N° 174
Juillet/Août

http://piednoir.fr
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Juillet/août 2017
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO
Vive les Vacances!!!
         Chers Amis,

         Nous voici au seuil des vacances, que chacun en profite au maximum car dans les prochaines années beaucoup en serons privés. Nous exilés, nous en avons déjà été victimes il y a plus d'un demi siècle et maintenant que la prophétie du Maréchal Juin s'accomplit tranquillement et sûrement, nous regarderons cela avec platitude mais avec désespoir pour nos enfants et petits-enfants.

         Certes avec la chaleur politique du pays, la Seybouse a diminué de volume, elle retrouvera tout doucement son niveau avec les premières pluies de l'automne.

         Le parler de chez nous ravivera bien des souvenirs donnera l'occasion de prendre l'anisette avec la kémia.
         Bonnes vacances à tout le monde.
Bonne lecture, JPB                   
         Diobône,
         A tchao.
       

CE QUI RESTERA DE NOUS
DE HUBERT ZAKINE

Envoyé par M. Ventura JL

Lisez ce texte : Il résume très bien le devenir du peuple Pied noir.. On le savait tous . Mais là Hubert nous fait toucher du doigt la réalité qui arrive à Grands pas. Partagez au maximum .
Peut être qu'un miracle se produira .

         La dernière page de l'histoire des pieds noirs, ces européens d'Algérie, français jusqu'au bout des ongles, s'écrit dans l'indifférence générale. Peuple qui aurait pu donner des leçons de patriotisme au monde entier.
         Peuple en voie de disparition que l'amère patrie voit disparaitre sans lever le petit doigt.
         Ces pionniers venus du bassin méditerranéen répondirent à l'appel de la grande France pour coloniser un pays qui ne s'appelait pas encore Algérie, nom donné par le Général Schneider, ministre de la Guerre le 14 octobre 1839 : "Le pays occupé par les Français dans le Nord de l'Afrique sera, à l'avenir, désigné sous le nom d'ALGERIE."
         Avec pour seule ambition d'offrir à leurs enfants un avenir tricolore.
         Ce qui restera de nous?

         Bonne question mais ne pas donner dans le politiquement correct, suer le burnous et autres fadaises!
         Le rire, la joie de vivre, la naïveté, l'amour de la famille, la disposition de l'amitié, le patriotisme, la piété, le respect des anciens, l'amour du sport, l'anisette et la khémia, la bonne table, le manque d'argent, la volonté des parents de donner une bonne instruction à leurs enfants, peuple marin, le parler, les gestes (le tape cinq, la coupe) le langage, creuset de toutes les races, la religion, et une multitude de sujets à développer pour conclure la vie des français d'Algérie.
         Bien sûr, chaque rassemblement résonne encore de rires tonitruants mais les sous-bois enfumés seront de plus en plus clairsemés par les convois funéraires qui hante le dernier d'entre nous.
         Bien sûr, les enfants traineront, par moments, sur leurs cordes vocales l'accent de leurs parents mais, il ne faut pas se leurrer, la route se termine pour l'épopée de ce peuple qui n'a pas su s'isoler sur une terre lointaine afin de perpétuer sa descendance et de chanter l'accent pied noir jusqu'aux confins du désert.
         L'erreur fut humaine pour ces victimes d'un exode inhumain et la tension trop forte pour penser à un avenir merveilleux. Alors, chacun retroussa ses manches pour imiter les aïeux dans un combat forcené contre les vents contraires mené par les métropolitains qui n'aimaient pas ces " français à la puissance dix" comme les nomma le grand général.................
         Ce qu'il restera de nous, outre la sueur des premiers arrivants de l'Europe méditerranéenne, une foi en l'avenir irrépressible, un courage à toute épreuve pour un peuple en devenir qui s'époumona à offrir à la France une raison de rester dans ce pays où ne poussait que des cailloux.

         Nous étions des pieds noirs.
         La France métropolitaine nous affubla de ce sobriquet pendant la grande guerre. Peu importe ! Depuis nous revendiquons cette particularité. Nous la portons fièrement comme l'on porte un drapeau. Un drapeau français bien évidemment !
         A quoi tenait notre patriotisme ? Je ne saurais le dire mais un jour, un reportage sur la Nouvelle-Calédonie l'exprima bien mieux que je saurais le faire. " Nous aimions la France d'autant plus que nous étions loin d'elle. "
         Un français de métropole est français, nul ne le conteste mais un pied noir qui vit à 800 kilomètres de Marseille doit prouver chaque jour qu'il est français. En vérité, il s'en fout. Il est, il se sent français jusqu'au bout des ongles, à en mourir.
         C'est pour cela que l'abandon de la France lui parut comme une infâme trahison.
         Plus patriote qu'un pied noir, impossible. Autant sans doute mais pas plus ! Le sentiment d'appartenir à la grande France qui adopta nos parents, voire nos aïeux est d'autant plus fort, d'autant plus grand que nous en sommes éloignés géographiquement. Naitre, habiter et vivre à Paris, Marseille ou Ozoir-La-Ferrière vous désigne aux autres comme Français.
         Mais naitre à Alger, Oran ou Constantine, être fils d'immigrés italiens, espagnols, maltais ou mahonnais ne vous donnent pas droit automatiquement à une carte d'identité française, du moins aux yeux des sots. Alors imaginez si un juif se déclare français, si son père, son grand-père et son aïeul ont défendu la France dans les guerres où elle était engagée !
         C'est que l'européen d'Algérie est plutôt brun de peau, il a un drôle d'accent qui prend sa véritable dimension sitôt qu'il élève la voix. Et le pied noir possède le verbe haut car dit-il, si le bon dieu m'a donné des cordes vocales, la moindre des choses veut que je m'en serve. Parler haut et fort, gueuler s'il le faut, quoi de mieux pour crier sa foi en l'avenir, son amour pour la France. Le pied noir est turbulent ! Et alors ? Est-ce un défaut de vivre ? De vivre même à cent à l'heure ? Et même si ça dérange les mollassons, ceux qui ont préféré tourner la tête lorsqu'il fallait prendre parti, qu'il fallait entrer en rébellion en 39-45 ou en 1961.
         A ce moment-là, entrer en rébellion, c'était être patriote. Et là, messieurs les bons apôtres, le pied noir n'a de leçon à recevoir de personne. Et surtout pas des défaitistes de tous poils qui grouillent dans cette France d'aujourd'hui qui ne ressemble en rien à celle que nous vantaient nos pères et nos instituteurs. La France de Clémenceau, de Foch, de Jules Ferry, nous l'avons apprise dès notre plus tendre enfance. Nous l'adorions. Quelle déception que cette France contemporaine que nous avons reçue en héritage !
HUBERT ZAKINE        

LE MUTILE N° 42, 30 décembre 1917 (Gallica)
Ceux qui s'en vont
                 Le titre que j'emploie vous suffira pour comprendre que nous voulons parler de nos frères d'armes, ceux qui s'en vont défendre le sol envahi par les barbares.
        Ils parlent heureux d'aller accomplir leur devoir; mais, hélas! Comment parlent-ils! Sans savoir dans combien de jours, de mois, ils reviendront revoir leur famille qu'ils ont laissée au foyer. Oh ! Que le sacrifice est beau ! quel bel élan de patriotisme a fourni notre belle Colonie! Nous pourrions la citer en exemple.

        Nous avons vu des Pères de trois et Quatre enfants oublier leur devoir de chef de famille pour le devoir national ; nous avons vu des fils oublier leur vieille mère, alors que d'autres oublient leur devoir.
        Nous pourrions citer des cas vus depuis le début de cette horrible guerre. Cela serait trop long, et nos colonnes ne suffiraient pas.
        Mais lorsqu'ils reviennent reprendre haleine, lorsqu'ils reviennent prendre un repos bien gagné près des leurs et qu'ils reparlent, ils s'en vont le cœur serré de ne pouvoir dire qu'il y en a beaucoup qui n'ont pas compris leur devoir.

        Combien, cependant, il devrait être grand et noble pour eux d'aller chasser l'envahisseur.
        Un poilu, de retour du front, après 32 mois de campagne, après avoir pris part aux luttes les plus dures, après avoir combattu sur l'Yser, à Craonne et Verdun, vient en permission et retrouve toujours lès mêmes aux postes qu'ils occupaient depuis le jour qu'il était parti aux armées.
        Cet état de choses le peine et il demande si la loi ne pourrait pas être appliquée. Sûrement elle débusquerait les vaillants poilus de l'arrière.
        Comme nos combattants qui viennent en permission, nous serions heureux de les voir aller venger nos frères morts pour les défendre.
DUBUS, Réformé N°1        


PHOTOS DE BÔNE
Envoyé par M. Ciantar

LA GRENOUILLERE

COLLEGE TECHNIQUE

RUE LOUIS PHILIPPE

RUE JEMMAPES



Fables Bônoises
De M. Edmond Brua
Envoyé Par M. Carpy Dominique

.



LE DEMON DU JEU

        Iris, connoissez-vous la mourre ?
         Y jouez-vous un peu, beaucoup ?
         J'y suis, sans me monter le cou,
         Comme on dit : de première bourre.
         Ne vous offusquez pas ! Vous me prenez pour qui ?
         Tenez, j'en veux faire un croquis.

         La mourre ou la morra (l'on dit aussi la morre,
         Notons la rencontre en chemin)
         Est un jeu qui nous remémore
         La micatio des Romains.
         Deux joueurs, dans une détente
         Concomitante,

         Montrent un, deux, trois, quatre ou cinq doigts d'une main,
         Ou simplement montrent le poing
         Et crient en même temps, d'une voix éclatante,
         Un nombre qui doit, pour gagner,
         La somme exacte désigner
         Des doigts tendus de part et d'autre.
         Ce jeu peut paroître innocent.
         Mais hélas ! lorsque l'on s'y vautre,
         Il finit parfois dans le sang,
         Comme va le montrer mon récit véridique.
         La mourre, la morra, la morre, quel accord,
         Iris, quel écho fatidique !
         L'amour, la morale, la mort !

         Deux Bônois qu'on nommoit Sfatchime et Badiguelle,
         Jouoient un jour à la morra.
         Ils en vinrent aux mains pour une bagatelle.
         Nul ne sait, quand ces gens se prennent de querelle,
         Ni qui vivra, ni qui mourra.
         Par une admirable surprise,
         Ils moururent, ni plus ni moins,
         Tous deux, d'un coup, sur l'heure, ensemble et sans témoins.

         Si je l'arrêtois à ce point,
         Mon histoire déjà pourroit être comprise.
         On verroit que le jeu ne mène à rien de bon.
         Mais croiroit-on
         Que ce démon
         Même au séjour des morts ne lâche point sa proie ?
         Il faut pourtant que l'on le croie.

         Badiguelle, étant mort ainsi que je l'ai dit,
         Laisse là sa dépouille, arrive au Paradis.
         Il avoit ses raisons pour hâter cette affaire.
         Sitôt qu'il est devant Saint Pierre,
         Il lui raconte l'incident
         Et ne pouvant charger Sfatchime,
         Tourne le crime
         En accident.
         Le Céleste Portier s'étonne cependant
         De ne point voir l'autre victime.
         C'est là que nous touchons du doigt
         Le point foible du bon Apôtre
         Où Badiguelle l'attendoit.
         Et d'en conter du beau sur l'autre !
         - Qui ? Sfatchime ? Ah ! là là ! Si jamais j'aurois cru
         Si vousn sauriez ! C'est pas croyabe !
         Tss ! tss ! tss ! Popopo ! De quoi tomber de cul !
         Suivoient quelques monosyllabes,
         Voire onomatopées arabes
         Et finesses du même cru.

         Afin d'en savoir davantage,
         Saint Pierre, qui se croit finaud,
         Introduit le pêcheur, lui parle en son langage
         : - Reste pas dihiors, i' fait chaud.,
         Assis-toi quâ même. Et pis cause.
         Aousqu'il est, ce fourachaux ?
         Allez, faut qu'il a fait quelt' chose
         Ou qu'il a parlé mal en-d'sur le sous-préfet ?
         - Ça qu'il a dit ? Ça qu'il a fait ?
         S'exclame Badiguelle. I' n'en a dit des bonnes :
         Que le cimitière de Bone
         C'est pluss mieur que le paradis,
         Qu'i' se tient le bombou, qu'i' s'le laisse à personne
         Et pis, ça qu'il a fait ? Madone !
         Il a fait comment qu'il a dit.

         A ces mots, le courroux fait éclater Saint Pierre :
         - Mâ de quoi c'est, ce cimitière ?
         On va pas me ficher la paix ?
         Il a raison Sfatchime : il y est, qu'i' n'y reste !
         Mâ moi et toi demain n's allons s'en occuper.
         Je veux oir ça qu'il a, ce paradis terreste.
         Ça commence à me les romper !

         Le lendemain, suivi de l'ange Badiguelle,
         Ailé, zélé, vêtu de candide flanelle
         Et de nouvelle probité,
         Il descend, il arrive au séjour tant vanté
         Et convient dès l'abord de sa belle tenue.
         Le gardien du lieu faisoit la bienvenue.
         - Oh ! Oh ! lui dit le Saint, c'est qu'c'est la vérité !
         Je me croyais de oir un cimitière arabe.
         Comment qu'il est bien épouss'té !
         Ça seroit pas vous le coupabe ?
         Aussinon, c'est qu'y a des capabes
         A la municipalité !

         Le concierge, écoutant son céleste Confrère,
         Nageoit dans le ravissement,
         Quand Badiguelle, brusquement,
         Tire la manche de Saint Pierre,
         S'écriant : - Aga-le, grand Saint,
         Aga-le çuilà-là qu'on s'l'appeloit Sfatchime,
         Aga-le, ce voleur qu'il a commis le crime
         Qui m'a fait venir assassin !

         L'ami Sfatchime, avec un compagnon posthume,
         Jouoit alors aux osselets
         Et, comme il en avoit coutume,
         Il gagnoit tout ce qu'il vouloit.
         A la fin, le perdant se lasse,
         Bouge un fémur d'abord et puis un tibia
         Et s'apprête à quitter la place,
         Pestant dans son charabia.
         Mais Sfatchime au vol le rattrape.
         - Atso ! s'étonne-t-il, déjà tu dis adios ?
         Que si ti es pas un sacatrape,
         Nous se jouons à les gros oss !
        
Edmond Brua







« Pieds-Noirs nous sommes ! »
Par lesamisdegg le 31 mai 2013
Envoyé par Mme M. Troisi

              La piednégritude est une réalité incontestable. Pour le ‘’ Patos moyen ‘’, nous restons ce méditerranéen exubérant, ce colonialiste caricaturé comme on caricaturait les juifs avant guerre. Le peuple des Pieds-Noirs existe par son histoire d’amour avec le pays de ses pères, melting-pot où se sont fondus Alsaciens, Catalans, Provençaux, Espagnols, Italiens, Maltais, Corses et bien d’autres encore. Ce peuple des Algériens-Français d’Algérie française a forgé son identité aux carrefours des luttes qu’il eut à mener pour survivre. Peuple nouveau, il a eu des volontés autonomistes étouffées par la décimation des guerres au début du vingtième siècle .La vraie tolérance, l’Européen avant la lettre ont existé sur notre terre d’Afrique du Nord ! Quand ce melting-pot a été menacé, les Pieds-Noirs l’ont défendu avec passion contre les terrorismes. Ils ont défendu leur privilège de vivre libre, sur leur terre de lumière, aux violentes senteurs, bercée au bruissement de la Méditerranée. L’alliance d’intérêts divers les a expulsés et privés de leur indispensable terroir. Les Pieds-Noirs peuvent se sentir parfois étrangers sur le territoire d’un hexagone mythifié. « J’ai le sentiment d’être membre d’une communauté originale ! » disait il y a 25 ans un remarquable ami. C’est vrai que chez nous cette originalité nous échappait un peu, que nous refoulions notre être ‘’pataouète’’ pour être plus français que les ‘’ patos’’. Il est vrai aussi qu’au contact du ‘’francaoui ‘’ de passage, nous nous sentions bien différents.

               Marcel CROZATIER, grand poète devant l’universel, nous a souvent entretenus de la culture piénoire, comme il l’écrivait, en un mot. Il nous disait que la réalité historique du peuple des algériens-français induisait une réalité culturelle traduisant une algérianité différente. Cinq lustres après la reconquête d’Alger en 1830, naissaient déjà les sociétés savantes mêlant l’Orient à l’Occident. Ce bouillonnement intellectuel allait créer une culture spécifiquement algérienne-française, marquée du caractère composite de ses influences. Marcel me disait un jour que notre culture c’était surtout un bonheur de vivre, une extrême sensibilité, un caractère à la fois volubile et secret. Je lui avais répondu « Quand bien même notre culture ne serait que cela, nous avons l’impérieux devoir de la maintenir, de la développer pour préserver l’avenir au nom de ceux qui ont fécondé notre Afrique du Nord. » J’avais ajouté – Marcel dodelinant de la tête en envoyant de gros nuages de ses cigarettes- que le chant de notre culture multicommunautaire s’était exprimé sur divers registres, par exemple en littérature. La littérature ‘’patos’’ doit une part de sa production à l’Afrique du Nord Française comme sujet principal ou accessoire. Mais il existe aussi une littérature ‘’Pieds-Noirs’’ qui plonge ses racines dans le terroir d’ALGERIANIE à la fois Eden et paysage d’exil. Nôtre littérature imprégnée d’algérianité exprimée en français, a posé toutes les réalités pieds-noirs historiques, géographiques, sociales. Louis Bertrand, dès le début du siècle a chanté « Le sang des races » et la longue litanie des écrivains au nom connu a suivi le chemin de l’expression algérianiste. Prenons leurs noms au hasard d’une bonne bibliothèque : Jeanine Montupet, Emmanuel Robles, Andrée Montero, Albert Camus, Jean Pommier, Frédéric Musso, Paul Achard, Edmond Brua, Gilbert Espinal, Daniel Saint Hamon, Marcello Fabri, Geneviève Bailac, Augustin Ibazizen, Jean Bogliolo et tant d’autres encore. Faut-il encore rappeler comment Augu le bônois, Cagayous l’algérois, Tia Angustia l’oranaise ont développé le langage pataouète riche de son accent, de son lexique populaire, de sa syntaxe latine. Ils ont donné au peuple des Algériens-français sa coloration linguistique propre. Il faut savoir que cette expression littéraire explose au présent grâce au culte de la fête communautaire qui nous rassemble par milliers lorsque l’été arrive comme avant, pèlerins multiples réunis par la grâce de Marie-Myriem, de Santa-Cruz peut être. L’âme du peuple des Pieds-Noirs se perpétue de génération en génération, témoignant de sa vivacité, de sa foi en l’avenir. 2012 05 08 GG

               Avec l'aimable autorisation des Amis de l'Algérianie.
http://lesamisdalgerianie.unblog.fr/2013/05/31/pieds-noirs-nous-sommes/

 Bulletin - Oeuvre de saint Augustin et de sainte Monique, patronne des mères chrétiennes  
1875 - Brochure trouvée à la BNF


L'ARMEE D'AFRIQUE
ET LA MISSION DE LA FRANCE EN AFRIQUE
               
UNE FÊTE ARABE ET CHRÉTIENNE
EN ALGÉRIE


Inauguration de l'hôpital indigène de Sainte-Elisabeth,
à Saint-Cyprien des Attafs.


IV


                 Nous sommes entrés dans la Mitidja, et nous dépassons sans nous arrêter, la quatrième station après Alger, celle du Gué de Constantine, ainsi nommée parce que c'était là que l'ancienne route de Constantine traversait à gué l'Harrach, le Favus des Romains.
                Le jour s'est tout à fait levé, et le brouillard a cessé de tomber en pluie. On voit l'immense plaine toute couverte de cultures où le blé naissant étend sa teinte verdoyante, sur laquelle tranche le clocher blanc de l'église de Sidi-Moussa. Déjà, en sortant d'Alger, dans chaque village, à Hussein-Dey, à la Maison-Carrée, nous avons remarqué une église neuve, toute brillante de blancheur et qui contraste étrangement avec le triste état où restent encore, sauf la cathédrale, qui est loin d'être belle, les églises d'Alger. Nous allons en trouver partout jusqu'à la fin du-voyage, à Chébli, à la Chiffa, à Mouzaïaville, à El-Affroun, à Ameur El-Aïn, à Affreville, à Duperré, à Sainte- Monique, à Saint-Cyprien.
                Il y a six ans seulement, tous ces villages en étaient dépourvus. Obligés d'aller au plus pressé, les évêques d'Alger avaient dû se contenter de placer des prêtres dans les divers centres et, manquant de ressources nécessaires, ils avaient accepté pour le culte des abris provisoires. La province d'Alger, plus pauvre que les deux autres provinces, était encore plus mal partagée, car, pour quatre-vingt-douze paroisses, elle ne comptait pas trente églises en 1869. D'après le système suivi jusqu'alors, l'Etat ne pouvait construire que deux églises tous les trois ans, et, le nombre des paroisses se multipliant avec la création des centres, on ne pouvait jamais espérer voir des églises en nombre suffisant. Ce fut alors que Mgr Lavigerie s'adressa à la fois au clergé et aux fidèles.
                Il encouragea le zèle des curés, obtint des colons des matériaux et de la main-d'œuvre, du gouvernement quelques subsides, que les votes de l'assemblée veulent lui retrancher aujourd'hui et ainsi, en cinq années, il est parvenu à faire bâtir trente-cinq églises convenables, élégantes même, qui dominent les villages et montrent au loin la croix comme une espérance et un signe de vie, au sein de notre belle colonie.

                 Boufarik, cinq minutes d'arrêt ! Ce cri me tire de mes réflexions. Le ciel se dégage de plus en plus et permet à la vue de s'étendre sur le paysage. On aperçoit, à travers les arbres, le grand et riche village qui est en train de devenir une ville. C'est à Boufarik que le P.Brumauld, dont le nom est resté populaire, avait transporté son orphelinat composé d'enfants de Paris, ramassés, après les terribles journées de juin, dans les ruisseaux de la capitale, fils de transportés, destinés à une guerre sans fin contre la société et que le bon Père prenait pour en faire des hommes et des chrétiens, avec le secours de Dieu et de ses frères. Cette oeuvre a duré trente ans.

                 Boufarik est la gare la plus rapprochée de la Trappe de Staouéli, le plus bel établissement agricole de l'Algérie, avec ceux des Missionnaires de la Maison-Carrée, des Frères du P. Abram à Miserghin, et des Sœurs de la Doctrine chrétienne à Bône. On renouvelle, dans ces maisons, toutes les merveilles des moines qui défrichèrent autrefois l'Europe. Que n'aurait-on pas fait, si on avait eu, dès l'origine, le courage de s'adresser plus nettement à l'influence religieuse ?
                On part. Saluons en passant l'église de Beni-Méred et sa colonne monumentale. Elle est élevée en l'honneur du sergent Blandan, cet intrépide enfant de Lyon, qui soutint, avec dix-sept compagnons d'armes, l'assaut furieux de plusieurs centaines de cavaliers arabes, et, par son sang-froid et son courage, permit à la colonne d'expédition de venir à leur aide. Il paya lui-môme de la vie l'héroïsme de sa résistance.
                Voici Blidah. C'est une ville de 12,000 âmes, avec la plus belle église du diocèse, bâtie sous l'épiscopat de Mgr Pavy et son collège des Basiliens qui donne, ainsi que le collège des Jésuites d'Alger, tous les deux fondés par Mgr Lavigerie, l'instruction secondaire aux enfants des familles chrétiennes. Sept évêques de France, à la tête desquels se trouvait le vénérable et intrépide cardinal Donnet, alors déjà archevêque de Bordeaux, vinrent, à Blidah, en 1841, sur l'invitation de Mgr Dupuch de pieuse et douce mémoire, consacrer la mosquée que le maréchal Valée avait donnée aux catholiques.

                 A l'horizon se montrent les clochers de nouveaux villages. Ce sont ceux qui furent détruits de fond en comble par le tremblement de terre de 1867; mais ils sont, depuis longtemps, reconstruits. Nous traversons Mouzaïaville, autrefois ville épiscopale. Je me souviens d'avoir vu, au musée d'Alger, l'épitaphe d'un de ses évêques elle m'a touché par la simplicité de son caractère doux et grave :
ICI REPOSE DANS LE CHRIST
NOTRE PÈRE DE SAINTE MEMOIRE
L'EVÊQUE RESTITUTUS
QUI FUT MASSACRÉ DANS LA GUERRE DES MAURES
IL NOUS A PRECEDE DANS LA PAIX

                 Nous quittons la Mitidja pour traverser, durant deux heures environ, les gorges pittoresques qui la séparent du Chélif. On ne se croirait plus en Afrique. A droite et à gauche, parles échappées des gorges, de hautes montagnes en ce moment chargées de neiges; au fond de la vallée, un torrent qui roule ses eaux grossies par l'hiver; partout, sur les collines, des bois de chênes-verts, de pins, d'oliviers séculaires; de loin en loin, des gourbis arabes avec quelques éclaircies où sont les terres de labour. Rien de plus frais, de plus paisible, de plus gracieux. Enfin nous gravissons la pente rapide qui nous mène au haut des collines d'où l'on découvre le Chélif. Un long tunnel de trois kilomètres, et nous voilà sous un ciel nouveau. Plus un nuage, plus de brumes le soleil d'Afrique dans toute sa splendeur dore les pics du Zaccar, les riches plaines du Bled-Ismaël, les monts lointains où se trouvent les forêts de chênes de Teniet-el-Haad, et enfin le fleuve qui serpente comme un ruban argenté au milieu de toutes ces magnificences c'est la plaine du Chélif où Saint-Cyprien est bâti.

                 Elle était autrefois peuplée de villes et de villages sans nombre. C'était la route maîtresse qui conduisait de Carthage aux colonnes d'Hercule. Les Romains l'avaient donc soigneusement fortifiée et colonisée, et, chose particulièrement intéressante, le christianisme paraît y avoir eu sa vie publique, plus tôt que dans les autres parties de l'Afrique.

                 Voici ce que j'ai entendu raconter à Mgr l'archevêque.
                Pendant qu'il était à Rome, en 1870, à l'époque du Concile du Vatican Monseigneur se trouvant à l'audience du Saint Père, Pie IX lui dit tout à coup :
                Ah vous savez que vous avez, dans votre diocèse, l'église authentiquement datée la plus ancienne du monde chrétien?
                Mais non, Très-Saint Père, je l'ignore, et je suis bien heureux de l'apprendre de la bouche de Votre Sainteté.
                Je ne puis pas bien vous donner le détail de tout cela, dit le Souverain-Pontife; mais allez trouver de ma part M. de Rossi, le conservateur des Catacombes, il vous l'expliquera.

                 M. de Rossi fit connaître à Mgr Lavigerie que, d'une inscription relevée sur le pavé en mosaïque de l'ancienne église épiscopale d'Oppidum Tingitii, aujourd'hui Orléansville, il résultait qu'elle avait été commencée l'an 283 de la province d'Afrique, qui correspond à l'an 323 de l'ère chrétienne et par conséquent aux années qui suivirent immédiatement la conversion de Constantin.
                De cette église, il reste encore tout le pavé en mosaïque, les murs à la hauteur de deux mètres, et les places très-apparentes de l'autel et du siège de l'évêque tout cela sous la terre dont on l'a soigneusement recouverte pour ne pas l'exposer à la destruction. Mais ce n'en est pas moins la plus précieuse et la plus ancienne relique de l'art chrétien et surtout de la foi chrétienne dans le monde, " car aucune église actuelle, pas même à Rome, disait M. de Rossi, n'a une telle antiquité. " Ajoutez, détail plein d'intérêt, que cette antique église était dédiée aux apôtres saint Pierre et saint Paul.
                Chose consolante, c'est là aussi que commence aujourd'hui la résurrection de l'église parmi les indigènes dans les villages arabes chrétiens, et c'est à l'un des actes de cette résurrection que nous allons assister.

                 Nous approchons, en effet, du terme du voyage. Déjà, depuis une trentaine de kilomètres, nous ne voyons plus ni villes, ni villages. Nous sommes en plein pays arabe. Sur les montagnes qui, à droite et à gauche, bordent la plaine, sur les bords du fleuve, dans les bois d'oliviers qui précèdent les Attafs, nous apercevons seulement des douars indigènes, dont les femmes et les enfants regardent curieusement 'passer notre train. Pas un seul homme; ils sont tous partis pour assister à la grande fête, dont on parle depuis longtemps sur tous les marchés. Au loin, sur quelques pics, les marabouts ou chapelles musulmanes, élevés à la mémoire des Santons et surtout de Sidi Abd-el-Kader El Djilali, pèlerin du XII° siècle, et le grand saint du pays.
                Enfin, à midi précis, par un temps splendide, nous voyons poindre à l'horizon, sur notre gauche, les maisons d'un village, avec le clocher qui les domine; puis gracieusement posé sur une colline, un monument mauresque aux nombreuses colonnades de pierres. C'est l'hôpital de Sainte-Élisabeth.

LA FÊTE.
L'arrivée.

                Le spectacle qui se déroule à nos yeux est plein de vie. D'un côté, le village de Saint-Cyprien avec ses maisons simples, mais brillantes de blancheur et de propreté, et son clocher surmonté de la croix archiépiscopale. De l'autre, un vaste camp arabe formé des tentes de tous les cavaliers, au nombre de plus de mille, qui sont venus assister à la fête avec leurs aghas et leurs caïds. Au-dessus du camp et du village, l'hôpital paré pour son jour de fête, orné de drapeaux de toutes couleurs et précédé d'une avenue d'Arcs de triomphe et de fleurs. Sur le dernier plan, des montagnes brunes en demi-cercle dominées au loin par le pic blanc de l'Ouarsenis. Tout cela animé par la foule des Arabes qui accourent vers la voie ferrée, au débouché des sentiers lointains, et qui font retentir l'air de leurs cris et du son aigre et doux de leurs ghasbas (flûtes indigènes). Des deux côtés de la voie, dans la vaste plaine, les cavaliers arabes, leurs fusils au poing, se tiennent immobiles.

                 Tout d'un coup, sur un signal de leurs chefs, ils s'élancent, de toute la vitesse de leurs chevaux, vers le train, puis, arrivés près de nous, tirent sur nos portières, s'enfuient et reviennent en poussant des cris de guerre. Qu'est-ce donc? Les Arabes trouvent-ils là l'occasion unique de massacrer d'un seul coup toutes les autorités de la colonie? Les dames poussent des cris affreux, les hommes étonnés regardent. Au bout d'un instant plus de doute c'est la bienvenue que ces guerriers nous souhaitent en hommes de guerre; c'est l'attaque simulée de notre train. Rien de plus entraînant, de plus pittoresque que cette mêlée d'hommes, de poudre, de cris, de chevaux qui se cabrent et qui hennissent.

                 Le train s'est arrêté. Les invités descendent, a la suite du général Wolff, qui, en sa qualité d'administrateur du territoire militaire, a seul juridiction sur le territoire de Saint-Cyprien. Voici le maire qui s'avance avec ses deux adjoints, l'un français l'autre musulman, et le conseil municipal composé mi-partie de musulmans et mi-partie de chrétiens donnant ainsi la preuve visible de l'accord qui règne entre les Arabes chrétiens des villages de Saint-Cyprien et de Sainte-Monique, et les Arabes musulmans des tribus environnantes réunis en une seule commune. Au moment où le maire adresse au général quelques mots de bienvenue, le canon tonne, et éveille les grands échos des montagnes, les quatre cloches du village font entendre leur carillon argentin, et de longues traînées de coups de feu partent de tous les rangs des Arabes, tandis que les fifres jouent et que les femmes poussent leurs you! you! you! perçants, mélange étourdissant des bruits les plus divers, mais qui tous annoncent l'allégresse.

                 C'est avec cet accompagnement que les trois cents invités se dirigent vers l'hôpital et parcourent les mille mètres qui les séparent de l'avenue. Le prince royal de Hollande ouvre la marche, à la droite du général qui donne le bras à Mme de Lamoricière. Nous suivons tous, entre deux haies de cavaliers indigènes, dont les chevaux tressaillent au bruit de la poudre, mais que contiennent des mains et des genoux de fer. Nous entrons dans l'avenue, qui conduit par une pente douce au sommet de la colline où l'hôpital est bâti. Nous passons sous les arcs de triomphe, pendant que les cavaliers se rangent en un immense demi-cercle et que la foule se précipite pour remplir l'espace laissé libre.
                Les terrasses qui surmontent les galeries de la façade de l'hôpital nous présentent un spectacle inattendu.

                 Sur une estrade, dominée par un dais de velours rouge et d'or, Mgr l'archevêque d'Alger, arrivé à Saint-Cyprien dès la veille, est debout en habits pontificaux, la mitre en tète, la crosse en main, sa croix archiépiscopale tenue devant lui par un indigène, tandis que quatre autres, avec leur burnous blanc et leurs chéchias rouges, soutiennent les montants du dais. Autour de l'archevêque, cinquante prêtres, vêtus de drap d'or ou de l'habit blanc des missionnaires, sont rangés immobiles comme des statues.
                Dès que la foule s'est approchée, Mgr Lavigerie entonne l'hymne à l'Esprit saint, que le clergé continue avec une majestueuse lenteur. Puis, il bénit l'édifice, et, se tournant vers les montagnes, aux quatre points du ciel, il donne d'une voix vibrante, la bénédiction solennelle. A ce moment, le canon tonne de nouveau et les cloches reprennent leur concert.

                 Jamais les témoins de cette scène ne pourront l'oublier. Ces contrées naguère encore si profondément plongées dans les ténèbres, celte résurrection qui commence, ces foules indigènes respectueuses et émues, ces prêtres avec leurs ornements sacrés, cet évêque apôtre bénissant, au nom de l'Église, les plaines habitées jadis par des chrétiens, et semblant, au nom de la France, les évoquer à la vie, ces villages chrétiens, cet hôpital qui porte sur son fronton cette simple inscription arabe Bit- Allah (Maison de Dieu) quel incomparable tableau! Tous les assistants avaient les larmes aux yeux. Les protestants n'étaient pas les moins émus ni les moins enthousiastes. Le consul général d'Angleterre, le colonel Playfair, répétait à ceux qui l'abordaient - " Nous avons vu saint Augustin !"

                 Cependant Mgr l'archevêque est descendu, suivi de son clergé. Il s'avance vers le général et lui souhaite la bienvenue. Le général remercie l'archevêque, et, après avoir parlé des travaux de la conquête, rappelle que le génie de la France chrétienne a toujours été de gagner, par ses bienfaits et sa générosité, le cœur des vaincus. C'est ce qu'elle fait pour les Arabes de l'Algérie, qu'elle doit peu à peu élever jusqu'à elle. Si elle respecte en eux le sanctuaire de la conscience et s'impose de ne rien. faire qui puisse éveiller à cet égard leurs appréhensions, elle peut, elle doit travailler à faire tomber par ses actes les préjugés qu'ils conservent encore. C'est ce que fait le gouvernement par l'exercice d'une stricte justice, c'est ce que fait le clergé catholique par l'exercice de la charité, c'est ce qu'il va faire encore dans cet hôpital ouvert aux misères nombreuses d'un peuple en dissolution. Le général ne peut qu'applaudir à de semblables actes qui sont, en même temps que des actes de charité généreuse, des actes de haute et sage politique.

                 Mgr Lavigerie répond par l'allocution suivante :

                 Monsieur le Général,
                " Je suis profondément touché de vos éloquentes paroles. Elles sont pleines de sentiments qui doivent le plus émouvoir le cœur d'un évêque, la générosité, la charité, l'amour de là France et celui de ces populations indigènes au service desquelles s'est passée votre vie, après que votre valeur eut contribué à les soumettre. Vous avez, en effet, cet honneur et ce bonheur tout ensemble, Monsieur le Général, que, lorsque vous parlez des Arabes de l'Algérie et du bien que nous devons leur faire, vos actes sont encore plus éloquents que vos paroles."
                C'est d'ailleurs, Messieurs, un spectacle fait pour nous émouvoir tous que celui de l'inauguration en ces lieux d'un établissement de charité et de paix destiné aux indigènes.

                 Ces plaines, ces collines ont été, durant près d'un quart de siècle, les témoins des plus sanglants et des plus émouvants épisodes de la guerre contre les Arabes. C'est ici que le chef de la guerre sainte trouvait, dans les cavaliers renommés et intrépides de la tribu des Attafs, d'ardents auxiliaires qui se soulevaient à tous ses appels. C'est ici que le seul des héros qui survive encore de ces premières et grandes luttes, Changarnier, ajouta à son nom, déjà immortalisé par tant de victoires, la gloire de -l'Oued-Fodda. Du lieu où je vous parle, j'aperçois à l'horizon les sommets de l'Ouarsenis, et il me semble y voir resplendir le nom de Bugeaud, celui de Lamoricière, qui l'illustrèrent par tant d'intrépide valeur.
                Et, en évoquant en ces lieux, témoins de sa gloire, le souvenir de ce dernier, je sens tressaillir son ombre magnanime, car elle voit, pour la première fois au milieu de nous, du séjour de la paix, celles qui furent l'objet de ses affections les plus saintes, et qui sont aujourd'hui celui de nos respectueuses et vives sympathies de catholiques et d'Algériens."

                 Mais ces vallées ne nous rappellent pas seulement le souvenir des armes. Elles furent les témoins d'actes non moins grands de généreux héroïsme. C'est ici, en ces lieux mêmes, que se conclut, au plus fort de ces mêlées de chaque jour qui ne laissaient ni paix ni trêve, ce premier échange de prisonniers devenu légendaire dans notre histoire africaine. Captifs d'Arabes fanatisés, s'attendant à chaque moment à leur dernière heure, les colons de la Mitidja enlevés par Abd-el-Kader durent leur salut à l'initiative de Mgr Dupuch. Pieux pontife, dont le nom vient comme une bénédiction sur mes lèvres, car le temps ne fait que mieux briller ses pures vertus, en dissipant les nuages que la plus noire malice, avait amassés autour d'elle; sainte et douce figure du sacrifice, du dévouement, de l'ignorance absolue des calculs de la terre, qui ne chercha, comme l'Apôtre, qu'à donner tout ce qu'il avait et à se donner lui-même par surcroît. Qu'il eût été heureux d'assister aujourd'hui à l'inauguration de cet asile destiné à soulager les misères de ce pauvre peuple qu'il aimait tant! Il n'y est pas, il est vrai, mais il est représenté du moins par deux de ceux qui s'associèrent à sa noble pensée et qui, sans souci de leur vie, passant à travers les périls que présentaient les tribus en armes, firent ce voyage, alors si long et si difficile, pour arracher leurs frères au désespoir et à la mort. Ils ont toujours depuis suivi, par des voies diverses, les mêmes sommets du dévouement et de l'honneur; et, si l'un M. le comte de Franclieu, nous donne dans la vie privée le spectacle de toutes les vertus et de tous les courages, l'autre, M. de Toustain du Manoir, directeur général des affaires civiles, n'a cessé d'honorer hautement, par son intégrité, sa fermeté, ses lumières, l'administration de ce pays, à la tête de laquelle son mérite l'a porté."

                 C'est sous la protection de tels souvenirs que nous avons voulu établir ici, à côté de nos jeunes villages d'indigènes devenus chrétiens, l'hôpital que nous inaugurons aujourd'hui. "La croix qui le surmonte ne fait que ressusciter, pour ces plaines et ces montagnes, l'image du passé, car longtemps elles furent couvertes des monuments de la charité et de la foi chrétiennes. Le sol que nous foulons en garde partout les traces dans ses profondeurs, et nous n'aurions pas besoin de creuser beaucoup pour en trouver, dans les âmes des rudes montagnards qui nous entourent, des preuves non moins éclatantes (1). Pauvre troupeau, jadis éclairé de tant de lumières, aujourd'hui errant sans pasteur dans les ténèbres, ballotté de maître en maître, depuis tant de siècles, et dépouillé par la violence de tout ce qu'il avait de plus cher, son nom, sa langue, sa foi !
1. "Voici comment M. le général Daumas, qui n'était pas un chrétien pratiquant, mais qui connaissait à fond la société indigène, parle des Kabyles dans son livre Mœurs et coutumes de l'Algérie (4e édit., p. 255). " Si l'on approfondit spécialement les mystères de la société kabyle, plus on creuse dans ce vieux tronc, plus, sous l'écorce musulmane, on trouve de sève chrétienne. On reconnaît alors que le peuple kabyle, en partie autochtone, en partie germain d'origine, autrefois chrétien tout entier, ne s'est pas complètement transfiguré dans la religion nouvelle. Sous le coup du cimeterre, il a accepté le khoran, mais il ne l'a point embrassé; il s'est revêtu du dogme ainsi que d'un burnous, mais il a gardé, par-dessous, sa forme sociale antérieure, et ce n'est pas uniquement dans les tatouages de sa figure qu'il étale, devant nous, à son insu, le symbole de la croix."

                 Puissions-nous du moins contribuer à soulager sa misère au nom de ce Dieu qui fut celui de ses pères, et, qui redevient ici même celui de ses enfants Puisse cet hôpital servir surtout de refuge à ceux que leur condition et leur faiblesse rendent plus dignes de pitié, aux malades, aux vieillards, aux femmes Nous l'avons placé sous l'invocation d'une sainte dont la charité royale se dépensa tout entière au service de ces déshérités. Mais ce n'est pas le seul souvenir qu'il consacre pour nous le nom de sainte Elisabeth nous rappelle les vertus aimables et douces dont votre bienveillante condescendance, Madame Wolff, et votre initiative pour cette grande œuvre, Monsieur le Général Wolff, ont pour toujours rattaché la mémoire au bien qui doit se faire ici.
                Ce bien, vous l'avez admirablement défini vous-même. Il ne s'adresse pas seulement aux corps, il s'adresse encore aux cœurs et aux âmes, et, en montrant à cette société qui se dissout la charité de la France chrétienne, il contribuera à faire disparaître les préjugés qui nous séparent encore. Les Sœurs, qui soigneront ici les femmes indigènes, leur parleront un langage plus éloquent que tous les discours; et, dans cette maison, sur l'entrée de laquelle nous avons fait écrire en leur langue : " Ceci est la maison de Dieu, ils reconnaîtront bientôt, je l'espère, que ce n'est pas là une vaine parole, et que ces filles de la France catholique, qui viennent s'y dévouer pour eux, sont les filles du Dieu véritable."
                Après cette éloquente improvisation, Mgr Lavigerie invite ses hôtes à faire la visite des salles de l'hôpital. Elles sont brillantes, non-seulement de propreté, mais encore de tout le luxe qui convient à un établissement de cette nature.
                La visite terminée, tous les invités montent sur les terrasses de l'hôpital pour assister à la fantasia.

A SUIVRE

Le parler de chez nous
Envoyé par M. B. Kugler

            C'était une petite place près du Ruisseau,un quartier à l'Est d'Alger.

            A la terrasse du café on se retrouvait tous, pour manger une tchouktchouka ou un couscous.
            Mais pour trouver une place il fallait faire fissa, et avoir, comme on dit, la baraka.
            C'était anisette et kémia, olives, anchois, fèves au cumin, ma parole soua-soua.
            Il aurait fallu être babao ou badjoc pour pas venir, bizlouche ou maboul pour s'abstenir.
            Entre copains l'ambiance était bonne, sans tcheklala. On rigolait de ceux qui attendaient, ils avaient la rabia.
            On leur disait : vous avez la schkoumoune aujourd'hui,le mieux c'est d'aller chez Mansour, manger le méchoui.
            Y'en a un il m'a dit : va t'faire une soupe de fèves, je laisse pas ma place, même pas en rêve.
            Il devait aimer manger, vu sa pantcha,et j'avais bien l'impression, qu'il ne ferait pas scapa.
            Arrivés au dessert, y'en a qui étaient de bouffa. ça parlait fort, ça chantait à capella,
            On se traitait de boudjadi, de tchoutche, de gavatcho,il y avait une purée d'ambiance, poh! poh! poh!
            On entendait : tu racontes que des tchaleffes, t'es un zoubia.
            Et l'autre répondait : tu veux une calbote ou une botcha (interdit aujourd'hui par l'Europe, hi,hi). mais entre nous,pas de coup de zouzguef, des ennemis, y'en avait pas bezef.
            Il y avait une chouïa d'embrouille parfois, mais jamais de coups sournois.
            Bon allez, vinga, il faut qu'on y aille, la purée, il faut qu'on retourne au travail.

Auteur Inconnu



ANNALES AFRICAINES
N° 33 - 14 août 1909
 LE JUGE SIPIÈRE
Dans l'affaire Seïdel
Un Avocat à la Cour d'Alger..
         Les Annales accusaient le juge Sipière d'avoir joué un rôle équivoque dans l'affaire Bertrand-Bresset. Mais qu'entendre par rôle équivoque ? Je veux pas le savoir. Il ne m'appartient pas de préciser d'élucider une question dont la Justice que je souhaite impartiale est appelée à connaître. Je ne raconterai que ce que j'ai vu. Et les faits que j'apporte sont basés sur des documents ; ils en sont le reflet plus que le commentaire.
        Ce sont, éclairées par les notes que je pris à la Cour d'assises lors de la magnifique et virulente plaidoirie de M° Soucaze, les pièces du dossier, de l'affaire Seïdel qui parlent, qui démontrent le parti-pris, la partialité, l'incohérence des instructions du juge Sipière...

        Le 2 décembre 1908, Madame Seïdel, sage-femme honorablement connue à Mustapha, qui y exerce depuis 22 ans, est accusée d'avoir fait avorter une dame Eck, décédé la veille.
        On l'arrête, on la conduit devant le juge d'instruction.

        La Malheureuse proteste, supplie, sanglote. Quel est son crime ? Et Sipière, avec cette froideur hautaine, cette, distinction d'allures, qu'il affecte volontiers, le lui conte négligemment. Des preuves ? Le rapport d'autopsie adressé par le docteur Antoni, probant, lumineux. "Qu'on me le montre ce rapport " clame l'inculpée.
        Le rapport !

        Mais écoutez, ceci est monstrueux. Le rapport, le juge Sipière ne l'avait pas entre les mains, car il n'était pas encore déposé à l'instruction. Ce n'est que le lendemain, dans la soirée seulement, que le docteur Antoni en fit, la communication.

        Cependant la Dépêche en publiait une copie le 3 au matin, c'est-à-dire avant qu'il fut remis au juge, c'est-à-dire que Madame Seïdel put en prendre, connaissance. Comment le journal Officiel, pouvait-il insérer une pièce que l'instruction ignorait ? Comment comprendre que cette feuille eut la primeur d'un rapport sur lequel devait se fonder la conviction du juge ?
        N'éclairons pas la lanterne.

        Mais voici qui est mieux! Me Soucaze, l'avocat de Mme Seipel demande la communication du rapport. Et le Juge la lui refuse, colorant cette fin de non-recevoir d'un prétexte légal: la loi du 8 décembre 1897 ne permet au défenseur de prendre connaissance du dossier que quarante-huit heures avant l'interrogatoire ! Et l'interrogatoire de cette femme accusée, torturée, n'a lieu que 1e 11 décembre !
        Le soir même, une requête aux fins de contre-autopsie est déposée. Elle est basée sur l'insuffisance de la première qui a été exécutée dans des conditions absolument déplorables.
        Le docteur affirme en effet qu'il lui a fallu deux heures pour pratiquer celle autopsie, et le chef de la Sûreté, M. Detchessahar, soutient dans son rapport qu'elle n'a pu durer qu'une demi-Heure.
        C'est alors que Sipière affolé consulte le Procureur général, M. Coste, dont le rôle a été des plus corrects. L'humanité et la logique lui dictaient celte réponse: " Toute latitude était laissée à M. Sipière pour ordonner une nouvelle autopsie." (sic).

        Eh bien, cette autopsie, le juge la refuse, après avoir sollicité du Procureur, général un avis plutôt favorable. Il enlève à cette malheureuse, accusée sans preuve, la chance suprême qui lui restait de justifier son innocence. Il la condamne. Il l'a déjà condamnée, puisqu'en demandant au Procureur général son avis, il parle de Madame Seïdel qui " va être déférée en Cour d'assises " !

        Et notez que l'ordonnance ainsi rendue par le juge Sipière est insusceptible d'aucun recours. Ses pouvoirs sont discrétionnaires. L'arbitraire est sans limite. C'est la volonté capricieuse, aveuglé, d'un homme qui refuse à une femme le droit de prouver qu'elle n'est pas coupable !
        Alors cette malheureuse se fait humble. Elle lui demande en grâce de soumettre le rapport du docteur Antoni à des maîtres en clinique obstréicale et de leur demander s'il peut en toute équité et scientifiquement servir de base à une poursuite en avortement."

        Et Sipière refuse, et Sipière refuse toujours. Non, pas de contre-autopsie, pas de nouvelle expertise. Pas de lumière. Et qui lui en ferait grief ? Il a le droit pour lui, le droit de ne rien entendre, et de ne rien voir.

        Mais attendez, ce n'est pas fini.
        On lui demande d'entendre des témoins à décharge habitant Alger. Il ne peut se soustraire à cette requête, mais il les fait convoquer par un commissaire de police qui les interroge à sa guise, alors qu'il recevait dans son cabinet les témoins, à charge domiciliés à Blida.

        Voilà, l'instruction terminée. Sinistre besogne en vérité ! Mme Seïdel est renvoyée devant la Chambre des mises en accusation et la mise en liberté provisoire que cette pauvre femme avait réclamée à grands cris, maintes fois, de l'impitoyable juge, la Chambre la lui accorde, mais le 5 mars seulement, trois mois après son arrestation.

        Le drame se termine à la Cour d'assises. La lumière pénètre à flots dans le prétoire et le juge ne peut des plis de sa toge ni l'écarter ni l'éteindre. Elle éclaire l'esprit des jurés, elle éclaire les magistrats.
        Les spécialiste que Sipière refusait d'entendre sont cités par Mme Seïdel. Ce sont les docteurs Denis et Sabadini.

        Les voilà qui déposent à l'audience. Sous la foi du serment, de leur parole d'honneur, avec pour gage leur expérience de chaque jour, leur long passé indestructible de science et de probité professionnelles, ils affirment que le rapport d'autopsie, base de l'accusation, est incomplet, qu'il est contraire à la réalité des faits.
        Ils démontrent avec une Limpidité de raisonnement, une clarté de logique indiscutables, qu'il est impossible scientifiquement que l'avortement ait eu lieu dans les conditions indiquées par l'accusation et par l'expert commis, lequel, confronté avec M. Detchessahar, est convaincu d'avoir maquillé la vérité.

        Mme Seïdel est acquittée. C'est plus qu'un triomphe. C'est la protestation d'un jury contre l'instruction odieusement menée par le juge Sipière, avec un sang-froid, une obstination résolument calculée que dissimule à peine la feinte correction de l'homme du monde.
        Juge Sipière, une femme innocente vous a maudit ; mais si l'impuissante justice des hommes est faillible, vous aurez à répondre devant votre conscience de la haine que vous avez semée.
Un Avocat à la Cour d'Alger..



L'idéal... ce serait...
ECHO D'ORANIE - N°265


        L'idéal, ce serait
        La vie en sens contraire
        D'hivernales saisons
        Revenir aux printemps
        De la fin des amours
        En faisant marche arrière
        Retrouver les baisers d'antan

       L'idéal, ce serait
        D'avoir des fois dix mains
        Pour toucher d'autres mains
        Caresser d'autres flammes
        L'idéal, c'eut été
        De n'avoir jamais faim
        Quand d'amour, de pain, nous crevâmes

       L'idéal, ce serait
        Adieu romans, télé !
        De pouvoir, chaque soir
        Reprogrammer ces songes
        Dont depuis si longtemps
        Nos cœurs restaient fêlés
        Et dont la nostalgie nous ronge

       L'idéal, ce serait
        Aussi que l'innocent
        Sans un mot, soit plus fort
        Que la ruse et les armes
        Et, frêle ange, devant
        L'assassin grimaçant
        S'en tire sans verser de larmes

       Mais l'idéal souvent
        N'est que hasard ou jeu
        Un rien rempli parfois
        De mille échos notre âme
        Pour nous ensoleiller
        Quand sont morts tous les feux
        Il restera les yeux des femmes

Raymond CANAL                    






ANECDOTE
Mrs. Mottet et Barisain
La phrase du jour
       « Depuis des années, l’histoire a subi trois massacres. Elle a d’abord été livrée aux sciences sociales. Aujourd’hui, l’université ne produit plus des historiens mais des médecins légistes. Ils sont un peu comme des conservateurs de musée qui voudraient faire mourir leurs objets une deuxième fois. Le deuxième assassinat, c’est la disparition de la chronologie. Le troisième, ce que j’appelle “l’histoire halal”, c’est la repentance. On ne peut plus dire que la France est grande. C’est le seul pays au monde qui n’a pas le droit à son roman national. On en a fait un roman noir alors qu’il aurait fallu inventer un roman d’amour. Une nation, c’est un lien amoureux. »

       Philippe de Villiers, fondateur du parc de loisirs du Puy du Fou, dans le Figaro.
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Nos morts, nos pauvres morts, ont de grandes douleurs,

Et quand octobre souffle, émondeur des vieux arbres,
Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres,
Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats,
A dormir, comme ils font, chaudement dans leurs draps,

Tandis que, dévorés de noires songeries,
Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries,
Vieux squelettes gelés travaillés par le ver,
Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver
Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille
Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille



ALGER D'AUTREFOIS
L'Effort Algérien N°11 du 18 juin 1927
La chambre sanglante de l'Amirauté
         
              A coté d'El-Djezaïr la blanche, il y a eu aussi El-Dzézaïr-la-Rouge, la sanglante, par les cruautés exercées par les Turcs contre les chrétiens. Des traces en sont restées ça et là notamment dans un endroit peu connu de l'ilot de l'Amirauté.
           Sous la voute donnant accès au Môle, à gauche, on remarque quelques degrés, une vingtaine, très disparates, donnant accès à une salle divisée en deux par deux par deux retombées de voûtes sur deux piliers trapus. L'aspect de cette salle est sinistre par les empreintes multiples dont sont recouverts les murs, empreintes de mains avec une partie d'avant-bras chargée de sang humain qu'à révélé l'analyse chimique. Une hauteur de dix centimètres de sang le long et au bas de la muraille indique la quantité de crimes commis en ce lieu.
           Comment, par qui et à quelle époque, des scènes de sauvagerie ont-elles eu lieu dans ce local ? Deux Historiens de l'ancien Alger : M. Fritz-Muller dans la revue Nord-Africaine, en l'année 1906, a donné une monographie de ce lieu et avait constaté par l'analyse chimique la nature des empreintes qui se trouvaient sur les murs, et, deux années plus tard, dans une monographie sur l'Amirauté. M. Alfred Imbert en signala l'existence, mais aucun de ces deux historiens n'est arrivé à lever le voile et à percer le mystère.

La Consulaire

           En fouillant l'Histoire de la Régence, nous croyons pouvoir déterminer quand et comment les exécutions ont eu lieu.
           Un fait très important est la situation de cette salle en face de l'emplacement de la " Consulaire ", pièce de canon ainsi nommée à cause de l'usage auquel elle servit comme instrument de supplice pour y attacher les Consuls au XVII° siècle. Cette pièce de canon fut fondue par Vénitien en l'année 1542 pour la défense du Môle et était appelée à cette époque Baba-Merzoug (père fortuné). Il n'y avait presque pas de constructions sur cet endroit, en 1560, la jetée fut surélevée et en 1575. Arab Ahmed fit construire deux tours de vigie avec fanaux pour la direction des navires. Ce ne fut qu'en 1666 et 1667 que fut élevé le fort Bordj-es-Sardin, dont dépend la chambre sanglante, sous le règne de Mohamed-Kanrazy.
           A cette époque, cette chambre n'était que le corps de garde du fort et avait une entrée extérieure avec les marches disparates que nous voyons encore aujourd'hui et une autre entrée intérieure donnant dans le bordj.
           Ce fut le 29 juillet 1683 que fut attaché à la bouche du canon " La Consulaire " le Père Levacher, préfet apostolique, faisant les fonctions de consul à Alger. II fut transporté sur une chaise, vu son état de sauté, et mis immédiatement à la louche du canon, après avoir consacré 36 années de sa vie au soulagement des pauvres esclaves chrétiens de Tunis et d'Alger, et 20 ans à soutenir l'honneur de la France dans les Etats Barbaresques.
           Ce ne fut que lors du bombardement suivant, par le Maréchal d'Estrées, qu'eurent lieu les atrocités commises dans le corps de garde du Bordj-es-Sardin, comme on est en droit de le constater. Dès le commencement du bombardement Mezzomorte, dey d'Alger, songea à mettre les principaux français à la bouche du canon après les avoir fait passer par une série de supplices ainsi que les Mémoires de la Congrégation de la Mission nous en ont gardé le souvenir d'après un manuscrit écrit en 1705. Le Consul Piolle fut tellement martyrisé que ce fut expirant qu'on l'attacha au canon. Les 42 Français qui le suivirent, notamment M Michel Montmasson, vicaire apostolique subirent des tortures atroces avant d'ère exécutés.

Une atroce tragédie.

           Mais laissons la parole au manuscrit de 1703, qui nous a légué ces détails :
           " Comme les rues étaient pleines de débris des maisons renversées par les bombes, on fut contraint de mener M. Michel Montmasson, du bagne à " La Consulaire " en bateau, c'est-à-dire du fort " Bab-Azoum " au môle, où il devait finir sa vie dans les supplices.
           Un Turc lui coupa une oreille et le nez, un autre lui creva un oeil et lui donna un coup de couteau dans le gosier : un Maure, auquel les bombes avaient détruit trois maisons se jeta sur lui avec fureur, le mordit au bras jusqu'à emporter le morceau et lui coupa la barbe avec la chair de dessus la joue. C'est en cet état pitoyable, sans pousser une plainte, qu'il fut enfin amené à " La Consulaire " le 5 juillet 1688 après qu'on lui eut attaché les membres en forme de crois de Saint-André. Ses compagnons de supplice furent, les uns pendus par les pieds, la tête en bas et le ventre contre l'embouchure du canon : d'autres embrassaient le canon ayant aussi le ventre sur l'embouchure. C'est ainsi que finiront au milieu des supplices les représentants de la France sous la domination turque, en l'année 1688. "
           La chambre sanglante avec les empreintes des mains des bourreaux, est restée comme le témoignage des tortures infligées à nos compatriotes. Le voisinage de " La Consulaire " à laquelle ils furent attachés, le récit du manuscrit de 1705, l'emplacement de la salle, son état actuel qui a conservé les empreintes de cette atroce tragédie témoignent avec exactitude que les faits n'ont pu se passer que là.

Henry Murat            
           


LES ŒUVRES DE MUSETTE
LE MARIAGE DE CAGAYOUS

MÉDITERRANÉE VIVANTE

                Roman cantérois véritable, oùsqu'on s'apprend ça que c'est le mariage de un junhomme, vec tous les histoires, les misères et le mauvais sang que les femmes elles font venir.
                Au lieu qu'on rentre à la Mairerie, mieux ça vaut qu'on va en galère.
ENTRODUCTION

                Adios à Vicenta, à Mariquita, à Vittorine, à Gatchoulette, à Titine et à les autes tous que nous avons fait l'amour !
                La maladie qu'elle s'attaque à les hommes, elle m'a attrapé à moi aussi, moment que je pense pas. Et oilà, j'a venu prisonnier dedans la cage de le mariage !
                Miséria
                Pas. moyen que je fais machine en errière, va : le gantcho y tient bon.
                Ouallo ? Fini rigoler comme ça me passe par la tête et oùsque je peux.
                La mort des coqs ! Manque plus que ma pantcha elle vient grosse pareille la bouée à la cloche, et que ma femme elle me sort une ch... des enfants !
                Si c'est pas malheureux !
                Tout ça c'est la faute à ce fant de... de Mecieu Hoc qui m'a jeté la poison dedans la cervelle.

                Si j'arrais écouté ça qui parle Bacora, sûr je reste çalibataire jusqu'à temps qu'on finit le Front de mer qui faut encore une pièce de trente ans.
                Premier coup que j'y annonce à Bacora que je fréquente vec Mamoiselle Thérésine pour le bon motif, Bacora y s'arrête comme ceuss là qu'on se les hynotise, vec la bouche ouverte qu'on li voit le gigier.
                - Dis ma parole, Cagayous ?
                - Dessur le papier timbré, je parle !
                - Ti as pas honte !
                - Qué, honte ! Et ton père y s'a pas marié dans l'ancien temps vec ta mère, ho ?
                - Va savoir ! Une supposition que si mon père il a fait le c.. comme ton père à toi, alors, bessif faut que nous autes nous faisons comme euss ?
                - Allez, allez, fais casse-ficelle, avant qu'on t'engantche le nom, aussinon foutu ti es. Oilà ça que je dis moi !
                - Alors, j'a pas le droit mettre la bague vec une fille que je l'aime et qu'elle me gobe pluss que tout !
                - Aoùsqu'elle est la preuve ? Sors la preuve ici, primo !
                - Ti a besoin le certificat vec les témoins patentés à présent. Amane ! Tu sais pas, bouque de c.. que ma fiancée elle est pluss estruite qu'une estitutrice et que sa mère elle se tient une épicerie que ça sera à moi.
                - Gare la calastrophe ! Mieux tu viens trappiste, va !
                - Jaloux, ti es, pas pluss. Pourquoi si ça serait de toi, tout de suite, tu marches à la mairerie.
                - Moi si sça serais de toi, tu sais pas quoi je fais, hein ? Je rentre dedans l'hôpital des fous…

                J'a fait fâché vec Bacora à la cause de tout ça qui m'a dit et je m'ai marié grande vitesse, comme si ça serait que je m'en vais m'en suicider. Mecieu Hoc y faisait le goût. Bacora des fois que je le rencontre y bouge la tête comme si je serais venu un assassin. Les autes camarades y s'en f & que je soye marié.
                Tous on se sert à l'épicerie. Les deux Fout-la-faim y se boulottent tant qui peut les olives qu'elles sont dedans le magasin, ma parole y mangent la ficelle qu'on se prend les soubressades et le fil de fer qu'on se coupe le savon blanc.
                Maintenant faut que je vous dis tout ça qui s'est passé depis que je m'ai marié et tout ça qu'il a arrivé après jusqu'à présent.
                Comme il a parlé Bacora avant : Mieux ça vaut que je rentre à la Trappe !
CHAPITRE I
Mamoiselle Thérésine

                Par en haut le faubourg, aoùsqu'elles sont les carrières que ça ressembe un trou carré en pierre grand qu'on voit pas les hommes de tant petits qui semblent et à cause qui sont habillés comme la poussière ; juste en côté, y se tient les Fours à Chaux que ça sent le souffre.
                Oilà une fois je monte par le chemin blanc qu'y a et qu'on va à la Boudzaria. Roseau je faisais, pourquoi, le travail à la marine y marche pas et qu'y a pas la place pour l'embauche à les écuries ! Patience ! La sanche elle fait fâché ; Ça va bien. Roseau nous faisons, demain y fait jour, ho ! Moi tout seul je monte par le chemin que j'ai parlé dedans la montagne, pour voir par-là si les amandes elles sont venues mûres et si des fois je me trouve pas un jardinier qu'il a besoin le coup de main pour mettre les cagnes à les zharicots que c'est le temps qui s'en vont grimper en l'air.

                De l'aute côté de le ravin, c'était tout plein des chèvres, vec les petits pour qu'elles s'y apprend à marcher dessur les rochers qu'un lezard y tombe de tant que c'est droit. Des gosses maltais y se les gardent à coups de caillou. Et pour pas que les chévreaux y s'y pompent le lait, on se met les gourdes de chaque mère dedans un sac de la toile. Quand les petits y s'amènent pour s'envoyer une miquette de la crème, y s'attrapent un bout de la corde et y rouspètent en s'ensauvant.
                Pour voir ça, que toujours c'est rigolo, je m'avais assis dessur une pierre en fumant la cigarette. De l'endroit que je m'avais posé, on voit tout la Cantère et la Casba jusqu'à le phare de l'Amirauté, vec la mer que ça semble un grand baquet de l'eau bleue que les femmes elles trempent le linge. Tout le potin qu'on se fait dedans les rues y se mélange et y monte en l'air, comme si ça serait des vagues qu'elles cassent dessur la plage. Hou-hou-hou !
                Le soleil y tapait fort et Ies oiseaux y z'avaient la flème pour chanter. Moi aussi, ça fait que comme y tenait en dessur de moi un brûle capote tout vert qui se cachait boucoup de l'ombre, je m'ai enfilé par en dessous pour piquer la sieste entendant que le Bon Dieu y m'apporte le travail. Les grosses fourmis qu'elles ont le c... en l'air qu'on les appelle fourmis-lions, elles se serchaient dispute à les armes qu'elles faisaient la procession. Vec la cigarette, moi j'y brûle un peu la popa pour y donner la rage et après je me les fais empoigner entre euss grosses, pour voir qui c'est qui gagne. Une fois qu'elles ont engantchées pas moyen qu'on les sépare, faut que la tete elle reste dedans la fourche à l'aute et l'aute aussi. Des fois, des gros cafards qu'on Ii di fouille m... y me passent en côté ma figure en volant et en faisant dzon comme un biambo.. des autes coups y me rentre des mouches petites dedans le nez pour me chatouiller pour pas que je pionce. La p... d'sa soeur ! Quand même je pionce vec le foulard dessur le portrait, et le chapeau en dessous la tête ! Après, vinga de m'attaquer par en bas les jambes jusqu'à temps qui m'attrape une rabia première classe.

                Toujours faut qui aye, partout oùsqu'on va, des ensèques pour em… à le monde ! Quand les hommes et les femmes y vous laissent tranquilles, zac !
                Les bêtes elles commencent. La vie, la guerre c'est ! Cuilà qu'il a l'argent y s'en veut à çuilà qu'il al'honneur. Cuilà qu'il a la peau, y s'en veut à tous ensemble.
                Oilà moi je veux dormir bien en dessous une broussaille, hein ? Tout de suite y s'annonce Ies mouches, des petites bêtes que je sais pas son nom, pour me faire des misères sans que je dis rien. Aoùsqu'elle est la liberté ? Atso !
                Manque plus qu'un serpent boua y me rentre dedans le patalon et qu'un escorpion y me pique le darrière...

                Du temps que je jette le noir dessur le réglement des choses qu'elles sont dessur la terre, oilà j'entends qu'on fait du bruit par en haut le chemin. Je me rouve bien l'oreille pour voir ça qu'y a. Même moment deux femmes elles se f... à g… comme si on se les ensassine. Pressa, je me lève, je m'abaisse et je commence de grimper à quate pattes darrière les broussailles et je me vois un endigène vec, le bâton, qui s'avait attrapé une femme par les effets, du temps que l'aute femme elle y tapait des coups de pied et des coups de poing en criant.
                Amane ! Qu'est-ce que je fais moi ? Je saute dessur l'endigène qui commence de se trotter quand y m'a vu.
                N'ayez pas peur, j'y dis à les femmes, quand même qui soyent deux, faut que j'y mange les c…
                Et vingà de courir après le mec qui s'ensauvait. Dimi heure nous courons sans dire rien ; la respiration elle peut plus rentrer, et la poitrine elle fait toc toc comme si elle va s'éclater. A la fin, je me vois l'Arabe qui passe dedans un endroit qu'y a pas des arbres. Alors j'y lance un bloc, après un aute, après un aute, vite, jusqu'à temps que j'y casse quèque chose. Aouat ! Ce mec là y se cavalait comme un chacail, et après y s'enfonce dedans des broussailles qu'on le voit plus. Forcé que je sange de ch'vaux.

                Ca fait rien, va, j'y g... j'a ton niméro. Une aute fois, moi et toi nous parlons du pays.
                Oilà je commence de descendre par en bas pour voir ça qu'il avait arrivé. Les deux femmes elles s'avaient assis dessur l'herbe. La vieille elle tenait la tête à l'aute dessur sa robe, et s'y faisait du vent vec le mouchoir en pleurant :
                Jésous ! Maria santissima ! Aïe qué por qué m'a faite este more, Aïe pobrette, pobrette !
                Aspéra que j'y porte un peu de l'eau pour y mouiller la figure.

                En bas le ravin, toujours, toujours y coule un peu de l'eau et des fois y s'arrête dedans des trous. Serche que tu serches. A la force, à la force, je me trouve un petit bassin qui reste un bol de l'eau. Vec la pétaca que je mets le tabac, je sors l'eau qu''y a dedans le trou et je me la mets dedans le chapeau enfoncé à l'envers, pourquoi dedans c'est pas beaucoup propre, et après, je monte doucement. Mais moitié que mon chapeau il a un petit trou et moitié à la faute des galipettes qui faut faire pour monter à la montagne sans les mains, quand je suis arrivé à les femmes, y reste juste une goulpée de l'eau.
                La fille elle s'avait revenue de l'attaque des nerfs et elle m'arrégardait vec les yeux fisques comme si je voudrais la tuer.
                Vous voulez pas boire un peu de l'eau, j'y parle ? Ça vous fera venir la force.
                Elle répond rien ; elle ferme les œils et elle se couche la tête dessur la poitrine de la vieille.
                Aïe pobrette, pobrette ! elle faisait l'aute, en li tapant doucement dedans le dos.
                Mais quand je vois qu'elle va recommencer attaque, je prends par un bout mon foulard à moi, je le mouille bien dedans l'eau et j'y mets dessur la figure, à la fille, jusqu'à temps qu'elle se réveille.
                Merci, merci... Assez & ça va mieux... elle parle et après elle a revenue vivante.
                Si vous avez besoin le médecin j'y dis, ou quéque chose d'achez le pharmacien, je m'en vais le sercher. Commandez ho !
                Pas la peine ; ça va bien à présent, Mecieu Cagayous ; merci.

                Amane ! Comment cette fille elle a connu que je m'appelle Cagayous, je me pense entre moi-même ? Mon portrait il a pas été dedans aucun journal. Bessif faut que je le soye d'ici.
                C'est bous qué bous etes Cagayous, elle me parle la vieille, eh biene yo bous dit qué bous téné on bon cor. Et yo lo dirai à çoss là todos qué bous ont faite la répoutacion d'oune crapoule.
                Pas besoin ceuss-la qui blaguent par darrière, on s'y répond pas vec la bouche. Allez ! Vous voulez je vous donne la main pour que nous descendons à lai Cantère ? Des fois que vous pourrez tomber pourquoi le chemin il est canaille.
                - Ben ségur, Mouchou Cagayous. A la maison, yo bous pagarai una colpa de réal anis avec la sympathia qué bous m'abez bagné lo cor.
                Vous voulez que je m'en vais encore sercher de I'eau vec le chapeau et la pétaca pour que nous trinquons moi et vous à la santé de mamoiselle ?..
                - Thérésine elle répond la fille en riant ; ma mère elle est si tant contente que je suis pas morte, qu'elle est venue folle, pourquoi elle me l'aime beaucoup.
                Faisez pas entention si des fois elle vous parle comme ça ; la pôvre elle sait pas bien parler en français.
                Et pourquoi yo no blague pas comme tode el monde ? Mira !
                Après qu'elle m'a dit ça, la vieille elle me tire le panetot fort jusqu'à temps je m'abaisse la têle, et elle me dit comme ça, en se fermant un oeil t
                Ma petite la pobrette, elle s'a porté, lo certificate d'étoudes.
                Après l'a vieille, une fois qu'elle à dit ça, elle me f & une poussée que d'un peu je me tombe de c & en bas le ravin.
                Qué typesse !

                En parlant nous avons descendu par le chemin des Fours à Chaux.
                Mamoiselle Thérésine, elle se tenait une main dessur mon dos et l'aute dessur sa mère.
                Quand nous avons arrivé à la Bascule, une chiée des gosses y z'ont commencé de régarder et de marcher en coté de nous autes, et pi y en a qui z'ont appelé des autes enfants et pis la mère d'euss, pour venir voir. Et commence de parler à chaque maison.
                A la maison maltaise, en côté la maison des carmélites d'avant, juste là oùsqu'on s'a monté la chiminée d'un rimorquer, je sais pas pourquoi faire, y s'a fait le rassemblement. La mère à Mamoiselle Thérésine elle se racontait à tout le monde la baroufa qu'elle avait venue, vec l'attaque que sa fille elle a attrapée, même qu'elle disait que l'arabe y se tenait une faca pour les tuer à elles et que moi, d'un peu, y me sort les boyaux de la pantcha !
                Tous les femmes qu'elles lavaient à le lavoir qu'y a en bas la placette, elles s'amenaient vec le tablier en sac mouillé et les bras enflés pour entendre parler à la vieille. La charbonnière vec la figure noire, elle s'annonce aussi, vec un gosse qui tette et un qu'il a le chiffon dessur les oeils. Après le cordonnier vec des femmes ; après toutes les femmes qu'elles restent dedans les petites maisons oùsque chaque porte y a le rideau en sac. Les Italiennes que ses hommes y font jardiniers s'amènent aussi. Comme par là bas, aucune femme elle reste dedans sa chambre et que tous les enfants y s'amusent dehiors, on s'a fait le rassemblement des femmes comme si ça serait été le marché des étoffes. Aïe qué potin ! Chaque fumelle elle g… une chose. Y en a qu'elles connaissaient l'Arabe ; y en a une quelle disait qu'en se ramassant la salade sauvage, elle se l'avait vu s'aguisait le couteau dessur une pierre. Du temps qu'on parlait, des petits fout-la-faim qu'à peine, ils marchent, y s'avaient alignés en devant de nous autes et y regardaient comme si on s'en va faire sortir des grenouilles vivantes par la bouche.

                Vous avez plus besoin de moi à présent, j'y parle. A Mamoiselle et à sa mère que tous les deux elles se recommençaient les histoires, alors je m'en vais commander à mon micanicien qui me sarge l'auto pour aller promener. Allez, Adios à la compagnie !
                De tant qu'elles avaient le goût pour parler, que Mamoiselle Thérésine et la vieille elles ont pas entendu ça que je dis. Moi j'a parti par en bas la rue Pierre Leroux en sifflant fort pour faire voir que, je m'... à tout le monde !
(A suivre......)                

HUSSEIN - DEY
Par Mme Jocelyne Mas

          Trois petites syllabes résonnent dans ma tête : Hus-sein- Dey, elles tourbillonnent, dansent et décrivent une farandole.
          Et cette petite musique emplit mon cœur de bonheur.
          Quand cette ritournelle se met en route, alors des images défilent devant mes yeux, je ne vois plus la mer et la Croisette, ni les palmiers du square.
          Je vois de grandes étendues d'orangers en fleurs et un parfum subtil m'enivre, le ciel devient plus bleu, plus lumineux et mon âme s'évade, elle traverse la méditerranée et se pose à Hussein-Dey.
          Je me promène dans la rue de Constantine avec ses grands arbres, j'arrive à la mairie, je traverse sa place avec ses palmiers. Les odeurs m'assaillent, j'en ai des vertiges.
          Je déguste les dattes fourrées de la boulangerie Juan et je sens dans ma bouche leur goût inimitable, onctueux et doux, parfumées à l'eau de rose ou à l'eau de fleur d'orangers.
          Je me promène et je file vers la Passerelle, les plages le Piquet Blanc, la Route Moutonnière qui jadis voyait passer ses troupeaux, le Nouvel Ambert, le Pont, la place, le kiosque où se réunissaient toute la jeunesse, la rue Parnet, l'école Trottier, la salle des fêtes, le cinéma Le Royal, le cercle de l'OHD.
          Et tout à coup, un gros nuage cache le soleil, je cligne des yeux et les images chères à mon cœur ont disparues. Je regarde sans les voir vraiment la baie de Cannes, les palmiers de la Croisette et la tristesse m'envahit.
          Mais ai-je le droit de me plaindre ? mes souvenirs sont en moi, enfouis bien profond dans leurs petits tiroirs, je les garde précieusement. Ils réchauffent mon cœur.
          Comme une mère, une terre natale ne se remplace pas.
Jocelyne MAS
Membre de la Société
des Poètes Français
http://www.jocelynemas.com

         Extrait de « Poèmes nostalgiques »
          suivi de « Au gré des flots »
          Médaille d'Argent des Arts
               et Lettres de France.        


« Pieds-Noirs nous sommes ! »
Par lesamisdegg le 31 mai 2013
Envoyé par Mme M. Troisi

              La piednégritude est une réalité incontestable. Pour le ‘’ Patos moyen ‘’, nous restons ce méditerranéen exubérant, ce colonialiste caricaturé comme on caricaturait les juifs avant guerre. Le peuple des Pieds-Noirs existe par son histoire d’amour avec le pays de ses pères, melting-pot où se sont fondus Alsaciens, Catalans, Provençaux, Espagnols, Italiens, Maltais, Corses et bien d’autres encore. Ce peuple des Algériens-Français d’Algérie française a forgé son identité aux carrefours des luttes qu’il eut à mener pour survivre. Peuple nouveau, il a eu des volontés autonomistes étouffées par la décimation des guerres au début du vingtième siècle .La vraie tolérance, l’Européen avant la lettre ont existé sur notre terre d’Afrique du Nord ! Quand ce melting-pot a été menacé, les Pieds-Noirs l’ont défendu avec passion contre les terrorismes. Ils ont défendu leur privilège de vivre libre, sur leur terre de lumière, aux violentes senteurs, bercée au bruissement de la Méditerranée. L’alliance d’intérêts divers les a expulsés et privés de leur indispensable terroir. Les Pieds-Noirs peuvent se sentir parfois étrangers sur le territoire d’un hexagone mythifié. « J’ai le sentiment d’être membre d’une communauté originale ! » disait il y a 25 ans un remarquable ami. C’est vrai que chez nous cette originalité nous échappait un peu, que nous refoulions notre être ‘’pataouète’’ pour être plus français que les ‘’ patos’’. Il est vrai aussi qu’au contact du ‘’francaoui ‘’ de passage, nous nous sentions bien différents.

               Marcel CROZATIER, grand poète devant l’universel, nous a souvent entretenus de la culture piénoire, comme il l’écrivait, en un mot. Il nous disait que la réalité historique du peuple des algériens-français induisait une réalité culturelle traduisant une algérianité différente. Cinq lustres après la reconquête d’Alger en 1830, naissaient déjà les sociétés savantes mêlant l’Orient à l’Occident. Ce bouillonnement intellectuel allait créer une culture spécifiquement algérienne-française, marquée du caractère composite de ses influences. Marcel me disait un jour que notre culture c’était surtout un bonheur de vivre, une extrême sensibilité, un caractère à la fois volubile et secret. Je lui avais répondu « Quand bien même notre culture ne serait que cela, nous avons l’impérieux devoir de la maintenir, de la développer pour préserver l’avenir au nom de ceux qui ont fécondé notre Afrique du Nord. » J’avais ajouté – Marcel dodelinant de la tête en envoyant de gros nuages de ses cigarettes- que le chant de notre culture multicommunautaire s’était exprimé sur divers registres, par exemple en littérature. La littérature ‘’patos’’ doit une part de sa production à l’Afrique du Nord Française comme sujet principal ou accessoire. Mais il existe aussi une littérature ‘’Pieds-Noirs’’ qui plonge ses racines dans le terroir d’ALGERIANIE à la fois Eden et paysage d’exil. Nôtre littérature imprégnée d’algérianité exprimée en français, a posé toutes les réalités pieds-noirs historiques, géographiques, sociales. Louis Bertrand, dès le début du siècle a chanté « Le sang des races » et la longue litanie des écrivains au nom connu a suivi le chemin de l’expression algérianiste. Prenons leurs noms au hasard d’une bonne bibliothèque : Jeanine Montupet, Emmanuel Robles, Andrée Montero, Albert Camus, Jean Pommier, Frédéric Musso, Paul Achard, Edmond Brua, Gilbert Espinal, Daniel Saint Hamon, Marcello Fabri, Geneviève Bailac, Augustin Ibazizen, Jean Bogliolo et tant d’autres encore. Faut-il encore rappeler comment Augu le bônois, Cagayous l’algérois, Tia Angustia l’oranaise ont développé le langage pataouète riche de son accent, de son lexique populaire, de sa syntaxe latine. Ils ont donné au peuple des Algériens-français sa coloration linguistique propre. Il faut savoir que cette expression littéraire explose au présent grâce au culte de la fête communautaire qui nous rassemble par milliers lorsque l’été arrive comme avant, pèlerins multiples réunis par la grâce de Marie-Myriem, de Santa-Cruz peut être. L’âme du peuple des Pieds-Noirs se perpétue de génération en génération, témoignant de sa vivacité, de sa foi en l’avenir. 2012 05 08 GG

               Avec l'aimable autorisation des Amis de l'Algérianie.
http://lesamisdalgerianie.unblog.fr/2013/05/31/pieds-noirs-nous-sommes/

LES FRANÇAIS EN ALGERIE (1845)
Source Gallica : Louis Veuillot N°10

Souvenirs d'un voyage
fait en 1841, par Louis Veuillot,


 XIX -
LA MEDECINE CIVILISEE.

          La peste sévit à Alger en 1816 et 1817. Le gouvernement turc publia d'abord une ordonnance qui défendait de parler de la maladie. Il ordonna ensuite des prières publiques.
          En 1832, le choléra fit invasion dans la colonie. Aussitôt éclatèrent de tous côtés les arrêtés, les prescriptions, les conseils; tout cela ne pouvait faire ni bien ni mal ; mais si c'eût été le temps de rire, un digne médecin en aurait fourni l'occasion à tous les pestiférés. Il rédigea des avis officiels où il indiquait un régime à suivre, dont voici les principaux traits : " Cesser tout mouvement de onze heures à trois, et dormir encore pendant la plus forte chaleur; - se tenir l'esprit en repos, vivre sans crainte au milieu de l'épidémie, voilà la condition la plus favorable pour ne pas en être attaqué.

          Il faut conserver le calme de l'âme, éloigner les occasions de se mettre en colère. - Les affections tristes troublent les digestions, agitent l'âme pendant le sommeil, irritent continuellement le système nerveux.

          " Enfin il en revenait à l'ordonnance turque : "Il faut détourner son esprit de l'idée du choléra. " Il conseillait de plus la sobriété, la chasteté, beaucoup d'autres vertus ; non comme vertus, mais comme remèdes. De Dieu, pas un mot. Les deys étaient-ils les plus sauvages?

          Ce n'est pas la première ni la dernière fois que la médecine a pris la parole dans les affaires générales de la colonie, et il faut lui rendre la justice de dire qu'elle a, en général, fortement recommandé la pratique de certaines vertus. Ou étonnerait beaucoup nos esculapes si on leur montrait combien ils sont souvent d'accord avec ce catéchisme, qu'ils méprisent d'ailleurs, pour la plupart, si souverainement. J'en connais devant qui j'hésiterais à faire une telle démonstration : par conviction philosophique, ils en viendraient peut-être à conseiller la débauche ou l'ivrognerie. Quelle pitié de voir des gens de mérite recommander des vertus dont leur science leur fait reconnaître les bienfaits, et se montrer en même temps pleins d'animosité contre les doctrines et les ministres d'une religion qui seule a le pouvoir d'implanter et de faire vivre au cœur de l'homme ces salutaires vertus !

          Il en est ainsi pourtant : le docteur qui vous ordonne le calme de l'âme au milieu des désastres publics, et jusque sur le cercueil de vos parents et de vos amis les plus chers ; qui défend les affections tristes, parce qu'elles troublent les digestions, et la colère, parce qu'elle irrite le système nerveux, traitera d'insensibilité sauvage, d'imbécillité fanatique la résignation chrétienne, ou l'attribuera toute à la construction particulière de la boite osseuse de votre cerveau. Soyez sobre, chaste, patient par crainte de la maladie : vous devenez à ses yeux un homme sage, vous êtes maître de vos passions, vous avez un cerveau bien conformé. Pratiquez ces vertus parce que vous craignez l'enfer et parce que vous aimez Dieu, vous devenez un maniaque chez qui la bosse de la religiosité est par trop proéminente. Ce sage médecin perdra lui-même toute patience, il s'irritera, il s'abandonnera, même en temps de peste, à la colère la plus violente, s'il voit un peu trop souvent, dans l'hôpital qu'il gouverne, paraître le prêtre, qu'il ne peut pas en chasser absolument, et qui ne fait autre chose cependant que calmer les imaginations et raffermir les cœurs.

          En revenant de l'hôpital du Dey, où il y a quinze cents hommes, soit malades, soit employés, et pas une chapelle, je causais avec un jeune chirurgien. " Voyons, disais-je, est-ce Dieu qui a fait l'homme? - J'incline à le croire, me répondit-il. - Pensez-vous que l'homme ait été créé seulement pour la vie misérable que nous le voyons mener ici-bas?

          Il serait un peu hardi de l'affirmer, et la preuve en est difficile. Naître, faire ses dents, recevoir des férules à l'école, être battu et prisonnier au collège, porter la chaîne dans une caserne, et finalement venir mourir dans un hôpital d'Afrique, c'est une pauvre destinée pour un être fabrique avec tant de soin et qui semble appelé à de si grandes oeuvres. Il est donc probable que quelque chose commence quand tout nous paraît être fini.... ; mais je n'en sais rien.

          Vous savez du moins que ce que nous appelons vertu est utile et même indispensable à la durée, à la solidité, à l'activité de la machine corporelle ? - Pour cela, j'en suis sûr. Lorsque la machine fonctionne sans vertu, ce n'est qu'une exception.

          Eh bien! Pourquoi les conditions de la bonne vie future ne seraient-elles pas les mêmes que celles de la bonne vie présente? Pourquoi l'âme n'aurait-elle pas besoin d'un régime comme le corps? Dieu, qui a fait le corps et l'âme, et qui marque toutes ses oeuvres du visible cachet d'une puissante unité, ne vous met-il pas par-là sur la voie de comprendre que ces excès, dont vous voyez les funestes résultats sur la matière, sont plus funestes encore à âme qui lui est momentanément unie?

          N'en faut-il pas conclure que, réciproquement, ce qui est un bien pour âme est un bien pour le corps; que la prière est un véritable remède, plus efficace souvent que tous les vôtres; que la pensée qui domine l'âme fait sur le corps des cures que vous ne sauriez jamais opérer ?

          Je ne conteste rien, je n'affirme rien, me dit le jeune homme, je cherche, je doute, j'attends Mais, ajouta-t-il, j'attends comme un homme qui, sans savoir si la religion est divine, sait du moins qu'elle est utile et consolante, et sent dans sa conscience une obligation pressante de la respecter. Oui, la religion, par l'action qu'elle exerce sur l'âme, est plus puissante que tous nos remèdes.

          Nous ne pouvons rien contre les passions, elle peut tout. Ni dans la trousse du chirurgien, ni dans les fioles de l'apothicaire, ni dans le savoir du médecin en chef, il n'y a la moindre ressource contre l'amour effréné du vin, contre la débauche, contre la nostalgie, trois causes de destruction plus puissantes que le feu de l'Arabe et la dévorante ardeur du climat. Quiconque a un peu vécu avec le soldat sait que le moral d'un homme religieux est plus solide qu'un autre. Est-ce un effet de l'imagination, est-ce le résultat d'une cause supérieure ? Voilà mon doute ; quant au fait, il est sûr. Je l'ai observé cent fois, et vous pouvez croire que je ne suis pas de ceux qui voient avec horreur autour de nos malades des prêtres et des sœurs de charité. S'il dépendait de moi que toute l'armée fût chrétienne et que tous les hôpitaux fussent desservis par des infirmiers voués à Dieu, je n'hésiterais guère ; je suis persuadé que la France y gagnerait deux ou trois milliers d'hommes tous les ans sur la seule armée d'Afrique. Nous aurions infiniment moins de malades, et ces malades seraient infiniment mieux traités. Le plus grand service que l'on pût rendre à nos malheureux soldats serait, je crois, de chasser de nos hôpitaux la race hideuse des infirmiers.

          Je ne sais pas si l'on en trouverait trois sur cent qui pour dix sous ne consentissent à tuer un homme, en lui vendant du vin, des liqueurs fortes, des comestibles infects, dont ils font, en dépit de nos défenses et de notre surveillance, un commerce assassin. Quel dévouement attendre d'ailleurs de ces grossiers mercenaires? Ils voient avec plaisir expirer le malade sous le chevet duquel ils espèrent trouver quelques pièces de monnaie, et leur avidité le dépouille souvent sans même attendre que l'infortuné ait rendu le dernier soupir!"

          Par malheur les sentiments que me manifestait ce jeune chirurgien sont loin d'être partagés par le plus grand nombre de ses confrères. Il est aussi vrai qu'incroyable que beaucoup de médecins militaires ne peuvent pas supporter la présence ni l'action d'un prêtre, et que la plupart du temps l'administration, qui devrait lutter contre leurs préjugés, les seconde. Il a fallu, dans l'origine, que l'évêque et ses prêtres se missent à genoux, suppliassent cent fois le gouverneur pour obtenir la faveur d'aller se briser aux fatigues de la visite des hôpitaux, et cette bonne oeuvre est pour ceux qui réussissent à l'entreprendre la cause de mille avanies. Dès que le prêtre se présente, il y a une nuée d'officiers de santé, de portiers, d'administrateurs qui se liguent contre lui et lui barrent le malade. On croirait que ce prêtre vient leur dérober quelque chose : ils s'épouvantent de la confession comme s'il s'agissait de les y faire passer; ils voudraient que l'usage en fût aboli. Pour dégoûter le prêtre et la religieuse, il n'est sorte de ruse qu'on n'imagine : le manque d'égards, les tracasseries de tout genre, les grossièretés même sont prodigués. Ce n'est pas assez, on a recours à la calomnie; on essaie de faire intervenir le commissaire de police et le gendarme. J'ai tenu en mes mains, j'ai copié, et je pourrais produire un rapport où l'on demande enfin au gouvernement de protéger les malades contre le zèle fanatique du prêtre qui les tue.

          1) Les officiers généraux, quoique moins durs que les médecins, disent aussi quelquefois qu'il ne faut pas tourmenter les malades, et que la présence d'un prêtre les tourmente toujours. Or ces hommes si scrupuleux ordonnent sans hésiter des évacuations d'hôpital en gros, prenant toute une file comme un boulet, sans s'inquiéter des mourants ni des autres; ci l'on en voit rarement qui se donnent beaucoup de peine pour trouver une planche afin d'abriter ceux qui n'ont pas d'abri ; une pierre à mettre auprès de la paille sur laquelle ils couchent, pour qu'ils ne soient pas obligés de poser leurs tisanes à terre pêle-mêle avec les cuvettes, les vases de nuit, etc.

          Cette honteuse pièce, où l'orthographe et le français ne sont pas moins outragés que le bon sens, n'a pas été méprisée par l'autorité supérieure ; elle a motivé envers d'honorables et pieux ecclésiastiques un rappel à des règlements sauvages qu'ils n'avaient pas violés. La moindre contravention contre une règle ignorée, absurde et souvent faite de la veille, contre une consigne de soldat, est exploitée par ces prètrophobes avec une intelligence bête qu'on s'étonne de trouver en eux : cela grossit, cela monte, cela devient une affaire; on écrit, on fait écrire, le gouverneur en est importuné, on porte la question à Paris, d'où les bureaux envoient, selon l'usage, quelques fetfas imbéciles; tout s'envenime, et quelquefois le service religieux est suspendu. Pendant ce temps-là un malade demande le prêtre. "Il n'y a point de prêtre.- Mais je voudrais me confesser.-Attends; dans quelques jours peut-être on permettra au prêtre de revenir.- Mais je sens que je meurs.-Eh bien ! Crève, est-ce que tu ne peux pas mourir sans te confesser ? Je m'en passe bien, moi ! "

          Dans une pompeuse énumération des avantages faits en Algérie à la religion catholique, le ministère nous dit entre autres choses : Les militaires admis dans les hôpitaux peuvent aussi réclamer les consolations du prêtre. (Tableau de la situation des établissements français dans l'Algérie, 1840.) Sans doute ils peuvent réclamer ses consolations, pourvu que ce ne soit ni à Médeah, ni à Mascara, ni à Milianah, ni à Tlemcen, ni dans une quantité d'autres camps où il n'y a point de prêtre ; pourvu que ce ne soit pas à Alger dans les moments où le prêtre est exclus de l'hôpital, ni dans les moments des grandes maladies, où le prêtre ne peut suffire aux besoins d'un ministère limité par l'avarice du budget. Voyons comme il les obtient, là où il lui est permis de les obtenir, à Oran, par exemple.

          Oran compte deux vastes hôpitaux, séparés l'un de l'autre par une assez longue distance : il y a là, en temps ordinaire, huit cents malades, souvent mille et plus; on y en a compté dix-huit cents, en proie à toutes les souffrances corporelles et morales, avides surtout de ces consolations du cœur que la religion seule peut leur donner. Pour suffire à de tels besoins, un prêtre est-il spécialement attaché à l'hôpital? Non! Existe-t-il au moins dans l'hôpital une chapelle, où le prêtre, venu du dehors, puisse dire quelquefois la messe à tous ces exilés mourants? Non! A-t-on seulement réservé un lieu où le prêtre puisse entendre une confession, déposer son surplis, les objets qui lui sont nécessaires pour l'administration des sacrements?

          Non ! Le curé d'Oran et son vicaire, chargés d'une paroisse de huit mille âmes, peuvent entrer dans l'hôpital à titre d'étrangers, c'est toute la faveur qu'ils ont pu obtenir, et ils ne l'ont pas obtenue sans prières, sans combats même. Il a fallu que leur coeur, troublé par ces gémissements de l'agonie, leur inspirât des efforts suprêmes, et qu'on les accueillît par lassitude de les chasser toujours.

          Ils entrent donc, parcourent les salles à leur gré, causent avec qui bon leur semble, se retirent quand il leur plaît, voilà leurs franchises. Mais s'agit-il d'entendre la confession d'un malade, d'administrer un mourant, alors le prêtre, sans assistant, sans aucune des choses accoutumées en pareille circonstance, n'ayant pas un siège pour s'asseoir, pas une table pour y déposer les saintes huiles ou le saint viatique, pas un flambeau, pas même une aiguière pour les ablutions après la cérémonie, plus dénué au milieu de ces vastes salles qu'il ne serait dans la plus pauvre cabane, le prêtre appelle à son secours les industries du missionnaire qui évangélise, au péril de sa vie, les contrées païennes ou sauvages. Il se penche péniblement sur le lit du moribond, il l'entend et se fait entendre comme il peut ; puis, la confession achevée, il se relève, tire d'un petit sac qu'il porte sous le bras son surplis, son étole, son rituel, le vase des saintes huiles ; fait seul, sur le lit du malade, les dispositifs préliminaires les plus indispensables, et commence et termine les prières saintes, les bénédictions sacrées qu'il a le droit sublime de répandre sur ce jeune chrétien, consolé de les recevoir, même dans cet humble et pauvre appareil. Quel spectacle!

          Il y a cent ans, sous le gouvernement sauvage des Turcs, le prêtre et l'esclave étaient plus libres dans l'hôpital chrétien d'Alger! Et pourtant cet homme qui meurt, meurt parmi ses frères, meurt en quelque sorte dans sa patrie ! Ses sueurs et son sang ont rendu française la terre où il expire; ses ossements, qu'on y va déposer, seront une de ces puissantes attaches que la politique et la peur elle-même ne peuvent rompre, et qui nous épargnent peut-être la honte d'un lâche abandon. La France lui a demandé sa vie, il la lui a donnée ; en retour il demande des bénédictions qui le rassurent aux portes de l'éternité, une mort qui sauve son âme et qui console sa mère; et sans la charité obstinée d'un pauvre prêtre, ce bien qu'il a si chèrement acheté, ce bien auquel il a des droits imprescriptibles, l'infortuné ne l'obtiendrait pas! On le laisserait mourir dans l'inexprimable angoisse de ne pouvoir se réconcilier avec le Dieu de son enfance, Dieu terrible, oublié jusque-là, et qu'hier, peut-être encore, jeune et comptant sur la vie, il n'a pas craint d'offenser, mais dont il se souvient à cette heure, et dont l'absence serait le plus insupportable de ses maux. Hommes sans entrailles ! Que vous en coûterait-il donc pour épargner à ces malheureux de telles douleurs, pour les épargner à leurs parents qui, les voyant partir, les ont déjà pleures !

          On vous abandonne les corps, on ne vous en demande pas compte ; quel besoin avez-vous de torturer et de perdre aussi les âmes ! Vingt ou trente mille francs suffiraient pour entretenir un prêtre dans chacun des hôpitaux de l'Algérie, et ces vingt ou trente mille francs n'ont pas pu se trouver encore sur les millions qu'on dépense chaque année ! Et chaque année aussi des enfants de la France, après avoir bien servi leur drapeau, meurent par milliers, désolés ou réprouvés !....

          Car la charité d'un seul homme a beau faire et se multiplier, elle n'y suffit pas : quand la cérémonie que nous venons de décrire est achevée, le prêtre quitte son surplis, ramasse et serre son étole, son livre, les huiles saintes, les espèces divines, et poursuit sa visite de salle en salle, jusqu'à ce que d'autres malades réclament les secours qu'il vient d'administrer tout à l'heure ; cette visite a lieu chaque jour, chaque jour ces cérémonies se répètent deux, trois, six et dix fois ; mais, malgré l'infatigable sollicitude des deux prêtres de la paroisse, un certain nombre de malades échappent encore aux faibles bras qui s'ouvrent vainement à leur multitude : ils meurent donc, ayant pu en effet réclamer les consolations du prêtre, mais n'ayant pu les recevoir. Voilà ce que fait le prêtre... lorsqu'il y en a un, lorsque l'on souffre qu'il se montre ! En 1813 cet état de choses était encore tel à Oran que nous venons de le dépeindre ; nous doutons qu'il se soit amélioré. Quelques localités qui n'avaient pas de prêtre en ont reçu

          Oh! Qu'il faut que la charité du prêtre soit grande, et profonde, et vraiment divine, pour résister à tout ce qu'on lui fait subir ! Nous autres citoyens qui savons, armés des droits que la loi nous donne, faire plier les autorités les plus hautes, mettons-nous à la place de cet homme de bien qui se présente pour consoler ses frères souffrants, et qu'on renvoie avec des paroles insolentes, comme un vil intrigant, presque comme un malfaiteur. Il insiste, on le chasse; force lui est de s'éloigner. S'éloigne-t-il pour toujours? Non, il reviendra demain; il fera encore, l'été sous le soleil, l'hiver dans la boue, cette longue route qu'il a déjà faite inutilement; il reviendra braver ces mépris, frapper à cette porte qu'on refusera peut-être encore de lui ouvrir. Que veut-il? De l'argent, de l'avancement, des honneurs? Non, il ne veut que consoler ces pauvres inconnus qui sont là, gisants sur une paille malsaine, sans amis, sans secours; et que lui importe l'animosité de ceux qui se portent bien, les affronts qu'ils s'apprêtent à lui prodiguer, pourvu que celui qui souffre éprouve, après l'avoir entendu, un peu de soulagement, pourvu qu'il soit sauvé ! Continuez votre oeuvre, prêtres du Dieu vivant, apôtres saints ! Acceptez ces mépris qui seront un jour votre gloire ; ne vous lassez pas de recevoir ces affronts qui vous rendent chers au divin crucifié ! Par-là vous triompherez, et vos paroles seront bénies, et le jour viendra où le Tout-Puissant amollira les cœurs si durs qui prennent plaisir à vous persécuter.

          Et vous, hommes saints qui, parmi les dégoûts que la France actuelle impose au sacerdoce, rêvez de plus durs travaux, venez ici. Vous fuyez l'éclat : vous n'aurez pas même l'éclat du sacrifice. Enfermez-vous dans un de ces hôpitaux, dans un de ces villages! Vous y apprendrez à mourir tous les jours. Vous réhabiliterez un ménage d'ouvriers à demi barbares, vous élèverez un pauvre enfant, vous administrerez un pauvre soldat à sa dernière heure, et, comme cet obscur soldat, vous succomberez inconnus; mais vous aurez part au prix des âmes, et je ne sais s'il est un lieu dans le monde où l'on en puisse faire une plus large moisson.
          


- Jésus au restaurant
Envoyé Par Eliane

          Un Italien, un Immigré et un Français mangent dans un restaurant.
          Le type qui mange en face d'eux ressemble vraiment beaucoup à Jésus.
          A la fin, l'italien veut en avoir le cour net, il se lève et va voir le type :
          - Vous savez que vous ressemblez beaucoup à Jésus ?
          - Je suis Jésus.
          - Ah quelle chance ! Je suis un fervent catholique et justement, j'ai un terrible mal de tête.
          - Jésus tend la main, touche son front et guérit son mal de tête.

          L’italien revient à sa table et raconte ce qui s'est passé.
          Le Fançais se lève à son tour et va voir Jésus :
          - Je crois en vous et j'ai horriblement mal au dos depuis des mois.
          - Jésus tend la main, touche son bras et guérit son rhumatisme.

          Le français revient à sa table et raconte ce qui s'est passé.
          L'Immigré ne bouge pas.

          Au bout d'un moment, Jésus se pose des questions. Il se lève à son tour et s'approche.
          - Et vous, dit-il à l'Immigré, vous n'avez mal nulle part ?
          - Surtout, ni mi touche pas ! Ji suis en arrêt maladie ! --



Chantiers nords-africains
           Trouvé à la BNF            01-1929   N°7
MAGASINS MODERNES A BÔNE

                  L'architecture commerciale n'a véritablement commencé de se répandre en France qu'après la guerre. Du moins a-t-elle connu une rapide prospérité. En Algérie même, Alger n'a plus dans ce domaine le monopole des recherches et des innovations. Des villes comme Oran et Bône ont, en effet, suivi le mouvement indiqué par la capitale et nous les voyons quelquefois en prendre franchement la tête. II est bien entendu que sur le chapitre du nombre, Alger sera longtemps la première. Mais certaines créations, remarquées à différentes reprises à Oran et à Bône, nous paraissent au moins égales par leur qualité aux plus brillantes réalisations algéroises. Rien n'est plus agréable à constater qu'une telle émulation, où le talent des architectes algériens n'a que bénéfices à trouver.

Façade de magasin de bijouterie à Bône. Soubassement en marbre de Porto. La partie supérieure en marbre jaune de Sienne. Architectes : Naz et J. Butigieg


                  La physionomie de nos cités y gagne chaque jour en élégance, en beauté harmonieuse et l'impression de moderniste qui s'en dégage est auprès des touristes la meilleure des références et la plus efficace publicité.
                  Nous avons parlé de Bône, l'élégante cité du littoral constantinois, port extrêmement prospère, centre d'activité commerciale exceptionnelle et véritable foyer intellectuel et artistique.

                  Nous recevons précisément de notre correspondant dans cette ville, deux photographies particulièrement suggestives de magasins modernes récemment édifiés dans l'antique cité de Saint-Augustin. L'un et l'autre ont été conçus par MM. Naz et Butigieg, architectes bien connus à Bône.
                  Notre premier cliché représente la bijouterie Raymond, installée par la Maison Doré, du Havre.
                  On remarquera au premier plan, sous les arcades, un plancher en béton translucide permettant l'éclairage du sous-sol.

                  Le magasin représenté par notre deuxième cliché a été réalisé par M. Garguillo, entrepreneur de marbrerie.

                  Il convient de féliciter MM. Naz et Butigieg de cette double et si heureuse création architecturale.
                         

Le dessèchement du Lac Tonga
par M. JOURNÉE ex-président de la Chambre de Commerce de Bône

                Le lac Tonga est plutôt un marécage pendant six mois de l'année.
                Situé à 6 kilomètres environ au Sud de La Calle il est bordé à l'Est par la route de La Calle à la frontière tunisienne. Il couvre une superficie de 2.000 hectares environ, qui, complètement à sec à la saison chaude, sont couverts d'eau dès la saison des pluies. Il est alimenté par deux oueds qui lui apportent les eaux de ruissellement des hauteurs avoisinantes : l'Oued el Hout aboutissant à la pointe Sud du lac, et l'Oued el Eurg aboutissant à la pointe Nord-Est.
                En raison de la faible altitude du fond du Lac, et de la difficulté d'évacuation des eaux accumulées pendant l'hiver, toute la surface reste couverte jusqu'en avril, et ce n'est qu'en juillet que la totalité est desséchée. Et, la végétation aquatique aidant, le moustique pullule dans toute la région, qui est devenue un centre de paludisme inhabitable pour la population européenne. Pourtant les terrains recouverts par les eaux sont excellents et sur les bords du Lac, ainsi que dans les parties qui sont découvertes dès le printemps des années sèches, les cultures donnent d'excellents rendements, notamment le tabac qui est très apprécié.

Digue de protection construite De 1906 à 1912

                Aussi, dès 1903, un projet de dessèchement était-il établi en vue d'assainir la région et de donner des terres nouvelles à la colonisation.
                En 1906 les travaux commencent. On établit un canal central à l'intérieur du lac et on le prolonge vers la mer par les gorges de la Messida.

                De 1906 à 1912, on construit :
                1° Une dérivation de l'Oued el Eurg dont l'embouchure est reportée vers le Nord, en dehors du lac, dans le canal de la Messida ;
                2° Une dérivation de l'Oued el Hout avec digue de protection, jusqu'à la route de La Calle à la frontière tunisienne.
                On espérait ainsi empêcher les eaux de ruissellement de la montagne de pénétrer dans le lac, en les évacuant directement vers la mer.
                Mais on s'aperçut vite que ces travaux étaient insuffisants. En 1919 il fallut renforcer la digue de protection, la surélever et bétonner le flanc battu par les eaux ; malgré ces travaux, en 1923 une crue rapide des oueds creva la digue en plusieurs points.

Vannage au débouché du canal central du Lac dans le canal de la Messida

                Cependant les canaux établis dans l'intérieur du lac avaient déjà donné un résultat intéressant et l'évacuation des eaux s'opérait assez vite pour qu'une partie des terrains riverains, soit environ 400 hectares, divisés en 28 lots, puissent être cultivés au printemps soit par des colons voisins, soit par les indigènes.
                On s'aperçut cependant, malgré des travaux nouveaux de dérivation des oueds, qu'il serait impossible de vider complètement le lac.
                A l'origine des travaux, en 1903, le fond se trouvait à la cote + 1,70. Mais par suite des dessèchements annuels, des tassements se sont produits qui ont amené le point le plus bas à la cote + 0,50. Le canal de la Messida ayant lui-même son origine à la cote + 0,64 il était impossible de réaliser assez tôt le dessèchement des parties cultivables.
                On pensa alors qu'il était indispensable de pomper les eaux du lac aussitôt terminée la saison des pluies, et dès que le débit du canal central serait insuffisant.
                M. Ferrand, ingénieur des Travaux Publics de l'Etat, attaché à la Direction des Travaux Publics, dans un rapport très documenté lu au Congrès de l'Eau en janvier 1928, à Alger, situait parfaitement la question en fixant dans le détail le processus des différentes opérations à réaliser pour le dessèchement du Tonga, en même temps que l'état d'avancement des divers postes prévus.

                M. Ferrand s'exprimait ainsi :
                "Les travaux de dessèchement du lac Tonga permettront de mettre en valeur 2.000 hectares environ de terres domaniales de grande fertilité et de donner, en outre, à la région de la Calle, une salubrité qui lui fait actuellement défaut.
                En fin 1924, les travaux restant à effectuer s'élevaient à 1.000.000 environ. Ils comprenaient :
                1 ° L'élargissement de l'exutoire dans les gorges de la Messida ;
                2° La réfection du bétonnage des canaux existants ;
                3° La réouverture des canaux secondaires ;
                4° La protection de tous les ouvrages contre les troupeaux par une clôture en fil de fer barbelés,
                5° L'installation d'une usine de pompage pour activer, au printemps, le dessèchement ;
                6" La construction d'un chemin de ceinture.
                Les travaux du paragraphe 1 sont terminés, ceux des paragraphes 2, 3, 4 et 5 sont encours et seront achevés avant la fin de l'année 1927.
                On peut donc prévoir que l'assèchement complet du lac Tonga pourra être assuré dès le commencement de 1928."
                Grâce à l'activité de l'Administration de la Colonie, activité secondée par la compétence dévouée de Messieurs les Ingénieurs du Service des Ponts et Chaussées de la circonscription de Bône, tous ces travaux sont terminés à l'heure actuelle, et l'utilisation prévue des terrains récupérés est chose faite pour le plus grand bien de cette admirable région trop longtemps délaissée.

L'usine de pompage au Lac Tonga

                Le Service des Ponts et Chaussées étudia donc et mit au concours l'installation d'une usine de pompage susceptible d'évacuer 2.500 mètres cubes-heure.
                Installée au point le plus bas, en bordure de la digue de protection, elle devait recevoir, par un canal à construire dans un puisard dont le fond se trouve à la cote - 1,90, toutes les eaux qui n'avaient pu être évacuées naturellement par gravité.
                Par ce moyen l'Administration espère qu'elle pourra donner à la culture, en dehors des 400 hectares précédemment cultivés, environ 800 hectares de terres nouvelles éminemment propices à la culture du tabac et du coton. Il est même probable que quand quelques modifications ou améliorations auront été apportées aux dérivations déjà établies, on pourra envisager la culture de la totalité des terrains.
L'Usine

                L'installation générale de l'Usine de pompage a été mise au concours en 1927, et adjugée aux Etablissements J. KLEIN (Ingénieur A. et M.), d 'Alger.
                Cette firme fortement spécialisée du reste, dans tous travaux hydrauliques, tant comme élévations d'eau que comme équipements de chutes, a réalisé en 1924-1925, l'usine d'élévation auto-motrice de l'eau sur le canal de dérivation du Cheliff en aval du barrage de Charon.

Intérieur de l'usine de pompage

                Cette Usine auto-motrice utilise une chute insignifiante d'environ 1 mètre pour l'élévation de 2.500 mètres cubes heure de l'eau même du canal moteur à 5 mètres environ de hauteur pour l'irrigation des terrains à plan supérieur qui ne se peuvent irriguer par gravité.
                M. Klein conçut son usine en recherchant du matériel de premier ordre et de tout repos. (Société "Alsthom" (ex-Thomson-Houston) pour les moteurs, et la Société Rateau pour les pompes).
                Chacun des trois moteurs commande une pompe centrifuge par une courroie s'enroulant sur la poulie de la pompe.
                L'installation se compose de :
                1° Trois groupes moto-pompes comprenant chacun :
                a) Un moteur à huile lourde dit Semi-Diesel de la construction de la Société "ALSTHOM", type C. F. 4 pour installation fixe, monté sur socle, à simple effet, un cylindre vertical à 2 temps.
                Puissance normale continue : 23 C.V.
                Puissance maximum momentanée : 27 C.V.
                Vitesse en tours-minute : 430/440, avec tous les accessoires nécessaires pour démarrage à air comprimé, graissage, réchauffage et circulation d'eau.
                b) Une pompe centrifuge à basse pression de la construction de la Société RATEAU, type P.B.F. 36, tournant à 525 tours-minute et débitant sous 3 m. 10 de hauteur manométrique un volume d'eau de 347 litres-seconde, soit 1.250 mètres cubes à l'heure.
                2° Les tuyauteries.
                Ces tuyauteries sont en tôle :
                - Celle d'aspiration a un diamètre de 500 ln/m.
                - Celle de refoulement a également un diamètre de 500 m/m., avec un tronc commun aux 3 pompes dont le diamètre intérieur est de 700 m/m.
                Il est à noter que les tuyauteries d'aspiration ne sont pas munies de clapets de pied.
                L'amorçage des pompes et le remplissage de ces tuyauteries d'aspiration s'effectue au moyen d'un petit groupe indépendant, mû par un moteur à essence.
                La réception provisoire du matériel, fourni et posé, a eu lieu le 18 janvier 1928, et la réception définitive a eu lieu en janvier 1929, un an après la réception provisoire.
                          


PHOTOS D'ALGER
Envoi de M. H. Jolivet

       A travers ces photochromes découvrez la ville d’Alger en 1899, à la toute fin du XIXème siècle. Les clichés ont visiblement été pris entre 1890 et 1899.
       Le photochrome est une image obtenue à partir d’une technique de coloration de négatifs en noir et blanc. Ce procédé a été inventé en Suisse à Zurich dans les années 1880.
       Les photochromes présentés ici sont issus de la collection de la Detroit Photographic Company, ils sont conservés à la bibliothèque du Congrès des Etats-Unis (Library of Congress). Ces images montrent Alger à une autre époque et malgré le fait qu’elles soient statiques, le dynamisme de la vie transparait dans ces images hautes en couleurs.

Mauresques fabriquant des tapis arabes


Place des martyrs


Rue des chameaux à Alger et Rue de la mer Rouge à Alger
  

Square Port-Said et le théâtre Mahieddine Bachtarzi (ex Place de la République et Square Bresson)


Le cimetière


La Cathédrale et Le cimetière avec mausolée
  

Notre-Dame d'Afrique et le couvent des Carmélites


Alger vue de Notre-Dame d'Afrique


Le port d'Alger au clair de lune


Vue générale de Mustapha, Alger


Une partie du port d'Alger au clair de Lune
et Mosquée Abderrahmane à Alger
  

Navires de guerre dans le port d'Alger


Le port et l'amirauté d'Alger

Dar Mustapha Pacha (à présent le musée national de l'enluminure et de la calligraphie) dans la Casbah

Fontaine de la mosquée El Kebir à Alger
et cour de Dar Mustapha Pacha
  


Une fable qui fait froid dans le dos :
les poulets, les coqs et les renards

Envoyé par Eliane
Publié par Rosaly le 8 juin 2017
       Dans un pays lointain, riche et prospère, un fermier régnait heureux sur une magnifique basse-cour, sécurisée, propre et bien organisée.

       Poules, poulets et coqs y menaient une vie harmonieuse : la nourriture abondait, le maître était bon et s’occupait avec amour de ses gallinacés.

       Toutefois, il semblait parfois triste et songeur. Une pensée hantait sans cesse son esprit :

       « Mes animaux vivent dans le confort, l’abondance et la sécurité, tandis que d’autres souffrent de la faim, mènent une vie de misère, sont pourchassés, menacés de mort. Cela doit cesser, ils ont aussi le droit d’être heureux, d’aspirer à une vie meilleure. »

       Il décida alors d’aider ces malheureux et fit part de son intention aux animaux de sa basse-cour :

       «Mes chères poules, mes chers poulets et coqs, nous avons la chance de vivre dans la sécurité, de manger à notre faim, d’être heureux, mais dans le pays des renards, on meurt de faim et de nombreux renardeaux succombent avant d’atteindre l’âge adulte. Alors, j’ai décidé d’en accueillir quelques-uns et de les aider à s’épanouir. Je compte sur vous pour leur souhaiter la bienvenue avec joie et affection. »

       Les gallinacés furent excités par la nouvelle. Poules, poulets et coqs continuèrent à caqueter joyeusement, à courir, à picorer, insouciants et heureux. Le soir, deux renardeaux furent accueillis dans le confortable poulailler. Les poules leur avaient confectionné deux nids splendides, ornés de leur plus beau duvet, les meilleurs grains leur furent offerts et tous les gallinacés leur souhaitèrent la bienvenue.

       Le lendemain, le maître entra dans la basse-cour et fut très heureux de voir les renardeaux si bien traités. Le lendemain, deux nouveaux renardeaux rejoignirent rapidement les premiers.

       Le jour suivant, le nombre de renards avait doublé. Une certaine agitation régnait dans la basse-cour et à sa grande déception, le maître ne trouva pas un seul œuf dans les paniers, autrefois bien garnis. Alors, il s’adressa furieux aux animaux de la basse-cour et leur dit :

       « Stupides gallinacés, comment pouvez-vous laisser traîner vos œufs n’importe où et tenter les pauvres renards de la sorte. »

       Confus, poules, poulets et coqs promirent de s’améliorer.

       Au troisième jour, le nombre d’invités avait à nouveau doublé. Poules, poulets et coqs, haut perchés sur leur barre, semblaient bouleversés et apeurés. Certains avaient disparu. Le maître réprimanda sévèrement les renards. Mais ces derniers, indignés, se lamentèrent et accusèrent leurs hôtes :

       « Vos gallinacés nous ont provoqués par leur comportement honteux. »

       Le maître exhorta alors les renards à être plus compréhensifs et quitta inquiet les lieux.

       Le lendemain, seuls quelques poules, poulets et coqs se serraient encore, complètement apeurés, sur la haute barre, pleurant amèrement. Mais, quand le maître voulut s’adresser aux renards, pour leur demander une explication, une meute menaçante s’avança vers lui. Craignant pour sa vie, il s’enfuit et ne revint plus jamais dans sa ferme.

       La situation dégénéra et les renards devinrent les maîtres des lieux. Là, où autrefois, le bonheur fleurissait, aujourd’hui règnent la terreur, le chaos et la misère.

       Cette fable des temps modernes, par son analogie avec la réalité d’aujourd’hui, me laisse songeuse … et vous ?

       Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Rosaly pour Dreuz.info.
       Source : «Fabel von Hühnern und Füchsen” PI.News (traduit et librement adapté par Rosaly)


Et les clameurs se sont tues !...
Par M.José CASTANO,


« Le souvenir du bonheur n'est plus du bonheur ; le souvenir de la douleur est de la douleur encore » - (George Gordon, Lord Byron)

       Il était environ onze heures en ce mois de juillet 1962. Le ciel était pur, avec de légers flocons de nuages, très espacés. Une lumière douce et éclatante baignait les immeubles du Front de Mer, à Oran. Le « Kairouan » s’était rempli en un temps record… Il y avait du monde partout, dans les cales, sur le pont, dans les entreponts et si, sur les quais, c’était la panique, à bord, les malheureux « vacanciers » (comme les avaient surnommé Robert BOULIN et Gaston DEFFERRE) ne demandaient plus rien. Ils s’affalaient, prostrés, et regardaient les contours de leur terre. Ils voulaient s’imprégner une dernière fois de cette vision qui avait été le cadre de leur enfance, se souvenir de chaque mot, de chaque geste, pour être enfin dignes de s’envelopper du linceul immuable des choses définitives. Ils entraient en exil par de honteuses poternes, traînant derrière eux, comme un fardeau et un tourment, le manteau d’apparat de leurs souvenirs rebrodés de mirages.

       L’Algérie, tant servie, tant chantée, tant aimée, c’était le passé de bonheur, d’héroïsme et d’espérance, et ce n’était plus en cet instant tragique, que le désespoir de milliers de cœurs calcinés au fond de milliers de poitrines humaines…

       Il n’est pas de douleur plus grande que de se souvenir des jours de bonheur dans la misère !...

       En l’instant, tout à leur chagrin, ils ne savaient pas encore qu’une fois arrivés en France, épuisés et malheureux, ils y seraient accueillis comme des étrangers, qu’on les jugerait, qu’on les montrerait du doigt, qu’on les traiterait de parias, de pestiférés, qu’on dirait que « leur misère est un juste châtiment » et qu’on rirait de leur désespoir.

       Quel douloureux instant que celui où l’on quitte sa maison, son site aimé, ses amis, sa famille, tout ce qui tient au cœur, avec la conviction, plein l’âme, que plus jamais on ne les reverra. Et l’on pense aussi, sans le dire, à toutes les profanations de tous ces êtres chers qui seront faites après le départ…

       « Notre église, ce petit bijou, a été décapitée. Notre cimetière a été saccagé… Tous les cercueils ont été ouverts… J’aurais préféré être aveugle ! » C’est un prêtre français qui parle…

       Aujourd’hui, il ne reste plus comme vestiges qu’un grand rêve, des souvenirs douloureux, des milliers de morts et de disparus, des milliers de déracinés dépossédés, humiliés, violés, des ruines, une odeur de sang caillé, un reniement immense, et, sous le soleil de « là-bas », une déréliction de plaines rases rendues à l’abandon et le vent de la mer dans sa morne complainte sur les vignobles et les vergers en friches…

       Cinquante cinq ans « après », les rangs se sont « éclaircis » mais des milliers d’âmes déracinées ne font, encore, que survivre loin des paysages dorés qui ont émerveillé leur enfance. De cette terre douce et triste, tombeau de leurs aïeux et nid de leurs amours, un immense vide les sépare, fait de sable, de regrets, de mirages, de promesses et de serments révolus, où s’irréalisent les oasis perdues de leurs souvenirs.

       Algérie qui leur a donné la vie et qui a pris leur cœur, rongée par le désordre, la pauvreté, la prévarication et l’immoralité d’apparatchiks, que triste est ton sort aujourd’hui !...

       De-ci de-là, les mousses recouvrant les murs joignent leur lèpre rouille à l’ombre des palmiers aux branches mutilées. Les grands arbres sous la lune, frissonnent de nostalgie et renouvellent chaque nuit leurs appels éplorés dans l’espoir que l’amour voudra bien y renaître. Et dans leurs branches désolées, les lettres qu’on déchiffre avouent aux voyageurs que d’autres en ces lieux ont connu des bonheurs dont les traces ne sont point effacées…

       Le temps a pu faire son office, jouer au sacrificateur, il n’a pas eu le front de dévorer ces noms des heures familières. Pourtant à notre départ nous n’avons rien inscrit. Nous n’avons pas voulu que s’y fixent nos cœurs. Mais nous n’avons pas trahi nos secrètes tendresses afin que reste bien à nous cette gerbe de fleurs qu’on respire à genoux parmi les souvenirs de toutes nos ivresses.

       Des souvenirs… Voilà ce qui reste désormais : des souvenirs merveilleux et cruels qui subsistent à jamais dans les mémoires… Avec le temps, les vagues murmureront longtemps autour de ces souvenirs là… Dans les tempêtes, elles bondiront comme pour venir lécher leurs pieds, ou les matins de printemps, quand les voiles blanches se déploieront et que l’hirondelle arrivera d’au-delà des mers, longues et douces, elles leur apporteront la volupté mélancolique des horizons et la caresse des larges brises. Et les jours ainsi s’écoulant, pendant que les flots de la grève natale iront se balançant toujours entre leur berceau et leur tombeau, le cœur de ces exilés devenu froid, lentement, s’éparpillera dans le néant, au rythme sans fin de cette musique éternelle.
José CASTANO, - juin 2017       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

« O mes amis Pieds-Noirs, ne pleurez plus la terre et le sol tant chéris qui vous ont rejetés ; laissez les vains regrets et les larmes amères ; ce pays n’a plus d’âme, vous l’avez emportée » - (Camille Bender – 1962)
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       Isabella chante « les naufragés d’Algérie »

       Cliquez sur : les Pieds Noirs quittent l'Algérie - YouTube
      


Alger : L’église de Sidi Moussa détruite en plein Ramadan par les autorités locales
De M. Akli Ameziane
Envoyé par M. Ventura J.L.

Le processus d’islamisation
du régime d’Alger va bon train.


             ALGER (SIWEL) — Une église située en plein centre de la ville de Sidi Moussa, à 25 km d’Alger, vient d’être détruite par l’Assemblée populaire communale (APC) à coups de pelleteuse. Une scène barbaresque qui ferait rougir de jalousie les fous de Daech-Etat islamique en Irak.

             L’édifice religieux a été tout simplement détruit par les autorités locales sous prétexte qu’il était classé en catégorie rouge par les services du Contrôle technique de la construction alors qu’il devait être restauré et classé patrimoine national. L’opération prend tout son sens après la déclaration du maire qui annonce la construction d’une mosquée et d’une école coranique à la place ! Ce qui a suscité l’indignation des internautes qui n’ont pas manqué de qualifier l’acte de « vandalisme ». D’autres n’ont pas manqué de faire le lien avec ce qui se pratique en Occident en posant la question assez pertinente : si c’était le maire de Paris qui avait détruit une mosquée pour construire une église, qu’aurait-on fait ?

             Une question qui met à nu l’hypocrisie des l’islamistes et leur double discours. Ils défendent la liberté de culte en occident pour l’interdire chez eux et se battent pour construire des mosquées chez les autres alors qu’ils détruisent églises et synagogues là où ils ont le pouvoir. Pour le moment, aucune réaction des autorités religieuses algériennes n’a été observée. D’autant que les premiers concernés, les chrétiens d’Algérie, et les autorités religieuses chrétiennes dans le monde ont laissé faire.

             « C’est une église qui témoigne encore de la présence française dans notre pays » écrit l’APC de Sidi Moussa sur sa page facebook, d’après un média algérien.

             SiWeL — Agence kabyle d'informations, a pour mission d'informer le peuple kabyle sur son actualité et d'internationaliser le combat de la Kabylie pour son indépendance.

             


Je suis Française.
Envoyée Par Mme Saurel


         Je suis Française, plus encore qu’un Niçois parce que la région où je suis née était française bien avant que la France n’inclue cette partie du Piémont italien.

         Je le suis certainement plus que les Savoyards puisque, eux aussi, n’ont vu la Savoie rejoindre la France que bien après que l’Afrique du Nord ne soit sous domination française.

         Je suis Française, surtout, parce que, depuis 1850, mes ancêtres le sont devenus, par choix.

         Je suis Française parce que mon père – Gloire à Lui ! – s’est battu pour la France qu’il a servie dans la Royale et, particulièrement, à Mers el Kébir, pendant la seconde guerre mondiale.

         Je suis Française, enfin, parce que, au mépris de sa vie, il a combattu, pendant les huit années de cette guerre d’Algérie, ceux qui voulaient nous voler cette terre de France que, finalement, de Gaulle leur a offerte.

         Des Bataclan, des Nice, des Métro Saint-Michel, des Manchester, je les ai vécus à El Halia, à Palestro, au Milk-Bar, à l’Otomatic, au Casino de la corniche ou, ultime horreur, à Oran le 5 juillet 1962.

         Les bombes dans les autocars, sur les voies ferrées pour faire dérailler les trains (sauf celles qui transportaient le pétrole du Sahara, ils n’étaient pas fous !). Les grenades jetées dans la foule faisant des massacres. Les égorgements, les viols, les enlèvements, étaient notre lot quotidien.

         On ne comptait plus les morts, les blessés, amputés. On essayait seulement de sauver les vies qui le pouvaient être encore et d’enterrer, au plus vite, les morts, quand on les retrouvait entiers ou que leur corps avait pu être reconstitué.

         Ces terroristes n’étaient pas El Qaïda, Daesch ou El Nosra. Non, c’était seulement le FLN algérien. Et ils ont en commun, la sauvagerie, la haine, la barbarie de ceux qui tuent, aujourd’hui, chez nous.

         C’était leur pays, dites-vous ? Oui, j’entends ça depuis 55 ans.

         Mais, aujourd’hui, maintenant, ici, ils le font pourquoi ? C’est, aussi, leur pays, ici ?

         C’est pour revendiquer ce pays qu’ils tuent hommes, femmes, enfants dans leurs attentats ? Que ferez-vous, demain ? Leur offrirez-vous votre pays dans un écrin d’argent ? Ou bien accepterez-vous cette « partition » envisagée par l’autre socialiste, pour acheter la « paix sociale » ?

         Pensez-vous toujours que « notre politique sociale » est responsable de cet état de guerre qu’ils nous livrent ?

         Parce que ceux qui tuent dans nos rues, nos banlieues, nos cités, sont ceux que vous avez nourris, éduqués, surprotégés. Etes-vous prêts à les recevoir, demain, en leur déroulant le tapis rouge quand ils viendront s’enorgueillir de leurs attentats passés, devant les caméras de télévision, interrogés avec humilité par les journalistes soumis ?

         Parce que, cela, aussi je l’ai vécu et je le vis encore.

         La France n’a tiré aucune leçon de son passé, de ses guerres.

         Les Français ne voient que l’arbre qui cache la forêt. Mais la forêt s’émancipe, elle grossit, elle se transforme en une jungle impénétrable, inmaîtrisable, indéracinable qui les submergera, bientôt, trop tôt, quand, tellement aveuglés par cet arbre, ils n’auront rien vu venir.

         J’ai aimé la France plus que je ne pouvais aimer. Mais cette France-là n’existe plus. Je laisse celle qu’elle est devenue, à ceux qui persistent à regarder l’arbre et s’apprêtent à le voir disparaître, foudroyé, sans avoir tenté de le protéger.
Danièle Lopez



PARADIS !
De Hugues Jolivet



      L'attrait du Paradis, Dieu l'a donné à l'homme.
      Adam et sa compagne y vécurent en paix
      Avant d'être tentés et de croquer la pomme.
      Ils en furent chassés. Le malheur nous frappait !

      Et depuis la Genèse jusqu'au siècle présent,
      Chaque âme est en recherche du Paradis perdu.
      Pour certaine, quelque dieu qui lui fasse présent
      D'un bonheur temporel dont elle est éperdue.

      Le bonheur a un coût, minime ou excessif,
      Selon le Paradis vers lequel elle aspire.
      Parfois pour l'obtenir, certains sont agressifs
      Se comportent en sauvages, sont capables du pire,

      Dans les cas d'addiction aux produits stupéfiants.
      L'accès au Paradis purement artificiel
      Est de courte durée, l'effet se raréfiant,
      Les plongent en Enfer, les éloignent du Ciel.

      Pour le bonheur du riche, le Paradis Fiscal
      Protège son trésor qui comble tous ses rêves
      Lorsqu'il se transforme en Paradis Tropical !
      Mais s'il est découvert, joie du Fisc qui le grève !

      Il est pour un sportif, Paradis éphémère.
      Pour un champion du monde, médaillé olympique,
      Le bonheur est immense, c'est une joie plénière,
      Béatitude céleste, divine thérapeutique !

      Les plaisirs de la vie, l'accès au septième ciel,
      Concrétisent pour certains le Paradis Terrestre.
      Le retour au concret, quotidien démentiel,
      Annihile leurs rêves et les place sous séquestre !

      Car le vrai Paradis, quelles que soient les croyances,
      N'existe pas sur terre mais dans un monde meilleur.
      Il est le don d'un Dieu qui, dans sa bienveillance,
      Y accueille les âmes qui oeuvrent pour ce bonheur !

Hugues Jolivet         
Le 8 février 2015          





ANNONCE
envoyé par Mme B. Leonelli
Une information qui pourrait intéresser
vos amis judokas d'AFN

     Chers amis,

      Hervé Navarro, 8ème Dan, Mostaganémois (et mon ami depuis plus de soixante ans), vient de devenir le président du Dojo de France !

      Au début des années 80, il réunissait seulement les judokas de Mosta, puis avec le temps (et les cheveux qui blanchissent ou qui disparaissent), les très amicaux rassemblements ont été étendus à ceux des anciens départements d’Oran, puis d’Alger, puis de Constantine. Nous en sommes aux PN de Tunisie et du Maroc. Ceux qui résident outre-mer attendent cette excellente occasion pour retrouver la chaleureuse ambiance qui nous est restée chère.

      Transmettez son Email « contact.dojodefrance@gmail.com » à ceux qui seraient intéressés, mais je peux aussi fournir les informations utiles.

      La rencontre, toujours dans une extrême simplicité, est prévue les 23 et 24 septembre 2017 à Agde.

      Bien amicalement,
      Jean-Paul PALISSER



LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini

                            Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.

             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.

             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.

             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :

CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net
             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie

Et si les Juifs maghrébins
n’avaient pas quitté le Maghreb ?

Envoyé par Eugène
http://www.liberte-algerie.com/chronique/et-si-les-juifs-maghrebins-navaient-pas-quitte-le-maghreb-384

Par Liberté Algérie, 27 mai 2017   l Par M. Amine Zaoui

La réalité est blessante
et l’Histoire nous enseigne et nous renseigne.

           Il faut regarder autour, il faut fixer le dedans, lire le passé et prophétiser le futur.
           Et si les Juifs algériens n’avaient pas quitté le pays ? Depuis longtemps, cette réflexion me hante, m’habite. Je l’ai montée à maintes prises. Démontée. Remontée. Et je suis certain que cette question dérangera pas mal de monde de chez nous.
           L’Histoire sociale du Maghreb nous apprend une conclusion qui est la suivante : le développement de notre société maghrébine ne peut se concrétiser qu’avec la présence de deux facteurs primordiaux : la communauté juive et la laïcité. Toute société, n’importe laquelle, qui n’a pas dans sa composante socioculturelle une communauté juive active et libre peine à accéder à un développement solide sur les plans économique, social, culturel, artisanal, scientifique, commercial, politique, médiatique…

           L’Histoire nous enseigne.
           Il faut avouer que la communauté juive, à travers l’histoire de l’humanité, par sa rigueur, par son savoir-faire, par le sens d’entre-aide, par la persévérance, apporte à sa société, à sa patrie, une vitalité exceptionnelle. Apporte à la société, peu importe la majorité qui domine, un souffle de renouvellement, de stabilité, de défi et d’optimisme historique. Les juifs maghrébins, par leur appartenance à la population autochtone, par leur enracinement dans la terre de Tamazgha représentent une partie intégrante de l’Histoire humaine de la région. Ils n’appartenaient pas à l’imaginaire européen. Leur train de vie, sur les plans artistico-culturel, art culinaire et art vestimentaire, se croisait avec le quotidien des autres autochtones, les Berbères et les Arabes musulmans.
           Leur existence faisait la diversité dans l’unité, dans le camp des autochtones.
           Séparer pour mieux régner c’était la politique de la colonisation : séparer les Kabyles des Arabes, séparer les juifs des musulmans.

           Au Maghreb, l’histoire tragique et violente qu’ont vécue les juifs maghrébins, et qui a poussé ces citoyens à quitter leur pays, leur quartier, abandonner leurs rêves, laisser leurs chansons et leur voisin, s’est produite durant les guerres d’indépendance, pendant les indépendances nationales, puis avec les événements qui ont accompagné et qui ont suivi la guerre de juin 67 entre les pays arabes et Israël.
           Sans doute, les nouvelles générations élevées dans le “un”, coupées du monde, bercées dans la haine, loin de la diversité, ces générations n’arriveront jamais à saisir cette réalité historique de l’Histoire commune des autochtones du Maghreb.
           Certes, il y avait des Juifs qui ont pris le camp de la colonisation, mais il y a aussi beaucoup de musulmans ont pris le camp de cette même colonisation. Certes, aussi parmi les juifs, il y avait des martyrs pour la révolution algérienne, pour l’indépendance de l’Algérie. Fernand Iveton condamné à mort, guillotiné le 11 février 1957, en est un exemple vivant dans la mémoire de notre Histoire de libération. Par l’exode massif des Juifs maghrébins, les pays d’Afrique du Nord ont perdu une grande partie de leur patrimoine, une partie de leur mémoire, ont perdu une importante expérience en le savoir-faire accumulée au cours des siècles.
           Le départ de ces citoyens juifs maghrébins a créé un énorme vide dans tous les domaines. Des villes, à l’image de Tlemcen, Oran, Blida, Alger, Constantine, Fès, Casablanca, Rabat, Assela, Tunis, Gerba…pour ne citer que celles-ci, se sont retrouvées amputées d’une synergie créative irremplaçable. Amputées d’un membre des leurs. Les quartiers qui, jadis, étaient emplis de vie, portés par une volonté humaine inégalée, et par le travail, et par l’art des métiers, et par la concurrence loyale, se sont métamorphosés en quartiers tristes, fanés, où la vie tourne au ralenti et sans goût. La musique qui jadis rassemblait les uns et les autres, la religion de tout le monde, Reinette l’Oranaise, Maurice El Medioni, Cheikh Raymond, Mostapha Skandarani, Larbi Bensari, Fergani, Fadila… les associations de la musique andalouse… ce monde de beauté, de fête et de rêve est en voie d’extinction. Une nuit pesante est tombée sur les villes et sur les âmes !
Amine Zaoui           
aminzaoui@yahoo.f           


BIENTÔT UN PALAIS DES EXPOSITIONS POUR LA COQUETTE

Envoyé par Maurice
http://www.jeune-independant.net/Bientot-un-palais-des-Expositions.html


Par Jeune Indépendant : 27.03. 2017   l Par Nabil Chaoui

Annaba, quatrième ville du pays, métropole industrielle et pôle touristique par excellence, sera bientôt dotée d’un palais des Expositions.

         C’est ce qu’a annoncé le wali d’Annaba, Youcef Cherfa, en marge de l’ouverture de la première édition du Salon international du tourisme et des voyages SIYAHA 2017 d’Annaba.

         Le dossier relatif au projet en question est en voie d’examen, a-t-il précisé, ajoutant, à ce propos, que « les opérateurs économiques locaux seront consultés et associés à sa réalisation ».

         Ce projet sera réalisé sur un terrain situé à proximité du nouvel ouvrage d’art d’envergure construit en remplacement de l’ancien pont Y, a révélé Youcef Cherfa. Sa réalisation sera confiée à une entreprise par actions qu’il faudra créer et laquelle se chargera du financement, a-t-il indiqué.

         Lors de son intervention en marge de ce Salon, le wali d’Annaba a évoqué d’autres projets dont ceux prévoyant des travaux d’aménagement du Cours de la révolution et de rénovation des façades des immeubles de la ville d’Annaba, et ce pour un montant de 60 milliards de centimes.

         Par ailleurs, le Salon international du tourisme, des voyages, et des équipements hôteliers SIYAHA 2017, qui se tient au palais des Arts et de la Culture d’Annaba, connaît un engouement particulier de la part du public et des opérateurs économiques soucieux d’investir dans ce secteur.

         En dépit du manque d’expérience, ce Salon a réussi à drainer un nombre important d’opérateurs nationaux et étrangers (Tunisie, Emirats arabes unis, Arabie saoudite, Egypte et Turquie). Cette manifestation de trois jours a permis un échange d’expériences et la connaissance des produits entre établissements hôteliers algériens et leurs homologues des pays participants.

         Par ailleurs, il convient de signaler que la Tunisie, venue en force, occupe 6 stands lors de cette manifestation internationale.
         Ouertani Bassam, directeur de l’Office national du tourisme tunisien, a affirmé que « cette manifestation va contribuer à la création d’un partenariat touristique entre non seulement l’Algérie et la Tunisie mais surtout à une relance dans le domaine entre les pays arabes ».

         Notons enfin que deux pays, le Maroc et l’Inde, invités à cette première édition internationale du tourisme, n’ont pas répondu favorablement à l’invitation des organisateurs de cette manifestation.

B. Nabil Chaoui           


Traite des êtres humains
l

Envoyé par Roger
http://www.huffpostmaghreb.com/2017/06/28/algerie-etre-humains_n_17317016.html

Par huffpostmaghreb : 28 juin 2017  par ZM

Des efforts considérables consentis par l’Algérie

           La diplomatie américaine a placé l’Algérie sur la liste des pays qui ont consenti des efforts « considérables » pour se conformer aux normes minimales en matière d’élimination de la traite d’êtres humains.

           Dans le rapport annuel du département d’Etat américain sur le trafic de personnes publié le 27 juin, l’Algérie figure désormais dans la catégorie 2 au lieu de la catégorie 3 qu’elle occupait l’année dernière.

           « Le gouvernement a enregistré des réalisations clés durant la période considérée. En conséquence, le classement de l’Algérie s’est amélioré en passant à la liste de surveillance Tier 2 », soulignent les auteurs du rapport.

           Les réalisations comprennent, entre autres, la poursuite de 16 présumés trafiquants et l’identification de 65 victimes de travail forcé, relève ce rapport présenté par le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson.

           Le classement du département d’Etat qui comprend plusieurs catégories à savoir la catégorie 1, le meilleur classement, ne signifie pourtant pas que la traite des personnes n’existe pas dans les pays en question ni que ces pays appliquent des mesures suffisantes pour lutter contre ce phénomène.

           Elle indique plutôt que les autorités ont constaté l’existence de la traite des personnes, qu’elles ont déployé des efforts pour régler le problème et qu’elles se conforment aux normes minimales de la loi américaine sur la protection des victimes de la traite (TVPA), adopté en 2000.

           La catégorie 2, elle, concerne les pays qui font « des efforts significatifs » pour lutter contre la traite des personnes, mais demeure « sous surveillance », la catégorie 3 est « fondée davantage sur l’ampleur des efforts menés par les pouvoirs publics pour lutter contre la traite des personnes que sur l’étendue du problème dans le pays ».

           Pour l’Algérie, le rapport constate, à ce titre, que les crimes d’exploitation sexuelle des enfants et de travail forcé sont des cas isolés en dépit du fait que le pays demeure « un pays de transit et de destination » pour l’immigration clandestine.

           Il relève que le gouvernement algérien a fourni aux victimes identifiées un hébergement temporaire dans un centre de transit, une assistance médicale ainsi que d’autres services de base malgré leur statut d’immigrés illégaux.

           Aussi, le gouvernement a démontré sa volonté politique de faire face à cette problématique en promulguant en septembre dernier un décret présidentiel qui a institutionnalisé le Comité Interministériel chargé de coordonner les activités liées à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes en le dotant d’un budget et d’un mandat à cet effet, souligne le même document.

           Les autorités ont déployé des efforts importants pour poursuivre les trafiquants, indique le département d’Etat, en rappelant les dispositions du code pénal algérien qui prévoit de lourdes sanctions contre les auteurs de ces crimes.

           Le document met en exergue les efforts déployés par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) qui a mobilisé six brigades de police pour lutter contre le trafic de personnes en plus de 50 autres brigades spécialisées dans la lutte contre les crimes commis contre les enfants.

           De son côté, le ministère de l’Intérieur va lancer des formations au profit de ses fonctionnaires, axées sur la lutte et la prévention contre le trafic de personnes, note le rapport, relevant par ailleurs que l’Algérie devrait se doter d’”un système efficace” de collecte de données sur l’application du dispositif contre la traite d’êtres humains.

           En 2016, l’Algérie avait contesté officiellement son classement à la troisième catégorie, estimant que l’appréciation du département d’Etat était « loin de résulter d’une évaluation rigoureuse de la situation ».

           Le ministère des Affaires étrangères avait, alors, affirmé que le rapport n’avait pas pris en considération les efforts significatifs consentis par l’Algérie dans la prévention de la traite de personnes et ne rendait pas certainement justice à la posture claire et active de l’Etat algérien sur cette problématique.

Z.M.           



Affrontements entre forces de l'ordre et vendeurs informels à Annaba, des blessés et des magasins saccagés

Envoyé par Jean Louis
http://www.huffpostmaghreb.com/2016/06/26/annaba-emeutes_n_10680536.html


Par Rédaction du HuffPost Algérie : 26 juin 2017  

De violents affrontements ont éclaté samedi soir, juste après le f'tour, dans la ville de Annaba.

           Selon plusieurs médias, des magasins ont été saccagés et plusieurs personnes ont été blessées.

           Les émeutes ont éclaté à rue Ibn Khaldoun (ex-Gambetta), au centre-ville, suite à l'intervention des forces de police pour déloger des vendeurs informels installés sur les trottoirs, à proximité du marché couvert du quartier.

           Face à la résistance de ces jeunes, les forces de l'ordre ont fini par user de balles en caoutchouc et de bombes lacrymogènes. Les vendeurs ont vite répliqué, en saccageant un fourgon de la police et plusieurs magasins, dont un point de vente Ooredoo selon le quotidien francophone El Watan.

           Des vidéos, partagées massivement sur les réseaux sociaux, font également état de détérioration de biens publics.

           Ils ont mis le feu à plusieurs véhicules, rajoute le site d'information Impact24, qui précise que les affrontements ont débordé sur le Cours de la Révolution, lieu central de la ville. .

           Plusieurs blessés, dont deux policiers, sont à déplorer dans ces émeutes. Des émeutiers ont également été interpellés, une vingtaine à en croire le quotidien El Khabar. Selon la même source, les vendeurs informels envisage d'organiser ce dimanche une marche vers le siège de la wilaya.

          

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       Près de la maison, il demande au chauffeur s'il veut être témoin parce qu'il pense que sa femme le trompe et qu'elle est en ce moment avec son amant..
       Ce dernier accepte, contre 150 euros.
       Ils entrent sans bruit, ouvrent doucement la porte de la chambre, le mari allume la lumière et enlève la couverture du lit. Il découvre sa femme avec l'amant. Hors de lui, il sort un pistolet et le braque contre la tête de l'amant.
       Sa femme hurle : "Ne tire pas, ne tire pas !
       Le mari, désemparé, baisse le pistolet et se tourne vers le chauffeur de taxi :
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