaparte,
               - les héros qui en 1830 plantèrent pour jamais notre drapeau dans les États barbaresques, en même temps qu'ils imposent la force de nos armes, établissent le prestige de notre grandeur civilisatrice et morale aux yeux des fervents adeptes du Coran… "

               Vous, vous dîtes que :
               - des généraux, des avocats,
               - des courtiers versés dans le parlementarisme,
               - c'est excusable de parler ainsi… Voici l'économiste.

               Les " destinées " qu'invoque Jules Ferry, l'économiste les voit dans la nature :
               " L'audace des Deys survivant à leur force amena la France à se saisir d'une terre qui était dévolue par la nature aux nations civilisées de la Méditerranée. "

               Ailleurs le même économiste à la nature ajoute les événements fortuits. Il dit : " Ce fut une conquête sans préméditation amenée par des évènements fortuits…
               Une insulte de la part d'un souverain barbare, le refus des réparations exigées, le besoin de détourner l'attention publique des affaires intérieures furent les circonstances minimes et contingentes qui nous amenèrent en Afrique.
               C'est la seule fois qu'une grande entreprise de colonisation ait eu son origine dans une question de point de vue d'honneur national. "

               L'économiste, vous l'avez reconnu, c'est notre Leroy-Beaulieu, l'augure, le Dieu… La série n'est pas complète. Nous venons de voir :
               - la punition de l'insulte,
               - la cause de l'humanité,
               - la destinée glorieuse,
               - le dévolu de la nature,
               - l'évènement fortuit.


               J'ai trouvé dans les livres de M. Mercier la " conquête providentielle et dans Reclus qui ne croit pas à la Providence, la " force des choses. "
               On peut négliger M. Mercier. Mais Reclus !...
               Est-il admissible qu'un grand savant nous dise que la conquête de l'Algérie jusqu'au Sud " se fit par la force des choses, malgré les incertitudes de plan, les changements de politique, les reculs temporaires ?... "
               - La force des choses ?
               - Qu'est-ce que cette fatalité nouvelle, que cette providence de matérialistes ?
               - L'engrenage dont parlent les fonctionnaires irresponsables… Je sais… mais
               - L'engrenage se met-il seul en action ?
               - Marche-t-il sans moteur ? Non.


               Dans toute cette histoire de la conquête algérienne, de la prise d'Alger à celle d'In-Salah, qui est hier, à celle des forts marocains qui sera demain, il y eut, mettant nos machines :
               - politiques, - parlementaires, gouvernementales, militaires en action,
               - des volontés absolument conscientes, sinon du but d'intérêt général, au moins des résultats d'intérêts particuliers.

               Cherchons-les.
La vérité sur l'Algérie Jean Hesse. Édition 1905

Poésie des carburants
Envoyé par M. Michel R.



       La lecture du Texte ci-dessous demande une petite gymnastique de l’esprit, mais qu’en termes bien choisis ces choses là sont dites!..

       Le plaisir d’essence
       Dans ce monde de brut de moins en moins raffiné,
       Nous passons Leclerc de notre temps à faire l’Esso sur des routes,
       Pour, au Total, quel Mobil ?
       On se plaint d’être à sec, tandis que le moteur économique,
       En ce temps peu ordinaire, est au bord de l’explosion,
       Dans un avenir qui semble citerne.
       Il conviendrait de rester sur sa réserve,
       Voire, jauger de l’indécence de ces bouchons qu’on pousse un peu trop loin.
       Il y a des coups de pompes
       Ou des coûts de pompes qui se perdent.
       La vérité de tout cela sortira-t-elle du puits de pétrole ?
       Qu’en pensent nos huiles ?
       Peut-on choisir entre L’éthanol et l’État nul,
       Voilà qui est super inquiétant!
       C'est en dégainant le pistolet de la pompe
       Qu'on prend un fameux coup de fusil.

       Je vous laisse réfléchir sur cet axe-là ou sur ces taxes-là…
Auteur Inconnu          




Le Duc d'Orléans.
Envoi de M. Christian Graille

               Aîné et héritier de la couronne il reçut en 1835 un commandement sous les ordres du Maréchal Clauzel dans le corps expéditionnaire chargé de s'emparer de Mascara.
               Ce prince populaire à cause de sa simplicité et de sa bonté eut comme premier soin de visiter les hôpitaux. Pendant l'expédition il voulut, pour l'exemple :
               - vivre comme le soldat,
               - manger le même pain,
               - boire la même eau.


               Mais il tomba malade et dut, dès son retour à Mostaganem, être rapatrié en France. Il revint en Algérie en 1839, sous le Gouvernement du Maréchal Valée pour commander une division dans l'expédition des Portes de Fer.
               La colonne passa sans encombre par le fameux défilé qui tient la grande route de communication de Constantine à Alger.
               Elle n'eut de difficultés qu'au retour vers Alger ; le prince, toujours à l'avant-garde, put à ce moment montrer sa bravoure.
               " Tant que dura l'engagement, dit un de ses historiens, il se tint au milieu des tirailleurs, affrontant les balles des Arabes, auquel son képi rouge, le seul de l'armée qui fut découvert, l'écarlate de sa selle et de sa plaque de la Légion d'honneur, servaient naturellement de point de mire. "

               Une telle attitude, très appréciée à cette époque le faisait aimer des troupiers ; mais elle a coûté par la suite, en raison des progrès de l'armement, trop d'officiers à l'armée pour n'être pas considérée aujourd'hui comme une imprudence inutile.
               Lorsque la colonne arriva près d'Alger, à hauteur de Maison Carrée, le Duc d'Orléans réunit ses officiers et dans une allocution pleine de modestie et d'affection il leur promit de faire connaître en France la tâche accomplie par l'armée d'Afrique :
               " Je dirai toutes les grandes choses que l'armée a faites en Afrique, toutes les épreuves qu'elle subit, avec un dévouement d'autant plus admirables qu'il est souvent ignoré et quelquefois méconnu. Je ne me suis pas cru éloigné de ma famille car j'en ai trouvé une au milieu de vous et parmi les soldats dont j'ai admiré la persévérance dans les fatigues, la résignation dans les souffrances, le courage dans le combat. "

               A Alger où un accueil enthousiaste lui fut fait par les Français et les Indigènes, il répondit aux compliments des représentants de la population :
               " Je m'enorgueillis de rentrer par la bonne porte, par la porte de terre, dans la capitale de cette nouvelle France qui l'armée a conquise, sillonnée de routes, couvertes de beaux et d'utiles travaux, et que vous saurez tous féconder, peupler, rendre digne de la mère-patrie…
               J'espère que les résultats obtenus feront des Algériens de tant d'hommes qui, jusqu'à présent, n'ont pas eu foi dans l'Afrique et je regarde comme un grand honneur et un grand bonheur pour moi d'avoir pu concourir à un des plus grands évènements de ce siècle, à la conversion en province française et civilisée de cette terre jusqu'à présent barbare et hostile… "

               Au banquet offert par la colonie le Duc d'Orléans déclara, dans la réponse qu'il fit au toast en son honneur :
               " La conquête de l'Afrique est, à mes yeux, la plus grande chance qui se soit offerte depuis longtemps à la France… Tous ceux qui se consacrent à cette noble tâche ont bien mérité de la patrie.
               Plus les travaux sont pénibles et les obstacles grands, et plus aussi il faut honorer leur persévérance ; car, dans une société dont le travail est la loi fondamentale, chacun doit être classé selon la part pour laquelle il contribue au bien général. "

               Le Prince Royal invita le lendemain à un banquet sur la place de Bab-El-Oued toute la division qu'il avait commandée pendant l'expédition : - officiers, sous-officiers, soldats, soit 3.242 convives.
               Vers la fin du repas montant sur une table, il porta un toast à l'armée qui résumait bien l'œuvre accomplie par elle : - " A cette armée, s'écria-t-il, qui a conquis à la France un vaste et bel empire, ouvert un champ illimité à la civilisation, dont elle est l'avant-garde !
               - A la colonisation dont elle est la première garantie !
               - A cette armée qui maniant tour à tour la pioche et le fusil, combattant alternativement les Arabes et la fièvre, a su affronter avec une résignation stoïque la mort sans gloire à l'hôpital et dont la brillante valeur conserve dans notre jeune armée les traditions de nos légions les plus célèbres !
               - A cette armée, compagne d'élite de la grande armée française, qui, sur le seul champ de bataille réservé à nos armes doit devenir la pépinière des chefs futurs de l'armée française, et qui s'enorgueillit justement de ceux qui ont déjà percé à travers ses rangs !
               - A cette armée qui loin de la patrie a le bonheur de ne connaître les discordes intestines de la France que pour les maudire, et qui, servant d'asile à ceux qui les fuient, ne leur donne à combattre, pour les intérêts généraux de la France, que contre la nature, les Arabes et le climat ! "


               Après le repas le prince fit le tour des tables, parlant aux soldats avec sa simplicité et son affabilité coutumières, trouvant pour chaque unité ou même pour chaque homme le mot qui convenait.
               C'est par cette attitude familière, comme par son endurance et son courage qu'il savait conquérir les cœurs.
               L'expédition des Portes de Fer ayant été l'occasion d'une reprise des hostilités par Abd-El-Kader, le Duc d'Orléans vint de France en 1840 pour la troisième fois participer à la tâche de l'armée d'Afrique.

               Dans l'expédition ayant pour but d'occuper Médéa et Miliana, il reçut le commandement d'une division : C'est lui qui enleva le 12 mai le col (ténia) de Mouzaïa avec trois colonnes que commandaient :
               - Duvivier, La Moricière, d'Houdetot.

               Revenu en France le prince s'occupait avec ardeur de l'organisation et de l'instruction de l'armée, lorsqu'il mourut d'un accident de voiture le 13 juillet 1842, à Neuilly. Il fut unanimement regretté, et particulièrement dans l'armée ; du moins son nom fut-il donné aux chasseurs à pied qui s'appelèrent jusqu'à la révolution de 1848, " chasseurs d'Orléans ", du nom de leur créateur, et qui s'illustrèrent en Afrique dans mains glorieux combats, tels que l'Isly et Sidi Brahim.


Cahiers du centenaire de l'Algérie. IV
Les grands Soldats de l'Algérie par M. le Général Paul Azan



Le Duc de Nemours et le Prince de Joinville.
Envoi de M. Christian Graille

               Louis Philippe ne voulait pas que son second fils fut ménagé plus que son aîné.
               Alors que le Maréchal Clauzel préparait en 1836 la première expédition de Constantine, le Ministre de la Guerre lui écrivait le 22 octobre :
               " L'intention de sa Majesté est que Mgr le Duc de Nemours assiste à l'expédition de Constantine comme Mgr le Prince royal a assisté à celle de Mascara. "

               Clauzel en annonçant cette nouvelle aux troupes dans son ordre du 2 novembre ajoutait :
               " Chacun verra dans cette circonstance une preuve de plus de l'affection que le Roi porte à l'armée et selon les expressions de Sa Majesté, du désir qu'éprouvent ses enfants de s'identifier partout à sa fortune et à sa gloire. " Le Duc de Nemours accompagna Clauzel dans cette pénible expédition ; il endura stoïquement les souffrances causées par :
               - le froid, la pluie, la neige,
               - le bivouac dans la boue et s'avança au moment de l'attaque de la ville jusqu'à la première ligne des tirailleurs au mépris de tout danger.

               Pendant la pénible retraite, il témoigna sa bonté envers les soldats, abandonnant ses bagages pour donner un mulet de plus à l'ambulance.
               Il repartit dès le 10 décembre d'Alger pour la France.

               Lorsque la deuxième expédition de Constantine fut décidée en 1837, trois fils du Roi briguèrent à la fois l'honneur d'en faire partie :
               - Le Duc d'Orléans,
               - le Duc de Nemours,
               - le Prince de Joinville.


               Mais le Duc de Nemours qui avait assisté à l'échec, sembla avoir un droit spécial à participer au succès espéré et fut nommé à la tête d'une brigade, celle dans laquelle servait le Colonel de La Moricière.
               Devant Constantine où la colonne arriva le 6 octobre, il fut chargé du commandement du siège.

               Le 12, lorsque le Gouverneur Général, le Général Damrémont fut tué par un boulet turc et le Général Perrégaux mortellement blessé par une balle, il était à leurs côtés et eut sa capote trouée par les balles ; ce fut lui qui commandant du siège, lança le lendemain les trois colonnes d'assaut commandées par :
               - La Moricière,
               - Combe,
               - Corbin qui s'emparèrent de la ville.


               Alors que le 16 octobre, il passait une revue, arriva le Prince de Joinville qui avait touché à Bône et avait demandé au commandant de l'Hercule l'autorisation de se joindre à une colonne de secours en marche vers Constantine.
               Il arrivait trop tard pour assister à l'assaut ; mais il revint du moins avec la colonne où Nemours commandait l'arrière garde et où tous deux montrèrent la plus touchante sollicitude pour les malheureux qui tombaient atteints du choléra.
               Le Duc de Nemours fit le 3 novembre ses adieux à sa brigade, après avoir fait citer à l'ordre, parmi d'autres, quatre officiers qui devaient devenir Maréchaux de France :
               - Canrobert, Mac-Mahon, Saint-Arnaud, Niel.

               Il fut lui-même nommé lieutenant général. Tandis qu'il rentrait en France Joinville voguait vers le Brésil.

               C'est lui qui devait quelques semaines plus tard en 1844, au moment où Bugeaud attaquait le Maroc par terre et remporta la victoire d'Isly, aller avec une escadre bombarder les batteries de Tanger le 6 août et le port de Mogador le 15 août. Lorsque Bugeaud eût été nommé Gouverneur de l'Algérie en février 1841, le Duc de Nemours vint pour la troisième fois en Algérie afin de participer aux opérations contre Abd-El-Kader.
               Débarqué à Alger au début d'avril il mena d'abord avec Bugeaud des convois de ravitaillement à Médéa et Miliana et mérita cette citation :
               " En toute circonstance pourrait servir d'exemple à l'armée pour la discipline comme pour le courage ; a chargé le 3 mai, à la tête de deux bataillons et a bien vite mis en fuite les Kabyles qui se trouvaient devant lui. "

               Il accompagna ensuite Bugeaud dans la province d'Oran et y pris, sous ses ordres, le commandement d'une division, dans la colonne qui allait détruire Tagdempt, place d'approvisionnement d'Abd-El-Kader et occuper Mascara son ancienne capitale. Lorsqu'il se réembarqua pour la France le 3 juin, il fut salué par un ordre de la colonne expéditionnaire dans lequel Bugeaud s'exprimait ainsi : " L'armée a déjà appris à connaître le prince à Constantine ; son nouveau séjour dans ses rangs n'a pu que resserrer les liens qui l'unissent à elle.

               Son souvenir vivra dans les trois provinces car il a fait la guerre avec les trois grandes divisions de cette armée… Combien elle a mérité et peut mériter encore l'estime de la patrie qui est le mobile de ses actions. "


Cahiers du centenaire de l'Algérie IV
Les grands soldats de l'Algérie par M. le Général Azan



FAITS DIVERS de 1948
Envoyés par M. Louis Aymés
Graves inondations en Algérie
42 victimes

        Constantine, 1er mars 1948. - A la suite de pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région de Tébessa, l'oued Cheria a quitté son lit et inondé la plaine.
        La crue a emporté plusieurs campements nomades installés dans la région, faisant 42 victimes et causant d'importants dégâts.

        Des secours ont été aussitôt organisés en faveur des sinistrés. L'Entraide Française a envoyé notamment cinq tonnes de vivres et de vêtements.

Une Algérienne meurt à 120 ans

        Constantine, 27 février. - La doyenne de l'Afrique du Nord,
        Etara Jaoua Fatima Ben Tahmed, vient de s'éteindre à Philippeville, à l'âge de 120 ans. Elle s'était mariée en 1844 et avait neuf enfants dont trois sont encore vivants.

Le maire communiste d'Oran
retire leur délégation à ses adjoints socialistes

        Oran 5 février. - M.Zannettacci maire communiste d'Oran, a retiré leur délégation à ses quatre adjoints socialistes
        Au cours des séances publiques, de violents incidents avaient opposé communistes et socialistes élus à la municipalité d'Oran sur la liste commune de l'"Union démocratique ".
Informations trouvées dans les archives du quotidien "BIEN PUBLIC de Côte d'or"


Le général Mustapha Ben Ismaël.
Envoi de M. Christian Graille

               C'était l'un de ces grands chefs indigènes qui, du temps de la puissance turque, commandait les tribus Maghzen, c'est-à-dire les tribus au service du Gouvernement. Les Turcs qui ne pouvaient pas en raison de leur petit nombre, dominer toute la Régence par eux-mêmes, accordaient à ces tribus des avantages spéciaux, en échange de leur participation :
               - à la levée des impôts,
               - aux expéditions,
               - à la police générale.


               Déjà âgé d'une soixantaine d'année en 1830, il était l'Agha des Douairs et des Smelas qui constituaient le Maghzen d'Oran. Toute sa vie s'était passée en chevauchées et en luttes dans lesquelles :
               - son courage,
               - sa vigueur physique et
               - son ascendant sur ses cavaliers lui avait acquis un prestige incomparable.


               Lorsqu'au mois d'août 1830, les troupes françaises vinrent occuper Oran, il essaya, avec les grands du Maghzen, d'entrer en relation avec leurs chefs.
               Mais les Français à cette époque, ignorant profondément l'organisation de la Régence et le rôle de ses divers organes, les repoussèrent comme ayant eu des contacts avec leurs ennemis les Turcs.
               Le Général Walsin-Esterhazy qui par la suite eut l'occasion de bien connaître Mustapha Ben Ismaël et qui lui succéda à la tête du Maghzen d'Oran a écrit plus tard :
               " Que de choses n'avait-il pas à nous apprendre si nous eussions daigné alors écouter son avis que de fautes n'eût-il pas épargnées à notre inexpérience ce vieillard blanchi dans la pratique d'une guerre que nous connaissions à peine et dans l'exercice d'un commandement qui nous était alors complètement étranger ; lui qui avait longtemps occupé les fonctions d'Agha dans ces temps de décadence de la puissance turque, où il avait eu souvent à déployer, contre les tribus révoltées, toute l'énergie militaire que nous lui avons commis depuis ! "

               Le Sultan du Maroc, profitant de la confusion qu'occasionnait dans les tribus la venue des Français, essaya de mettre la main sur l'Ouest de la province d'Oran.
               Mustapha Ben Ismaël ayant fini par se rallier à son représentant fut néanmoins arrêté traîtreusement et envoyé en captivité à Fez.
               Le Sultan désapprouvant pareille conduite eut l'adresse de traiter Mustapha et ses compagnons avec beaucoup d'égards et s'en fit ainsi un allié.

               C'est alors qu'en 1832, le jeune Abd-El-Kader fut proclamé Sultan par les tribus des environs de Mascara Mustapha consentit à le laisser reconnaître par les Douairs et Sméla, mais sans vouloir aller lui-même lui rendre hommage.
               Il ne pouvait y avoir que sourde hostilité entre les partisans du jeune homme pieux élevé au pouvoir au nom de la religion et les cavaliers du vieil Agha qui avait été le seigneur du pays au nom des Turcs.
               Aussi après quelque temps de collaboration indirecte, Mustapha décida d'émigrer au Maroc avec ses tribus ; ayant rencontré Abd-El-Kader et ses partisans dans les environs de Tlemcen, Il fonça sur eux et les défit si complètement qu'il s'empara :
               - des tentes, des drapeaux, de la musique,
               - des bagages de l'Emir El Moumenin (commandeur des croyants) et que ce dernier faillit lui-même être pris.

               Mustapha crut que l'occasion était bonne pour s'entendre avec les Français d'Oran qui avaient jusque-là accueilli ses avances avec froideur.

               Mais le Général Desmichels, qui avait signé un traité avec Abd-El-Kader mit les émissaires de l'Agha en prison et envoya à l'Émir 400 fusils et de la poudre !
               Mustapha constata, d'autre part, que le Sultan du Maroc, sensible au prestige religieux de l'Émir, ne manifestait plus à son égard la même sympathie.
               Vers qui pouvait-il donc se tourner ?
               Après un nouveau combat avec Abd-El-Kader, dans lequel il fut vaincu, il tenta une entrevue avec lui ; mais il ne put se résoudre à s'humilier devant ce jeune homme de sainte éducation, et déclara qu'il préférait vivre avec les Turcs qu'il avait toujours servis.

               Il alla, suivi de 50 ou 60 familles des Douairs et Smela s'enfermer dans le Méchouar de Tlemcen avec les Koulouglis. Abd-El-Kader donna aux Douairs et Smela un autre Agha et leur interdit toute communication avec les Chrétiens d'Oran.
               Des infractions à cette interdiction ayant été commises, Abd-El-Kader voulut sévir, mais les tribus se soulevèrent contre lui et, à l'exception d'un petit groupe, se placèrent sous la protection du Général Trézel successeur de Desmichels à Oran. Le Maghzen se trouvait en quelque sorte reconstitué au profit des Français et participa à l'expédition du Maréchal Clauzel sur Mascara par un contingent de 500 cavaliers et de 800 chameaux de transport.

               Lorsque Mustapha fut enfin délivré par l'expédition de Clauzel sur Tlemcen du siège qu'il subissait dans le Méchouar, il dit au Maréchal : " En te voyant j'oublie mes malheurs passés, je me confie à ta réputation. Nous, nous remettons à toi, moi et les miens, et tout ce que nous avons ; tu seras content de nous… "
               Il tint parole, car il reprit dès lors la lutte contre Abd-El-Kader, éclairant et couvrant les colonnes françaises à la tête de ses cavaliers.
               En avril 1836, il accompagna le Général d'Arlanges, qui avait reçu ordre du Maréchal Clauzel d'aller d'Oran à la Tafna et d'assure la liaison de Rachgoun à Tlemcen ; il lui donna les conseils que lui dictait son expérience mais il ne put l'empêcher d'aller se heurter dans les montagnes aux masses kabyles animées par Abd-El-Kader et de se faire acculer à la mer au camp de la Tafna.
               Il se conduisit admirablement au cours de ces journées où tombèrent nombre de ses cavaliers. Bugeaud étant arrivé avec des renforts, Mustapha prit une part brillante au combat de la Sikkak où l'Émir fut battu ; il y fut grièvement blessé d'une balle à la main.

               En conclusion l'année suivante avec Abd-El-Kader le traité de la Tafna, Bugeaud eut la faiblesse d'abandonner à l'Émir non seulement le Méchouar de Tlemcen où avait tenu si longtemps Mustapha Ben Ismaël et les Koulouglis mais le territoire même des Douairs et Smela la plaine de Mleta ; il reconnaissait d'ailleurs formellement le pouvoir de l'ennemi de la France.
               Mustapha en recevant connaissance de ce traité n'éleva pas de protestation ; il se borna à dire : " Vous savez mieux que moi ce qui vous convient, mais j'estime que vous commettez une faute que vous ne tarderez pas à regretter. "
               Les évènements ne devaient que trop justifier cette appréciation, puisqu'Abd-El-Kadfer après avoir organiser des forces reprit les hostilités en novembre 1839.

               L'attitude prise, dans la province d'Oran contre le représentant d'Abd-El-Kader, Bou Hamedi était défensive lorsque l'arrivée du Général La Moricière dans la province, puis de Bugeaud comme Gouverneur en mai 1841, modifièrent le caractère de la lutte.
               Le vieil Agha qui avait reçu le grade de Général français prit part dès lors, avec ses cavaliers, aux expéditions de la colonne de La Moricière en, jouant en bien des circonstances un rôle important.
               Il accompagna cette division à la tête d'un goum de 600 cavaliers, à l'expédition de Bugeaud en mai 1841 contre Tagdempt et Mascara.
               C'est avec La Moricière aussi que, en juillet 1842, il atteignit en poursuivant Abd-El-Kader vers le Sud, le village de Goudilah, vrai nid d'aigle où l'Émir avait porté les approvisionnements qu'il avait pu sauver de Tagdempt.
               Dans cette circonstance le Général Mustapha manifesta la joie la plus sincère ; monté au point le plus élevé de la montagne d'où il découvrait au Nord le Tell et au Sud à perte de vue les plateaux mamelonnés allant vers le Sahara il s'écria : " Fils de Mahi ed Dine (Abd-El-Kader) ce pays ne peut pas être destiné à appartenir à un marabout (personnage religieux) comme toi, à un homme de Zaouïa (école religieuse).
               Enlevé par la conquête à ceux que j'avais servis toute ma vie, c'est à la nation qui a su leur arracher qu'il revient et non pas à toi, qui n'avais fait que le voler : j'ai aidé de toutes mes forces les Français à reprendre leur bien, parce que moi, soldat, je ne pouvais obéir qu'à des soldats.
               Je les ai conduits jusqu'aux portes du Sahara. Je puis maintenant mourir tranquille. Justice complète sera bientôt faite de ta ridicule ambition. "

               L'année suivante en 1843 le Général Mustapha était en colonne avec La Moricière vers Tiaret, lorsque, le 19 mai, il apprit par un noir fugitif la prise de la smala par le Duc d'Aumale et la présence à quelques dizaines de kilomètres d'une nombreuse émigration qui fuyait le désastre.
               Il monta à cheval avec son goum et la cavalerie régulière atteignit les fuyards et s'empara :
               - de nombreux prisonniers,
               - de troupeaux, de chameaux
               - de bagages.


               Voulant revenir à Oran avec ses prises, le Général Mustapha se sépara de La Moricière pour traverser seul avec ses cavaliers le territoire des Flitta.
               Attaqué par une cinquantaine de piétons dans un défilé boisé où ses chevaux et mulets surchargés de butin encombraient le passage, il s'élança pour rétablir l'ordre mais il fut frappé d'une balle qui l'étendit mort, ce que voyant, ses cavaliers atterrés se débandèrent.
               Ses agresseurs apprirent, par la mutilation que lui avait faite à la main droite la balle reçue à la Sikkak, qu'ils avaient tué Mustapha Ben Ismaël.
               Sa tête et sa main furent apportées à Abd-El-Kader qui, voulant affecter quelque générosité vis-à-vis de son ennemi disparu fit ensevelir ces sinistres trophées au lieu de les exposer suivant la coutume d'alors.


               Mustapha tombait à, près de 80 ans, laissant une impression profonde à tous ceux qui, Français et Indigènes qui l'avaient connu.
               Cet homme d'épée, ce soldat magnifique au combat avait su se faire apprécier aussi par son esprit d'équité au point d'avoir mérité, sous le règne des Turcs, le surnom de Mustapha-el-Haq (Mustapha la justice).
               C'était un homme d'une absolue loyauté sur qui le Général Walsin-Esterhazy écrivait : " Il avait donné sa parole à la France, et jamais, dans les circonstances qu'il eut à traverser avec nous, malgré les dégoûts dont il fut parfois abreuvé,
               - son expérience des hommes et des choses du pays,
               - son dévouement dans les combats,
               - sa coopération dans les conseils,
               - ne nous firent défaut toutes les fois qu'on voulut bien les invoquer.


               Les hommes de la trempe et du caractère de Mustapha sont trop rares, et de semblables types, même dans les grandes luttes de notre histoire sont trop peu communs pour qu'il ne convienne pas de chercher à appeler l'attention sur cette grande figure de nos petits démêlés africains. "
               Il fut regretté par toute l'armée française.
               Sa mort impressionna profondément les Indigènes.
               Ses cavaliers n'osèrent pas, pendant plusieurs semaines, reparaître dans leurs douars, craignant la réprobation de leurs femmes pour leur conduite dans la funeste journée.

               Une poésie qui reflétait bien les sentiments indigènes fut chantée dans toute la province d'Oran ; elle célébrait les vertus du héros disparu.
               " Lorsqu'il s'élançait à la tête des goums, sur un coursier impétueux, l'animant de la voix, les guerriers le suivaient en foule. Pleurons le plus intrépide des hommes, celui que nous avons vu si beau sous le harnais de guerre, faisant piaffer les coursiers chamarrés d'or.
               Pleurons celui qui fut la gloire des cavaliers…
               Souvenez-vous du jour où il fut appelé à Fez par ordre du chérif : comme il brilla parmi les grands de la cour, plus grand par ses belles actions que tous ceux qui l'entouraient.
               On reconnut en lui le sang de ses nobles ancêtres, et, pour le lui témoigner, le chérif le combla d'honneurs …
               Qu'il était beau dans l'ivresse du triomphe, lorsque sur le noir coursier du Soudan, à la selle étincelante de dorures, il apparaissait comme le génie de la guerre sur le dragon des combats !... Dieu est témoin que Mustapha Ben Ismaël fut fidèle à sa parole jusqu'à la mort et qu'il ne cessa jamais d'être le modèle des cavaliers. "


               Le Général Mustapha est le type indigène de " l'homme de poudre " le plus noble et le plus chevaleresque qu'on puisse citer, et, comme le dit le poète qui célébrait sa gloire, il fut fidèle jusqu'à la mort à sa parole qu'il avait donnée à la France.

Cahiers du centenaire de l'Algérie IV
Les grands soldats de l'Algérie par M. le Général Paul Azan



Le Duc d'Aumale.
Envoi de M. Christian Graille

               Il devait marcher glorieusement sur les traces de ses frères en Algérie. C'est comme officier d'Ordonnance du Duc d'Orléans qu'il y fit ses premières armes en 1840. Il n'avait alors que 18 ans et comptait au 4e léger comme chef de bataillon.
               Le 27 avril 1840, à l'oued-Djer, il reçut le baptême du feu en chargeant bravement avec un escadron ; le 12 mai il prit part à l'attaque du col de Mouzaïa.

               Lorsque Bugeaud entreprit de soumettre Abd-El-Kader, le Duc d'Aumale, Lieutenant-Colonel au 24e de ligne fut autorisé à faire campagne sous ses ordres.

               Il écrivit le 25 février 1841 au nouveau Gouverneur :
               " Je vous prierai, mon Général, de ne m'épargner ni fatigues, ni quoi que ce soit. Je suis jeune et robuste et en vrai cadet de Gascogne, il faut que je gagne mes éperons. Je ne vous demande qu'une chose, c'est de ne pas oublier le régiment du Duc d'Aumale quand il y aura des coups à recevoir ou à donner. " Il reçut de Bugeaud cette réponse :
               " Vous ne voulez pas être ménagé, mon prince, je n'en eus jamais la pensée. Je vous ferai votre juste part de fatigues et de dangers ; vous saurez faire vous-même votre part de gloire. "
               Le prince se distingua en effet avec le 24e aux expéditions auxquelles prit part le régiment au printemps de 1841.
               Fatigué par le climat le Duc d'Aumale fut chargé en juillet, avec le grade de Colonel, de ramener à Paris le 17e léger et ne revint en Algérie qu'à la fin de 1842, comme Maréchal de camp.

               Ce jeune général de vingt ans prit part à la tête d'une colonne à une expédition conduite par Bugeaud dans l'Ouarsenis, puis reçut le commandement de la province du Titteri avec résidence à Médéa. De là il entreprit à la tête :
               - de 1.300 zouaves et fantassins,
               - de 600 cavaliers, spahis, chasseurs et gendarmes,
               - d'une section d'artillerie,
               - d'un convoi de 800 chevaux et mulets, son expédition contre la smala d'Abd-El-Kader.


               Cette smala gardée par des réguliers comprenait une population s'élevant à 60.000 âmes ainsi que la famille et les trésors de l'Émir.
               Le Duc d'Aumale la surprit le 16 mai dans le Sahara à Taguin ; il avait pour la rejoindre laissé son infanterie en arrière et n'avait avec lui que ses cavaliers.
               Il n'avait pas été aperçu et comme sa colonne était divisée en trois tronçons très éloignés l'un de l'autre il n'avait qu'une chance de salut : Charger ! Il courut cette chance sans hésitation.
               Les chasseurs d'Afrique du Lieutenant-Colonel Morris et les spahis du Colonel Yusuf s'élancèrent et mirent le désarroi dans cette multitude.
               Le nombre de prisonniers fut considérable et le butin fut immense.

               Cette journée fut certainement la plus extraordinaire qui eut lieu au cours des guerres d'Afrique ; il fallait l'ardeur et l'insouciance d'un Général de 21 ans pour la risquer et la gagner.
               Un des prisonniers indigènes disait ensuite : " Quand nous pûmes reconnaître la faiblesse numérique du vainqueur, le rouge de la honte couvrit nos visages ; car si chaque homme de la Smala avait voulu combattre ne fût-ce qu'avec un bâton, les vainqueurs eussent été les vaincus ; mais les décrets de Dieu ont dû s'accomplir. "

               Le Duc d'Aumale alla passer quelques mois en France et revint à la fin novembre 1843, prendre comme Lieutenant-Général le commandement de la province de Constantine.
               Au banquet que lui offrit à son arrivée la population d'Alger, il déclara :
               " Le Roi nous a envoyé ici, nous ses fils, pour y payer à la patrie notre dette de citoyens et de soldats, et pour montrer que notre titre de princes était celui de premiers serviteurs de la France. "
               Installé à Constantine, il alla d'abord en février 1844, occuper Biskra, accompagné par son jeune frère, le Duc de Montpensier ; il s'occupa ensuite d'amener à la soumission quelques tribus récalcitrantes.

               Cette pacification réalisée :
               - il chercha à améliorer l'administration des Indigènes. Il recevait avec bonté ceux qui avaient à lui présenter des réclamations, essayant de faire en tout régner la justice.
               - Il régularisa la perception des impôts,
               - empêcha les chefs locaux de presser leurs administrés,
               - il fit améliorer l'organisation des marchés par lesquels il tenait les nomades obligés de s'y approvisionner et il les fit surveiller comme lieux de réunions politiques,
               - il s'occupa de la constitution de la propriété, autant pour protéger les indigènes contre les spéculateurs européens que pour fournir des terres aux colons ; il fit de même dans les villes.


               C'est ainsi que par son ordonnance du 9 juin 1844, il divisa Constantine en deux quartiers. L'un européen accessible à tous, l'autre indigènes dans lequel locations ou transactions ne pouvaient être faites qu'entre musulmans.

               La réputation de sa bienveillante administration s'établit si bien que des tribus tunisiennes lui demandèrent l'autorisation d'émigrer sur son territoire ; il ne put d'ailleurs la leur accorder.
               Les qualités qu'il déploya dans cette sage administration lui valurent plus tard, de la part d'un député de l'opposition, Ferdinand Barrot, cet éloge à la tribune de la Chambre : " Dans la province de Constantine, on a entreprit le Gouvernement des races indigènes comme une œuvre de patience et de paix ; Ainsi, dans cette province la soumission est-elle plus intelligente et peut-être plus certaine. Il faut le dire car il est bon de rendre justice à tout le monde, même aux princes. "

               Lorsque Bugeaud en désaccord avec la Chambre sur son système de colonisation militaire, décida de résilier ses fonctions de Gouverneur Général, il en informa le Duc d'Aumale en critiquant âprement le système des grands concessionnaires qui avaient des partisans :
               " On veut suivre en Afrique, lui écrivait-il le 23 avril 1847, des systèmes qui ne sont pas les miens : j'en fais ma question de cabinet et je m'en vais…
               Je ne veux pas immobiliser successivement toute l'armée en la mettant en faction pour garder infructueusement les barons en gants jaunes, mais sans casque, sans cuirasse, sans lance, qui veulent se partager le sol de l'Algérie. "

               Bugeaud rentra en France le 5 juin 1847. A ce moment :
               - Changarnier commandait la province d'Alger,
               - La Moricière la province d'Oran,
               - Bedeau la province de Constantine.

               Il eût été difficile de choisir le plus méritant, et il était d'ailleurs préférable, pour donner satisfaction à la Chambre et à l'opinion, de ne pas désigner un militaire strictement professionnel.

               Le Duc d'Aumale qui s'était montré aussi bon administrateur que brillant soldat, fut nommé Gouverneur Général le 11 septembre 1847.
               Son premier soin fut de demander modestement des conseils au Maréchal Bugeaud qui se montra très touché de cette démarche et lui répondit le 12 octobre de Dordogne : " J'étais bien sûr qu'en votre qualité de prince de la dynastie régnante, vous sentiriez plus qu'un simple Général la nécessité de vous conformer aux institutions de votre pays. Ne vous ai-je pas vu le plus discipliné, le plus ponctuel de mes lieutenants. "

               Les conseils que le vieux Maréchal lui donnait ensuite n'étaient d'ailleurs pas ceux d'une aveugle discipline puisqu'il lui écrivait : " Il est des circonstances tellement impérieuses que, dans l'intérêt du pays, il faut savoir dépasser les ordres du Ministre de la Guerre.
               - Vous auriez, comme moi, livré la bataille d'Isly sur le territoire marocain, malgré l'ordre de ne pas dépasser la frontière qu'apporta la veille le Colonel Foy.
               - Vous auriez ainsi continué la campagne de la grande Kabylie si, ayant lancé le Général Bedeau dans les montagnes et ne pouvant plus l'arrêter, vous auriez reçu à une journée de Hamza l'ordre de suspendre l'opération précédemment approuvée. "


               Le Duc d'Aumale n'eut pas à suivre ces conseils, qui sont cependant d'une haute portée coloniale, vérifiée depuis à maintes reprises…
               Accueilli avec joie par la population civile à son débarquement, le 5 octobre, le Duc d'Aumale, s'imposa d'autre part aux Indigènes par le prestige si important pour eux de sa naissance. La proclamation qu'il leur adressa témoigne d'une profonde connaissance de leurs sentiments politiques et religieux :
               " Vous avez compris, ô Musulmans, leur disait-il, combien le bras de la France était puissant et redoutable, et combien son Gouvernement était juste et clément.
               Vous avez obéi à l'immuable volonté de Dieu qui donne les empires à qui bon lui semble sur la terre.
               Vous avez fait votre soumission au Maréchal et vous avez éprouvé la bonté de son Gouvernement. Vous, vous souviendrez toujours qu'il honora les grands, qu'il protégea les faibles et qu'il fut équitable avec tous. Rien ne sera changé à ce qu'il avait fait …
               Remerciez Dieu de ce qu'il vous a donné les richesses et les jouissances de la paix en échange des maux irréparables de la guerre. C'est pour donner encore un gage plus éclatant de ses bonnes intentions à votre égard que le Roi des Français m'a envoyé au milieu de vous comme son représentant sur cette terre qu'il aime à l'égal de la France.
               J'ai déjà vécu parmi vous, je connais vos lois et vos usages et tous mes actes tendront à augmenter votre prospérité et celle du pays… "

               La grande satisfaction était réservée au nouveau Gouverneur, celle de recevoir la soumission d'Abd-El-Kader.

               L'adversaire qui depuis quinze ans combattait les Français se rendit le 23 décembre au Général La Moricière et fut amené à Nemours dans la soirée.


               Le Duc d'Aumale, arrivé le matin même, confirma à l'Émir la promesse donnée par La Moricière de son transport à Alexandrie ou à Saint Jean d'Acre ; puis il reçut le lendemain sa soumission solennelle marquée par la remise de son cheval. Ce fut un évènement d'une immense portée.

               Avec sa modestie habituelle, le Duc d'Aumale écrivit au Maréchal Bugeaud :
               " Lorsque ce grand fait s'est accompli, votre nom a été dans tous les cœurs ; chacun s'est rappelé avec reconnaissance que c'est vous qui avez mis fin à cette lutte ; que c'est l'excellente direction que vous avez donné à la guerre et à toutes les affaires de l'Algérie qui a amené la ruine matérielle et morale d'Abd-El-Kader. " Bugeaud fut très touché par cette lettre et lui répondit le 15 janvier 1848 : " Comme tous les hommes capables de faire de grandes choses, vous ne voulez que votre juste part de gloire, et, au besoin, vous en céderiez un peu aux autres. "

               Dans l'organisation qu'il entreprit comme Gouverneur général, le Duc d'Aumale a semé bien des idées qui ont germé après lui.
               Il décentralisa l'Administration qui dépendait jusqu'alors entièrement du Ministère de la Guerre ; à cet effet il établit dans chacune des trois provinces des directeurs des affaires civiles, ayant des attributions comparables à celles des préfets de France avec le droit de traiter certaines questions ; les principales questions seules furent dès lors envoyées au Gouverneur Général à Alger ou au Ministre de la Guerre à Paris.

               Cette importance réforme permit de faire aboutir rapidement nombre d'affaires depuis longtemps en suspens.
               Le Duc d'Aumale fit aussi décider par le Gouvernement que les maires, adjoints et conseillers municipaux d'Algérie auraient les mêmes attributions qu'en France, mais avec la restriction que la nomination des conseillers municipaux serait faite par le Roi ou le Gouverneur Général.
               - Il s'occupa beaucoup de la colonisation, en sauvegardant toujours les droits des Indigènes,
               - il chercha à dédommager d'une manière équitable ceux qui avaient été expropriés,
               - il détermina dans quelles conditions de nouveaux terrains pourraient être livrés aux colons, en cantonnant les Indigènes dans des zones convenablement choisies.
               - Il chercha à développer l'instruction
               - et proposa dans ce but au Ministre la création d'écoles arabes et françaises à Constantine, Bône, Tlemcen.


               Il était ainsi occupé à tracer le plan d'une organisation plus logique lorsqu'éclata la Révolution de février 1848. Apprenant qu'il était remplacé dans les fonctions de Gouverneur Général par le Général Cavaignac, il lui écrivit le 2 mars :
               " Fidèle à mes devoirs de citoyen et de soldat, j'étais resté à mon poste tant que j'avais pu croire ma présence utile au service du pays. Aujourd'hui elle pourrait devenir un embarras. Soumis à la volonté nationale, j'aurai quitté demain la terre française. "

               Le lendemain 3 mars il disait dans son ordre du jour à ses troupes :
               " En me séparant d'une armée modèle d'honneur et de courage, dans les rangs de laquelle j'ai passé les plus beaux jours de ma vie, je ne puis que lui souhaiter de nouveaux succès…
               Du fond de l'exil, mon cœur vous suivra partout où vous appellera la volonté nationale… Tous mes vœux seront toujours pour la gloire et le bonheur de la France. "

               Le Duc d'Aumale s'embarqua le 5 mars avec les siens pour Gibraltar.

               La dignité et la simplicité avec lesquelles il accepta sa disgrâce ne peuvent qu'ajouter à l'éclat des actes militaires et administratifs qui avaient fait de lui, à 26 ans, un grand Africain.

Cahiers du centenaire de l'Algérie IV
Les grands soldats de l'Algérie par M. le Général Paul Azan




AILLEURS
De Jacques Grieu

              Un jour, quelqu'un m'a dit : " va regarder ailleurs,
       Va donc voir si j'y suis ". Y a-t-il eu erreur ?
       Ailleurs, j'y suis allé, mais il n'y était pas ;
       Pas plus qu'ici, d'ailleurs. Ni même au delà.
       Il était de ces gens qui ne sont nulle part,
       Ni ici, ni ailleurs, ni là : quelqu'un à part.

       Mais, au fait, les " ailleurs ", sont combien, ici-bas ?
       " Ailleurs " est-il unique ? On ne nous le dit pas…
       Peut-être, en l'au-delà, y en a-t-il plusieurs ?
       D'ailleurs, " plusieurs " est vague et… multiplicateur ;
       " Plusieurs " commence à deux, termine…. à l'infini ;
       Un infini d'ailleurs dans la cosmogonie.

       S'être éloigné d'ailleurs, est-ce bien être ici ?
       Et l'inverse est-il vrai ? on le demande aussi.
       C'est toujours vers l'ailleurs qu'on croit voir le bonheur :
       L'herbe y serait plus verte et l'air plus protecteur.
       Quand on veut s'exiler, il faut quitter l'ici
       Et penser qu'en l'ailleurs on sera mieux loti.

       L'impossible d'ici, est-il, ailleurs, possible ?
       Cet ailleurs sur la terre est leurre inaccessible.
       Ici est une chaîne, il nous assujetti.
       Il n'y a pas d'ailleurs pour nous guérir d'ici !
       Avoir la tête ailleurs n'arrange pas l'affaire
       Et nous aveuglera sans percer le mystère…

       Ni ici, ni ailleurs, où faut-il être, alors ?
       Derrière ou bien devant ? au dedans ? au dehors ?
       Etre ailleurs qu'en ailleurs, est-ce bien être ici ?
       Se poser la question nous cause des soucis !
       Bien des gens n'en ont cure et ignorent où ils sont :
       Ils regardent ailleurs mais sans voir qu'ils y vont.

       Un jour, un jour… mais quand ? je ne serai plus là…
       Plus là, mais où, alors ? plus haut ou bien plus bas ?
       On me dit " c'est ailleurs ", ce qui est bien commode,
       Mais qui ne me dit pas où conduit cet exode.
       Je rêve d'un ailleurs comme un jardin d'Eden,
       Sans bruit, sans pollution où la nature est reine…

       Dans la vie, on obtient parfois ce qu'on attend,
       Mais, ailleurs, autrement, toujours à contretemps.
       Quand on recherche Dieu, il est toujours ailleurs ;
       Mais quand on cherche ailleurs, on est blasphémateur !
       Tous on sent un ailleurs mais qui fait souvent peur :
       Tout commence en ce monde et tout finit ailleurs…
Jacques Grieu                  



La Moricière.
Envoi de M. Christian Graille

               Ce fut avec Bugeaud le chef le plus populaire de' l'armée d'Afrique ; il a même été dans l'esprit de certains officiers son rival parce que ses conceptions sur la direction et l'Administration de la colonie étaient différentes.
               - Breton d'origine,
               - élève de l'École Polytechnique,
               - jeune officier du génie en 1830,
               - il obtint de participer à l'expédition,
               - rendit maints services avec ses sapeurs,
               - leva le plan d'Alger.


               Sa passion pour le pays et sa population, curieux de mieux les connaître, il apprit l'arabe.
               Lors de la création des zouaves en 1831, il y entra à vingt-quatre ans comme Capitaine, y connut les périodes difficiles du début, leur donna leur costume et porta lui-même la chéchia rouge qui le fit surnommer par les indigènes " Bou Chéchia " (l'homme à la chéchia).
               Malgré son activité physique à la tête de ses hommes :
               - il étudiait le Coran,
               - l'organisation et les mœurs des indigènes,
               - le régime de la propriété.

               Le Général Trézel, chef d'État-Major du duc de Rovigo, gouverneur en 1833, le chargea des relations avec les indigènes en le mettant à la tête d'un " bureau arabe " créé à son cabinet, avec des interprètes pour l'assister.

               L'idée dominante de La Moricière était, dès cette époque, de s'associer avec les indigènes au lieu de leur faire connaître la guerre, de chercher à la connaître au lieu de les châtier à l'aveugle.
               Il mit sa théorie en pratique en obtenant des Hadjoutes, tribu avoisinant Alger, de faire garder les postes malsains de la Mitidja par des guerriers de leurs tribus qui furent les premiers " spahis ".
               Payant beaucoup de sa personne, La Moricière allait audacieusement dans les tribus parler aux chefs. En même temps il étudiait ce que pouvait donner la culture de :
               - l'olivier, du mûrier, du coton.

               Ce fut après une reconnaissance exécutée par ses soins et d'après les renseignements fournis par lui que le Général Trézel put en novembre 1833 procéder à l'attaque de Bougie, opération à laquelle La Moricière prit part brillamment. " Il dirige l'exécution de tout ce qui offre difficulté, écrivait Clauzel,
               - coup de mains,
               - tracé des ouvrages sous le feu,
               - conduite des colonnes,

               Tout roule sur lui, on le voit partout, et il est si bien connu, qu'officiers et soldats lui obéissent tout naturellement. "
               Mais comme en son absence les indigènes des environs d'Alger avaient recommencé leurs brigandages, il ne fut plus chargé à son retour du bureau arabe, jugé inutile ; du moins fut-il nommé chef de bataillon.
               Il reprit son commandement de son bataillon de zouaves, fort diminué par la désertion et s'appliqua aussi bien à élever le moral de ses hommes qu'à entretenir de bonnes relations avec les indigènes des tribus.
               Il pénétrait de mieux en mieux le caractère musulman et comprenait ainsi les erreurs commises.

               Lorsque Trézel éprouva l'échec de la Macta, La Moricière allait précisément par mer d'Alger à Oran, chargé par le Général d'Erlon de négocier avec Abd-El-Kader ; informé de l'évènement, il débarqua à Arzew et voyant le triste état des troupes qui venaient d'y arriver, il poussa par la mer jusqu'à Oran.
               De là avec les capitaines Cavaignac et Montauban, accompagné de 300 cavaliers Douairs et Smela, il revint par terre à Arzew et put, grâce à ce coup d'audace, décider les troupes non encore embarquées à revenir par terre à Oran, sauvegardant ainsi leur honneur.

               La bravoure spontanée de La Moricière se révéla encore en octobre 1935 lorsque, dans un engagement aux environs d'Alger, le jeune commandant sauva la vie du Sous-Lieutenant Bro, qui :
               - blessé, démonté, abandonné,
               - se défendait seul contre trois indigènes.


               L'expédition de Mascara en novembre-décembre suivants, donna à La Moricière et à ses zouaves, placés à l'avant-garde, l'occasion de se faire apprécier de l'armée. Le Duc d'Orléans qui avait beaucoup entendu parler d'eux, aimait à questionner La Moricière, déjà célèbre.
               Son grand fait d'arme, en tant que chef de troupe fut la prise de Constantine en 1837. Commandant de l'une des trois colonnes d'assaut, il avait sous ses ordres :
               - 300 zouaves,
               - 40 sapeurs,
               - deux compagnie du 2e léger.


               Sa colonne partit la première et gravit la brèche, y planta le drapeau tricolore et entra dans la ville ; de toutes les maisons la fusillade crépitait ; La Moricière indiquait aux porteurs d'échelles les bâtiments à enlever ; on trouva une porte donnant dans une rue ; mais tout à coup deux explosions formidables se produisirent :
               - les sacs à poudre des hommes et leurs cartouchières s'enflammèrent
               - des murailles s'effondrèrent,
               - des blessés saignants et noircis se mirent à pousser des cris déchirants.

               C'était une mine qui venait de sauter.

               La Moricière fut retrouvé par ses zouaves sous les décombres blessé par un coup de feu, brûlé aux mains et au visage, n'y voyant plus et fut transporté dans sa tente. Pendant ce temps les deux autres colonnes avancèrent et traversant le lieu du sinistre, assurèrent la prise de la ville.
               La Moricière fut le héros de la journée ; le grand drapeau rouge pris non loin de la brèche fut apporté le soir dans sa tente.
               Quelques jours plus tard il fut nommé Colonel et revint le 4 novembre à Bône.
               Il fut alors envoyé, par Valée, avec 2.000 hommes commander le camp établi à Coléa pour rassurer les habitants de cette ville et établir la sécurité de la grande banlieue d'Alger.

               Après un long séjour en France, de novembre 1838 à juillet 1839, il constata avec joie que les relations avec les Indigènes étaient meilleures : " On arrive enfin à comprendre l'importance qu'il y a à ménager des gens, qui, suivant notre conduite, seront des auxiliaires ou des ennemis, mais qui ne peuvent rester neutres dès qu'ils deviennent nos voisins. "

               Il eut quelques difficultés à maintenir l'existence des zouaves, menacés par le Gouverneur lui-même qui ne les voyait pas d'un bon œil ; il y parvint et put même se couvrir à leur tête d'une nouvelle gloire à la Mouzaïa.
               Il fallait pour aller d'Alger à Médéa, traverser le col de la Mouzaïa.
               Le 12 mai 1840 Abd-El-Kader le défendait avec ses meilleures troupes.
               Comme il n'était pas possible d'aborder ces crêtes de front, une colonne dirigée par Duvivier ayant avec lui Changarnier tourna par la gauche et enleva les premiers retranchements ; une seconde dirigée par La Moricière exécuta son mouvement par la droite et fit sa jonction avec la première au col.
               C'était encore pour lui et pour ses zouaves une belle journée de gloire.

               Sur ces entrefaites, il fut mandé à Paris, où Thiers voulait le consulter sur un plan de conquête et d'occupation de l'Afrique.
               Il montra la nécessité d'abattre la puissance d'Abd-El-Kader et proposa d'établir une division à Mascara et de rayonner de là au lieu de rester à la côte.
               Il fut fait Maréchal-de-camp à 34 ans et nommé au commandement de la province d'Oran.
               Son premier soin dans ses nouvelles fonctions fut de s'occuper de la santé de ses hommes :
               - il étendit et améliora leurs casernements,
               - il les dota d'une ceinture de flanelle, d'un petit bidon ou d'une peau de bouc pour transporter l'eau,
               - il remplaça le col d'ordonnance par une cravate,
               - il fit découdre les sacs de campement pour permettre en les réunissant de dresser des tentes en bivouac,
               - il organisa sous les ordres du Capitaine Daumas un service de renseignements en relations constantes avec les Indigènes,
               - il entraîna et aguerrit pendant quelques mois ses troupes dans de petites expéditions aux environs d'Oran,
               - puis il pensa à réaliser son projet d'occupation de Mascara.


               Lorsqu'il eut préparé l'expédition avec le plus grand soin, en prenant Mostaganem comme base, Bugeaud vint, en mai 1841, en prendre le commandement et après avoir détruit Tagdempt, occupa Mascara, où il laissa une garnison.
               La Moricière s'occupa activement de l'aménagement de Mascara ; il en fit non seulement une garnison saine, mais le centre d'où partaient des colonnes destinées à soumettre les tribus ralliées à Abd-El-Kader.

               Afin de pouvoir rayonner au loin sans avoir à se ravitailler, La Moricière pourvut ses soldats de petits moulins à bras leur permettant de moudre eux-mêmes leur blé qu'ils cuisaient ensuite en galette à la mode arabe.
               Ce blé il le trouvait dans les silos sortes de casernes souterraines dans lesquelles il était enfoui et dont les indicateurs indigènes faisaient connaître les emplacements ; la viande était fournie par les bœufs et les moutons provenant des razzias.
               Les chaussures étaient remplacées quand elles étaient usées par des peaux de bœufs de razzia.
               Disposant de peu de cavaliers, La Moricière les remplaçait par des bataillons d'élite dont les sacs étaient portés par les mulets.

               Ses troupes toujours en route étaient mieux portantes que si elles avaient végété dans l'oisiveté des camps.
               Dans une campagne d'hiver en 1841, il soumit les tribus des environs immédiats de Mascara puis, dans une campagne de printemps 1842, il rayonna largement maintenant dans une alerte perpétuelle les tribus d'Abd-El-Kader, obtenant la soumission de nombre d'entre elles et les dotant aussitôt d'une organisation administrative .
               En septembre, il poussa dans le Sahara jusqu'à Taguin ; puis revenant vers le Nord,, il faillit à deux reprises successives s'emparer d'Abd-El-Kader.

               Dès qu'il avait pacifié, La Moricière cherchait à organiser. Il s'occupa beaucoup :
               - des terres domaniales,
               - de la zone civile qu'il entendait développer autour d'Oran,
               - des commissions militaires destinées à administrer les centres de colonisations. Pour tenir le pays, il fonda Tiaret en avril 1843, comblant le vide qui séparait les provinces d'Alger et d'Oran ; puis pendant l'été il fonda Sidi-Bel-Abbès et releva Saïda, postes destinés à servir de points d'appui et de ravitaillement aux colonnes opérant contre Abd-El-Kader.


               Nommé Général de division et revenu à Oran il s'appliqua :
               - aux questions de défrichements,
               
               - de conduite,
               - de distribution des eaux,
               - de route.

               Il sut associer pour tous les grands travaux tels que les barrages, la main d'œuvre des tribus et celle de l'armée.

               Inquiété par les incursions que les partisans de l'Émir réfugiés aux confins du Maroc, faisaient sur le territoire algérien, il fut obligé de fonder deux postes à l'Ouest et au Sud de Tlemcen : Lalla-Maghrnia et Sebdou.
               Les hostilités avec le Maroc s'étaient ouvertes, la bataille de l'Isly lui valut de nouveaux lauriers.
               Il eut ensuite à deux reprises l'intérim du Gouvernement de l'Algérie en 1844 et en 1845 pendant les séjours de Bugeaud en France.

               Lorsqu'en l'absence du Maréchal éclata l'insurrection de septembre 1845, marquée à son début par la catastrophe de Sidi-Brahim, La Moricière se trouva en face d'une situation grave, par laquelle il sut parer par des mesures immédiates.
               - Il partit d'Alger avec des renforts pour l'Ouest,
               - rejoignit Cavaignac,
               - accula une partie des populations révoltées à la mer, et
               - se montra généreux en leur accordant l'aman.


               Amèrement critiqué par Bugeaud qui lui reprochait d'avoir fondé trop de postes, il continua néanmoins de faire de son mieux pour coopérer avec son chef, aux opérations de poursuites menées contre Abd-El-Kader eut toutefois des discussions fréquentes avec lui aussi bien pour ne pas évacuer des postes qui lui paraissaient indispensables, comme Sidi-Bel-Abbès et Aïn-Témouchent que pour ne pas imposer aux troupes des efforts disproportionnés aux résultats possibles.
               Le motif le plus sérieux de désaccord entre La Moricière et Bugeaud était la discorde entre leurs systèmes de colonisation.

               Tandis que Bugeaud voulait établir des colons militaires en leur fournissant tous les moyens nécessaires, La Moricière préférait que des hommes disposant de capitaux suffisants missent en valeur des concessions qui leurs seraient attribuées ; afin de pouvoirs attribuer ces concessions, il définissait les terrains laissés aux Indigènes pour leurs cultures et leurs parcours, c'est-à-dire leurs cantonnements.
               Il estimait que de nouveaux venus, sans expérience et sans capitaux ne pourraient créer des établissements durables ; il voulait non des ouvriers incapables de faire valoir, mais des hommes jouant un rôle analogue à celui joué en France par des métayers et des fermiers, et autour desquels se grouperaient des ouvriers.
               Il basait son système sur l'établissement rapide du régime civil, sur la décentralisation des institutions, sur l'initiative privée, tandis que Bugeaud ne faisait reposer le sien que sur le régime militaire et sur l'autorité absolue du Gouverneur.

               La Moricière avait longuement étudié :
               - l'histoire de l'Afrique romaine,
               - celle des colonies françaises,
               - les mœurs et
               - la religion des populations musulmanes.


               Dans ses projets qui étaient le fruit de ses laborieuses études, il envisageait la marche progressive des villages français de la côte vers le Sud, les moyens d'entente avec les populations indigènes, en un mot la constitution d'une colonie riche et productive.
               Mais il était désolé de constater combien toutes ces questions étaient peu comprises par les Chambres : " Quel déplorable spectacle, écrivait-il, que celui d'hommes aussi ignorants, aussi faibles, aussi peu de gens d'affaires, discutant de semblables questions, de pareils intérêts ! "
               Pour pouvoir faire triompher plus aisément ses idées, il alla en 1846 se faire élire député de la Sarthe.

               En même temps il mettait son système en pratique dans le triangle de colonisation s'étendant entre :
               - Oran, Mostaganem, Saint Denis du Sig.
               Après avoir dressé une carte complète et détaillée de la situation si compliquée de la propriété indigène, de manière à ne léser personne, il accordait des concessions provisoires aux émigrants attirés en Afrique par sa réputation.

               Le Général de division, transformé en capitaine d'industrie et en député écrivait à un ami en mai 1846 : " Tant que nous n'avons eu ici que la guerre à faire, je me suis renfermé dans mes devoirs simples et ma profession, j'ai fait mon chemin, le sabre au poing et les éperons au ventre de mon cheval. "
               Mais il s'était désormais tracé un autre devoir, celui de faire progresser la colonisation.


               Venu à Paris pour se marier, au printemps de 1847, La Moricière put détruire à la Chambre nombres de fausses conceptions, montrer que la tribu ne pouvait se transformer soudainement, que l'assimilation des Indigènes était pour longtemps impossible, et répandre ses idées sur la colonisation.
               De retour à Oran il continua à s'occuper avec activité de ces questions ; Il essaya de stabiliser les Indigènes :
               - en les poussant à construire des maisons,
               - en leur enseignant des procédés de culture,
               - en cherchant à leur donner d'autres éléments d'instruction que les seuls versets du Coran.


               Dans ses rapports, il exposait les questions en homme connaissant d'une manière approfondie l'état d'âme des Indigènes : " Nous avons beau gouverner avec équité et mansuétude, écrivait-il, le droit régulier n'est pas pour nous, et il n'est pas décidé qu'il soit permis d'obéir aux Chrétiens sans abandonner sa religion. "
               Il s'ingéniait en même temps à aider les colons européens désireux de s'établir :
               - leur fournissant des bœufs, des truies,
               - de la semence,
               - favorisant le défrichement et l'irrigation.

               Il avait à vaincre les résistances de la bureaucratie car l'ordonnance du 4 décembre 1846 relative aux grandes concessions avait hérissé ces opérations de difficultés, comme pour décourager les capitaux désireux de s'employer.

               Quoique s'occupant avec ardeur du développement de la colonisation, La Moricière ne perdait pas de vue la surveillance d'Abd-El-Kader, réfugié au Maroc. Au mois de décembre 1847, il avait fermé tous les passages, alors que l'Émir, pourchassé par les Marocains avec sa " deïra " encombrée de femmes, d'enfants, de blessés était aux abois.
               Dans la nuit du 21 au 22 décembre, Abd-El-Kader découragé, résigné à la volonté de Dieu remit à un Lieutenant de spahis une feuille de papier sur laquelle il apposa son cachet ; La Moricière qui reçut cet envoi à cheval dans la nuit, lui envoya en retour son sabre et le cachet du Commandant Bazaine.
               Ce premier échange fut confirmé dans le courant de la journée par une lettre de l'Émir à laquelle La Moricière répondit par une promesse écrite d'aman.

               L'ennemi vint se rendre avec ses fidèles dans la journée du 23 au lieu même plus retentissante victoire à Sidi Brahim, où il trouva le Colonel de Montauban ; il renouvela sa soumission à La Moricière, qui arriva bientôt accompagné de Cavaignac et poursuivit avec lui sa route sur Nemours.
               La gloire d'avoir participé à cet évènement d'une immense portée était bien due au chef qui avait dirigé tant d'expéditions destinées à obtenir la pacification du pays, à l'administrateur qui avait prodigué tant d'efforts pour réaliser s colonisation et qui, quelques semaines plus tard, partait pour la France, sa carrière africaine définitivement close.

Cahiers du centenaire de l'Algérien IV
Les grands soldats de l'Algérie par M. le Général Paul Azan

Grands et petits soldats.
Envoi de M. Christian Graille

               Ils ont réalisé en Algérie non pas la conquête brutale du sol par les armes mais la conquête progressive des populations indigènes grâce :
               - à leur justice,
               - à leur bienveillance,
               - à leur générosité.

               Ils ont dû souvent employer la force mais après avoir usé de tous les moyens de conciliation.
               Leur œuvre a été constructive ; elle a établi :
               - la paix,
               - la prospérité,
               - le bonheur dans un pays désolé par les luttes intestines, l'insécurité et la misère, tandis que l'œuvre des armées dans les pays les plus civilisés est malheureusement destructive et laisse derrière elle la souffrance pour de longues années.


               Il serait injuste de limiter à quelques figures éminentes la liste des noms dignes d'être conservés par l'histoire.
               Les soldats remarquables de l'armée d'Afrique formeraient une longue galerie si on pouvait les dépeindre tous, car de nombreux personnages ont joué un rôle resté peu apparent, et d'autres étaient, à l'époque de la conquête encore trop jeunes pour exercer un commandement important.

               Dans cette glorieuse phalange peuvent être placés :
               - les commandants en chef comme Berthezène qui avait remarquablement commandé sa division à l'expédition d'Alger,
               - le Duc de Rovigo,
               - Voirol,
               - Drouët d'Erlon,
               - Damrémont, tué la veille de l'assaut de Constantine,
               - le maréchal Valée.


               Des conducteurs d'hommes comme :
               - Oudinot, - Baranguey d'Hilliers, - de Bourjolly, - Létang, - Thièry, - Duvivier,
               - d'Armandy, - Marey, - de Barral, - Négrier, - Combe, - Morris, - d'Hautpoul,
               - Charon, - Renaud, - Korte, Comman, - Géry, - Gentil, - Tempoure,
               - Tartas, - Charras, - Martimprey, - Montauban, - d'Alonville, - Marguerite,
               - du Barail, - Trochu.


               Des officiers connaissant bien les indigènes comme :
               - Daumas, - Walsin-Esterhazy, - Pellissier de Reynaud,
               - Bazaine, - Beauprêtre, - Verger du Taillis.

               De futurs grands chefs comme :
               - Saint-Arnaud, - Pélissier, - Forey, - Bosquet,
               - Mac-Mahon, Canrobert, - Chanzy.

               Chacun d'eux mériterait un portrait qui ferait ressortir aussi bien ses hauts faits militaires que ses efforts d'organisateurs.

               Combien d'autres sont tombés comme le lieutenant-colonel de Montagnac à Sidi Brahim sans avoir pu donner la mesure de leur valeur.
               Les Maréchaux :
               - Bugeaud, Clauzel, Randon

               Ils symbolisent bien les trois grandes étapes de la conquête de l'Algérie :
               - tâtonnements et essais,
               - luttes ardentes et décisives,
               - pacification complète,
               - organisation définitive.


               On a souvent voulu attribuer tout le mérite de la conquête à Bugeaud ; il faut rendre hommage à ses prédécesseurs et à ses successeurs.
               - Clauzel a eu de grandes idées dans son premier Gouvernement il a envisagé une sorte de protectorat français par l'intermédiaire de la maison de Tunis, qui eut modifié complètement l'histoire de l'Afrique du Nord.
               - Dans le second il a projeté l'occupation méthodique et il aurait pu la réaliser s'il avait obtenu du Gouvernement des moyens suffisants. Il a conçu d'une manière très large le développement agricole et commercial du pays ; il a été combattu à Paris par des ennemis acharnés pendant qu'il se dévouait à sa tâche.
               - Si Bugeaud qui n'avait pas et besoin d'ennemis a réussi, c'est parce qu'il a eu la confiance de Louis-Philippe et parce qu'il a disposé de moyens proportionnels à ses entreprises.
               - Randon a achevé l'œuvre de Bugeaud ; il a entrepris celle qui a été réalisé après lui par les gouvernements successifs et qui se continue au XXe siècle.
               - Les fils de Louis Philippe ont été en quelque sorte les animateurs de l'armée d'Afrique.


               Envoyés à tour de rôle en Algérie afin d'y prendre part aux expéditions, ils y étaient le vivant témoignage de l'intérêt personnel que le Roi prenait aux opérations.
               Les visites que fit le Duc d'Orléans aux hôpitaux et les améliorations qu'il exigea montrèrent aux soldats que l'héritier de la couronne ne négligeait pas de s'occuper de leur sort.
               Louis Philippe disait dès le mois de décembre 1841 dans son discours du Trône en des termes qui laissaient transpercer quelque fierté personnelle :
               " Nos braves soldats poursuivent, sur cette terre désormais et pour toujours française, le cours de ces nobles travaux auxquels je suis heureux que mes fils aient eu l'honneur de s'associer. "

               L'incroyable succès que le Duc d'Aumale remporta à la prise de la smala en 1843, ne contribua pas peu à accroître la popularité de ces jeunes princes, doués d'un ensemble rares de belles qualités.
               Les Indigènes ont été des conseillers utiles, trop peu employés, et des exécutants splendides. En voyant ce qu'ont fait Mustapha Ben Ismaël et Yusuf, on se rend compte des services qu'auraient pu rendre tant de chefs musulmans qui se sont offerts aux représentants de la France et ne se sont tournés contre eux que par suite :
               - de leurs hésitations,
               - de leur faiblesse et parfois même par
               - leurs abandons.


               Les principaux lieutenants de Bugeaud,
               - La Moricière, - Changarnier, - Cavaignac, - Bedeau
               Ont créé sous sa direction un système de guerre spécial approprié à la nature du pays et à l'ennemi qu'ils combattaient.
               Les principes de ce système échappaient aux chefs qui n'avaient pas l'esprit assez souple pour concevoir autre chose car la tactique employée contre les armées européennes et qui prétendaient combattre en Afrique comme à Wagram.

               Pour punir de leurs agressions des tribus qui disparaissaient devant eux, Bugeaud et ses lieutenants ont dû parfois recourir à des procédés employés par les Turcs et repris par Abd-El-Kader ; ils ont été amenés :
               - à détruire des récoltes,
               - à incendier des villages,
               - à prendre comme otages des vieillards, des femmes et des enfants.


               Ces moyens n'ont été utilisés qu'à regret contre les populations insensibles à tout ce qui ne les atteignait pas matériellement.
               Dès que ces populations manifestaient le désir de vivre en paix, les plus grands efforts étaient faits pour assurer leur sécurité et leur bien-être.
               C'est en effet à la colonisation du pays que les grands chefs de l'armée d'Afrique n'ont cessé de penser, au milieu de leurs efforts pour amener la paix.
               Clauzel déclarait dès le mois de mars 1832 à, la tribune de la Chambre que la Régence d'Alger devait au bout de 10 ans livrer au commerce une somme de plus de 200 millions de denrées coloniales et au bout de 20 ans, compter près 10 millions d'habitants.

               Il publia en 1833 un volume sur la question. Bugeaud écrivit nombres de rapports et de brochures relatives à la colonisation dès 1838 et pendant son Gouvernement de 1841 à 1847.
               Cavaignac, La Moricière et Bedeau réunirent eux aussi dans des volumes le résultat de leurs méditations à ce sujet.
               Randon accomplit une œuvre dont il continua à suivre le développement même après sa rentrée en France.

               La passion avec laquelle certains d'entre eux soutinrent leurs idées fut telle qu'elle contribua dans une large mesure à les séparer et même à développer entre eux de funestes jalousies.
               Bugeaud et La Moricière se trouvèrent aux prises ; et lorsque Bugeaud constata que le parlement accordait ses préférences au système de La Moricière, il abandonna le Gouvernement Général plutôt que de renoncer à sa " colonisation militaire " et que d'assister à l'éclosion en Algérie à une administration civile. La lutte entre les deux hommes fut d'autant plus vive qu'ils s'appuyaient sur des hommes politiques, des journaux, des partis, l'un et l'autre étant députés.

               Presque tous les grands soldats de la conquête algérienne ont été députés et ont versé dans la politique.
               Lors des évènements de la Révolution de 1848, se retrouvèrent à Paris, dans des rôles divers :
               - Bugeaud, - Bedeau, - La Moricière, - Cavaignac, - Changarnier,
               Sans parler d'autres africains tels que :
               - Trézel, - Charras, - Duvivier, - Le Flôt.

               Lors de la préparation du coup d'État du 2 décembre 1851, la nouvelle Afrique où l'on comptait :
               - Saint Arnaud, - Magnan, - Fleury, - Canrobert, - d'Allonville, - Espinasse,
               Travaillèrent pour l'établissement de l'Empire.
               Par contre, parmi les seize représentants du peuple arrêtés le 2 décembre, se trouvèrent Changarnier et Bedeau qui prirent, ainsi que Charras et Le Flôt le chemin de l'exil.

               Les grands soldats de l'armée d'Afrique ont été des idéalistes :
               - ils ne tinrent compte de leurs intérêts personnels,
               - ni dans leurs campagnes algériennes,
               - ni dans leurs luttes politiques


               Et firent rarement leur existence dans les honneurs.
               - Depuis Bourmont qui emportait en exil comme seul trésor le cœur de son fils mort de sa blessure,
               - de Clauzel qui revenait à la maison paternelle avec sa vieille épée de combat, sans or ni diamants à la monture,
               - jusqu'à Randon qui rentrait en France sans avoir tiré profit de son long Gouvernement, ils n'ont pensé qu'à la grandeur de la France et à la prospérité de l'Algérie.


               Qu'ils symbolisent dans l'histoire l'effort accompli par la France en Afrique du Nord et que leurs noms soient honorés par la postérité, c'est justice.
               Mais ils ne doivent pas faire oublier la masse anonyme des :
               - officiers, - sous-officiers, - soldats de l'armée d'Afrique.

               Cette armée a accompli une tâche multiple en maniant non seulement :
               - le fusil, - la pioche, - la pelle, - la truelle.
               Elle ne s'est pas bornée à pacifier le pays, elle a :
               - assaini les régions malsaines,
               - déchiffré les terrains broussailleux,
               - créé des routes,
               - construit des hôpitaux et des écoles,
               - fondé des cités devenues prospères.

               C'est elle aussi qui a :
               - posé les principes de l'Administration des indigènes,
               - établi avec eux des relations commerciales,
               - associé leur travail au sien.


               Dans cette riche contrée qu'est devenue l'Algérie, les colons n'ont pas le temps, au cours de leurs journées remplies, d'apprendre l'histoire des champs qui leur donne la fortune sous forme : - de blé, - de raisin, - d'olives, - de fruits divers
               Et ignorent au prix de combien de vies humaines ces terres été arrachées à la stérilité.

               Les voyageurs qui traversent ces pays fertiles en automobiles, sur de bonnes routes, ne se doutent pas qu'elles ont à l'origine été construites par des soldats qui ont reçu pour récompense de leur travail un supplément de pain et un quart de vin par jour, soit 0 franc 15 au prix de l'époque.

               Des milliers d'officiers et de soldats de l'armée d'Afrique sont morts sur les champs de bataille, dans les hôpitaux ou dans leurs foyers.

               Ceux qui ont vécu sont restés pauvres après avoir déposé entre les mains de la France les richesses d'un pays magnifique, où Européens et Indigènes connaissent la prospérité et le bonheur.
               Puissent le dévouement et le désintéressement de ces glorieuses phalanges, depuis les grands soldats placés à leur tête jusqu'aux petits soldats perdus dans le rang, servir d'exemple aux hommes trop enclins à ne chercher dans l'existence que des satisfactions matérielles.

               Les " Africains " ont travaillé et sont morts pour la France. Ils n'ont guère désiré qu'une chose, c'est que la France leur reste reconnaissante de leur sacrifice.
               Leur désir n'a pas été déçu.
               Sur les fêtes du centenaire de l'expédition d'Alger plane le grand souvenir de l'armée d'Afrique.
Cahiers du centenaire de l'Algérie IV
Les grands soldats de l'Algérie par M. le Général Azan



SERMENT ET SECRET VIOLES
Par Hugues Jolivet
Bible du Médecin

            Le Pouvoir macronien utilise un balai
            Pour imposer sa loi, rejetant les usages
            D'une France millénaire. Le Prince gringalet,
            Hôte de l'Elysée, pratique des clivages,
            Divise la Nation afin de mieux régner :
            Une France sans Histoire, une France sans Culture,
            Un peuple confiné, des Français résignés
            Victimes d'une pandémie, prêts pour leur sépulture !

            Les évènements récents confortent l'analyse :
            Quand des soignants conscients dénoncent les vaccins
            Aux risques potentiels, l'Etat les pénalise,
            Alors qu'ils se refusent à être des assassins !
            La promesse qu'ils ont faite, à l'issue de leur thèse,
            Sur la Bible du Médecin, le Serment d'Hippocrate,
            Le Pouvoir n'en a cure, comme d'une foutaise,
            Et impose le diktat d'un souverain autocrate !
           

Secret de la Confession

           Selon le Droit Canon, créé au Moyen Âge,
            Qui régit et ordonne l'Eglise Catholique,
            Les aveux du pécheur ne souffrent aucun partage
            Au pouvoir temporel d'une quelconque République !
            Lors d'une confession, les fautes retenues
            Concernent les pécheurs et non pas les victimes
            D'actes répréhensibles, tels de jeunes ingénus.
            Le pardon du fautif est son aveu ultime.

            Confession, sacrement de réconciliation,
            Donne au prêtre le pouvoir de remettre ou demettre
            Les fautes d'un pénitent, avant l'absolution.
            Directeur de conscience, l'aumônier peut soumettre
            Pour faute grave avouée, acte de pédophilie,
            Le sujet responsable à dévoiler son crime
            Aux administrations. Qu'il se réconcilie
            Avec Dieu et les hommes, conserve leur estime !
Hugues JOLIVET
15 octobre 2021




Villages agricoles.
Envoi de M. Christian Graille

               A l'exception des grandes villes, tous les centres de quelque importance, fondés en Algérie depuis la colonisation sont tracés sur un plan à peu près identique :
               - d'abord l'église, point de départ,
               - puis une vaste place avec la mairie,
               - la fontaine ou l'abreuvoir,
               - l'école lorsqu'il y en a une (type style administratif).


               De chaque côté, des rues larges, parallèles, aboutissant à la route, absolument comme une charpente de poisson ; la route, plantée d'arbres, traverse la ville sur sa longueur : Tel est le tracé livré à une colonie naissante.
               Peu à peu les maisons s'élèvent en bordure sur cette grande artère ; c'est d'abord :
               - un modeste hameau,
               - puis un village,
               - un gros bourg et finalement
               - une cité si l'avenir de la position choisie le comporte.


               Dans cette agglomération créée par le gouvernement colonial et non abandonnée aux caprices de l'initiative privée, comme aux États-Unis, on retrouve l'empreinte uniforme, cachet de l'Administration française.
               Ce système a pour résultat d'éviter de reconstruire la ville après quelques années ainsi que je l'ai maintes fois observé en Amérique, le premier projet ayant été conçu sur un plan trop exigu.
               Quant à la dispersion de ces centres, elle a été établie suivant les concessions de terre et surtout à proximité :
               - d'un cours d'eau,
               - d'une source
               - ou de puits faciles à creuser.


               Les six cents villages agricoles existant dans toute l'Algérie sont presque tous construits d'après ce principe.
               - La Moricière est un joli endroit, néanmoins peu approvisionné ; on y a mangé de la panthère toute la semaine, mais comme il n'en reste plus aujourd'hui, il faut aller dîner ailleurs.
               - Sidi-Bel-Abbès est un curieux exemple de la puissance colonisatrice et un spécimen de ces villes qui naissent d'un rayon de soleil.


               Il n'y a pas trente ans, un jeune sous-lieutenant, actuellement général Cérez, faisait couper les broussailles pour établir sa tente dans un lieu absolument désert ; Aujourd'hui une cité de seize mille âmes a remplacé les buissons.
               De longues avenues d'ormes et de platanes abritent de vastes chaussées fort bien construites ; on y distingue deux quartiers, militaire et civil ; le premier comprenant :
               - des casernes,
               - un hôpital,
               - un cercle des officiers.

               L'autre :
               - l'église,
               - l'hôtel de ville,
               - le tribunal,
               - la sous-préfecture,
               - le bureau des postes et le télégraphe.

               Une superbe halle voûtée en pierre fait face à un grand théâtre où l'on donne ce soir (c'est imprimé sur l'affiche) la Muette de Portici, plus trois comédies.
               Je suis allé à la dernière intitulé l'amour " queue qu' c'est qu'ça " et j'y ai vu de charmantes actrices dont le français douteux et les lazzis équivoques étaient salués par les hourrahs frénétiques d'un public enthousiaste.

               Un chemin de fer aussi confortable que nos lignes françaises relie Oran à Alger avec embranchement sur Sidi-Bel-Abbès ; il passe à Sidi-Brahim, une de ses annexes dont les terres fertiles sont arrosées au moyen de retenues datant de l'époque de la domination arabe, laisse Sainte-Barbe du Tlélat, lieu de bifurcation, et arrive à Saint-Denis-du-Sig.
               Cet endroit est célèbre par son barrage en pierres de taille que le génie militaire a su rendre indestructible en le rattachant habilement au banc de calcaire cristallin formant le seuil de la rivière.
               Un travail de même genre, mais plus important, se voit au Sud de Perrégaux près de la route de Mascara.
               Cet ouvrage considérable élevé au confluent de l'Oued-El-Hamman et l'Oued-Fergoug porte le nom de l'Habra. Une muraille de 40 mètres d'épaisseur et autant d'élévation s'étend sur une longueur de près de 500 mètres formant derrière elle un lac immense dont les eaux s'écoulent par des vannes puissantes et vont fertiliser toute la contrée.
               La contenance du bassin est de quatorze millions de mètres cubes et les frais de construction se sont élevés à plus de quatre millions de francs.
               Actuellement tout est bouleversé !

               Quelques mois s'étaient à peine écoulés depuis mon passage, quand tout-à-coup, sans aucun indice précurseur, cette superbe levée s'est effondrée avec un épouvantable fracas et la monstrueuse masse d'eau s'est précipitée dans la campagne :
               - engloutissant les récoltes, les plantations,
               - ensablant ou arrachant les terres fertiles,
               - entraînant les villages avec leurs habitants qui n'ont même pu prendre la fuite, tant le sinistre a été instantané.

               J'ignore à qui peut incomber la responsabilité d'un pareil désastre, mais il semble qu'on pourrait l'éviter à l'avenir en opposant à la poussée de l'eau la surface externe d'une muraille cintrée, puisque la résistance et la cohésion d'une voûte augmentent en raison directe de la pression exercée sur elle.
               On en trouve un exemple frappant aux cataractes du Niagara, dont la digue naturelle, assise en forme de fer à cheval, ne s'est pas sensiblement modifié depuis des siècles.
               Un mur droit, même en glacis avec éperons et contreforts ne présente, malgré toute son épaisseur, qu'un obstacle incapable de résister à la longue aux efforts répétés d'une masse considérable, sans cesse en mouvement.

               Une diligence, desservant tous les jours Perrégaux, permet de visiter Mostaganem, ville forte bâtie près de la mer et divisée en deux parties par un ravin, l'Aïn-Seufra : Matmore à l'Est et Mostaganem proprement dite à l'Ouest.
               - Des rues à arcades,
               - des promenades,
               - des places dont une nommée, place des Cigognes devant l'ancien fort des Mehal,
               - un théâtre,
               - de beaux édifices publics distinguent ce chef-lieu d'arrondissement élevé dans le voisinage de Mazagran, si célèbre par le souvenir d'une héroïque résistance.

               De retour à l'Hillil, on reprend la ligne et laissant Relizane et Inkermann, on atteint l'Oued-Merdja, la dernière station de la province d'Oran.

               Nous suivons le cours du Cheliff, l'oued qui a le plus d'eau de l'Algérie ; or en en trouve à peine six pouces (2,54 centimètres) en ce moment des maquis de lentisques et de pistachiers, d'un mètre de hauteur, couvrent les contreforts de l'Atlas d'une teint sombre sur laquelle tranche le vert éclatant des scilles (plantes douées de propriétés diurétiques) maritimes, aux énormes oignons sortant complètement de terre.
               Quelques eucalyptus bordent la route ; plus loin elle se perd dans les steppes de palmiers nains.
               Orléansville est au centre d'un pays très fertile mais malsain après un hiver pluvieux ; très sain main stérile dans le cas contraire ; néanmoins les colons y affluent et nous pouvons admirer en passant les belles cultures de ces immenses plaines du Cheliff Elles sont séparées de celles de la Mitidja par la chaîne du Petit Atlas et seraient certainement les plus productives de l'Algérie si l'Administration ne s'obstinait à réserver, sans aucun profit, l'eau de la rivière qui traverse ce territoire sur plus de cent lieues de parcours.
               Les riverains offrent cependant jusqu'à quinze francs de redevance par chaque hectare de terre arrosée ; pourquoi ne pas donner une solution favorable à leurs légitimes réclamations ?

               Quoi qu'il en soit, Orléansville augmente chaque jour et :
               - ses rues bien alignées,
               - ses avenues de caroubiers,
               - ses fontaines,
               - ses places seront certainement insuffisantes le jour où le Cheliff voudra bien donner ce que l'on est en droit d'attendre de lui.


               Nous sommes ici à moitié chemin d'Oran à Alger et, bien que cinquante lieues nous séparent encore de la capitale, les membres du Congrès arrivent déjà en foule de tous les points de la contrée.
               De charmants collègues, pleins d'esprit et d'humour, remplissent notre wagon.
               Un jeune étudiant, tout heureux de ses anciens succès au collège nous raconte qu'il a fait huit années d'anglais, il a même occupé plusieurs fois, dans cette branche de l'instruction, le second et le premier rang.
               Justement, un Anglais se présente à la portière et notre érudit ne peut parvenir à lui expliquer que le compartiment est réservé pour les fumeurs.
               Hilarité générale à laquelle, tout le premier, il prend part de la meilleure grâce ; retraite de l'insulaire furieux ; il croît qu'on se moque de lui.
               Un autre est entomologiste ; il a déjà reçu un grand nombre d'insectes.

               Vient à passer une sauterelle.
               - Oh ! Messieurs, dit-il tout joyeux voici l'éclaireur de la colonne ! penchez-vous vite dehors. Vous allez voir au loin un nuage de plusieurs kilomètres de ces insectes. Quelle chance !
               - Nous allons pouvoir étudier la profondeur des couches,
               - les progrès de l'invasion qui va porter la misère et la ruine jusqu'aux extrémités de cette belle colonie etc., etc.


               Cependant toutes les têtes ne pouvaient sortir à la fois, et je me résignais à rentrer le cou contemplant, d'un regard distrait, l'animal que je tenais entre les doigts.
               - C'est singulier repris-je à mon tour, où est donc ce fameux criquet du désert ?
               Ceci est une vulgaire locuste.
               En effet, la sauterelle verte (locusta viridissima) diffère assez de l'autre (acridium) pour qu'il ne soit pas permis, même à un entomologiste amateur de les confondre.
               - Ah la bonne plaisanterie ! mais la preuve, la preuve, me crie-ton de toutes parts ?
               - La preuve ! la voilà Messieurs ; j'ai eu la bonne fortune en 1878 de diriger la classe des insectes utiles et nuisible au Trocadéro, lors de la dernière exposition, et j'ai manié pendant six mois assez de ces insectes pour être en mesure d'affirmer que la sauterelle verte n'est pas plus un criquet qu'une cigale malgré l'assertion d'un grand fabuliste dont vous connaissez tous le nom ; or, je le répète, je ne vois pas ici le plus petit criquet.


               C'est juste observe mon aimable et très érudit voisin, M. Letaste, car, en sa qualité de président de zoologie, il devait nécessairement prendre la parole dans ce débat qui paraissait passionner l'assistance.
               Quant à lui, les poches remplies de reptiles il nous a fait une instructive dissertation sur ses intéressants pensionnaires.
               Le temps passe vite dans cette aimable société et nous arrivons sans nous en douter à Affreville, puis à Milianah, l'une des places fortes de l'Algérie où nos soldats ont eu à supporter les plus rudes épreuves.
               Incendiée par Abd-El-Kader en 1840 elle fut reconstruite depuis à l'européenne et l'on affecta aux services militaires les mosquées échappées aux ravages du feu ; trois seulement sur les vingt-cinq existant alors ont été rendues au culte musulman. Milianah, assise sur le flanc d'un rocher offre grâce à sa position escarpée, un panorama splendide de la vallée du Cheliff
               Nous traversons un territoire dont l'étonnante fertilité est due à de nombreux cours d'eau, coupés par une multitude de chutes, faisant marcher autant de moulins à farine.
               Sur les routes d'interminables files d'ânes, montés par des Arabes accompagnés de leurs femmes soigneusement voilées, s'en vont, trottinant dans la direction du Hamman R'hira, ancienne station thermale qui, du temps des Romains, était regardée comme l'une des plus efficaces de l'Algérie.

               Arrivés là, les pèlerins se plongent dans la propre Piscine où l'Empereur Claude prenait ses bains :
               - ils brûlent de l'encens et allument des cierges sur l'eau,
               - chantent des cantiques et
               - poussent des clameurs que les voix féminines rendent plus stridentes par les accents prolongés de leurs notes aiguës.

               Nous arrivons à la Chiffa où je vais m'arrêter pour visiter le ruisseau des singes ; tous mes collègues plus ou moins transformistes, s'empressent, à l'unisson de m'expliquer leur descendance et de m'affirmer leur parenté avec ces curieux quadrumanes ; je promets les compliments d'usage pour les membres de leur famille, et, après force poignées de mains, je descends, laissant ces facétieux disciples de Darwin tout attristés, comme je le suis moi-même, qu'une séparation qui, je l'espère ne sera pas de longue durée.
Six semaines en Algérie par le vicomte de Pulligny, Chevalier de la légion d'Honneur, Officier de l'Instruction Publique, Membre correspondant des sociétés scientifiques de France et de l'étranger. Édition 1884.


Rôle économique de la culture
de la vigne en Algérie.
Envoi de M. Christian Graille

               Nul doute ne peut être levé sur le rôle économique joué par la vigne dans la prospérité de l'Algérie actuelle, sur son enrichissement.
               Elle a mis entre les mains des colons d'abondants capitaux qui leur ont servi à améliorer leur exploitation et leur outillage agricole, puis à agrandir leur domaine ; car l'argent n'est guère thésaurisé en Afrique c'est à l'achat :
               - des terres,
               - du cheptel,
               - des machines perfectionnées qu'il est employé, bref, à ce qui peut augmenter la valeur d'une propriété et son rendement.


               Les Français et quelques Européens en ont profité car l'établissement de vignobles a été d'abord l'œuvre de nos nationaux.
               Elle a donc consolidé l'emprise de la Métropole sur l'Afrique du Nord.
               Tant au cours de la période durant laquelle les Métropolitains virent d'un œil jaloux les premières plantations que lors de la constitution de vignobles plus étendus, le Français du Midi, né vigneron s'est livré à ces plantations et il l'a fait à l'instigation du commerce national ; il ne s'est pas posé en concurrent mais en auxiliaire de ses compatriotes d'en deçà de la mer ; il n'a atteint l'aisance qu'après trente ou quarante ans d'efforts.
               Et c'est à lui que sont dues les méthodes de vinification en pays chauds grâce auxquelles il est parvenu à faire des vins excellents ; le succès a répondu à la patience et à la ténacité de ses initiatives.
               Ne méritait-il pas d'en être récompensé ?

               La vigne, culture intensive et qui n'exige pas l'utilisation de vastes étendues de terre, a permis à la petite propriété, du moins au début, de se consolider dans un pays où la culture extensive et la grande propriété existaient autrefois.
               Il suffisait de quelques arpents au colon de la première heure pour planter les pieds de vigne destinés à assurer sa propre consommation.
               Plus tard des vignobles plus considérables ont été établis sans que l'on pût toutefois soutenir à ce moment que la grande propriété fût favorisée par l'exploitation vinicole.
               Peut-être n'en est-il plus de même aujourd'hui.

               Les plantations coûtent cher et il faut attendre quatre ou cinq ans avant que les récoltes défraient le propriétaire des débours avancés.
               Des sociétés se sont formées et ont acquis des vignobles fort étendus ou en ont constitué de nouveaux de dimensions plus vastes.
               Actuellement la moitié des vins algériens sort des caves de quelques douze cents propriétaires en produisant chacun plus de 2.500 hectolitres.
               - L'extension du vignoble a-t-elle simplement servi les intérêts des propriétaires ?
               - En même temps que les Français et les Européens, les indigènes et notamment les Kabyles n'y trouvent-ils pas une source de revenus certains ?
               - Une telle culture n'a-t-elle pas été un trait d'union entre les deux groupes ethniques des immigrants et des autochtones ?


               Personne n'ignore que la vigne exige de multiples travaux :
               - taillage, labourage, greffage, sulfatage, soufrage, épamprage, (opération consistant à débarrasser un cep de vigne de certains rameaux afin de favoriser la maturation des branches fruitières porteuses de raisin.)
               - cueillette des raisins.


               Puis lorsque les vendanges sont faites et que le vin a fermenté dans les cuves, que de manipulations indispensables nécessitant un nombreux personnel plus ou moins spécialisé !
               Or les indigènes n'avaient d'abord été occupés par des viticulteurs que pour les gros travaux de la culture :
               - ils piochaient le sol,
               - Labouraient,
               - vendangeaient,
               - transportaient les raisins.


               Mais dès que le nombre des Européens ne suffit plus, dans un vignoble agrandi, à accomplir les tâches les plus délicates, surtout depuis que la guerre a fait refluer en France ou à l'étranger les meilleurs des ouvriers, alors on les remplace par des Kabyles pour lesquels furent ouverts des cours spéciaux de taille et de greffe dans les grands centres agricoles.

               Actuellement la viticulture ne saurait se passer ni de la main-d'œuvre ordinaire des indigènes, ni de la main-d'œuvre spécialisée, recrutée et formée parmi eux.

               La viticulture algérienne a donc eu ce double avantage de relever la condition matérielle des indigènes par les salaires qu'elle leur a assurés et de les rapprocher des Européens dont ils assimilent de plus en plus les méthodes de travail et de culture.

Victor Demontès (d'après l'Europe nouvelle. Édition 20 juin 1931).


PHOTOS de BÔNE
Envoi de diverses personnes

LE VILLE DE BORDEAUX




UNE CALECHE SUR LE COURS



ORPHELINAT




LE GLOBE





GRAVURE DE L'ARRIVÉE DE NAPOLEON III



ECOLE DES SOEURS - PL. ALEXIS LAMBERT




DJEMILA
Brochure de 1950

Antique CUICUL
 

Louis LESCHI
Correspondant de l'Institut
Directeur des Antiquités de l'Algérie

DJEMILA
LA VILLE (partie 2)



                  On est ici au coeur de la ville des IIle et IVe siècles. De tous les points de la Cité, la masse imposante du grand temple, ses assises majestueuses attirent le regard.

                 Il a pris sous le soleil une admirable patine dorée et un vol tournoyant de pigeons sauvages l'auréole sans cesse, tandis que sur ses frontons des cigognes reviennent faire leur nid fidèlement chaque année.


24 - Théâtre



25 - Théâtre


26 - Le Théâtre

                 Sortons de la grande place par les doubles arceaux de sa porte Est. Un beau dallage nous conduit jusqu'aux vestiges d'un arc de triomphe qui, jadis, enjambait la voie. Il n'en reste plus que les soubassements. Il avait été érigé en 161 de notre ère, sous le règne d'Antonin, par Caïus Julius Crescens, et Caïus Julius Didius Crescentianus, deux notables Cuiculitains.

                 De là, on aperçoit la façade du théâtre, ornée d'une belle corniche et, au-dessus, les gradins qui semblent escalader la colline. Le théâtre de Djemila, en effet, a été creusé dans le flanc Est de la colline qui, vers le Nord, porte le temple Septimien. Large de soixante-dix mètres, il pouvait contenir environ trois mille spectateurs. I1 conserve intacte sa scène ornée en avant de niches, encadrées de colonnettes, les unes carrées, d'autres arrondies. En arrière se dresse un grand mur, véritable décor architectural. Trois portes s'y ouvrent, celle du milieu, la plus large, au fond d'un grand renfoncement semi-circulaire. Des colonnes qui ornaient le mur de scène, on n'a trouvé que les bases. Aussi ignorons-nous sa hauteur exacte, et s'il avait, comme c'est possible, plusieurs étages.


27 - Le Théâtre : Mur de scène, pulpitum et orchestra

                 Menacés d'écroulement, les gradins viennent d'être restaurés et l'édifice a retrouvé le couronnement orné d'une belle corniche moulurée, qui, remise en place, détache sur le ciel sa ligne architecturale percée de quatre portes. Dans ce théâtre en bel état, un peu à l'écart de la ville, la solitude est propice à l'évocation des spectacles qui s'y déroulèrent : ballets mythologiques, sortes de féeries sur des légendes célèbres, mais aussi et surtout, scènes bouffonnes, comédies burlesques, et des séances de mimes et des tours d'acrobates (Ph. 24, 25, 26, 27).

28 - Marché de Cosinius - Vue d'ensemble

29 - Marché de Cosinius - Table de mesures

                 Après les lieux de plaisir, les lieux d'affaires. Au flanc Ouest du Capitole s'appuie un édifice bien conservé dont une inscription nous dit qu'il a été construit par Lucius Cosinius Primus, personnage important de Cuicul. C'est un marché, qui mesure vingt-huit mètres sur vingt-trois. De forme quadrangulaire, il ouvrait sur la Grande Rue par une porte en plein cintre. Autour d'une cour dallée régnait un portique dont toutes les colonnes sont conservées. Sous ce portique étaient installées les boutiques : un simple renfoncement entre deux murs, fermé en avant par une épaisse table de pierre. On ne pouvait y pénétrer qu'en passant sous les tables... ou par dessus. Le marché comptait dix-sept de ces loges. Au centre de la cour, se dressait un édifice à six pans, bassin, sans doute, surmonté d'une coupole. Deux belles dédicaces à Mercure, dieu du Commerce, ornent comme il est naturel, le centre du marché.


30 - Sous-sol du Capitole

                 Au milieu du côté Sud, il n'y a pas de boutique, mais un large renfoncement orné d'une plaque de calcaire percée de dix trous. Des crochets y étaient primitivement scellés et portaient, suspendus, des poids contrôlés officiellement. L'inscription de Cosinius parle en effet d'un " ponderarium " ou emplacement de poids publics. En avant, on voit encore une table de mesures, percée de cavités servant à mesurer soit les liquides, vin, huile, soit les grains. Rien n'est plus évocateur de la vie quotidienne de Cuicul que ce marché, orné par ailleurs de sculptures qui ne manquent pas de finesse : chapiteaux corinthiens, guirlandes florales, supports de tables en formes d'animaux ou de personnages (Ph. 28 et 29).

                 Le désir d'orner leur cité, en même temps que des préoccupations d'ordre pratique, ont poussé les habitants de Cuicul à multiplier les fontaines. Derrière l'arc de Caracalla, au bord d'une rue, l'une d'elles dresse son fronton triangulaire, orné d'une tête d'Océan qu'encadrent deux dauphins. Elle date du règne d'Antonin (Ph. 31).
                 Une autre est plus curieuse encore. Elle se dresse en bordure de la large rue qui descend vers la grande place. C'est un cône tronqué, dressé au milieu d'un bassin circulaire. L'eau, amenée au sommet du cône par un tuyau encastré dans une profonde rainure, retombait en cascade dans le bassin (Ph. 32).


31 - Fontaine & l'Ouest de la ville                 32 - Fontaine publique

                 Des latrines, où l'eau coulait à profusion, étaient placées dans le voisinage de la place et derrière le marché aux étoffes. Quelques sièges subsistent et une vasque est posée sur un socle au milieu de l'édicule.

                 Pendant deux siècles, au moins, on a construit à Djemila, avec beaucoup de soin, et l'on ne sait qu'admirer le plus, du savoir de l'architecte ou de l'habileté des tailleurs de pierres et des maçons. Témoin l'admirable soubassement du Capitole. Le haut du temple a été détruit, sans doute à l'époque chrétienne, mais les assises subsistent. Dans ces caveaux, fermés par des grilles, mais où l'on pouvait accéder, apparaît le mieux le degré de perfection auquel étaient arrivés les artisans africains instruits aux méthodes romaines. Pierres de taille aux joints irréprochables et béton se combinent pour former un ensemble un peu lourd, mais d'une grande robustesse (Ph. 30).

                 Nous connaissons à Djemila plusieurs établissements de bains publics ; les plus importants sont les thermes dits du Capitole et les Grands Thermes. Ces derniers ont été construits sous le règne de Commode, en 183 exactement. Ils ont été édifiés à une centaine de mètres au Sud de la Grande Place et ils sont antérieurs aux principaux monuments de celle-ci. En raison de la déclivité de la rue, le portique qui précède l'entrée de l'édifice se termine au Nord par un escalier de seize marches. Les Thermes, d'une superficie de 2.600 mètres carrés sont construits sur un plan régulier. Après un vestibule, encadré à droite par des latrines à vingt-quatre sièges, et à gauche par un bureau d'entrée, on pénétrait dans une grande salle d'exercices, sorte de palestre couverte. De cette salle on accédait, à droite et à gauche, à une série de locaux : deux vestiaires précédant un vaste frigidarium avec trois piscines, dont la plus grande, ornée de deux colonnes en marbre rose à chapiteaux ioniques, mesure 13 mètres sur 5. Du Frigidarium, des couloirs et des salles voûtées menaient aux Tepidaria, d'où l'on pénétrait enfin dans le Caldarium. Cette partie chauffée était la plus importante des Thermes ; elle comprenait trois tepidaria, un grand Caldarium avec trois piscines, deux étuves que des portes fermaient hermétiquement. Une galerie souterraine entourant cette partie de l'édifice desservait les fours de chauffage.


33 - Escalier d'accès aux Grands Thermes

                 Ils sont, pour la plupart, très bien conservés, ainsi que le réseau des canalisations d'eau et d'air chaud. Des cours pour la réserve de combustible, un vaste réservoir et une série de citernes complétaient, avec une spacieuse terrasse dallée, exposée au Nord et servant sans doute de palestre d'été, cet ensemble très instructif et qui nous est parvenu dans un état de conservation remarquable (Ph. 33 et 34).


34 - Grands Thermes : Une piscine

                 Que de détails on pourrait donner sur les maisons de Djemila ! Il en est de toutes sortes. Depuis l'humble maison de quelques pièces, obscure, jusqu'au véritable hôtel particulier, où les cours entourées de colonnes, les portiques, les salles de réception et les salles d'habitation forment de beaux ensembles que rehaussent encore les sculptures des chapiteaux, des consoles qui portaient les charpentes et les belles mosaïques qui couvraient le sol de tapis historiés.
                 Dans les parages du vieux Forum, plusieurs de ces demeures aristocratiques ont livré de magnifiques pavements en mosaïque. Nous connaissons le nom de certains des propriétaires de ces beaux immeubles, tel Castorius ; d'autres demeures sont désignées par des détails d'ornementation : maisons d'Europe (mosaïque de l'Enlèvement d'Europe), de l'Asinus Nica (mosaïque de l'âne vainqueur). La partie la mieux conservée de ces logis est, en général, la cour. C'est un patio entouré d'un portique à colonnes, et au centre duquel se trouve un bassin, parfois plusieurs. Telle cour, de grand style, en renferme cinq. Sous le portique s'ouvrent des salles d'habitation, en général peu profondes, mal éclairées, et l'on en vient à penser que la vie devait beaucoup se passer au dehors pour les hommes, soit au Forum, soit dans les Thermes, soit à leurs champs, et pour les femmes et les enfants, dans le petit réceptacle d'air et de lumière que représentait, autrefois comme aujourd'hui, la cour intérieure, la cour mauresque (Ph. 36 et 37).


36 - Maison d'Amphitrite - Cour intérieure


37 - Maison d'Amphitrite - Cour intérieure

39 - Entrée de l'Eglise de Cresconius (Ve siècle)
au fond, église du IVème siècle

                 Au IVe siècle, la ville, en s'étendant vers le Sud, avait fini par recouvrir toute la colline à laquelle s'adosse le Temple Septimien. Le sommet en fut occupé par un ensemble de bâtiments chrétiens, de là le nom de quartier chrétien donné à cette partie de la cité (Ph. 6). Une sorte d'allée le traverse. Elle franchit les locaux d'habitation où l'on se plait à voir la demeure de l'évêque de Cuicul, puis, faisant un coude brusque, elle se dirige vers le Nord, en passant entre des églises. Trois églises, en effet, sont groupées : deux, côte à côte, et la troisième, de l'autre côté du passage. Elles sont toutes de dimensions inégales. La plus grande, qui est, semble-t-il, la plus récente, a cinq nefs. Elle est longue d'une trentaine de mètres. Le sol était recouvert de mosaïques, les unes géométriques, offrant une combinaison d'octogones, de croix, de rosaces, les autres décorées de motifs allégoriques. Des colombes, portant une couronne au bec, des dauphins, des guirlandes, des rosaces, motifs familiers à l'art chrétien, évoquent les fidèles, la couronne des élus, les joies du Paradis et les triomphes de l'au-delà, réservés aux croyants.

                 Ces mosaïques étaient offertes par les fidèles, qui faisaient composer les panneaux à leurs frais. Aussi l'ensemble est-il un peu hétéroclite, mais curieux par sa diversité. Une grande inscription métrique mentionne l'évêque Cresconius, qui, au début du Ve siècle, fit construire ou restaurer l'église (Ph. 39). L'édifice avait une crypte qui communiquait par un couloir avec la crypte de l'église voisine, plus petite et plus ancienne. Le sol de la nef était orné d'une mosaïque à dessins géométriques encadrant des animaux. La troisième église est une chapelle dont le sol s'est effondré en partie.

40 - Baptistère : Entrée et piscine

                 Cet ensemble chrétien fait de morceaux empruntés aux édifices païens, colonnes, chapiteaux, etc... est complété par un monument précieux entre tous : le baptistère, bâtiment circulaire en briques, surmonté d'une coupole, contre lequel vient buter l'allée centrale du quartier chrétien. Il est précédé d'un établissement de bains, où les candidats au baptême débarrassaient leur corps des souillures physiques avant de purifier leur âme. Sous un petit portique de deux colonnes torses s'ouvrait le baptistère. Il se composait d'une galerie circulaire, ornée de trente-six niches, éclairée par des ouvertures vitrées le jour et par des lampes suspendues à des consoles, la nuit. Les niches servaient de siège et de vestiaire aux néophytes. Le baptême avait lieu dans une rotonde centrale. La cuve carrée où l'on descend par deux degrés est surmontée d'un dais d'une seule pierre, supporté par quatre colonnes. Au centre du dais, à un anneau en pierre, pendait une lampe. En face de l'entrée, au delà de la cuve baptismale, une niche abritait le siège de l'évêque et deux plus petites seraient peut-être de crédences (Ph. 40, 41, 42).

                 L'eau, amenée par des tuyaux encore visibles, retombait dans la cuve où descendaient les fidèles. La cérémonie ter-minée, les nouveaux baptisés se rendaient en procession à l'église voisine, celle du IVe siècle, semble-t-il. Une porte de communication s'ouvrait à la gauche, du siège de l'évêque. Du côté droit, une autre porte conduisait à une salle étroite où l'on procédait à la confirmation.

                 Le sol de l'édifice est encore orné de ses mosaïques. Dans la cuve, des poissons évoquent les fidèles du Christ immergés dans les eaux du baptême. Les murs étaient crépis et couverts de stucs ou de peintures disparus. Rien ici n'a été changé. Une simple restauration a suffi pour remettre l'édifice dans l'état où l'ont connu les générations de chrétiens qui y ont reçu le baptême.
41 - Baptistère : Galerie circulaire avec niches

42 - Baptistère : Salle centrale - Cuve surmontée d'un dais

                 Les dernières fouilles ont mis au jour un quartier situé à l'Est du Forum des Sévères. Deux rues Nord-Sud, parallèles, font ressortir le plan de la Colonie primitive. Ces cardines sont bordés, d'un seul côté, de portiques à colonnes ; des dalles verticales protègent les trottoirs.
                 Une place dallée donne accès à un petit temple anonyme, dont il ne reste guère que les fondations. Autour, des constructions médiocres avaient été édifiées sur des maisons plus anciennes.
                 En contrebas, dans le ravin, le mur de la première enceinte a été retrouvé sur une assez grande longueur.
                 Sur ces pentes glissantes, les sous-sol solides des mai-sons ont été retrouvés en assez bon état. Ils étaient occupés par des caves, des magasins, des écuries, de petits ateliers ou des pressoirs à huile ou à grains.
                 Des thermes, d'assez vastes dimensions, ont été dégagés au centre du ravin.


                 Les aménagements hydrauliques étaient particulièrement soignés, tant pour l'arrivée de l'eau que pour son évacuation. Chaque demeure avait sa fontaine ou son réservoir et des canalisations vers les égouts de la ville. Ils se déversaient, dans ce quartier, dans un grand égout collecteur long d'une centaine de mètres, situé au milieu du ravin et presque entièrement recouvert.


43 - Bacchus

A SUIVRE



COMMENT C'ETAIT
Par M. Bernard Donville
   
            Chers amis,
            Avec la suite N° 10 de "Comment c'était", après vous avoir présenté un état initial des concentrations urbaines implantées dans le schéma turc de 3 beylicks nous arrivons. Et ce furent des vagues d'immigration des pays méditerranéens en trois cycles: 1830-1847, 1848-1851, 1871-1880. Ces idiots n'avaient pas attendu comme, de nos jours l'instauration des avantages sociaux francais et ils en ont bavé. Ils vont créer presque tous les villages existants, et avec certains styles bien éloignés des gourbis.

            Pour contredire avec le N° 11, ce qui s'est dit en Algérie, par un membre éminent du gouvernement concernant l'analphabétisation introduite par la France lors de sa présence, je vous livre quelques éléments de contradiction que vous pourrez, si vous le connaissez ( et j'en doute) lui faire parvenir.
            -La naissance de l'enseignement primaire surtout à partir de 1880 et l'impact des écoles normales.
            -Le secondaire qui prit le relais d'abord à Alger à "Bugeaud" où beaucoup de nos grooses têtes sont passées.
            -Le supérieur par l'Université d'Alger" dès 1909 qui brilla pour être considérée 50 ans plus tard comme la quatrième université de France.
            Vous pouvez diffuser si vous connaissez des détracteurs.

            Par le N° 12, dans nos bagages nous avions amené, malgré ce qui en est dit, de très bonnes initiatives pour la préservation, que dis-je, l'amélioration, de la santé des populations. Cela nous a coûté de nombreux efforts que je vais survoler. Nous allons commencé par suivre les premiers pas timides de l'implantation sanitaire grâce à l'armée, puis l'instauration de la médecine de "colonisation" (ceux qui en profitaient ne crachait pas, alors, sur ce mot!). A partir de 1935 sur quatre ans c'est l'éclosion massive d'hôpitaux sur tout le territoire.
            Nous avons laissé à notre départ, comme toujours de par notre habitude généreuse, des aménagements modernes et fonctionnels. Petite comparaison, en 1959 il y avait en hôpital 1 lit pour 300 habitants ce qui fut l'équivalent au Canada en 2013 !
            Assez d'amertume, bonne lecture et bonne santé pour tous
            Amitiés, Bernard

Cliquer CI-DESSOUS pour voir les fichiers


Comment c'était10 urbanisme

Comment c'était11 enseignement

Comment c'était12 santé


A SUIVRE


VIEILLESSE
De Jacques Grieu

       L'âge est le grand sujet des âgés comme moi ;
       On n'en parle fort peu ou alors entre soi.
       Pourtant à chaque instant et depuis le réveil,
       C'est tout qui nous redit qu'on a de la bouteille :
       Dans les mille douleurs qui partout nous assiègent,
       On a ses familières et d'autres qui nous piègent.

       Et puis les insidieuses arrivant en douceur,
       Ou bien les fulgurantes existant un quart d'heure.
       On est tout courbatu sans avoir fait d'effort ;
       L'effort est un enfer pour la plupart des sports.
       Les nuits n'assurent plus un calme à qui se fier.
       Le mal vient en avion, les guérisons à pied…

       Ces maux de la vieillesse, on croit bien les connaître :
       Pourtant, c'est chaque jour qu'on en voit apparaître…
       Après les nonante ans, de nouveaux se présentent,
       Qui me tombent dessus comme une pluie grinçante.
       Leur belle variété crée une boulimie
       Qui permet d'éviter trop de monotonie…

       Les douleurs ont des noms. Pour paraître moins dures ?
       On a les névralgiques et aussi les brûlures,
       Et puis les térébrantes ou bien les lancinantes.
       On a les pulsatiles et celles bien cuisantes.
       Arrêtons la chanson : elle a un goût de cendre
       Que nos oreilles sourdes ont du mal à entendre…

       Parmi tous ces ennuis, on a un si grand choix
       Qu'on cumule souvent bien des maux à la fois :
       C'est là qu'on voit parfois que par un autre mal,
       On peut vaincre un premier qui paraissait " normal ".
       Faut-il que ce second soit d'un cran supérieur ?
       Une rage de dent passe le mal d'ailleurs…

       Vieux corps, je t'ai aimé mais ne t'aime plus guère ;
       Tu me fais trop rager de toutes tes galères.
       Tu m'as bien soutenu de victoires en défaites,
       Au long de tant d'années d'épreuves et de fêtes.
       Même usé, amoindri, tu te bats avec moi ;
       Mais il est bien des jours où je ne sais pourquoi…

       La vieillesse est donc bien un simple préjugé :
       " L'âge de ses artères " est pour les résignés.
       Celui de nos neurones est bien plus important ;
       Plus que de nos vieux os ou de nos pauvres dents.
       Les rides de la peau ne rident pas l'esprit :
       Les muscles du cerveau sont bien moins décatis.

       De mauvaise vieillesse on peut mourir très tôt ;
       Retomber en enfance pour certains est leur lot.
       Pleurer sur ses douleurs est pleurer sur son âge,
       Le fait de bien vieillir est un apprentissage.
       Se supporter soi-même est sage activité.
       Car la sérénité n'est pas sénilité…

Jacques Grieu                  




Octobre, le 17
Par M. Robert Charles PUIG

       Ce jour là, il semble que le socialo-progressisme français a encore jeté la pierre de la lapidation sur la Droite et sur l'histoire de France. François Hollande, imprégné de son idéologie pro-arabe et surréaliste décide que ce 17 octobre 2012 soit décrété journée de cérémonie pour " honorer " les arabes morts au bord de la Seine à Paris, suite à la manifestation interdite par le pouvoir gaulliste en place le 17 octobre 1961.
       A cette époque, le pays est en pleine effervescence politicienne car déjà le général-président cherche une fin à l'Algérie française tandis que la manifestation FLN de Paris se décompose en un drame truffé de mensonges, de contrevérités et surtout d'une exagération manifestement socialo-opportuniste pour juger le temps du gaullisme. Il y eut un nombre de morts annoncé le long de la Seine qui dépassa la réalité... Si je me souviens de ce temps, les communiqués surtout gauchistes furent stupéfiants et bordés d'inepties avec mille, deux mille morts... une exagération que le pouvoir socialiste ne dénonça jamais, ni avant lui l'ensemble des institutions d'État.

       Pourquoi ce silence des élus, pourquoi une fois de plus se soumettre à la volonté du régime dictatorial d'Alger ? C'est simple. Depuis l'indépendance accordée par De Gaulle à une Algérie FLN que l'armée française avait vaincu sur le terrain de la guerre, il fallait aux yeux du peuple démontrer c'était bien la France qui avait perdu un long combat que le FLN gagnait sur le tapis des accords d'Évian, ce que la réalité des faits n'a toujours pas le droit de contester. Pour cette raison l'avilissement aux desiderata algériens se devait d'être souligné par un exemple concret, ce fut cette cérémonie du 17 octobre 1961 décidée en 2012 par François Hollande, accusant la France et honorant la rébellion assassine.
       Il faut cependant se remémorer le contexte de ce temps où l'Algérie française sentait sa fin prochaine dans les quelques six mois qui suivraient, tandis que Paris était en guerre contre les deux camps ennemis FLN et MNA de Messali Hadj. Il y avait dans les rues de la capitale des attentats, des assassinas entre les deux groupes opposés et souvent la police était une victime collatérale de ces tueries avec des policiers assassinés, au point il faut s'en souvenir que les commissariats parisiens étaient protégés par des sacs de sable afin d'éviter les attentas et les tirs FLN, dans un climat de guérilla tragique. Des précautions nécessaires pour protéger les forces de l'ordre qui, dans les quartiers les plus gangrenés par la guerre des clans, faisaient la chasse aux terroristes.

       Ainsi, si l'Algérie française était sous la coupe des CRS et des commandos du SAC gaulliste, la capitale, pour d'autres raisons, était la cible du FLN. C'est donc en ce mois d'octobre 1961 que le FLN, par ailleurs récolteur de l'impôt révolutionnaire auprès de ses coreligionnaires de gré ou de force, décide de cette manifestation du 17 qui était interdite, il faut le souligner, par le pouvoir élyséen et le préfet Maurice Papon.
       Ce fut donc le 17, une journée où s'opposa l'ordre au désordre, la France des lois contre la volonté du FLN de créer le désordre.

       Pourquoi la manifestation tourna-t-elle à l'émeute ? Le refus de se disperser et la hargne des manifestants poussa la police à riposter mais... qui défilait effectivement ? D'un côté les partisans du FLN menaçant de représailles les algériens qui ne manifesteraient pas, face aux partisans de Messali Hadj et à la police parisienne. N'oublions pas que cette dernière était souvent la cible du FLN et n'oublions pas que le MNA voulait jouer sa propre partition.
       Il y eut donc le 17 octobre 1961 des incidents, des blessés et des morts. L'observation des faits démontra que certains décès furent le résultat de règlements de compte internes entre le FLN et le MNA, d'autres pour éviter l'arrestation, le résultat d'un plongeon dans la Seine sans savoir nager, enfin certains actes sont dus aux des forces de police qui devaient en avoir assez d'être pris pour des cibles. A partir de cet instant devenons réaliste. Combien de morts, au total ? Le pouvoir algérien FLN a toujours su, avec les partis politiques de la gauche française communiste et socialiste puis maintenant LREM, donner de chiffres extravagants que jamais nos gouvernants n'ont voulu démentir.
       A cause de ce silence d'État, le folklore oriental prit le pouvoir sur la réalité. Le laisser-dire sur la vérité et cela fait soixante ans !

       Nous sommes en 2021. J'ai entendu récemment Alex Khan sur la " 5 ", - cette chaîne de télévision tellement aux ordres de la destruction de la France où un certain journaliste anti-pied-noir, Jean-Michel Aphatie, compara sans honte il y a peu, les événements d'Algérie à la guerre du Vietnam - Alex Khan, ce brillant scientifique et essayiste, estime qu'il y eut environ soixante victimes dont une grande partie résultant de règlements de compte. Une évaluation réaliste que d'autres historiens partagent, sauf les progressistes gauchisants. Mais réfléchissons... Si, il y avait eu des centaines de morts... il n'y aurait plus eu d'arabes à la Goutte d'or !
       Voilà donc les faits dénaturés de la manifestation qu'en ce mois d'octobre 2021, à quelques 200 jours d'une échéance électorale majeure pour le pays, il semble que le consensus autour nombre de morts tourne autour de quelques dizaines et non de centaines.

       Quelle est justement la position du président Macron qui vient de demander " Pardon " aux Harkis. Saura-t-il avoir une position claire et ferme sur ce temps ancien et ne pas comme il l'a déjà fait dans de précédents discours, désigner " Coupable " la Nation ? Son communiqué sur cet événement reste dans sa ligne de conduite : " Crimes inexcusables ! " pour satisfaire l'Algérie mais sans pardon pour un pays qui nous a souffleté en refusant notre délégation menée par Jean Castex. Cela reste " mi-figue, mi-raisin ".
       Sans doute comme tous les crimes il n'y a pas d'excuse, mais il faudrait intégrer dans le récit les policiers tués, assassinés durant cette période. Le président fait pourtant plus que François Hollande en cette journée, il assiste personnellement à la " cérémonie ". Nous demeurons donc dans une sorte de doctrine qui se prostitue, car elle doit plaire au plus grand nombre et même à son contraire. C'est le " ni-ni ", le " en même temps " et le " chaud et froid " indéterminé qui soulignent une gestion sans visibilité depuis 2017. Elle est accompagnée dans son cheminement par LREM et par des médias T.V., radios et journaux papiers qui sont à l'unisson de ce progressisme gauchisant qui nous force à une soumission minant notre futur. Ainsi, la presse aux ordres du pouvoir évoque en long et en large cette journée du 17 octobre 1961 mais ne consacre que quelques lignes à cette date d'anniversaire de la décapitation sauvage, horrible, de Samuel Paty, comme elle ignore de plus en plus souvent les massacres du 26 mars à Alger, du 5 juillet 1962 à Oran et surtout le renvoi des Harkis en Algérie où ils furent torturés et tués par le FLN.

       Voilà notre vrai drame, cette repentance qui flagelle le peuple français. Est-ce la meilleure façon de gérer le pays qui mérite mieux ? Un peuple qui attend autre chose de ses élus d'une vraie République, mais qui pour le moment, demeure dans le déni de l'Histoire de France.
Robert Charles PUIG / octobre 2021       
      


17 octobre 1961 : un « massacre » imaginaire
Par M. Bernard Lugan
Paru sur : bernardlugan.blogspot/2021/10/17-octobre-1961-un-massacre-imaginaire

        Le 17 octobre prochain, comme chaque année, les autorités françaises, les islamo-gauchistes et le « Système » algérien vont commémorer un massacre qui n’a pas eu lieu…

        Sur ce blog, ayant périodiquement à la même date déconstruit l’histoire officielle de ce prétendu « massacre », je me contenterai de renvoyer au chapitre IX intitulé « 17 octobre 1961, un massacre imaginaire » de mon livre « Algérie l’Histoire à l’endroit » en ajoutant ici quelques éléments essentiels à la compréhension du montage culpabilisateur qui nous est imposé :
        1) La guerre d'indépendance algérienne se déroula également en métropole. Pour la période du 1er janvier 1956 au 23 janvier 1962, 10 223 attentats y furent ainsi commis par le FLN. Pour le seul département de la Seine, entre le 1er janvier 1956 et le 31 décembre 1962, 1433 Algériens opposés au FLN furent tués et 1726 autres blessés. Au total, de janvier 1955 au 1er juillet 1962, en Métropole, le FLN assassina 6000 Algériens et en blessa 9000 autres.
        2) Face à ces actes de terrorisme visant à prendre le contrôle de la population algérienne vivant en France, le 5 octobre 1961, un couvre-feu fut imposé à cette dernière afin de gêner les communications des réseaux du FLN et l’acheminement des armes vers les dépôts clandestins.
        3) En réaction, le 17 octobre 1961, le FLN décida de manifester afin de montrer sa force, et pour tenter d’achever sa prise de contrôle des Algériens vivant en métropole.
        4) Assaillis de toutes parts, les 1658 hommes des forces de l’ordre rassemblés en urgence, et non les 7000 comme cela est trop souvent écrit, sont, sous la plume de militants auto-baptisés « historiens », accusés d’avoir massacré des centaines de manifestants, d’en avoir jeté des dizaines à la Seine et d’en avoir blessé 2300.

        Or, cette version des évènements du 17 octobre 1961 à Paris relève de la légende et de la propagande. Tout repose en effet sur des chiffres inventés ou manipulés à l’époque par le FLN algérien et par ses alliés communistes. Jouant sur les dates, additionnant les morts antérieurs et postérieurs au 17 octobre, pour eux, tout Nord-Africain mort de mort violente durant le mois d’octobre 1961, est une victime de la « répression policière »… Même les morts par accident de la circulation comme nous le verrons plus loin !!!
        Cette manipulation fut réduite à néant en 1998, quand le Premier ministre de l’époque, le socialiste Lionel Jospin, constitua une commission d’enquête. Présidée par le conseiller d’Etat Dieudonné Mandelkern, elle fut chargée de faire la lumière sur ce qui s’était réellement passé le 17 octobre 1961 à Paris. Fondé sur l’ouverture d’archives jusque-là fermées, le rapport remis par cette commission fit litière de la légende du prétendu « massacre » du 17 octobre 1961[1].
        Le paragraphe 2.3.5 du Rapport intitulé Les victimes des manifestations est particulièrement éloquent car il parle de sept morts, tout en précisant qu’il n’y eut qu’un mort dans le périmètre de la manifestation, les six autres victimes n’ayant aucun lien avec cet évènement, ou ayant perdu la vie postérieurement à la dite manifestation dans des circonstances parfaitement détaillées dans le rapport.

        Quel est donc l’état des connaissances aujourd’hui ?
        - Le 17 octobre 1961 à Paris, il n’y eut qu’une seule victime dans le périmètre de la manifestation… et ce ne fut pas un Algérien, mais un Français nommé Guy Chevallier, tué vers 21h devant le cinéma REX, crâne fracassé. Par qui ? L’enquête semble attribuer cette mort à des coups de crosse de mousqueton.
        - Le 17 octobre 1961, alors que se déroulait dans Paris un soi-disant « massacre » faisant des dizaines, voire des centaines de morts algériens, ni les hôpitaux parisiens, ni l’Institut Médico-Légal (la Morgue), n’enregistrèrent l’entrée de corps de « NA » (Nord-Africain dans la terminologie de l’époque). Ce qui ne veut naturellement pas dire qu’il n’y eut pas de blessés, mais mon analyse ne porte que sur les morts.
        - A Puteaux, donc loin du périmètre de la manifestation, deux morts furent néanmoins relevés, or ils étaient étrangers à la manifestation. L’un d’entre eux deux, Abdelkader Déroues avait été tué par balle, quand le second, Lamara Achenoune, avait quant à lui été achevé par balle après avoir été étranglé.
        - Le 18 octobre, à 04 heures du matin, le bilan qui parvint à Maurice Legay le directeur général de la police parisienne était donc de 3 morts, pour rappel, Guy Chevallier, Abdelkader Déroues et Lamara Achenoune. Nous sommes donc loin des dizaines ou des centaines de morts et de « noyés » auxquels la bien-pensance française rend annuellement hommage !!!

        Conclusion : le seul mort algérien de la manifestation est donc un Français métropolitain…

        Certes, postulent les accusateurs de la France, mais les cadavres des Algériens « massacrés » par la police furent reçus à l’IML, l’Institut Médico-Légal de Paris (la Morgue), les jours suivants.

        Cette affirmation est également fausse. En effet, l’Annexe III du « Rapport Mandelkern » donne un décompte détaillé des 41 cadavres de Nord-Africains entrés à l’IML de Paris du 19 octobre au 4 novembre. Pour mémoire, le 17 octobre il n’y eut aucune entrée, et 2 le 18 octobre.
        Sur ce nombre de 41 morts, 25, soit 13 corps identifiés et 12 corps non identifiés sont mentionnés sous la rubrique « Dossiers pour lesquels les informations disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre ». Ceci fait que les 16 autres morts n’ont rien à voir avec la manifestation du 17 octobre.

        En ce qui concerne les 25 morts restants, notons immédiatement que le sous-titre de l’Annexe III est singulier car la manifestation dont il est question eut lieu le 17 octobre et non les 19 et 20 octobre. De plus, ce titre est trompeur car il laisse sous-entendre que ces 25 décès auraient donc pu être causés par la police française, chiffre d’ailleurs régulièrement et péremptoirement transformé en morts avérés par certains auteurs ou journalistes. Or :
        1) Si ces derniers avaient pris la peine de lire le document en question dans son originalité et son intégralité, et non à travers ses recensions, ils auraient vu qu’en face de chaque corps est porté un numéro de dossier de la police judiciaire suivi de la précision suivante : « Indications relevées dans le dossier d’enquête de la police judiciaire ».
        2) Or, grâce à ces « Indications relevées dans le dossier d’enquête de la police judiciaire », il apparait clairement que 17 de ces 25 défunts ont été tués par le FLN, la strangulation-égorgement, l’emploi d’armes blanches etc., n’étant pas d’usage dans la police française… D’autant plus que parmi ces 17 morts, quatre furent assassinés le 19 octobre, soit deux jours après le 17 octobre, à savoir un commerçant qui avait refusé de suivre la grève du 19 octobre décrétée par le FLN et deux autres ligotés et noyés par ce même FLN…
        3) Cela interroge donc sur le placement de ces morts dans la rubrique « Dossiers pour lesquels les informations disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre ».

        Voyons le détail de cette liste :
        
        - 6 furent tués par le FLN (strangulation, arme blanche, arme à feu)
        - 2 décès sur la voie publique (troubles mentaux et alcoolisme)
        - 1 décès par crise cardiaque le 21 octobre
        - 1 décès par accident de la circulation
        - 1 mort à l’hôpital Boucicaut des blessures reçues le 17 octobre.
        - 2 morts dont les causes ne sont pas élucidées.

        Corps non identifiés
        
        - 7 tués par le FLN (1 arme blanche, 2 noyades, 1 noyade nu, 2 armes à feu, 1 strangulation)
        - 1 mort de blessures à la tête. Blessures reçues le 17 octobre ? Nous l’ignorons.
        - 1 mort des suites de blessures reçues Place Saint-Michel
        - 3 morts dont les causes ne sont pas élucidées.

        Conclusion, sur 25 morts « pour lesquels les informations disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre », la Morgue n’en a reçu que deux décédés très probablement des suites de blessures reçues le 17 octobre. Une interrogation demeure pour l’un d’entre eux, mais sans aucune certitude.
        Soit 2 ou 3 morts des suites de leurs blessures, aucun n’ayant perdu la vie durant la manifestation[2] laquelle n’a donc comme il a été dit plus haut, connu qu’un seul mort, le Français Guy Chevallier.
        Nous voilà donc très loin des 50, 100, 200 ou même 300 morts « victimes de la répression » avancés par certains, et pour lesquels François Hollande a reconnu la responsabilité de la France !!!

        Mais, plus encore :
        1) Le « Graphique des entrées de corps « N.A » (Nord-africains) par jour. Octobre 1961 », nous apprend que du 1er au 30 octobre 1961, 90 cadavres de « NA », furent reçus à l’Institut Médico-Légal. Or, selon les enquêtes judiciaires, chaque décès étant suivi d’une enquête, la plupart de ces morts étaient des musulmans pro-Français assassinés par le FLN !!!
        2) Pour toute l’année 1961, 308 cadavres de « N.A » entrèrent à l’IML, dont plusieurs dizaines de noyés. Or, toujours après enquête, il fut établi que la quasi-totalité de ces morts étaient des victimes du FLN (Harkis, partisans de la France, individus ayant refusé d’acquitter « l’impôt de guerre », membres du MNA etc.). Or, une des méthodes d’assassinat du FLN était l’étranglement ou l’égorgement suivi de la noyade…

        Pour les historiens de métier, les prétendus « massacres » du 17 octobre 1961 constituent donc un exemple extrême de manipulation de l’histoire.
        Quand la liberté de penser sera rétablie dans cette Corée du Nord mentale qu’est devenue la pauvre université française, ils feront l’objet de thèses car ils seront alors étudiés comme un cas d’école de fabrication d’un mythe. Comme Katyn, comme les « charniers » de Timosoara en Roumanie, comme les « couveuses » au Koweit ou encore comme les « armes de destruction massive » en Irak.

        Mais, dans l’immédiat, sourds, aveugles ou simples agents d’influence, les butors continueront à ânonner la légende culpabilisatrice du « 17 octobre 1961 ». D’autant plus que, dans l’actuel contexte de tension franco-algérienne, Alger va faire donner ses affidés qui seront complaisamment relayés par ses habituels supplétifs de presse.
Bernard Lugan
mardi 12 octobre 2021

[1] « Rapport sur les archives de la Préfecture de police relatives à la manifestation organisée par le FLN le 17 octobre 1961 ». Rapport établi à la demande du Premier ministre, M. Lionel Jospin et remis au mois de janvier 1998 par M. Dieudonné Mandelkern président de section au Conseil d’Etat, président ; M. André Wiehn, Inspecteur général de l’administration ; Mme Mireille Jean, Conservateur aux Archives nationales ; M. Werner Gagneron, Inspecteur de l’administration. En ligne.
[2] Dans une note infrapaginale, Brunet (2011) parle de 13 morts « certains » dont plusieurs blessés décédés ultérieurement. Or, ces morts ne sont pas documentés dans les archives de l’IML. Brunet, J-P., (2011) « Combien y a-t-il eu de morts lors du drame du 17 octobre 1961 ? ». Atlantico, 17 octobre 2011.
Plus d'informations sur le blog de Bernard Lugan.
https://bernardlugan.blogspot.com/


Deux cents jours.
Par M. Robert Charles PUIG

       Il a fait le tour du mât de Cocagne et semé au vent les milliards de la République.
       Je cherche au fond de sa botte à surprises ce qu'il pourrait encore distribuer, mais non, il a tout distribué depuis son mât de Cocagne... c'est impressionnant ce rôle de semeur... les jeunes et les Algériens, la police et les truands, les Africains et l'histoire, le Panthéon à Joséphine Baker et après les crânes à Alger, les oeuvres d'art au Bénin sans savoir si ces objets dans un pays où la protection des oeuvres d'art est aléatoire, ne verront pas des truands redistribuer au Dard-net, ce que notre République " innocente " aura restitué... N'aurait-il pas mieux valu s'engager au respect des objets et les conserver dans de bonnes conditions en les tenant à la disposition des États africains pour ceux qui voudraient les reprendre et les conserver dans de bonnes conditions.

       Le Bénin ? Cotonou et Porto-Novo... Un royaume, ancienne colonie, portugais, allemand puis sous la domination française. Une vieille terre de cases et de rares immeubles... Je me souviens du marché aux grigris, on y trouvait des talismans et des jeteurs de sorts et aussi les meilleurs tissus du wax africain. Il y avait aussi son village lacustre où la pêche se faisait à l'ancienne en lançant le filet d'une main pour emprisonner le poisson... Il y avait aussi le grand marché artisanal, mais je ne me souviens pas d'un lieu où les oeuvres d'art ancestrales seront mieux protégées que chez nous... C'est macronisme ce système de rendre une partie de patrimoine à des pays qui ne sauront pas le protéger. C'est en cela que nous voyons que le mât de cocagne va servir, préparer 2022 et plaire pour le plaisir de ce temps nouveau du progressisme, ce temps de la soumission devrais-je dire à l'étranger, sans un brin de réflexion.

       Deux cents jours à espérer un renouveau, mais c'est mal parti. Dans un monde " Stone " il semble que l'opposition ne trouve pas sa place véritable face au LREM. Bien entendu, il y a Éric Zemmour, celui qui monte, avance. Il est à 17 % dans les sondages, déjà deuxième, mais le tir de barrage qui accompagne son ascension est dangereux. Il est traité de tous les noms, " virus ", " peste brune ! " Pourra-t-il résister ? Le peuple ne sera-t-il pas pris dans la nasse LREM contre lui, par conviction que ces défauts sont plus nombreux que ses vérités ? Le monde est " Stone " et le mât de Cocagne trop riche de milliards distribués, au nom d'une fausse France, sans qu'un peuple aveugle, borné, sensible aux sirènes LREM s'aperçoive de tous les mensonges d'un système où le déficit national est supérieur au PIB de plus de 20 %, ce qui veut dire que nous ne sommes pas prêts de rembourser nos dettes et que nous subirons une hausse des impôts sous peu, en constatant que le mât de Cocagne se transformera en Enfer de Dante, pour nous et notre descendance.
       Ne l'oublions pas et faisons le BON choix avant qu'il ne soit trop tard.

       En 2022 vont se télescoper deux événements importants. L'élection présidentielle en avril et pour nous, français d'Algérie la commémoration des 60 ans d'Exode, de ce départ dans la douleur en 1962.
       Qui s'en souvient ?
       Qui a conscience de notre souffrance en ce temps de l'indépendance offerte par De Gaulle au FLN ?
       Qui se souvient de tous ces morts assassinés ?
       Des civils, des militaires, des femmes et des enfants et les Harkis abandonnés au douk-douk des terroristes algériens ?
       Aurons-nous, suivant QUI prendra le prochain rôle de président, l'autorisation de nous réunir et de prier en mémoire de ces 60 ans d'Exode ?

       Vont s'affronter deux idéologies différentes, deux conceptions du " Vivre " en France. Une conception progressiste, mondialiste ou le pays ne sera plus qu'une terre de conquêtes orientales, comme cela existe déjà dans certains de nos quartiers interdits au droit, à la sécurité républicaine, à l'ordre et une deuxième conception d'une France indépendante, ouverte à ceux qui acceptent notre droit et sa liberté républicaine, avec ses lois et non celles de l'Orient. Une France souveraine, qui ne tendra plus la joue gauche à celui qui la frappe à la joue droite. Une France libre de ses choix, de ses décisions, alliée à l'Europe mais sans les contraintes d'un " club " européen qui veut imposer ses directives, être son juge sans tenir compte des us et des coutumes, des lois anciennes qui ont construit le pays, la Nation à l'intérieur de ses frontières.

       Deux conceptions de la France vont s'affronter. Une soumise, l'autre libre, indépendante.
       En 2022 il va falloir choisir. Les français seront-ils quel bulletin mettre dans l'urne pour que le soleil qui se lèvera en avril 2022 sur la France ne soit pas celui de la désillusion, mais d'Austerlitz ?

Robert Charles PUIG / octobre 2021       
      


L’Algérie demande aux Algériens
de France d’être une 5e colonne
De M. M. Gomez,
Envoi de Mme A. Bouhier
LÉGITIME DÉFENSE  

                L’ambassadeur d’Algérie, Mohamed Antar Daoud, rappelé le 2 octobre dernier, venait juste de rejoindre son poste en France ; il ne s’agit donc pas d’une déclaration qui lui est propre mais des ordres de son gouvernement, la menace non déguisée du président de l’Algérie, Abdelmajid Tebboune.

                Il s’adresse directement aux 5 millions et plus (chiffre reconnu par les Algériens) des « Algéro-Français » (il ne s’agit plus de « Franco-Algériens), leur ordonnant de s’ingérer totalement dans les affaires intérieures de la France.

                “Je dis que la double, la triple ou la quadruple nationalité doit constituer un atout pour les Algériens. Il est inadmissible que l’Algérie qui possède la plus grande communauté étrangère en France avec 18 consulats, ne puisse pas constituer un levier de commande pour intervenir non seulement dans la politique algérienne, mais (aussi) au niveau de la politique française“, a-t-il déclaré, insistant sur le fait que “l’Algérie a besoin de tous ses enfants“.

                “La communauté algérienne en France est une communauté engagée auprès de son pays” a-t-il dit, lors du forum organisé par « El Moudjahid » consacré à la commémoration des « massacres » du 17 octobre 1961.

                Ce chiffre d’environ 5 millions de binationaux « algéro-français » est probablement inférieur à la réalité mais nous ne le saurons jamais puisque la loi interdit les statistiques ethniques.

                Selon les méthodes de calcul retenues par l’INED et l’INSEE, ce chiffre serait proche ou supérieur à 10 % de la population française et le « Pew Research Center » prévenait qu’en 2050 la communauté algérienne de religion musulmane approcherait les 18 % de la population française.

                À ces chiffres, déjà impressionnants, s’ajoutent ceux toujours en progression des « convertis » à la religion musulmane qui, selon la Grande mosquée de Paris, avoisineraient déjà le million en 2013, avec environ 10 000 chaque nouvelle année.

                Nous savons combien il y a de maires socialistes, républicains, RN, communistes, etc. sur les 35 086 élus municipaux, leur sexe, leur âge, le plus vieux, le plus jeune, mais pas leur religion, donc nous ignorons le nombre exact de maires musulmans. Réflexion identique pour les 500 000 conseillers municipaux, nous ne pouvons que nous baser sur leur patronyme et c’est le cas également pour les députés binationaux et c’est ainsi que nous connaissons la binationalité de la vice-présidente du Sénat par exemple.

                La prémonition littéraire de Michel Houellebecq, dans son livre « Soumission » nous semble de plus en plus réalisable, si aucune mesure n’est prise afin d’endiguer cette « colonisation » progressive et programmée.

                Cette déclaration de l’ambassadeur de l’Algérie, porte-parole du Président algérien, vient confirmer l’affirmation réaliste proclamée à l’époque par le Marocain Hassan II « Que les Marocains installés en France ne s’intégreraient jamais et resteraient avant tout des Marocains. » et c’est bien le cas pour une grande majorité des Algériens, qu’ils soient binationaux où Français par « droit du sol ».

                Nous attendons toujours une réponse vigoureuse soit du président de la République, Emmanuel Macron, soit du ministre des Affaires étrangères, soit même d’un quelconque ministre ou même d’une institution responsable des musulmans de France ou d’un élu binational de religion musulmane, qui dénonce cette « ingérence manifeste » dans la gouvernance de la France.

                Un constat est dorénavant certain, puisque avoué publiquement : l’Algérie a pour objectif majeur de s’ingérer profondément dans les affaires françaises et même de « coloniser » progressivement notre pays… ce qui est déjà en bonne marche !

Manuel Gomez
Riposte laïque 19 octobre 2021
https://ripostelaique.com/lalgerie-demande-aux-algeriens -de-france-detre-une-cinquieme-colonne.html




IL NE MANQUE PAS D’AIR !
Eric de Verdelhan, Le 21 septembre 2021
Envoyé par M. Régis Sanchez.
MACRON DEMANDE PARDON
AUX HARKIS ?


        « Dans un premier temps, il faut leur faire bonne figure pour ne pas provoquer leur départ en métropole, ce qui leur permettrait d’échapper à notre justice…
        Ces chiens ne trouveront le repos que dans la tombe ».

        Hier, déjà en précampagne électorale, Macron nous a encore fait un numéro théâtral dont il a le secret (1): avec juste ce qu’il faut de gravité et d’émotion feinte, il a demandé pardon aux Harkis.

        Je dois lui reconnaître un certain talent dans l’art de ratisser large : lécher les babouches des Franco-algériens, charger le gauchiste Benjamin Stora d’un rapport – forcément engagé – sur l’Algérie, qualifier la colonisation de ce pays de « crime contre l’humanité », rendre visite à la veuve du traître Audin et salir l’armée française et « en même temps »… demander pardon aux Harkis !

        Le gnome élyséen est comme les cons selon Michel Audiard : il ose tout !!!
        Mais comme il ne connaît pas NOTRE histoire, je vais, moi, lui parler des Harkis.

        Au lendemain des accords d’Evian, c’est 100 à 150 000 Harkis (en comptant les membres de leurs familles) qu’on a livré désarmés aux égorgeurs du FLN. Quelques officiers courageux ont réussi, avec des complicités sur place, à en rapatrier en métropole. Quelques uns sont arrivés à gagner la France par leurs propres moyens.
        Qu’à cela ne tienne, on les rembarque en direction de l’Algérie, ou les attendent la torture et la mort.
        Ceux qui parviennent à rester en métropole seront parqués dans des camps, comme des parias.

        Voilà comment la France gaulliste remerciait ceux qui lui avaient été fidèles, tandis que, dans le même temps, elle déroulait le tapis rouge aux Fellaghas.

        Le 30 août 2001, deux avocats français déposaient une plainte contre X pour « crimes contre l’humanité ». Cette plainte visait les Républiques algérienne et française pour leur comportement à l’égard des Harkis. Le dossier était solide et la plainte fondée.

        26 jours plus tard, une journée d’hommage national aux Harkis était organisée et le président Chirac recevait leurs représentants à l’Élysée.

        Disons un mot de ces oubliés de l’histoire.
        Le terme de Harkis désigne, de nos jours, tous les combattants musulmans, réguliers ou supplétifs, de l’armée française en Algérie. Au maximum de leurs effectifs, en janvier-février 1961, ces soldats étaient répartis en sept catégories : les appelés du contingent (60 000 hommes), les engagés (28 000 hommes), les Groupes Mobiles de Sécurité (7 500 hommes), les Moghaznis (19 500 hommes), les Unités de Réserve dites Aassès ; (3 000 hommes), les Groupes d’Auto-défense (62 000 hommes), et les Harkis proprement dits (63 000 hommes).

        Les Harkis, curieusement, ont une origine civile: c’est l’ethnologue Jean Servier qui organise, dès 1954, la première « Harka », pour défendre la petite ville d’Arris dans les Aurès. Les Harkas reçurent un statut militaire le 8 février 1956 mais la condition de Harki ne sera fixée que le 7 novembre 1961 : c’est un supplétif sous contrat, engagé au mois ou à la journée, recevant une solde modique.

        Lors des préparatifs des accords d’Evian, le ministre des armées, Pierre Mesmer, tenait à rassurer les Algériens servant dans l’armée française sur, je cite: « leur avenir et la volonté de la France de ne les abandonner en aucune manière ».
        La suite est connue : on désarme les Harkis.

        Dans un premier temps, le pouvoir algérien alterne promesses d’amnistie et menaces.
        Puis les sévices et les assassinats commencent.
        Les Harkis sont abattus en masse, lors des deux principales vagues de répression en été et en automne 1962. Quelquefois par unité entière, par village entier, par famille entière, les femmes et les enfants n’étant pas épargnés.
        Les supplices qui précédent la mort sont d’une cruauté inouïe et peuvent durer plusieurs heures, voire plusieurs jours : corps ébouillantés, dépecés, enterrés ou brûlés vifs, énucléations, membres découpés en lanières et salés. Des anciens combattants sont contraints d’avaler leurs médailles avant d’être brûlés vifs dans le drapeau français…

        Selon des témoignages rapportés par Camille Brière :
        « Certains harkis furent crucifiés sur des portes, les yeux crevés, le nez et les oreilles coupés, la langue arrachée, systématiquement émasculés… D’autres furent dépecés vivants à la tenaille, leur chair palpitante jetée aux chiens…
        Quant aux familles : des vieillards et des infirmes étaient égorgés, des femmes violées puis éventrées, des nourrissons avaient la tête écrasée contre les murs sous les yeux de leur mère… »


        Dans un compte-rendu destiné à sa hiérarchie, le sous-préfet d’Akbou, en Kabylie, dresse de façon précise et détaillée la chronique macabre des exactions – supplices, assassinats, viols collectifs, enfermement dans des camps – subies par les Harkis et leurs familles dans sa circonscription après le cessez-le-feu du 19 mars 1962 jusqu’à la fin décembre 1962.
        Il note parmi les victimes « la proportion non négligeable de civils qui est de l’ordre d’un tiers, constitué d’élus, de chefs de villages, d’anciens combattants… ».
        S’agissant d’un rapport officiel, il ne peut être taxé d’exagération.

        L’aspect cathartique des massacres a été souligné par Mohand Hamoumou:
        « La plupart furent torturés publiquement, longuement, avec un luxe de raffinement dans l’horreur. La mort était une délivrance, d’où la recherche de morts lentes pour faire durer l’expiation. Le supplice est destiné à rendre infâme celui qui en est la victime… »

        D’autres Harkis sont enfermés dans des camps, dans lesquels la Croix Rouge recensera, en 1965, 13 500 personnes. Certains seront employés à des tâches dangereuses telles le déminage, à mains nues, avec une jambe coupée préventivement pour qu’ils ne puissent pas s’échapper.

        D’autres enfin sont enlevés : ce sont ainsi des milliers de Harkis (et de « Pieds-noirs ») qui disparaissent après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, puis au cours des deux vagues de répression qui interviennent en 1962, et de celles qui interviendront plus tard, jusqu’en… 1966, sans que les autorités françaises, pourtant informées des lieux de leur détention, ne s’en inquiètent.

        Dans un rapport de mai 1962, M. de Saint-Salvy, contrôleur général, a pu écrire :
        « Les crimes de guerre commis en Algérie depuis le 19 mars 1962 sont sans précédent depuis la dernière guerre mondiale, dépassant tout ce qui avait pu être constaté en Afrique noire » (2).

        Dès le 3 avril 1962, juste après les accords d’Evian, de Gaulle déclarait à Alain Peyrefitte :
        « Il faut se débarrasser sans délai de ce magma d’auxiliaires qui n’ont jamais servi à rien » et il donna l’ordre de les désarmer dans les plus brefs délais. Le 16 mai suivant, le général de Brébisson, obéissant servilement à son ministre, Pierre Messmer, interdisait à ses troupes de procéder « à des opérations de recherches dans les douars de Harkis ou de leurs familles ».

        On disserte encore aujourd’hui sur le nombre des victimes. De l’aveu même de Ben Bella, la population visée représentait 500 000 personnes. Si l’on s’en tient aux confidences de Krim Belkacem à Jean Daniel, sur les 220 000 Musulmans abattus par l’ALN, « en dehors des combats », 150 000 auraient été exécutés après le cessez-le-feu.
        Quelques auteurs font remarquer que, lors des accords d’Evian, il ne restait que 42 000 Harkis sous les armes. C’est vrai, mais les actes d’extermination ont duré plus de 10 mois. Ils ont frappé des civils, des Harkis démobilisés, leurs femmes, leurs enfants, parfois leurs parents ou leurs cousins. Le chiffre retenu par les gens sérieux et crédibles sera de 150 000 victimes et il s’appuie sur différentes estimations rappelées notamment par l’historien Abd-El-Azziz Meliani ; sur celle du service historique des armées qui, dans une note officielle en 1974, estime à environ 150 000 le nombre des Harkis disparus ou assassinés ; sur celle du chef du 2ème bureau à Alger qui retient également ce chiffre de 150 000 ; celle, enfin, du sous-préfet d’Akbou, qui dans son compte-rendu officiel, fait état de 2 000 victimes, en moyenne, par arrondissement (soit 150 000 pour les 72 arrondissements algériens).
        Anne Heinis, dans un mémoire de 1977 sur l’insertion des français musulmans (3) situe la fourchette haute à 150 000. Même chiffre de 150 000 chez André Santini, secrétaire d’état aux rapatriés en 1986-1988.
        Les Harkis qui eurent la chance de regagner la France (90 000 environ), furent parqués dans des camps d’internement et ce bagne dura 12 ans.

        Le 6 août 1975 – enfin ! – le gouvernement pris quelques mesures pour améliorer leur sort.
        « Aujourd’hui, la télévision montre des images de « migrants » regroupés dans des camps de fortune…People et hommes politiques défilent entre les baraquements pour dénoncer un accueil indigne. J’aimerais que ceux qui se révoltent aujourd’hui aient la même réaction pour ce qui s’est passé pour les Harkis » dira, en mars 2015, l’ex-secrétaire d’état Jeannette Bougrab (ci-contre), elle-même fille de Harki.

        Le massacre de nos Harkis est une honte !
        Notons que l’abandon de nos supplétifs algériens est à mettre au compte exclusif de de Gaulle. Ce dernier – il le dira à Alain Peyrefitte – ne voulait pas voir son village s’appeler « Colombey-les-deux-mosquées » (4).
        Le capitaine Moinet a écrit un livre poignant sur ce drame : « Ahmed ? Connais pas ! » (5). Un livre qui devrait faire partie des programmes scolaires.

        En dehors du sort tragique de nos Harkis, à qui va-ton faire croire que le gouvernement pouvait ignorer ce qu’Ahmed Boumendjel avait confié à Jean Daniel dès juin 1960, à savoir que :

        « Dans une Algérie indépendante, il n’y aura de place ni pour les Juifs algériens, ni pour les Européens, ni pour ceux qui les auront aidés ». Il est difficile d’être plus clair !
        Durant l’été 1962, Robert Boulin, cynique, estimait que les : « Pieds-noirs ont avancé leurs vacances. Simplement, la plupart sont incertains sur la date de leur retour ».

        En débarquant, souvent dans le dénuement le plus total, en métropole, la première surprise des « Pieds-noirs » fut leur découverte de l’humour de notre fonction publique. Arrachés à leur terre natale, débarquant dans un pays qu’ils ne connaissaient pas, ils se virent appeler « rapatriés ». Or, comme dira l’un d’eux : « Ici, la patrie est un vain mot. Nous n’y avons ni nos morts ni nos usages ». Ils auraient préféré être reconnus comme « repliés », ou « déracinés ».
        D’ailleurs, ces « Français à part entière » furent accueillis comme des indésirables ou comme des suspects (pro-OAS).
        Le ministre Louis Joxe ne souhaitait « cette mauvaise graine, ni en Algérie, ni en métropole. Il vaudrait mieux qu’ils s’installent en Argentine, au Brésil ou en Australie… ».
        Comme le dit l’écrivain Jean Brune, le « Pieds-noirs » est : « Un Français à part entière qui, à son arrivée en France, s’est découvert entièrement à part ».

        L’attitude qui les choqua le plus profondément fut, bien sûr, celle de de Gaulle. Ce dernier devait déclarer, le 4 mai 1962 : « L’intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des Pieds-noirs. ». Un peu plus tard, en juin 1963, il se félicitera que l’intégration des « Pieds-noirs » se soit faite « sans heurts, sans drames et sans douleurs ». Puis, il fermera la page de l’Algérie française, le 22 juillet 1964, en supprimant le ministère des rapatriés avec cette déclaration :
        « Ils ont été absorbés comme par un papier-buvard… ».
        Quel cynisme ! Quel mépris !

        Monsieur Macron, même par clientélisme électoral, vous n’avez pas à demander pardon pour une faute que vous n’avez pas commise ! Et vous n’avez pas à le faire au nom de la France.
        Celle-ci n’a pas à battre sa coulpe devant les Harkis ; les Français ne sauraient être tenus pour responsables de l’abandon honteux de l’Algérie française, après une guerre gagnée militairement, ni des atrocités commises par le FLN algérien avec la complicité du pouvoir gaulliste.

        Aujourd’hui encore les Algériens (et les Franco-algériens) considèrent les Harkis comme des traîtres. Beaucoup d’entre eux détestent la France. Alors, arrêtez de jouer les pompiers-pyromanes et d’exacerber les tensions entre les anciens Fellaghas et nos frères d’armes musulmans.
        Sur un sujet que vous connaissez mal (voire pas du tout !) de grâce, taisez-vous !!!!
        1)- Il n’a pas oublié les cours de français et de théâtre prodigués pas madame Brigitte Auzière, née Trogneux, devenue depuis son épouse.
        2)- Rapport officiel du contrôleur général de Saint-Salvy cité par Abd-El-Azziz Meliani dans « La France honteuse. Le drame des Harkis » ; éditions Perrin.
        3)- Anne Heinis « L’insertion des français musulmans » ; Montpellier III ; thèse de troisième cycle ; 1977.
        4)- « C’était De Gaulle » d’Alain Peyrefitte; Gallimard ; 1994.
        5)- « Ahmed ? Connais pas ! » de Bernard Moinet ; Lettres du Monde; 1980.


LE PHARE FOUILLEUR   
Par Michel SALANON
Chronique n° 270 - 12 Octobre 2021
ZEMMOUR MONTE MAIS…. ATTENTION !
                  
                   Cher(e)s compatriotes.

               Pour être honnête et après plusieurs mois de silence je reprends la plume grâce à…. Eric ZEMMOUR, le réveilleur de conscience que beaucoup de français attendaient et qui appelle un chat par son nom !

               Il fait preuve d'une pugnacité exemplaire dont il faut s'inspirer pour contrer les mensonges et les manipulations d'Emmanuel MACRON au sommet de son incompétence, qu'il faut " déconstruire " avant qu'il ne déconstruise l'histoire de France, et donc la France, comme il a le culot de l'affirmer.

               Eric ZEMMOUR a gagné une première manche en remettant sur la table les dossiers qui fâchent : identité, immigration, insécurité, islamisme combattant, abandon des " quartiers perdus ", Justice qui n'en a que le nom, soumission à la Commission Européenne, désindustrialisation, dette abyssale de la France, entre autres.

               Ils étaient bien enfouis sous le tapis par les représentant(e)s des partis de gauche et de la " droite de gauche " (LR), cette dernière soumise depuis 40 ans à l'idéologie destructrice de la gauche bienpensante et éternellement revancharde.

               Il n'est jamais facile de croire tout ce que disent les représentant(e)s politiques, élu(e)s ou qui espèrent l'être, car ils sont capables, toute honte bue, d'affirmer certaines convictions et de les renier suivant l'orientation de la pensée sociale du moment.
               En bref, le constat est facile :
               - la gauche caviar a vidé la France de sa " substantifique moelle ", expression de Michel de MONTAIGNE (philosophe), et en a fait " la putain de l'Islam ", expression ô combien expressive de Pierre CASSEN (co-fondateur de Riposte Laïque),
               - la droite dite " républicaine " s'est laissée enfermer dans un " cadre de gauche ", au point de perdre son identité, de tromper ses électeurs de ruiner son parti et de voir ses têtes d'affiche s'autodétruire depuis plusieurs années,
               - le Centre n'a toujours pas trouvé les boutons pour fermer sa braguette,
               - Marine LE PEN a fait du FN une coquille vide, a osé mettre dehors Jean-Marie LE PEN, son père et créateur du FN, a installé un "intello-tatatat..." à ses côtés, au détriment de Marion MARECHAL, sa nièce, a brisé le FN en créant le RN, elle s'est éloignée des fondamentaux du FN sous prétexte d'élargir sa base politique et ne sait plus quoi faire pour paraître " lisse et crédible " (…),
               - Eric ZEMMOUR, cloué au pilori par tous les islamo-collabos, que ses détracteurs appellent " polémiste " sur tous les plateaux de télévision, a rebattu les cartes en mettant chaque responsable politique au pied du mur, avec une pertinence rare, sans convaincre les Juifs du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) qui viennent de le renier dans une déclaration publique qui se résume à " ….pas une voix juive à Eric ZEMMOUR " (fichtre !!!), tout comme les intellectuels Juifs de gauche habillés chez Hermès : Jacques ATTALI, Alain MINC, Bernard Henri-LEVY (…), sans oublier les journaleux en recherche de mots tendres vis-à-vis de toute personne s'identifiant à la " droite nationale " (expression de Jean-Marie LE PEN, dit Le Menhir), qui aiment à affoler les esprits en prédisant le retour des panzers !

               C'est vers ZEMMOUR que se tournent, pour le moment, de nombreux français, mais attention : il en est au stade de déclarations fracassantes, voire clivantes, trop clivantes même, et c'est là qu'il faut savoir affiner la stratégie, pour réunir et non pas diviser, surtout s'il est sur le point de créer un parti (d'ici une quinzaine de jours paraît-il).
               Pour gagner le 2e tour de l'élection présidentielle en 2022, le plus important pour Eric ZEMMOUR reste à faire, et ce bien avant ce 2e tour dans moins d'un an :
               créer et structurer son parti, assurer son financement, présenter un programme de gouvernement capable de faire oublier les programmes de ses adversaires (expérimentés sur ce sujet !), former des équipes à l'échelon national, régional et départemental, occuper le terrain, établir une communication interne et externe efficace, déterminer les supports et les messages, créer une dynamique forte sur les implantations géographiques, entre autres initiatives.

               Et maintenant un peu de science-fiction : après les premières escarmouches légitimes, Marine et Eric devraient se rencontrer, ou s'envoyer des " ambassadeurs " pour éviter un affrontement destructeur qui affaiblirait définitivement la droite nationale française (avis réaliste de Louis ALLIOT, vice-Président du RN).

               Tout porte à croire que la gauche et la " droite de gauche " en rêvent et il faut tout faire pour que cela ne se produise pas !

               Après le 2e tour de la prochaine élection présidentielle regrouper les sympathisants marinistes et zemmouriens, sera une nécessité pour la survie de la droite nationale, malgré toutes les différences existantes entre Marine et Eric, afin d'éviter qu'elle devienne…. la droite nationale la plus bête du monde !

               La prochaine présidentielle déterminera un choix de civilisation.
POUR UNE FRANCE DE NOUVEAU FORTE LA PROCHAINE ELECTION PRESIDENTIELLE DOIT ETRE FATALE AUX VOYOUS QUI NOUS GOUVERNENT !

               Merci de votre aimable considération.
               Bien cordialement.
Michel SALANON                 
largosalan@hotmail.fr                
________________________________________________________
" La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi ".
Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen - Article XI - 1789

________________________________________________________

    


AFRIQUE SEPTENTRIONALE.
Gallica : Revue de l'Orient 1844-2, pages 177 à 181
LES PÈRES DE TERRE-SAINTE

         C'est à Constantin le Grand et à sainte Hélène qu'on doit attribuer la fondation des monuments qui ornent aujourd'hui les saints lieux. Eusèbe dit qu'on renversa à cet effet les idoles de Jupiter et de Vénus, élevées par l'empereur Adrien, en l'année 131 de notre ère.

         Vers l'an 326, lorsque l'empereur Constantin manifestait son zèle en faveur des chrétiens, l'impératrice Hélène, sa mère, entreprit le voyage de Terre-Sainte. Des recherches actives procurèrent la découverte de la vraie croix et de tous les instruments qui avaient servi pour la passion de Notre-Seigneur, et l'empereur s'empressa, pour les honorer, de faire construire une église, qui reçut le nom d'Église du Saint-Sépulcre. Il en confia l'exécution et l'entretien à l'évêque Macaire disant que cet édifice devait surpasser tous les autres en magnificence, comme il les surpassait en sainteté.

         En 615, Chosroës II, roi de Perse, s'empara de la Judée, pilla la ville de Jérusalem, et détruisit l'église. Douze ans après, Héraclius reprit les saints lieux, et fit commencer la reconstruction du temple sous la surveillance de l'évêque Modeste ; mais les Arabes vinrent de nouveau s'y opposer, et ce n'est qu'à la protection de Constantin Monomaque, vers 1050, que les chrétiens durent l'autorisation de relever les édifices.
         Godefroy de Bouillon augmenta les constructions, et accorda des privilèges aux chanoines séculiers qui en avaient la garde, et qui formaient à cette époque un ordre religieux et militaire. Il ordonna que lui et ses successeurs fussent enterrés dans leur église, et décida que le patriarche aurait seul le droit de sacrer et de couronner les rois de Jérusalem. En 1114, le patriarche Arnoul réorganisa l'institution, et lui attribua plusieurs églises.
         Soumis aux règles monastiques, les chevaliers-chanoines se répandirent dans toute la Palestine, où ils obtinrent un grand nombre de conversions ; et souvent il arriva qu'à leur instigation des peuplades entières grossirent les rangs des croisés.

         Plusieurs princes européens, touchés de la piété de ces religieux, en ramenèrent à leur suite pour fonder des établissements de cet ordre. D'autres, sans les avoir vus en Palestine, mais enthousiasmés de leur renommée, les appelaient auprès d'eux et leur donnaient de grands biens. Louis le Jeune, au retour de sa malheureuse croisade, en établit quelques-uns dans l'église de Saint-Samson d'Orléans, qu'Étienne de Tournay appelle pour cette raison fille de Sion ; les comtes de Flandre suivirent cet exemple. En 1162, un gentilhomme polonais leur donna un couvent à Miechow, aux environs de Cracovie, et la Silésie, la Moravie, la Bohême, voulurent aussi posséder des chanoines du Saint-Sépulcre. L'Italie, l'Allemagne et l'Angleterre suivirent le mouvement général. Il y eut aussi des communautés pour les femmes, mais on ne les voit s'établir en France qu'en 1622 : Claude de Moui, veuve de George de Joyeuse, et ensuite de Henri de Lorraine, comte de Chaligny, fonda en cette année le couvent de Charleville, dont quelques religieuses furent détachées, en 1635, pour prendre possession de celui de Bellechasse Paris. ( Il existe encore à Londres une église du Saint-Sépulcre, prés de la prison de Newgate, et dont la fondation remonte à cette époque. Depuis trois siècles elle appartient au culte anglican et le glas funèbre de sa cloche annonce la dernière heure des condamnés.)

         A cette époque où l'ordre était florissant en Europe, il avait pour ainsi dire disparu des contrées qui avaient été son berceau, ou du moins il avait éprouvé tant de vicissitudes qu'on en retrouvait à peine la trace. Dès 1459, le pape Pie II, ayant institué un ordre militaire sous le nom de Notre-Dame de Bethlehem, y réunit celui des chanoines du Saint-Sépulcre, qui fut supprimé. Le soudan d'Égypte ayant repris Jérusalem, les chevaliers furent contraints de se retirer à Ptolémaïs, puis de passer en Italie et de s'établir à Pérouse, où ils vécurent des biens que leur avaient accordés tous les souverains d'Europe. Enfin, en 1484, le pape Innocent VIII les incorpora à la religion de Rhodes, dont ils se séparèrent pour ne plus reparaître.

         La garde des saints lieux fut alors confiée aux franciscains, qui l'ont conservée jusqu'à ce jour, et dont le supérieur, par une bulle d'Alexandre VI, en 1496, est déclaré vicaire perpétuel du saint-siége, et muni de pleins pouvoirs pour tout ce qui concerne la religion. Les bulles de Léon X et de Clément VII en 1516 et 1525, l'ont confirmé dans le privilège de veiller sur le Saint-Sépulcre et de créer des chevaliers parmi les pèlerins.

         Le couvent habité aujourd'hui par les pères est situé dans la partie haute de la ville, et possède une belle église, une bibliothèque et des archives curieuses. Bâti en pierre, son entretien serait peu coûteux s'il ne fallait pour chaque réparation obtenir un firman que les autorités turques vendent toujours fort cher. Une succursale, qui en dépend, se trouve dans l'intérieur de l'église du Saint-Sépulcre, avec laquelle elle communique par une porte ouvrant sur la chapelle de la Vierge, qui appartient au culte latin. Les religieux ont encore dans la ville une autre maison où les pèlerins étrangers, et surtout les protestants, sont logés, s'ils préfèrent une entière liberté à la vie minutieuse et régulière du principal établissement.
         Partout on est sûr de trouver chez les pères une immense tolérance, et surtout une discrétion dont on sent tout le prix et la délicatesse, quand on la compare à la rapacité inintelligente des Turcs.

         Le supérieur du couvent des franciscains à Jérusalem réunit de grands pouvoirs spirituels et temporels. Sa domination, ou plutôt sa protection s'étend sur tous les couvents ou hospices de Jérusalem, Bethléem, Nazareth, Saint-Jean dans le désert, Jaffa, Ramlé, Saint-Jean-d'Acre, Damas, etc.
         Il est considéré comme le chef de la nation catholique, et sert toujours d'intermédiaire dans les rotations administratives du gouvernement turc avec le peuple. Lorsqu'un pacha frappe une contribution sur les chrétiens, c'est au supérieur des franciscains qu'il s'adresse : si la caisse est pleine, la contribution est payée aux frais des pères ; mais si les exactions se sont répétées, et que les ressources soient épuisées, chacun se dirige au loin, parcourt la montagne, et recueille, à force de patience et de douces exhortations, le tribut que te Turc a exigé au nom de la force.

         On sait que les populations chrétiennes d'Orient ont toujours considéré la France comme leur protectrice, et voici un fait qui prouve que non seulement ce droit reconnu à la France ne lui fut jamais contesté, mais encore que les autres puissances catholiques ne pensèrent jamais à le partager avec elle. Le personnel du couvent se compose ordinairement d'une trentaine de religieux français, italiens et espagnols, et il arrivait souvent que le supérieur appartenait à cette dernière nation. Dans ce cas, il continuait les errements de ses prédécesseurs, devenait Français, agent de la France, envoyait ses rapports à notre ambassadeur à Constantinople ; et il n'y a pas d'exemple qu'un supérieur de Terre-Sainte ait jamais, à quelque nation qu'il appartînt, trahi les secrets diplomatiques qui lui étaient confiés par le gouvernement.
         Cependant, c'était de l'Espagne que venaient presque tous les secours. Des quêtes étaient faites dans les églises et à domicile, et le souverain lui-même se montrait libéral ; on vendait une grande quantité de rosaires faits avec des grains, de la nacre, souvent aussi avec des noyaux d'olives du jardin des Oliviers ; des particuliers léguaient en mourant des sommes assez fortes.

         Depuis que le vent des révolutions a soufflé sur la péninsule, que le royaume de Chartes-Quint s'est épris d'une belle passion pour les droits de l'homme, au détriment des droits de Dieu, les pères de Terre-Sainte ont été compris dans la liste des réformes utiles, et se sont vus privés des dons qui les faisaient subsister. On n'eut pas même pour eux un pronunciamiento, monnaie qui du reste a peu cours en Orient.
         Enfin, les secours qu'on devait à la munificence du roi très-chrétien ont aussi manqué. La France a eu son orage, qui a brisé sa prépondérance en Orient, et les pères de Terre-Sainte se sont vus réduits à quelques fonds envoyés de Rome ou provenant de quêtes particulières.

         Malgré cette position si critique, tous les voyageurs, tous les pèlerins qui viennent visiter le berceau de notre religion trouvent un asile sous le toit du monastère, et sont accueillis avec joie. Les malades sont soignes, entretenus pendant leur séjour au couvent, et maintes fois le pauvre, en quittant le seuil hospitalier, trouve encore une main secourable qui lui tend l'obole fraternelle. Mais là ne s'arrête pas le dévouement des bons pères ; réalisant la parole du Christ, quand il a dit : Laissez venir à moi les petits enfants, ces hommes admirables ont accueilli l'enfance.
         Au milieu des Turcs, sur le sol inhospitalier de l'islamisme, des écoles chrétiennes sont établies pour enseigner aux enfants la morale divine et la science humaine. Le Juif, le Cophte, le Grec, l'Arménien, le Turc même, envoient chaque jour leurs enfants au monastère. Le sectateur de Mahomet sait que son fils puisera dans cette institution le respect des parents, l'amour du prochain et la résignation au malheur ; il rend instinctivement hommage à ce dévouement, à cette abnégation que le catholicisme seul peut inspirer, et tant est sublime l'ascendant de la vraie religion, qu'il ne craint pas de confier l'éducation de son enfant au prêtre giaour, qu'il a maltraité la veille.

         Ainsi, grâce aux soins de ces pieux apôtres, les enfants des catholiques, élevés dans la religion de leurs pères, ne courent plus le risque d'être entraînés à d'autres croyances, et forment plus tard de zélés défenseurs de la foi ; et les enfants des autres cultes puisent à cette source des sentiments dont le résultat sera plus tard de leur faire traiter comme des frères ces chrétiens qui ne sont aujourd'hui que leurs opprimés.
         On ne saurait se faire une idée de l'extrême misère qui accable aujourd'hui les religieux du Saint-Sépulcre. Soumis aux incessantes exactions des Turcs, battus, dépouillés, en butte à la jalousie des chrétiens schismatiques, qui se réunissent souvent pour les insulter ou les dénoncer à la rapacité des maîtres du pays, leur existence est chaque jour menacée, et la gloire d'obtenir la palme du martyre est leur seule espérance en ce monde.

         Les événements de 1840 en enlevant à Méhémet Ali le gouvernement de la Syrie, ont privé les pères de Jérusalem du simulacre de justice qu'ils obtenaient des lieutenants du pacha, et des ressources qu'ils puisaient dans les dons des voyageurs. La sécurité avec laquelle on pouvait parcourir ces contrées, la facilité que donnait un firman du pacha, engageaient beaucoup d'Européens à visiter tes lieux saints. Chaque année, une foule de voyageurs, prêtres, hommes d'Etat, grands seigneurs, artistes, soldats même, recevaient l'hospitalité du couvent, et les faibles témoignages de la reconnaissance du riche suffisaient aux besoins du pauvre. Mais aujourd'hui des bandes d'Albanais parcourent le pays, le glaive et la torche à la main l'incendie, le viol, le brigandage la mort partout, voilà le tableau qu'offre la Syrie, et les pèlerinages ont cessé.

         Le couvent n'a plus de ressources; les pères, oubliés du monde entier, traînent pendant quelques mois une existence horrible, et succombent aux angoisses de la faim. L'école va être déserte, car l'instituteur d'hier est mort aujourd'hui, et celui qui le remplace le suivra demain au ciel. C'en est fait, la misère a été plus forte que le courage; l'enceinte qui retentissait des chants sacrés n'entend plus que le râle du mourant l'orphelin ne verra plus lui sourire son vieux protecteur, le pèlerin n'aura plus un toit pour abriter sa tête, le malade n'aura plus à ses côtés le frère qui lui prodiguait les secours de l'art et ceux de la religion. Demain le couvent ne sera plus qu'un tombeau, après demain une ruine ; et le vent du désert passera, et tout sera effacé, jusqu'au souvenir des hommes de bien.

         Mais Dieu s'est tourné vers ses serviteurs, et il a permis que le cri de détresse soit entendu. Un homme s'est trouvé pour faire appel à la chrétienté, et ses vœux ont été exaucés. En 1842, il s'acheminait vers la capitale de l'empire autrichien, et déposait aux pieds de l'empereur son humble supplique, peignant, les souffrances des chrétiens d'Orient sa voix, rendue éloquente par les accents du cœur, toucha le monarque, qui rendit, un décret ordonnant que chaque année une quête serait faite le dimanche des Rameaux, et dont le produit serait envoyé à Jérusalem. Cet homme est un de nos confrères de la Société orientale, le marquis Bandini de Pitti.
         Encouragé par ce succès, Il se rendit à Munich, et sollicita du souverain la même assistance. Sa Majesté voulut elle-même se faire expliquer le projet par son auteur. Ce projet était bien simple : personne ne se mêlerait de cette oeuvre en dehors de l'autorité ecclésiastique, à qui seule elle peut et doit exclusivement appartenir le produit des quêtes serait versé par les curés aux évêques ; l'archevêque de Munich recevrait les fonds des mains de ces derniers, et en soignerait lui-même l'expédition à Jérusalem. Le 28 octobre, la demande était accueillie dans toute son étendue, et un décret autorisait la quête annuelle et perpétuelle selon le mode proposé.

         Il serait trop long de suivre notre collègue dans toutes les phases de sa pieuse mission. Le grand-duc de Bade a accordé la même autorisation dans les églises catholiques de ses États ; les cours de Parme, de Modène, de Florence, ont accueilli la demande de M. de Bandini, avec une sollicitude toute paternelle, et des décrets ont été rendus le 23 janvier, et les 13 et 27 février dernier. Enfin, la petite république de Saint-Marin, qui sait toujours se mettre au niveau des grandes puissances quand il s'agit de faire une bonne œuvre, votait à l'unanimité, le 17 mars, la quête de Terre-Sainte.
         Puisse le courageux pèlerin continuer son oeuvre jusqu'au bout, et ne déposer le bourdon qu'après avoir accompli la sainte mission qu'il s'est proposée.

         Les pères de Jérusalem, grâce à ces secours inespérés, ont déjà repris leurs travaux, l'école s'est rouverte, et cette institution si précieuse, si utile, aura une existence assurée. Le dimanche des Rameaux, il y aura grande joie à Jérusalem de ferventes actions de grâces s'élèveront vers le Seigneur ; car ces pauvres prêtres sauront qu'en ce jour chaque pasteur catholique parle de leurs souffrances ses fidèles, et demande à Dieu de faire fructifier leurs bonnes oeuvres.

         La Société orientale est heureuse de s'associer à l'œuvre du marquis de Bandini, et fait des vœux pour que le gouvernement ne laisse pas la France en arrière des autres nations catholiques. La France, depuis Saint-Louis, a été la protectrice des lieux saints, le nom du roi très-chrétien était prononcé dans toutes les prières, et les pauvres de Jérusalem se consolaient dans leurs malheurs en disant : la France ne nous oubliera pas.
         Aujourd'hui, le denier de l'aumône n'est plus donné par des mains françaises.
JOUFFROY D'ESCHAVANNES.


Paroles ou esbrouffes ?
Par M. Robert Charles PUIG

       " Paroles, paroles, paroles ! ", Susurrait Dalida. Il y avait aussi " La valse aux mille temps " de Brel que Macron remplace en ce mois d'octobre 2021 par " La valse aux milliards."

       Pourquoi commencer mon texte avec ces artistes au destin de vedette, mais qui ne sont plus ? Simplement parce que nous avons une nouvelle vedette dans l'art des mots et d'être joueur de pipeau, Macron Emmanuel. Des propos-plagiats où le fils a tué le père socialiste pour prendre sa place. Un bel exemple de mort instantanée. Brutus a assassiné César, mais il a gardé ses manilles de promettre et encore promettre tout au long de sa prestigieuse démonstration macroniste d'endormissement. Il est à ce point fébrile, qu'il fait plus que promettre à la louche ! Il offre, il distribue comme le semeur au bord de son champ, mille merveilles aux français, avec l'argent de l'Europe qu'un jour il faudra rembourser. Au temps des lavandières il aurait été brodeuse tellement il sait nous inventer un mirage, un miracle pour les ans à venir... bien entendu à condition que 2022 voit sa réélection ! Pour cela, l'artillerie LREM avec la grosse Berta des médias de gauche et la franc-maçonnerie godillot font feu de tous les euros qui gonflent notre déficit budgétaire en proclamant " Tout va très bien Mme la Marquise ", avec l'orchestre de Ray Ventura.

       Il a attendu pour nous badigeonner les mirettes et l'esprit d'être à six mois de l'échéance de son mandat pour tenter d'effacer ses propos anciens, ses incongruités verbales et penser que la France mérite autre chose que le progressisme et les bras tendus aux migrants.

       Tout à coup, il se rappelle le peuple. Que celui-ci ne veut pas des promesses mais du vrai, du réel, du concret. A-t-il peur de nouveaux Gilets Jaunes ? Alors, c'est le Grand Cirque pour l'économie, l'industrie, le commerce ! 30 milliards et plus de réalisations nouvelles. Il nous décrit un sommaire d'innovations dignes de la science-fiction. Une panoplie de projets dignes des textes de la revue " Science et vie "... Le nucléaire, l'hydrogène, la recherche, l'innovation.... comme s'il nous faisait découvrir ce qui existe depuis bien avant lui ! Serons-nous les dindons de 2022 drogués au parfum élyséen ? Faut-il oublier ses bavures en quatre années de pouvoir ? Accepter qu'un tsunami de décisions bien tardives sur la Covid-19 efface quatre ans de mépris et d'ingratitude ? Attention ! Il y aura pour atteindre le Graal d'une ré-élection, mille " trompe-l'œil " tirés d'une " corne d'abondance virtuelle " pour évoquer les milliards d'euros distribués. A cet effet, comme Stomaé, ce n'est pas " outépapa " qui me vient à l'esprit mais " Oùtamiledéficitpapa ? " ou avec Yves Montant " Les feuilles d'impôts se ramasseront à la pelle ! "

       Il faudra, avant de mettre le bulletin de vote dans l'urne, se souvenir de ses dérapages outranciers... " Crime contre l'humanité... Barbarie... Pas de culture française... trouver une place sur le trottoir d'en face ! ", et bien d'autres sonneries de mauvaises factures.

       C'est du Zemmour cette tendance nouvelle à faire... du Zemmour ! Finalement, courra-t-on vers un combat singulier Zemmour / Macron en 2022 ? Pour quel résultat ? L'obscurantisme macroniste ou la nouveauté pleine d'espoir? L'ubac contre l'adret ?
Robert Charles PUIG / octobre 2021       
      


Rassembler ses forces
www.asafrance.fr
Envoi de l'ASAF 19 octobre 2021

Lettre ASAF du mois d'octobre 2021



       Menaces

       Ces derniers mois ont vu la France mise à rude épreuve sur la scène internationale en raison de la remise en cause - jusqu’à la contestation - de certains de ses intérêts stratégiques.
       - En premier lieu, la rupture sans préavis du contrat « du siècle » de 12 sous-marins signé avec l’Australie, sous la pression des États-Unis et avec la connivence de la Grande-Bretagne. Il est possible que le partenariat stratégique, noué à cette occasion il y a quelques années entre la France et l’un des 5 pays anglo-saxons du réseau de renseignement très fermé Echelon, ait pu devenir gênant pour ces 2 États. Mais c’est surtout la rivalité sino-américaine dans l’Indo-Pacifique qui en est la cause ; elle confère en effet à l’Australie une importance stratégique majeure dans le dispositif américain visant à contenir l’empire du milieu.
       - D’autre part, après avoir poussé un pion en République centrafricaine, la Russie s’apprête à prendre pied au Mali grâce au groupe Wagner, véritable faux nez de ses services de renseignement. Ainsi, la présence de ce groupe russe pourrait conduire le Président français à décider de quitter ce pays du Sahel où pourtant la France est engagée et combat avec plus de 5 000 hommes et où elle a déjà perdu plus de 50 soldats. La France a-t-elle une stratégie générale, c’est-à-dire une politique, à la fois claire et réaliste en Afrique ? La question est d’autant plus légitime qu’il en va de la vie de nos soldats.
       - Enfin, à quelques semaines du 3e référendum qui, le 12 décembre 2021, scellera l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, la Chine renforce ses opérations d’influence sur ce territoire hautement stratégique pour la France, dans le but de rendre le résultat de cette 3e consultation favorable à l’indépendance. Pour la France, l’indépendance de cette collectivité d’outre-mer engendrerait une perte considérable. En effet, ce territoire de 19 000 km2, situé à 1 500 km à l’est de l’Australie, 4e producteur mondial de nickel, lui donne une zone économique exclusive (ZEE) de plus de 1,4 million de km2. Il constitue par ailleurs un remarquable porte-avions de 400 km de long situé à 18 000 km de Paris.

       Ce sont donc les États-Unis, la Russie et la Chine que la France doit affronter, lâchée par une Union européenne impuissante, tant les intérêts des nations qui la composent sont hélas divergents sur les questions stratégiques.

       Face à ces évènements et à ces concurrents, les Français doivent prendre conscience des multiples menaces qui pèsent sur eux et qui mettent en cause leur sécurité, leur liberté et leurs emplois partout dans le monde. Il leur faut admettre que les relations internationales reposent d’abord sur des rapports de force.

       Crédibilité

       Pour résister, puis riposter et atteindre ses objectifs, il importe que la France restaure d’urgence sa crédibilité aux yeux des autres nations faute de quoi elles se tourneront vers les puissances qui paraissent les plus fiables.
       - Tout d’abord, assurer son intégrité territoriale tant en Métropole que dans les DROM- COM en y affectant les moyens nécessaires. Ces territoires constituent des bases interarmées nécessaires pour contrôler les ressources de notre ZEE de plus de 11 millions de km2 (la 2e du monde).
       - Ensuite, renforcer la crédibilité des forces armées en dotant celles-ci de ressources accrues leur permettant d’accélérer la modernisation de leurs équipements, la mise à niveau de leurs stocks de munitions et leur capacité à durer. Ce n’est pas en 3 ans que notre armée va combler ses lacunes et remonter en puissance alors que pendant 40 ans le budget de la Défense n’a cessé de diminuer. Nous engagions 450 hélicoptères pendant la guerre d’Algérie il y a 60 ans, 120 il y a 30 ans dans la guerre du Golfe et maintenant…16 dans l’opération Barkhane. Tout est dit ou presque !
       - Enfin, pour satisfaire ces besoins, rétablir l’équilibre budgétaire est un impératif absolu afin de retrouver à terme des marges de manœuvre et pouvoir faire face à l’imprévu. Aujourd’hui notre dette représente 120 % du PIB soit 2 450 Mds € à comparer aux 40 Mds du budget de la Défense en 2021 !

       Fierté

       Dans le même temps, il importe de réaffirmer la fierté d’être Français et la volonté de demeurer une nation forte, libre et rayonnante. À cet égard les leçons du parcours d’Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération, sont à même de nous inspirer.
       - Son choix fait à 19 ans de servir la France jusqu’au sacrifice au prix de son intérêt personnel. Il nous fait comprendre que le droit à la liberté individuelle ne peut exister que si le premier devoir que constitue la défense collective est assuré. En 1940, le territoire national est découpé en 6 zones, Paris est sous la botte allemande, la France en tant que pays libre n’existe qu’à travers ceux qui se battent pour sa libération tant en Métropole qu’à l’étranger. Quand on est vaincu, on devient l’esclave du vainqueur ; se battre est donc le gage de la liberté ! Après Bir Hakeim de Gaulle écrira :« À Bir Hakeim où le rayon de sa gloire renaissante a caressé le front sanglant de nos soldats, le monde a reconnu la France ».
       - Placer le courage comme première vertu. Pas question pour Hubert Germain de se réfugier dans un autre pays en paix, de demander asile… Un seul devoir : combattre pour la liberté de la Patrie qu’il chérit. Il sait et nous rappelle « qu’un homme sans courage est une chose ». C’est une France forte, libre et combattante qui peut et doit rayonner sur le monde.

       Dans une époque marquée comme toujours par l’incertitude et, pour la France, par un sentiment de déclin, d’affaiblissement et de déclassement, le salut passe par la volonté de nous redresser, de nous relever, de combattre, chacun dans notre domaine mais de manière coordonnée, avec un sens du collectif et le souci de l’intérêt général et du bien commun. Nous devons retrouver le goût d’être les meilleurs.

       Le chemin de l’excellence est le seul qui vaille pour nous et pour notre pays. Nous y sommes condamnés si nous voulons vivre debout.




Pour nos chers Amis Décédés
Nos Sincères condoléances à leur Familles et Amis


Envoyé par plusieurs correspondants
Décès de Hervé CUESTA

ADIEU à un AMI


"Chers(es) amis (es),

        Né en 1943, Hervé Cuesta, est décédé ce 2 octobre 2021.
        Hervé, bien que diminué par la maladie qui devait l'emporter, consacrait beaucoup de temps aux associations, aux commémorations et activités mémorielles concernant l'Algérie Française, ainsi qu'à Internet.
        Ardent défenseur de notre mémoire, il n'hésitait pas à prendre part à des débats publics.

        On lui doit aussi en plus de son site, les deux tomes d'un livre sur son quartier d'Alger : " Les Tournants Rovigo " publié en 2006 aux éditions Sutton.

        Personnellement, j'ai connu Hervé en 1999 sur le seul vrai Forum Pieds-Noirs qui ait existé et qui a été saboté par des " alogenes " qui se prenaient pour des historiens (nes). A partir de là, nous sommes plusieurs à avoir quitter ce site pour fonder les sites pionniers sur nos villes d'Algérie et Hervé faisait partie de ce groupe avec toujours de bonnes analyses.
        Certains de ce groupe d'amis sont déjà partis, Hervé les a rejoint et ils doivent là-haut se raconter toutes nos prévisions sur le devenir de ce pays qui nous a si mal accueilli.
        Souhaitons à Hervé le repos éternel en bonne compagnie, entre autres, de Paul, Gilbert, Bertrand….
        Sincères condoléances à sa Famille
              J.P.B.




LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini


                            Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens de faire des mises à jour et d'ajouter Oued-Zenati, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.

             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.

             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Clauzel, Duvivier, Duzerville, Guelaat-Bou-Sba, Guelma, Helliopolis, Herbillon, Kellermann, Millesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Oued-Zenati, Penthièvre, Petit et Randon, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :

 LA VILLE DE BÔNE A SUBI UNE MISE A JOUR TRES IMPORTANTE
AU MOIS D'AOUT 2020   

CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envois divers


Tébessa

Envoyé par Hubert
https://www.lesoirdalgerie.com/regions/la-nappe-alfatiere- menacee-de-disparition-69329


Le Soir d'Algérie / Maâllem Hafid le 21.10.2021

La nappe alfatière menacée de disparition

         Plus de 240 hectares d'alfa, d'armoise blanche et de romarin sont partis en fumée lors des incendies qui ont ravagé la région depuis le mois de juillet dernier, a indiqué un bilan officiel des services concernés.
         Une dégradation alarmante du couvert végétal, notamment l'alfa et autres espèces végétales de haute valeur nutritive dans une région à vocation pastorale au climat semi-aride au sud de la wilaya.

         La régression de la steppe alfatière qui occupe presque 70% de la superficie globale de la wilaya de Tébessa mitoyenne des wilayas d'El Oued et de Khenchela précisément (Sahra el Nemmamcha) faisant partie de l'erg oriental dans sa limite géographique au nord-est du Sahara, expose les surfaces agricoles au nord de la wilaya à une désertification imminente.
         On assiste aujourd'hui à un ensablement progressif, allant parfois du léger voile éolien à la formation même de dunes de sable, constatées dans les zones de Tlidjene et d’el Malabiod, situées à quelques encablures du chef-lieu de la wilaya.
         Pour faire face à ce désastre de la nappe alfatière, les pouvoirs publics ainsi que le HCDS de la wilaya de Tébessa ont lancé dernièrement un programme d'urgence de mise en défense de la steppe alfatière dans les zones les plus affectées par le sinistre, précisément au sud de la wilaya, à savoir les circonscriptions de Negrine, Bir el Ater et Cheria, a indiqué notre interlocuteur.

         Ajoutant que ce programme entre dans le cadre du plan quinquennal inscrit par la Direction de la Conservation des forêts et le HCDS pour la mise en valeur de la steppe alfatière par l'application de nouveaux mécanismes susceptibles de permettre la régénération et l'exploitation rationnelle de ce couvert végétal, qui constitue un véritable rempart contre l'avancée du désert (désertification) qui connaît une régression dramatique due notamment aux variations climatiques (sécheresse), incendies et surtout au surpâturage causé par un cheptel dont la composante prédominante est la race ovine qui dépasse un million de têtes dans les régions précitées.
         Sachant que la nappe alfatière occupe plus de 70% de la surface de la wilaya de Tébessa, un écosystème servant de pâturage par excellence pour le cheptel ovin lors des transhumances des parcours nord-sud aussi, l'alfa est une richesse végétale par ses précieuses fibres exploitées autrefois par les riverains pour de multiples usages.?Elle entre également dans la fabrication de la pâte à papier de haute qualité.
Maalem Hafid           


La pluie, un péril algérien ?

Envoyé par Léon
https://www.lesoirdalgerie.com/constances/la-pluie-un-peril-algerien-69482

Le Soir d'Algérie - Par : Slimane Laouari le 25.10.2021


          Samedi, il a plu sur une partie du vaste et beau pays qui est le nôtre. La pluie est tombée quelques jours auparavant mais ce n’est pas très agréable d’y revenir parce qu’il y a eu des inondations à Illizi.
          Des crues dangereuses et des sauvetages par hélico dans une immensité désertique qui inspire plutôt la peur de la sécheresse, c’est quand même curieux, même si les spécialistes vous expliqueront que c’est normal.

          Passons. Samedi, c’est Alger qui a fait peur. Comme toujours ? Pas vraiment, parce qu’il a beaucoup plu, c’était carrément des tonneaux qui se déversaient sur une ville qui a été noyée, parfois avec des conséquences dramatiques, avec beaucoup moins que ça.
          Quelques jours avant ça, il y a eu une prière de la pluie. On en a l’habitude depuis longtemps, quand il pleut, c’est qu’il y a eu une sécheresse inquiétante. On surveille le « niveau de remplissage » des barrages en premier. Puis on spécule un peu, parce qu’il le faut bien, sur les prévisions de production des céréales.
          Les mauvaises langues qui, au fond ne sont pas si mauvaises que ça, disent que pour le blé et l’orge, il n’y a pas de souci à se faire, il pleut toujours suffisamment au Canada et de toute façon, nous avons le… blé du pétrole pour casquer.

          Parenthèse fermée. Il a donc plu à Alger, pas longtemps mais violemment et une fois n’est pas coutume, on peut comprendre la panique qui s’est emparée de la cité. Normal, quand on connaît ce que nous a coûté la pluie dans la capitale.
          Bien sûr, les effondrements, les glissements de terrain, les noyades, les morts sous les décombres, c’est plutôt le prix de l’incurie, de l’incompétence et de la cupidité criminelles et souvent, la pluie n’y est pour rien. Il aurait suffi d’un système d’évacuation correctement fait et régulièrement entretenu et on aurait évité bien des malheurs.
          Il aurait suffi de construire des immeubles aux normes, retaper le vieux bâti ou en finir et on aurait fait l’économie de bien des tragédies.
          Mais pourquoi, « que Dieu ait clémence et miséricorde pour vos parents », les automobilistes paniquent-ils sur l’autoroute à la première ondée alors qu’ils devraient plutôt la saluer, avec des bras et des yeux dirigés vers le ciel en signe de bonheur et de reconnaissance ?
          La réponse à la question paraît compliquée. On peut aller la chercher dans des considérations psychosomatiques, dans la peur maladive et dans plein d’autres explications savantes. En fait, elle est très simple, évidente, basique : on n’est jamais à l’abri de la pluie. Surtout pas quand on est… chez soi ou dans son véhicule !
S. L.                   



Un ministre algérien à Macron :

Envoyé par Albert
https://www.tsa-algerie.com/un-ministre-algerien -a-macron-votre-peuple-mangeaient-des-rats/


 TSA-Algérie - Par : Rédaction —04 Oct. 2021

« Votre peuple mangeait des rats »

           « Irresponsables », « inacceptables », « mangeurs de rats » : l’Algérie ne décolère pas suite aux propos du président français Emmanuel Macron sur le système algérien, la colonisation et la nation algérienne.
           Les propos tenus jeudi lors d’une rencontre avec des jeunes issus de la diaspora et dont les familles ont vécu la Révolution algérienne ont été rapportés par Le Monde samedi 5 septembre.
           Le même jour, la présidence algérienne a réagi en rappelant l’ambassadeur d’Algérie à Paris Mohamed-Antar Daoud pour consultation. Autre mesure prise : l’interdiction de l’espace aérien algérien aux avions militaires français opérant dans le cadre de l’opération Barkhane au Sahel.

           Ce lundi, le premier ministre Aïmene Benabderrahmane a jugé d’ « inacceptables » les propos de Macron, alors que la présidence de la République les avait qualifiés samedi d’ « irresponsables ».
           Mais la réaction la plus virulente est venue du ministre des Affaires religieuses et des wakfs Youcef Belmehdi. En réponse à Emmanuel Macron qui s’est interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française, Belmehdi n’a pas mâché ses mots.

           « L’Algérie était une puissance maritime »
           « Avant l’arrivée des colonisateurs français, l’Algérie était une puissance maritime très redoutée en Méditerranée », a ainsi déclaré le ministre lors d’une rencontre avec la presse ce lundi.
           En plus de sa puissance maritime, l’Algérie, a poursuivi le ministre des Affaires religieuses, « nourrissait cette contrée dont le peuple qui criait famine et mangeaient de rats (sic) ». Une référence claire à la France.

           Pour Youcef Belmehdi, la sortie du président français Emmanuel Macron est un acte de « haine » dont la finalité est de « freiner l’envol économique de l’Algérie ».
           « Ton ennemi veut toujours que tu sois à sa merci. Il ne veut pas que tu accèdes à la souveraineté alimentaire », a lancé Belmahdi à ses auditeurs tout en accusant le colonialisme français d’être à l’origine du retard dans le développement que connaît l’Algérie.
           Dans la foulée, Youcef Belmehdi a accusé aussi certaines parties sans les désigner qui bénéficieraient du soutien français pour retarder le développement économique du pays.
           « Beaucoup disent que l’Algérie a reculé ces deux ou trois dernières années. Celui qui nous a freinés c’est celui que tu soutiens », a encore lancé le ministre des Affaires religieuses.

           Jeudi, devant des jeunes issus de la diaspora et en présence de l’historien Benjamin Stora, spécialiste de l’histoire de l’Algérie, le président français a qualifié le système algérien de « politico-militaire » et s’est interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française
Rédaction                      


Santé

Envoyé par Clément
https://www.tsa-algerie.com/sante-les-nombreux-bienfaits-de-la-grenade/

Par TSA-Algérie - Par: Lilia Benameur —21 Oct. 2021

Les nombreux bienfaits de la grenade

           Reconnaissable entre mille grâce à ses graines pulpeuses et à sa couleur rouge vif, la grenade est un fruit de saison très prisé des Algériens.
           Disponible dans les commerces partout, on peut l’acheter sous forme de jus à la demande dans des fast-foods ou la consommer comme fruit.

           De petits commerces se sont en effet spécialisés dans la préparation du jus de grenade, et le client peut acheter la quantité qu’il souhaite.
           Consommé en fruit crue ou en jus, ce fruit possède de nombreux bienfaits insoupçonnés.
           Le jus de grenade, juteux et sucré, est particulièrement bon pour la santé. En effet, grâce à ses propriétés antioxydantes, il permet de prévenir de nombreuses maladies, et particulièrement les maladies cardiovasculaires et l’hypertension artérielle.

           Cette boisson rouge pourpre permet également d’une part, de réduire le mauvais gras, et le taux de cholestérol dans le sang, et d’autre part, d’améliorer la circulation sanguine chez les personnes souffrant d’insulino-résistance.
           On prête également à cette boisson une action anti-cancéreuse. Le jus de grenade est en effet conseillé pour accompagner les malades souffrant d’un cancer du côlon, de l’intestin, de la peau, ou encore du poumon. Le jus de grenade fermenté est quant à lui, particulièrement préconisé dans le cas des cancers liés aux hormones, tels que le cancer du sein ou de la prostate.

           Les antioxydants et les vitamines (C,A, et B) contenus dans le jus de grenade permettent par ailleurs de lutter contre les différentes maladies osseuses dégénératives, et de prévenir la cataracte chez les personnes âgées en prévenant l’apparition de l’opacité sur le cristallin.
           Le jus de grenade aide à traiter les troubles de la mémoire et à lutter contre certaines dégénérescences du cerveau susceptibles de favoriser la maladie d’Alzheimer ou la maladie de parkinson.
           Boisson aux multiples vertus avérées, le jus de grenade est sans aucun doute, un précieux allié santé, et une boisson à consommer sans modération !

           Lire aussi : REPORTAGE – La grenade de Messaâd, une merveille en quête de reconnaissance
Lilia Benameur                    


Cadre de vie

Envoyé par André
http://www.lestrepublicain.com/index.php/annaba/item/ 9030957-la-coquette-en-quete-de-modernite


  - Par Est Républicain - Par Nejmedine Zéroug 15 Oct 2021

Annaba La Coquette en quête de modernité

           Anarchie, désordre, tumulte. Tel est le décor désolant qu’offre quotidiennement la Coquette à ses habitants, à ses visiteurs nationaux et aux étrangers de passage. En l’absence d’un marché formel, régulier, organisé et géré par des vieux, des jeunes et moins jeunes chômeurs, le marché noir installé au cœur même de la ville des jujubes a détérioré davantage le cadre de vie.
           La Coquette qui n’a rien à envier aux autres villes européennes situées dans le bassin méditerranéen est devenue à la longue une ville fade en quête d’un statut à la hauteur de sa beauté et de sa grandeur.

           Les étalages anarchiques et la vente à la criée ont fait d’elle une ville mal gérée. « Notre ville est abandonnée à son triste sort. Elle manque de projets futuristes en plein centre-ville. Il y a beaucoup de bâtisses vieilles d’une centaine d’années qui, à vrai dire, n’ont pas droit d’exister.
           Elles devraient être remplacées par des constructions modernes à l’exemple des gratte-ciel. Elle a besoin d’être une ville moderne. La réouverture des salles de cinéma est imminente. La réalisation d’un musée, d’une salle d’art, d’un opéra, d’un palais d’exposition et l’aménagement du stade du 19/5/56 et sa couverture par une toiture sont autant de projets, qui hissent la quatrième ville du pays dans le concert des grandes métropoles », a expliqué sans ambages un architecte.

           Par ailleurs, les rues et les artères principales grouillent de monde et ni les piétons ni les automobilistes ne parviennent à se frayer un passage ou un chemin dans le dédale du centre-ville. A l’orée de la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui Eccharif, les citoyens, qui vaquent à leurs occupations commencent d’ores et déjà à faire leurs emplettes ici et là.

           Les marchands ambulants qui ont pignon sur rue détiennent en ce moment la palme car ils vendent les produits afférents à la célébration de cette grande fête religieuse musulmane marquant la naissance du prophète Mohamed (QSSSL).
           Convoités par ces produits étalés à même le sol, la chaussée ou sur des supports de fortune les citoyens ne cherchent même pas leurs prix. Ils prennent d’assaut ces vendeurs afin d’acheter des bougies, des bâtons et de la résine d’encens, des fusées, des flambeaux et ce, avant de rentrer paisiblement chez eux.
Nejmedine Zéroug                    


MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci-dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique,

cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura


        

        
         Mon adresse est, (cliquez sur) :


De M. Pierre Jarrige

Chers Amis
Voici les derniers Diaporamas sur les Aéronefs d'Algérie. A vous de les faire connaître.
    N° 150                                                N° 151
    PDF 149                                           N° 152
    PDF 150                                                     N° 153
     N° 154                                                  N° 154A
    PDF 155                                                  PDF 156
Pierre Jarrige
Site Web:http://www.aviation-algerie.com/
Mon adresse : jarrige31@orange.fr



Conte derviche
Envoyé par Fabien
Imam El-Ghazali rapporte une tradition concernant Isa ibn Maryam.

    Isa vit un jour des gens assis sur un mur, au bord de la route.
    Ils avaient l'air misérable.
    Isa leur demanda : « Quelle est votre affliction ? »
    Ils dirent : « C'est notre peur de l'enfer qui nous a rendus ainsi. »

     Isa se remit en chemin, et vit des gens qui se tenaient tristement sur le talus, dans différentes attitudes.
    Il leur dit : « Quelle est votre affliction ? »
    Ils dirent : « Le désir du paradis nous a rendus ainsi. »

     Isa se remit en chemin, et rencontra peu après un troisième groupe. Ces gens avaient l'air d'avoir beaucoup enduré, mais leurs visages rayonnaient de joie.
    Isa se tourna vers eux : « Dites-moi ce qui vous a rendus ainsi. »
    Ils répondirent : « L'Esprit de Vérité. Nous avons vu la Réalité, cela nous a rendus oublieux des objectifs inférieurs. »

     Isa dit alors :
    « Ceux-ci sont les gens qui atteignent au réel. Le Jour des Comptes, c'est eux qui seront dans la Présence de Dieu. »

    [Ceux qui pensent que l'accent exclusif sur le thème de la récompense et du châtiment favorise le progrès spirituel ont souvent été surpris par cette tradition soufie relative à Jésus.

    Pour les soufis, une forte insistance sur l'idée de gain ou de perte n'est utile qu'à certains individus, et encore cet aspect des choses ne représente-t-il qu'une composante de l'ensemble des expériences vécues par chacun. Ceux qui ont étudié les méthodes de conditionnement et d'endoctrinement, et leurs effets sur la personne humaine, seront enclins à leur donner raison.

    Les dévots formalistes ont du mal à admettre que les alternatives simples (bien-mal, tension-détente, récompense-châtiment) ne sont que des éléments d'un système complexe d'accomplissement de soi.
Idries Shah



CONTRIBUTEURS
Par M. le webmaster, JPB
DE LA SEYBOUSE ET DU SITE BÔNOIS
Depuis plus de 20 ans

        Mmes et Ms. :

        Christian Agius -- F. Alary -- Albertelli -- Renée Aleman -- A. Algudo -- Alain Amato -- Anglade -- Robert Antoine -- Jean Claude Arabian -- Anne Diaz Aracil -- J.A. Arnau -- Louis Arnaud -- Louis Arnaudi -- Raymond Assus -- Fred Artz -- L. Aymes --

        Badji -- Georges Bailly -- Rémi Baison -- Henri Balssa -- Barbato -- Georges Barbera -- Pierre Barisain -- Gilles Béato -- Richard Beato -- Vivant Beauce -- Beguelin -- Colette Lastes-Belissina -- Gilles Bellissima -- Mme Eliane Belmonte -- Armand Belvisi -- Salera Benarbia -- J.C. Bena -- Kamel Beniaïche -- Djamel Bennachour -- Bequet -- Geneviève Bétrot (Camilliéri) -- Guy Bezzina -- Lieutenant Abdil Bicer -- René Blanc -- Prosper Blanchemin -- Bonicori -- Bonnet -- François Emile Borg -- René Bou -- Bachagha Boualam -- Alexis Bouchard -- A. Bouhier -- A. Boumaza -- Bertrand Bourret -- Louis Bousquet -- Boutin -- Nadja Bouzeghane -- Roger Brasier -- Doris Natali-bravin -- E. et J. Brua -- Albert Buono -- Jean Pierre Burgat -- Norbert Bury -- Fernand Bussutil dit Otto Bus --

        Cagayous -- F. Caïdi -- Abbés Juste et Caillau -- Camacho -- Maurice Calmein -- C. Camilleri -- Caparroy -- J. Castano -- Hubert Cataldo - J. Cataldo -- Jean Cau -- Claude Caussignac -- Richard Cazenave -- Gabriel Chaudet -- Ahmed Chenaoui -- Claude Chevrot -- Marc Antoine Cianfarini -- Ciantar -- Jean François Collin -- Michel Conte -- Gérard Crespo -- Gilles Croneiss -- Hervé Cuesta -- Marcel Cutajar -- Nassima C. --

        Dagand -- Marc Dalaut -- Gaëtan Dalaut -- D. Dardenne - Daubeze -- Olivier Delamarche -- Claude Delaune -- Raphaël Delpard -- Yves Delpla -- Charles Deluc -- Dennetières -- Luc Demarchi -- Fernand Destaing -- Julien Di Benedetto -- Di Mayo -- A. Djabali -- Marc Donato -- Bernard Donville -- Alain Dubiau -- Jean Dubled -- N. Duchene -- Jean Pierre Duclos -- Paul Duclos

        Jean Claude Elbéze -- Paulette Etienne -- René Esclapez --

        Denis Fadda -- Maurice Faivre -- Falanga -- Grâce Georges née Farrugia -- M. Ferrando -- Fernando -- Jean Pierre Ferrer -- Marcel Ferreres -- Norbert Foiret -- André Furno -- Philip Francklin --

        André Gabard -- Galles -- Anne Marie Gallo-Berger -- Marcel Gamba -- Garcia -- Jean Gassier -- J. Gatt -- Gauchon -- Louis Gaus -- N. Gautier -- Jean Paul Gavino -- André Gazut -- Maurice Genevoix -- Jean Louis Gentou -- Patrick Gérin -- Félicien Gilles -- D. Giovachini -- Antonia Giusti -- M. Gomez -- Adolphe goutard -- C. Graille -- Maurice Gravier -- Héléne Ferrandez-Grassi -- Pascal Christian Grégory -- Jacques Grieu -- L'Abbé Gilbert Grima -- Hubert Groud -- Régis Guillem -- Guiramand --

        Rachid Habbachi -- Hafidh H. -- Albert Hamelin -- Mustapha Hammouche -- Paul Helix -- M'hamed H. -- Claude Huet

        Gilbert Ibanez --

        Pierre Jarrige -- Robert Jesenberger -- Edmond Jouhaud -- H. Jolivet -- Jean Jolly -- Francis Josse -- Baby Jourdan -- Louis Joxe -- Jean Jules -- Y. Jan --

        Albert Kehl -- Nathalie Kergall -- Kovacic --

        M. Lacaste -- André Lacroix -- Mirelle Lacroix -- André Lafourcade -- Louis Lafourcade -- Lafranque -- Jean Claude Lahiner -- Lallemand -- Brice Lalonde -- Alfred Langlois -- Gérard Langlois -- R. Lardillet (le peuplement Français en Algérie) -- Pierre Latkowski -- Alain Leblanc -- J.P. Lledo -- Jean Bernard Lemaire -- M.G. Lemaitre -- Robert Léon -- Pierre Léonardelli -- J.P. Leonelli -- Jean Marc Lernould -- Colette Levy -- Raymond Levrat -- Marius Longo -- J. Loufrani -- Michel Lubrano -- B. Lugan -- Henri Lunardelli --

        Charles Maggiore -- Capitaine Maitrot -- Redha Malek -- Augustin Marquand -- N. Marquet -- Yves Marthot -- Henri Martin -- Emile et Simone Martin-Labras -- Antoine Martinez -- Gilles Martinez -- Mas -- Pierre Matarése -- René Mayer -- Hamlaoui Mékachéra -- G. Méléo -- Jean François Mendez -- Georges Menétrier -- S. Mennouar -- Mercierca -- P.N. Merlin -- Françoise Mesquida -- Metzger -- René Meyer -- Christian Migliaccio -- Christian Migliasso -- Guy Millière -- Hassan Moali -- M.O GO -- Guy Mongenot -- Jean Louis Morel -- Marc Morel -- Mostavil -- Marc Mottet -- Sanchez Mottet -- Charles Muscat -- Muller -- Michel Menu -- Héléne Muvien -- Muvien --

        Yves Naz -- Kaddour Ben Noluot -- Jean Félix Nourrisson -- Gabriel Nucci --

        Doré Ogizet --

        Jean Claude Pagano -- Palles -- Jean Marie Palma - B. Palomba -- Renè Pasquini -- F. Pelletan -- J. Perez -- J.C. Perez -- Jean Pierre Peroncel-Hugoz -- Aimé Perret -- René Perret -- Bernard Peyous -- Marius Piedinegri -- Pinatel -- Jean Claude Pons -- Robert Portelli -- Alexandre Proust -- l'Abbé Norbert Poupeney -- R.C. Puig --

        Saïd Rabïa -- Abane Ramdane -- Rateau -- Tatie Raymonde -- Albert Roffé le Bônois (collection personnelle de cartes postales) -- Onésime Réclus -- Emilienne Granfjean-Rembert -- Yves Rémy -- J.F. Revel -- Antoine Roca -- Jean Pierre Roche -- Manuel Rodriguez -- Thierry Rolando -- Rolland -- Jean Pierre Rondeau -- André Guy Roque -- Mireille Roques -- Rossfelder -- Jean Rossi -- J.C. Rosso -- Roger Rosso -- Pierre de Roujoux -- Georges Rozet -- Marc Rozier dit "MechMech" -- Jean Pierre Rozier --

        Roger Sabaton -- Lies Sahar -- André Said -- Jean de Saint Antoine -- Louis de Saint Quentin -- Louis San-Martino -- Françoise Santmann -- Jean Yves Sardella -- Paule et Elie Sarfati -- Marcel Sarnelli -- E. Saurel -- Léon Sazie -- Edgar Scotti -- Albin Sébastiani -- N. Sebti -- Renè Sédillot -- Roland Siniscalchi -- Gérard Sorbara -- Jacques Soustelle -- M. Spina -- Claude Stella -- Sylvestre Suanez -- Jean Susini --

        Gaëtan Taboni -- Philippe Tauzin -- Jacques Torres -- Treels -- Claude Troïse --

        Pierre Jean Vaillard -- Général Vanuxem -- Francis Vaudlet -- Christian Vebel -- René Vento -- Jean Louis Ventura -- Georges Viala -- Maurice Villard -- Bernard Viot -- Artus de San Voran --

        Eric Wagner -- Francine Wagner -- Walter --Eugéne Warion -- Marcelle Weissen-Zsumlanska --

        Georges Zammit -- Michel et Jacqueline Zammit -- Pierre Zammit -- Henri Zammith -- Youssef Zertouti --

        ACEP-ENSEMBLE -- Asafrance -- Association Jurassienne des Français d'Afrique du Nord, d'Outre-Mer et leurs Amis -- La Dépêche de l'Est, éditée par l'Amicale des Enfants de Bône -- l'A.B.C.T. (Amicale des Bônois, Constantinois et Tunisiens)

         l'Imprimerie Mariani (1934) de Bône) -- le Journal Indépendant de Perpignan -- Les éditions Gandini -- Le Centre des Archives d'Outre Mer à Aix en Provence --

        La BNF (Bibliothéque Nationale de France) Gallica -- Journal "Le cri du Rapatrié" France Horizon -- Historia Magazine -- La Dépêche d'Algérie --

        Sud-Ouest -- Le Crapouillot -- Histoire Magazine -- L'Algérianiste (Revue du Cercle Algérianiste) -- Service Historique de l'Armée de Terre --

        Liberté Algérie -- Historia -- Aux Ecoutes du Monde -- Aéro-Club de Bône -- Le Figaro -- A.F.P. -- Amnesty International -- Site Quotidien d'Oran -- Nuits de Paris -- Editions Aujourd'hui -- Algérie.com -- G.A.M.T. -- EL Watan -- La Seybouse (originale) -- Studio Photo Verbassel -- Trait d'Union --

        Echo d'Oranie -- Pieds-Noirs d'Hier et d'aujourd'hui

        Valeur Actuelle-- Var Matin -- Bd. Voltaire --

        Cette liste pourrait être incomplète, car j'ai peut-être omis involontairement de citer d'autres noms.



Si vous avez des documents ou photos à partager,
n'hésitez-pas à nous les envoyer. D'avance, Merci.

                 EN CLIQUANT. ===> ICI

Notre liberté de penser, de diffuser et d’informer est grandement menacée, et c’est pourquoi je suis obligé de suivre l’exemple de nombre de Webmasters Amis et de diffuser ce petit paragraphe sur mes envois.
« La liberté d’information (FOI) ... est inhérente au droit fondamental à la liberté d’expression, tel qu’il est reconnu par la Résolution 59 de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 1946, ainsi que par les Articles 19 et 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), qui déclarent que le droit fondamental à la liberté d’expression englobe la liberté de « chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».
Numéro Précédent RETOUR Numéro Suivant