N° 179
Janvier

http://piednoir.fr
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Janvier 2018
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2018

         Chers Amis,

         Au nom de la Seybouse, nous vous souhaitons, ainsi qu'à votre famille et vos amis, une bonne fête de Noël et une Bonne Année 2018.
         En 2017, se retrouver auprès de la crèche traditionnelle de Noël est le devoir de tout chrétien mais c'est aussi devenu un acte de résistance pour la civilisation occidentale qui veut garder ses racines face au grand remplacement décidé par les dirigeant de ce pays.

         L'année 2017 qui se termine aura été marquée par une nouvelle augmentation de fréquentation de notre Gazette La Seybouse avec plus de lecteurs, de nouveaux contributeurs, des articles toujours basés sur la mémoire et l'actualité liée à cette mémoire. Donc cela demande encore plus de besoins en documents et photos pour continuer à renforcer la mission de diffusion de notre mémoire et à la faire connaître pour la pérenniser.
         C'est par votre soutien que La Seybouse peut continuer dans sa mission d'Histoire qui est la notre. Dans cette mission, votre soutien nous reste précieux ! Par avance, je vous remercie de nous accompagner dans cette mission exaltante par l'envoi de tout document, photos ou récits que vous trouverez !

         A la manière de notre Ami Eugène del Médico, Le père Noël m'a demandé ce que je voulais comme cadeaux pour les fêtes, alors je n'ai pas hésité :
         " Je lui ai dit que les seuls cadeaux qui me feraient plaisir : C'est qu'il prenne soin des personnes qui lisent cette Seybouse et qu'il leur conserve une magnifique Santé et leur apporte beaucoup de Joie, de Bonheur, de Prospérité et d'Amitié. "
Bonne lecture, JPB                   
         Diobône,
         A tchao.

         Ci-dessous, un tableau accompagné d'un message d'un ami et contributeur Oranais
         "CHER JEAN PIERRE

         Comme toutes les années avant Noel nos amis Germain Solaire dit ''Camembert'' avec le chansonnier de la Marina dit ''Va et Vient'' s’unissent afin de nous souhaiter de BONNES FÊTES. Tout comme Bône pour les Bônois, Oran est resté dans le cœur des Oranais, telle que nous l’avons connu et nos martyres comme Camembert et Va et vient, parcourent toujours pour nous les anciennes rues de la ville. Nous ne les oublions pas !
         JOYEUX NOEL et BONNE ANNÉE A TOI JEAN PIERRE ET A TOUS LES LECTEURS, UN GRAND MERCI A LA SEYBOUSE, MERCI !"
HENRIQUÉ PALLES   - ORAN MARINE        
    


JOYEUX NOËL et VŒUX 2018
Envois Divers
A tous mes ami(e)s Pieds-Noirs qui eux savent ce que veut dire ce langage !!! Bonne Année avec l’accent de chez nous..........

JOYEUX NOËL BÔNOIS
(Envoyé par M. Jean Claude Rosso)
Auteur Pierre Antuoro (décédé en août 2011)

A vous, bande de calamars boiteux,
Qu'est ce que je dirai pas pour vous rendre heureux,
Sinon vous donner une calbote amicale,
Que ça va sûrement pas vous faire mal,
A vous tous les fartasses, les guitches et les laouères,
Ceux qui allaient se taper le bain en bas la mer,
A tous les bouffeurs de cocas, mantecaos, zlabias,
Bliblis, oublis, roliettes, mounas, makrouds et calentitas,
A ceux qui dégustaient les brochettes et les merguez chez redzin,
A ceux qui tapaient cinq, à tous les falsos,
Aux buveurs d'anisette avec kémias, cacahouettes, et matsam,
A ceux qui faisaient sans arrêt, monte et descend, de la rue Thiers-à la Place du théâtre sur le cours Bertagna,
A tous les falempos qui mentaient comme des voleurs,
A tous ceux qui ont fait le bras d'honneur,
Et ceux qui trichaient aux tchics tchics,
Ceux qui faisaient la chaîne devant l'Olympia ou au Majestic,
Ceux qui tiraient le carreau au boulodrome de la place Randon,
A ceux qui, comme moi de la Colonne, tapaient cao à la ronda,
Ou soit disant maqua hora au tas de noyaux,
Ceux qui jouaient à la belote ou à la brischk,
Ceux qui ont fait, les pôvres, figa ou tchoufa,
A ceux, que quand ils partaient on aurait dit qu'ils revenaient,
Aux anciens des rues Mermoz et Garibaldi, des HLM de la Ménadia, des quatre chemins, du moulin à l'huile et de Sainte-Anne etc..
Aux anciens de l'école Garibaldi, Saindicarno, de l'Orangerie, de la Place d'Armes, de Beauséjour, de la cité Auzas, du Pont blanc, de Vaccaro,
A tous ceux de notre ancien " paradis "
A tous ceux là,
En pensant à ceux que j'aimerais qu'ils soient toujours là,
Je souhaite que cette nouvelle année vous apporte le bonheur,
Et surtout que cette purée de santé elle vous laisse pas tomber.
(A tchao dioca....Pierrot)

NDLR : Je me dois quand même de signaler que ces vœux remaniés à la mode bônoises ont été déclinés depuis plusieurs années à la mode de toutes les villes d'Algérie et il serait normal de rendre hommage à tous ces "auteurs anonymes" et surtout à l'auteur originel dont le fils se reconnaîtra et que je citerai s'il le désire.



VŒUX ORANAIS
(Envoyé par M. Jean Pierre Ferrer)

Qu'est-c' que j'dirais pas pour vous rendre à tous heureux,
Ou alors vous donner une calbote amicale,
Que ça va sûr'ment pas vous faire beaucoup de mal,
A vous tous, les calbos, les lagagnosos et les mocosos,
Ceux qui allaient s' taper le bain au "pharo"
Aux bouffeurs de cocas, mantecaos, zlabias,
Rollicos, monas, makrouds et calentica,

Ceux qui dégustaient les brochettes à Cap Falcon,
A ceux qui tapaient cinq, et à tous les falsos,
A ceux qui sont devenus des vrais patos,
Aux buveurs d'anisette, avec bien sûr la kémia,
A ceux qui allaient de Kristel à Aïn el turck,
A tous les traga lapas mentant comme des voleurs,
A tous ceux qui ont fait aux autres le bras d'honneur,
Et à ceux qui trichaient sans arrêt au tchic-tchic,
Qui se vantaient d'leur gros? cigar' de Mascara,

Ceux qui tiraient le fer au carreau, aux kilos,
A tous ceux qui tapaient la belote ou la brisca,
Et à ceux qui jouaient aux pignols et au tas,
Ceux qui ont fait, les pôvr's, figa ou tchoufa,
Quand ils partaient on aurait dit qu'ils revenaient,
Aux anciens de Gambetta ou de Saint Eugène,
A ceux des écoles Ardaillon , Lamoriciere ,
A tous les amis de notre ancien " paradis ",
De notre beau pays, ... alors, à tous ceux-là,
En pensant que j'aimerais qu'ils soient toujours là,

Je souhait' que 2018 vous apport' le bonheur,
Et surtout qu' la santé ell' vous laisse pas tomber.

Et que le bon Dieu y te l’allonge......................



VŒUX ALGEROIS
(Envoyé par M. Jean Pierre Ferrer)
A la façon des Algérois maintenant..............

A vous bande de calamars boiteux,
Qu'est-ce que je dirai pas pour vous rendre heureux,
Sinon vous donner une calbote amicale,
Que çà va sûrement pas vous faire mal,
A vous tous les fartasses, les guitches et les laouères,
Ceux qui allaient se taper le bain en bas la mer,
A tous les bouffeurs de cocas, mantécaos, zlabias,
Bliblis, roliettes, mounas, makrouds et calentitas,

A ceux qui dégustaient les brochettes à Fort-de-l'Eau,
A ceux qui tapaient cinq, à tous les falsos,
A ceux qui sont devenus des vrais Patos,
Aux buveurs d'anisette avec khémias,
A ceux qui faisaient sans arrêt l'avenue de la Bouzaréah
A tous les falempos qui mentaient comme des voleurs
A tous ceux qui ont fait le bras d'honneur,
Et ceux qui trichaient aux tchics tchics,
Ceux qui faisaient la chaîne au Majectic,

Ceux qui tiraient le fer au cassour, à tous les kilos,
A ceux qui, comme moi, tapaient cao,
Ou soit-disant maqua hora,
Ceux qui jouaient à tchincha la fava,
Ceux qui jouaient aux tchalefs ou au tas,
Ceux qui ont fait les pôvres figa ou tchoufa,
A ceux, que quand ils partaient on aurait dit qu'ils revenaient,
Aux anciens de Bab-el-Oued, d'El-Biar, de Ben Aknoun...
A mes voisins de la rue Michelet et de la rue d'Isly,
A tous ceux de notre ancien "Paradis",
A tous ceux-là,

En pensant à ceux que j'aimerais qu'ils soient toujours là...
Je souhaite que cette Nouvelle Année vous apporte le bonheur,

Et surtout que cette purée de santé, elle vous laisse pas tomber.

BONNE ANNÉE 2018



CRECHES DIVERSES 2017
Créches M. M. Zammit












Créche M. L. Aymes





Créches M. B. Lucas








Créche M. D. Dardenne




Créche M. C. Ciantar




Créche Mme T. Sultana




Créche Vendéenne



Créche Béziers




Créche Civitas



LE MUTILE N° 45, du 3 février 1918 (Gallica)

SACHONS SOUFFRIR
        
        Aujourd'hui que la lumière se fait sur les menées criminelles dont la France pouvait périr ; aujourd'hui qu'une justice impassible nous est promise à l'endroit des : Vendeurs de Patrie, que nous reste-t-il à faire pour attendre la victoire avec la dignité qu'il convient et aussi la hâter ?

        Il nous reste à savoir souffrir !

        Oui, après quarante mois de guerre, il nous reste encore à faire l'apprentissage delà, souffrance ; nous ne savons pas souffrir !
        - Eh ! Quoi, parce que la vie devient plus difficile pour d'aucuns ; parce que d'insignifiantes restrictions s'imposent ; parce qu'un oeuf se paie quatre sous au lieu de deux qu'il se payait naguère, on va s'impatienter et se laisser abattre le courage ? Allons, donc ! Cela n'est pas Français ! Haussons nos cœurs au niveau de la situation au contraire ! Soyons virils ! Evertuons-nous ! Face à l'Epreuve ! Sachons souffrir !
        L'heure a sonné pour tous de se sacrifier !

        Ne rechignons donc pas aux misérables petites contrariétés que la prolongation du corps à corps mondial exige de notre patriotisme. Apportons généreusement, sans balancer, notre part de moyens et de sacrifices au seul but que nos armes poursuivent : la Paix par la Victoire.

        L'Egoïsme aujourd'hui est une trahison !
        Avant de nous récrier sur nos propres ennuis, envisageons l'existence de ceux qui nous défendent ; de ceux qui, depuis quatre ans demain, endurent, sans broncher et pour nous, toutes les privations et les plus cruelles meurtrissures. Ce n'est qu'en méditant sur les citations à l'Ordre que nous nous pénétrerons de l'indéfectible héroïsme de nos chers soldats, et que nous apprendrons, à leur exemple, la ténacité dans l'Effort et la totale abnégation du moi.

        Nous sommes des sensuels et des égoïstes. Nous ne pensons qu'au seul bien-être de notre, petite personne, c'est là, la source des murmures et des lamentations que voici s'élever depuis quelques semaines sur la durée interminable du fléau. Comme si ces impatiences pouvaient-être moins que nocives !
        Ah ! Lorsqu'on regarde en arrière ; Lorsqu'on se laisse aller à l'évocation des premiers mois de la guerre ; lorsqu'on se remémore cet Eté et cet Automne 1914, comme on le sent que nous ne savons pas souffrir !

        Quelle fut belle, la France, aux premiers coups de canons. ! Spontanément, comme par miracle, tous les scandales furent étouffés, toutes les divisions entre citoyens s'évanouirent et il n'y eut plus. en France, que des Français ; que des Français n'ayant qu'une seule et même détermination : le salut de la Patrie !
        Mais l'Epreuve se poursuivant au-delà de toutes prévisions, on gémit, la volonté flanche et le cafard fait son oeuvre, corruptrice de démoralisation ; nous ne savons pas souffrir !

        Eh bien. ! Je le crie une autre fois, cela n'est pas Français ! Et cela ne doit pas être.
        Il faut que Le Devoir dans tous les cœurs se grave !
        Et qui contestera que ce nous est un devoir, et un devoir sacré, de continuer la lutte jusqu'au bout, jusqu'à la mort, comme vient de le proclamer si superbement, le Premier ministre britannique ? Qu'ils osent affronter les poilus, les odieux partisans d'une Paix prématurée ! Eux, nos héros, nos jeunes Dieux, les seuls qui auraient le droit de râler, n'en veulent point entendre parler de cette paix blanche, si chère à certains Messieurs ! Ils veulent bien, s'il le faut, saigner encore, ils y sont habitués, disent-ils, mais ce qu'ils veulent à tout prix, ce qu'ils veulent de toutes les fibres de leurs cœurs, c'est une Paix triomphante, une Paix qui leur permette de dire : nous n'avons pas trimé pour rien !

        Sachons donc souffrir, comme nos soldats savent souffrir ! Sachons souffrir ! Mais comme Eux nous l'enseignent : avec calme, avec dignité, avec sérénité, avec confiance ! Taisons nos petites misères individuelles et journalières, et nos grandes brisures, nos irrépressibles, nos incurables désastres intimes, offrons les, pieusement, avec une ferveur consciente, en sacrifice d'amour à noire chère Patrie.
        Sachons souffrir, gens de l'arrière! Pour être dignes de Ceux du Front ; pour qu'ils, se sentent compris et soutenus. Il faut tout faire pour nos soldats ; lutter et vaincre ! a dit le Beau, l'Energique Clemenceau.

        Sachons souffrir! Puisqu'il est là, Clemenceau, le Rédempteur, le Tigre affamé de Justice et qu'il nous a promis de ne se dérober devant aucune responsabilité pour faire rayonner, à nos yeux en mal de savoir, toute la vérité !
        Sachons souffrir ! Puisque, grâce à lui, l'abcès qui causait tant de malaise par le Pays est enfin crevé et qu'il saura lui arracher tout le pus dont il était gonflé !
        Sachons souffrir ! Puisque le sinistre Bolo et toute la bande assassine sont mis hors d'état de nuire !

        Sachons souffrir ! Puisqu'il est là, tout près, le glorieux jour, le jour tant espéré où, des beffrois de toutes nos cathédrales, carillonneront, les hosannas libérateurs, annonçant à la France haletante, un renouveau d'Harmonie et d'Amour !
        Sachons souffrir enfin ! pour mériter la gloire que l'Avenir nous réserve ; pour mieux goûter, demain, la douceur de respirer à l'aise dans un Pays invaincu et pour que s'en soit fini une fois pour toutes, avec ces massacres, où l'Humanité tue l'Humanité !

        Voilà ce que j'ai voulu vous demander à l'orée de celle neuve année, heureux privilégiés de l'Afrique du Nord : d'apprendre la souffrance ! Apprenons-la, aimons-la d'amour. La souffrance épure, ennoblit, grandit, lorsqu'elle est sereinement acceptée. Acceptez-là donc, tous. Allez, les seuls être, forts sont encore ceux qui ont souffert le plus. Regardez autour de vous et vous constaterez que je dis vrai.

        Ainsi, convainquons-nous de cette pensée, Français qui voulons que la France vive ; qu'elle nous rende plus endurants, plus confiants, où tout au moins, moins lâches ; qu'elle nous aide aux ultimes et nécessaires renoncements ; qu'elle nous soutienne dans notre résolution à vouloir devenir meilleurs.

CLAUDE-MAURICE-ROBERT.         
Mutilé de Guerre, Amputé d'un bras.         
Tunis, le 16 Janvier 1918.         



Fables Bônoises
De M. Edmond Brua
Envoyé Par M. Carpy Dominique

CONTREFABLES

         Deux vrais amis vivaient au Monomotapa...
         Jusqu'au jour où l'un vint voir l'autre et le tapa.       
P.-J. TOULET (Contrerimes).

         1- Le Chêne un jour dit au Roseau :
         - Allez, va faire un peu des cages pour z'oiseaux !
         Le Roseau répondit, sans crainte et sans remords :
         - Allez faire un peu, vous, des cercueils pour les morts !

         2- Une grenouille vit un bœuf,
         Un bœuf crevé. Qui trouvera plus neuf ?

         3- Jupiter dit un jour : Que tout ce qui respire
         Se retienne un moment. J'ai quelque chose à dire.

         4- Un pauvre bûcheron tout couvert de ramée
         Se croit, si c'est du chêne, un général d'armée.

         5- Un astrologue, un jour se laissa choir
         Au fond d'un puits pour mieux les astres voir.

         6- Une chauve-souris donna tête baissée
         Dans certain traitement qui l'a chauve laissée.

         7- Le paon se plaignoit à Junon :
         - Pourquoi paon, disoit-il, et pourquoi pas pa-on

         8- Un lièvre en son gîte songeoit :
         - J'ai là mon gîte et c'est la songite que j'ai !

         9- Les grenouilles se lassant,
         L'état démoquatique alloit décoassant.

         10- Certain païen chez lui gardoit un dieu de bois.
         D'où le juron païen qu'on entend quelquefois.

         11- Capitaine Renard alloit de compagnie
         En compagnie. Il fut la fable du Génie.

         12- Un paon muoit. Un geai prit son plumage.
         Un paon muet n'a rien à dire. C'est dommage.

         13- Le premier qui vit un chameau
         Ne put retenir ce gros mot.

         14- Socrate un jour faisant bâtir :
         - Passe en cor de planter ! dit X . . . ( 1 ) dans un soupir.
         (1) Xantippe.

         15- Un cerf, /s'étant sauvé dans une étable à bœufs :
         - Ben ! Dit-il, on n'est pas des bœufs, on fait c'qu'on peut !

         16- Le pot de fer proposa
         Au pot de terre un pot de vin qu'il refusa.

         17- De la peau du lion l'âne s'étant vêtu,
         Sire Lion prit la bronchite. Il est foutu.

         18- La perte d'un époux ne va point sans soupir,
         Ne fût-ce que celui qu'il rendit pour finir.

         19- Deux coqs vivoient en paix. Une poule survint.
         Elle revoit d'avoir dix œufs. Elle en eut vingt.

         20- Une souris tomba du bec d'un chat-huant
         Aux dents d'un chat. C'est ce qu'on gagne, en chahutant.

         21- Un homme vit une couleuvre.
         Une femme, à sa place, eût cru voir une pieuvre.

         22- Mère Lionne avoit perdu son faon.
         Il y a bien des " faons " de loup. Ça se défend.

         23- On abattit un pin pour son antiquité.
         C'est celui que l'octogénaire avoit planté.

         24- Un homme accumuloit. On sait que cette erreur
         A Planté suggéra son accumulateur.

         25- Un bloc de marbre étoit si beau
         Que le renard voulut le ravir au corbeau.

         26- Deux pigeons s'aimoient d'amour tendre.
         - Où est le mâle ? Dit Corydon à Clitandre.

         27- La mouche et la fourmi contestoient de leur prix.
         La mouche et la fourmi sont noires... J'ai compris

         28- Il étoit une vieille ayant deux chambrières.
         Deux chambres aujourd'hui logent des militaires.

         29- Un jour un coq détourna
         La perle d'un internat.

         30- Pour un âne enlevé deux voleurs se battoient.
         L'instant d'après, ils se bâtoient.

         31- Petit poisson deviendra grand
         Si l'on l'apprête au restaurant.

         32- On conte qu'un serpent, voisin d'un horloger,
         En bracelet de montre un jour se vit changer.

         33- Un loup n'avoit que les os et la peau.
         L'homme est un loup devant l'impôt.

         34- On ne peut trop louer trois sortes de personnes
         Ses juges, sa femme et ses bonnes.

         35- L'oiseau de Jupiter enlevant un mouton,
         L'offrit, pour compenser Ganymède, à Junon.

         36- Un loup disoit que l'on l'avoit volé
         En lui laissant manger du mouton clavelé.

         37- Une femme à Paris faisoit la pythonisse.
         Dame Tabouis en conçut la jaunisse.

         38- Un citoyen du Mans, chapon de son métier,
         Demanda le divorce aux torts de sa moitié.

         39- Que le bon soit toujours camarade du beau.
         Du beau... Du bon... Garçon, un Dubonneau !

         40- Un vieillard, près d'aller où la mort l'appeloit,
         Quand la mort l'appeloit, ce vieillard pédaloit.

         41- Le serpent a deux parties.
         Quand il les fait sonner, l'on peut dire complies.

         42- Un jour, sur ses longs pieds, alloit je ne sais où
         Un quidam dont le nom m'échappe tout à coup.
Edmond Brua


Un Noël bien particulier
Par M. Pierre Latkowski
            
            Nous étions arrivés en décembre 1944. Ma section s'était installée à Scherwiller, à peine libérée et qui s'écrivait encore " Scherweiler " car les traces de la domination allemande étaient présentes jusque sur les cartes postales que nous cherchions dans les boutiques en quête d'un rêve de correspondance.
            Celles que j'ai pu conserver portent une légende en allemand et l'occultation du texte français. Utilisation de stoks d'avant 1939 ? sans doute.

            Les Alsaciens avaient voulu honorer leurs libérateurs en invitant quelques uns d'entre nous à partager le repas de Noël dans leurs familles.
            C'est ainsi que je me trouvais ce jour-là devant un jeune couple, un bébé dans les bras, ouvrant grand leur porte pour m'accepter dans leur intimité. Je fus conquis aussitôt par l'accueil chaleureux de ces gens inconnus d'hier, par ces sourires et ces gestes amicaux qui me replongeaient dans l'atmosphère d'un vrai foyer.

            On m'installa, échangeant quelques mots, et c'est là qu'apparut le désastre de la situation : la génération de mes hôtes avait subi l'interdiction d'enseigner et d'utiliser la langue française, et je dois avouer que je n'ai jamais su m'exprimer autrement.

            Mais nous étions jeunes, j'avais vingt ans, eux guère plus. Nous étions heureux d'être là, dans ces circonstances, et je pense avoir pu convaincre mes hôtes de tout le bonheur qu'ils me donnaient, malgré le handicap du langage. Peut-être notre joie n'en a-t-elle été que plus pure ? Nous avons ri, peut-être même chanté, et je ne saurai jamais au prix de quels sacrifices notre cuisinière réussit à calmer mon appétit.

            Ce fut un merveilleux Noël. et je vous en offre volontiers le souvenir, avec tous mes voeux pour celui qui vient.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Service Communication - Ville de Béziers
Envoyé par Monsieur Alain ALGUDO
Lundi 18 décembre 2017

POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANCE, L'ÉTAT EXPULSE LA CRÈCHE D'UNE MAIRIE

       La crèche de Noël de la mairie de Béziers est expulsée de l'Hôtel de Ville. La décision du tribunal administratif de Montpellier est tombée ce lundi 18 décembre. Une décision aberrante contre laquelle la Ville de Béziers se réserve le droit de faire appel. Mais ce qui frappe le plus, c'est que cette décision de justice vient à la suite d'une plainte... du préfet de l'Hérault.

       II ne s'agit plus là de quelques associations "laïcardes" bien décidées à faire la peau à nos santons, comme ce fut le cas en 2014 ou 2016. Non, cette fois c'est bien l'Etat qui, seul, via son représentant dans l'Hérault, fait retirer la crèche. C'est une "première", dont la portée symbolique — et historique — n'a pas fini de nous abasourdir.

       Plus ahurissant encore, le jugement qui vient d'être rendu. Le juge des référés, censé se prononcer sur "l'urgence", rend une décision de fond sur la crèche. Le tribunal considère en effet que « l'installation d'une telle crèche [...] dans un emplacement public, n'est légalement possible que lorsqu'elle présente un caractère culturel, artistique ou festif » et que « l'installation dont il s'agit ne présente pas de caractères artistiques particulières, n'étant composée que de santons ordinaires ». Ainsi, on apprend que le juge des référés est désormais compétent pour juger de l'aspect culturel — ou non — d'une manifestation dans le cadre des animations de Noël.

       La décision de justice impose donc à la commune de Béziers de retirer sa crèche du hall de son Hôtel de Ville. Dès demain, elle sera déplacée. Pour continuer d'admirer la traditionnelle crèche de Noél de Béziers, nous donnons rendez-vous dès le jeudi 21 décembre à tous les Biterrois dans le hall de l'Hôtel Dulac, 27 rue du 4 Septembre. La crèche de Béziers y sera réfugiée et bien visible, de 8h à 19h.

       Sur le fond, la Ville de Béziers n'en restera pas là. Car elle sait pouvoir compter sur les 23 000 visiteurs qui, l'an passé encore, sont venus admirer la crèche de Noël de Béziers. Elle sait pouvoir compter sur ces milliers de visiteurs de toutes confessions qui ont dit leur goût de nos traditions dans les cinq livres d'or remplis de messages de soutien. Elle sait pouvoir compter sur d'innombrables Français pour se battre à ses côtés, pour défendre ce qu'ils nous refusent. « Ils » ,ce sont ceux qui veulent toujours tout interdire, ceux qui luttent contre nos traditions. « Ils », ce sont ceux qui, en réalité, n'aiment ni Béziers, ni la France. La nouveauté, glaçante, c'est que « ils », c'est désormais l'Etat.


Sauver Noël
De M. Jean-Paul BARRUYER
Envoyé par M. Dismas

              Je tenais à vous entretenir d'un sujet avant que vous ne plongiez dans les affres de l'hiver, de la lumière du jour devenue trop rare, des repas trop riches et des vapeurs de l'alcool. Avant que vous n'ayez d'yeux que pour votre dinde de Noël à préparer pour vos invités, et aussi pour vous faire toucher du doigt que la pérennité de la fête de Noël (la religieuse, pas la païenne), évidente aujourd'hui pour nous, ne le sera peut-être pas pour les prochaines générations. Voici le sujet qui ne cesse de me hanter comme il hante à juste titre une majorité de Français, les deux tiers d'entre eux d'après un sondage, même s'ils sont désormais résignés et murés dans le silence par fatalité, comme des moutons inconscients que l'on conduit à l'abattoir.

              En effet, aucun politique, non seulement n'a su apporter un remède à la chose, mais pire encore, en rajoute une petite couche à chaque fois pour nous enfoncer un peu plus. Il faut dire qu'ils n'ont désormais plus beaucoup le choix, nos politiques, puisqu'eux-mêmes ont créé, sous la pression d'associations et lobbies politico-ethno-religieux qu'ils ont laissé s'installer dans notre pays comme le loup dans la bergerie, les conditions législatives et judiciaires de notre propre effacement culturel. De surcroît sous la bénédiction urbi et orbi du très "respectable" Conseil d'Etat, lui-même en partie acquis aux thèses de l'islam politique quand il y a conflit entre les deux peuples de France, l'ancien (le fatigué) et le nouveau (la chance pour la France). Quant aux médias, n'en parlons pas, du matin au soir ils sont désormais dressés comme des bouledogues repoussants, chiens de garde hurlants aux babines dégoulinantes, aux ordres de la pensée officielle qui semble nous acheminer inexorablement au cœur de l'action d'un roman noir, un roman d'anticipation sociétal digne de George Orwell.

              Tant pis, une fois de plus je prends le risque, celui d'apparaître comme le sonneur de tocsin qui empêche les bonnes consciences de dormir et que l'on condamne pour avoir lancé l'alerte alors qu'on laisse en paix ceux qui ont allumé le feu. "Allumer le feu !" Tiens, je pense encore à notre ami Johnny qui a su tant rassembler les Français derrière lui. À défaut d'une nouvelle Jeanne d'Arc, peut-être nous faudrait-il un nouveau Johnny pour réveiller la France en mobilisant les foules et les consciences !...

              Sonneur de tocsin dérangeant, j'en suis assurément un et je le revendique. Un sonneur de tocsin qui est aussi un Ponce Pilate qui, un jour viendra, s'en lavera aussi les mains devant les naïfs d'aujourd'hui qui ne comprendront pas alors ce qui leur arrive... On m'a fait le reproche il y a quelques temps, celui d'afficher le chiffon rouge au sujet d'un problème qui n'en est pas un puisque l'islam finira un jour par se fondre dans la République. Moi aussi, je le croyais naïvement autrefois, mais devant le tour que prennent les événements au quotidien, je suis comme sœur Anne, je ne vois toujours rien venir, aucun signe encourageant qui pourrait apaiser mon angoisse. Bien au contraire, malheureusement, car nous nous acheminons tout doucement, mais sûrement, vers une dissolution de la République dans l'islam politique conquérant qui tisse sa toile en silence avec une complicité manifeste à tous les étages de la société.

              Si vous avez encore du mal à trouver une idée de cadeau à offrir pour Noël, à déposer au pied du sapin, je vous recommande ce livre, "CHRONIQUE DE L'ISLAMISATION ORDINAIRE DE LA FRANCE (Le grand tabou)" par François Billot de Lochner, haut fonctionnaire (éditions Pierre-Guillaume de Roux) qui semble avoir été rédigé et construit d'une manière rigoureuse et honnête. Voici le résumé de l'ouvrage :

              " L'islamisation du pays sera achevée dans quelques années. Quand, devenue un fait de société incontournable, elle acculera tous les Français à adopter, de gré ou de force, la culture islamique au sens le plus large. Il convient dès lors de s'interroger sur l'inversion du processus habituel de l'assimilation : appartient-il aux musulmans immigrés, devenus dès lors musulmans de France, de transformer leur nouvelle patrie en terre islamique ? [...] Le haut fonctionnaire appelle à la résistance quotidienne et somme les responsables politiques de prendre leurs responsabilités, sans craindre la bien-pensance et les chantres d'une mondialisation utopique."

              Le premier lien internet ci-dessous, celui de Riposte laïque, est suivi dans le texte d'une vidéo-interview de l'auteur du livre, que je vous recommande de voir, même si le début est un peu laborieux. J'en suis sorti tout abasourdi, comme assommé, et pourtant, dans ce domaine, j'en ai vu bien d'autres...

              Cet ouvrage est à rapprocher d'un autre livre, un peu similaire, qui a fait beaucoup de bruit, même s'il ne figurait pas au palmarès des grands prix littéraires de la rentrée, en réveillant certains naïfs endormis : "PRINCIPAL DE COLLÈGE OU IMAM DE LA RÉPUBLIQUE ?" de Bernard Ravet (éditions Kero), ancien principal de collège à Marseille, désormais à la retraite en ayant retrouvé sa liberté d'expression au sujet de l'emprise conquérante de l'islam jusqu'au cœur des établissements d'enseignement secondaire.

              À vrai dire, ce qui m'inquiète le plus, ce ne sont pas les attentats terroristes islamistes qui vont encore ensanglanter notre pays, même si je n'en suis pas à l'abri comme tous les Français, car ils cesseront un jour, signe alors qu'il sera désormais trop tard pour nous. Non, ce qui est le plus inquiétant est cette expression de "islamisation ordinaire" qui sous-entend pas mal de choses : banalité quotidienne, petits renoncements successifs, soumissions à une idéologie politique par tractations qui ne coûtent pas très cher, aspect indolore en apparence, ordinaire parce qu'elle ne retient plus guère notre attention, un peu à l'image du syndrome de la grenouille que l'on porte très doucement jusqu'à ébullition dans sa casserole à partir d'une eau froide, sans qu'elle s'en aperçoive réellement avant sa mort.

              Finalement, laissez tomber l'idée du sapin, si vous vous décidez pour l'achat de ce livre en cadeau. Je vous recommande plutôt de le déposer devant la crèche, tant qu'il vous est encore possible d'en avoir une chez vous, une crèche chrétienne avec son petit Jésus sous le regard bienveillant et protecteur de Marie et Joseph, autant de symboles de paix et d'amour que je ne crois pas déceler chez la concurrence religieuse qui veut nous imposer son idéologie mortifère, par la force de la ruse et de la patience. À cette occasion, n'oubliez pas de glisser une petite carte de visite entre le papier-cadeau et le ruban doré, sur laquelle vous aurez pris soin d'apposer, de votre plus belle écriture, "Oh, Marie, si tu savais, tout le mal que l'on me fait !..."

              JOYEUX NOËL quand même à toutes et à tous !!!...

              Jean-Paul BARRUYER
              un libre penseur anti-laïcard
              attaché à sa culture chrétienne
              (si, si, ça existe !), 22 décembre 2017

https://ripostelaique.com/chronique-de-lislamisation-ordinaire-de-la-france-de-francois-billot-de-lochner.html

http://www.bvoltaire.com/livre-chronique-de-lislamisation-quotidienne-de-france-francois-billot-de-lochner/?mc_cid=935ba99385&mc_eid=0a1490d3e2
        

POUR LES + DE 70 ANS !
Envoyé par Eliane.

          J’ai 70 ans. Je suis allé récemment chez un nouveau médecin.

          Après deux visites et des tests de laboratoire, il m'a dit que j'étais très bien pour mon âge.
          Après cette remarque, je n'ai pas pu résister à lui demander :
          - Pensez-vous que je vais vivre jusqu'à 85 Ans ?
          Alors il m'a demandé :
          - Est-ce que vous fumez ?
          - NON
          - Buvez-vous de la bière, du vin, de l'alcool ?
          - Oh non, ai-je répondu. De plus, je ne prends aucun médicament.
          Puis il me demanda :
          - Est-ce que vous mangez du steak et des viandes rôties au barbecue ?
          J'ai répondu :
          - Non, mon ancien médecin m'avait dit que les viandes rouges sont mauvaises pour la santé.
          - Est-ce que vous passez beaucoup de temps au soleil ?
          - Jouez-vous au golf ? Faites-vous de la voile, de la randonnée ? De la moto ?
          - Conduisez-vous des voitures de sport ?
          - Non, rien de ça.
          - Avez-vous des maitresses, et avez-vous des rapports sexuels fréquents ?
          - Non plus.

          Alors, il m'a regardé et m'a dit :
          - Mais alors, pourquoi voulez-vous vivre jusqu'à 85 ans ? vous allez vous emmerder !


ANNALES ALGERIENNES
Tome 1
LIVRE IV
Marche sur le Cap Matifou. - Évacuation de Sidi-Féruch et des redoutes. - Concentration de l'armée autour d'Alger. - Dévastations qui en sont la suite. - Départ d'Hussein pacha. - M. de Bourmont est nommé maréchal de France. - Relations avec les Arabes. - Digression sur la province d'Alger et sur les fonctions vie l'Agha. - Hamdan-ben-Amin-Él-Secca est nommé Agha des Arabes. - Ben-Zamoun. - Expédition de Blida. - Expédition de Bône. - Expédition d'Oran. - Massacre de Mourad à Bougie. - Révolte du Bey de Titery. - Révolution de 1830. - Départ de M. de Bourmont.
         Nous avons vu, dans le livre précédent, qu'à l'exception de quelques bataillons logés dans la ville, les troupes qui avaient pris part au siège, s'établirent à l'extérieur de la place. Elles occupèrent tout le terrain qui s'étend depuis le Bouzaréa jusqu'à la plaine de Mustapha-Pacha, en avant du fort Bab-Azoun.

          Le lendemain de la prise d'Alger, la brigade Montlivault reçut ordre de se porter sur le Haouch-Cantara (la maison carrée) et sur la Rassauta, autre ferme bien connue à l'est d'Alger, pour s'emparer des haras et des troupeaux du gouvernement qui s'y trouvaient. Mais le Bey de Constantine, qui avait repris, avec son contingent, la route de sa province, avait tout enlevé. Cette brigade poussa jusqu'au cap Matifou, qui ferme à l'est la rade d'Alger. Elle reconnut sur la côte plusieurs batteries armées de 120 pièces de canon, qu'elle n'avait ni les moyens ni la mission d'enlever. Quelque temps après, des canots furent envoyés pour désarmer les batteries du cap Matifou ; mais la vue de quelques Arabes armés les empêcha de le faire. Les batteries situées depuis le fort Bab-Azoun jusqu'à l'Aratch, ne furent désarmées que le 22 août. Celles qui sont situées au-delà, jusqu'au cap Matifou, et le fort Matifou lui-même, restèrent armés, et le sont encore au moment où j'écris, quoique les troupes françaises ne les occupent pas.

          Dès le 7 juillet, des ordres furent donnés pour le désarmement et l'abandon de Sidi-Féruch, dont l'occupation ne parut plus nécessaire. Le 2e bataillon du 48e de ligne fut envoyé à ce camp pour s'y réunir au ter bataillon du même régiment, et y rester jusqu'à ce que la marine eût enlevé tout le matériel. Le 10, la garnison des redoutes construites sur la route de Sidi-Féruch, fut réduite à une compagnie par redoute. Le 23, la brigade Poret de Morvan abandonna Staouéli, et vint s'établir dans les environs d'Alger. Elle laissa cependant une compagnie dans la redoute qui servait de réduit à ce camp. Le 29, Sidi-Féruch étant désarmé, le 48e rentra à Alger, et toutes les redoutes furent abandonnées.

          Par suite de ce mouvement, toute l'armée se trouva réunie autour d'Alger. La coupable négligence des chefs de corps laissa dévaster les belles et fraîches maisons de campagne qui entourent cette ville. Au lieu d'employer des moyens réguliers pour avoir du bois, on coupait les haies et les arbres fruitiers, on brûlait les portes, les fenêtres, et même les poutres des maisons : le soldat détruisait aussi pour le plaisir de détruire. Les marbres, les bassins, les ornements de sculpture, tout était brisé, sans but et sans profit pour qui que ce fût. Les aqueducs ayant été rompus en plusieurs endroits, presque toutes les fontaines tarirent, et l'armée fut sur le point de manquer d'eau. Dès le mois d'août, les environs d'Alger offrirent l'aspect de la plus complète désolation. Cependant, un ordre du jour, antérieur au débarquement, avait prescrit aux chefs de corps de se mettre en garde contre ces désordres. Les recommandations furent plusieurs fois renouvelées, mais ces officiers n'en tinrent aucun compte, et le général en chef, qui ne sortait pas de son palais, ne sut pas se faire obéir. C'était un triste spectacle de voir ainsi le peuple le plus civilisé de la terre donner aux Algériens l'exemple du vandalisme.

          Hussein-Pacha, quelques jours après la prise d'Alger, alla faire une visite à M. de Bourmont, et en fut reçu avec de grands honneurs. Je tiens, d'une personne qui était en position d'être bien informée, que le Dey remit au général en chef une somme considérable en inscriptions de rente sur l'Angleterre, en disant qu'elle ne lui appartenait pas en propre, qu'elle faisait partie du trésor de l'État, et qu'ainsi, il ne pouvait pas la garder aux termes de la capitulation. Cette délicatesse étonna de la part d'Hussein, mais elle est dans le caractère turc. Ce prince, ayant choisi Naples pour retraite, partit, le 10 juillet, pour cette ville, avec une suite nombreuse. Il envoya un mouchoir rempli de sequins à l'officier qui avait été chargé de présider à son embarquement, et parut surpris du refus que fit celui-ci de le recevoir.

          Les membres non mariés de la milice turque furent embarqués en même temps pour l'Asie mineure. En quittant une ville qui était devenue leur patrie, ils ne firent pas entendre une seule plainte. On leur donna à chacun un secours de deux mois de solde ; ils le reçurent comme un bienfait auquel ils croyaient n'avoir aucun droit. Cette froide résignation aux arrêts de la fortune a quelque chose de noble et de touchant.
          On s'est repenti plus d'une fois, depuis 1830, d'avoir expulsé tous les Turcs, et l'on a reconnu, mais trop tard, que ces hommes auraient pu nous rendre de très grands services. Ils désiraient presque tous se mettre à notre solde. Je tiens de plusieurs Indigènes, qu'après l'explosion du château de l'Empereur, ils disaient publiquement que sans doute le Roi de France avait un trésorier, comme le Dey d'Alger, et que son argent en valait bien un autre.

          La nouvelle de la prise d'Alger fut accueillie avec transport de l'Europe entière. En France, quelques hommes, égarés par l'esprit de parti ou épouvantés de l'audace que ce triomphe allait donner à la faction Polignac, en parurent désagréablement affectés ; mais, même parmi les libéraux, ceux qui désiraient, plus qu'ils ne craignaient, une lutte avec le gouvernement de la Restauration, ne considérèrent que la gloire de nos armes. Charles X éleva M. de Bourmont à la dignité de Maréchal de France. Cette distinction lui était due, je ne le considère ici que comme général en chef de l'armée d'Afrique. Quelques fautes lui ont été reprochées, mais en masse ses opérations furent bien conçues, et, ce qui est tout à la guerre, le succès les couronna. Après la victoire, il se hâta de demander au gouvernement les récompenses que l'armée avait si bien méritées ; il demanda aussi qu'une partie du trésor, algérien lui fût partagée ; mais, chose étrange de la part d'un gouvernement qui voulait appuyer sur la force des armes des projets insensés et coupables, ses propositions furent repoussées. Avec moins de circonspection, ou pour mieux dire, de timidité, M. de Bourmont aurait fait lui-même pour l'armée ce dont elle lui paraissait digne.

          Le commandant de l'armée navale, M. Duperré, fut nommé pair de France. Cet officier général qui, comme nous l'avons dit, jouissait d'une assez belle réputation chez les marins, croyait, ou voulait faire croire, qu'il avait fait beaucoup de mal aux fortifications algériennes, et contribué puissamment à la reddition de la ville, de sorte qu'il ne se regarda pas comme suffisamment récompensé. On sait aujourd'hui que le dégât causé aux fortifications d'Alger par la marine a été évalué à 7 fr. 50 c. Les prétentions de M. Duperré n'étaient donc qu'une faiblesse affligeante dans un aussi éminent personnage.

          Maître d'Alger, le maréchal de Bourmont se trouva subitement remplacer le Dey aux yeux des tribus arabes. Ce qu'il allait faire dans cette nouvelle position devait avoir du retentissement dans l'avenir, car il était appelé à régler nos premiers rapports avec ces populations intelligentes, qui ne laissent échapper aucune conséquence d'une fausse démarche ; mais avant de parler de sa conduite envers les Arabes, je dois faire connaître la province d'Alger ; la digression, quoique longue, est indispensable pour l'intelligence des faits qui doivent suivre.

          La province, ou arrondissement d'Alger, est la partie de la Régence que le Dey administrait directement, et pour laquelle il ne nommait pas de Bey. Elle s'étend, de l'est à l'ouest, depuis les frontières des Kbaïles indépendants, jusqu'au territoire de la petite ville de Tenez. Alger occupe à peu près le milieu de son littoral. Au midi, elle est bornée par la crête du petit Atlas; elle a même quelques districts au-delà.
          Cette étendue de terrain est occupée en grande partie par la plaine de la Métidja, qui a vingt lieues de longueur sur une largeur moyenne de quatre à cinq ; cette plaine s'appuie, au nord aux collines d'Alger et à la mer ; au midi, elle s'étend jusqu'au pied du petit Atlas ; au-delà des montagnes, vers l'est, est la plaine de Hamza, qui dépend de la province d'Alger ; tout le reste de la province est plus ou moins montueux. Le petit Atlas suit en général une direction parallèle à la mer; mais, aux deux extrémités de la Métidja, il pousse des ramifications vers le nord, comme s'il était jaloux d'embrasser cette belle plaine de toutes parts.

          La Métidja présente une pente assez sensible du midi au nord; de sorte que les eaux qui descendent des montagnes, trouvant dans les collines du massif d'Alger, un obstacle à leur écoulement naturel, forment des marais dans cette direction. Mais, comme elle est traversée par plusieurs cours d'eau dont les lits sont bien dessinés, il serait facile d'en opérer le dessèchement par quelques travaux habilement dirigés. Déjà des essais de cette nature ont eu lieu, et ont parfaitement réussi ; ils ont prouvé que non seulement l'opération était possible, mais encore qu'elle ne serait pas aussi coûteuse qu'on le croyait. On trouve, en parcourant la plaine, des traces irrécusables d'anciens travaux de dessèchement exécutés, soit sous la domination romaine, soit à une époque plus rapprochée, mais qui certainement était celle d'une sage administration aussi la tradition du pays conserve-t-elle les souvenirs d'un temps heureux où la Métidja était riche et peuplée. Cette prospérité a disparu depuis longtemps sous l'administration imprévoyante des Turcs, qui ont été pour cette belle partie de l'Afrique, ce que furent les Chrétiens pour l'Andalousie. On sait que sous la domination des Maures, la plaine connue sous le nom de Marismas de Séville, était parvenue au plus haut degré de prospérité: on comptait alors, de Séville à San-Lucas, 114 villages. Mais, les Chrétiens ayant négligé les travaux de dessèchement qui avaient fait, des Marismas, un délicieux jardin, les eaux du Guadalquivir les envahirent peu à peu, et aujourd'hui l'œil du voyageur n'y aperçoit qu'une nature morte et fangeuse.

          La Métidja est loin d'être aussi déchue que les Marismas de Séville, et pourrait revenir avec plus de promptitude à son ancien état de prospérité. Les marais n'en occupent que la moindre partie ; tout le reste est d'une admirable fertilité ; les principales rivières qui l'arrosent sont, de l'est à l'ouest, l'Isser, le Korso, le Hamise, l'Aratch, et le Mazafran formé par la réunion de la Chiffa et de l'Oued-Jer ; aucune d'elles n'est navigable, et toutes courent du sud au nord.
          La plaine de la Métidja est peu saine dans sa partie septentrionale. Cela tient aux marais dont nous venons de parler. On croit généralement que les brouillards qui la couvrent régulièrement tous les matins, et qui ne se dissipent que lorsque le soleil s'est élevé de quelques degrés sur l'horizon, contribuent à cette insalubrité; mais c'est une erreur, puisque ces brouillards s'étendent sur toute la plaine, et qu'il n'y a que les voisinages des marais qui soient malsains.

          La chaîne du petit Atlas est composée de montagnes d'une médiocre élévation, et boisée presque partout jusqu'au sommet ; le mont Jurjura, qui s'en détache vers le midi, atteint seul à une élévation un peu considérable ; au-delà de cette chaîne, vers, l'est, est la plaine de Hamza, moins étendue, et bien moins fertile que la Métidja : elle est arrosée par l'Adous qui se jette dans la mer à l'est de Bougie, et par quelques cours d'eau dont la réunion forme l'Isser. La plaine de Hamza est eu général sablonneuse et pierreuse, mais elle a de nombreux Oasis très propres à la culture des céréales.

          La province d'Alger compte cinq villes et douze districts ou Outhans.
         Les villes sont : Alger, Blida, Dellys, Coléa, Cherchell.
         Les Outhans sont : Beni-Khalil, Beni-Mouça, Khachna, Isser, Sebaou, Beni-Djéad, Beni-Khalifa, Hamza, El-Sebt, Arib, Beni-Menasser, El-Fhas (ou banlieue d'Alger.)

          L'Outhan de Beni-Khalil s'étend de l'est à l'ouest, depuis l'Aratch jusqu'à la Chiffa, et du nord au sud, depuis la banlieue d'Alger jusqu'aux crêtes du petit Atlas au-dessus de Blida.
         Celui de Beni-Mouca s'étend sur la rive droite de l'Aratch à l'est de l'Outhan de Beni-Khalil. Il occupe une partie de la plaine dans cette direction, et le versant septentrional de l'Atlas.
         A l'est de cet Outhan est celui de Khachna qui est très vaste: il est borné au nord par la mer, et au sud par les crêtes de l'Atlas qui sont très élevées dans cette direction. La rivière de Korso le sépare de celui d'Isser. Ce dernier s'étend également, du nord au sud, depuis la mer jusqu'aux crêtes de l'Atlas.

          A l'est de l'Outhan d'Isser, est celui de Sébaou, le plus étendu et le plus important de la province d'Alger. Il en est aussi le plus oriental, et confine au pays des Kbaïles indépendants. Au sud d'Isser et de Khachna, est l'Outhan de Beni-Djéad, sur les plateaux de l'Atlas ; celui de Hamza est au sud de Beni-Djéad, et dans la plaine dont nous avons parlé ci-dessus.
         A l'ouest de Beni-Djéad et de Hamza, de l'autre côté de l'Atlas relativement à Alger, est l'Outhan de Beni-Khalifa.
         L'Outhan d'El-Sebt s'étend à l'ouest de la Chiffa, jusqu'à celui de Cherchell, limite de la province d'Alger, dans cette direction.
          Pour ne point trop couper le fil de la narration, nous avons renvoyé dans les notes, la description particulière des villes et des Outhans.
         Sous la domination des Turcs, l'Agha avait l'autorité supérieure sur les Outhans, excepté sur ceux d'Isser et de Beni-Menasser ; Isser, quoique enclavé dans la province d'Alger, relevait, par une singulière anomalie, du Bey de Titery qui en nommait le Kaïd. Beni-Menasser obéissait au Kaïd de Cherchell, qui était indépendant de l'Agha.

          Les villes de Blida et de Coléa avaient des Hakems ou gouverneurs Turcs nommés par le Dey, et placés sous les ordres de l'Agha. Celle de Cherchell avait un Kaïd comme nous venons de le voir. Dellys obéissait au Kaïd de Sébaou qui y avait un Oukil ou procureur. Il y avait aussi dans cette ville, comme dans celle de Cherchell, un commandant du port nommé par le ministre de la marine.

          L'Agha, un des principaux personnages de la Régence, commandait, en campagne, la milice turque, que le Khaznadj administrait à l'intérieur ; mais son pouvoir se faisait principalement sentir aux Arabes, sur lesquels il exerçait une juridiction prévôtale prompte et terrible.
         Les Turcs avaient su, pour soutenir son autorité au dehors, lui créer une force qui ne leur coûtait presque rien, et qui était prise dans le sein du peuple conquis.
         Tout Arabe qui se sentait propre au métier de la guerre, et qui avait les moyens de s'acheter des armes et un cheval, pouvait s'exempter de toutes contributions, en se faisant inscrire au nombre des cavaliers de l'Agha. Il est vrai que cette inscription ne dépendait pas tout à fait de la volonté du postulant, et que l'Agha n'admettait dans ses cavaliers, ou Spahis, que des hommes dont les qualités militaires étaient bien reconnues; il exigeait en outre un présent qui s'élevait ordinairement à 40 sultanis (200 fr.).

          Un très petit nombre de ces cavaliers, cinquante environ, étaient au service permanent. On les appelait Mekaliâ (fusiliers) ; ils étaient casernés à Alger, et accompagnaient l'Agha dans toutes ses sorties. Les autres restaient dans leurs foyers, et ne prenaient les armes que lorsqu'ils en recevaient l'ordre pour aller châtier quelque tribu rebelle. Le butin qu'ils rapportaient presque toujours de ces sortes d'expéditions était un appât qui les empêchait de manquer au rendez-vous. Les fonctions de Spahis étaient héréditaires, et constituaient une espèce de noblesse d'épée, dont les Arabes sont très fiers.

          Il existait encore parmi les Arabes une classe d'hommes qui était exempte d'impôts, c'étaient les Serradja (écuyers), et les Azara (palefreniers) ; ils étaient chargés, sous les ordres de Khodja-el-Khil, du soin des troupeaux, des haras et des bêtes de somme du gouvernement ; quand l'armée se mettait en mouvement, c'étaient eux qui réunissaient les moyens de transports, et qui conduisaient les bagages.

          Outre les Spahis, l'Agha avait sous ses ordres une espèce de milice que l'on appelait Zémouls. Les Zémouls étaient, dans l'origine, des aventuriers à qui le gouvernement avait cédé des terres à la charge du service militaire : on leur donnait, par an, un habillement complet et quelques boudjous. Il y avait de ces Zémouls dans les Outhans d'El-Sebt et de Sébaou ; ils formaient, comme on le voit, de véritables colonies militaires.

          Les Kaïds étaient nommés par le Dey, sur la présentation de l'Agha. Il y en avait de, deux sortes : les Kaïds-El-Outhan, et les Kaïds-El-Achour. Les premiers, qui étaient les chefs civils et militaires des Outhans, devaient être Turcs. Les seconds, ordinairement Arabes, étaient spécialement chargés de faire payer la dîme que l'on prélevait sur les récoltes. Souvent, il y avait plusieurs Kaïds-El-Achour dans un Outhan, mais il n'y avait jamais qu'un Kaïd-El-Outhan. C'étaient les Kaïds-El-Achour qui réunissaient les cavaliers de l'Agha lorsqu'on les convoquait. Le Kaïd-El-Outhan avait ses cavaliers particuliers qui jouissaient des mêmes avantages que ceux de l'Agha. On les appelait Mrazny, et on les employait à faire rentrer les contributions autres que la dîme.

          Il y avait encore des Kaïds pour certains Arabes qui se trouvaient dans une position exceptionnelle, et eu dehors des Outhans qu'ils habitaient. Tels étaient le Kaïd des Arabes de Sahara pour ceux de cette contrée qui, à diverses époques, étaient venus s'établir dans la province d'Alger ; le Kaïd-El-Gharb ou de l'ouest pour les Maroquins qui se trouvaient dans le même cas, et le Kaïd-El-Aribs pour les Aribs établis à Hamza.

          Chaque Outhan était divisé en tribus ou Archs, ayant à leur tête un Cheikh-El-Mecheikh, ou grand Cheikh. Chaque Douar ou village avait de plus son Cheikh particulier. La division par Outhan n'était point basée sur celle des races d'hommes qui habitent la province d'Alger. Il semble que les Turcs aient pris à tâche de réunir au contraire des Kbaïles et des Arabes dans le même Outhan, conduits peut-être à cela par la même pensée politique qui a présidé à la division de la France en départements.

          Il y avait dans chaque Outhan un Cadi, pour la justice civile. La justice criminelle était administrée par l'Agha et par les Kaïds. L'Agha seul avait le droit d'infliger la peine de mort; cependant, le Kaïd-d'El-Sebt et celui de Sébaou l'ont eu et exercé plusieurs fois.

          L'autorité du Dey n'était point contestée dans la province d'Alger, où tout lui était soumis, Arabes et Kbaïles. Il n'en est pas de même de la nôtre qui, faible et incertaine, ne s'étend guère que sur le Fhas et sur les parties des Outhans de Beni-Mouca, de Kchachna et de Beni-Khalil qui en sont le plus près.

          M. de Bourmont, peu de jours après la prise d'Alger, partant du principe peu contestable, qu'il faut se servir des Indigènes pour avoir action sur les Indigènes, crut faire merveille en choisissant un Maure pour Agha des Arabes, et ne considéra pas que ces mêmes Arabes professent le plus grand mépris pour les individus de la race Maure. A cette première faute, il ajouta celle de prendre cet Agha dans la classe des négociants, que les Arabes dédaignent au-dessus de toute expression ; car il n'y a pas de peuple chez qui les antipathies aristocratiques soient mieux prononcées. Le général en chef se laissa conduire, dans cette circonstance, par les conseils d'Ahmed-Bouderbah. Une de nos erreurs a toujours été de croire que nous pouvions tirer parti des Maures, pour étendre notre influence dans un pays où ils n'ont eux-mêmes ni influence ni considération. Un Arabe se soumettra à un Français, parce qu'il reconnaîtra au moins en lui le droit du plus fort; mais vouloir qu'il obéisse à un citadin, à un marchand, c'est lui imposer une humiliation qu'il repoussera de toute la force de son âme.

          Le nouvel Agha, Hanidan-Ben-Amin-El-Secca, n'avait rien qui pût faire oublier aux Arabes la double tache de son origine et de sa profession. Il était d'une avidité révoltante, d'une bravoure plus que suspecte, et d'une improbité non équivoque. Ensuite, il ne connaissait pas le pays: car les Maures d'Alger sortent rarement de la banlieue de cette ville.

          Le lendemain de la prise d'Alger, le Bey de Titery envoya son fils à M. de Bourmont, pour faire sa soumission et demander un sauf-conduit afin de pouvoir se rendre lui-même à Alger. Ce sauf-conduit ayant été accordé avec empressement, le Bey se présenta en personne. Il prêta serment de fidélité à la France et fut maintenu dans son gouvernement. La cérémonie dans laquelle on le reconnut pour Bey de Titery, eut lieu le 15 juillet. Il est d'usage, dans ces circonstances, que le récipiendaire reçoive, pour marque de sa dignité, un sabre d'honneur. Celui que l'on destinait à Mustapha, fut volé dans la Casbah même, peu de temps avant la cérémonie, et on ne trouva pas à le remplacer, quoique les nouveaux hôtes de ce palais se fussent emparés de plusieurs armes précieuses. Mustapha ne reçut donc point de sabre, et en conserva un profond ressentiment. Cependant il partit pour Médéah, capitale de la province de Titery, en protestant de son dévoueraient à la France.

          Peu de jours après l'élévation d'Hamdan à la charge d'Agha, Ben-Zamoun, homme habile et influent de la tribu de Flissa, Outhan de Sébaou, se mit en relation avec le général en chef. Sa correspondance prouve qu'il avait formé le projet, assez largement conçu, de se créer une position politique élevée, en se constituant intermédiaire entre nous et ses compatriotes. Les offres qu'il nous fit, étaient de nature à être mieux accueillies qu'elles ne le furent. Il venait de convoquer une grande assemblée, où il devait proposer aux Arabes de reconnaître l'autorité, de la France, moyennant certaines conditions, qui devaient assurer leur bien-être et leur liberté. Lorsqu'il apprit que le maréchal de Bourmont se préparait à marcher sur Blida, il lui écrivit sur-le-champ pour l'en dissuader, et l'engager à s'abstenir de s'avancer dans le pays, jusqu'à ce qu'un traité en bonne forme eût réglé la nature de nos relations avec les Arabes.

          M. de Bourmont ne se rendit pas à ses remontrances, et, il partit pour Blida, le 23 juillet, avec 1,000 à 1,200 hommes d'infanterie, une centaine de chevaux et 2 pièces de canon. Cette excursion n'avait d'autre motif qu'un sentiment de curiosité ; car aucune pensée politique ne s'y rattachait. La petite colonne passa par le pont d'Oued-el-Kerma, fit une longue halte à Boufarik, ce lieu si connu maintenant, et situé au centre de l'Outhan de Beni-Khalil, et arriva sur le soir à Blida, où elle fut très bien reçue par les habitants. Le lendemain on ne tarda pas à s'apercevoir que les Arabes et les Kbaïles se préparaient à nous combattre. Dans la matinée, quelques coups de fusils furent tirés sur une reconnaissance qui avait été envoyée sur la route de Médeah. Si l'ennemi avait mieux caché ses desseins, il aurait pu égorger toute la colonne, car c'était à peine si elle se gardait. Campés aux portes d'une ville qui devait exciter leur curiosité, les officiers et les soldats avaient, presque tous, abandonné leurs postes, pour aller la visiter, tant la confiance était grande. Mais, avertis par des démonstrations hostiles partielles, ils coururent à leurs faisceaux. Vers le milieu du jour, un chef d'escadron d'état-major fut tué, d'un coup de feu, derrière une haie, où un besoin naturel l'avait conduit. A une heure, l'ordre du départ fut donné.

          A peine la colonne fut-elle en marche, qu'elle fut assaillie par une nuée d'Arabes et de Kbaïles, dont le feu bien nourri nous mit beaucoup de monde hors de combat. Heureusement, le général Hurel, qui la dirigeait, se rappela que le chemin, suivi la veille, était creux et encaissé dans une assez grande distance : il en prit un autre qui nous jeta, sur-le-champ, dans la plaine. Sans cette heureuse inspiration, nous aurions été compromis. En plaine, les Kbaïles, n'étant couverts par rien, n'osèrent pas trop s'aventurer. Cependant nous fûmes poursuivis jusqu'à Sidi-Haïd, à une lieue en deçà de Boufarik Notre cavalerie fournit quelques charges heureuses, l'ordre le plus parfait ne cessa d'exister dans la colonne. Néanmoins, comme on ne fit pas une seule halte depuis Blida jusqu'à Sidi-Haïd, la rapidité de notre marche donna, à notre retraite, l'apparence d'une fuite.

          La colonne coucha à Bir-Touta, ce fut là que M. de Bourmont reçut son bâton et son brevet de maréchal de France, qu'un officier d'état-major lui apporta, et qui étaient arrivés à Alger pendant son absence. Sa nomination était connue depuis plusieurs jours. La joie du triomphe, après la prise d'Alger, avait été empoisonnée pour lui par la mort d'un de ses fils. Ici, la mort de M. de Trélan, ce chef d'escadron dont nous avons parlé plus haut, et qu'il aimait à l'égal d'un fils, vint couvrir de deuil les insignes de sa dignité ; ainsi ce malheureux général n'a pu éprouver un seul instant de satisfaction pure dans tout le cours d'une campagne si glorieuse pour lui.

          M. de Bourmont dut, en outre, être assez péniblement affecté du désagrément qu'il avait éprouvé à Blida. Son amour-propre blessé lui en fit naturellement chercher les causes ailleurs que dans son imprudence. Les Maures de la municipalité d'Alger, lui firent entendre que les Turcs qui étaient restés dans cette ville pouvaient bien y avoir contribué par leurs intrigues. Il paraît même que, pour le tromper plus facilement, on mit sous ses yeux des lettres supposées, par lesquelles les Turcs auraient engagé les Arabes à prendre les armes. Le général en chef, à qui il fallait des coupables, prit ceux qu'on lui offrait, et il prononça l'expulsion de tous les Turcs, avec une brutalité qui n'était pas dans son caractère : il ne fit d'exception qu'en faveur des vieillards et des aveugles. Il voulut d'abord frapper les proscrits d'une contribution de 2,000,000 de francs ; mais il y renonça bientôt, craignant d'être obligé, pour la faire rentrer, d'employer des moyens qui lui répugnaient. Les Turcs, malgré ce retour à la modération, n'en furent pas moins pressurés par des hommes avides qui exploitèrent leurs malheurs. Plusieurs Maures de la municipalité Algérienne leur arrachèrent des sommes considérables pour prix de services qu'ils ne leur avaient pas rendus, et comme rançon d'une existence qui n'était pas menacée. Le nom du général en chef fut plus d'une fois compromis dans ces sortes de négociations, par des hommes sans pudeur, qu'il avait eu le tort d'appeler aux affaires, mais dont il était bien loin de connaître, et encore moisis de sanctionner les actes.

          Les Turcs exilés furent encore soumis à des extorsions d'une autre nature. Le peu de temps qu'on leur laissait pour mettre ordre à leurs affaires, leur rendait excessivement précieuse l'acquisition de lettres de change sur le Levant ou sur l'Italie. Ils ne purent en obtenir qu'à des taux exorbitants. Quelques agents consulaires étrangers souillèrent leur caractère dans ces marchés usuraires.

          Avant l'expédition de Blida, M. de Bourmont s'était occupé d'étendre nos relations, jusqu'aux provinces de Constantine et d'Oran. Il avait reçu une communication du gouvernement, qui lui faisait connaître que le projet de céder à la Porte Ottomane Alger et l'intérieur de la Régence, et de garder seulement le littoral depuis l'Aratch jusqu'à Tabarka, était celui auquel le cabinet paraissait devoir s'arrêter. Comme l'occupation de Bône entrait dans l'exécution de ce projet, elle fut résolue. D'un autre côté, le Bey d'Oran ayant fait des offres de soumission, qui ne pouvaient être repoussées, quelles que fussent les vues ultérieures du gouvernement sur cette province, on résolut de lui envoyer un capitaine d'état-major pour recevoir son serment. Cette mission fut confiée au capitaine de Bourmont, fils du maréchal.

          Le corps d'expédition de Bône, composé de la 1re brigade de la 2e division, d'une batterie de campagne et d'une compagnie de sapeurs, s'embarqua, le 25 juillet, sur une escadre formée d'un vaisseau, de deux frégates et d'un brick; ces bateaux, après avoir déposé les troupes à Bône, devaient se rendre à Tripoli pour exiger du Bey de cette régence, la réparation d'une insulte faite au pavillon français. Ce corps était commandé par le général Damrémont, qui dans le cours de la campagne avait donné des preuves de talent et de bravoure. L'escadre était sous les ordres du contre-amiral Rosamel. Contrariée par le temps, elle n'arriva que le 2 août devant le port de Bône ; elle avait été devancée par un bâtiment qui portait M. de Rimbert, ancien agent des concessions françaises en Afrique. Celui-ci avait conservé des intelligences dans la ville, et persuada, sans beaucoup de peine, aux habitants, d'y recevoir les Français. Le débarquement s'opéra donc sans obstacle.

          Ce serait peut-être ici le lieu de faire connaître avec quelques détails, la province de Constantine, comme nous l'avons fait, pour celle d'Alger ; mais comme cette première occupation de Bône ne fut que de courte durée, et que nous restâmes ensuite pendant un an sans relations avec cette partie de la régence, nous renverrons à un autre livre la description que nous devons en donner; nous en agirons de même pour la province d'Oran.

          Le général Damrémont, aussitôt après son débarquement, s'occupa de se mettre en défense contre les arabes dont les dispositions étaient loin d'être aussi pacifiques que celles des habitants de la ville. Les négociations qu'il voulut entamer avec les tribus voisines furent sans résultat, soit que ces tribus craignissent, en traitant avec les Français, de s'attirer le ressentiment du Bey de Constantine, soit que leur haine contre les Chrétiens l'emportât sur toute autre considération.

          A 400 mètres de l'enceinte de Bône, s'élève une citadelle qui, comme à Alger, est appelée Casbah. Un bataillon y fut établi, le reste des troupes occupa la ville, et deux redoutes qui furent construites à droite et à gauche de la route de Constantine. L'ennemi ne tarda pas à venir harceler nos avant-postes, par un feu de tirailleurs importun. Le 6 août, M. Damrémont, voulant lui apprendre à qui il avait affaire, ordonna un mouvement offensif ; les Arabes ne soutinrent pas notre choc, et se dispersèrent. Le lendemain, le Cheikh de la Calle leur ayant amené du renfort, ils reprirent courage, et dans la nuit du 7 au 8 août, les lignes françaises furent attaquées. Les Arabes s'avancèrent jusqu'au bord des fossés des redoutes, qu'un feu bien nourri les empêcha de franchir. Le 10, dans la matinée, une nouvelle attaque eut lieu, mais elle fut languissante.

          Le 11, le général Damrémont s'aperçut, au grand mouvement qui régnait parmi les Arabes, dont le nombre était beaucoup plus considérable qu'à l'ordinaire, qu'une attaque sérieuse se préparait. Il se porta de sa personne dans la redoute qui, par sa position paraissait la plus menacée, et se disposa à une vigoureuse défense. L'attaque prévue eut lieu à onze heures du soir. Les Arabes se précipitèrent sur nos ouvrages avec une admirable intrépidité : nos soldats étaient tous joyeux d'avoir rencontré des ennemis dignes de leur valeur. Repoussés, non sans peine, ils revinrent à la charge à une heure du matin. Plusieurs d'entre eux franchirent les fossés, escaladèrent les parapets, et combattirent à l'arme blanche dans l'intérieur des redoutes, ou ils périrent glorieusement. Après un combat acharné, le courage aidé de la discipline, triompha du courage seul. Les Arabes furent encore repoussés 85 cadavres, qu'ils laissèrent dans les fossés et sur les parapets des redoutes, dénotent avec quelle fureur ils combattirent. J'ai entendu dire à bien des officiers que, sans aucun doute, nos succès eussent été beaucoup moins prompts dans les plaines de Staouéli, et surtout beaucoup plus meurtriers, si nous y avions trouvé des ennemis aussi redoutables qu'à Bône.

          Cette chaude attaque fut la dernière que tentèrent les Arabes : convaincus de l'inutilité de leurs efforts, ils retournèrent pour la plupart dans leurs tribus. Quelques rares tirailleurs continuèrent cependant à se présenter devant nos postes. La brigade Damrémont était sur le point de jouir paisiblement de sa conquête, lorsqu'elle reçut subitement l'ordre de retourner à Alger. Nous verrons bientôt quelle fut la cause de ce rappel précipité.

          Pendant que ces braves troupes combattaient à Bône, le contre-amiral Rosamel obtenait, à Tripoli, la satisfaction qu'il était allé demander. A son retour il prit la brigade Damrémont, qui rentra à Alger le 25 août, après une absence d'un mois. Cette courte expédition fit le plus grand honneur au général Damrémont; ses dispositions militaires répondirent à la bonne opinion qu'il avait déjà donnée de lui, et sa conduite envers les habitants de Bône le fit connaître sous d'autres rapports non moins avantageux. Son premier soin fut de confirmer dans leurs fonctions le Kaïd et le Cadi ; il constitua ensuite un conseil de notables pour servir d'intermédiaire entre les Indigènes et l'autorité française. Lorsqu'il avait à prendre quelque mesure qui pouvait contrarier les habitudes de la population, il faisait d'abord entendre raison aux notables ; ceux-ci expliquaient ensuite aux habitants les intentions du général. Il traita de cette manière du loyer des maisons nécessaires au casernement, et dans peu de jours sa troupe se trouva passablement logée. Son exactitude à remplir ses promesses, ses manières douces et bienveillantes, ne tardèrent pas à lui acquérir l'estime d'une population reconnaissante qui, jusqu'au dernier moment, lui prodigua les preuves les moins équivoques d'affection. Sa réputation de justice et de modération allait se répandre au dehors, et lui attirer la soumission des tribus qui connaissaient déjà sa valeur, lorsque l'ordre d'évacuer Bône fit avorter une entreprise si heureusement commencée. En partant, il laissa des munitions aux habitants de Bône, que leur conduite loyale envers nous exposait à la vengeance du Bey de Constantine ; il leur fit espérer qu'ils ne seraient pas toujours privés de l'appui de la France.

          Nous avons vu, plus haut, que le capitaine de Bourmont avait été envoyé à Oran pour recevoir la soumission du Bey. Ce fonctionnaire, nommé Hassan, était un homme fort âgé et dégoûté du pouvoir ; il ne cherchait plus qu'à vivre paisiblement au sein des richesses qu'il avait acquises. Les Arabes de la province, voulant profiter de la chute du gouvernement algérien pour reconquérir leur indépendance, le bloquaient dans sa capitale, lorsque le capitaine de Bourmont y arriva. Quoique ses Turcs lui fussent restés fidèles, il manifesta de vives craintes sur sa position, et demanda avec instance qu'on envoyât des troupes françaises à Oran, promettant de leur livrer la ville et les forts. Pour ce qui le concernait personnellement, il exprima le désir de se démettre de ses fonctions, et d'aller finir ses jours en Asie.

          Pendant qu'il était en pourparler avec le capitaine de Bourmont, le capitaine Le Blanc qui commandait le brick le Dragon, et accidentellement deux autres bâtiments stationnés en rade d'Oran, prit sur lui de mettre à terre une centaine de marins ; ceux-ci s'emparèrent du fort de Mers-el-Kébir, sans que les Turcs, qui en formaient la garnison, leur opposassent la moindre résistance. Cette manière un peu brusque de procéder ne changea rien aux dispositions du Bey. Le capitaine de Bourmont retourna à Alger sur le brick le Dragon, pour les faire connaître à son père, et les marins restèrent dans le fort de Mers-el-Kébir soutenus par la présence en rade des deux autres bâtiments.

          Le maréchal de Bourmont, sur le rapport de son fils, fit partir pour Oran le 21e de ligne, commandé par le colonel Goutfrey, à qui on donna 50 sapeurs du génie, et 2 obusiers de montagne. L'expédition mit à la voile le 6 août ; mais à peine était-elle mouillée en rade d'Oran qu'elle fut rappelée comme celle de Bône. Quelques compagnies étaient déjà à terre ; on les rembarqua sur-le-champ, et l'on abandonna le fort de Mers-el-Kébir en faisant sauter le front du côté de la mer ; on offrit au Bey de le conduire en Asie, ainsi qu'il en avait manifesté le désir ; mais il répondit qu'il espérait pouvoir s'arranger avec les Arabes et se maintenir à Oran, que du reste, il se regardait toujours comme vassal du roi de France.

          Pendant que ces événements se passaient, une tentative avait eu lieu pour faire reconnaître la domination française à Bougie. Le 3 août, un individu de cette ville se présenta à M. de Bourmont. Il se nommait Mourad, et dit être envoyé par ses compatriotes qui désiraient se soumettre à la France. Il demandait pour lui-même l'emploi de Kaïd, et assurait qu'il suffirait de la présence d'un bâtiment de guerre pour que l'on reconnût son autorité à Bougie, et pour qu'on y arborât le pavillon français. Le maréchal lui accorda, sans trop d'examen, ce qu'il demandait. Il fut donc nommé Kaïd, et reçut un diplôme, des présents et un cachet ; un brick de l'État reçut ordre de le conduire à Bougie ; on fit partir avec lui un officier d'état-major pour reconnaître le pays, et un agent civil pour y nouer, s'il était possible, des relations commerciales. En arrivant en rade de Bougie, Mourad et un autre Maure qui devait être capitaine du port, se dirigèrent à terre sur une embarcation qui leur appartenait, et qui avait suivi le brick ; mais à peine furent-ils débarqués qu'on leur coupa la tête. Le brick, sur lequel quelques coups de canon furent tirés, rentra à Alger, après cette sanglante scène.

          Il paraît que ce malheureux Mourad, qui était jeune et présomptueux, avait cependant un parti dans la ville ; mais que, pendant sa courte absence, la chance avait tourné contre lui. Quoi qu'il en soit, ce massacre, sous nos yeux, d'un homme que nous avions revêtu, un peu légèrement il est vrai, de fonctions éminentes, et l'évacuation de Bône et d'Oran, dont les Arabes ne pouvaient se rendre compte, portèrent un coup funeste à notre considération déjà affaiblie par la retraite de Blida. Tout l'effet moral de la prise d'Alger fut perdu, et nous passâmes, dans tout le pays, pour un peuple sans volonté et sans persévérance, contre lequel on pouvait tout se permettre. L'insolence des Arabes fut surtout augmentée par l'inaction à laquelle se réduisit M. de Bourmont à Alger même, lorsqu'il eut connu les événements de juillet.

          Ce fut le 11 août ; qu'un bâtiment marchand, venu de Marseille, apporta à Alger la nouvelle de la chute de Charles X. Tant que l'on put conserver quelque doute, M. de Bourmont parut accessible à des projets plus ou moins extravagants, qui avaient pour but de conserver l'armée d'Afrique à la légitimité ; mais lorsque des communications officielles eurent donné aux événements dont la France avait été le théâtre le caractère d'un fait accompli, il se résigna à suivre la fortune, et, après quelques jours d'une hésitation bien concevable dans sa position, il fit arborer le pavillon aux trois couleurs. La manière dont la révolution de juillet fut appréciée par l'armée d'Afrique, n'entrant que très indirectement dans mon sujet, j'ai cru devoir renvoyer dans les notes ce que j'avais à dire à cet égard.

          M. de Bourmont ne pouvait et ne devait communiquer à ses troupes que les avis officiels qu'il recevait du gouvernement. Celui-ci, ayant jugé à propos de réduire la révolution de juillet aux dimensions assez étroites d'une abdication de roi, le maréchal mit à l'ordre cette abdication, et l'élévation de M. le duc d'Orléans à la lieutenance-générale du royaume. Les communications du gouvernement s'étant arrêtées là, M. de Bourmont ne put pas faire connaître à l'armée que ce prince avait été appelé au trône. Elle n'en fut instruite que par les journaux et par la proclamation d'arrivée du général Clausel, successeur de M. de Bourmont, qui lui apprit de plus, que le nouveau roi avait eu pour lui la légitimité du droit, celle du choix, et celle enfin de la nécessité. L'armée, convaincue alors qu'on avait tout fait pour le mieux en France, ne s'occupa plus de cette affaire.

          Aussitôt que M. de Bourmont eut appris les événements de juillet, il sentit la nécessité de réunir toutes ses forces pour être prêt à tout au besoin. Il se hâta donc de rappeler à Alger, la brigade Damrémont et le régiment du colonel Gaudfrey, ce qui amena l'évacuation de Bône, et l'abandon d'Oran que nous avons déjà racontés. Cette mesure, justifiée par l'imminence d'une guerre européenne, avait peut être encore un autre motif, mais il est inutile de le rechercher.

          M. de Bourmont, qui, selon toute apparence, espérait que le service qu'il venait de rendre à toute la Chrétienté, lui vaudrait au moins la conservation de sa position, dut être vivement affecté, quand il vit que le nouveau gouvernement rompait toute communication politique avec lui : il tomba dans un découragement dont les affaires se ressentirent. Le Bey de Titery, prenant pour prétexte l'expulsion des Turcs, lui déclara la guerre, et fit plusieurs bravades qu'aucun effet ne suivit ; mais l'armée tout entière, resserrée autour d'Alger, était bloquée dans ses lignes par les Arabes de la Métidja : tout ce qui s'aventurait au-delà était égorgé. Le colonel du 1er régiment de marche, et un de ses officiers furent massacrés en avant de la plaine de Mustapha-Pacha, à moins d'une demi-lieue du fort Bab-Azoun. Ainsi, les vainqueurs d'Alger, ayant à peine de la place pour se mouvoir, étaient assiégés par quelques pâtres mal armés, tandis que leur général, rongé d'inquiétudes, attendait que le gouvernement eût prononcé sur son sort.

          Enfin, le 1er septembre, le vaisseau qui portait le général Clauzel, successeur de M. de Bourmont, parut en rade d'Alger. Le même jour, le général fit son entrée dans la capitale de la Régence. M. de Bourmont, qui, jusque-là, avait manifesté l'intention de se rendre en France, changea brusquement de résolution, sans qu'on eût bien pu connaître à quelle nature d'influence il céda. Il se détermina, après quelques tergiversations, à se retirer provisoirement à Mahon, et il demanda qu'un bâtiment de l'État l'y conduisit, mais il lui fut durement refusé ; il se rendit alors, sur le port, avec quelques personnes de sa suite, et là, il chercha longtemps un navire marchand qui voulût le recevoir. Il ne put trouver qu'un petit brick autrichien, sur lequel il s'embarqua le lendemain avec deux de ses fils. L'aîné était allé porter en France les drapeaux pris sur l'ennemi, le quatrième avait péri dans la campagne.

          Ainsi, ce fut en proscrit que M. de Bourmont quitta Alger. Cependant, au moment de son départ, les batteries de la marine lui jetèrent, comme une aumône, un salut de vingt et un coups de canon.


Grand-Père (ou avec des mots simples)
ECHO D'ORANIE - N°268
        Dans un vieux carton oublié
         J'ai retrouvé ton portrait.
         Avec émotion je revois ton visage,
         Je l'ai toujours admiré
         Là-bas,
         Dans notre maison abandonnée.
         Avec tes yeux tristes, ta barbe blanche,
         Tout beau dans ton costume du dimanche,
         On dirait un poète, un sage.

         Oh! Grand-père, pardon d'avoir tout quitté:
         Le fruit de votre labeur, la terre où vous dormez.
         Mais survint l'ouragan, il fallut choisir,
         Voir mourir nos enfants, partir.
         Et nous voilà partis vers cette Patrie
         Que pour nous, vous aviez choisie.
         Vous êtes resté fidèle à votre pays
         Et nous sommes Français
         Français et désemparés.
         Merci pour ces quarante ans de ma vie
         Vécus dans le plus joli des pays.
         Celui qu'avec tes enfants tu as défriché.
         Planté, semé, construit le village où je suis née.
         Merci pour ma merveilleuse enfance.
         Ma tendre adolescence,
         Même les chagrins s'estompaient,
         Toute la vie était douce, l'air léger.
         Notre vie s'est arrêtée
         Par un beau jour de Juillet.
         Nos frères de terre nous ont reniés
         Semant le désespoir, le sang, la fin de notre amitié.

         De notre église décapitée
         Les cloches aussi sont rentrées
         Grand-père écoutes-les!
         Si elles chantent pour d'autres Français.
         Oh! la triste ironie de la destinée:
         Sur l'une d'elle, comme une fleur, est gravé
         Le nom de mon père étranger
         Vous veniez d'Andalousie,
         Moi, née en Algérie
         Je subsiste dans tout ce gris.

         Alors Grand-Père
         Dis!
         Ah! Dis-moi qui je suis.        
A.C. TURENNE                    




 Bône et sa région,
par Marius Bernard
Envoyé par Jérémy Lagarde

             Marius Bernard (1847-1914), Français de Métropole, sillonne les côtes de la Méditerranée dans les années 1890-1900. Ce passage est extrait d'un de ses livres, Autour de la Méditerranée, Les côtes Barbaresques - De Tunis à Alger, dans lequel il raconte son voyage en Algérie jour après jour.

             " … Plus rien à voir à la Calle, mais comment la quitter ? Ni chemin de fer, ni paquebot, ni voiture, ni barque !.. Hélas! Il faut se résigner à la compagnie des voyageurs de races diverses dont on a déjà bourré l'intérieur d'une épouvantable diligence. Pas de coussins ! Le vide des portières derrière la tête ! Aucun coin où s'appuyer ! Les jambes comme dans un étau ! Une chaleur étouffante ! Des chants, de la fumée. Et il faudra passer ainsi toute une nuit entière ! .. Et il n'est que cinq heures quand cette machine surchargée s'ébranle, à grand fracas, dans un tourbillon assourdissant et aveuglant de chiens et de poussière.

             Six heures. Un arrêt devant une guinguette. Et nous entrons dans les chênes-lièges qui, - propriété des tribus, des communes ou de l'État, - enrichissent cette partie de l'Afrique. Ils occupent, d'ailleurs, en Algérie, une superficie de trois cent mille hectares et l'exportation de leurs produits représente, par an, cinq millions de francs.

             - C'est sur leurs branches qu'on récolte les bouchons ? Demandait, un jour, une dame avec qui nous nous trouvions dans un train.
             - Pas précisément, s'empressait de répondre un voyageur aussi aimable que mal informé. C'est sur leurs racines ! On les dégrossit.
             Eh bien ! Ce n'est pas précisément ainsi, non plus, que les choses se passent.

             Le chêne-liège, - le quercus suber, - a un épiderme qui, spongieux, épais et facile à tailler, constitue le liège. La première opération que, entre quinze et trente ans, subit l'arbre qui doit le donner est le démasclage. Elle le dépouille, par le martelage, de l'enveloppe qui protégea sa jeunesse et qui est impropre à l'industrie.
             Le chêne ne garde après ce travail que l'écorce proprement dite, - l'écorce mère, - qui, mince et rougeâtre, se recouvre, en six ou dix ans, d'un épiderme utile.

             Deux profondes incisions circulaires, pratiquées autour du tronc et réunies par une incision verticale, permettent alors aux coins et aux hachettes de détacher le nouveau vêtement dont l'arbre s'était ainsi enveloppé. C'est le liège. Le végétal infortuné en est, encore une fois, réduit à sa chemise rouge, - le liber, - qu'on lui arrache souvent pour prendre le tanin qui en remplit, les cellules. Il succombe dans ce cas et ne sert plus qu'à faire du charbon ; aussi préfère-t-on, pour la préparation du tan, employer la garouille, - l'écorce du chêne-kermès.

             Livré à lui-même, cet excellent quercus se remet à l'ouvrage avec la patience d'une araignée et il se refait un costume qu'on lui prendra encore au bout de huit ou dix ans. Et ce jusqu'à ce que la Providence lui ouvre le paradis des arbres qui ont bien travaillé.

             Le liège est raclé sur place, puis empilé et abandonné à la dessiccation. On en fait ensuite des ballots qu'on porte à l'atelier et qu'on y fait bouillir pendant une heure. Rendu ainsi flexible et malléable, il est étalé en feuilles qu'on entasse, qu'on mouille chaque jour, qu'on aplatit sous des poids : c'est le visage.

             Au bout de huit jours de visage, une scie circulaire débite les feuilles de liège en tranches dont la largeur égale l'épaisseur, en espèces de grosses règles qu'une sorte de couteau de guillotine divise en petits cubes. Un touret, - véritable rabot dont la lame est horizontale et agit par un de ses côtés, - transforme enfin ces cubes en cylindres: ce sont les bouchons.

             On les trie ; on les lave à l'oxalate de potasse ; on les sèche sur des claies ; on les compte à la machine ; on les réunit en ballots de quinze à vingt mille; on les soumet, dans un espace clos, à la vapeur du soufre qui les enjolive d'une légère teinte rougeâtre, et il ne reste plus qu'à les vendre le plus cher possible, c'est-à-dire, selon leur qualité et leur taille, de deux à dix francs le mille.
             Les rognures du liège servent de combustible, donnent du gaz, sont employés à la fabrication des briques dites en subérine, à la confection d'un tissu à tapis qu'on appelle le linoléum, à divers autres usages secondaires.

             La diligence a roulé ; il est huit heures et elle s'arrête à Yusuf, village de nouvelle formation analogue à la Croix.
             Ici on dîne. On a beau n'avoir qu'une estime hésitante pour le mercanti d'Algérie, on est toujours, faute de mieux, très aisé de le trouver sur son chemin. Et, en plein air, on s'assoit en commun autour de la soupière fumante qu'a préparée celui de ce relais.

             Les voyageurs trinquent gaîment, au cliquetis des verres ; les conversations se croisent, panachées de français, de maltais, d'italien, de marseillais et d'arabe ; les chevaux qu'on attelle font sonner leurs grelots. Et tout à coup, éclatent des hurlements féroces.

             Comme un coup de vent, un indigène sort de la cantine ; gros et petit, le patron s'élance à ses trousses et roule comme un sanglier. Les gargoulettes tombent, la table est bousculée, tout le monde est debout. Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que c'est ?
             En deux bonds l'Arabe traverse la route, il jette une bouteille qui se brise et, à toutes jambes, il disparaît dans la nuit.
             - Oh! Gémit le cabaretier qui s'arrête. De l'absinthe!
             - Si c'est permis, murmure notre voisin en reprenant sa place.
             Voler pour si peu! Je comprendrais encore si c'était pour un billet de banque.

             En route toujours ! Les Français chantent des gaudrioles, un Maltais hurle un air de son pays, un Maure bêle une complainte. Le sommeil est impossible ! Et écrasé de fatigue, on tombe sur ses compagnons; mourant de soif, on boit à Blandan, à Randon, à Moris, à Zérizer, à tous les débits de boissons qui jalonnent la route. Et, sans voir autre chose que des ravins noirs et des silhouettes sombres, on traverse les forêts où naguère rugissaient les grands fauves ; on franchit les taillis d'arbousiers où, domptées aujourd'hui, vivent les tribus coupeuses de têtes des Bou-Lifa, des Beni-Merdès, des Beni-Ourgin; on passe la Maffrak et l'Oued-Bouffel ; on côtoie les monts des Beni-Salah.

             Voici le jour ! Voici la Seybouse, sa plaine, ses vignobles immenses. Entraînés par l'exemple de nos viticulteurs, des Arabes eux-mêmes se mettent à planter la vigne.
             - Pourquoi ne bois-tu pas le vin ? Demandait-on, un jour, à l'un d'eux.
             - Mahomet le défend.
             - Alors, pourquoi cultives-tu la plante qui le donne ?
             - Mahomet le permet. C'est le poison du chrétien.

             A cinq heures du matin, nous passons enfin sous une porte, nous roulons dans une rue sonore, nous nous arrêtons sur une place qu'entourent des arcades… C'est Bône.

             Peuplée de trente mille âmes et bâtie sur un terrain accidenté, dans les dunes de l'anse des Cassarins que protègent la pointe du Lion et la pointe Cigogne, Bône est située au nord-ouest de la Seybouse et de l'Oued-bou-Djema. Elle forme un quadrilatère que, du haut des collines, défendent le fort Génois construit par les corailleurs italiens auxquels les indigènes avaient cédé une partie de leur territoire ; la kasbah élevée par les Tunisiens ; la batterie qui a remplacé le fort Cigogne ; le fort des Santons ; enfin un rempart que doublent, à l'est et au sud, des restes d'anciennes murailles. Sous une falaise imposante, le nouveau port donne l'abri de ses jetées aux navires qui devaient autrefois se contenter du mouillage forain du Caroubier et de celui du fort Génois.

             Fondée par les Carthaginois ; occupée par les Romains qui en firent Aphrodisium ; longtemps ensanglantée par les querelles religieuses des Circoncellions ; envahie par les Vandales qu'y avait introduits l'évêque Boniface ; prise, à la fin du VIIème siècle, par les Arabes qui l'appelèrent Bled-el-Anab, - le pays des jujubes ; - enrichie par son commerce avec l'Espagne, l'Italie et Marseille ; tantôt tunisienne, tantôt algérienne, Bône fut enfin, sans résistance, prise par nos troupes, en 1830.

             C'est aujourd'hui l'une des villes les moins africaines de l'Afrique. Nous avons, en soixante ans, transformé ce pays comme les Romains ne purent le faire en cinq siècles… Et nous ne sommes pas colonisateurs !

             Mais que voir ici que nous ne trouvions dans la cité la plus banale de France ? Quand le voyageur s'est arrêté sous les palmiers stériles et sous les orangers poudreux de la place d'Armes ; quand il a vu les cigognes nicher sur le minaret crénelé de la grande mosquée, - Djama-el-bey, - bâtie avec les dépouilles d'Aphrodisium et d'Hippone ; quand, sur le cours National, entre la ville neuve et l'ancienne, il a passé, indifférent, devant l'église, la fontaine, le théâtre et les cafés ; quand son étonnement s'est arrêté devant l'effigie inattendue du Libérateur du territoire, flanquée d'une Histoire en costume mythologique et que les ciceroni du cru lui signalent comme étant madame Thiers elle-même ; quand il s'est promené dans des rues aux hautes maisons ; quand il a visité le quartier restreint où, avec force Israélites, erre encore, triste et dépaysé, le voile bleu des dernières Mauresques, il n'a plus qu'à gagner la campagne.

             En barque ! Allons au cap de Garde, - le Ras-el-Hamra, le cap rouge. - Dans les palmiers nains et dans les caroubiers s'y creusent les grottes où se cachèrent les saints traqués par les Vandales et les carrières d'où les Romains tiraient du marbre.

             En voiture ! Gagnons les forêts de l'Edough, cet ancien Pappua dont les maîtres du monde ne purent jamais soumettre les Berbères. Haut de mille mètres, ce mont se couvre quelquefois, en hiver, d'une calotte de neige ; quelquefois, en été, il est, au contraire, la proie d'incendies qui courent au souffle du sirocco et qui laissent, après eux, des perdreaux et des sangliers que, mince compensation, on trouve tout rôtis. Là sont des sources, des cascades, des ruines d'aqueducs, des arbres magnifiques, des hommes aux yeux bleus et qui descendent peut-être des Vandales.

             En chemin de fer ! Par le train de l'Alélik traversons les villages colonisateurs de Karesar, de l'Oued-Zied, d'Aïn-Daliah, et descendons à Aïn-Mokra, - la fontaine folle. - Près de là gisent les mines de Mokta-el-Hadid qui donnent, par jour, deux mille tonnes de fer magnétique.

             Sur la rive gauche de la Seybouse, alors navigable et bordée de quais, au-delà de Sidi-Brahim, vécut, au pied du mont Bounah, l'Ubba carthaginoise. Les Romains érigèrent ce comptoir en une colonie qu'ils appelèrent Hippo et qu'ils décorèrent de l'épithète de Royale parce que les rois de Numidie y passaient la saison la plus chaude. Au milieu d'oliviers séculaires, des citernes qui élèvent encore hors de terre leurs murailles décrépites et leurs voûtes lézardées, représentent seules aujourd'hui la ville balayée par l'ouragan des invasions barbares. Une grande église moderne se dresse sur un monticule et, entre les réservoirs et cette basilique, un modeste piédestal porte enfin la statuette d'un évêque… Un gamin indigène a allumé une chandelle sur le socle de cet humble monument ; il croit que nous allons l'éteindre.

             - Laisse-la, nous dit-il, c'est pour le marabout.

             Le marabout, c'est saint Augustin. C'est ici, en effet, que, en 390, ce prince des philosophes chrétiens arrivant de Thagaste fut, d'office, revêtu des ordres sacrés par Valerius, l'un des quatre cents évêques que comptait alors l'Église d'Afrique.

             Quelle n'eût pas été la joie maternelle de sainte Monique, si elle eût pu prévoir une pareille gloire lorsque, étudiant à Carthage ou professeur dans son pays, Augustin se livrait à tous les débordements d'une folle jeunesse ! Une maladie que, dans ses Confessions, il décrit comme un début de phtisie pulmonaire, lui ravit momentanément l'usage de la parole et vint heureusement changer le cours de son existence. Il alla à Milan, y fut baptisé par saint Ambroise, perdit sa mère à Rome, y écrivit contre les manichéens et revint en Afrique.

             Un employé impérial qui voulait se retirer du monde l'appela alors à Hippone, pour le consulter, et on l'y retint malgré lui.

             Il avait quarante-cinq ans lorsqu'il remplaça Valerius sur le trône épiscopal. Demeuré quand même le commensal des religieux dont il avait fondé le monastère, il ne renonça pas cependant à ses chères et admirables études.

             Il avait fait d'Hippo-Regius une enceinte toute retentissante des disputes sacrées et des luttes oratoires, lorsque arrivèrent les hordes de Genséric. Pendant quatre mois d'un siège terrible, il prêcha le courage à ses ouailles, il sut réveiller et faire vibrer en elles le vieux patriotisme romain, mais il avait quatre-vingts ans. La mort le frappa ; découragée, Hippone se rendit et fut saccagée par les barbares.

             Un train de la Compagnie Bône-Guelma nous emporte vers le Sud. Il est cinq heures du matin.

             Sur les bords de la Seybouse des jardins plantureux verdoient entre des haies de liserons humides de rosée. A Duzerville, à Randon, à l'Oued-Berbès, à Mondovi, à Barral, à Saint-Joseph, à l'Oued-Frarah, partout les vignobles disputent le terrain aux oliviers et aux lentisques ; partout des fermes s'élèvent librement à côté des constructions à meurtrières que la sécurité des colons laisse maintenant tomber en ruines.

             Duvivier. Ici commencent les montagnes que parcourent les Ouled-Dia, les Abd-en-Nour, les Hanencha et autres tribus errantes… Les clématites en fleurs couvrent de leur manteau de neige les lentisques énormes qui moutonnent sur les coteaux ; sous la voie, au fond d'un ravin, des vaches et des enfants pataugent dans l'Oued-Melah dont les eaux bondissent entre des roches brisées, s'arrête, elle semble recueillir ses forces, puis, péniblement, par une rampe de vingt kilomètres sous les tamaris, les myrtes et les trembles.

             Medjez-Sfa. La locomotive, elle monte, lente, essoufflée, et le train qui la suit frémit tout entier aux coups saccadés et laborieux de ses pistons qui grincent.

             Des tunnels alternant avec de larges horizons montueux ; des taillis et des forêts que hantent encore les lions et les panthères ; des champs d'orge où, semblables à des laboureurs monastiques, moissonnent des Arabes dans leur manteau de laine blanche ; des vallées touffues ; des hameaux, - Aïn-Tahamimin, Aïn-Affra, la Verdure, Aïn-Sennour, - auxquels, pour ressembler à des villages de la Provence maritime, il ne manque même pas le palmier unique hochant une tête ennuyée sur leurs tuiles brunies… Et la voie monte toujours.
             Vers onze heures, emblème de l'union forcée qui, en Algérie, rapproche chrétiens et musulmans, un minaret et un clocher pointu s'érigent en double aigrette sur la station de Souk-Ahras.
             Par une région forestière d'une rare beauté, un embranchement qui part d'ici nous ramènerait en deux heures à la gare tunisienne de Ghardimaou.

             Souk-Ahras s'élève où fut Thagaste. Que reste-t-il de cette ville célèbre ? Quelques pierres insignifiantes éparses dans la campagne, quelques inscriptions vagabondes…

             Une avenue tropicale va de la gare à la ville actuelle. Des rues d'une rectitude désolante ; des perspectives monotones fermées par des coteaux de vignes, par des collines sèches, par un fort ou par un hôpital ; des magasins de confection à côté de dentistes indigènes ; de petits platanes sur une petite place ; une mairie grotesque, œuvre incohérente d'un architecte colonial ; deux modestes monuments si dénués d'expression que, sans la croix et le croissant qui leur servent d'enseigne, on ne saurait lequel est de Jésus, lequel de Mahomet : tel est Souk-Ahras. Contrefaçon hybride d'une cité française, c'est une de ces communes algériennes qui, ni bourg, ni faubourg, ni villes, ni villages, sont, dit-on, appelées au plus brillant avenir commercial, à la plus belle fortune agricole, mais qui, en attendant, respirent, sans avoir vécu, la tristesse des choses mortes. "

             Pour ceux que ça intéresse, voici le lien pour consulter l'ouvrage de Marius Bernard en entier : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6545185h

PHOTOS de BÖNE
Envoyé par M. Roland Bussola

CIGARETTES ALGERIENNES





Cours Bertagna




Saint Cloud




Cathédrale en construction (en fond de cours Bertagna)




Port vu du Fort Cigogne




Quai Warnier




Hippone, maintien de l'ordre, septembre 1961





Vieil homme grincheux.
Envoyé Par Mme Elyette


            Que voyez-vous, infirmières ? . . .. . .
             Que voyez-vous ?
             À quoi pensez-vous.. . lorsque vous me regardez ?
             À un vieil homme grincheux, . . . . . .
             Pas très sage, aux habitudes hésitantes .. . . . . . .
             Et au regard perdu dans le lointain ?

             Qui bave en mangeant .. . … . .
             Et ne répond jamais aux questions.
             Qui, lorsque vous criez . . “J’aimerais que vous fassiez un effort !”
             Semble ne pas réagir du tout . . .
             A toutes ces choses que vous faites. 

             Un homme qui perd . . . . . .. . .
             Toujours une chaussette ou une chaussure ?
             Qui, en résistant parfois . . . …
             Vous laisse faire ce que vous voulez, pour le nourrir et le baigner . . . .
             Et pour remplir ces longues journées ?

             Est-ce que c’est à cela que vous pensez ?. .
             Est-ce que c’est ce que vous voyez ?
             Alors ouvrez les yeux, infirmières. Car vous ne me voyez pas.
             Je vais vous dire qui je suis . . . . ..

             Alors que je suis assis ici, alors que je vous obéis, .. . . .
             Alors que je mange ce que vous me donnez.
             Je suis un enfant de dix ans . .
             J’ai un père, une mère, des frères et des sœurs .. . . .. .
             Qui tous s’aiment beaucoup.

             Je suis un garçon de 16 ans . . . ..
             Vif et motivé, qui n’a qu’un espoir : rencontrer . . .. . .
             Au plus vite celle qu’il aimera.
             Je suis un futur marié de vingt ans . . . ..
             Au coeur palpitant.

             Je peine à me souvenir des vœux .. .. .
             Que j’ai promis d’honorer.
             Maintenant âgé de 25 ans . . . . .
             J’ai désormais des enfants qui ont besoin de mes conseils . . .
             et d’un foyer heureux et sûr.

             À 30 ans, .. . . . . mes enfants grandissent vite, unis comme les doigts d’une main . . ..
             Par des liens qui devraient être durables.
             À 40 ans, mes jeunes fils .. .
             Sont devenus grands et sont partis, mais ma femme est toujours à mes côtés . .
             Pour voir que je ne leur en veux pas.

             À 50 ans, à nouveau, .. … des bébés jouent autour de moi,
             À nouveau, il y a des enfants à la maison . . . . Ma bien-aimée et moi.
             Le pire n’est plus à venir, il est déjà là . . . . Ma femme n’est plus.
             Je me tourne vers le futur … . . . . Je tremble de peur.
             Car tous mes enfants ont désormais leurs .. . . propres petits.

             Et je pense au temps qui passe . . . et à tout l’amour que j’ai reçu.
             Je suis désormais un vieillard . . . . . . .. et la nature est particulièrement cruelle.
             La vieillesse est une mauvaise blague . . . . . . . qui nous fait paraître stupides.
             Le corps s’écroule .. .. . La grâce et la vigueur disparaissent.
             Il ne reste plus qu’une pierre . . . là où autrefois j’avais un coeur.

             Mais au fond de cette vieille carcasse,
             Il reste un jeune homme, tapi dans l’ombre, et de temps en temps . . . . .
             Mon coeur épuisé s’emballe lorsque je me souviens de tous les moments joyeux . . . .
             Je me souviens aussi des moments douloureux.
             Et j’aime et je vis . . . . . . . de nouveau ma vie.

             Je repense à toutes ces années, bien trop peu nombreuses . . ..
             Bien trop vite parties.
             Et j’accepte ce triste état de fait . . .
             Rien ne dure éternellement.

             Ouvrez donc les yeux .. . . . .. . .
             Ouvrez les yeux, et regardez bien.
             Je ne suis pas un vieil homme grincheux.
             Regardez de plus près . . . .
             Et admirez .. .. . .. …. . MOI !!
            

             Souvenez-vous de ce poème lorsque vous croiserez une personne âgée que vous aurez envie d’ignorer, sans faire l’effort de chercher l’âme d’enfant qui vit en son sein. Car un jour, nous aurons tous cet âge avancé !

             PARTAGEZ CE POÈME, S’IL VOUS PLAIT (texte original de Phyllis McCormack, traduit par Bridoz.com)






La statue d'une femme nue défigurée à coup de burin à Sétif   
19 décembre 2017 à 10h05 - Par Syrine Attia
Envoyé Par Maurice Villard
                  
                   La statue de la Fontaine " Aïn Foura " (" source jaillissante ", en français) qui fait la gloire de la ville de Sétif, a été vandalisée lundi par un individu qui serait atteint de troubles psychiatriques. L'homme s'est attaqué au burin à l'œuvre réalisée en 1898 par le sculpteur français Francis de Saint-Vidal.
                   Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on peut apercevoir un homme barbu, habillé d'un qamis blanc qui s'attaque à la statue emblématique de la ville de Sétif : une femme dénudée, juchée sur la fontaine qui figure sur la plupart des guides touristiques comme l'un des lieux incontournables de cette ville de l'Est de l'Algérie.
                   L'individu s'en prend au visage et à la poitrine de la sculpture à l'aide d'un marteau et d'un burin devant une petite foule médusée. Plusieurs passants ont essayé de l'arrêter, en vain. C'est finalement la police - venue sur place avec des bâtons - qui est parvenue à maîtriser le forcené. Selon le quotidien El Khabar l'individu âgé de 34 ans serait atteint de troubles psychiatriques.

                   Cette attaque a provoqué l'émoi des habitants de Sétif et une déferlante de réactions indignées sur les réseaux sociaux. Cette statue est un monument emblématique de la ville, les Sétifiens y sont très attachés.
                   Après plusieurs tentatives d'intimidation pour le sommer de stopper son acte de vandalisme, deux éléments des forces de l'ordre ont réussi à le neutraliser, grâce notamment à l'intervention d'un citoyen qui a "désarmé" l'auteur de cet acte de vandalisme de son matériel.
                   Un acte "choquant" et "désolant" selon plusieurs internautes, qui ont exprimé leur désarroi sur les réseaux sociaux.

                   " C'est désespérant. ça me fait penser au dynamitage de la statue de bouddha en Afghanistan par les talibans ou la destruction de l'antique ville de Palmyre en Syrie par Daech.
                   Le refus de toute forme d'expression culturelle conduit vers la mort de l'humanité. C'est peut-être ça qu'ils veulent. Ce culte de la mort, manger, boire, dormir, faire l'amour comme on défèque ( pour citer Mimouni) et mourir "


                   Sous le choc les Sétifiens, sont sous le choc de cet acte, que certains affirment être l'acte d'un "dérangé mental". L'auteur de cet acte infâme était barbu et portait un kamis blanc immaculé. Ce qui fait dire à d'autres témoins que c'est plutôt "un apprenti salafiste". "Ma ranach mlah bekol", disent les jeunes qui comptent les dégâts infligés à ce symbole de leur ville. Les yeux désolés ne se détachent pas du visage et du corps mutilé.
                   C'est que Aïn Fouara est devenue Sétif. On parle désormais de la "ville de Aïn Fouara". L'attachement de Sétifiens à leur fontaine qu'ils ne trouvent pas "impudique" est total. On y boit et puis on va à la mosquée El-Atik faire sa prière. On y fait aussi des vœux parfois... Et l'on avertit toujours ceux qui viennent la première avec un humour sérieux : "quiconque boira de son eau, y reviendra"
                   La vue de cette œuvre, du sculpteur Francis de Saint Vidal, défigurée n'est pas sans rappeler aux Sétifiens l'attentat dont a été victime la Dame "gardienne de la baraka de Sétif" dans les années 90.

                   L'attentat à la dynamite du 22 avril 1997
                   Les Sétifiens ont été particulièrement choqués après l'attentat à la dynamite contre Aïn El Fouara qui a eu lieu le 22 avril 1997. Un choc absolu. Et aussi une réaction instantanée pour remettre la dame sur son piédestal. Sa restauration avait duré juste une semaine à l'époque. Saura-t-on faire le travail aussi rapidement aujourd'hui?
                   Installée à Sétif depuis juillet 1898 tout près du Masjid Al-Atik, la dame a été adoptée par les Sétifiens qui attendent aujourd'hui sa rapide restauration


http://www.jeuneafrique.com/503476/societe/algerie-la-statue-dune-femme-nue-defiguree-a-coup-de-burin-a-setif/

http://www.huffpostmaghreb.com/2017/12/18/fontaine-ain-fouara-setif_n_18853824.html


    



PHOTOS DIVERSES
Envoyé par M. Roland Bussola

Service des Postes à Duvivier




Le Président Loubet en Algérie




Vue aérienne de Jemmappes




Etudiants de Jemmappes




Ppinière Mondovi




Hammam Meskoutine




Mairie de Bône






COMTE JEAN D'ORMESSON
Envoyé Par Hugues

Photo M. Jolivet

          Oui, le Plaisir de Dieu fut de rappeler à Lui
          Le Comte Jean d'Ormesson dont le verbe, dont la plume
          Sont essence de son être, l'encens qui le parfume
          A réception du Père, lorsque Jean frappe à l'huis !

          Le Paradis sur terre, il l'a vu, l'a transcrit.
          Le partage, tel l'ami, dans ses nombreux volumes.
          Il devint Immortel, revêtit le costume
          De l'Académicien. L'Habit Vert est esprit !

          Les Obsèques Nationales sont hommage suprême
          Rendu aux seules âmes porteuses d'un emblème,
          Exemple des valeurs de notre République.

          Défenseur du Français, notre langue maternelle,
          Le Comte d'Ormesson, écrivain prolifique,
          Hérite d'un crayon pour sa vie éternelle !
         
Hugues JOLIVET
11 décembre 2017


LA PRISE DE LA SMALA d’Abd-el-Kader
Par M.José CASTANO,
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » (Mark Twain)

       Après la prise d’Alger par les troupes françaises du général de Bourmont, le 5 juillet 1830, une longue et pénible campagne de pacification fut entreprise, marquée, entre autres anecdotes guerrières, par la fameuse bataille de la Smala d’Abd-el-Kader.

       On entend par smala, une réunion de tentes abritant un peuplement sous l’autorité exclusive d’un « chef de clan arabe ». Plus qu'un campement, la smala est une véritable capitale itinérante de quelque 30 000 personnes, composée d’hommes de toutes conditions, de femmes, d’enfants et de cinq mille combattants armés, fantassins et cavaliers.

       La smala avait passé la fin de l’hiver 1843 à deux journées de marche au sud de Takdempt. Instruite qu’on était à sa poursuite, elle erra pendant quelque temps et se trouva le 16 mai à la source de Taguin. Nommé gouverneur général de l’Algérie en décembre 1840, le général Bugeaud menait une politique de conquête totale et de colonisation de l’Algérie en n’ayant de cesse de poursuivre Abd-el-Kader, qui avait proclamé la « guerre sainte » contre « l’occupant français ».

       Bugeaud avait été informé de la présence de la smala aux environs de Boghar. Il donna ordre au général Lamoricière ainsi qu’au général de brigade, Henri d’Orléans, prince d’Orléans, duc d’Aumale, de se mettre à sa poursuite.

       Ce quatrième fils du roi Louis-Philippe, né à Paris le 16 janvier 1822 était âgé de vingt et un ans. Il avait fait ses premières armes en 1840 comme chef de bataillon au 4e régiment d’infanterie légère, puis comme lieutenant-colonel au 24e de ligne. Quand il avait été mis sous les ordres du général Bugeaud pour la première fois, le duc d’Aumale lui avait écrit le 25 juin 1841 : « Je vous prierai, mon général, de ne m’épargner ni fatigue ni quoi que ce soit. Je suis jeune et robuste et, en vrai cadet de Gascogne, il faut que je gagne mes éperons. Je ne vous demande qu’une chose, c’est de ne pas oublier le régiment du duc d’Aumale quand il y aura des coups à recevoir ou à donner ».

       A cela Bugeaud avait répondu non sans grandeur : « Vous ne voulez pas être ménagé, mon prince, je n’en eus jamais la pensée. Je vous ferai votre juste part de fatigues et de dangers, vous saurez faire vous-même votre part de gloire ».

       Le 13 mai 1843, le duc d’Aumale qui désirait se rendre digne de son frère aîné (décédé peu de temps avant) et des commandements que sa naissance lui avait fait donner, partit de Boghar avec 1 300 fantassins et 600 cavaliers commandés par les deux plus beaux sabreurs de l’armée, le lieutenant-colonel Morris et le lieutenant-colonel Yousouf (nommé à ce grade par le roi aux Spahis d’Oran), devenu chef des spahis indigènes.

       Trois jours après, il apprit que la smala se trouvait à 80 kilomètres au sud de Goudjila. Pour l’atteindre, il fallait franchir vingt lieues d’une traite sans une goutte d’eau. Alors que les soldats étaient à la recherche de la source de Taguin pour se désaltérer, le prince fut informé de la présence inattendue de la smala à cette même source et décida de s’y rendre avec sa seule cavalerie.

       Abd-el-Kader était absent, ainsi que ses principaux lieutenants, mais leurs familles étaient là. Le 16 mai, les cavaliers français se présentèrent en vue de l’imposant campement. Qu’allait devoir faire le jeune duc ? Attendre l’arrivée des fantassins ou se risquer à engager, à six cents, le combat contre un ennemi redoutable et dix fois supérieur en nombre ? La tentation était cependant trop forte… Confiant en la qualité guerrière de ses hommes, il ne tergiversa point et s’écria : « En avant ! ». Et, le sabre au poing, il mit sa monture au galop, imité en cela par ses hommes.

       Toute la cavalerie s’élança alors, répartie en trois groupes : L’un à gauche, commandé par le lieutenant Delage, le second au centre, ayant pour chef le lieutenant-colonel Morris, le troisième à droite, sous les ordres du capitaine d’Epinay, le lieutenant-colonel Yousouf demeurant aux côtés du duc. Aussitôt le combat s’engagea avec les fantassins arabes. La cavalerie des Ilachems, tous parents de l’émir, se jeta à son tour dans cette mêlée confuse et meurtrière où l’on ne faisait pas de quartier. Enfin, le combat cessa dans une panique indescriptible et une fuite générale de la populace… Les arabes perdirent trois cents des leurs dans cette bataille épique et on dénombra neuf tués et douze blessés du côté français.

       La smala d’Abd el-Kader, capitale mobile de l’empire nomade de l’émir venait d’être conquise. Outre le dépôt militaire, cela représentait une agglomération considérable vivant sous la tente et gardée par cinq mille soldats réguliers. Il y avait là toutes les richesses de l’émir, sa famille, son harem, ses archives, son trésor de guerre, ses ateliers de tous corps de métiers, ses provisions, ses armes, ses troupeaux, des otages de tous ordres et un nombre considérable d’esclaves pour servir et faire vivre un aussi gigantesque campement. Le peintre Horace Vernet, qui représenta la scène dans l’immense tableau du musée de Versailles, fit figurer Yousouf en bonne place.

       Un des innombrables prisonniers dira à l’issue de la bataille : « Quand nous pûmes reconnaître la faiblesse numérique du vainqueur, le rouge de la honte couvrit nos visages car si chaque homme de la smala avait voulu combattre ne fût-ce qu’avec un bâton, les vainqueurs eussent été les vaincus mais les décrets de Dieu ont dû s’accomplir ».

       Un des bons soldats d’Afrique, Charras, écrira à propos de ce hardi coup de main : « Pour entrer avec 600 hommes au milieu d’une pareille population, il fallait avoir vingt et un ans, ne pas savoir ce que c’est que le danger ou bien avoir le diable au ventre. Les femmes n’avaient qu’à tendre les cordes des tentes sur le chemin des chevaux pour les faire culbuter et qu’à jeter leurs pantoufles à la tête des soldats pour les exterminer tous depuis le premier jusqu’au dernier ».

       Cette fois, la guerre semblait finie. Le 31 juillet 1843, Louis-Philippe éleva Bugeaud à la dignité de Maréchal de France et nomma le duc d’Aumale gouverneur de la province de Constantine… avant qu’il ne succédât à Bugeaud comme gouverneur de l’Algérie.

       La prise de la smala eut une influence considérable sur la suite des opérations militaires contre l’émir. Elle condamna celui-ci à l’errance perpétuelle sur les confins algéro-marocains pour tenter d’échapper aux colonnes françaises… jusqu’au 23 décembre 1847, date à laquelle l’émir se décida à revenir en Algérie où il demanda l’aman (faire sa soumission) au colonel de Montauban représentant le général Lamoricière, à Sidi-Brahim, là, précisément, où il avait remporté une de ses plus grandes et plus cruelles victoires. Il fut exilé, à la demande de Louis-Philippe, à Pau puis au château d’Amboise avant d’être libéré et de partir pour l’exil.

José CASTANO
Courriel : joseph.castano0508@orange.fr
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       Mon précédent article intitulé : « La bataille de Sidi-Brahim » relatait l’épopée héroïque du 8ème bataillon de Chasseurs d’Orléans. Reconstitué sous l’appellation de 8e bataillon de chasseurs, il fut à son tour victime de la « purge militaro-administrative » et dissous le 7 mai 1999. Une amicale perpétue son souvenir :

       Amicale des Anciens du 8° Bataillon de Chasseurs à Pied - Musée des Chasseurs - Château de Vincennes - Avenue de Paris – 94306 VINCENNES Cedex
       Courriel : samc@bleujonquille.fr

       Cliquez : https://www.amicaledesanciensdu8emebataillondechasseursapied.fr/
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       Cet épisode sur LA PRISE DE LA SMALA d’Abd-el-Kader et bien d’autres encore –obscurs témoins de la conquête de l’Algérie- ont été relatés dans un ouvrage intitulé « Et l’Algérie devint française… »

       Pour en savoir plus, cliquez sur: « ET L’ALGERIE DEVINT FRANÇAISE… »


LA BATAILLE DE SIDI-BRAHIM
Par M.José CASTANO,
« La seule défaite irréparable, c’est l’oubli » (Jean BRUNE)


       Après la destruction de sa smala (16 mai 1843) par le duc d’Aumale, l’émir Abd el-Kader se réfugia au Maroc d’où il lança un nouvel appel à la guerre sainte contre les troupes françaises installées en Algérie.

       Au mois de septembre 1845, il entreprit de franchir la frontière et effectua avec l’aide des populations fanatisées de sanglantes insurrections qui, sous l’influence des passions religieuses, se propagèrent sur tout le territoire algérien.

       La garnison française la plus proche de la frontière algéro-marocaine, celle de Djemmâa Ghazaouet (appelé, plus tard, Nemours), forte de 600 hommes, était commandée par le lieutenant-colonel de Montagnac, soldat fougueux, violent, aventureux, mais fort courageux.

       Le 19 septembre 1845, un chef de tente de la tribu des Souhalia (que l’on croyait fidèle), le caïd Trari, vint, insidieusement, avertir Montagnac de la présence d’Abd el-Kader dans sa tribu dans le but de provoquer un soulèvement et demander, par conséquent, l’aide et la protection de l’armée française.

       Sans prendre le temps d’apprécier si le danger couru par la tribu était réel ou, s’il s’agissait d’un piège tendu par l’émir, Montagnac –contrairement aux instructions des généraux Lamoricière et Cavaignac qui lui enjoignaient de na pas s’aventurer en rase campagne avec un effectif aussi réduit que le sien- prit la décision de former une force expéditionnaire afin de s’opposer à la violation du territoire par l’émir.

       Le 21 septembre, à 22 heures, à la tête de cinq compagnies du 8ème bataillon de Chasseurs d’Orléans, sous les ordres du chef de bataillon Froment-Coste, d’un escadron du 2ème Hussards, commandé par le capitaine Gentil de Saint-Alphonse et de quatre escouades de carabiniers commandées par le capitaine Burgard, soit 421 hommes, Montagnac se porta au devant d’Abd el-Kader.

       Le 22 septembre, arrivé aux abords de l’oued Sidi-Brahim, l’officier décida d’établir son campement. Aussitôt, et durant toute la nuit, des coups de feu furent échangés avec des cavaliers arabes.

       Le 23 septembre, à six heures du matin, Montagnac refusant l’enlisement, décida de charger et de réduire l’ennemi. Laissant le bivouac à la garde du commandant Froment-Coste avec deux compagnies, il partit, en tête des hussards, suivi de trois compagnies de chasseurs. Parvenus au pied du Kerkour, à trois kilomètres du bivouac, les hussards chargèrent une centaines de cavaliers qui, aussitôt, se retirèrent, entraînant de plus en plus loin la charge… et les chasseurs à pied exténués par leur course poursuite. Soudain, un millier de cavaliers arabes cachés jusque là derrière un pli de terrain, surgirent et, dans un déluge de feu, sous le regard d’Abd el-Kader en personne, se ruèrent sur l’avant-garde française complètement désorientée. Très vite la plupart des officiers furent mis hors de combat y compris le lieutenant-colonel de Montagnac atteint d’une balle au bas-ventre. Pendant ce temps, les trois compagnies de chasseurs, épuisées par l’effort fourni pour tenter de rattraper l’escadron, étaient assaillies par des milliers de fantassins et de cavaliers. La mêlée était indescriptible, sauvage, impitoyable, sans merci. On frappa, on perça : Les soldats français de leur baïonnette, les cavaliers arabes de leur lance et de leur sabre. On trancha, on brisa, on mutila, on acheva. Le sang giclait de partout, ruisselait abondamment, aveugle. Des blessés étaient piétinés par les chevaux, d’autres se redressaient péniblement, hagards et ensanglantés, ils étaient aussitôt décapités pour la plupart. Les chasseurs étaient pris au piège, sans le moindre espoir de salut. En quelques minutes, leur carré fut anéanti. La résistance à l’ennemi fut sublime, mais le carnage épouvantable.

       Averti par une estafette, le commandant Froment-Coste accourut avec une compagnie de chasseurs et une section de carabiniers, ayant laissé le camp à la garde du capitaine de Géreaux, à la tête de la seconde compagnie de carabiniers.

       Arrivé sur le théâtre des opérations, le détachement fut aussitôt assailli par un ennemi trente fois plus nombreux et enivré de sang. Ce fut un massacre. Le commandant Froment-Coste et le capitaine Burgard furent tués ; le capitaine Dutertre, grièvement blessé, fut fait prisonnier. Seuls, deux chasseurs réussiront, de nuit, à s’extirper d’un amoncellement de corps atrocement mutilés et rejoindre une colonne française.

       Survivants de ce carnage, les quatre-vingt-deux carabiniers du capitaine de Géreaux demeurés au bivouac, firent retraite sur le marabout de Sidi-Brahim d’où, abrités par des murs de pierres sèches et de pisé, ils allaient pouvoir organiser plus efficacement leur défense.

       De nouveau une horde hurlante –toujours sous le regard attentif de l’émir- se rua sur les défenseurs du fortin mais, cette fois, des coupes sombres éclaircirent les rangs des assaillants. Vainement, Abd el-Kader envoya des parlementaires pour obtenir la reddition des carabiniers. Alors, contre toutes les lois de la guerre, il présenta aux insurgés, le capitaine Dutertre, ensanglanté mais vivant. Celui-ci avait été prévenu que s’il ne parvenait pas à décider ses compatriotes à se rendre, il serait exécuté sur place. Le carabinier Tressy, l’un des rares rescapés de ce désastre racontera plus tard : « Entouré de six arabes, le capitaine est très pâle. A l’invite de ses gardiens, il refuse d’abord de parler puis, un pistolet braqué sur la tête, il crie d’une voix affaiblie : « Camarades, Abd el-Kader m’envoie vous demander de vous rendre… Mais moi, je vous engage à résister et à vous défendre jusqu’à la mort. Vive la France ! ».

       A peine eut-il parlé, qu’il fut abattu de deux coups de pistolet tirés à bout portant. Son corps entraîné un peu plus loin, fut décapité. Le bourreau prit aussitôt la tête par les cheveux et vint la montrer aux défenseurs du marabout. Il éleva le sanglant trophée en ricanant. Cet affreux spectacle fit frémir de rage les carabiniers : quatre coups de fusil partirent en même temps, et le fanatique tomba, foudroyé, lâchant la tête ensanglantée du capitaine qui roula sur le sol. Croyant alors les assiégés découragés et abattus, Abd el-Kader ordonna au clairon français prisonnier, Guillaume Rolland, de sonner la retraite, celui-ci n'en fit rien et sonna, au contraire, la charge.

       Durant quarante huit heures, les défenseurs du fortin résistèrent aux multiples assauts. Sans eau, sans nourriture et les munitions s’épuisant, la situation devenait tragique. Conscient de la fin inéluctable qui serait la leur s’ils demeuraient dans cette position, le 26 septembre, avant l’aube, le capitaine de Géreaux et le lieutenant Chappedelaine, son second, décidèrent de tenter une sortie dans le but de rejoindre Djemmâa-Ghazaouet. Bénéficiant de la surprise, avec leurs hommes ils se projetèrent hors de l’enceinte et culbutèrent les premières lignes d’assaillants pour la plupart endormis. Vers 9 heures du matin, après une marche épuisante et de multiples harcèlements qui furent fatal au lieutenant Chappedelaine, ils atteignirent l’oued El Mersa. Là, ils se heurtèrent à une meute hurlante accourue des douars voisins pour la curée. Assoiffés, affamés, épuisés, sans munition, les soldats français combattirent avec bravoure à l’arme blanche. La lutte, bien qu’inégale, se montra inhumaine, féroce. Les hommes s’aggloméraient, se liant entre eux, s’embrassant et se perçant, l’œil dans l’œil, avec des petits cris d’animaux ivres, en roulant peu à peu dans la poussière. Ceux qui devaient là mourir tombèrent. Ceux qui devaient trouver là de l’honneur s’y montrèrent soudain grandis. Les mains entrèrent à leur tour dans la chair vive. Il se donna dans cette lutte, des coups de dents et de griffes à épouvanter la jungle indienne.

       De piton en piton, de crête en crête, la voix de la montagne emportait l’horrible fracas des armes, des hurlements sauvages, des cris inhumains, des plaintes, et on imaginait aisément ce que pouvait être ce corps à corps où nul ne faisait de quartier. Ô combat héroïque qu’eût chanté Homère et qui restera obscur et ignoré, comme tant d’autres de ces combats qui auront marqué la conquête de l’Algérie !

       A un contre cent, ils vendirent cher leur vie, ces hommes jeunes ou ces vieux guerriers, tous braves et vigoureux. Et alors que leur capitaine, atteint de plusieurs coups de yatagan (sabre turc à lame recourbée vers la pointe) avait succombé et qu’ils étaient sur le point de succomber sous le nombre, trois coups de canon partis du poste de Djemmâa, distant de 2700 mètres seulement, jetèrent le trouble chez les arabes qui s’enfuirent emmenant avec eux une quinzaine de prisonniers. Huit hommes seulement échappèrent au massacre et atteignirent l’entrée du poste.

       Sur la tragédie de Sidi-Brahim, Alexandre Dumas écrira en hommage à ceux qui firent le sacrifice de leur vie : « Un jour, on oubliera les détails de ce magnifique combat que nous pouvons opposer à tout ce que l’Antiquité nous a légué d’héroïque et de grand !... Jetons une page de plus à ce vent qui roulait les feuilles de la Sibylle de Cumes et qui emporte toute chose humaine vers l’obscurité, le néant et l’oubli ».

       Dans la nuit du 26 au 27 avril 1846, sept mois après leur capture, le cousin d’Abd el-Kader, Mustapha ben Thami, fit égorger les soldats français faits prisonniers lors de cette bataille.

       Dès lors, l’armée française conduite par le Maréchal Bugeaud, n’eut de cesse de traquer l’émir et de réduire le soulèvement des tribus fanatisées au djihad. Aculé à la fuite perpétuelle, abandonné par les tribus les plus fidèles, le 18 juillet 1846, Abd el-Kader se réfugia pour la seconde fois au Maroc d’où il ne put reconstruire une armée, se heurtant même à l’hostilité du Sultan.

       Le 23 décembre 1847, l’émir se décida à revenir en Algérie où il demanda l’aman (faire sa soumission) au colonel de Montauban représentant le général Lamoricière, à Sidi-Brahim, là, précisément, où il avait remporté une de ses plus grandes et plus cruelles victoires et fut exilé, à la demande de Louis-Philippe, à Pau puis au château d’Amboise.

       Le 5 janvier 1848, Victor Hugo écrivait : « Abd el-Kader a rendu son sabre au général Lamoricière dans le même marabout de Sidi-Brahim où se fit, en septembre 1845, la boucherie de Djemâa-Ghazouet. Lugubre victoire qu’il est venu expier au même lieu, deux ans après, comme si la Providence l’y ramenait par la main ».

       L’émir fut libéré en 1852 par Napoléon III qui le reçut à Saint-Cloud et le fit acclamer à Paris, à la veille de son départ pour Damas où il mourut en 1883, grand-croix de la Légion d’honneur. C’est une habitude de la France que d’honorer l’ennemi d’hier… même quand il a les mains tâchées de sang français.

José CASTANO
Courriel : joseph.castano0508@orange.fr

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       Fait de bravoure extrême, la bataille de Sidi-Brahim, reste dans la mémoire des chasseurs à pied. Chaque 3ème samedi de septembre, le château de Vincennes accueille la commémoration des combats de Sidi-Brahim dénommée « journée Bleu-Jonquille » (fête nationale annuelle des Chasseurs). C’est en effet à Vincennes qu’en 1838, le 1er Bataillon de Chasseurs à pieds a été créé et les Chasseurs, comme leurs camarades légionnaires pour « Camerone » ou les Marsouins pour « Bazeilles » n’ont de cesse de perpétuer cette gloire. Le capitaine Dutertre, autant que le clairon Guillaume Rolland, sont aussi grands que Regulus, et les combattants de Sidi-Brahim égalent en bravoure les compagnons de Léonidas qui tombèrent aux Thermophiles sous les forces d’un peuple barbare.

       En 1945, les restes des soldats tués à Sidi-Brahim ont été réunis dans un mausolée à Djemmâa-Ghazaouet appelé « le tombeau des braves ». En 1962, ils ont été transportés à Paris au Musée des Chasseurs, puis, en 1965, au vieux fort de Vincennes.

       Après avoir succédé à son glorieux aîné, le 8ème bataillon de Chasseurs d’Orléans, le 8e bataillon de chasseurs a été victime à son tour de la « purge militaro-administrative » et a été dissous le 7 mai 1999. Les Chasseurs arboraient sur leur épaule avec fierté le nom de Sidi-Brahim. De plus une célèbre marche militaire s'intitule « La Sidi-Brahim ».

       - Cliquez sur : La Sidi-Brahim
       - Amicale de Sidi-Brahim - Courriel : amicale418@free.fr

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       Cet épisode tragique de la bataille de Sidi-Brahim où l’héroïsme le dispute au sacrifice et bien d’autres encore –obscurs témoins de la conquête de l’Algérie- ont été relatés dans un ouvrage intitulé « Et l’Algérie devint française… »

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Un Trader
Envoyé Par Mme Eliane


            Devant sa banque, un Trader gare sa Porsche, flambant neuve, histoire de frimer devant ses Collègues.

            Au moment où il commence à sortir de sa voiture, un Camion arrive à toute allure et passe si prêt qu'il arrache la portière de la Porsche puis disparait aussi vite.

            Le trader se rue sur son portable et appelle la police.

            Cinq minutes après les Flics sont là.

            Avant même qu'un des Policiers n'ait pu poser la moindre question, le Trader commence à hurler : "Ma superbe Porsche Turbo est foutue. Quoi que fassent les carrossiers, ce ne sera plus jamais la même ! Elle est foutue, elle est foutue !"

            Quand il semble avoir enfin fini sa crise, le Policier hoche la tête avec dépit et dit : "C'est absolument incroyable à quel point, vous autres Banquiers, vous êtes matérialistes ! Vous êtes si concentrés sur vos biens que vous ne pensez à rien d'autre dans la vie."

            "Comment pouvez-vous dire une chose pareille à un moment pareil ?" sanglote alors le Propriétaire de la Porsche.

            Le Policier répond : "Vous n'avez même pas conscience que votre Avant-bras Gauche a été arraché quand le Camion vous a heurté

            Le Banquier regarde son bras avec horreur et hurle : "Putain, ma Rolex !"





Les temps anciens
et le nouveau temps du macronisme.

Par M. Robert Charles PUIG


       C'est le temps des hommages et de la reconnaissance de la stature de personnes disparues.
       Coup sur coup à un jour d'écart, Jean d'Ormesson et Jean-Philippe Smet, dit Johnny Hallyday.
       Jean d'Ormesson, un écrivain reconnu, un intellectuel de talent et un académicien élégant au franc-parler d'un homme qui penchait à droite.
       Johnny Halliyday ! Jean-Philippe Smet. Le rocker. Le chanteur qui s'est construit avec ses défauts et ses qualités : une présence scénique incontestable et une voix !
       Tous les deux ont connu " autre chose ". Un monde d'avant le macronisme que le président va finalement honorer par sa présence. Il va leur rendre les honneurs qu'ils méritent mais peut-il le faire avec justesse, lui qui se refuse à voir dans le passé, la France ?
       Est-ce à dire que ce président qui se targue d'être un homme nouveau qui n'a connu ni révolution ni guerre, trouvera les mots pour parler d'eux, ces hommes nés bien avant lui ? Trouvera-t-il les phrases pour évoquer avec respect ces personnages nés il y a si longtemps ? Un académicien de plus de 90 ans et un rocker de plus de 70 ans ?
       Pour ce président là, sa présence sera-t-elle une attitude ou un " coup " de pub ?
       Je veux bien croire, admettre que comme beaucoup d'entre nous, il reconnait à ces deux personnalités aimées ou pas qu'elles sont un pan de l'histoire nationale à cheval sur deux siècles, mais alors... alors, pourquoi à l'étranger, à Alger, à Ouagadougou ou Abidjan, faire preuve de mépris pour le passé français d'avant sa naissance et jouer le ravi innocent qui ne connaît rien de l'histoire des guerres, des colonies, alors que lors de ses interviews à l'Elysée, il truffe son bureau de livres d'auteurs français d'un autre siècle.

       Quel jeu joue-t-il toujours à l'étranger, en se lavant les mains de l'histoire de France, en refusant d'endosser le costume qui doit être le sien et d'assumer, même s'il ne l'a pas vécu, ce temps des révolutions, des guerres et des " morts pour la Nation " de nos soldats aux quatre coins du monde.
       Il le dit, il se veut étranger à l'époque de la guerre d'Algérie et donc en même temps, de cette armée, déçue de son conflit d'Indochine et qui dès 1954 souhaitait conserver cette terre du Maghreb à la France.

       En cherchant une voie nouvelle pour être le plus représentatif d'un nouveau monde, il nous déshonore, il déshonore l'histoire et falsifie sa vérité.
       Il prouve son mépris de cette époque qu'il rejette aux oubliettes, dans les catacombes de l'histoire, en se proclamant un homme neuf, vierge d'un sang ancien et sec, parce que né bien après les épopées d'aventuriers qui ont découvert la planète terre jusqu'au fin fond de continents inconnus, ont transmis à des peuples nouveaux la médecine en éradiquant les maladies chroniques, le savoir, l'éducation qui font les nations d'aujourd'hui et les milliards d'individus qui les habitent.
       " Crime contre l'humanité ! "' Est-ce de l'audace ou de l'ignorance de prononcer ce mot de " crime ", parce que des explorateurs puis des chercheurs, des hommes de science n'ont pas hésité à s'élancer sur des routes de territoires inexplorés et que l'on se rend compte combien cette humanité a évolué dans ses artefacts modernes depuis le premier homme sur la lune et l'étude de l'univers pour un jour aller sur Mars ?

       A-t-on en ce XXIème siècle une jeunesse qui a peur d'exister parce que son passé existe ? Elle cherche à effacer son histoire comme un enfant né d'une GPA qui ne connaîtra pas son arbre généalogique et qui restera toute sa vie un handicapé de ses gènes initiaux.

       De son dernier voyage en Afrique, il a semblé nuancer ce mot " crime " qui toucha au cœur les Pieds-noirs et l'armée, en mettant dans ses phrases quelques nuances pour atténuer ce mot " crime " dont il nous accusait, mais j'ai des doutes sur un changement lorsque je m'aperçois qu'il a mis dans ses bagages Benjamin Stora, le chantre anti Algérie française qui dans un de ses livres accusait les soldats appelés de peureux et d'ivrognes.
       De ce fait, avec ce dit-philosophe-écrivain, le président n'a pas frappé à la bonne porte pour apprendre l'histoire de l'AFN ou bien cela confirme son dédain arrogant de ce temps du sang versé.

       Pour cette raison j'aimerais dire au président que j'ai connu des militaires du contingent en Algérie. Des métropolitains qui ont fait leur métier de soldat avec courage, avec honneur. Ils allaient au feu en défendant la liberté contre le terrorisme.
       Certains sont morts, d'autres ont disparu sans que le gouvernement de l'époque ni les suivants fassent TOUT pour les retrouver.

       Pour cette raison, avant de rendre à l'Etat algérien, - FLN à " sang pour sang " pour les crimes contre les civils pieds-noirs et les musulmans Harkis et Supplétifs abandonnés aux couteaux des bourreaux fellaghas, - les crânes d'insurgés tués au XIX e siècle et pas encore algériens sur une terre qui l'est devenue qu'en 1962 par la volonté du gaullisme, sans doute sera-t-il logique de réclamer à cette Algérie là, les corps des nôtres, ces militaires français oubliés.

       Enfin, comme une dernière remarque de ma part, lorsque le président sera devant le cercueil de Jean d'Ormesson puis celui de Jean-Philippe Smet Hallyday, qu'il se souvienne que ces hommes ont connu une autre histoire que celle d'être né après 1962.

Robert Charles PUIG / décembre 2017       
      


Courte… mais bonne
Envoyé Par Mme Eliane


            C’est un mec qui se rend aux urgences de l’hosto.
            Et là, il voit une file d’attente vachement serrée, d' 1 kilomètre sur 2 rangs ! !
            Des hommes, des femmes, des vieux, des jeunes ... Tous saignent des doigts .

             Alors le mec va voir le médecin urgentiste :
            - Salut docteur, c’est quoi tout ce monde ? C’est une épidémie ?
            - C’est pire !
            - Une pandémie ?
            - Non, pire encore !
            - Et je peux attraper ça, moi aussi ?
            - Ben, ça dépend ce que vous avez fait en mai !
            - Ah bon ? Et qu’est ce qu’ils ont fait eux, en mai ? ?

            - Et bien en mai, ils ont voté Macron. Et depuis ils s’en mordent les doigts.



LIBRE OPINION du général (2S)
Henri ROURE :

Envoyé par Mme Annie Bouhier.

Honneur aux colonisateurs.

         Le président actuel, devant les étudiants burkinabés, une fois encore, s'est comporté en malappris, manquant au simple devoir de respect envers les autorités d'un pays hôte et ami, en assimilant le président burkinabé à un bricoleur en électricité. Ce genre d'humour, au détriment d'un chef d'État, aurait pu plaire à Trump, mais sûrement pas à un haut dignitaire africain. Nous savons la susceptibilité des responsables de l'Afrique francophone, d'une part, et, d'autre part, la position si particulière que la France occupe toujours dans ces pays. Le président français, une fois encore, n'a pas pris la mesure de son rôle et de l'environnement dans lequel il se trouvait. Une fois de plus les médias nationaux applaudissent le personnage pour sa décontraction et son aisance, sans se soucier des ravages que ce type de propos peut faire. C'est bien dommage pour la France, hélas!

         Mais pire, le président français a claironné, confirmant ses mots prononcés à Alger pendant la campagne présidentielle, que la colonisation était un crime contre l'humanité, ajoutant qu'il appartenait à une génération qui la voyait ainsi. Outre le fait qu'il n'a pas été élu par " sa génération ", mais par une minorité d'un corps électoral, aveuglé par le système médiatico-financier ou déboussolé par le désastre politique provoqué, il n'a aucun droit à porter ce type de jugement, assorti de cette précision. Je ferai, à cet égard, quelques remarques, à monsieur Macron, en regrettant que des affirmations particulièrement justes aient été anéanties par une attitude inadaptée et des mots inutiles et dangereux.

         La colonisation est une phase historique. Elle est à regarder comme telle.

         Aucun historien, digne de ce nom, ne se permettrait de juger le passé avec le regard d'aujourd'hui. Chaque époque a eu ses vertus et ses obligations. Les sociétés d'autrefois agissaient en fonction de leurs connaissances, de leur organisation et de leur évolution culturelle ou religieuse. La vision de l'homme, au moins en Occident, n'a cessé d'évoluer vers un respect de plus en plus grand de la personne, aussi, ne pas admettre que l'être humain, sous l'influence de différents apports, a modifié son comportement et son attitude envers lui-même, revient à considérer que l'humanité n'est pas perfectible. Dans ce cas il faut revoir l'enseignement de l'Histoire que je jugeais, personnellement, comme une science, une matière à la recherche de la vérité sur le passé. Ainsi, selon la perception de l'actuel président, les Grecs auraient été des voyous et Alexandre un fieffé salopard. La guerre des Gaules, devrait être vue comme le compte-rendu d'une agression colonialiste, et, en passant quelques siècles pour éviter, en particulier, de parler de Mohammed et de ses chevauchées, la conquête des Amériques a été le pire des crimes contre l'humanité. Il faudrait donc que l'Europe fasse son mea-culpa et exige d'Etats comme l'Argentine, le Brésil, le Venezuela…et les États-Unis ou le Canada, qu'ils reconnaissent être le résultat scandaleux de la destruction de peuples indigènes et que les premiers colons, leurs aïeux, étaient des criminels contre l'humanité. Les conquistadors et les explorateurs n'étaient pas des tendres, mais leurs actions n'ont fait sourciller aucun gouvernement et aucune référence morale ou religieuse de leur époque, car dans la philosophie d'alors, ce qu'ils faisaient était légitime.

         La colonisation n'a rien été d'autre qu'une conquête de territoires avec domination du vainqueur sur le vaincu, comme cela s'était toujours produit par le passé et comme cela se produira, sans doute, encore. Sinon il faudrait mettre au rang des criminels contre l'humanité des gens qui, jusqu'à présent, paraissaient respectables. J'en cite quelques-uns uns. Victor Hugo, en 1879, Dieu donne la terre aux hommes, Dieu donne l'Afrique à l'Europe (désormais à bannir de notre littérature); Émile Zola, en pleine affaire Dreyfus, sur l'occupation de terres en Algérie, Ce royaume appartiendra au laboureur qui aura osé le prendre, s'y tailler, à son gré, un domaine aussi vaste que sa force de travail l'aura créée (son nom et son œuvre sont à ôter des manuels scolaires); Jean Jaurès, lui aussi, à propos du Maroc, La France a autant de droit de prolonger son action économique et morale qu'en dehors de toute violence militaire, la civilisation qu'elle représente en Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l'état présent du régime marocain, avant que ne soit éliminé de notre histoire ce discret et odieux colonialiste, sachez aussi qu'il n'était pas un pacifiste bêlant qui aurait accusé ceux qui voulaient la guerre de criminels. Il se rallia, quelques jours avant sa mort, à la nécessité de ce conflit - pour votre info, il appartenait à une famille de militaires - de marins - et son fils sera tué, comme sous-lieutenant à la tête de sa section, en 1918. Léon Blum, devant les députés, le 9 juillet 1925, Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d'attirer à elles, celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l'industrie (de la part d'un socialiste c'est évidemment ignoble!). Et bien d'autres…

         Je déduis de votre discours, monsieur Macron, que " votre génération ", considère que l'histoire est une succession de crimes contre l'humanité.

         L'histoire n'est pas un long fleuve tranquille; elle est le parcours de l'Homme dans le temps. Or, les conséquences de vos propos en font un perpétuel génocide et nos chefs d'État d'autrefois et nos ancêtres des criminels de guerre. En réalité vous banalisez dangereusement l'expression " crime contre l'humanité ".
         Votre affirmation répond à une mauvaise politique. La colonisation ne doit pas être confondue avec les massacres que le XXème siècle a connus. Ce n'est pas parce que le suffixe est identique que le colonialisme doit être aligné sur le nazisme, le communisme, le fascisme ou l'islamisme. Il s'agissait, ou il s'agit encore, pour l'islamisme, d'idéologies criminelles, visant à modifier l'homme et à l'empêcher de penser autrement que selon la doctrine de référence. La colonisation n'a jamais voulu ça. Elle poursuivait plusieurs objectifs. Certes, elle convoitait les richesses que recelaient des territoires lointains aux populations peu structurées, ou, s'agissant de la conquête de l'Algérie, elle visait à mettre un terme aux actes de piraterie perpétrés depuis Alger et à l'anarchie d'un territoire à l'abandon, mais elle était aussi porteuse d'humanisme. Personnellement, depuis le CM2, j'ai en mémoire, l'image du sergent Malamine, sénégalais, faisant, avec Brazza, embrasser nos trois couleurs à un assujetti de cette région qui allait devenir le Congo, en lui disant: " embrasse le drapeau français et tu seras libre ". Plus tard j'ai appris que le Sénégal, par ses 4 communes, Rufisque, Dakar, Gorée et Saint-Louis, envoyait des députés à l'assemblée nationale et que la loi Diagne, en 1916, conféra, à tous leurs habitants, la pleine citoyenneté française. D'autres communes suivirent. Blaise Diagne, originaire de Gorée fut le premier Africain sous-secrétaire d'État aux colonies. Mais, selon votre pensée, c'était sans nul doute un " collabo ". Il précéda d'autres Africains colonisés dans ces fonctions de ministre de la République Française. De parfaits criminels eux aussi? Enfin il me revient que nous devons le mot Francafrique à un colonisé, Félix Houphouët Boigny. J'aurais bien d'autres exemples sur ces méfaits supposés de la colonisation, en Indochine et ailleurs dans ce que nous appelions l'Empire…

        
Aujourd'hui, les formes de domination sont devenues plus subtiles. Le crime existe et se fait discret.

         Qui, aujourd'hui, croira que les opérations conduites au Moyen-Orient ont uniquement pour but de combattre l'État islamique ? Doit-on être convaincus que les actions chinoise, états-unienne, britannique, japonaise ou encore allemande, et même la nôtre, sur le continent africain ou ailleurs dans le monde sont désintéressées? À quoi doit-on comparer cette volonté, de plus en plus évidente, de substituer le consommateur au citoyen dans l'Union Européenne? Que dire du Grand marché transatlantique initié par les États-Unis et de leur volonté d'établir sur le monde une même façon d'être ? Et surtout, que dire de l'islamisme, de l'islam, qui s'insinue, en France et en Europe, sous l'impulsion d'États médiévaux, avec comme objectif affirmé d'instaurer la charia et de nous convertir ou de nous faire disparaître? Les moyens de domination ont changé, mais in fine, voyez-vous, je préfère l'époque coloniale. Malgré quelques abus, dont la corvée, dévoilés par ceux-là même qui participaient à cette prodigieuse aventure, elle s'est révélée un véritable humanisme. Sinon je ne crois pas que l'Algérie, au moment de l'indépendance, aurait été avec l'Afrique du Sud, la région la plus développée du continent. Je ne crois pas, non plus, que la population africaine se serait autant multipliée, qu'il y aurait autant d'hôpitaux, de routes, d'écoles, de diplômés, de villes et d'administrations dans cet immense territoire, parcouru, à l'origine par mille ethnies qui se chamaillaient. Sinon, je ne comprendrais pas que tant d'anciens colonisés souhaitent venir en France pour étudier ou travailler. Enfin permettez-moi de me demander, si l'Afrique du nord était encore sous le joug colonial, si l'on vendrait des esclaves en Libye et ailleurs ?
         Je ne voudrais pas faire de peine à certains, mais l'Africain, globalement, assume le fait colonial.

         L'anticolonialisme est surtout une attitude de bobos blancs, de pseudos branchés, d'idéologues incultes, qui, par opportunisme ou imbécillité, ont tendance à juger le passé avec le regard de maintenant.

         Pour mon pays, j'espère que vous ne vous inscrivez dans aucune de ces catégories et que vous atténuerez - vous avez suffisamment de souplesse pour le faire - la portée de votre propos.
Posté le samedi 02 décembre 2017        
Général (2S) Henri ROURE        
ancien officier des Troupes de Marine        
fils et petit-fils de Coloniaux        
Site de rediffusion : http://www.asafrance.fr

http://www.asafrance.fr/item/libre-opinion-du-general-2s-henri-roure-honneur-aux-colonisateurs.html



La langue française
ne doit rien aux arabes !
De M. Jean-Paul BARRUYER
Envoyé par M. Dismas
(N'en déplaise à ce pseudo savant lexicographe
qui confond pisse de chamelle et Saint Emilion !)

              L''UNESCO vient de fêter la journée mondiale de la langue arabe.

              Admettons, puisque l'arabe est la langue officielle de 25 pays représentant 538 millions d'habitants.
              Ce qui fait de l'arabe la quatrième langue la plus parlée dans le monde après l'anglais, le chinois et l'espagnol.

              Mais quand j'entends le lexicologue Jean Pruvost faire l'éloge de cette langue et nous dire qu'elle est inscrite dans l'histoire de la langue française, les bras m'en tombent !
              Nous mangeons halal sans le savoir, puisque 50% des abattoirs sont halal, mais on nous apprend aujourd'hui que nous parlons arabe sans le savoir !

              "Nos ancêtres les Arabes, ce que notre langue leur doit", ose titrer l'auteur dans un ouvrage récent. Sait-il de quoi il parle ? Il est vrai que dans notre France islamisée, parler de " Nos ancêtres les Arabes" est beaucoup plus porteur que de se référer à "Nos ancêtres les Gaulois", vérité historique devenue subitement raciste aux yeux des ayatollahs gauchistes du multiculturalisme.
              Car la langue française, ce sont 60.000 mots.

              Or, le Petit Robert y recense 450 mots d'origine arabe, soit 0,75% des mots.
              C'est en effet davantage que les mots purement gaulois, mais c'est marginal.
              A titre de comparaison, 80% des mots français sont issus du latin et 10% du grec.

              On mesure à ces chiffres le grotesque du titre "Nos ancêtres les Arabes, ce que notre langue leur doit". Elle ne leur doit RIEN ou si peu !
              Voici d'ailleurs le texte d'un auteur tunisien, opposé à l'arabisation de l'enseignement dans son propre pays :

              "L'arabe est la langue des pays les plus arriérés au monde, nos écoles et nos universités sont parmi les moins compétitives au monde. Nous allons enraciner davantage une langue qui, pour l'instant, n'a pas de place dans ce monde. L'arabe peine à s'imposer, il peine à exister parce qu'on ne publie pas en arabe, on ne raisonne pas en arabe, on ne pense pas en arabe. On ne peut citer aucun scientifique arabophone, alors que les scientifiques anglophones et francophones arabes ou d'origine arabe sont légion. C'est grâce au français et à l'anglais, si des scientifiques arabes ont obtenu des récompenses internationales et sont aujourd'hui reconnus à l'échelle mondiale".
              J'adhère bien entendu à 100% à cette analyse. L'arabisation de l'Algérie a conduit au naufrage de l'enseignement.

              Rappelons que la Belgique publie davantage d'ouvrages que l'ensemble du monde arabe. Ouvrages arabes qui, pour la plupart, traitent principalement de la religion.
              Et si l'arabe connut son âge d'or aux 7ème et 8ème siècles, quand l'empire arabo-musulman rayonnait jusqu'en Asie, il faut reconnaître que la "civilisation arabe", n'a plus rien produit depuis 7 siècles, ce qui est pour le moins étonnant.

              Il n'y a d'ailleurs aucun vestige, aucune trace de civilisation en Arabie, ce qui est tout aussi étonnant pour une civilisation qui se prétend à l'origine de nos grandes découvertes occidentales.

              Rappelons en passant que les chiffres dits "arabes", y compris le zéro, sont en réalité indiens depuis le 3ème siècle. Les Arabes s'en sont emparés au cours de leur conquête de l'Inde et les ont ensuite introduits en Europe au 10s g siècle.

              Les 25 pays ayant adopté l'arabe comme langue officielle ne produisent rien. En clair, ils n'inventent RIEN.
              Le rapport du PNUD de 2003 est un document accablant pour le monde arabe du troisième millénaire.

              · Les Arabes ne déposent pratiquement pas de brevets scientifiques.
              · Le taux d'analphabètes est le plus élevé au monde après l'Afrique subsaharienne.
              · Les livres publiés dans le monde arabe représentent 1% de la production mondiale.
              · 300 millions d'Arabes traduisent cinq fois moins d'ouvrages que les 11 millions de Grecs.
              · Aucune revue scientifique occidentale n'est traduite en arabe.


              "Selon l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, le monde arabe dépose seulement 1% du nombre de brevets américains annuels".

              "Et si Israël consacre 4,7% de son PIB à la recherche et à la science, les pays arabes en consacrent 0,2% malgré la manne pétrolière".

              "Et inutile de bêler au racisme ou à l'islamophobie. Car ce rapport a été rédigé par une quarantaine de chercheurs arabes. "Par des Arabes, à l'intention des Arabes".

              "Par conséquent, vouloir enseigner l'arabe aux jeunes élèves dès le CP est une faute. L'arabe n'est ni un vecteur de progrès, ni un passeport pour accéder aux revues scientifiques. C'est au contraire, un frein à la connaissance et au savoir, qui sera de plus utilisé par les intégristes pour diffuser un islam radical dès l'école."


              Par conséquent, l'UNESCO peut fêter la langue arabe et Jean Pruvost peut s'extasier sur les 450 mots arabes qui figurent dans le Petit Robert, il n'en reste pas moins que l'arabe, selon de PNUD, "est un frein au progrès et un obstacle à la modernité".

              Vraiment pas de quoi titrer"Nos ancêtres les Arabes…" !

        


Deux généraux s’unissent et partent en guerre le 11 novembre 2017
Envoyé par M. Parasloughi


            Deux généraux et non des moindres ont décidé de se réunir pour tenter de convaincre leurs concitoyens à se réveiller face à la défrancisation de leur pays. Christian Piquemal et Antoine Martinezqui avaient, chacun de leur côté, créé une structure apolitique, ont profité des célébrations mémorielles de 11 novembre pour lancer un appel à la France sous forme d’un communiqué.

            Les deux généraux, dans l’esprit du livre que vient de publier le général de Villiers pensent que l’État tel qu’il est gouverné, n’assure plus la sécurité et la protection de la nation, « en raison du laxisme, du manque de clairvoyance de l’absence de vision, de la collaboration avec une idéologie mortifère ». Les mots sont très forts. Leur poids a du du être longuement soupesé. La conséquence de ces accusation évidemment acceptée.

            « Il faut bien reconnaître que depuis trop longtemps non seulement l’État néglige la première de ses missions régaliennes, mais il malmène, voire trahit – et cela s’est accéléré ces dernières années – l’âme de la France sérieusement menacée car aujourd’hui défigurée et martyrisée. ».

            Et d’accuser le pouvoir d’avoir délaissé la Défense au profit d’autres ministères, d’autres objectifs. Non sans raison, par exemple, le milliard que coûte à la France l’AME aurait été très apprécié des armées qui, écrivent-ils « ne disposent plus des moyens nécessaires pour accomplir les missions assignées ».

            Piquemal et Martinez ne se contentent pas d’aborder les problèmes budgétaires de ce qui les préoccupe, comme ancien professionnels des Armées. Ils abordent aussi la désolante question du Vivre Ensemble, cette fausse bonne idée, qui n’est qu’une vaste fumisterie, comme on l’a vu le soir du 11 novembre autour du tombeau du Soldat Inconnu où de jeunes « franco-marocains » criaient « On est chez nous » entrecoupés d’ « Allaouh Akbar ».

            " Nous sommes en guerre contre un ennemi qu’ils sont incapables de nommer… Et le lien de l’aggravation de la situation et de la mise en danger des Français avec cette immigration hostile, massive, incontrôlée, injustifiée, aggravée par l’invasion migratoire depuis 2015 qui constitue une attaque sans précédent des peuples européens décidée par l’État islamique en décembre 2014, ne peut pas être occulté. Car cette immigration, modelée par une culture incompatible avec la démocratie et nos traditions, a démontré progressivement et sous le nombre son hostilité et elle devient à présent un danger mortel pour la nation et pour les nations européennes. »

            « Il serait, en effet, temps de soumettre l’islam en France à nos règles et de lui poser nos conditions. Et ceux qui ne les acceptent pas doivent partir. »

            Et de lancer, comme Christian Piquemal l’avait fait au titre de son Cercle des Combattants :« un appel à la résistance contre le renoncement et la démission de nos élites politiques face à une idéologie totalitaire et conquérante qui met en danger notre nation et doit constituer un signal pour tous les citoyens patriotes pour rejoindre en masse nos rangs et permettre la reconquête. »

            Le Général Philippe de Villiers qui a annoncé jeudi, au micro de RTL qu’il ne souhaitait pas faire de politique mais de servir, entendra-t-il cet appel au secours ? D’autres généraux font déjà partie des deux mouvements créées par Piquemal et Martinez. Cela indiquerait-il que des officiers sont suffisamment motivés contre les effets désastreux du pouvoir actuel pour passer à une action, disons, plus directe ?


Il n' y a plus sourd que celui
qui ne veux pas entendre la vérité......



LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini


                            Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.

             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.

             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.

             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.

             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :

CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net
             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envois divers

La fin d’un ostracisme

Envoyé par paul
https://www.liberte-algerie.com/editorial/la-fin-dun-ostracisme-4820

Par Liberté-Algérie 22/12/ 2017   l Par M. Sofiane Aït Iflis


             Yennayer, journée chômée et payée. Enfin ! Sommes-nous tentés de dire. Mais gardons-nous des transports euphoriques que procurerait légitimement un tel événement, la décision étant, néanmoins, il faut le reconnaître, à saluer. C’est cela de pris au système politique et au pouvoir qui l’incarne qui ont fait du déni identitaire amazigh un credo.
             Un acquis, donc, à ajouter aux autres, tous arrachés de haute lutte et au prix d’immenses sacrifices. Elle-même, la légalisation de la fête du nouvel an amazigh, coïncidant avec le 12 janvier, n’est pas intervenue dans un élan philanthropique d’un régime plutôt généreux dans les amplifications folkloriques qu’en matière de résolutions déterminantes pour l’identité, la langue et la culture amazighes.
             Il aura fallu attendre près de deux ans après la consécration du caractère officiel — en devenir, plus précisément — de la langue amazighe pour que soit prise une décision traduisant une volonté politique d’en donner une traduction concrète, un prolongement pratique. Il aura surtout fallu une bonne piqûre de rappel. Ce qu’ont fait les marches et autres actions de protestation provoquées par le rejet, par le Parlement, d’une proposition d’amendement relatif à la généralisation de l’enseignement de tamazight. Cependant, tant mieux que cela soit intervenu. Car, ce qui importe, en définitive, ce n’est pas tant ce qui a poussé à la satisfaction d’une cause mais la satisfaction elle-même.

             Au plan de la portée politique, il est important que le pouvoir se libère de ses légendaires hésitations par rapport au fait amazigh et ose ce pas, ce petit pas, vers la réconciliation de l’Algérien avec son histoire millénaire et sa culture ancestrale, en un mot, son identité.
             La reconnaissance de Yennayer, qui est indéniablement un enrichissement pour la culture nationale, est de ces résolutions qui aideraient à cimenter la cohésion nationale, ne serait-ce que parce qu’elle met un terme à l’ostracisme qui, au fil des ans, attisait dangereusement les tensions. La décision prise, hier, mercredi, par rapport à Yennayer, permet à l’Algérien de s’approprier son patrimoine, car Yennayer, dont les contingences politiques avaient presque réduit la revendication à des régions berbérophones précises, la Kabylie, surtout, est un référent commun à l’ensemble des Algériens. Preuve en est sa célébration rituelle autant dans l’Oranie qu’en Kabylie.

           Faut-il, enfin, conclure, en rappelant, que la légalisation de Yennayer n’est que la généralisation d’une fête déjà déclarée chômée en Kabylie depuis de longues années.
Sofiane Aït Iflis           


Fin de l’islam politique, début d’une société islamisée !

Envoyé par Jean
https://www.liberte-algerie.com/chronique/fin-de-lislam-politique-debut-dune-societe-islamisee-404


Liberté Algerie   l Par Amine Zaoui - 14/12/ 2017


         Les partis politiques islamistes reculent en Algérie. Perdent du terrain. Se normalisent ! Se domestiquent ! Leurs discours sont périmés. Langue refroidie ! Les lions d’hier qui rugissaient, partout dans les mosquées et dans les rues et dans les espaces publics, mangent de la paille aujourd’hui ! Et ils sont contents de leur paille ! La politique n’est pas la prière !
         Politiquement parlant, il n’y a plus de feu qui nous vient de la maison politique structurelle!!! Mais le feu, le vrai feu, n’est pas encore éteint. Et il est plus dangereux. Plus menaçant encore.Au moment, où nous nous libérons des partis islamiques classiques, ceux des années de la fitna la discorde, de leurs discours haineux et hargneux nous nous trouvons dans une nouvelle société, une société totalement islamisée ou presque ! Notre société a perdu l’islam en adoptant l’islamisme.

         Pourquoi les partis islamistes, tous genres d’islamistes confondus, ont-ils reculé, chez nous en Algérie ? Tout simplement, parce que tous les autres partis sont devenus islamistes ou presque !! Si les partis islamistes ceux des années de la sédition et du sang sont vaincus, vendus ou achetés par des acquéreurs intérieurs ou extérieurs, le nid de l’islamisme, en tant que manière de réflexion et manière de vivre, continue à ronger l’école et l’université.

         La peur a-t-elle changé de camp ? Même si les lions rugissants des années de sang se contentent de la paille sucrée d’aujourd’hui, la peur est installée dans toute la société. La peur hante les têtes des intellectuels. La notion de la critique s’est éclipsée. La raison est bannie du quotidien. Les intellectuels sont devenus pâteux ! Il n’y a plus des Mouloud Mammeri, ni des Tahar Benaïcha, ni des Kateb Yacine, ni des Mohamed Boudia ou des Jean Sénac… ou peu. La nouvelle génération des francophones produits de l’école algérienne est toujours taxée d’enfants du parti de la France (hizb frança). Les arabophones, dans leur majorité, sont victimes de l’effet des restes d’une mémoire religieuse islamiste. Ils sont condamnés de vivre entre le faqih et le planton ! Les intellectuels berbérophones se trouvent sur le terrain, mobilisés mais dispersés, afin de voir venir l’espoir de toucher les rayons de l’aurore, l’espoir de la réhabilitation totale de la langue amazighe. Mais la Kabylie n’est pas épargnée. L’islamisme ronge petit à petit et méthodiquement la Kabylie. Des chaînes de télévision qui diffusent en langue amazighe ont largement participé à cette islamisation. On ne reconnaît pas la femme kabyle ni l’homme d’ailleurs ! Certes le rôle de l’intellectuel est politique mais pas forcément dans un parti politique. Comment déloger cette peur qui habite nos intellectuels ? Je pense que l’ère du politicien-prophète est révolue. L’heure de l’agonie des partis classiques est annoncée. Nous débutons le lever d’un nouveau jour où le rôle de l’intellectuel des lumières est déterminant. La réflexion doit remplacer l’agitation, la pensée l’idéologie. Le travail doit bouleverser la dépendance. Nous avons besoin d’une société diverse et responsable qui n’a pas peur de vivre sa liberté, son indépendance, où les libertés individuelles intellectuelles, politiques et religieuses sont respectées. Et ce sont les intellectuels producteurs des valeurs qui peuvent porter le projet d’une telle société et le garantir.
         Et parce que nous réintégrons l’ère de l’intellectuel, nous sommes condamnés et obligés, afin de garder et de sauvegarder une Algérie plurielle indépendante, de jeter le pont solide entre tous ces intellectuels.
A. Z.           
aminzaoui@yahoo.fr           


L’USINE DE CÉRAMIQUE DE GUELMA
l

Envoyé par Solène
https://www.liberte-algerie.com/est/les-travailleurs-sans-salaires-depuis-dix-mois-284049

Liberté Algérie  Par HAMID BAALI - 28/12/ 2017

Les travailleurs sans salaires depuis dix mois
L’entreprise ETER Algérie SPA
ne compte plus que 80 salariés. ©D. R.


           Rattaché à la SGP Est-Sud-Est, cet établissement n'a cessé d'endurer au fil des ans des difficultés de trésorerie, dues à la mévente de ses produits et de la non-implication des pouvoirs publics appelés vainement à la rescousse par le collectif des travailleurs.

           Construite au début des années 1970, l'usine de céramique de Guelma, considérée à cette époque comme le fleuron de l'économie algérienne, est dans la tourmente depuis la crise de récession qui avait frappé de plein fouet notre pays en 1996, entraînant la fermeture de centaines d'entreprises publiques et engendrant la mise au chômage de dizaines de milliers de travailleurs.
           Rattaché à SGP Est-Sud-Est, cet établissement industriel dénommé ETER Algérie SPA n'a cessé d'endurer des déboires au fil des ans à la suite de sérieuses difficultés de trésorerie, de la mévente de ses produits en porcelaine et de la non-implication des pouvoirs publics appelés vainement à la rescousse par le collectif des travailleurs. En décembre 2007, l'usine fut rachetée par un ressortissant italien, détenteur majoritaire d'actions et par un industriel algérien qui avaient promis de la ressusciter et de relancer sa production en porcelaine dont la qualité est incontournable. Hélas, cette bouée de sauvetage s'était avérée illusoire puisque rien de concret n'avait été entrepris par les repreneurs qui n'avaient pas respecté leurs engagements. Des directeurs successifs avaient tenté de redresser la situation, mais faute d'injection d'argent frais, cet établissement s'enlisa et périclita au grand dam des travailleurs qui tenaient à leur outil de travail. L'actionnaire italien qui avait empoché des prêts bancaires avait mystérieusement disparu et les ennuis commencèrent. Des créanciers, en l'occurrence le fisc, la Cnas, la SDE Sonelgaz, l'agence foncière et d'autres parties poursuivirent en justice l’ETER Algérie SPA afin de récupérer leur dû. Le démantèlement avait affecté, ces dernières années, la ligne de production de porcelaine, le matériel de maintenance, des rampes de séchage des laboratoires, et la production cessa pour des raisons évidentes, sachant que l'énergie électrique avait été coupée par la SDE. Cette semaine, les 80 derniers travailleurs qui n'ont pas perçu leurs salaires depuis une dizaine de mois, ont refusé l’accès au commissaire-priseur mandaté par l'autorité judiciaire et qui devait vendre aux enchères l'atelier des produits réfractaires à des clients issus de divers horizons. La situation demeure tendue, car le collectif des travailleurs affiche fermement sa détermination à s'opposer au démantèlement de son usine.
HAMID BAALI           



TRAVAUX DE RÉHABILITATION
DE L’HÔTEL SEYBOUSE DE ANNABA

Envoyé par Hector
https://www.liberte-algerie.com/est/une-operation-couteuse-283668


Liberté Algérie   Par A. Allia - 23 décembre 2017

Une opération coûteuse
L’hôtel Seybouse en travaux depuis octobre dernier. ©D. R.

           Les travaux de restauration coûteront 80% de l’enveloppe de 9,6 milliards de DA, prévue pour sa réhabilitation ainsi que celle des hôtels El- Mountazah de Seraïdi et El-Mordjane d’El-Kala, dans la wilaya d’El-Tarf.

           Situé en plein centre-ville de Annaba, l’hôtel Seybouse international (ex-Plazza Hôtel) fait l’objet d’une importante opération de restauration et de modernisation, depuis le début du mois d’octobre dernier.
           Cette opération, qui est inscrite dans le plan de réhabilitation des établissements touristiques publics et l’amélioration de la qualité des prestations de services que s’est fixé le ministère de tutelle a été confiée au groupe chinois CSCEC pour un montant de 7, 2 milliards de DA, comme l’indique la fiche technique du projet. Il y a lieu de souligner que ce montant faramineux représente près de 80% de l’enveloppe de 9,6 milliards de DA initialement prévue pour la réhabilitation de l’établissement en question ainsi que pour celle des hôtels El-Mountazah de Seraïdi et El-Mordjane d’El-Kala, dans la wilaya d’El-Tarf.

           Deux hôtels de renom, conçus, tout comme le Seybouse, par le célèbre architecte urbaniste français Fernand Pouillon qui a supervisé leur construction au milieu des années 1970, et qui nécessitent eux aussi d’importants travaux de rénovation. “La réhabilitation des hôtels de Seraïdi et d’El-Kala est devenue impérative vu l’état de délabrement dans lequel ils se trouvent. Elle nécessitera, sans nul doute, une rallonge financière conséquente si l’on souhaite mener à terme le projet approuvé et entériné en 2011 par le ministère du Tourisme, mais qui n’a connu un début de concrétisation que cette année”, affirme un ex-cadre supérieur de l’Entreprise de gestion touristique de l’Est, (EGT). Visiblement écœuré par cette situation, ce dernier dénonce les lenteurs administratives et les atermoiements de ladite EGT, qui a mis trop de temps, de son point de vue, pour accélérer les procédures de réalisation, à savoir, entre autres, la consolidation des études techniques, notamment le lancement des appels d’offres nationaux et internationaux pour le choix du maître de l’ouvrage. “Six longues années sont passées entre le moment où le ministère du Tourisme a donné son feu vert et celui où on a enfin trouvé l’entreprise capable de prendre les travaux en main, alors que nous disposions de l’argent nécessaire. Cet argent a, en fin de compte, juste suffi à honorer la facture d’un hôtel sur les trois, avec les dévaluations successives qui ont affecté le dinar algérien. C’est tout simplement inqualifiable”, s’insurge notre interlocuteur.
           Et de signaler que le bureau d’études désigné par la tutelle pour suivre le projet a été, en partie, à l’origine de ce retard préjudiciable à plus d’un titre tant pour le Trésor public que pour l’entreprise de gestion touristique, elle-même.

           L’ex-responsable explique que ce bureau d’études, qu’il omettra volontairement de nommer, aurait agi en électron libre dans cette opération globale de réhabilitation des établissements hôteliers publics et qu’il n’a pas su discerner les priorités à établir dans ce cadre.
           Il n’en demeure pas moins que le chantier en cours pour rénover le bel édifice de l'hôtel Seybouse international réjouit tout le monde à Annaba puisque son blason va être redoré et de la plus belle des manières. D’une capacité d’accueil de 500 lits, cet établissement de grand standing proposera, une fois achevé, une salle de conférences de 400 places, une salle des fêtes d’une capacité d’accueil de 396 personnes et plusieurs autres salles de réunion et de séminaire de 100 places chacune.

           S’agissant des transformations les plus importantes, on soulignera la rénovation de son entrée principale, la création de nouveaux espaces de détente et de loisirs, et d’un parking couvert de 140 places.
A. Allia                     


MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci-dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
Pour prendre connaissance de cette rubrique,

cliquez ICI pour d'autres messages.
sur le site de notre Ami Jean Louis Ventura


De M. Jean François Célérier

         Chers Amis de la Seybouse,
         Pourriez-vous m'aider : ma grand mère Augusta Quoyeser est née à Constantine (1/4/1889) quartier El Kantara, maison Bitoun ou Bitoum.
         Je cherche le moindre petit document concernant cette maison (et elle) ou ce qui l'entoure. C'est vrai je ne me suis pas adressé au site généalogique Pieds noirs. Mais vous je sais votre nom , d'ailleurs je reçois votre document chaque mois parce que j'ai un très bon copain né à Böne : André Gabart
         Merci du moindre petit tuyau
         Cordialement, Jean François
         Mon adresse est, (cliquez sur) : Jean François Célérier



De M. Ammar Guellati

         Bonjour,
         Lecteur régulier de la Seybouse, je vous adresse mes meilleurs voeux, en vous demandant, si possible, des nouvelles de mes amis de l'école primaire et du village de Morris, département de Bône, de 1956 à 1962.
         Ils étaient tous partis et j'ai fréquent le lycée Saint Augustin :
         Quelques noms d'amis de Morris : CALMON ALAIN ; BLISSON ALAIN ; DAGAS YVES ; BOUTEILLER ALAIN ; LOUARGAN J/PIERRE ; CHABBERT BERNARD ; NICOLINI
         Un grand merci à ceux qui pourront me renseigner.
         Guelleti Ammar
         Mon adresse est, (cliquez sur) : Ammar Guellati



De M. Pierre Jarrige

Chers Amis
Voici les derniers Diaporamas sur les Aéronefs d'Algérie. A vous de les faire connaître.
    Diaporama 110                                          Lieutenant Bleuberet 11
    Diaporama 111                                          Diaporama 112
    Diaporama 113                                          Aéro-club-algerie
    Diaporama 114                                          Diaporama 115
    Diaporama 116                                          Diaporama 117
Pierre Jarrige
Site Web:http://www.aviation-algerie.com/
Mon adresse : jarrige31@orange.fr



DIVERS LIENS VERS LES SITES

M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Janvier 2018
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
http://piednoir.fr/guelma



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Un élève plus doué que l'enseignant ...
Envoyé par Monique
    Un professeur déjeune à la cantine quand un étudiant vient s'asseoir en face de lui.        
       Le prof lui dit avec un sourire narquois, pour le taquiner :
       - «Les oiseaux et les cochons ne déjeunent pas ensemble !»
       - «Oh ! excusez moi, dans ce cas, je m'envole» lui répond l'étudiant.

       Honteux de s'être fait avoir si bêtement, le professeur décide de le coller lors du contrôle de la semaine suivante, mais l'étudiant répond parfaitement à toutes les questions.
       Alors le prof lui pose un petit problème :
       - "Tu es dans la rue et tu trouves deux sacs, l'un contient des billets de banque et l'autre de l'intelligence, lequel choisis-tu ?"
       -" Le sac rempli de billets" répond l'étudiant.
       - "Moi, à ta place, j'aurais choisi l'intelligence ! "
       -"Les gens prennent toujours ce qu'ils n'ont pas" lui répond l'étudiant !

       Le professeur ravale sa rage, mais il prend la copie de l'étudiant
et inscrit dans la marge:
       "CONNARD".
       L'étudiant reprend sa copie, va s'asseoir et au bout de quelques minutes revient :
       -"Monsieur" lui dit-il, vous avez signé mais vous avez oublié de me mettre une note ! "




Si vous avez des documents ou photos à partager,
n'hésitez-pas à nous les envoyer. D'avance, Merci.

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Notre liberté de penser, de diffuser et d’informer est grandement menacée, et c’est pourquoi je suis obligé de suivre l’exemple de nombre de Webmasters Amis et de diffuser ce petit paragraphe sur mes envois.
« La liberté d’information (FOI) ... est inhérente au droit fondamental à la liberté d’expression, tel qu’il est reconnu par la Résolution 59 de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 1946, ainsi que par les Articles 19 et 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), qui déclarent que le droit fondamental à la liberté d’expression englobe la liberté de « chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».
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