N° 161
Mai

http://piednoir.net
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Mai 2016
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO

MAI, LE TEMPS DU MUGUET

Chers Amis,

         En ce 1er mai voici le temps du muguet. Les Romains célébraient la fête du feuillage nouveau, que les jeunes gens allaient chercher dans les bois. Le premier jour du mois de mai représentait le symbole de la force végétative du printemps c'était l'occasion d'une débauche symbolisant cette poussée violente de la sève.

         Cette tradition s'est perpétuée dans le rite du muguet, une plante originaire du Japon. Il semble que cette petite fleur blanche aussi appelé lys des vallées, à l'odeur douce et agréable que l'on offre le premier jour du cinquième mois de l'année, ait été introduite en Europe depuis le Moyen-Age…
         Mais il paraît que déjà les Celtes lui accordaient des vertus porte-bonheur en symbolisant le printemps…

         Le roi Charles IX officialisa les choses : ayant reçu le 1er mai 1561, un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décida que chaque année, aux dames de la cour, sera offert du muguet. La tradition était née.

         Le premier Mai est aussi la Fête du Travail, instituée officiellement en 1941 en pleine guerre, après des décennies de luttes ouvrières.

         En 2016, aussi, nous sommes en pleine guerre, certes d'un autre genre et contre un autre ennemi, mais ce 1er mai peut être aussi la lumière de l'espérance, la lumière d'une résurrection de la Nation et du vieux et grand peuple français.

         A chacun, chacune d'entre vous, je souhaite une bonne fête du travail, une bonne fête du muguet et je vous remercie de m'avoir offert par vos messages le muguet traditionnel.

         Je sais que cette fête, hélas, ne sera pas pour tout le monde. Ceux qui recherchent un boulot sont nombreux dans notre pays ainsi que ceux qui travaillent par obligation en ce jour à des tâches professionnelles, militaires ou ménagères.

         Malgré les moments difficiles, ne vous laissez pas abattre par le désespoir, le fatalisme ou la lassitude, retrouvez le courage et la force pour combattre les forces du mal, retrouvez les racines du pays, regardez et pensez à ceux que vous aimez, à vos enfants, à vos familles, à vos amis, à votre peuple et ses racines !

         Ce N° de la Seybouse est un peu plus " poétique " et je pense que cela aidera à la paix dans des moments de réflexion.

JPB           

         Diobône,
         A tchao.




Les lupanars bônois.
Envoyé Par M. Marc Donato
          Combien de mères maquerelles, combien de vieilles " putaines ",
          Sujets depuis des lustres de lubriques turlutaines ,
          Au sein des maisons closes, et pourtant bien ouvertes,
          Ont montré le chemin des tendres découvertes,
          Ravissant à des hommes dans la fleur de leur âge
          Ce que, en bon français, on nomme " pucelage ".

          Dans l'illustre Seybouse, et les articles l'attestent,
          Nos rues, nos avenues ne sont jamais en reste.
          Benguèche ou Danrémont : on a tout déballé.
          Des lupanars bônois, on n'a jamais parlé.

          " La Lune " ou " La Régence ", " Le Chat noir ", " Le Tamtam "
          Les boîtes à souvenirs emplissent nos fantasmes.
          De notre ville de Bône, près de la place d'Armes,
          Elles furent pendant longtemps un élément de charme.
          Maisons d'apprentissage ou maisons de santé,
          Il me fallait ici quand même les présenter.
         
Marc DONATO          
 
 



FRANCAIS D'ALGERIE
ECHO D'ORANIE - N°295



              ELCHE, sa palmeraie et sa dame souveraine,
              C'est de là que partirent mes arrière-grands-parents
              Pour aller s'exiler sur la terre africaine
              Dans un coin d'Algérie, aux environs d'Oran.

              Avec d'autres émigrés venant d'autres rivages
              Tout comme eux courageux, travailleurs et vaillants
              Ils firent de l'Algérie aux campagnes sauvages
              Une terre de richesses où naquirent leurs enfants.

              En mêlant leurs racines, leurs coutumes, leur savoir,
              Puisant dans les usages venus de leurs Pays
              Ils créèrent cette race que l'on baptise Pieds-noirs
              Que des politicards à jamais, ont bannie.

              De France, ils avaient fait leur patrie unique.
              Et répondu "Présent" quand on 1es appela.
              Pour bouter au dehors les hordes teutoniques
              Avec honneur et gloire, ils allèrent au combat.

              Bon nombre sont tombés dans les champs de la Marne,
              D'autres sont revenus les poumons abîmés
              Pour voir avec fierté, quand la guerre s'acharne
              Leurs enfants s'engager dans la Première Armée.

              Je me souviens encore qu'un certain jour de liesse,
              Levant les bras au ciel comme pour implorer Dieu
              Un homme qu'on disait grand, pourtant, quelle bassesse
              A nous, pauvres benêts, nous promettait les cieux.

              Nous aurions pu, je pense, en bonne intelligence,
              Vivre tous heureux chez nous, comme nous 1'étions déjà.
              Hélas quelques crapules, politique et finances,
              Mêlant leurs intérêts ont gagné le combat.

              Tout comme nos aïeux nous partîmes de nos terres
              Abandonnant nos morts, nos foyers, notre pays,
              Redevenus pionniers comme le furent nos pères,
              Nous resterons toujours les Français d'Algérie.
             
Gabriel FUENTES                        





LE MUTILE N° 35, 9 septembre 1917 (Gallica)
Un Exemple à Suivre
          Le hasard nous a permis de connaître le geste empreint d'une noblesse de sentiments qui l'honore d'un de nos bons concitoyens et ce geste, spontané, discret est si beau qu'il nous faut vraiment de la volonté pour n'en pas être émus aux larmes. Un de nos camarades, orphelin et célibataire, était employé depuis quatre ans avant la guerre, chez un liquoriste de Saint-Eugène. A la mobilisation ce camarade partit au front et reçut une balle boche qui lui traversa la mâchoire. Pour cette grave blessure, les majors conclurent à un repos de longue durée, mais, Mariano Pastor, c'est le nom du blessé, voulait se venger des boches et il demanda à retourner se battre.

         Dans un de ces combats de titans où les hommes voltigent comme fétus de paille, il eut les deux cuisses emportées au ras du tronc, et c'est dans ce triste état qu'il fut rendu à la vile civile avec une pension bien gagnée, ma foi !
         Que fit Mariano, il écrivit à son ancien patron lui demandant s'il consentirait à s'intéresser au modeste et valide employé d'autrefois et il advint ce que n'aurait jamais espéré, le pauvre et atrocement mutilé ; Une voiture vint le prendre à son domicile et le déposa chez ses anciens patrons Mme et M. Emile Eubriet, liquoriste à Saint-Eugène qui lui tinrent ce langage : " Vous avez eu une bonne inspiration en vous adressant à nous et en comptant sur notre assistance. Non seulement nous allons songer à vous, mais, nous vous adoptons comme notre enfant. Nous n'avons pas de fils, vous serez le nôtre. Nous serons votre mère et votre père et cette maison est désormais la vôtre à la condition que vous ne parliez jamais de faire le moindre travail, vous, avez mérité le repos par vos belles actions et comme Mariano, suffoqué d'émotion, voulait remercier ses bienfaiteurs on arrêta net son expansion par ces mots : "Vous n'avez pas à nous remercier, nous ne faisons que notre devoir. "

         Nous avons eu l'occasion de faire visite à Mariano qui croit à peine à son bonheur et qui nous a lui-même conté ce qui précède. Nous avons vu de quels soins ses parents adoptifs l'entourent et nous avons été profondément touchés de la manière toute naturelle avec laquelle ils envisagent leur pourtant si belle, action. C'est du reste la raison qui nous l'a faite livrer à l'opinion publique, dut la modestie de ces braves gens en souffrir.
         Nous remercions Mme et M. Eubriet, au nom de notre bon camarade Mariano, en formulant l'espoir que leur beau geste aura beaucoup d'imitateurs.
I. BERENGER,          
amputé du bras droit,          
Médaille militaire et croix de guerre.          


PHOTO de MUSIQUE à BÔNE
Envoyée par Mme Lysiane Verbeke

Photo envoyée par Mm Lysiane Verbeke

Mon oncle Gilbert BOUSQUET (sur la photo) était professeur de musique, il intervenait dans les écoles de Bône et de ses environs.
Il était aussi chef de l'orchestre de l'Harmonie Bônoise. Je ne sais où la photo à été prise, ni à quelle date. À mon avis, avant 1950.
Est-ce que quelqu'un pourrait identifier les petits musiciens, ainsi que l'endroit et l'année de cette photo ?
Vous remerciant par avance.
Mme Lysiane Verbeke


Dans mon cœur de Bônois
Envoyé Par M. Marc Donato

          Dans mon cœur de Bônois,
           Résonnent des chansons
           Les soleils d'autrefois
           Éclairent ma mémoire.
           Des larmes quelquefois,
           Des rires très souvent.
           Des parfums d'orangers
           Et des senteurs iodées
           Et qui me transportaient
           Le matin en Orient,
           Le soir dans l'océan.

          Dans mon cœur de Bônois
           Restent les souvenirs
           De mes émois d'enfant,
           Mes primes amourettes
           Qui dansent sur une plage
           Où bronza ma jeunesse.
           Je vois tes yeux de braise,
           O ma belle maltaise,
           Ton jupon de nylon
           Et ta taille de guêpe.

          Dans mon cœur de Bônois,
           Je te revois, ma ville,
           Le dos à la montagne
           Et les pieds dans la mer.
           Passant de l'une à l'autre
           Dans le ronronnement
           D'une fière Vespa :
           Un immense bonheur.

          Dans mon cœur de Bônois,
           Flottent des odeurs de daube,
           Française ou italienne,
           De raviolis maltais,
           De glaces siciliennes,
           Gâteaux de pain perdu
           Poêlées de crevettes
           Ou de petits rougets
           Un vrai festin de roi

          Dans mon cœur de Bônois
           Je garde mes anciens,
           De modestes pêcheurs
           Et de simples maçons
           Venus de la Bourgogne
           Ou bien de l'Italie
           Du courage plein les mains,
           Souvent loin de leur lit,
           Sans peur du lendemain.

          Dans mon cœur de Bônois
           Il y a mes parents,
           Ils n'avaient pour richesse
           Que la force de leurs bras.
           Sans jamais défaillir
           Regarder devant eux
           Sans faillir
           Pour changer le destin
           Pour me prévoir un avenir meilleur
           Et me laisser, Réputation, Fierté, Honneur
           D'être Bônois.

          Je vous salue, Bônois,
           Confondus dans l'exil.
           On est les descendants,
           Les fils d'une même terre
           Aujourd'hui dispersés
           Parisiens, Canadiens,
           Marseillais, Toulousains…
           C'était notre destin
           D'être de ceux qui migrent.

          Je veux dans l'au-delà
           Que l'on garde de moi
           L'image d'un homme droit
           Et laisser pour toujours
           A mes enfants,
           A mes petits-enfants
           Les battements d'amour
           De mon cœur de Bônois.

         
Marc DONATO          
         

 Bulletin - Oeuvre de saint Augustin et de sainte Monique, patronne des mères chrétiennes  
N° 9 - janvier 1974 - Brochure trouvée à la BNF

DE Mgr LAVIGERIE - ARCHEVÊQUE D'ALGER.
à M. le Président de l'œuvre des Écoles d'Orient.

I. Situation générale de l'œuvre des Missions d'Alger.

               MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

                Monseigneur l'évêque de Sébaste vient de me faire part des bienveillantes dispositions de votre conseil à l'égard de nos œuvres. !1 m'a transmis vos encourageantes paroles.
               J'ai moi-même à cœur de vous exprimer toute ma gratitude pour le bien que vous nous voulez car les sympathies de personnes aussi éclairées et aussi chrétiennes sont pour nous le contre-poids humain le plus efficace aux difficultés et aux peines inséparables de l'apostolat.
               Les nouveaux témoignages de bonté que nous recevons de vous, me rappellent aussi un devoir que j'ai à remplir vis-à-vis de vos associés, celui de les tenir au courant du bien que leur concours nous a permis de faire.

               Il y a longtemps, en effet que je ne les ai entretenus de nos œuvres. Au milieu des préoccupations cruelles que la France a traversées, il me semblait presque indiscret de venir leur parler de choses si lointaines. Je craignais sur-tout de paraître importun en sollicitant des aumônes et des prières, alors que tant d'autres causes les réclamaient.
               Mais en présence des besoins chaque jour plus urgents de nos oeuvres, je fais taire une timidité trop naturelle. D'ailleurs, dire aux chrétiens de France le bien qu'ils ont fait, leur indiquer celui qu'ils pourraient faire encore, n'est-ce pas leur donner un sujet nouveau d'espérance?

               Je pourrais m'étendre ici sur le développement continu de notre mission. Elle compte, en effet, déjà près de cent missionnaires, novices ou scolastiques, cinquante religieuses, seize établissements divers, le tout en dehors du clergé diocésain. Le désert, la Kabylie, voient déjà sous leurs tentes ou sous leurs pauvres toits de chaume les prémices de notre apostolat.

               Mais ce n'est pas de l'ensemble de nos œuvres que je puis vous entretenir aujourd'hui. Une lettre, si longue qu'elle fût, n'y saurait suffire, et d'ailleurs, c'est surtout à nos orphelins que les associés des Écoles d'Orient s'intéressent.
               Il y a quatre ans, ils en avaient adopté près de cinq cents, dont ils s'engageaient à payer les pensions pour cinq années, et nous, nous avions pris l'engagement de maintenir entre les enfants et ceux qui les prenaient ainsi sous leur patronage des relations régulières. Mais, depuis quatre ans, et au milieu de tant d'événements funestes, le trouble a été partout. Quelques-uns uns des parents d'adoption ont oublié leurs promesses, et nous aussi, je dois le confesser humblement, nous avons quelquefois négligé de faire écrire les enfants.

               Néanmoins, je suis heureux de le dire, l'œuvre a continué sa marche normale; nos orphelins ont grandi sous notre tutelle; les jeunes filles de Kouba nous consolent par leur piété. Plusieurs des aînées demandent à entrer dans la vie religieuse elles deviendront sœurs de la mission d'Afrique. Leurs frères, les orphelins de Saint-Eugène, ne font pas de moins rapides progrès dans la vertu. Quinze, parmi les plus avancés en âge, portent déjà l'habit de novices missionnaires. Tout annonce qu'ils seront, comme catéchistes, de vrais apôtres, après la préparation longue et sérieuse que nous leur ferons subir.

               Mais la vocation religieuse ou apostolique est naturellement l'exception parmi eux la vocation commune est le mariage, et c'est au mariage chrétien, en effet, que nous les préparons. Les mariages sont même déjà commencés, et c'est surtout à vous parler de cette œuvre nouvelle que ma lettre sera consacrée.
II. Le premier village d'Arabes chrétiens.

               Dans l'une des vallées de l'Algérie entre deux chaînes de montagnes dont les unes, s'étendant vers la mer, forment la Kabylie de Cherchell, et les autres, montant en amphithéâtre, portent les hauts plateaux du Tell et du Sahara, on aperçoit, depuis quelques mois, du chemin de fer d'Oran à Alger, un village posé sur les premiers contreforts de collines inhabitées. Un fleuve, le Chélif, coule à ses pieds. Une petite rivière le borne à sa droite. Là existait autrefois une colonie romaine, chrétienne-très certainement, car, en fouillant ses ruines, on y a retrouvé le chapiteau d'une de ses églises. Il semble même que le christianisme se soit établi dans cette région plus tôt que dans le reste de l'Afrique car, à six. lieues de là, se trouvent encore, sur l'emplacement à! Oppidum Tingitii les restes parfaitement conservés de l'église catholique la plus ancienne, authentiquement datée, qui soit dans le monde.

               Elle porte, en effet, inscrite sur la mosaïque qui lui servait de pavé, la date de sa construction c'est la 285e de la province mauritanienne, ou la 323e de l'ère chrétienne. Quelques années à peine après que Constantin eut rendu la paix à l'Église, et, chose intéressante à plus d'un titre, elle était dédiée aux apôtres S. Pierre et S. Paul.

               Mais, depuis, la barbarie a passé, et elle a fait dans cette vallée, aussi peuplée en ce temps-là que le sont aujourd'hui les plus riches vallées de la France, ce qu'elle fait partout, la stérilité et la mort. La première fois que je l'ai traversée, il y a sept ans, le chemin de fer n'existait pas encore je fus frappé du silence profond de ces solitudes. Pas un bruit humain ne venait à nos oreilles. La nuit seulement, on entendait, dans les broussailles qui s'étendaient au loin, comme une mer sans rivages, le cri aigu du chacal, ou celui de l'hyène.
               Aujourd'hui, le village dont je parle forme comme une oasis au milieu de ce désert.

               Les maisons, séparées les unes des autres et disposées en Rues régulières, en sont modestes, mais elles brillent par leur propreté, ce signe aimable de la civilisation. De jeunes plantations d'eucalyptus montrent déjà leur verdure entre les blanches murailles. Une église, humble et blanche comme les demeures qu'elle domine, élève vers le ciel, en signe de conquête pacifique, la croix qui vient rendre la vie à ces contrées depuis plus de dix siècles sous le joug de la mort. Cette croix a la forme d'une croix primatiale, en souvenir de S. Cyprien, le primat martyr de Carthage, auquel l'église est dédiée. Devant le village, un vaste jardin, divisé en lots correspondant au nombre des familles, avec ses cultures fécondées par deux norias creusées dans le sol. Derrière, un vaste parc, entouré de murs en terre, où l'on enferme, le soir, les bœufs destinés au labour, les vaches et les chèvres qui fournissent le lait. Tout à l'entour, les buissons stériles, les durs palmiers-nains, disparaissent pour faire place aux champs de blé. Partout le spectacle du travail, de l'activité, de la vie.

               Si vous demandiez à un Européen le nom de ce nouveau village, il vous dirait: c'est Saint-Cyprien-de-Tighzel. (Le Tighzel est la petite rivière qui le borde.) Mais si vous alliez dans quelqu'une des tribus arabes ou kabyles, campée? sur la cime des montagnes voisines, et si vous le leur montriez de loin dans la plaine, en leur faisant la même question, ils vous répondraient :
               " C'est le village des Fils du Marabout (les Oulad-M'rabout). "

               Le marabout, c'est moi-même. Ils donnent ce nom, dans leur langue, aussi bien aux prêtres catholiques, qu'aux ministres de leurs superstitions. Les fils du marabout, ce sont nos orphelins. Les Arabes me regardent comme le père de ces enfants que j'ai sauvés de la mort, et c'est leur usage de donner a leurs tribus le nom de ceux qui les ont fondées.

               Dans ce village bâti par nous, nous avons commencé, en effet, l'établissement de ceux de nos enfants qui sont parvenus à l'âge d'homme. Nous n'avons pas trouvé de moyen plus efficace de tenir nos promesses vis-à-vis d'eux, et d'assurer leur avenir, que de les établir ainsi à part, en les soustrayant également aux dangers du séjour des villes et à celui du contact des Arabes.
               J'ai présidé, au mois d'octobre, à l'installation des douze derniers ménages. Ce que nous avons fait pour eux, nous l'avions fait pour ceux qui les avaient précédés. Vos associés jugeront si nous remplissons, comme il convient, notre rôle de père.

               La supérieure de nos sœurs de Kouba, celle qui dirige l'orphelinat des filles, et sous l'autorité et les conseils de laquelle les fiançailles se concluent, s'était chargée d'amener elle-même d'Alger, éloignée de près de cinquante lieues, les nouveaux époux. Les jeunes ménages déjà installés s'étaient préparés pour les recevoir. Ils venaient à leur rencontre, et dès qu'ils les aperçurent, ils les saluaient des décharges de leurs fusils de chasse. On sait l'amour que l'Arabe a pour la poudre, et je suis témoin que le baptême ne l'efface pas. En même temps que la poudre parlait, les cloches faisaient entendre leurs volées argentines les Pères, les Frères, les Sœurs déjà fixés à Saint-Cyprien, se portaient à l'entrée du village et tous ensemble nous nous rendions à l'église, ornée comme pour les jours de fête. Là, après avoir recommandé aux nouveaux venus l'obéissance et l'amour de Dieu qui les a miraculeusement arrachés à la mort, l'amour du travail, la paix, la reconnaissance envers ceux dont la charité leur faisait un bien si grand, je faisais tirer au sort à chacun des jeunes couples la maison, les champs, les bœufs, tout le matériel agricole, qui devenait sa propriété. Et enfin, nous mettant en procession à travers le village, je m'arrêtais devant chaque maison pour en faire prendre possession, selon que le sort en avait décidé, à son propriétaire.

               Le soir venu, des feux de joie s'allumaient dans le village la poudre parlait encore trois moutons pris dans le troupeau faisaient, avec le couscous, les frais du festin de noces, et tous ensemble de nouveau nous allions remercier Dieu.
               Quelques Arabes, des tribus de la montagne, étaient venus assister à ce spectacle et prendre leur part du festin. L'un d'eux, âgé déjà, restait pensif et silencieux, après la cérémonie.
               "A quoi penses-tu, Ben-Kheira, lui demanda un de nos Pères?
               Je pense, dit-il avec son langage arabe, que depuis que le monde existe, on n'a jamais vu que Dieu et ce marabout chrétien donner ainsi pour rien à des enfants abandonnés les terres, les maisons et les bœufs. El Hadj-Abd-el-Kader, ajouta-t-il après une pause, en branlant la tête, avait bien voulu recueillir les orphelins des Arabes morts près de lui, durant la guerre avec les Français, mais il n'a pas pu, il est parti, et les enfants se sont dispersés.
               C'était la volonté de Dieu. "


               Tel est, en général le sentiment des Arabes des tribus voisines. Ils savent, il est vrai que ces jeunes gens ont abandonné l'islamisme pour embrasser la foi chrétienne, mais ils savent aussi que nous les avons laissés entièrement libres, que ceux qui l'ont voulu nous ont quittés, et ils ne parlent point en mal de la création de notre village.
               " C'est le droit du marabout de leur enseigner sa loi, disent-ils pour la plupart. Leur vie est à lui, puisque c'est lui qui la leur a conservée.
               C'était écrit, se contentent de répondre les autres. "

               Mais ce bienfait matériel, qui frappe même les yeux prévenus, n'est pas le côté le plus considérable de notre oeuvre. Un village de plus ou de moins, est, au fond, peu de chose. Ce que nous tentons est surtout un grand exemple. Nous voulons, en créant un village arabe et en le rendant heureux à l'ombre de la croix, montrer ce qu'il est possible d'espérer de cette race africaine si profondément déchue.

               Qu'on ne s'y trompe pas, c'est au fond, comme je l'ai déjà dit souvent, une question de religion qui se dresse devant nous, dans la conquête définitive de l'Algérie. Il est prouvé aujourd'hui, par les faits, que la colonisation européenne y sera très lente. Après quarante ans de conquête, on n'y compte encore, à l'heure présente, que cent quarante mille colons venus d'Europe, soit environ trois mille cinq cents en moyenne par année. La population européenne de l'Algérie est, en chiffre rond, de deux cent vingt mille âmes, mais quatre-vingt mille de ces européens d'origine sont nés en Afrique.
               Les indigènes sont donc l'élément nécessaire de la colonisation française; mais la haine aveugle du nom chrétien, et l'insouciance de leur fatalisme, en font jusqu'ici d'irréconciliables adversaires, toujours prêts à la révolte, ou d'inutiles auxiliaires plongés dans la routine et dans la paresse.

               La foi chrétienne, qui a été celle de la grande majorité de leurs ancêtres, la foi chrétienne, qui ne leur a été autrefois ravie que par les plus effroyables violences, doit nous les rattacher, en faire un seul peuple avec nous, et rendre à ce pays l'antique fécondité qu'il tirait du travail de ses habitants. Là est, je le répète, la solution sûre et simple du grand problème algérien, parce qu'elle mettra à notre disposition définitive, pour les travaux de la paix, ces millions de bras toujours prêts aujourd'hui à s'armer contre nous.

               Et je ne demande pas, qu'on le remarque bien, la prédication immédiate de la foi chrétienne aux Arabes non, je crois qu'une prédication imprudente, au lieu de hâter l'œuvre, l'éloignerait et la rendrait à jamais impossible, en faisant naître le fanatisme. Je pense que le rapprochement doit s'opérer peu à peu et librement, par l'exemple, par les bienfaits, par la charité, par le temps enfin, l'artisan nécessaire de toutes les choses durables.

               Voilà pourquoi nous avons fait ce premier village. C'est une prédication qui sort de l'ordinaire, sans doute, mais elle est, telle que je la comprends, des œuvres plus encore que des paroles. Cela est plus pénible et plus difficile, sans doute, mais cela est aussi plus efficace et plus assuré.

               Notre village n'a point de gendarmes, ni de prison, ni même de maire, et néanmoins on n'y voit ni troubles ni discordes. Le travail et la paix y règnent, sous l'autorité de deux missionnaires, à la fois pères et pasteurs de ce petit peuple naissant. La seule loi, c'est l'Évangile, loi d'ordre et de charité tout ensemble. Le seul avertissement, la cloche de l'église qui annonce la prière, le travail, le repos.

               C'est un touchant spectacle que de voir, à son appel, le matin, au lever du jour, ou le soir, au moment où la nuit commence, les hommes et les femmes se diriger par groupes vers l'église. Là, sous la présidence d'un Père, ils prient ensemble à haute voix, avec l'accent de la foi et du respect. Ils n'oublient jamais leurs bienfaiteurs de France. Ils prient aussi tous les jours pour leurs frères musulmans, et d'eux-mêmes ils ont changé la formule de la prière pour l'évêque diocésain. Ils ne disent pas, comme partout : " Prions pour notre archevêque ", mais pour notre Père. "

               La première fois que je les ai entendus (les mères qui me lisent me comprendront), je me suis senti payé de toutes mes peines. La prière faite, le matin, les hommes attèlent dans cette saison, qui est celle des labours, les bœufs à leurs charrues.
               Ces charrues sont des charrues fixes et perfectionnées, car nous avons tenu à donner au travail de nos enfants toutes les chances de succès, en vue de l'avenir. Nous avons payé un peu plus, il est vrai, que pour faire médiocrement, mais le résultat des cultures émerveille déjà les Arabes qui visitent le village.

               Chez eux, ces pauvres gens travaillent ou plutôt grattent la terre avec un instrument qui doit être le premier de ceux dont se servit le genre humain. C'est une sorte de gros clou attaché au bout d'une longue pièce de bois, tenue en l'air par un support. Quand ils ont une paire de bœufs, ce sont eux qui le traînent quand ils n'en ont pas, c'est une vache, un cheval, un âne, quelquefois tout cela ensemble, mais le labour n'en est pas mieux fait. Leurs moissons, dans un climat comme le nôtre, où les plantes ont besoin pour leurs racines d'un abri profond sous le sol, contre les ardeurs du soleil, sont à peu près nulles. Dans les bonnes années, quatre ou cinq pour un et c'est tout.
               Dans les années de sécheresse, rien, pas même la paille. Le blé à peine sorti, n'ayant point de racines, est brûlé par le soleil; alors c'est la famine.

               Mais lorsque, l'été dernier, ils ont vu leurs moissons perdues, tandis que celles de notre village, où nos premiers ménages se trouvaient installés, étaient encore abondantes, ils réfléchissaient et disaient :
               " C'est un meilleur travail que le nôtre. "
               Il est vrai que si on les poussait et si on ajoutait :
               " Pourquoi n'achètes-tu pas, toi aussi, une charrue?"
               Ils répondaient invariablement
               " Ce n'est pas l'usage chez nous, ou bien Nous sommes pauvres, nous ne pouvons pas acheter de charrues comme les vôtres. "
               Mais ces premières résistances de la routine ne doivent point décourager, La semence, pour germer plus tard dans les sols arides n'en finit pas moins par porter ses fruits, si la pluie du ciel la féconde.

               Ces pauvres gens compensent leur ignorance par leur sobriété. Un peu de galette d'orge, cuite sous la cendre, à midi un peu de couscoussou le soir dans la saison, le lait de leurs chèvres, s'ils en ont, leur suffisent. Ils ne mangent que rarement de la viande. Les légumes leur sont inconnus.
               Ce n'est pas là le régime de notre village. Le pain de farine de blé est fait à l'européenne par les femmes, et il est cuit dans un four que nous avons fait construire. Le troupeau leur donne du lait, le jardin des légumes en abondance.

               Ce sont les femmes qui le cultivent; car toutes ont appris à l'orphelinat à travailler la terre. L'eau des norias permet de faire venir toutes les plantes potagères de France, et nous allons profiter de l'hiver pour border les allées de grenadiers, d'orangers, de bananiers, de figuiers, et des autres arbres fruitiers de l'Afrique.

               Les sœurs de la mission dirigent ces travaux, pendant que les hommes se répandent dans les champs pour y suivre les leurs. Avec leur costume blanc le voile blanc qui couvre leurs têtes, comme celui des femmes arabes, leur grande croix rouge sur la poitrine, courbées sur la terre qu'elles cultivent en priant, elles semblent l'apparition d'un autre âge, et font penser aux vierges qui peuplaient, il y a quatorze siècles, les solitudes africaines.

               Mais bientôt les soins du ménage réclament les femmes. Il faut que le mari, en rentrant, trouve prêt son repas frugal. Elles rentrent dans leurs demeures, où l'ordre et la propreté tiennent lieu d'ornements. Des soins plus doux et plus graves attendent presque toutes celles qui sont mariées depuis une année elles vont être mères. Ce sera déjà une seconde génération, qui profitera des bienfaits de la charité et apprendra à la bénir. Celle-là n'aura jamais été que chrétienne et française. L'œuvre alors sera complète, elle marchera seule, sous le regard de Dieu.
               Mais pendant que tous les habitants du village travaillent au dehors, les deux Pères missionnaires soignent les malades qui arrivent de toutes parts. C'est là, en effet, auprès des indigènes, leur principal ministère.

               Une des maisons du village, placée en dehors des autres, est destinée à recevoir ces pauvres infirmes. Une pharmacie y est installée. La bonté simple et patiente surtout des missionnaires, et disons-le aussi, la gratuité des remèdes, y attire des Arabes des montagnes environnantes. On en porte même de fort loin, en croupe, sur des mulets ou sur des chevaux. Ils entrent et on les soigne. A certains jours où ils sont plus nombreux, les Pères les rangent en ordre au dehors, et, s'agenouillant devant eux, ils pansent leurs plaies.

               C'est vraiment un touchant spectacle, celui que présentent ainsi dans toutes les stations où ils résident, nos jeunes missionnaires. Les indigènes eux-mêmes les admirent, sans les comprendre encore, il est vrai.
               " Pourquoi font-ils cela? disent-ils entre eux, nos pères et nos mères eux-mêmes ne le feraient point"
               Un officier français, d'un rare mérite, mort prématurément depuis, me disait un jour
               "Vraiment, en voyant ces Pères avec leur costume oriental, entourés de ces pauvres indigènes, on croirait assister à une scène de Évangile C'est ainsi que les malades devaient entourer Jésus-Christ et ses apôtres, dans la Judée. "
               N'est-ce pas d'ailleurs du Sauveur des hommes qu'il est écrit : " Il a été envoyé aux pauvres. " " Il a guéri les malades. " Et encore " Il guérissait toutes les maladies et toutes les infirmités du peuple. "

               Notre Seigneur faisait, il est vrai, des miracles de puissance, mais renoncer à tout, à son pays, à ceux que l'on aime, à un avenir brillant peut-être, pour venir ici vivre pauvre outragé souvent par les mauvais chrétiens qui abondent dans la colonie, se faire les serviteurs de pauvres barbares, soigner leurs plaies les plus rebutantes, n'est-ce pas un miracle de charité?
               Les Arabes l'entrevoient, ils ne se contentent pas de leurs remèdes, ils demandent aux missionnaires le secours de leurs prières et leur disent quelquefois
               " Tous les chrétiens seront damnés, mais vous autres, vous ne le serez pas. Vous êtes croyants au fond de votre cœur, vous connaissez Dieu, et vous faites plus de bien que nous "
III. Conclusion.

               Tel est donc l'ensemble de ce que j'appellerai volontiers X œuvre du village de nos Arabes chrétiens. C'est Une œuvre à tous les points de vue, une œuvre d'exemple, une oeuvre de charité, de foi de civilisation. Et qui pourrait dire quels seraient ses fruits si on le multipliait?
               C'est là ce que nous voudrions faire aujourd'hui car nous avons des orphelins qui attendent et qui demandent le même bienfait.
               Mais comment l'entreprendre?

               On ne se figure pas ce qu'est une semblable dépense. Si l'on veut bien récapituler, l'achat des terres, la construction de trente maisons (c'est le nombre actuel de celles de Saint-Cyprien, mais il pourrait être bien plus considérable), de l'église, de l'habitation des Pères, de celle des Sœurs, on arrive à un chiffre presque effrayant. Et cependant il faut y ajouter encore les bœufs, les charrues, tout le matériel agricole.

               Toutes nos ressources disponibles y ont passé nous ne nous sommes arrêtés que lorsque nous avons vu que nous allions faire des dettes. C'est une loi sacrée que je me suis imposée de n'en point avoir, autant pour l'honneur de mon ministère que pour la sécurité de nos œuvres dans l'avenir.

               Et maintenant, après cet exposé incomplet, sans doute, et rapide, mais suffisant néanmoins, pour leur donner une idée du bien déjà fait et de celui qui reste à faire, ne puis-je m'adresser avec confiance aux personnes chrétiennes et charitables qui nous ont si puissamment aidé jusqu'ici ?
               Nos plans sont déjà faits pour la création immédiate d'un second village, le jour où les fonds nécessaires nous seront assurés.

               Dans la même plaine du Cheliff, à environ dix kilomètres de Saint-Cyprien, nous possédons déjà une certaine quantité de terres achetées dans cette intention. Elles ne sont pas encore suffisantes, il est vrai, mais à la suite de notre propriété, la Société algérienne en possède également qu'elle consentirait, je l'espère, à nous vendre au prix où elle vend toutes ses terres en Algérie. Pour une pareille œuvre de civilisation et de charité désintéressées, je ne doute pas du consentement des hommes éminents qui la dirigent.
               La terre achetée, il faudra bâtir; mais une fois cela fait, nous avons là, à toujours, un centre de travail, de lumière, de vie, en un mot.

               Cette pensée ne tentera-t-elle pas les membres de l'Œuvre des Écoles d'Orient? La Propagation de la Foi a baptisé du nom de Saint-Cyprien notre premier village, qu'elle nous avait aidés à construire. Votre œuvre, monsieur le Président, voudra bien, j'en ai la confiance, servir de marraine au second.

               La réalisation de ce désir serait, je crois, facile. Il suffirait d'ouvrir, pour cet objet spécial, une souscription dans vos bureaux. Beaucoup de ceux qui ont sauvé nos enfants de la faim consentiraient, sans aucun doute, à compléter leur œuvre.

               Nous demandons souvent, il est vrai, mais si nos demandes paraissaient importunes, je prierais vos associés de se souvenir que je les importune au nom d'hommes qui ont tout sacrifié, leur repos, leur santé, pour venir ici faire un peu de bien, et ce bien, ils ne peuvent le faire sans le concours des chrétiens de France, Ils donnent, tous les jours, leur vie leur refusera-t-on l'aumône qui seule peut rendre leur sacrifice fructueux ?

               Comme j'achevais ces lignes, je viens de recevoir le courrier de France, et dans les journaux catholiques du 15 décembre j'ai trouvé une admirable allocution de Pie IX aux dames romaines et étrangères, présentes à Rome le jour de l'Immaculée-Conception, et dans cette allocution j'ai lu ceci :
               " Remerciez Dieu qui, en même temps que l'esprit de la prière, vous donne l'esprit des œuvres car la prière sans les œuvres n'est pas bonne et demeure inefficace.

               Voilà la raison pour laquelle il y a tant de maux en Europe. Demander et ne pas agir, implorer des secours d'en haut et ne rien faire de ce qui plaît à Dieu est une contradiction on ne peut pas en attendre l'effet désiré."

               " Je vois qu'en plusieurs lieux et en un grand nombre de royaumes on met sa confiance seulement dans les prières, et l'on attend d'elles seules la fin des maux. On se demande partout, avec un sentiment d'inquiétude quand verrons-nous fuir les jours de la tribulation?.
               Quand? Je vais vous le dire lorsqu'aux démonstrations de piété qui se font dans les églises répondront les œuvres accomplies au dehors."


               Puis-je mieux terminer ma lettre que par ces paroles du vicaire de Jésus-Christ, et ne plaident-elles pas mieux que je n'aurais jamais su le faire la cause de notre apostolat?
               Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de la haute et respectueuse considération, avec laquelle j'ai l'honneur d'être
               
Votre très humble et très obéissant         
serviteur en N. S.                   
Charles, archevêque d'Alger.                   

Nous, avons voulu reproduire, dans le Bulletin de Sainte-Monique, cette éloquente et touchante lettre de Mgr l'archevêque d'Alger. Nous espérons que cette reproduction ne sera pas inutile.
               Pourquoi notre œuvre n'aurait-elle pas, elle aussi, le mérite de cette pieuse entreprise?
A SUIVRE



ANECDOTE
M. J.L. Ventura
BÔNE la belle France
Image M. J.L Ventura



"Le printemps est arrivé,                     la belle saison"
Par Jocelyne MAS
Extrait de "Au gré des flots "

                       Fini les jours pluvieux et la mine sombre !
                       Vive la vie ! les couleurs, les senteurs, le soleil, l'amour et l'amitié !
                       La nature explose. Les jardins fleurissent, se parent de couleurs et ressemblent à des pastels. Des arbres roses vifs, roses pâles, blancs. Des glycines aux teintes surannées, montent à l'assaut des grands arbres ou courent sur les tonnelles.
                       Profitez de toutes ces explosions de couleurs, respirez cet air embaumé ! Soudain on a des envies de robes claires qui dansent dans le vent, de chapeaux légers aux teintes vives. Envies de courir dans le sable, de sentir le vent sur notre peau nue, d'emmener les enfants dans les parcs pour leur faire découvrir les petites fleurs timides qui pointent leur nez, et les oiseaux qui pépient.
                       Enfin du beau temps !
                       Mais moi, je ne peux contempler, caresser délicatement cette grappe, sentir le doux parfum d'une glycine sans un serrement de cœur. Où est la belle tonnelle de glycine de mon enfance là-bas ….... ?                   
A Baraki, petit village de mon enfance,
La glycine suivait les courbes d'une tonnelle embaumée.
Est-elle toujours là, accrochée ?

      Ici, elle court, s'accroche aux murs de pierres,
      Monte jusqu'aux fenêtres, parmi les lierres.
      Et s'étale sur la barrière.

             Mais, ici, comme là-bas,
             Son parfum est le même, suave et doux.
             Ensorcelant, il pénètre en nous
             Et fait ressurgir les images du passé.
             Toujours présent, mais délavé, oublié
             Comme une écharde dans notre cœur plantée.

             Notre pauvre cœur ne saigne plus, il est fatigué.
                      Il a beaucoup souffert, il cherche la paix.
                      Il veut juste rêver …
                      …..Encore …
Jocelyne MAS              
Poète Écrivain Conférencière              
Médaille d'Or des Valeurs Francophones      
Médaille d'Argent des Arts et Lettres de France.
06 20 78 74 53              
http://www.jocelynemas.com              




GADAN ANTOINE
Envoyé par M. Marc Chouillou

Photo M. Marc Chaillou






             En septembre 2007, j’ai acheté dans une brocante la paire de tableaux dont je joins les copies. Ils sont signés ; A. Gadan. Les deux portraits ne sont pas identifiés.





Photo M. Marc Chaillou






             Si quelqu'un pourrait identifier ces personnages, cela m'avancerait dans mes recherches sur Antoine Gadan.









   Avec mes remerciements, Marc Chouillou



De l'Algérie à la Normandie...
Écrit et envoyé par M. Aletti

2ème partie - L'adaptation en France

Introduction à la deuxième partie de ce récit qui conduit, bien entendu, à distinguer 2 parties : L'ALGERIE et la France. Comme je l'ai évoqué dans la première partie, c'est dans une Algérie marquée par une guerre sans nom de 1954 à 1962, que j'ai effectué la majeure partie de mon activité professionnelle, au sein de " Moissons Nouvelles ". Cette association laïque a su créer un mouvement éducatif reconnu par tous, dans le domaine de la protection de l'Enfance. Le problème posé, à l'époque, était centré sur l'éducation professionnelle et familiale des jeunes. L'ordonnance de 1945, relative à l'enfance délinquante, appliquée à l'Algérie en 1951, a favorisé la création de nouveaux services ou établissements. Ainsi, " Moissons Nouvelles " , service privé habilité, a développé son action, en tenant compte des notions de déviances et d'inadaptations propres à l'Algérie, tout en étant aidé et soutenu par l'Association Nationale des Éducateurs de Jeunes Inadaptés - A.N.E.J.I. - entre autres organismes techniques.

Durant mon activité en Algérie, j'ai eu le souci de travailler dans un esprit de tolérance et de respect mutuel avec des collègues à l'enthousiasme et au dévouement admirables. Je me suis efforcé, en dépit des événements, de faire ce qui me semblait le plus utile pour le bien commun de tous, dans un contexte singularisé par sa situation politique.
La notion d'aide visait à l'adaptation de chacun à des normes sociales ou morales communes. D'une manière pragmatique, sans éclairage psychologique, l'équipe éducative, porteuse d'exigences et de confiance dans le jeune, faisait face aux besoins majeurs et pressants en toute simplicité. Il fallait innover dans un contexte où les règles conventionnelles ou statutaires n'existaient pas encore. Les accords de travail concernant les éducateurs ont été appliqués à partir de janvier 1959. Cette organisation de la profession, sur le plan général, a procuré, dès lors, des conditions de travail bien meilleures.
Pour illustrer le début de cette aventure, permettez-moi de citer un texte, extrait du bulletin de " liaisons ", (1959).

" Pourtant il ne faut jamais oublier que la rééducation est un risque ", comme l'écrivait naguère M. LUTZ, sous-Directeur de l'Éducation Surveillée dans le titre de l'un de ses éditoriaux de " rééducation ". Elle n'aurait pu devenir ce qu'elle est devenue sans des hommes et des femmes d'espérance et de foi, audacieux, insouciants dans une certaine mesure de leur devenir. Elle ne le demeurera qu'avec quelques promoteurs de cette trempe, dynamiques et non statiques.

A partir de septembre 1962, nous étions devant une réalité : sans pied à terre précis, ne sachant sur quel pied danser, il fallait se mettre à l'œuvre. En raison de la méconnaissance réciproque des modes de vie des rapatriés et des métropolitains, nous avons fait preuve d'humilité, de sérieux et de respect, tout en prouvant que nous possédions le seul niveau professionnel requis pour faire notre place dans la société. Nous étions devant une réalité : il devenait indispensable d'avoir des repères, de se situer dans l'histoire du pays et de sentir que l'on appartenait à une communauté.

Aussi, c'est d'une façon modeste et sans prétention, que je me suis engagé, jours après jours, d'instant en instant, à apporter ma contribution dans le secteur de la protection sociale de l'enfance et de la famille.
La formation, l'éveil au contexte politique et social, la diversité des cas rencontrés, la vie associative, l'introduction des sciences humaines, les rapports ou les études sur l'Aide Sociale à l'Enfance, mais peut-être aussi mon engagement, ont permis l'acquisition d'un savoir-faire, car l'édification progressive du métier d'éducateur demeure toujours une aventure personnelle. C'était ma manière d'exister, tout en précisant que la lucidité, la pudeur, la compétence ou la générosité ne sont l'apanage de personne car nous avons tous notre part de vérité ou d'erreur.
La 2ème partie de ce récit concerne notre adaptation professionnelle et personnelle en France, après les turbulences de la vie en Algérie.

QU'AVONS NOUS FAIT DEPUIS JUIN 1962?

Comme beaucoup d'autres, nous avons débarqué à Marseille où l'afflux des rapatriés prenait une ampleur inattendue et créait une préoccupation certaine pour les services sociaux ou autres associations caritatives. Celles-ci étaient chargées d'accueillir, de conseiller, d'aider des personnes fatiguées, hébétées, riches de quelques valises. Cette foule constituée en majorité de gens âgés, de femmes et d'enfants était orientée vers des centres d'accueil, des hôtels, ou d'autres lieux d'hébergement provisoire.
Un hôtel vieillot et délabré nous accueillit et, après une nuit payante et inconfortable, nous avons rejoint Rognac pour récupérer notre voiture, une Dauphine expédiée quelques semaines auparavant. Ce retour brutal impliquait des décisions : nous savions ce que nous voulions, il nous fallait prendre des risques, les mesurer et saisir les opportunités.

Un collègue et ami de longue date, Augustin, possédait une petite maison dépourvue de confort à Théza dans les Pyrénées Orientales ; il nous avait proposé un accueil temporaire afin de nous permettre de faire le point et d'étudier les propositions d'insertion professionnelle. Ces quelques jours passés dans cette petite localité nous ont permis de souffler et d'accomplir les formalités liées à notre statut de rapatriés. Nous avons également tenté d'obtenir des renseignements sur nos familles dispersées aux quatre coins de la France.
Des contacts, noués à Tlemcen avant notre départ précipité, me laissaient entrevoir des possibilités d'emploi pour la rentrée de septembre dans trois régions : Moselle, Franche-Comté et Normandie.
Après l'achat d'un matériel de camping au magasin La Hutte de Perpignan, nous nous sommes mis à la recherche de parents éparpillés dans le Midi de la France.

Photo M. Aletti
Sommières - juillet 1962 - terrain de camping -


C'est ainsi que notre séjour à Sommières, dans le Gard, a été riche, animé par la diversité du quotidien estival : déjeuner au pré, courses de taureaux, concert… et les aléas d'une vie sur un terrain de camping : orages violents, vol dans une caravane qui nous valut le contrôle des gendarmes, (L'immatriculation de notre véhicule nous rendant probablement suspects), tout cela sans oublier les journées de pêche dans la Vidourle.
Quelques nouvelles nous parvenaient d'Algérie confirmant l'exode massif d'un peuple évincé. Les représailles, exactions, enlèvements d'Européens et autres violences justifiaient ce départ précipité et l'abandon de tout. Le 5 juillet 1962, des centaines d'habitants d'Oran ont été massacrés, sans oublier le sort réservé aux harkis, par exemple. Nous étions bien loin des proclamations censées rassurer la population européenne, voire le respect des accords d'Evian.

LA DIRECTION D'UN CENTRE DE VACANCES
Enfants de Harkis - Août 1962 -

Dès le mois d'août, titulaire du diplôme de Directeur de colonies de vacances, à la demande de l'Union Française des Centre de Vacances (UFCV),, je fus chargé de l'organisation d'un camp de vacances pour enfants et adolescents à Formiguières dans les Pyrénées Orientales. Il s'agissait de jeunes dont les parents harkis rapatriés étaient hébergés sur le plateau du Larzac. Cette installation s'est effectuée dans des conditions plus que délicates : manque de préparation, méconnaissance de l'équipe d'encadrement, de la propriétaire des lieux d'hébergement et de l'environnement, ainsi que des possibilités offertes sur place. Mon arrivée précoce sur les lieux m'a permis d'accueillir le personnel recruté par l'UFCV et de prendre des dispositions afin de faire vivre dans les meilleures conditions possibles, une population mixte quelque peu désorientée.

L'équipe hétérogène mais dynamique a accueilli très vite un flot de jeunes vacanciers aux mines enjouées et étonnées, munis, en guise de paquetage, de maigres cartons ou de valises ficelées tant bien que mal. Durant près de quarante jours, le camp de vacances s'est déroulé sans rencontrer de problèmes majeurs ; les conditions atmosphériques favorables contribuèrent certainement au succès d'activités extérieures où chacun donna le meilleur de lui-même. La générosité d'estivants ou d'industriels permit de doter chaque pensionnaire d'un trousseau convenable. Comme toujours la séparation fut émouvante. Que sont devenus ces gosses sympathiques, actifs, éveillés, plein de potentialités ? Le personnel qui s'était investi sans compter, partit lui aussi vers d'autres horizons avec l'enthousiasme et la désinvolture des jeunes années.
En septembre, à la suite des contacts pris avec des responsables d'Associations et après mûres réflexions, c'est finalement le choix de St Vaast la Hougue qui l'emporta.

Photo M. Aletti
Formiguières, Pyrénées Orientales, l'arrivée des enfants

Photo M. Aletti
Un groupe de jeunes en promenade (Août 1962)

LA NORMANDIE
Photo M. Aletti
Tatihou - Association des Amis de Tatihou (62/63)

LA NORMANDIE

En route pour la Normandie : terre généreuse, éclatante et mouillée, pays d'herbe, de haies vives et de pommiers en fleurs, rivages aux ciels argentés, véritables paradis des peintres....
Nous allons à Saint-Vaast la Hougue, port de pêche situé dans la presqu'île du Cotentin. C'est là que l'association " Les Amis de Tatihou " m'a proposé un poste en qualité de chef de service éducatif dans un lieu que je n'avais jamais envisagé tant la situation est inattendue : l'île, ou plutôt l'îlot, de Tatihou.

Sur le trajet qui nous conduit de Formiguières (Pyrénées Orientales) à Saint Vaast la Hougue, (Manche), je songe aux comptines apprises pendant la scolarité primaire, au-delà de la Méditerranée.
" Sur la route de Louviers & J'aime à revoir ma Normandie ..... "

Photo M. Aletti
Étape à Saint Bonnet de Barbezieux - septembre 1962 -

Notre dauphine filait à toute allure sur des routes inconnues ; Jacques et Joëlle, calés au fond du véhicule, regardaient le monde extérieur comme un film, tandis que les chansons de notre d'enfance meublaient nos esprits.......

La route a été longue avec la traversée de nombreuses villes, les contrôles de gendarmerie, (notre véhicule était immatriculé 601 J 9 M), pour atteindre St Bonnet de Barbezieux où nous étions invités au banquet de fin de vendanges par les parents de Rémy, moniteur du camp de vacances de Formiguières. Ce fut un séjour de courte durée empreint de gentillesse et plein de chaleur humaine. J'ai, de tout cela, un très bon souvenir de fête familiale sur la route de l'exode. C'était presque la fin de l'été, une assistance nombreuse, un repas mémorable. Nous étions heureux d'être là, parmi des gens accueillants, simples offrant l'image d'une vie sereine et sans difficulté majeure…. Nous étions bien loin de l'abandon de notre chez nous.

Trois jours plus tard, nous avons pris congé de nos hôtes attentionnés pour poursuivre notre trajet, avec comme points forts une soirée-étape dans les environs de Rennes, puis la découverte de Granville, d'où la mer était partie en laissant de nombreux bateaux sur les fonds terreux du port.
A destination, le soleil illuminait l'horizon.

Malgré mon apparence sereine, je peux l'affirmer, j'étais ému en raison de l'inquiétude face au devenir qui habitait mon âme. Après des années de doute, d'angoisse, il me fallait affronter la réalité de la vie : observer et comprendre l'environnement pour y faire quelque chose et exercer à tout moment le bonheur d'exister, physiquement, mentalement, socialement ; tout ceci en restant très attaché à mes origines. La tragédie algérienne était derrière nous. Et maintenant, quel devenir ?
Il y a en nous des calculs que nous, nous nommons espérances, mais comment vivrons-nous demain?

Photo M. Aletti
Île de Tatihou (St Vaast La Hougue) Fort Vauban

L'ILE DE TATIHOU

C'est ainsi que la rentrée se fit à Saint-Vaast la Hougue. Le centre de Tatihou était un établissement d'éducation pour mineurs en difficultés confiés par des magistrats de la jeunesse et des fonctionnaires des services départementaux de l'Aide Sociale à l'Enfance.

J'ai donc fait la connaissance des lieux, des personnes et des biens : soit la découverte d'un établissement installé dans des locaux datant de plusieurs siècles, à l'égal du fort Vauban et d'autres ouvrages de défense de la même époque érigés sur cette terre insulaire.

Nous sommes arrivés en fin d'après-midi à marée basse. Une image forte imprègne la mémoire de notre famille : une étendue sableuse, une mer retirée, des gens qui s'activent çà et là, des bateaux couchés sur le flanc, des flots à la limite d'une terre sur laquelle s'élèvent des constructions massives et grises. Tout cela sous un ensoleillement de fin de journée, mélange de pâles rayons de soleil et de ciel gris argenté.
Le passage du chenal se fit dans une carriole hippomobile ; expérience pleine de charme pour Jacques et Joëlle, nos enfants, voir quelque peu inquiétante pour Luce et moi. L'accueil du directeur fut cordial. Visiblement nous étions attendus avec impatience et satisfaction.

L'objectif principal de cette première année consista dans le recrutement et la formation d'une équipe éducative capable de faire face aux besoins d'adolescents et de jeunes gens de 15 à 21 ans qui demandaient à être écoutés, conseillés, canalisés et aidés dans leurs attentes, le tout dans un climat de respectabilité et en même temps de responsabilité. Ces jeunes répartis en unités de vie, en fonction de leur ancienneté dans l'institution, vivaient dans des conditions d'hébergement modestes, voire précaires, le mobilier étant vétuste sinon obsolète pour l'époque.
L'atmosphère était lourde, inquiétante, à la limite de l'insécurité. Cette maison manquait d'âme.

Si la formation professionnelle était admise par tous, par contre, l'animation éducative et les relations avec les adultes reflétaient un état revendicatif sans retenue. Je discernais rapidement chez ces jeunes une attente réelle et un désir de s'investir en dépit des difficultés multiples. Cette année scolaire fut pour moi une étape d'initiation ; elle m'a permis de mieux cerner les causes d'inadaptation de ces jeunes tout en apportant mon propre style à l'action éducative et en me référant aux données d'une expérience acquise. Rapidement, une équipe s'est constituée avec le concours d'une école d'éducateurs et du service de la sauvegarde de l'enfance. Parmi les priorités figuraient : l'ouverture sur l'extérieur et l'amélioration du cadre de vie, ces actions ont été menées simultanément.

Cette année scolaire a vu l'ouverture de 2 nouvelles sections professionnelles : la serrurerie et l'horticulture. Les vieux pavillons ont été restaurés afin d'améliorer les conditions sanitaires. Ainsi l'internat a été rendu plus plaisant, plus adapté à l'accueil et l'hébergement de ces jeunes qui ne bénéficiaient pas tous d'un soutien familial. La valeur de cet établissement tenait à son enseignement technique et à sa scolarité adaptée.

Beaucoup de membres de l'équipe éducative ont vu leur motivation professionnelle s'enraciner à Tatihou. Je pense à Jean qui, avec Sophie, tous deux éducateurs spécialisés, offrent chaleur, sécurité au sein d'une famille thérapeutique, à des enfants confiés par les juges spécialisés ou les services de l'A.S.E., quelque part en France.

Il n'en reste pas moins que la vie sur l'île était austère, rude et inadaptée à tout projet d'insertion pour beaucoup de jeunes. D'autre part les difficultés liées à une vie insulaire restaient également un obstacle à la stabilité du personnel.

Aujourd'hui, l'exemple du centre de Tatihou, comme institution pour adolescents en difficulté, est un modèle largement dépassé. La situation insulaire présentait à la fois un charme certain et de réelles servitudes puisqu'on ne pouvait ni entrer ni sortir de l'île, donc de l'établissement, sans avoir recours au pilote portier. Cette gêne a été sensible pour notre famille en raison des obligations scolaires qu'elle entraînait.

L'association " les Amis de Tatihou " était présidée par un ancien directeur de l'École Normale de la Seine. Elle mettait l'accent sur la formation professionnelle plus que sur les actions éducatives. Malgré les méthodes d'éducation inspirées par la répression, il y avait une possibilité d'évolution qui pouvait être qualifiée de complexe en raison du mythe, celui de la répression accentuée par l'insularité et les images pénitentiaires s'y rattachant. Il y avait aussi la réputation, abusive, faite aux jeunes de l'île et de la réalité qui tenait compte de la philosophie des fondateurs du centre et de l'idéologie dominante des années d'après guerre. On embarquait les jeunes sur le même bateau minéral pour une traversée de 3 ans qui devait le meilleur de ses effets, pensait-on, à l'entourage de la mer et à l'efficacité d'une mise au vert.

Pour décrire de façon objective les conditions de vie à Tatihou, je parlerais volontiers sous un angle vivant et réel de l'arrivée d'un nouveau pensionnaire. Le contact est rude, rébarbatif de la part des adultes responsables des services, choquant par la présentation des copains, décourageant au point de vue des conditions matérielles offertes.
Je me trouvais fortement embarrassé tout en m'interrogeant sur l'utilité de cet établissement, par ailleurs viable et améliorable. L'équipe éducative, jeune et dynamique, était soucieuse de voir se réaliser des conditions de vie et de travail indispensables à la réalisation de ses objectifs.

Fort heureusement, des opportunités se présentèrent. C'est ainsi qu'à la fin du premier trimestre, une fête de Noël, sans précédant dans les annales de l'île, (dixit le directeur), a permis de consolider les liens d'amitié entre les jeunes et l'équipe éducative. Cette fête se déroula dans un esprit de fraternité et de tolérance. La soirée avait commencé par une messe de minuit dans l'enceinte du fort Vauban, pour ceux qui souhaitaient y participer ou assister. Grâce à la générosité de quelques fournisseurs, il a été possible d'offrir un cadeau personnalisé à chacun, et le repas fut l'occasion d'échanges entre tous, personnels et jeunes.

Cette étape éphémère, probablement insuffisante, a été une réalisation positive. Elle permit aux pensionnaires de prendre conscience de notre style de travail et de notre positionnement vis à vis d'eux mêmes et de l'établissement. Pour l'équipe, il fallait confirmer les possibilités que nous avions de réaliser des activités créant un bon esprit dans un environnement et des conditions de vie surprenantes à l'époque. Ce fut le début de l'instauration d'actions organisées avec la participation de tous, entre autres :
1) la constitution d'une équipe de football dont l'équipement a été obtenu par le ramassage et la vente de moules.
2) l'ouverture du foyer éducatif, belle salle spacieuse et décorée,
3) l'acquisition d'un téléviseur, une innovation,
4) la création d'une chorale avec quelques volontaires sous la conduite éclairée et compétente de Jean,

Ce témoignage, mélange de compétences techniques et de qualités humaines, fait apparaître les réalisations effectuées malgré les servitudes d'une vie insulaire auxquelles était assujetti le personnel de Tatihou dans les années 1962 et 1963.
Personnellement, je pensais qu'un éducateur expérimenté pouvait faire du bon travail pendant quelques années jusqu'à ce que le charme d'un relatif isolement soit usé. C'est donc par obligation morale teintée de regret que nous avons quitté Tatihou en octobre 1963.

Surnommée " l'île aux loubards ", ce site a fonctionné comme centre de rééducation jusqu'en 1984, il a été ensuite la proie de pillards avant que le Conseil Général de la Manche décide de le restaurer pour en faire un centre de culture scientifique, à la fois musée maritime et lieu d'accueil pour classes de mer.....
Sur le plan familial, l'année 1962/63 a été une année pénible en raison des conditions atmosphériques rigoureuses, de l'absence de tous liens familiaux, d'un champ relationnel très restreint, mais aussi et surtout des conditions du départ de notre pays natal.

Jacques a été scolarisé à l'école primaire de Saint-Vaast la Hougue. En demi pension chez le directeur, il a vécu au rythme des marées, utilisant alternativement la voiture hippomobile tractée par " La Bretonne ", le bateau ou le tracteur. Une seule fois, il avait pris l'initiative de revenir par ses propres moyens, à marée basse. Compte-tenu du risque, il n'a jamais recommencé, préférant attendre le portier pilote.
Nous avons visité la presqu'île du Cotentin, Cherbourg, Granville, Arromanches et les plages de débarquement, le mont Saint Michel où la mer se retire à perte de vue. C'est une région de pâturages où les pommiers à cidre poussent au milieu de prés humides, enclos de haies vives. La variété des paysages normands se retrouve dans les aspects multiples du littoral. Nous avons également découvert et apprécié la table normande : Une cuisine saturée de crème délicieuse, le plateau de fruits de mer généreux, le poisson frais, la charcuterie, sans oublier le cidre et le calva.

Quel contraste avec le climat et les paysages méditerranéens de notre enfance !
Joëlle devant à son tour être scolarisée à la rentrée 1963/64, nous avons décidés de trouver un autre employeur. Le 22 octobre 1963, Le président de l'association " Les Amis de Tatihou ", Monsieur Louis DEFOND, Directeur de l'école normale d'instituteurs de Paris, m'a fait parvenir une lettre pour souligner le style très personnel donné à notre collaboration. Il aurait souhaité que se prolonge, au bénéfice des garçons de Tatihou, mon action au sein de l'association mais il comprenait les raisons de mon départ, à la fois professionnelles et familiales.

Photo M. Aletti
Tatihou hiver 62/63 - Jacques et Joëlle
Photo M. Aletti
A marée basse, " La Bretonne " transporte son équipage

Photo M. Aletti
Tatihou, Sortie Dominicale à marée basse 1963

A SUIVRE




LE MARCHAND DE CALENTICA
Envoyé Par Annie

                Sur le marché de Ménerville,
                Ce marchand n'est pas un kabyle
                Mais un gars de Monte Seco
                Qui vient avec son carrico
                Pour vendre de la calentica.
                Il répand la rébolica,
                On l'appelle le Rébolicao,
                Tellement il aime le jaléo.
                Il trimbale un torraïco
                Dans sa tête, ce medio-loco,
                Mais il n'est pas du tout méchant,
                On le trouve même très attachant.
                Son institutrice de Carteaux,
                Malgré ses troubles mentaux,
                Lui portait une grande affection,
                Lui pardonnait son addiction
                A la tchache ou la tcharéta,
                Mais lui donnait une boféta
                Pour qu'il arrête de chahuter.
                C'était un élève très futé.
                Aux binagates ou aux pignols,
                C'était le prodige de l'école.
                Il avait de l'atin ce champion,
                Le montrait en toute occasion.
                C'était aussi un très grand crack
                D'un jeu qui s'appelle le pitchac.
                Ce gars pétri de qualités
                A la très rare spécialité
                De vendre de la calentica
                En jouant de l'harmonica.
               
Samson de Saint-Eugène
22/03/2016


PHOTO D'ECOLE
Envoyée par M. Marc Spina
Photo Marc Spina
            
            Dans cette classe de M. Merle (Prof. de Gym.), est-ce que quelqu'un peut mettre des noms sur cette photo du lycée St Augustin ?


"B Ô N E "
REVERIES    PRINTANIERES
Par Mme Colette Levy

Image Mme Colette Levy        Image Mme Colette Levy

         Allons voir Mignonne si la rose est éclose,
         Et toi Bône ! Dans ta renaissance tu oses.
         Les jardins de la Mairie embaument notre cœur,
         Et, tous les Bônois savourent tes douces senteurs.

         Une adolescente rêveuse sur un banc sourit,
         Sa robe de vichy rose borde toute une grâce infinie,
         Ton regard croise sur le Cours des promeneurs chaleureux,
         Ombragés par les verts ficus majestueux.

         Éveillée par les parfums ambrés du printemps,
         Ton âme erre encore bien longtemps,
         Sur les grands jardins du Square Randon,
         Où palmiers et eucalyptus valsent sous les blonds rayons.

         Mais alors Mignonne la rose est éclose !
         Des rires d'enfants de joie explosent,
         Et, confiante tu ouvres grand ton cœur,
         Tandis que ton âme respire tout un passé infiniment heureux.
- Colette Levy        
         La Basilique d'Hippone peinte par l'auteur.
         Le kiosque à musique peint par l'auteur.
         Site : www.amisdebone.com
         Forum : www.amen.forumsactifs.com

        



Josette GOILLIOT-XICLUNA
Discours du 26 mars 2016

Envoyé par M. Norbert Baldacchino

           Chers Amis

            Avant de nous recueillir en mémoire de tous nos martyrs, permettez-moi d'exprimer mon ressenti même si mes propos n'atteindront jamais les hauts lieux de la République, je l'aurais dit.


            Monsieur Hollande,

            Le 19 mars 2016, pour la pour la première fois de l'Histoire de France, un Président de la République française a participé en personne à la commémoration du 19 mars 1962. Vous vous êtes montré indigne d'une fonction que vous avez mise au service de votre nature manœuvrière et sectaire.
            Le Samedi 19 mars 2016, ce n'est pas le Président de la République française qu'on a vu aux cérémonies mais un imposteur, un négationniste qui n'a eu aucun scrupule à utiliser un drame national pour servir ses lubies idéologiques et se racheter auprès de son camp, "le camp des porteurs de valises et de l'anti-France."
            Vous avez dit " Le 19 mars, ce sont les mémoires de toutes les victimes qui sont reconnues. […]Le sens de la journée nationale du 19 mars, c'est d'honorer toutes les souffrances. C'est de rendre hommage aux victimes civiles et militaires tombées. " Vous avez commis une intolérable provocation : mettre sur le même plan les morts fellaghas pris les armes aux mains au cours de ce qu'il est convenu d'appeler " la Guerre d'Algérie " et les morts civils égorgés alors que celle-ci était supposée terminée. Car il n'y a aucune commune mesure entre les tués de la guerre proprement dite et les victimes civiles de massacres d'après le 19 mars 1962, date de proclamation du cessez-le-feu et, surtout, après la proclamation de l'indépendance algérienne le 5 juillet 1962.
            La VERITE M. Hollande est celle-ci
            le cessez-le-feu fut en vérité, devant le sacrifice de nos morts, devant les hommes de notre temps et devant l'Histoire, la consommation de la plus grande capitulation humaine et morale de la France parce que sans défaite militaire. Il fut aussi le point de départ d'une des plus grandes tragédies de l'humanité contemporaine en raison des évènements qu'il fit naître.
            le cessez-le-feu fut la honteuse tuerie du 26 mars, rue d'Isly à Alger qui fit parmi la population civile européenne 80 morts et plus de 200 blessés.
            le cessez-le-feu fut la livraison aux égorgeurs du FLN de 150 000 Harkis fidèles à la France qui furent torturés, émasculés, écorchés vifs, bouillis, mutilés, coupés en morceaux, écartelés ou écrasés par des camions, familles entières exterminées, femmes violées et enfants égorgés.
            le cessez-le-feu fut un million d'européens qu'on livrait à la cruelle vengeance des vainqueurs. 5000 d'entre eux disparurent dans les semaines qui suivirent : homme condamnés à la mort lente aux travaux forcés, femmes et jeunes filles livrées à la prostitution et la traite des blanches.
            le cessez-le-feu fut le coup de folie sanguinaire, l'épouvantable boucherie du 05 juillet à Oran, devant l'armée française sans réaction, l'arme au pied. Les services officiels estimeront à plusieurs milliers le nombre des victimes de cette tragédie.
            le cessez-le-feu fut la spoliation, l'exode brutal et dramatique d'un million trois cent mille personnes de toutes conditions, chassées par la haine, abandonnant ce qui était leur raison de vivre.
             le cessez-le-feu, fut enfin le sacrifice totalement inutile de trente mille soldats métropolitains. Sont-ils morts pour l'Algérie Algérienne ?

            Choisir la date du 19 mars comme date commémorative de la fin de la guerre d'Algérie est une insulte envers les Harkis et les Pieds-Noirs .
            On ne voit pas au nom de quoi il nous faudrait commémorer le 19 mars, jour de deuil, jour de honte puisqu'il fut celui de notre capitulation devant le terrorisme, jour de mensonge et d'imposture qui doit nous rappeler que pour faire la guerre comme pour faire la paix, il faut être deux !
            Cette date, proposée par le Sénateur socialiste Alain Néri, est aujourd'hui surtout soutenue par les associations de gauche comme la FNACA , association connue pour ses liens étroits avec le parti communiste.
            L'on dit que la guerre ne cesse jamais brutalement et qu'il y a toujours des répliques. C'est vrai. Mais des répliques faisant plus de morts après le cessez-feu que sur toute la durée totale du conflit, vous conviendrez que c'est bien rare. Tout comme une commémoration officielle en France des victoires de l'Algérie
            Chez nos amis Allemands, le 08 mai 1945 et le 11 novembre 1918 ne sont pas commémorés,
            Ils ne doivent pas avoir la même ouverture d'esprit que nos dirigeants français.
            Comment est-il possible de confondre ainsi des victimes de FAITS de guerre et celles qui relèvent de CRIMES CONTRE L'HUMANITÉ ?

            Nous remercions les élus qui ont affiché publiquement leur désaccord sur le choix de cette date du 19 mars en ne se rendant pas à cette commémoration.
            Par contre, certains, peut-être en prévision des élections de 2017, n'ont pas hésité à y participé. Personnellement je ne les félicite pas.
            Maintenant, mes chers amis, nous allons nous recueillir à la mémoire de tous nos frères et sœurs qui sont tombés sous les balles de l'armée française, il y a 54 ans en ce funeste jour du 26 mars 1962 à Alger. Nous aurons également une pensée pour toutes les victimes qui pont perdu la vie sur cette terre d'Algérie tant aimée et que nous n'oublierons jamais.
            Merci

Josette GOILLIOT-XICLUNA
Présidente de l'ANFANOMA Vaucluse
Avignon, le 26/03/2016
           



BEZIERS le 26 mars 2016
par M. Robert Ménard
Envoyé par M. Villard

        Discours de M. Robert Ménard, maire de Béziers, prononcé lors de la cérémonie organisée à la mémoire des Français victimes du massacre de la rue d'Isly :


        "Mesdames, Messieurs,
        Mes chers amis,

        Voilà exactement 54 ans, le 26 mars 1962, l'armée française tirait sur des Français d'Algérie. 67 morts, 200 blessés.

        Le soir même, le général de Gaulle prenait la parole à la télévision. Il exhortait les Français à dire oui au référendum sur l'autodétermination – l’indépendance en fait - de l'Algérie.

        Le président d'un État dont les forces de l'ordre venaient d'assassiner 67 civils prononçait, osaient prononcer ces mots : « En faisant sien ce vaste et généreux dessein, le peuple français va contribuer, une fois de plus dans son Histoire, à éclairer l'univers ».

        Mots grandiloquents, mots emphatiques, mots de morgue, mots de mensonge. En fait d'univers éclairé, c'était une nuit sans étoiles et sans lune qui s'abattait sur les Français d'Algérie et sur les harkis. Une nuit d'effroi et d'agonie, de rapts, d'égorgements, de viols. Pour tout un peuple, il n'y aura plus jamais d'aurore sur cette rive de la Méditerranée.
        Trois mois plus tard, c'était l'exode d'un million de Français fuyant les couteaux et les balles des barbares avec lesquels ce même général de Gaulle avait signé un accord. Trois mois plus tard, des dizaines de milliers de harkis étaient abandonnés à leurs assassins. Ils allaient mourir dans une orgie de violence…

        Un demi-siècle a passé. Deux générations. Beaucoup sont morts qui n'auront jamais revu leur terre natale, goûté ses fruits gorgés de soleil, senti de nouveau l'odeur des eucalyptus, ri à gorge déployée sur les plages de leur enfance.

        Pourquoi revenir sur cette période autrement qu’en déposant symboliquement, protocolairement, une artificielle couronne d'hommage, sertie de phrases creuses et mornes ? Pourquoi se livrer à ce qui peut ressembler à un combat d'ombres évanouies contre des spectres sans linceul ? Pourquoi ? Parce que rien n'est achevé. Rien n'est clos. Tout revient.

        Le passé, vous savez, le passé se déverse dans l'avenir. Il est un torrent qui n'oublie rien et qui charrie en ses eaux toutes les fautes, tous les renoncements, tous les mensonges. Un jour, le torrent resurgit à la surface et l'on s'aperçoit alors que ce que l'on croyait disparu voyageait, souterrain, en silence. Il n'est pas rare dans l'histoire - car l'histoire n’a ni morale ni fin - qu'une génération doive payer pour une autre. C’est bien ce qui nous menace aujourd’hui…

        Le massacre de la rue d'Isly, comme le dieu Janus, a, au fond, deux visages. Isly est à la fois un commencement et une fin. Une porte d'entrée et une porte de sortie. Isly est la puissance et la gloire, mais aussi la faiblesse et la honte.

        Puissance, car s'il existait à Alger une rue d'Isly, c'est parce qu'auparavant, il y avait eu une bataille d'Isly. Le 14 août 1844, aux confins de l'Algérie, 11 000 Français avaient vaincu 25 000 Marocains. Battus, en déroute, ces Marocains abandonnèrent l'émir Abdel Kader et ses tribus épuisées. L'Algérie pouvait devenir française. Isly, c'est donc une victoire fondatrice, c’est l'Empire, c'est la France sûre d'elle, de sa force, de sa langue, de sa civilisation.

        Mais, depuis le 26 mars 1962, Isly est aussi le symbole de la France qui fuit, de la France qui se ment à elle-même, de la France qui meurt…

        A cinquante ans de distance, nous vivons des faits similaires. Les événements de 2015 à Paris – ou à Bruxelles - sont l'écho des événements d'Algérie de 1954 à 1962. Hier déjà, le fanatisme islamiste galvanisait ceux qui s'appelaient entre eux, non pas des fellagas, mais des moudjahidines.

        Ce fanatisme qui a fait le tour de l'Orient campe désormais dans nos villes. Le dire n'est pas faire un contre-sens historique, mais un raccourci libérateur qui mène d'une vérité à une autre, pour faire comprendre les liens qui existent et qui expliquent ce qui se passe et ce qui risque de se passer.

        Certains nous accusent d'instrumentaliser l'histoire au prétexte que nous lui donnons un sens qui n'a pas le bonheur de leur plaire. Mais il y a une différence entre ces gens et nous. Pour la plupart d'entre eux, l'histoire, ce sont des livres, des films, des cours... Pour nous, l'histoire, cette histoire, c'est notre histoire. Nos familles ont payé du prix de l'exil, du prix des larmes, du prix du sang, le droit de dire cette histoire.
        Eux parlent ou écrivent, nous, nous avons vécu. Et ils voudraient encore, ils voudraient en plus que nous nous taisions ? Que nous les écoutions nous expliquer la guerre d'Algérie tout en nous excusant de ne pas être morts comme tant des nôtres ?
        Nous ne nous tairons jamais. Et encore moins au regard des événements de 2015 et de ce début d'année. Et encore moins devant, face à ce qui vient à nous.

        L'islamisme, cela commence par des insultes - « sale français » -, cela continue par des mosquées fanatisées, ça se termine par des attentats. Croire que nous n'avons en face de nous que quelques fous, commandés de loin, c'est se leurrer. L'islamisme se cache dans chacune de nos villes, chaque jour renforcé par l'afflux de migrants. Les musulmans qui refusent leur loi seront les premiers à devoir fuir ou mourir. Puis - ou en même temps - ce sera notre tour. La France est en première ligne. C'est donc de France que partira, que doit partir la résurrection de l'Europe.

        Voilà pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. Voilà pourquoi nous n'étions pas là, il y a une semaine, pour le 19 mars.
        Nous ne commémorons pas le 19 mars parce que nous ne sommes pas des traîtres.
        Nous ne commémorons pas le 19 mars parce que nous ne crachons pas sur nos morts.
        Nous ne commémorons pas le 19 mars parce que nous nous voulons des Français dignes de ce nom.


        Chers amis, mes amis, ceux de la rue d'Isly sont morts en martyrs de l'Algérie française. D'autres sont tombés en héros pour sauver l'honneur de la France sur cette terre abandonnée. Ne les oublions jamais.
        Dans les temps qui viennent, nous devons conserver en nous la mémoire des uns et l'exemple des autres. Et alors, nous saurons que nous ne marcherons jamais seuls sur le chemin du combat.

        Vive la France ! Vive la plus grande France ! Vive la France toujours et encore !"


La Prière d'abandon
Par Le Père De Foucauld
Envoyé par M. Hugues Jolivet

         Mon Père,

         Je m'abandonne à toi,
         Fais de moi ce qu'il te plaira.
         Quoi que tu fasses de moi,
         Je te remercie.
         Je suis prêt à tout, j'accepte tout,
         Pourvu que ta volonté
         Se fasse en moi,
         En toutes tes créatures,
         Je ne désire rien d'autre, mon Dieu.
         Je remets mon âme entre tes mains.
         Je te la donne, mon Dieu,
         Avec tout l'amour de mon cœur,
         Parce que je t'aime,
         Et que ce m'est un besoin d'amour
         De me donner,
         De me remettre entre tes mains sans mesure,
         Avec une infinie confiance
         Car tu es mon Père.
- Père De Foucauld        


PHOTOS DE BÔNE
Envoi de M. Marc Spina

Envoi de M. Marc Spina
LA SEYBOUSE
Envoi de M. Marc Spina

Envoi de M. Marc Spina
UNE PHoto d'un Chai Bônois
Envoi de M. Marc Spina
C'est avec émotion que je mets en ligne cette coupure de journal car M. Fleur René est un ami et un voisin de mon village en France. Le Webmaster.

Autre temps.....Autre pape!
Envoyé par Mme B. Leonelli
    Appel du pape Urbain Il au concile de Clermont,
le 27 novembre 1095   

                " II importe que, sans tarder, vous vous portiez au secours de vos frères qui habitent les pays d'Orient et qui, déjà bien souvent, ont réclamé votre aide.

               Les musulmans ont envahi leur pays. Ils se sont avancés jusqu'à la mer Méditerranée. Ils s'étendent continuellement au détriment des terres des chrétiens, après avoir vaincu ceux-ci à sept reprises en leur faisant la guerre. Beaucoup sont tombés sous leurs coups ; beaucoup ont été réduits en esclavage. Ces Musulmans détruisent les églises. Ils saccagent le royaume de Dieu.

               Quelle honte, si un peuple aussi méprisé, aussi dégradé, esclave des démons, l'emportait sur la nation qui s'adonne au culte de Dieu et qui s'honore du nom de chrétienne.
               Je vous supplie, chevaliers ou piétons, riches ou pauvres. de vous rendre à temps au secours des chrétiens et de repousser ce peuple néfaste loin de nos territoires. Qu'ils aillent donc au combat contre les Infidèles, qu'ils luttent maintenant, à bon droit, contre les barbares."
 


« Notre-Dame d’Afrique, priez pour nous
et pour les musulmans »

Envoyée Par Mme Marquet Nicole
Mgr Jean-Marc Aveline, évêque auxiliaire de Marseille, a prononcé une Homélie à Carnoux-en-Provence (13), qui vient de célébrer les 50 ans de l’église Notre-Dame d’Afrique :

         « L’église Notre-Dame d’Afrique est pour moi hautement significative puisque je suis moi-même un rapatrié d’Algérie, né à Sidi-Bel Abbès en décembre 1958 et rentré en métropole, avec mes parents qui sont ici, le 7 novembre 1962. Après quelques années difficiles en banlieue parisienne, nous sommes arrivés à Marseille, dans les Quartiers-Nord, en septembre 1966. Et très vite, l’une de nos destinations du dimanche, comme pour bon nombre d’entre vous j’imagine, fut de venir prier un moment à Carnoux, aux pieds de Notre-Dame d’Afrique.

         C’est Elle qui, peu à peu, a posé sur nos mémoires déchirées le baume apaisant de la réconciliation. C’est Elle qui, ayant comme nous traversé la Méditerranée, manifestait à nos cœurs éperdus l’indéfectible fidélité de Dieu par-delà les épreuves de la vie et les soubresauts de l’histoire. C’est Elle qui, depuis Alger, rappelait à nos consciences endurcies qu’on doit la prier également, comme le cardinal Lavigerie l’avait souhaité, « pour nous et pour les musulmans ».
         C’est enfin Elle qui, ayant maintenant trouvé place dans ce vallon de Provence, jadis aride et désormais verdoyant, réchauffait notre espérance et nous conviait à apporter notre pierre à la prospérité de ce petit coin de France et plus largement de notre belle patrie, si tendrement aimée malgré tout ce que nous avions souffert à cause de l’attachement que nous lui portions.

         Comme il faut se réjouir, Monsieur le Maire, que Carnoux-en-Provence ne soit pas devenu un ghetto chic pour Pieds-Noirs aigris ! Si je ne me trompe, ils ne représentent d’ailleurs pas plus d’un tiers de la population aujourd’hui. Et c’est cela aussi, cette réussite d’une ville en plein essor, devenue plurielle sans oublier ses racines, que nous célébrons ce matin. Puis-je vous avouer qu’il m’aura fallu des années pour comprendre que la force du peuple Pied-Noir réside non pas dans l’entretien morbide de sa nostalgie mais dans son étonnante capacité à toujours recommencer, à aimer la vie et à s’ouvrir aux autres ? C’est ce qui est arrivé ici et c’est cela aussi que nous voulons célébrer ce matin.

         Permettez-moi donc d’appeler de mes vœux une prise de conscience de la vocation particulière du peuple Pied-Noir et du rôle qu’il devrait pouvoir jouer dans les circonstances particulières que nous traversons aujourd’hui en Europe et sur les rivages de la Méditerranée. Car ce peuple déraciné connaît d’expérience la douleur de toute migration. Il sait qu’on quitte rarement son pays de gaîté de cœur. Il sait, comme dit le proverbe, qu’on ne peut jamais arracher du cœur d’un homme l’amour de son pays natal. Il a appris dans sa chair ce que c’est que de n’être pas reçu, d’être méprisé simplement à cause de son origine, d’être incompris à cause de tous les préjugés dont on est la cible et d’être exclu à coup d’amalgames savamment et longuement entretenus.

         Eh bien, que ce peuple aujourd’hui fasse entendre sa voix ! Nous pouvons en effet témoigner qu’est possible une fraternité entre chrétiens et musulmans, comme lorsque nous vivions ensemble sous le soleil généreux de Constantine, d’Oran, ou d’Alger, tissant peu à peu ce mélange culturel qui nous a façonnés, fait de kémias et de mounas partagées, avant que ne s’engouffre dans les ruelles de nos villes un vent sournois venu d’ailleurs, éveillant les méfiances, brisant les amitiés et distillant la haine. Ce vent empoisonné souffle aujourd’hui sur l’Europe et sur notre pays, plus fortement encore que le Mistral de cette nuit ! Prenons garde qu’il ne nous emporte une nouvelle fois dans la spirale des violences sans fin.

         Même si notre voix est faible, nous devons dire, nous, Pieds-Noirs, que le dialogue est possible, qu’il a certes ses exigences et ses difficultés, mais qu’il est source de bonheur et surtout indispensable à la paix. Aujourd’hui, la nation française, si frileuse dès qu’un migrant se présente, si prompte à élever des barrières et à attiser les peurs, a bien besoin de notre témoignage et de notre courage, chers amis Pieds-Noirs. Combien de fois, retournant là-bas ces dernières années, j’ai pensé avec tristesse que ce n’est sans doute pas lorsqu’elle était française que l’Algérie avait été la plus malheureuse. Certes, il fallait que des choses changent. Mais il y avait certainement d’autres voies !

         C’est pourquoi j’estime que la nation française a bien besoin du témoignage de cette ville de Carnoux-en-Provence, créée par la volonté d’une communauté mais ouverte à tous ceux qui ont bien voulu bien se joindre à son histoire et l’aident aujourd’hui à se tourner vers l’avenir.
         Beaucoup de chrétiens et de musulmans persécutés dans le monde ont besoin du témoignage d’espérance que cette petite ville représente. Carnoux dit au monde que rien n’est perdu tant qu’on aime la vie, tant qu’on travaille ensemble pour bâtir ou rebâtir, tant qu’on reste solidaires et qu’on garde confiance en Dieu.

         Lorsqu’à la fin de l’année 1867, le choléra s’abattit sur l’Algérie, faisant plus de soixante mille morts, surtout parmi les plus pauvres de la population arabe, Mgr Lavigerie, tout nouvel évêque d’Alger, recueillit les orphelins et prit soin de tout son peuple, des chrétiens comme des musulmans. "Je suis évêque, disait-il, c’est-à-dire père, et quoique ceux pour lesquels je plaide ne me donnent pas ce titre, je les aime comme mes fils et je cherche à le leur prouver : heureux, si je ne puis leur communiquer ma foi, d’exercer du moins la charité envers ces pauvres créatures de Dieu." Et lorsque quelques années plus tard, le 2 juillet 1872, il consacra solennellement la basilique sur les hauteurs d’Alger, il fit écrire en grandes lettres sur les murs de l’abside : « Notre-Dame d’Afrique, priez pour nous et pour les musulmans ».
         C’est ainsi que Carnoux, chers amis, est pour nous aujourd’hui plus qu’un village : c’est un message. Message d’espérance et de fraternité. C’est donc avec beaucoup de joie et d’émotion que je souhaite à tous les Carnussiens un bon Jubilé sous le regard aimant de Notre-Dame d’Afrique ».

Mgr Jean-Marc Aveline            

Paru sur le site : Riposte-catholique
La réinformation catholique au quotidien
http://www.riposte-catholique.fr

" LE CYCLE DE L’ADIEU
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez               N°10
L’agonie des cathédrales
CHAPITRE X

« Bases identitaires et fondamentales de la guerre d’Algérie »

              Nous venons de réfléchir ensemble sur quatre exils théoriques réels ou irréels, vécus par le peuple juif d’Algérie ou plutôt par la fraction minoritaire du peuple français d’Algérie, de confession juive.

              Je me propose, par l’intermédiaire de deux chapitres, le X et le XI, d’abandonner provisoirement le thème des exils subis ou non subis, par nos compatriotes français d’Algérie de confession juive, pour rappeler à quel point fut et reste encore travestie, l’histoire, ou plutôt la genèse de la guerre d’Algérie.
              Cette page d’histoire travestie ou plutôt dédaignée, illustre en réalité un renoncement intellectuel et volontaire de la part des historiens qui se consacrent à ce chapitre majeur de notre histoire.
              Permettez-moi de m’inscrire parmi ceux qui posent encore la question suivante : « l’œuvre extra-métropolitaine de la France fut-elle à ce point criminelle et esclavagiste ? ».
              Cette interrogation impose une mise au point en ce début de la nouvelle ère historique qui se déploie devant nous. Une ère riche d’une menace que personne ne peut et n’ose nier :
              « la menace d’une guerre, en réalité déjà déclenchée, contre ce qui subsiste de la civilisation occidentale ».
              Une guerre que les histrions de la politique mondiale actuelle évoquent avec une désinvolture à peine concevable.
              L’Algérie française fut une œuvre magnifique. Exceptionnelle. Elle représente aujourd’hui, avec une évidence quotidiennement vérifiée, une occasion ratée.
              L’occasion d’une installation de la paix en Afrique, au Proche-Orient et plus loin encore.
              Elle aurait été le vecteur d’un devenir géant pour la France, l’Europe, le monde occidental et l’Afrique.
              L’Algérie française imposait, pour être possible et viable, une harmonisation humainement et structurellement, je veux dire rationnellement établie entre le judaïsme, le christianisme et l’islam. Ces trois religions étant énumérées dans leur ordre d’apparition historique.
              Les conflits que nous connaissons aujourd’hui en Afrique et au Moyen-Orient, en Europe ainsi qu’aux USA, malgré une volonté de recours à l’arme chimique déjà mise en pratique, ne sont pour le moment, que des conflits « débutants ».
              Comment définir aujourd’hui un conflit débutant ?
              Un conflit débutant se définit comme une confrontation qui n’implique pas encore l’usage de l’arme nucléaire.

              Les conflits que l’actualité nous offre sont chargés, avant tout, d’une aura de honte imputable aux gouvernements des pays intéressés mais imputable avant tout aux pays occidentaux.
              Car ceux-ci ont sabordé la décolonisation inéluctable et nécessaire, quand ils ont interdit à ceux qui avaient préalablement colonisé de la mettre eux-mêmes en route.
              Dans une logique d’irréfutable nécessité.
              Une décolonisation, telle qu’elle avait été préconisée au mois d’avril 1945 par l’Assemblée Générale Constitutive des Nations Unies à San Francisco.

              L’assassinat de l’Algérie française, de cette terre méprisée par De Gaulle parce qu’elle « n’avait rien à offrir en échange de ce qu’elle demandait » de cette terre peuplée « de populations dont le destin est d’être miséreuses » selon les propos de De Gaulle, cet assassinat donc, se situe à l’origine d’une mise en danger de mort du monde occidental.
              Cet assassinat, pour cette raison, illustre l’identité d’un moment historique décisif dans la conjuration permanente contre l’Occident.

              Les groupes financiers, plus ou moins occultes, qui ont téléguidé De Gaulle dans son entêtement obsessionnel à se débarrasser de l’Algérie, prennent en permanence des risques difficiles à évaluer.
              Le délestage économique du débouché colonial qu’ils ont mis en œuvre, avait l’ambition, ont-ils affirmé, de faire évoluer les peuples dits coloniaux vers un statut plus rentable de consommateurs solvables. Transformer ces peuples colonisés hier, en peuples de clients. Des peuples à qui on allait acheter un droit d’exploitation de leur sous-sol, de leurs richesses minières et pétrolières générant ainsi, pensaient-ils, une expansion économique nouvelle exprimée à travers la notion devenue obsolète et surtout imprécise, de valeur ajoutée. En Afrique et ailleurs.

              En affirmant cela, nous exprimons une vérité qui doit être soulignée avec une volonté persistante : la décolonisation fut une décision du capitalisme financier. Lui seul se situe à l’origine de la décolonisation et tout particulièrement, de la mort de l’Algérie française.

              Pour l’accomplissement de ce projet, ils ont réactivé, en lui donnant vie, un mouvement islamiste fondamentaliste. Celui-ci était né après la bataille des Pyramides le 21 juillet 1798.
              Il s’agit de la « nahda », la « renaissance de l’islam », dont la perspective, au delà du messianisme religieux, est de conquérir le monde par tous les moyens, y compris par la guerre.

              Au XXème siècle, la nahda s’est exprimée avec vigueur à travers une personnalité jouissant d’un exceptionnel rayonnement historique. Jouissant d’une intelligence supérieure, enrichie d’un charme personnel indiscutable. Il s’agit de l’émir libanais, le Druze Chekib Arslan.
              Je me suis souvent exprimé sur le rôle fondamental tenu par cette immense personnalité dans le développement de l’arabo-islamisme fondamentaliste universel.
              Druze libanais donc, né en 1870, l’émir s’illustra très vite comme un leader islamiste offensif du Proche et du Moyen-Orient avec, face à lui, deux ennemis à combattre : le Juif et le Chrétien. Il devint très rapidement le leader reconnu de la nahda. La renaissance de l’Islam.

              Arslan participa à la vie du parlement turc. Il se signala en 1915, par une prise de position officielle en faveur du génocide arménien.
              Plus tard, en tant que Druze islamiste syrien et libanais, il n’accepta pas les accords de San-Remo de 1920, qui, sous l’égide de la Société des Nations, firent d’une part de l’Irak, de la Jordanie et de la Palestine, des territoires sous contrôle britannique, et d’autre part, qui firent du Liban et de la Syrie, deux territoires sous mandat français.
              Il déclencha une insurrection armée contre la France en Syrie. Un tribunal militaire français le condamna à mort par contumace.
              Il se réfugia à Genève. Jouissant d’un asile politique, il y créa une association pour la « Libération de l’Afrique du Nord Française ». Il fonda un journal. Il disposait de moyens financiers confortables d’origine imprécisée qui lui permirent de mettre en route des contacts universels et d’organiser un congrès.

              Mais surtout, il donna asile à Messali Hadj, dont il assura l’évolution politique.

              Celui-ci, connu pour ses aspirations indépendantistes, avait été récupéré par le communisme après la première guerre mondiale. Il devint, à ce titre, leader de L’Étoile NORD AFRICAINE et fut utilisé par Staline qui recherchait le concours d’un notable musulman jouissant des compétences nécessaires pour convaincre les musulmans de l’Union Soviétique de se soumettre à la Révolution Rouge.
              Il connut un médiocre succès et fut « poussé » hors de l’Union Soviétique par le pouvoir stalinien. Il fut invité à rejoindre l’émir Arslan à Genève, c’est-à-dire, rappelons-le, le représentant reconnu de la nahda.
              Messali, en rejoignant Arslan à Genève, s’est inscrit de facto dans la mouvance de la nahda.

              Originaire de l’Ouest algérien, Messali était avant tout un musulman convaincu. Il s’est révélé être l’héritier spirituel et activiste des premiers premiers musulmans qui, dans l’ouest de la Berbérie, c’est-à-dire de la future Algérie, dans la région de Tlemcen plus particulièrement, s’identifiaient aux effectifs générateurs de ce que j’ai désigné par « l’onde de retour islamique » : cet islam de l’ouest maghrébin qui s’était structuré à partir du VIIIème siècle aux confins de la Mauritanie, du Mali, du sud-ouest de l’Algérie saharienne.
              Islam, offensif d’est en ouest, qui au XIème et XIIème siècle connut son apogée à travers la mouvance almoravide.
              Mouvance berbère et musulmane, mais avant tout mouvance qui se proclamait arabe.

              Car cette mouvance a fait de la langue arabe le vecteur opérationnel majeur de la religion du Prophète dans l’ouest méditerranéen et, espérait-elle, dans le monde entier. Les islamistes maghrébins puis les almoravides, se sont soumis, en effet, aux prescriptions autoritaires du 3ème calife. Ils ont contribué à faire de la langue arabe l’expression unique de la foi exprimée dans le coran.
              La langue arabe, la substance phonique de l’islam écrivent des spécialistes de l’islam comme le professeur Henry Corbin, et d’autres encore.
              Messali, auprès de Chekib Arslan et sur injonction de celui-ci, rompit les attaches plus ou moins réelles qui le reliaient au communisme. Il s’exprima dorénavant comme celui qu’il avait toujours été : un islamiste exclusif.

              Pendant la guerre de 1939-1945, Chekib Arslan s’inscrivit ouvertement dans le camp d’Adolphe Hitler. Unissant ainsi son combat à celui d’Asmine el Husseïni, mufti de Jérusalem, qui exprimait son refus d’accepter la naissance d’un état juif en Palestine. Cette naissance avait été envisagée, en Angleterre, comme une éventualité souhaitable à l’initiative de Lord Balfour.
              Jérusalem devint en conséquence une cause majeure du combat mené par les islamistes. Troisième ville sainte de l’islam après la Mecque et Médine, il était hors de question d’accepter, pour Asmine el Husseïni de Jérusalem et pour Chekib Arslan de Genève, que Jérusalem devînt une ville juive.
              Ils n’hésitèrent pas, dans cet esprit anti-juif exclusif, à s’intégrer au combat d’Adolphe Hitler qu’ils rejoignirent à Berlin.

              Messali, solidaire de ce combat anti-juif à un échelon subalterne, accepta dès le début de la guerre de 1939-1945, d’accorder son soutien aux services secrets militaires allemands. Il bénéficia personnellement du contact d’officiers du SR germanique, comme le capitaine Reiser, parmi d’autres. Ceux-ci l’assurèrent de subsides financiers. Messali fut arrêté et emprisonné. Son mouvement, le PPA, le Parti du Peuple Algérien, fut dissout et interdit dès le début de la guerre de 1939-1945.
              Il n’entre pas dans le cadre de ce travail d’étudier la carrière révolutionnaire de Messali Hadj. Beaucoup d’autres l’ont fait mieux que je ne l’ai fait. Ce que je veux souligner, cependant, c’est la certitude suivante : Chekib Arslan, pendant la guerre de 1939-1945, à partir de Berlin, prit en mains la lutte des messalistes d’Algérie contre la France.

              Au moment de la chute d’Adolphe Hitler, l’émir libanais fut capturé par les Français.
              Il s’évada !
              Il rejoignit sa base opérationnelle de Genève. C’était à la fin du mois d’avril 1945. La guerre mondiale n’était pas encore officiellement terminée.
              Dès son retour à Genève, sans perdre de temps, il anima une première tentative de soulèvement en AFN, simultanée et synchrone d’une tentative de soulèvement à Damas. Dans ce dernier cas, sous la forme d’une attaque palestinienne dirigée contre nos troupes.

              En Algérie, il opéra par l’intermédiaire des messalistes qui faisaient partie intégrante d’une formation politique créée à l’initiative de Ferhat Abbas en 1943, grâce à l’appui exclusif et décisif, de De Gaulle. Il s’agit de l’AML de Ferhat Abbas : l’association des Amis du Manifeste de la Liberté fondée par De Gaulle, via Ferhat Abbas, qui regroupait :
              - le Parti Communiste algérien d’Amar Ouezeguène
              - le PPA de Messali
              - l’association des ouléma dirigée par Ibrahim Bachir à cette époque
              - le Manifeste Algérien créé par Ferhat Abbas en 1942.


              Le 1er mai 1945 à Alger, la guerre n’était pas encore officiellement terminée, une manifestation particulièrement riche en incidents violents se déroula rue d’Isly devant la caserne du XIXème Corps d’armée. Les historiens s’entêtent à ne pas évoquer comme il le mérite, cet évènement extrêmement grave.

              Le nom de Chekib Arslan fut proclamé ce jour-là à Alger, comme celui du président d’une République Islamiste Nord-Africaine à créer d’urgence.
              L’émir libanais, échappé des Français nous l’avons vu, avait regroupé ses moyens d’actions et surtout de propagande. Depuis Genève, il appela au soulèvement contre la France de tous les peuples maghrébins en soulignant qu’il ne fallait pas laisser passer l’occasion que représentait la fin de la guerre. Il mettait en exergue une vérité à ne pas négliger : l’essentiel des forces combattantes françaises d’AFN, tous les hommes d’Algérie en état de se battre étaient encore mobilisés et pour une immense majorité d’entre eux, absents d’Algérie.
              Il fut le déclencheur lointain certes, des évènements du 8 mai 1945 qui furent un échec pour lui, Chekib Arslan.
              Sauf dans la Petite Kabylie des Babors à Sétif tout particulièrement et à Guelma à l’est de Constantine.

              En ce qui concerne Sétif et la Petite Kabylie deux notions permettent de comprendre la violence des manifestations qui s’y déroulèrent.
              La première notion, c’était avant tout la terre de naissance du kabyle Ibrahim Bachir cheik, né à Tocqueville, Ras-el-Oued, au milieu de ce territoire. Il avait succédé à Ben Baddis à la présidence de l’association des ouléma, dès la mort de celui-ci, le 16 avril 1940.
              La seconde notion : c’était la terre où vivait Ferhat Abbas.

              Pour expliquer la révolte sanguinaire de Guelma, très éloignée de Sétif puisqu’il s’agit d’une ville située à l’est de Constantine, il faut se souvenir de la personnalité de Ben Baddis. Celui-ci en tant que premier président de l’association des ouléma, avait été interné au début de la guerre, car il avait noué des contacts avec les services secrets militaires allemands. Il fut interné dans un camp de concentration. Il y trouva la mort à l’occasion d’une maladie intercurrente, le 16 avril 1940.
              Pour le cinquième anniversaire de sa mort, le 16 avril 1945, une cérémonie commémorative fut célébrée dans le Constantinois.

              On y évoqua au milieu d’une violence extrême, « l’assassinat de Ben Baddis par les Français le 16 avril 1940 ».
              Tel fut le prétexte formulé par les manifestants. Message psalmodié, ou plutôt hurlé dans un vacarme de youyous par une foule fanatisée, tenue en mains par les scouts musulmans. La haine se traduisit par des cris de mort.
              « Katlan n’sara » … « tuez les chrétiens ! » tel fut le cri de guerre dominant entendu lors de cette manifestation du 16 avril 1945.
              Cette commémoration se déroula dans l’est du département de Constantine et constitua la base de départ de messagers pour appeler à la révolte tous les Kabyles du Constantinois.
              Obéissant à l’appel de Chekib Arslan du 1er mai 1945, le site de Guelma répondit le 8 mai 1945, avec violence et sauvagerie.

              Il fallait réagir de toute urgence à ce soulèvement partiel du 8 mai 1945, dans un seul but : éviter un massacre de Français sur la totalité du territoire algérien.
              Je n’ai pas honte d’affirmer, quitte à heurter une fois de plus la sensibilité venimeuse de celui que je considère comme un délateur et surtout un ignare mal intentionné, IS de l’Hérault : il a fallu « terroriser la terreur » pour protéger nos compatriotes contre un massacre de masse.
              Je ne suis pas sanguinaire, loin de là. Mais lorsque nous sommes assassinés par un ennemi qui scande sa volonté de nous anéantir collectivement, parce que nous sommes « n’sara » parce que nous sommes chrétiens, il est impossible devant l’urgence de marchander la vigueur de notre défense.
              Dans le but prioritaire de protéger femmes, enfants et hommes désarmés.

              Après la résolution de cette attaque contre notre pays et notre peuple, accompagnée, nous l’avons souligné, heure pour heure d’une agression synchrone de nos troupes à Damas par des Palestiniens, l’Algérie connut une curieuse période.
              Une période dite « de paix ».
              Sur une terre où vont se nourrir deux conjurations : une première conjuration contre la France accompagnée d’une seconde conjuration contre la Croix. Conjuration conduite par des comploteurs d’Algérie, de France, et d’ailleurs.
              Un argument alimenta, hier comme aujourd’hui encore, la volonté révolutionnaire de nos ennemis : c’est la vigueur de notre riposte du 8 mai 1945.
              Riposte qui avait mis en réalité l’AFN à l’abri d’un bain de sang. Il fut évoqué, à propos de cette répression, un chiffre de victimes vingt fois supérieur au chiffre réel.

              Vint l’amnistie octroyée par la IVème république, née en 1946. Amnistie en faveur de tous les condamnés, c’est-à-dire en faveur de ceux qui avaient participé aux « évènements » du 8 mai 1945, en particulier en Kabylie et à Guelma. Qui avaient hurlé « Katlan n’sara », « Tuez les Chrétiens ! ».
              A propos de cette amnistie, je vous transmets l’information suivante : elle fut l’occasion de « résurrections multiples ». Car ils avaient été très nombreux ceux qui se cachaient et qui avaient été déclarés morts par leur famille. Ceux-ci réapparurent bien vivants après l’amnistie de 1946. Celle-ci les mettait à l’abri de toutes les poursuites judiciaires.

              Par ailleurs, l’amnistie de 1946 conféra, évidemment, leur liberté d’action à des hommes qui avaient été administrativement sanctionnés.
              Les principaux leaders rendus ainsi à une liberté politique totale, prirent tous une initiative qu’ils ont tenu à relater eux-mêmes dans leurs écrits respectifs.
              Je fais référence à leur prise de contact immédiat avec le président en fonction de l’association des ouléma. Ibrahim Bachir reçut successivement dans ces conditions, Abderrahmane Farès et Ferhat Abbas. Ces hommes, par ailleurs pratiquants très modérés de leur culte, recherchaient le blanc-seing de ce notable religieux kabyle né à Tocqueville, Ras-el-Oued, en plein territoire insurrectionnel.
              Un blanc-seing nécessaire à leurs activités futures.

              Activités ou plutôt actions qui aspiraient à rendre nulle une disposition de la constitution de 1946 : celle qui stipulait, sans ambiguïté, que les départements français d’Algérie faisaient partie intégrante des territoires de la République française.

              Ibrahim Bachir s’est employé en quelque sorte à rappeler à l’ordre ces nouveaux leaders. Ceux-ci assumèrent leur rôle respectif dans la mise à mort de la France sud-méditerranéenne. Ils avaient éprouvé cependant la nécessité pour l’accomplissement de leur tâche, d’un blanc-seing, nous l’avons précisé par ailleurs, un « imprimatur verbal » pour mettre en œuvre leur perspective révolutionnaire. El Bachir el Ibrahimi fut celui qui octroya cet imprimatur verbal, tout particulièrement à Ferhat Abbas et à Farès nous l’avons vu, mais aussi à Messali Hadj, assigné à résidence dans la petite ville de Revel-Chelala, à l’ouest d’Alger.

              L’AML de Ferhat Abbas avait été dissoute dès le début des évènements. Le 8 mai 1945. Ce qui appelle une précision d’importance majeure.
              L’AML, l’association des Amis du Manifeste de la Liberté, n’était en réalité qu’une fédération de partis politiques, structurée dans un but opérationnel anti-français. Mise en place officiellement en 1943.
              A la sollicitation de Ferhat Abbas.
              De Gaulle, permettez-moi de le rappeler, donna son accord pour la naissance officielle de ce mouvement. De Gaulle prit ainsi la responsabilité historique d’officialiser les statuts de l’AML.
              Malgré l’opposition du général Giraud.
              Dans cette attitude, De Gaulle ne faisait que se soumettre aux exigences de Robert Murphy, le représentant personnel de Roosevelt à Alger depuis décembre 1940.
              Cette association, l’AML, fut dissoute bien évidemment au moment des émeutes sanguinaires du 8 mai 1945. Il n’était pas envisageable, même pour la IVème république, qu’un mouvement similaire pût voir le jour en 1946, après l’amnistie.

              Prenons soin de ne pas négliger les précisions qui vont suivre.

              Le premier constituant de ce mouvement, l’AML, nous l’avons précisé, était le Parti Communiste Algérien, le PCA.
              Or, celui-ci, non seulement s’opposa au déclenchement des émeutes du 8 mai 1945 contre la France et le peuple français, mais aussi et surtout, appela à une répression sévère et sans pitié.
              Amar Ouezeguène et Maurice Thorez, exigèrent, par écrit, la rigueur ultime de la République contre les émeutiers qu’ils ont qualifiés d’hitlériens.
              Ce qui correspondait, mais qui le savait, à une identification fondamentale et irréfutable de l’évènement du 8 mai 1945.
              Car celui qui avait inspiré et déclenché cette tentative de massacre de Français, c’était l’ancien complice d’Adolphe Hitler, l’émir libanais Chekib Arslan qui, libéré par les Français après sa capture en avril 1945, lors de l’effondrement allemand, avait pu rejoindre Genève et à partir de cette ville, déclencher une insurrection anti-française, qu’il espérait africaine et libano-syrienne.
              Cette décision de soulèvement nord-africain et proche-oriental fut un échec et ne connut qu’un succès partiel, nous l’avons vu, à Sétif, en Petite Kabylie d’une part, et à Guelma, à l’est de Constantine, d’autre part.
              La première de ces deux zones était sous l’influence directe du cheik des ouléma, Ibrahim Bachir. Quant à Guelma, à l’est de Constantine, elle était tenue en main par les anciens fidèles de Ben Baddis, le premier président de l’association des ouléma.
              L’affirmation publique et surtout écrite d’Amar Ouezeguène et de Maurice Thorez accusant les émeutiers du 8 mai 1945 d’avoir été inspirés par l’hitlérisme, identifiait donc la nature réelle de la conjuration opérationnelle dirigée contre la France.
              C’est pour cela qu’elle mérite d’être soulignée.

              Le deuxième constituant de l’AML : c’était l’association des ouléma fondée, je le rappelle, au mois de mai 1931. Normalement, elle représentait l’âme religieuse de la conjuration qui s’était exprimée au sein de cette association, l’AML. « Ma religion c’est l’islam, ma langue c’est l’arabe, ma patrie c’est l’Algérie » tel s’exprimait le fondamentaliste Ben Baddis.
              Il conférait à l’Algérie une définition religieuse et révolutionnaire exclusive. En même temps, il l’incluait dans une mouvance conquérante universelle, l’arabo-islamisme fondamentaliste.

              Ben Baddis, un Berbère, exigeait à outrance l’usage exclusif de la langue arabe. Pour lui, « la réciprocité opérationnelle entre les textes et les récitants », « la psalmodie qui cautionne que l’on reste soi et qui symbolise l’universel » étaient exprimées par le moyen de la langue arabe littérale, « substance phonique de l’islam ». Sa volonté de combattre la France explique que le président Ben Baddis ait prêté une oreille complaisante aux services secrets allemands d’autant plus que son hostilité contre la France était majorée de sa volonté de combattre les juifs.

              Malgré tout ce capital d’antécédents, la IVème république naissante en 1946 ne sanctionna pas l’association des ouléma et son nouveau président Ibrahim Bachir. Celui-ci put non seulement poursuivre la mise en place de l’arrière fond ethnico-religieux de la future guerre d’Algérie, mais il put organiser de fructueux contacts avec différents leaders de l’anti-France.

              Le troisième constituant de l’AML s’illustrait à travers le « Manifeste Algérien de la Liberté » créé par Ferhat Abbas après le débarquement américain en AFN du 8 novembre 1942.
              C’est autour de ce manifeste que s’était structurée l’AML en 1943.
              Il s’agit-là du seul élément qui mérite d’être rappelé.
              Ferhat Abbas n’éprouva aucune difficulté en 1946 à faire renaître ce Manifeste Algérien auquel la République française semblait attribuer une importance dérisoire. Cette nouvelle association s’intitula l’UDMA, Union Du Manifeste Algérien. En 1946 elle fut présidée par Ferhat Abbas lui-même, en collaboration avec mon confrère algérien, le docteur Ahmed Francis, vice-président de l’UDMA.

              Le quatrième constituant de l’AML dissoute après le 8 mai 1945 c’était le PPA : le Parti du Peuple Algérien. Il s’agissait en réalité d’une deuxième dissolution car le PPA avait connu cette mésaventure au début de la guerre, en 1939.
              Quand il fut établi par le SR français que Messali avait accepté des contacts avec des officiers du SR militaire allemand.
              C’est une notion établie, avec photos et documents à l’appui. Un de ces officiers était le capitaine Reiser, bailleur de fonds de Messali, dès le début de la guerre de 1939-1945. Le PPA fut dissout. Messali fut logiquement incarcéré.
              Plus tard, le 25 janvier 1941, une révolte de spahis à Maison-Carrée provoqua l’assassinat de 10 civils français, de 10 sous-officiers français et d’un capitaine français. Il fallut faire donner un escadron du Vème Chasseurs d’Afrique pour mâter cette rébellion. Tous les leaders furent fusillés.

              Messali n’était intervenu en rien dans la genèse de cette révolte sanguinaire de Maison-Carrée. Mais les émeutiers avaient hurlé son nom lorsqu’ils déclenchèrent leurs assassinats, et lorsqu’ils furent sur le point de massacrer 200 civils français réfugiés dans un cinéma.

              Messali avait été condamné à 18 ans de travaux forcés au mois de mars 1941 par le tribunal militaire français de la rue Cavaignac à Alger. Il fut libéré par le général Giraud sur injonction courtoise mais impérative de Robert Murphy que nous connaissons comme le représentant personnel de Roosevelt à Alger depuis le mois de décembre 1940. L’élargissement de Messali intervint au début de l’année 1943. Le PPA, Parti du Peuple Algérien, fut dès lors autorisé à réapparaître.

              Il fut incorporé à l’AML créée cette année-là, par la volonté conjointe de Ferhat Abbas et de De Gaulle. Malgré l’opposition du général Giraud qui ne fut soutenu par personne. En particulier par aucun officier général ou supérieur de l’armée française qui était en train de renaître.
              Le PPA connut sa dernière dissolution, après le 8 mai 1945.

              Dans la suite de sa carrière, Messali connut tout le temps une liberté surveillée, ou plutôt contrôlée.
              Il était tenu en mains en effet, par la police et les services de renseignement français. Ceux-ci prétendaient l’utiliser à leur discrétion en exhibant contre lui une menace redoutable : accuser Messali de collaboration avec l’ennemi allemand et le renvoyer, éventuellement, devant une cour de justice.
              Messali ne jouissait donc d’aucune liberté d’action. Tenu en mains. Ficelé par la police et les services français. Depuis 1945.
              Il n’était intervenu en rien, soulignons-le, dans l’insurrection de Maison Carré de 1941 et dans l’insurrection du 8 mai 1945. On ne trouva donc aucune raison de refuser la naissance du MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques )
              Ce fut en 1946. Le siège du MTLD se situait place de Chartres, à Alger. Le MTLD assurait ainsi la succession théorique du PPA. Sous contrôle français puisque Messali était totalement contrôlé par la police française.

              A partir du MTLD, deux notions vont conférer à la guerre d’Algérie déjà mise en route, un rayonnement nouveau. Un enrichissement de l’identité doctrinale et politique de cette guerre sur lequel les historiens de la guerre d’Algérie, ne sont pas prolixes.
              C’est un chapitre majeur de notre histoire qu’il m’est arrivé d’évoquer à mille reprises.
              Je vais rappeler sommairement la nature de cet enrichissement dans le chapitre qui suit : un chapitre qui traite :
              - de l’OS, Organisation Secrète,
              - du MNA, Mouvement National Algérien.


              Ce qu’il faut se garder d’oublier c’est la réalité suivante : au sein du MTLD siégeaient de véritables révolutionnaires qui aspiraient, sans équivoque, à déclencher une guerre contre la France.
              Ces mêmes hommes étaient parfaitement conscients, par ailleurs, que Messali n’était pas libre. Ils avaient néanmoins enregistré qu’il avait acquis la notoriété d’un symbole presque mystique : celui du combat contre la France.

              Ils prirent la décision de se regrouper au sein d’une organisation clandestine. Une organisation clandestine qui avait la particularité d’être structurée à l’intérieur d’une organisation légale.
              Car le MTLD jouissait de statuts qui avaient été agréés par la Préfecture d’Alger.

              Cette nouvelle organisation clandestine, appelée Organisation Secrète, fut élaborée à l’intérieur du MTLD certes, mais regroupa quelques noms parmi les plus célèbres de la guerre d’Algérie : Krim Belkacem, Ait Ahmed, Mohamed Khider, Boudiaf, Ben Kheda… Lahouel, Kiouane, ces deux derniers s’identifiant à des collaborateurs directs du maire d’Alger, Jacques Chevallier. (En 1954 celui-ci fut nommé secrétaire d’état à la défense nationale et plus tard, ministre de la guerre).
              Ils assumèrent un rôle fondamental dans le déroulement de la guerre déclenchée contre la France en Algérie.

              L’OS, dès sa constitution en 1947, soit 7 ans avant le début officiel de la guerre d’Algérie, prit une initiative d’importance majeure.
              Elle demanda et obtint l’appui de la Ligue Arabe.
              A partir de cette information, il s’agit d’être très attentif.

              La ligue arabe fut créée en 1945, quelques semaines avant la fin européenne de la guerre mondiale de 1939-1945. Elle fut créée en Égypte.
              C’est-à-dire, à cette époque, sur le territoire d’implantation des bases-arrières de la 8ème Armée britannique.
              La ligue arabe ne pouvait se passer de l’accord certes, mais surtout de l’appui des services secrets britanniques. De la nation anglaise.
              Donc, en 1945, l’Angleterre soutient la ligue arabe.
              On peut préciser qu’à cette époque, la ligue arabe c’est la chose de l’Angleterre.
              La ligue arabe, sans tarder, accorda son soutien à l’OS algérienne dès 1947.
              C’est-à-dire à la structure révolutionnaire majeure, réelle et clandestine du MTLD.

              L’OS c’était le noyau du futur FLN.

              Quand on étudie cette alliance opérationnelle, il faut se garder de faire l’impasse sur une notion fondamentale. Lorsque la ligue arabe fut créée en 1945, en regroupant Égypte, la Palestine, la Jordanie, l’Irak et l’Arabie, c’était dans quel but ?
              Ou plus précisément, quel était le but des Britanniques ?
              C’était celui d’appuyer officiellement et ouvertement le monde arabe dans une lutte, dont la finalité exclusive était d’interdire la naissance d’un état d’Israël.

              La proclamation de Lord Balfour à la Chambre des Communes, n’avait pas résisté à l’influence du dieu Pétrole. L’Irak, devenu indépendant grâce aux Anglais, détenait dans ses sous-sols une énorme richesse pétrolière. Les Anglais voulaient l’exploiter. Il leur fallait, pour retirer un maximum de profits de cette ressource d’hydrocarbure, construire un oléoduc d’une part et jouir d’un port d’embarquement du pétrole pour l’Angleterre d’autre part.
              Ce port c’était Haïfa. En territoire palestinien.
              « Vous voulez Haïfa pour jouir du pétrole que nous vous vendons. Nous, nous refusons que Jérusalem, 3ème ville sainte de l’islam, devienne une ville juive ».
              Pour satisfaire à cette exigence arabe les Anglais entrèrent en conflit avec les combattants de la future république d’Israël.
              Ce qui revient à dire que lorsque l’OS, l’Organisation Secrète, qui regroupait les fondamentaux de la révolution algérienne bénéficia de l’appui de la ligue arabe, elle s’inscrivit ouvertement par cette décision, dans le combat anti-juif.
              C’est une notion qu’il faut retenir.

              Il ne faut pas oublier de la rappeler pour l’information de ceux qui veulent à tout prix, contre la plus élémentaire des logiques, voir dans les défenseurs de l’Algérie française, des hommes animés avant tout d’une motivation anti-juive.

              Accusation dénuée de tout fondement bien évidemment et surtout accusation de recours formulée par ceux qui sont obligés de constater néanmoins, que la mort de la France sud-méditerranéenne en Algérie, mise en œuvre par De Gaulle, conféra tout son mordant actuel à l’impact de l’arabo-islamisme fondamentaliste à l’échelon universel.

              Nous venons de rappeler le rôle de la ligue arabe dans la définition historique, politique et confessionnelle de la guerre d’Algérie.
              Cette ligue a connu, par la suite, d’autres évolutions.
              L’une des plus importantes remonte à l’année 1970.
              C’est l’année où fut installée à Paris une Chambre de Commerce franco-arabe, présidée par M. Hervé de Charrette. La zone où allait s’exercer la compétence de cette chambre, fut définie par la France et les 22 pays membres de la Ligue des États Arabes.

              C’était l’amorce de nouvelles structurations bancaires et financières dont le but se proposait avant tout de rendre les compétences de nos financiers compatibles avec la charria. Il fallait faire accéder les techniciens de la finance française, à un savoir-faire « islamiquement » compatible, répétons-le, avec les nouvelles exigences consécutives à une implantation très appréciable de l’argent arabe en France.

              Le tout, en accord avec quelques associations mondiales internationales qui prétendaient diriger le monde, à cette époque, uniquement par le relais du jeu bancaire. Qu’il s’agisse de « le Siècle » ou de la « French American Foundation (FAF) » en relation avec le célèbre groupe Bidelberg et les structures décisionnaires plus ou moins occultes du capitalisme financier international.
              C’était vrai il y a 46 ans ! Aujourd’hui : j’avoue ne pas être informé.

              Le MTLD, comme l’UDMA, connut au lendemain de la Toussaint Rouge, le 1er novembre 1954, les inconvénients d’une dissolution. Messali n’éprouva aucune difficulté à donner vie à son mouvement pour la troisième fois : sous l’appellation du MNA, le Mouvement National Algérien.
              Ce MNA très rapidement et officiellement interdit, donc clandestin, connut cependant une période d’activité opérationnelle dirigée clandestinement, ou plutôt mise en œuvre cette fois, par les services secrets militaires français.
              Le MNA se soumit d’autant plus qu’il était dans l’obligation de se défendre contre le FLN qui exigeait en permanence l’unité d’action.

              Le FLN exécuta, animé de ce déterminisme unitaire, un nombre important de messalistes.
              Ce style de conflit fut à l’origine de règlements de compte FLN-MNA qui opportunément ont servi de camouflage juridique et politique à des opérations déclenchées par des contre-terroristes français décidés à combattre clandestinement le FLN, dès 1955.

              Ce MNA, soutien indirect ou plutôt mercenaire du contre-terrorisme patriote français, connut un bouleversement de son utilisation après la prise du pouvoir par De Gaulle, en 1958. Il devint alors un appareil clandestin au service de ceux qui, sous le prétexte allégué et surtout mensonger de défendre la « coopération » en Algérie, se mettaient au service exclusif de De Gaulle.
              Ils ne poursuivaient qu’un but : le pourrissement de la thèse « Algérie française ».

              Plus tard, en 1962, ce MNA clandestin devint officiellement le F.A.A.D., le Front Algérien d’Action Démocratique qui, théoriquement et légalement, prétendait structurer une force d’opposition anti-FLN, dans l’Algérie indépendante.

              Mais qui en toute et simple vérité, était une création des services spéciaux français, dépendant de l’Hôtel Matignon, c’est-à-dire théoriquement des services du premier ministre Michel Debré.
              En réalité, ces services exerçaient leur activité par le relais de la Sécurité Militaire Française en Algérie. Le colonel qui la commandait était entièrement soumis aux ordres de Fouchet et de De Gaulle. Il avait neutralisé tous les autres services secrets français qui ne jouaient plus aucun rôle.
              Cette nouvelle structure mise en action par les services secrets de Matignon, prétendait devenir l’instrument d’une future et mensongère opposition au FLN dans l’Algérie nouvelle qui allait prendre la succession du cadavre de la France sud-méditerranéenne.

              Le F.A.A.D., en tant que structure gaulliste, en tant que bluff gaulliste, obtint néanmoins un brillant succès : il provoqua l’arrestation du général Salan, à la suite d’initiatives criminelles d’Achard et de Ferrandi, que nous connaissons déjà.
Le docteur Jean-Claude PEREZ        
Nice, Le 17 mars 2016                 

" LE CYCLE DE L’ADIEU
Envoyé par Le Docteur J.C. Perez               N°11
L’agonie des cathédrales
CHAPITRE XI
L’OCCIDENT CHRETIEN ET L’OCCIDENT MUSULMAN
LA FRANCE….
FILLE….. OU MERE DE L’EGLISE…..

              Je me suis attaché à relever à maintes reprises une contradiction qui crève les yeux.
              Une contradiction entre les affirmations ou plutôt les annonces « magistrales » « voire solennelles » de De Gaulle d’une part, et les évènements tels qu’ils se sont déroulés, d’autre part.
              « La dictature belliqueuse des communistes consécutive à l’indépendance de l’Algérie » qu’il a évoquée ou plutôt annoncée en langage limpide dans son discours du 16 septembre 1959, ne s’est pas installée en Algérie.
              Il abandonna avec cynisme l’Algérie à ceux-là mêmes qu’il traitait dans un autre de ses propos, de « meneurs ambitieux résolus à établir par la force et par la terreur leur dictature totalitaire et croyaient pouvoir obtenir qu’un jour, la république leur accorde le privilège de traiter avec eux du destin de l’Algérie…
              Il n’y a aucune chance que la France se prête à un pareil arbitraire ».


              Cet arbitraire s’est accompli sous l’autorité de De Gaulle, et surtout avec son total agrément.
              Ce même arbitraire, insistons encore, qu’il condamnait et rejetait dans ses propos.
              Ce même arbitraire auquel il se soumit avec complaisance.
              Il accepta tout.
              En particulier d’être rappelé à l’ordre par Ferhat Abbas lui-même. Celui-ci en effet, avait répliqué en 1960 à De Gaulle, cet homme dont il jouissait de l’appui depuis 1943 : « C’est à celui qui sollicite la fin des combats qu’il appartient de hisser le drapeau blanc ».
              C’est en ce dernier exploit que s’exprime historiquement l’accomplissement de De Gaulle en Algérie : il a mendié la paix en Algérie. Il a hissé le drapeau blanc de la défaite française en Algérie.
              Défaite française, oui, mais avant tout victoire gaulliste, que le chef de l’État entérina avec cynisme.
              Victoire de De Gaulle en tant qu’agent d’exécution subalterne du capitalisme financier, pressé de satisfaire aux exigences comptables du délestage économique du débouché algérien.
              Quitte à payer sa victoire du prix d’un massacre éventuel. Un massacre du peuple pied-noir.
              Massacre initié par le scandaleux génocide des harkis qui, en une occasion au moins, furent débarqués du bateau, qui devait les évacuer vers la France. Ils furent égorgés devant un public hurlant de haine, rameuté et stimulé par le FLN pour célébrer l’évènement.
              Ce drame fut vécu dans un port du Constantinois et abondamment décrit.

              Alors que je vivais mes aventures d’exil, j’ai connu un prince italien très célèbre. C’était à Gênes, en octobre 1963.
              Ce notable manifesta verbalement un étonnement inattendu lorsque je lui exprimai, sans camouflage, mon hostilité à De Gaulle. Il était informé du rôle clandestin que j’avais tenu dans les affaires d’Algérie et il avait sollicité ce contact auprès de l’ami italien qui me servait de relais à Gênes.

              En réalité, le danger que représentait De Gaulle pour l’avenir de la France, de l’Europe et de la chrétienté ne semblait pas provoquer chez cette prestigieuse personnalité, la plus petite réticence. Je me souviens de son commentaire : « Je partage toutes vos convictions européennes, occidentales et chrétiennes. Je rends hommage au combat que vous avez mené en Algérie dans la clandestinité de 1955 à 1962. Mais contrairement à vous, j’admire De Gaulle parce qu’il est le seul homme politique d’Occident qui tient tête aux Américains ».

              Je lui demandai de m’accorder quelques secondes de réflexion avant de lui démontrer, sans difficulté, que l’origine exclusive du pouvoir exercé par De Gaulle en France, se situait contrairement à ce qu’exprimait mon interlocuteur, dans la soumission totale de l’homme de Colombey aux exigences de Roosevelt. Exigences formulées en janvier 1943 à Casablanca.
              De Gaulle s’était soumis à tous les projets rooseveltiens en faveur de l’indépendance de l’Algérie.
              Giraud avait claqué la porte lors de cette célèbre rencontre.
              Rappelons que cette soumission s’était déjà affirmée dès 1942 par l’intermédiaire de Robert Murphy, le représentant personnel du président américain en Algérie depuis décembre 1940.

              Il ne faut jamais perdre de vue que De Gaulle fut celui qui assura personnellement le sauvetage historique du FLN.
              L’équivoque algérienne De Gaulle ou plus exactement le mensonge algérien De Gaulle, illustre ni plus ni moins qu’une agression très grave portée contre la vigueur historique de la France. Par voie de conséquence, contre le destin de l’Europe et de l’Occident.
              Sous des formulations toujours affectées d’une autorité hautaine et distante, De Gaulle n’a fait que se soumettre intégralement aux exigences rooseveltiennes : l’éviction de la France et de l’Europe du continent africain.

              La colonisation fut parfois riche d’erreurs, de fautes, et même de crimes en certaines occasions. Les hommes ne sont pas infaillibles. A part quelques rarissimes exceptions, ils ne sont pas des saints. Nous le savons fort bien.

              Mais qui ose manifester l’imprudence d’affirmer que la décolonisation fut un succès historique ?
              Qui ne voit que la décolonisation telle qu’elle fut mise en œuvre s’exprime aujourd’hui, à travers les drames qu’elle a générés, comme un gigantesque crime contre l’humanité : les famines, les révolutions, les épidémies, les fanatismes religieux, et par-dessus tout, l’islamisme fondamentaliste sanguinaire, avec un massacre corollaire inéluctable : un massacre de peuples chrétiens !
              Chrétiens asservis et massacrés pour la seule raison qu’ils sont chrétiens dans certains états africains, au Proche-Orient et au Moyen-Orient.
              Bientôt sur notre territoire national. Et celui des autres états voisins aussi.

              Ce qui se déploya historiquement après la décolonisation criminelle telle qu’elle fut mise en œuvre, ce fut en première évidence, l’agression prioritaire et constante du monde chrétien.
              C’est-à-dire, qu’on le veuille ou non, une agression contre ce qui définit l’assise spirituelle, intellectuelle et historique de l’Occident.
              L’Occident se définissant aujourd’hui encore, il est capital de ne pas l’oublier, comme l’espace géopolitique à l’intérieur duquel les chrétiens peuvent vivre libres, protégés contre l’asservissement et les massacres mis en œuvre pour la seule raison qu’ils sont chrétiens.

              De Gaulle, lorsqu’il s’exprimait sur l’identité insuffisamment étudiée des peuples algériens, soulignait à juste titre la diversité d’origine de ces mêmes peuples.
              Il oubliait de souligner en même temps, que le phénomène arabe en tant que phénomène ethnique, n’a joué aucun rôle dans l’islamisation de l’Algérie.
              C’est-à-dire dans l’apparition, le développement et surtout le rayonnement eurafricain et universel de la phénoménologie arabo-islamiste à partir de cet immense territoire.
              La conversion du Maghreb à l’islam illustre un processus particulièrement brillant d’une captation réussie par ce territoire du message coranique. Message universellement propagé depuis le 3ème calife, au VIIème siècle, en langue arabe littérale.

              Langue que le prophète lui-même ne parlait pas, rappelons-le avec insistance, comme ce fut révélé solennellement en 1905 lors du congrès international orientaliste qui s’est tenu, cette année-là à Alger.
              Le professeur K. Vollers de l’université d’Iéna, grand spécialiste de la langue arabe et des langues sémitiques, y développa cette information devant un aréopage de grands spécialistes mondiaux de la langue arabe.
              Langue arabe littérale, expression opérationnelle majeure du message du prophète dans lequel les ennemis pluriséculaires du culte chrétien trinitaire, les ariens, ont trouvé, proclamaient-ils, une confirmation à la fois efficace, universelle, et surtout d’origine divine, de leur propre conviction unitaire. Ou plutôt, de leur conviction anti-trinitaire.

              Lors du concile de Tolède, le 8 mai 589, le roi wisigoth espagnol Récarède s’est converti solennellement au christianisme romain. Il était arien jusqu’à cette date. Il était le fils cadet du défunt roi Léovigild, lui aussi arien.

              Les ariens niaient la consubstantialité du Père et du Fils.
              Ils pratiquaient couramment la polygamie dans les conditions les plus officielles et légales. Le prince héritier, Herménegild duc de Tolède, fils aîné de Léovigild et de la reine-mère Goswinthe, avait épousé Ingonthe.
              Il s’agissait d’une princesse franque, chrétienne, fille de Brunehaut et de Sigebert, souverains d’Austrasie.
              Cette princesse chrétienne parvint à convertir au catholicisme romain son époux Herménegild, c’est-à-dire le prince héritier du royaume goth d’Espagne. Elle le fit avec l’appui de Léandre, évêque de Séville, lui-même secondé dans cet apostolat, par son frère Isidore, un autre évêque espagnol.
              Le roi Léovigild, stimulé par son cadet Récarède, voulut punir son fils aîné. Il le fit effectivement exécuter en 585.

              On rapporte que Léovigild mourut de douleur à la suite de l’exécution de son propre fils. Exécution qu’il avait décidée et mise en œuvre sous la pression de son épouse la reine Goswinthe, arienne fanatique. Elle-même soutenue dans cette opération par le prince cadet, Récarède, qui espérait accéder au pouvoir après l’assassinat de son frère aîné, Herménegild.
              Le félon Récarède ceignit effectivement la couronne après la mort de son père Léovigild.
              Il eut alors à subir la volonté messianique de sa belle-sœur, la veuve Ingonthe, arrière-petite-fille de Clotilde et de Clovis.
              Il se convertit au christianisme romain malgré la féroce opposition de la reine-mère, Goswinthe.
              Cette conversion fut célébrée avec solennité lors du concile de Tolède, le 8 mai 589. Récarède se soumit au baptême et déclara ostensiblement que tous les hommes et femmes devaient être désormais baptisés. Sous peine de mort.
              La péninsule ibérique, ou plutôt le royaume wisigoth ibérique était ainsi devenu par décision du nouveau souverain, un royaume chrétien.
              Oui, mais une tranche importante de la communauté gothe ibérique restait arienne. En particulier une aristocratie qui disposait d’une armée, d’un ost, avec une cavalerie très disciplinée. Elle s’exprima par une opposition agressive et vigoureuse, contre le nouveau roi chrétien Récarède.

              Opposition inspirée et soutenue par la reine-mère Goswinthe, arienne, ennemie fanatique du catholicisme romain, soulignons-le une fois de plus.

              Jean d’Escola rappelle brillamment cet évènement dans son livre « Les Grandes Heures de L’Espagne ».
              En relatant le concile de Tolède réuni en 589, il souligne qu’à partir de la conversion de Récarède au catholicisme romain, la fraction de l’arianisme espagnol ou plutôt ibérique, qui persistait dans son refus du baptême, se comporta désormais comme un véritable syncrétisme musulman.
              Je ne sais si Jean d’Escola s’est rendu compte de l’importance fondamentale de cette affirmation : « l’arianisme… un syncrétisme musulman ». En effet, comment peut-il formuler une telle affirmation à propos du concile de Tolède ?
              En 589, nous sommes encore 33 ans en-deçà de l’hégire qui va naître en 622.
              La notion de musulman n’avait pas encore acquis, loin de là, son droit de cité dans l’histoire.
              Personnellement, je n’hésite pas à qualifier cette observation de Jean d’Escola, de formulation historique majeure. Car elle apporte un éclairage enrichissant non seulement à l’histoire du Moyen-Age, mais aussi à l’histoire actuelle du monde.

              Syncrétisme … syncrétisme musulman… on reste plus que perplexe….

              Mû par cette perplexité, j’ai fait ce qu’il m’a semblé logique de faire. J’ai consulté dictionnaires, encyclopédies et différentes ouvrages.
              Je suis resté sur ma faim.
              Balloté entre Plutarque et Jean d’Escola en passant par Érasme, j’ai éprouvé de grandes difficultés à me rallier à une définition satisfaisante du J’ai retenu de ce substantif une impression de manque de netteté.
              Il évoque une attitude d’attente dans la perspective d’un choix ultérieur. Une réticence à l’égard de l’expression d’une foi qui lui semble trop systématique.
              Trop définitive.
              Un syncrétisme semble exprimer un besoin de globalité. Il se trouve à l’aise dans une aura religieuse d’attente, riche avant tout d’imprécision.
              Une foi sincèrement vécue impose en effet que l’on définisse les frontières les plus nettes possibles à son domaine. Frontières qui ne sont pas acceptées, en réalité, par celui qui préfère proclamer : . Finalement, celui-ci exprime par ce comportement une disponibilité à la fois intellectuelle et psychologique qui revendique, attend ou espère, une définition simplifiée, plus accessible, d’une foi qui s’offre à lui.

              La pensée de Jean d’Escola me paraît pouvoir néanmoins être correctement traduite en ces termes :
              « les ariens rejetant le mystère de la sainte trinité, unitaires convaincus depuis quatre siècles, pratiquant tout naturellement la polygamie, n’opposèrent aucun obstacle à leur adhésion à l’islam dont ils représentaient une expression syncrétiste depuis trois siècles au moins ».

              Tout naturellement, lorsque quelques années plus tard après l’Hégire parvint dans le Maghreb…. et en Ibérie… le message du Prophète de la Mecque et de Médine « il n’y a de dieu que Dieu et Mohamed est l’envoyé de Dieu », les ariens trouvèrent dans ce message une confirmation divine de leur conviction unitaire.
              Divine car elle fut transmise au razoul par l’agent secret de Dieu, l’archange Gabriel, Jibril.

              L’opposition arienne gothe ibérique contre la Croix, s’exprima tout logiquement désormais au nom du Prophète oriental et lointain, Mohamed.

              Ce ralliement religieux à l’islam, généra en Ibérie une guerre interne entre les goths de la péninsule. Plus précisément entre :
              - les goths ibériques chrétiens, trinitaires, fidèles du roi Rodrigue ou Rodérick d’une part,
              - et le duc de Tanger, le goth Tarik, autour duquel se rassemblèrent les goths unitaires ariens d’autre part.

              La bataille de Guadalète se déroula théoriquement en 711.
              Le vainqueur de cette bataille fut Tarik, le chef du camp anti-chrétien.
              Tarik était un wisigoth ibérique, rappelons-le.

              Ces ariens commandés par le Goth Tarik, étaient-ils déjà convertis à l’islam en 711 ?
              La réponse n’a pas d’importance si l’on veut bien ne pas oublier que le syncrétisme musulman des ariens ibériques et numidiens s’était tout naturellement incorporé à la foi musulmane orthodoxe. Ou plutôt s’était reconnu dans l’expression de cette foi.

              Leur adhésion dogmatique à l’islam fut exprimée avec un enthousiasme tel, qu’à l’instar de leurs coreligionnaires ariens devenus musulmans du Maghreb, du Proche-Orient et du Moyen-Orient, ils portèrent tous désormais des patronymes et des prénoms arabes.
              Ils s’exprimèrent, dans les manifestations solennelles de leur culte, en langue arabe littérale, en obéissance à l’exigence opérationnelle majeure du 3 ème calife.
              Le syncrétisme musulman espagnol évoqué par Jean d’Escola, s’exprima donc effectivement à partir de l’arianisme unitaire dans la péninsule ibérique.
              Précisons, à partir de ceux qui refusaient de croire au Père, au Fils, et au Saint-Esprit. Un syncrétisme se définissant finalement comme une étape préalable à une conversion.
              Le pas à franchir paraissant facile ou plutôt logique à emprunter.

              Ce fut l’amorce de l’émirat de Cordoue à partir de 756, suivi à partir de 929, par le rayonnement du califat de Cordoue. Jusqu’au XI ème siècle.

              Le Califat cordouan fut remplacé vers la fin de ce siècle, par une mouvance musulmane intégriste d’origine maghrébine : la mouvance almoravide (1061-1147). Nous évoquons une mouvance berbère volontairement arabophone, que l’on a évoquée en 2013, dans le Sud-Ouest algérien, aux confins du Mali et de la Mauritanie. C’est-à-dire sur le territoire qui avait vu naître la mouvance almoravide au XIème siècle.

              Une vérité s’impose : ce sont les ariens espagnols ou plutôt ibériques, devenus musulmans qui ont conduit eux-mêmes la conquête de la péninsule ibérique.
              Les envahisseurs arabes venus d’ailleurs, d’Arabie via la Numidie en particulier, c’est une affabulation nécessaire à ceux qui ont voulu conférer et veulent toujours conférer un prestigieux rayonnement militaire à l’arabo-islamisme moyenâgeux.

              Rayonnement qui existe, qui fut islamiste, mais qui n’avait rien « d’arabe » en tant que terme identificateur ethnique du peuple d’Arabie.

              Deux observations doivent être soulignées.

              La première : là où l’islam apparaît, l’arianisme disparaît car il devient islam (en Ibérie, au Maghreb, au Proche-Orient et au Moyen-Orient).

              La deuxième : le christianisme romain survécut cependant dans la péninsule ibérique et amorça un rayonnement nouveau à partir de 722.
              Un rayonnement à finalité conquérante.

              722 : Ce fut la date du combat de Covadonga, dans les montagnes asturiennes, livré par les chrétiens contre les musulmans espagnols soutenus, ou plutôt guidés sur le terrain, par l’évêque arien Oppas. Les chrétiens étaient commandés par le noble castillan Pelayo.
              Plus tard, le gendre de Pelayo, c’est-à-dire du vainqueur historique de Covadonga, ceignit une couronne.
              Il était duc de Cantabrie, et devint le premier roi de Castille et de Léon, sous le nom d’Alphonse 1er.
              C’est à partir de lui, et du tout nouveau royaume de Castille et de Léon, que s’amorça la conquête, et non pas la reconquête des territoires espagnols soumis à des souverains musulmans.
              Une conquête échelonnée sur plus de sept siècles.
              Jusqu’à la prise de Grenade en 1492.

              Je me suis permis d’évoquer, en le résumant à l’extrême, un aspect volontairement et profondément altéré par les historiens, de la conquête musulmane endogène de l’Espagne. Une conquête mise en œuvre et accomplie par l’islamisme intrinsèque des ibériques et non pas par des Arabes venus d’Arabie et du Maghreb grâce à leurs irréelles chevauchées hurlantes et victorieuses.
              Les nouveaux notables musulmans ibériques d’origine locale, se déclarèrent eux-mêmes arabes. Et adoptèrent des patronymes arabes.

              Ce fut le cas, en particulier, des descendants de conquérants normands établis en Méditerranée depuis des siècles.
              A l’instar de ce grand savant de l’islam que fut Ibn Masara, co-fondateur et animateur de la très célèbre école coranique d’Almeria, la plus importante d’Espagne. Il fut avec le sassanide Avicenne, l’un des premiers scolastiques de l’islam, comme plus tard Averroès, chez les musulmans de Cordoue, Ramon Lulle chez les chrétiens de Majorque et d’Aragon et Moïse Maïmonide chez les juifs de Cordoue.
              Ces savants, ces philosophes s’efforcèrent d’établir des corrélations intellectuelles entre leur foi respective et les enseignements des philosophes grecs : Empédocle, Platon, Pythagore et surtout, Aristote.

              Les syncrétismes musulmans de nos jours, on ne les compte plus.
              Ils ont trouvé tout naturellement, grâce au gaullisme capitulard, une occasion d’amorcer une conquête de l’Occident.
              L’œuvre majeure de De Gaulle, ne l’oublions pas, illustrée avant tout par l’abandon de l’immense terre française et occidentale d’Algérie en 1962, s’identifie à l’agression la plus grave qui ait été portée contre le monde chrétien universel depuis 711, date historique de la bataille de Guadalete.

              Cette œuvre gaulliste fut tragiquement rappelée à la mémoire des hommes par les agressions dont nous fûmes récemment l’objet en novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis.
              Agressions précédées des drames américains de 2001, accompagnés d’autres drames plus récents.
              Nous faisons évidemment référence aux massacres quotidiens que connaissent les peuples multiconfessionnels du Proche et du Moyen-Orient.
              Ainsi qu’à l’attentat de mars 2016 dont fut victime Bruxelles ! Sans oublier le massacre volontairement spectaculaire dont furent victimes plusieurs dizaines d’enfants chrétiens pakistanais, le jour de Pâques 2016.

              De Gaulle en cédant au FLN la terre d’Algérie, peuplée d’après lui, comme il l’exprima dans son discours du 16 septembre 1959, « de populations dont le destin est d’être miséreuses » s’est situé et se situe encore à l’origine des flux migratoires actuels orientés du sud vers le nord. Et de l’est vers l’ouest.

              Des flux migratoires véhiculant une expression religieuse parfois exhibitionniste, qui tend à devenir conquérante en certaines occasions. A l’origine d’une exaltation communautaire qui, à son tour, peut aggraver une maladie moderne des nations d’Occident : les crispations confessionnelles.
              Crispations confessionnelles dont Alain Peyrefitte a écrit, il y a fort longtemps déjà, qu’elles s’identifiaient à un facteur très grave d’involution économique.

              Le syncrétisme musulman est mis en pratique de nos jours par ceux qui, à leur insu peut-être, participent à l’anéantissement du message de la Croix. En particulier lorsqu’ils se retranchent derrière le confort d’un agnosticisme nettement reconnu, aimablement exprimé, enrichi parfois curieusement, d’un paganisme qu’ils estiment apaisant.
              Nous ne nous rangeons pas à cette attitude.
              Les choses sont plus simples qu’on veut bien nous le faire croire.

              En Occident, aujourd’hui, celui qui ne s’affirme ni chrétien, ni juif, s’affirme implicitement ou plutôt dialectiquement, arabe.
              C’est dans cette attitude que peut se comprendre le risque d’un syncrétisme musulman. Celui-ci tire sa vitalité de l’attrait que peut exercer l’islam sur ceux qui affirment, répétons-le « je crois, oui, mais à ma manière ».
              Nous ne sommes animés d’aucune velléité de guerre sainte ou de croisade. Il s’agit plutôt pour nous de donner envie aux hommes modernes de parler de Dieu, animés, avant tout, d’une sérénité intelligente.
              Ne pas céder à la haine.
              Ne pas succomber à la peur.
              Ne pas se retrancher, insistons encore, derrière une désinvolture capitularde.


              Cette réflexion que je me permets de vous communiquer, se propose un but : celui de constater à quel point il peut être possible de bouleverser l’assise spirituelle d’une nation, voire d’une civilisation.
              Il ne sert à rien de nier, de taire ou plutôt de prétendre occulter que l’histoire de France fut intimement liée à l’histoire de la papauté.
              Les successeurs de Pierre à Rome, se sont totalement trouvés privés d’empereur, à partir du coup de force au VIIIème siècle de l’impératrice orientale chrétienne, Irène. Celle-ci, après avoir fait crever les yeux de son fils, Constance VI en 797, fit disparaître l’empire romain résiduel, auquel elle renonça volontairement. Elle prit alors le titre de Basileus.
              Les successeurs de l’apôtre Pierre à Rome, se sont trouvés dans l’obligation de faire naître une nation.
              Une nation mère.
              Une nation capable de générer un empire protecteur tel que l’avait été Rome.
              Car, privés de nation tutélaire, les successeurs de Pierre se savaient menacés d’anéantissement et surtout de mort spirituelle.

              La Gaule seule offrait une possibilité d’assurer ce rôle de nation tutélaire grâce à une famille : celle de Pépin de l’Herstal ( Pépin de l’Herstal Ou Pépin le Bref, père de Charlemagne), qui, au milieu du marasme mérovingien, disposait d’une force armée disciplinée.
              La cavalerie mérovingienne devint la force de frappe mise en œuvre pour la prise du pouvoir en Gaule, par ceux qui devinrent les Carolingiens. Peu de temps après la pseudo-bataille de Poitiers… en 732…, raconte-t-on.
              L’empire carolingien naquit ainsi au début du IXème siècle, sous l’égide d’une papauté ambitieuse mais surtout gravement menacée, qui recherchait la protection d’une puissance armée.
              Cet empire, salvateur et naissant, ce fut l’empire carolingien. Celui-ci fut confronté à une nécessité prioritaire : éradiquer l’arianisme fortement implanté sur les terres danubiennes et germaniques.

              A l’école communale de la IIIème République, nos livres d’histoire bien colorés, nous représentaient parfois des colonnes de malheureux saxons prisonniers de Charlemagne que celui-ci devait soumettre pour servir l’empire qu’il avait mission de sauvegarder après l’abdication d’Irène.
              On se gardait bien de nous préciser que ces malheureux saxons étaient des ariens qui refusaient le baptême et que Charlemagne se devait de faire massacrer…..

              La IIIème république, dans son ignorance obstinée de Dieu, n’osait pas enseigner aux jeunes élèves de l’école communale dont je faisais partie, que ces malheureux allaient être massacrés au nom de Dieu, …par le grand Charlemagne.

              Pendant ce temps et à l’opposé, l’intégration organisée par les Goths ariens de l’Espagne à l’intérieur de la religion musulmane, fut négligée par les Carolingiens.
              Tout s’est déroulé comme si les évènements survenus au sud des Pyrénées et au-delà de la Méditerranée, n’avaient aucun rôle à jouer dans l’avenir du reliquat de l’empire romain, qu’était devenu en réalité, au nord des Pyrénées, l’empire carolingien.

              La bataille de Guadalete en 711 ne fut pas jugée comme un évènement d’importance majeure. C’est-à-dire un évènement qui comportait en lui-même la mise en danger de mort universelle du christianisme romain.
              Plus tard, grâce aux Carolingiens, les relations gauloises avec la papauté se normalisèrent au mieux possible, dans l’esprit moyenâgeux de l’époque.
              Jusqu’au retour de la papauté à une pratique plus saine de sa mission apostolique, après les réformes grégoriennes.

              Aujourd’hui il est considéré comme contraire aux exigences de la laïcité en France, d’intriquer les péripéties de la naissance de la France avec l’évolution plus que trouble parfois, de la papauté moyenâgeuse.
              Au nom de la laïcité, cette page de notre histoire continue d’être sabordée avec une foi morbide.
              On ne veut pas qu’il soit encore dit et écrit que la France fut la fille aînée de Église
              Ce qui, effectivement, ne fut pas et n’est pas exact.
              C’est la France naissante, à partir de Pépin Le Bref et des derniers Mérovingiens, dans un premier temps, puis à partir des Carolingiens dans un deuxième temps, qui assura la survie de Église menacée de mort.
              Ce sauvetage s’effectua par l’épée et l’enthousiasme de la foi. Epée et enthousiasme, qui firent l’une et l’autre de la France naissante, non pas la fille mais la mère historique de Église
              La mère de recours nécessaire, insistons encore, à la survie de Église de Pierre.

              La laïcité ?
              Comment peut-on en parler aujourd’hui si ce n’est en faisant référence à la loi du 9 décembre 1905 ?
              Cette loi de 1905, c’est un acquis.
              Loi de séparation des églises et de l’état.
              Une loi qui prétendait garantir en 1905, l’indépendance du pouvoir politique à l’égard des religions.
              Oui répétons-le, cette loi c’est un acquis.

              L’un des paradoxes actuels, permettez-moi de le souligner, est que je m’inscris aujourd’hui, en tant que catholique parmi les défenseurs obstinés de cette loi du 9 décembre 1905.
              Car si, en 1905 cette loi prétendait défendre le pouvoir politique contre le pouvoir religieux, de nos jours, au XXIème siècle, il s’agit de défendre tout au contraire Église, la foi, la pratique religieuse contre un pouvoir politique qui évolue en pleine déréliction idéologique.
              Car dans la période de confusion confessionnelle ou spirituelle que nous connaissons, il importe de préciser parfois nos positions par rapport à celles des autres.
              Celles-ci sont déterminées chez nous catholiques par l’enseignement des papes modernes d’une part. En particulier par Benoît 16 et la profondeur bien qu’occultée de son enseignement.
              Et d’autre part, par le respect de la loi de 1905, d’autre part.

              Il est important de ne pas hésiter à voir « plus large » et de retenir deux grandes dates dans l’histoire du christianisme.
              1054 : c’est la date du grand schisme entre l’église d’Occident et l’église d’Orient, avec les anathèmes solennellement proférés de l’une contre l’autre.

              1959 : Vatican II proclame la levée mutuelle des anathèmes.

              Ce fut une décision fondamentale.
              Il n’existe aucune raison dogmatique de nos jours qui interdise un dialogue entre les églises orientales et occidentales. Un dialogue d’importance vitale qu’il nous faut faciliter par tous les moyens.
              Église pour assurer son rayonnement, se doit avant tout de survivre.
              Malgré les attaques dont elle ne cesse d’être l’objet de l’intérieur et de l’extérieur. Elle survit encore. Et, paradoxalement, elle ne cesse de croître.

              Église, c’est-à-dire le peuple de Dieu, confirme effectivement chaque jour son universalité. Elle la renforce. Car elle met tous ses moyens à amplifier et à renforcer cette universalité. Ce qui permet aux jeunesses chrétiennes de communiquer entre elles, périodiquement, avec vigueur. Et surtout d’affirmer, il est nécessaire de le rappeler, l’universalité du message chrétien.

              En France, elle peut exercer son action, théoriquement ou plutôt paradoxalement protégée par la loi du 9 décembre 1905.
              Une loi qui doit atteindre un but : se protéger elle-même en tant que loi et par là même, protéger les autres lois, protéger le suffrage universel qui s’exprime à travers ces lois votées par le peuple français.
              Se protéger contre toute initiative de prise en mains autoritaire de nos lois à l’initiative d’un mouvement religieux, à vocation conquérante, qui n’aspire en réalité qu’à les rejeter.

              Aujourd’hui nous revendiquons la loi de 1905 pour protéger notre peuple, croyant ou non, contre ceux qui, alléguant « une dimension sociétale de leur propre religion » voudraient, pour mieux nous soumettre, remettre en question la validité de la loi de 1905. A bas bruits, dans cet esprit, au niveau d’instances religieuses hautement prestigieuses que nous respectons, on veut mettre en exergue une incompatibilité théorique entre nos lois et les exigences d’une autre pratique religieuse.

              Instances et personnalités qui se déclarent par cette attitude, tout logiquement hostiles à la loi du 9 décembre 1905.
              C’est-à-dire que l’on aspire à faire vivre en France deux sociétés qui, pour des motivations religieuses, ne seraient pas soumises aux mêmes lois.
              Cela revient à proclamer qu’au nom de Dieu, on désintègre l’intégration dans notre nation.
              C’est une menace réelle contre l’unité nationale et contre le suffrage universel qui assombrit l’avenir de la France, si on refuse de regarder avec un esprit de combat l’histoire qui se déroule sous nos yeux.

              Le catholicisme français fut contraint, au début du XXème siècle, de se soumettre aux exigences formulées par le suffrage universel. Il s’est adapté à ces exigences. Il les a respectées. Il les a intégrées. Il les a assimilées.
              Il a survécu en tant que catholicisme.
              Malgré toutes les astreintes légales que nous avons acceptées, il peut s’exprimer et se déployer librement en France. Que nos pasteurs n’oublient pas cependant que la manifestation la plus sérieuse, la plus efficace aujourd’hui de l’expression de notre conviction, est synthétisée par une seule attitude : avoir le courage de dire chaque fois que nécessaire : « je suis chrétien ».

              Aujourd’hui en Occident, pour un chrétien refuser de dire « je suis chrétien » comme pour un juif refuser de dire « je suis juif », comporte le risque de favoriser le développement d’un nouveau syncrétisme islamiste car cette attitude d’abstention ou plutôt de neutralité identitaire, revient à abandonner le terrain au déploiement de l’arabo-islamisme fondamentaliste.
              Qui prétend aujourd’hui rejeter la loi du 9 décembre 1905, prétend par là même refuser l’intégration. Et se soumet au pouvoir des glorieux auteurs du massacre d’enfants pakistanais du jour de Pâques 2016.

              Animé de cet esprit anticatholique très offensif, un ministre français, il y a quelques années, s’est cru autorisé à formuler, à partir de son poste de haute fonction, quelques critiques contre le catholicisme. Pour lui, il existe en France une laïcité multiple, diverse.
              Et, toujours selon ce ministre français, un comportement particulier, dangereux même, serait avant tout celui d’une « laïcité versus catholique ».
              Catholicisme qu’il faut combattre, d’après ce ministre, en fonction des exigences de la révolution de 1789.

              Je comprends l’inquiétude de ce ministre à propos du catholicisme. Je m’étais exprimé avec vigueur sur ce sujet, dans une étude précédente.
              Il est facile en effet de voir et de constater chaque jour à quel point il est possible pour un catholique de vivre comme un laïque. Cette constatation en génère une autre : il serait facile éventuellement pour un laïque, même s’il observe un pseudo-comportement agnostique, d’évoluer vers le catholicisme, tout en restant laïque.
              C’est cette vigueur latente devenue organique, identitaire, du catholicisme, qu’ils constatent à chaque instant, qui les rend agressifs. Elle les rend nostalgiques d’une « Nouvelle Terreur ».
              Ils rêvent de déclencher une fois encore, les massacres de septembre 1792 !
              Ça les démange !

              Nous, qui avons su détecter dans la guerre d’Algérie, sa véritable signification, n’avons rien à craindre. L’Algérie française, cette magnifique terre, fut abandonnée aux ennemis de l’Occident, par De Gaulle. Par la volonté de De Gaulle.
              Tant pis ! « Ville perdue ! »

              J’ai tout tenté à partir de 1955 et tout risqué dans tous les compartiments de ma vie pour ce combat « Algérie française ».
              Je consacre le temps, raisonnablement restreint qu’il me reste à vivre, à me solidariser avec ceux qui manifestent leur réflexion et leur volonté de faire connaître les dangers qui menacent la chrétienté.
              Dangers qui furent redoutablement et volontairement aggravés, soulignons-le, par l’assassinat de la terre française d’Algérie.
              Dangers dont sont responsables les promoteurs de cet assassinat.
              En toutes circonstances, nous devons rester calmes, vigilants, déterminés et contrôler le présent avec lucidité.
              Nous n’oublions pas cependant que la voie de la sauvegarde chrétienne est confortée aussi par le respect et l’estime que nous portons à ceux qui croient en Dieu par une autre voie que la nôtre.
              Le dialogue reste ouvert.
              Le temps des anathèmes est passé. La volonté de comprendre et de se comprendre doit dominer et étouffer la haine.

              L’Occident chrétien doit s’entendre avec le tout nouvel Occident musulman dont l’existence a été affirmée à Alger en 2012.

              Permettez-moi en conclusion de ce chapitre XI du « Cycle de l’adieu », de me présenter à nouveau à travers cette citation de Drieu-la-Rochelle.
              « Il y a en moi une passion qui ne mourra que quand je mourrai… et vous ne m’avez pas encore tué. Je suis prêt à progresser encore dans la vie, à grand coup de maladresses ».

Le docteur Jean-Claude PEREZ        
Nice, le 13 avril 2016               
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BIBLIOGRAPHIE

L'assassinat de l'Algérie française, terreau de la conquête islamiste actuelle. 2012
              Un des livres du cinquantenaire, à lire et à faire lire.
Vérités tentaculaires sur l'OAS et la guerre d'Algérie
              Stratégies et tactiques, 2006 ; 2e Edition
              Cet ouvrage a été d'un grand recours dans la rédaction de cette étude
L'islamisme dans la guerre d'Algérie
              Logique de la Nouvelle Révolution Mondiale, 2004
Le sang d'Algérie
              Histoire d'une trahison permanente, 2006 ; 2e édition
Debout dans ma mémoire
              Tourments et tribulations d'un réprouvé de l'Algérie française, 2006 ; 2e édition
Attaques et Contre-attaques
              Vérités tentaculaires sur l'OAS et la guerre d'Algérie II, 2008
Editions Dualpha
Boite 37
16 bis rue d'Odessa
75014 PARIS
Tel. : 09 52 95 13 34 - Fax : 09 57 95 13 34
Mail : infos@dualpha.com
Site internet : www.dualpha.com

Vous pouvez prendre connaissance des deux interview accordées par Jean-Claude PEREZ :
- la première à Monsieur Olivier CAZEAUX : sur Internet tapez « OAS, le docteur PEREZ parle » ;
- la seconde, à Monsieur BESSOU dans le cadre de la préparation d’un film. Monsieur BESSOU a livré à Jean-Claude PEREZ tout le matériau de son exposé visible sur le site
www.jean-claude-argenti-sauvain.com.


LA MER
Par Auguste Lacaussade
Envoyée Par M. Fabien Alary


         La mer ! voici la mer devant moi, grande ouverte !
         L'onde écume et blanchit les rochers dentelés ;
         Le fleuve roule, et moi, loin de la plage verte,
         Je roule avec le fleuve au sein des flots salés,

         Et la vague en ses bras m'accueille et me soulève,
         Et l'onde sur son sein me berce, heureux enfant !
         Et la houle puissante, au large et vers la grève,
         Dans ses longs plis d'azur m'emporte triomphant.

         O joute de l'enfance avec l'onde marine !
         O mes bonds sur la vague au poitrail écumant !
         O bonheur de sentir sous ma jeune poitrine
         Le sein des eaux s'enfler et battre largement !

         O mer ! le temps n'est plus où sur ta croupe altière,
         Enfant, tu m'emportais comme un coursier fougueux ;
         Où mes mains caressaient ta fumante crinière,
         Où ta brillante écume argentait mes cheveux.

         Ce temps n'est plus. J'ai fui les plages maternelles :
         Sur leurs galets déserts, le soir, seul et songeur,
         Je n'entends plus rouler ces plaintes solennelles
         Qui me grandissaient l'âme et me haussaient le cœur.

         J'ai vu sous d'autres cieux, insondable et sans bornes,
         Se perdre devant moi ton flot illimité ;
         J'ai vu sous d'autres cieux tes solitudes mornes
         Emplir de leurs déserts la bleue immensité.

         Miroir de l'Infini ! trône de l'Invisible !
         Immaculable abîme où dort l'éternité !
         Sous tous les horizons, orageuse ou paisible,
         J'ai, voyageur pieux, contemplé ta beauté.

         Au cap d'Adamastor où rugit la tourmente,
         Sous la zone torride, aux bords de l'Équateur,
         Partout ! sur ta poitrine irritée ou dormante,
         Comme un fils de tes flancs, j'ai reposé sans peur.

         Sans peur ! car ma jeunesse, entre tes bras bercée,
         Vieil Océan ! t'aimait comme un auguste ami ;
         Car sur ta grève aride a fleuri ma pensée ;
         Car à tes bruits sacrés mon enfance a dormi.

         Grandissant en plein ciel sur tes libres rivages,
         Toi que l'homme jamais n'a souillé ni dompté,
         Tu trempas mes instincts dans tes humeurs sauvages,
         Tu marquas mon esprit du sceau de ta fierté !

         Il est sur les hauteurs, il est un charme austère ;
         Notre âme et la nature y mêlent leurs accords.
         Ce sympathique échange entre l'homme et la terre,
         Sombre Océan ! mon cœur l'a connu sur tes bords.

         Que de fois sur ces caps qui longent tes abîmes,
         Ces caps d'où j'écoutais se lamenter les flots,
         Buvant dans l'air des nuits tes tristesses sublimes,
         Que de fois j'ai mêlé mes pleurs à tes sanglots !

         Que de fois, le cœur plein d'indicibles malaises,
         Par nos beaux soirs de lune et de calme enchanté,
         Te contemplant du haut des tranquilles falaises,
         J'ai retrouvé la paix dans ta sérénité !

         Et plus-tard, quand la Muse et l'âge aux nobles rêves
         Et l'Infini grondaient dans mon sein douloureux,
         C'est toi qui m'enseignas aux rumeurs de tes grèves
         L'amour des larges vers et des rythmes nombreux.

         Et, depuis, j'ai monté la vie aux rudes cimes :
         Plus d'un sol a rougi sous mes pieds déchirés,
         Et dans l'homme, à mon tour, j'ai trouvé des abîmes
         Plus amers que tes flots et plus désespérés !

         Ah ! puisque tous les cieux recèlent des orages,
         Puisque la terre, et l'homme, et l'espoir, tout nous ment,
         Puisque la même angoisse et les mêmes naufrages
         Nous attendent sur l'un ou sur l'autre élément ;

         Puisque tout est mystère et misère en nos âmes,
         Puisqu'en nul lieu ne brille un permanent soleil,
         Océan ! que ne puis-je, au long bruit de tes lames,
         M'oublier et dormir mon suprême sommeil !

         Je ne veux point dormir sur la terre étrangère,
         Sur la terre du nord je ne veux point mourir !
         J'aurais froid sous un sol sans flamme et sans lumière,
         Mes yeux veulent se clore où Dieu les fit s'ouvrir !

         Au pied du cap Bernard, frais paradis des tombes,
         Il est un cimetière où, sous les filaos,
         L'oiseau blanc des récifs, les mauves, les palombes,
         Mêlent leur voix plaintive aux plaintes de tes flots ;

         C'est là. - Sous ce cap morne où vient gémir ton onde,
         Puissé-je un jour trouver le repos souhaité !
         Puissé-je, ombre bercée à ta rumeur profonde,
         T'entendre encor du fond de mon éternité !

- Auguste Lacaussade         




JEANNE… REVIENS !...
La France est en danger
Par M.José CASTANO,

« Grand-pitié ! Jamais personne ne secourut la France si à propos et si heureusement que cette Pucelle, et jamais mémoire de femme ne fut si déchirée. » (Etienne Pasquier)

       Il y a cinq siècles, la France était dans le même piteux état qu’aujourd’hui. Une jeune femme de 18 ans, choisie par la destinée, se porta à son secours. Quand elle intervint en 1429, la situation était des plus critiques… La guerre civile ravageait le pays et les Français étaient divisés en deux camps : Les Bourguignons et les Armagnacs. Son nom : Jeanne d’Arc. Sa devise : « Dieu premier servi ».

       Née le 6 janvier 1412 à Domrémy, en Lorraine, très pieuse, elle grandit en pleine tourmente de la guerre de Cent Ans. A treize ans, elle déclare avoir entendu des voix célestes qui lui auraient donné l’ordre de ramener le Dauphin sur le trône et de libérer la France de la présence anglaise. Elle résiste pendant quatre ans avant de répondre à cet appel. Obéissant à ces voix, elle part à Vaucouleurs pour rencontrer le capitaine Robert de Baudricourt et le convaincre de l’aider à obtenir une audience auprès du Dauphin.

       A Chinon, Jeanne rencontre le futur Charles VII et lui fait part des voix qu’elle a entendues. Méfiant, Charles lui fait subir des interrogatoires menés par les autorités religieuses à Poitiers, qui vérifient entre autres sa virginité. Elle leur fait quatre prédictions : Les Anglais lèveront le siège d'Orléans, le roi sera sacré à Reims, Paris rentrera dans le domaine royal de Charles et le duc d'Orléans reviendra de sa captivité en Angleterre.

       Ebranlé par tant de convictions, Charles accepte alors de lui confier une armée pour libérer Orléans des mains des Anglais.
       Jeanne que l’on surnomme désormais « la Pucelle » part pour Orléans vêtue d’une armure et d’une épée. Elle envoie une missive aux Anglais pour les prévenir de sa venue et leur demander de quitter la ville. Les Anglais refusent. Ils la déclarent sorcière.

       Le 7 mai 1429, avant l’attaque de la bastide des Tournelles, elle harangue son armée en ces termes : « Entrez hardiment parmi les Anglais ! ». Transcendés par tant de courage, les soldats français bousculent les lignes ennemies infligeant aux Anglais leur première défaite. Orléans libérée, Jeanne remonte vers Reims, délivrant chacune des villes sur son passage.

       Le 17 juillet 1429, Charles est couronné roi de France dans la cathédrale de Reims et prend le nom de Charles VII. Jeanne d’Arc a rempli sa mission : Donner à la France un roi légitime et inverser le cours de la guerre de Cent ans.

       Missionnée par le nouveau roi afin de libérer Paris, Jeanne est faite prisonnière à Compiègne le 23 mai 1430 par les Bourguignons. Le 21 novembre, elle est vendue aux Anglais par Jean de Luxembourg, comte de Ligny, pour la somme de dix mille livres et emmenée à Rouen, siège du gouvernement anglais de la France, pour être jugée par un tribunal religieux français.

       Ouvert le 9 janvier 1431, son procès en hérésie conduit par le servile Pierre Cauchon, évêque de Beauvais au service du roi d’Angleterre, révèlera des juges félons vendus à l’étranger qui campe sur le sol de France : « L’évangile selon Pilate » selon l’expression de Péguy…

       Ce procès durera deux mois et sera entaché de nombreuses irrégularités… deux mois durant lesquels Jeanne sera entravée la nuit par une barre de bois, chaînes aux pieds, gardée à vue jour et nuit par des soldats ennemis. Cauchon, acharné à perdre Jeanne, aura à cœur de falsifier les textes et multiplier les malversations. A l’une de ses questions : « Pourquoi votre étendard fut-il plus porté en l'église de Reims, au sacre, que les étendards des autres capitaines? », Jeanne répondra sans ambages : « Il avait été à la peine, c'était bien raison qu'il fût à l'honneur ! »… Et quand ses juges lui demanderont si Dieu haïssait les Anglais, elle prophétisera de la sorte : « De l'amour ou de la haine que Dieu a pour les Anglais, je n'en sais rien, mais je sais bien qu'ils seront tous boutés hors de France, excepté ceux qui y périront »…

       Ainsi, le bon sens, l'ironie et la grandeur d'âme d'une illettrée de dix-neuf ans laisseront pantois ses savants accusateurs à qui elle répliquera courageusement : « Le dicton des petits enfants est : On pend quelquefois des gens pour avoir dit la vérité ! ». Sommée de renoncer à ses « erreurs », elle aura cette simple réponse : « Je suis bonne chrétienne, bien baptisée, et je mourrai bonne chrétienne ».
       Quand elle comprend qu’elle n’échappera pas au bûcher, Jeanne aura des accents bouleversants : « Hélas ! Me traite-t-on ainsi horriblement et cruellement, qu’il faille que mon corps net et entier, qui ne fut jamais corrompu, soit aujourd’hui consumé et brûlé en cendres ! »

       Abandonnée de tous, Jeanne sera brûlée vive le 30 mai 1431 à Rouen, sur la place du Vieux-Marché.… sans que Charles VII n’intervienne pour la sauver. Ses dernières paroles iront à l’évêque Cauchon : « Évêque, je meurs par vous ! » et, sur le bûcher de feu, elle libéra son ultime cri d’amour : « Jésus ! »

       Dans « Les tapisseries », Charles Péguy écrira : « Elle n’avait passé ses humbles dix-neuf ans que de quatre ou cinq mois et sa cendre charnelle fut dispersée aux vents »…
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       Jeanne d’Arc ne connaissait d’adversaire que les ennemis de la France et n’avait de cesse de s’inquiéter de « la grande pitié du Royaume de France ». Ce qui lui importait, c’était que l’étendard national flottât haut et fièrement dans un ciel libre, que le pouvoir suprême fût entre des mains dignes, celles d’un homme sans autre parti que celui de la patrie et jugeant de toutes choses en raison du seul intérêt du pays.
       Dans ce monde où Isabeau de Bavière avait signé à Troyes la mort de la France, dans ce monde où le dauphin doutait d'être dauphin, la France d'être la France, l'armée d'être une armée, elle refit l'armée, le roi, la France...

       « En tenant compte des circonstances de ses origines, de sa jeunesse, de son sexe, de l'analphabétisme et de la pauvreté de son environnement, des conditions hostiles dans lesquelles elle dut exercer ses fabuleux talents et remporter ses victoires, tant sur le champ de bataille que dans le prétoire face à ces juges iniques qui l'ont condamnée à mort, Jeanne d'Arc demeure, aisément, de très loin, la personnalité la plus extraordinaire jamais produite par la race humaine » a écrit Mark Twain, écrivain américain.

       Aujourd’hui, on sait bien ce qui se passerait si, par extraordinaire miracle -que nous ne méritons pas- Jeanne était de retour, les laquais de télévision et les scribouillards la taxeraient de « racisme », du moment qu’elle voudrait libérer la France. On tendrait à sa sincérité tous les pièges possibles. Au lieu de l’aider et admirer, on ne s’occuperait qu’à la faire trébucher, à la déconsidérer, à l’écœurer. Hélas ! On y parviendrait sans doute, car quel cœur propre peut survivre aux ignominies de la « politicaille » ?

       Dans ce royaume de France désormais méconnaissable soumis à la « pensée unique » cette machine du mensonge, livré au terrorisme, à l’intégrisme religieux, décérébré, sans mémoire, gangrené par les syndicats, les associations adeptes de la tartufferie des droits de l’homme et de l’antiracisme, miné par l’insécurité, les émeutes, les grèves et le chômage, résigné à la stagnation, au recul, à la déchéance et à la fin, quand en entendrons-nous un qui nous propose, comme Jeanne d’Arc, l’ardeur, l’action, l’honneur, l’élan, le sacrifice, la gloire, la patrie ? Mais non, il n’est question que de combinaisons, de petites alliances qui permettent de prendre les petites places et, par-dessus tout, de réchauffer sans cesse, pour en tirer son profit et y gagner sa croûte, l’opposition et presque la haine, entre Français.

       Et pendant ce temps, la France crédule et soumise est en danger… La France inexorablement se meurt. Et ce quatrain prémonitoire extrait de « La demoiselle d’Orléans », merveilleusement interprétée par Mireille Mathieu à la mémoire de Jeanne d’Arc est là pour nous le rappeler :
« Avant la fin du millénaire
Si ne s’élève aucune voix
C’est dans une langue étrangère
Que seront rédigées vos lois »
José CASTANO       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

« Quand je pense que j’ai donné à la France, mon sang, ma liberté et qu’elle m’a oubliée » (Cliquez sur : La Demoiselle D'Orléans - Paroles Musique « La demoiselle d’Orléans », chanson interprétée par Mireille Mathieu à la mémoire de Jeanne d’Arc)
     


Un vieillard Alsacien
Envoyé par Eliane

     Il pleuvait à verse, et une grande flaque s'était formée devant la winstub d'Oberschaefolsheim.

      Un vieillard Alsacien était là, sous la pluie, avec une canne et une ficelle pendue dans la flaque.

     Un touriste, touché par ce qu'il voyait, l’approcha et lui demanda ce qu’il faisait là sous cette pluie battante :

     «Je pêche » répondit le vieil Alsacien, tout simplement.

     Pauvre bougre, pensa le brave touriste qui invita aussitôt le vieillard à l’accompagner dans la winstub pour se sécher au chaud et prendre une boisson.

     Alors qu'ils buvaient leurs gewurtztraminer à petites gorgées, le gentil touriste, pensant faire plaisir au vieillard, lui demanda, un peu ironique :

     « Et alors, vous en avez attrapé combien, depuis ce matin ? »

     « Vous êtes le huitième » répondit le viel Alsacien, avec un grand sourire...

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MUSULMAN CLAIRVOYANT
Envoyé Par A. Sportiello

Karim Akouche compare la France avec l’Algérie de 1990

         Nos élites n’ont jamais rien compris au monde arabo-musulman. Que ce soit au Moyen Orient ou sur le territoire national, leur politique se traduit par un fiasco absolu. Depuis des lustres, elles tissent la corde qui nous pendra. Leur incompétence n’a d’égale que leur ignorance de l’histoire et des mentalités du Grand Moyen Orient, de la Mauritanie au Pakistan.

         Nos dirigeants ont applaudi naïvement aux printemps arabes, sans comprendre que les dictatures en place étaient un rempart contre l’islamisme. Comme quoi la terrible guerre civile qui a ravagé l’Algérie dans les années 90 ne leur a rien appris. Ni le désastre libyen ou la sinistre expérience des Frères Musulmans en Egypte. Leur seule obsession est de renverser Assad et de livrer la Syrie aux islamistes. Sans Poutine, la charia règnerait déjà sur Damas.

         En France, ils ferment les yeux sur la radicalisation des banlieues, sur l’islamisation de la société qui se propage mois après mois, avec la bénédiction des neuneus, apôtres du politiquement correct, expression anglo-saxonne totalement stupide qui n’est rien d’autre que le synonyme de soumission.

         Nos “amis du Golfe”, Arabie et Qatar en tête, financent les mosquées, les écoles coraniques, les ONG et fondations diverses, qui préparent peu à peu l’islamisation de la France et de l’Europe et recrutent les futurs jihadistes. Peu importe que ces pays aient enfanté Daech avec leurs pétro dollars, peu importe qu’ils aient financé le terrorisme à travers le monde, ils sont nos alliés. Mais si les Saoudiens combattent officiellement Daech, ne nous y trompons pas, c’est uniquement parce qu’ils ont perdu le contrôle du monstre qu’ils ont créé et qui menace leur trône.

         Il y avait une dizaine de lieux de culte musulmans en 1960, il y en a 2200 aujourd’hui et Dalil Boubakeur réclame 2000 mosquées de plus en deux ans pour les sept millions de musulmans vivant en France. Il les aura. Une centaine de mosquées salafistes, contrôlées par l’Arabie, prêchent un islam anti républicain, mais on en ferme seulement une demi douzaine ! Politiques, élites, intellectuels et médias sont complices du désastre qui se prépare.

         Selon Charles Allen, historien britannique, ce sont 70 milliards de dollars que les Saoudiens ont dépensé depuis 1979 ( date de la guerre Irak-Iran ), pour répandre le wahhabisme en Europe. L’extrémisme sunnite, c’est l’Arabie. On en vient à souhaiter un pétrole figé durablement à 30 dollars, qui ruinerait les monarchies du Golfe et mettrait fin à tous ces financements plus ou moins occultes qui visent à conquérir l’Occident.

         Tous ces bobos de tous bords sont des fans de l’immigration de masse, mais à condition qu’il n’y ait pas d’immigrés dans leurs beaux quartiers. Les cages d’escalier ravagées, les boites aux lettres éventrées et les ascenseurs saccagés, la peur de sortir de chez soi et les menaces, le racisme anti Blancs, tout cela n’est pas pour eux. C’est réservé à ces salauds de franchouillards, d’immondes fachos qui ont la prétention de défendre leur identité et leur patrimoine culturel et qui en plus votent FN !! Dans notre France de 2016, le patriotisme est devenu hors la loi.

         Et combien d’artistes et d’intellectuels prêchent les vertus d’une société pluriethnique alors qu’ils vivent en Suisse, bien loin de la promiscuité et du choc des cultures subis par le bon peuple ? Il n’y a rien à espérer de ces élites autoproclamées aussi hypocrites qu’égoïstes.

         Pas un seul de nos dirigeants n’a fait l’effort de lire le Coran, se contentant de bêler en chœur que l’islam est une religion de paix et d’amour. Visiblement, ils ignorent que sunnites et chiites sont en guerre depuis 14 siècles ( à côté, la guerre de Cent Ans n’est qu’une petite broutille passagère ) et que tous les conflits actuels sont une lutte à mort entre les monarchies sunnites du Golfe et l’Iran chiite. C’est le contrôle du Moyen Orient qui est en jeu et, à plus long terme, c’est la conquête de l’Europe que visent les sunnites, nos soi-disant amis et alliés.

         Par le renoncement permanent et la lâcheté de nos élus, nous semons nous mêmes les germes de la guerre civile. Mais pour l’inénarrable Manuel Valls, l’ennemi n’est pas l’islamisme, l’ennemi de la République c’est le FN. Ce ne sont pas les mosquées salafistes et leurs imams radicaux prêcheurs de haine qui sont porteurs de guerre civile, c’est Marine ! Etre patriote, c’est être un ennemi !

         Autant dire qu’avec un premier ministre aussi obtus, qui agite de fausse peurs et masque sciemment le vrai danger, la France est mal partie.

         Alors face au refus obstiné de toute la classe politique d’affronter les dures réalités, laissons la parole à Karim Akouche, un Kabyle qui a vécu la guerre civile en Algérie et qui s’est expatrié au Québec. Poète, romancier et dramaturge, il nous livre un portrait de l’islamiste qui vaut tous les discours du monde.

         C’est donc du vécu, peu susceptible d’être taxé de racisme ou d’islamophobie.


         Puisse ce texte, écrit en janvier 2016, ouvrir les yeux des aveugles qui nous gouvernent. Car l’avenir de la France, donc celui de nos enfants, pourrait bien être celui que décrit Karim Akouche :

         « Après les horreurs du vendredi 13, la France de demain ne sera plus comme avant. Elle ne sera plus la France d’hier. Elle sera semblable, à quelque chose près, à l’Algérie des années 90: Paris sera Alger. Toulouse, Blida ou Média. Lyon, Ain Defla. La Kabylie, la Bretagne.

         Ce n’est pas difficile à prédire. C’est même une évidence pour celui qui, comme moi, a vécu la guerre civile algérienne, côtoyé la violence aveugle des fous de Dieu, marché sur des flaques de sang et des morceaux de chair.

         Ça a débuté comme ça : en bruit de pantoufles avant que ne retentissent les kalachnikovs et les bombes.

         On pensait que c’était un jeu. Comme ces pétards que les enfants faisaient exploser lors de l’aïd et de l’anniversaire de la naissance du Prophète.

         On riait des qamis et des barbes hirsutes des intégristes. C’étaient nos « pères Noël ». Ils n’apportaient pas de cadeaux, ne distribuaient pas de bonbons, mais ils aimaient nous raconter des histoires obscures sur l’enfer et le jugement dernier.

         On trouvait leur façon de s’habiller exotique. Car, à la fin des années 80, rares étaient ceux qui portaient ces accoutrements importés d’Afghanistan et d’Iran.

         Puis ça a continué comme ça : par l’intimidation. Avec des mots qui, certes, étaient trop violents pour mes oreilles d’enfant, mais c’était de simples mots. Les islamistes harcelaient les femmes libres, les démocrates et les laïques. Ils traitaient les progressistes de dépravés, de suppôts des croisés.

         Parfois, ils donnaient des coups de poing, de simples coups de poing. Puis ça a progressé. Ils utilisaient des objets, de simples objets : des galets, des cordes, des seringues d’acide, des couteaux, des haches…

         Ensuite ça a basculé : les islamistes ont embarqué le peuple dans un bateau ivre, pour un long voyage au bout de la nuit…

         Sans crier gare, ils ont sorti les armes à feu, les fusils à canon scié, les bonbonnes de gaz et tout leur attirail de guerriers.

         Ce n’était plus un jeu. C’était sérieux mais c’était la folie…

         Les barbus tuaient les poètes, les fonctionnaires, les enseignants, les médecins… puis les gens ordinaires, le « petit » peuple.

         Les journalistes rasaient les murs, ils étaient devenus des nécrologues. Ils n’écrivaient plus d’articles, ils comptabilisaient les morts. Les cafés et les trottoirs se vidaient, les gens se donnaient rendez-vous aux cimetières et parfois on enterrait à la pelleteuse.

         Grisé par le sang, l’islamiste a redoublé de violence. On l’a vu éventrer les femmes enceintes, jeter des bébés dans des micro-ondes, égorger des villages entiers : Bentalha, Beni-Messous, Larbaa, Raïs… des toponymes qui donnent encore froid dans le dos.

         L’islamiste est partout le même. Il carbure à la haine. Son vocabulaire est pauvre. Il ne maîtrise que quelques verbes, souvent équivalents : tuer, exécuter, massacrer, violer, brûler, détruire… Il ne lit qu’un seul livre, le Coran. Il n’obéit qu’aux seules lois d’Allah et de son Prophète. Il dort avec un seul mot dans la bouche : vengeance. Il ne se réveille qu’avec un seul désir : éliminer un maximum de mécréants.

         L’islamiste joue au sourd et au muet. Toute tentative de dialogue avec lui est vouée à l’échec. Il préfère le monologue. Il refuse le débat d’idées. Il préfère le terrain de la menace. Gare à celui qui le contredit.

         L’islamiste n’a pas d’arguments mais il a des versets. Il n’a pas de cœur. Il ne connaît pas la peur. Si les balles tombent sur lui, il les affrontera avec le sourire. Sa devise : la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la mort.

         Pour lui, la mort, c’est l’éternel bonheur : il s’y abreuvera aux rivières de vin(breuvage interdit sur terre !) et à la tendre chair des houris.

         L’islamiste n’est pas un animal de compagnie. On ne doit pas le caresser dans le sens de la barbe, ni lui faire confiance. Il a le cerveau malade. Les crocs acérés. La gâchette facile. Son entreprise s’appelle la terreur.

         L’islamiste ne réfléchit pas, ne recule pas, il fonce. Il ne rafistole pas, il achève. Son objectif : soumettre l’humanité à la Oumma, la nation islamique mondiale. Son droit chemin lui a été tracé par Allah et Mahomet. Les autres voies lui sont impénétrables.

         Jouer avec lui, c’est comme badiner avec un serpent. Il glisse. Il mord. On ne peut pas le dompter, il tue. En voulant l’instrumentaliser dans leur stratégie contre leurs démocrates, les dirigeants algériens l’ont payé cher lors de la décennie noire. Le serpent leur a échappé des mains. Bilan : plus de 200 000 morts.

         L’islamiste est perfide. Il affectionne la ruse. Il brouille les pistes. Il peut être un loup solitaire, mais il chasse souvent en meute. Il n’aime pas la démocratie, mais il s’en sert. Il déteste la liberté, mais il en abuse pour propager son idéologie. Il n’aime pas les technologies, mais sait remarquablement s’en servir afin de faire avancer sa cause.

         L’islamiste a repéré les failles des démocraties occidentales. Il sait qu’il est un bourreau, mais il joue à la victime. S’il brandit le spectre de l’islamophobie, c’est pour culpabiliser le démocrate et le pousser à céder du terrain où il sèmera ses graines.

         L’islamiste gagne chaque jour des batailles contre l’Occident. Il a réussi à restreindre la liberté de pensée, à séparer les femmes des hommes dans certaines piscines, à halaliser les menus scolaires et même les rations militaires, à fragiliser la laïcité, à ouvrir des mosquées dans les universités, à gagner des procès contre des États, à verrouiller plusieurs institutions internationales…

         L’islamiste a deviné le gouffre spirituel dans lequel est plongé l’Occident. Il compte le combler. Il sait que le capitalisme sauvage crée des solitudes et que celles-ci tuent dans les villes. Il a trouvé un remède au stress et à l’ennui : son prosélytisme dynamique et le mirage de sa fraternité.

         L’Occident est en train de perdre sa guerre contre l’islamisme.

         Sans courage ni lucidité, il perdra aussi son âme.La France, quant à elle, risque de devenir très vite l’Algérie des années 90. »




LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini

             Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.

             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages nécessaires pour les villes ci-dessous et je viens d'ajouter Petit, Clauzel, Guelât Bou Sba, Héliopolis, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.

             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.

             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, Kellermann et Millesimo, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.
POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :                          J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 


NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie

Pollution à Annaba : Oued Seybouse, inquiète

Envoyé par Albert
http://www.letempsdz.com/index.php/societe/179-regions/177957-pollution-%C3%A0-annaba-oued-seybouse,-inqui%C3%A8te


Par Le TempsDz.com 03/04/2016 l Par : Amir N.
La Seybouse est une rivière du nord-est formée près de Guelma par l'oued Cheref et l'oued Zenati. Son bassin de 6400 km2 est le plus étendu du pays et ses terres sont censées être des plus fertiles, sauf pollution… .

           Selon une étude environnementale menée sur une année par Safege Algérie, filiale de Suez Environnement, et ce, à la demande des autorités publiques, le constat est sans appel : la Seybouse est le plan d'eau le plus pollué du pays !
           Du coup, depuis la semaine dernière, les opérateurs économiques des différentes zones industrielles sont tenus de remettre un cahier des charges bien précis, à l'effet de traiter les eaux usées industrielles déversées.
           Un cycle de réunions épisodiques permettra de quantifier la régression des éléments de pollution de la Seybouse, bien que l'origine du mal prenne source ailleurs que sur les territoires de la zone de Sidi Salem, lieu où se jette l'oued en mer. En effet, outre Annaba et ses différentes usines, les rejets polluants en tous genres (urbains, industriels, etc.) sont enregistrés du côté d'El Tarf, Guelma et Souk Ahras. Selon la même enquête menée par Safege, ayant ciblé quelque 635 établissements situés sur les deux rives de l'oued Seybouse ainsi que les réseaux urbains des eaux pluviales de toitures, de parking et de voirie, de fortes charges polluantes pèsent sur l'embouchure de la Seybouse. Elles annoncent les prémices d’une catastrophe écologique réelle si les choses devaient restées en l'état.

           Un état des lieux qui révèle que «sur les 7,5 millions m3 de polluants industriels rejetés quotidiennement dans cette rivière, 3 millions de m3 sont des huiles usagées». L'on relève, notamment, que 71 % des établissements industriels du bassin versant sont situés dans la wilaya d'Annaba, alors que celle de Guelma pointe avec 22,76 %.
           La wilaya d'El-Tarf représente, quant à elle, 4,72 % du tissu industriel du bassin versant, alors que celle de Souk-Ahras comptabilise 2,47% du réseau potentiellement «gros polluant». Pour Annaba, deux «gros pollueurs» des eaux se jetant dans la Seybouse ont été identifiés : le lac Fetzara et à un degré moindre, certaines installations du complexe sidérurgique d'El-Hadjar. En effet, le lac Fetzara, véritable catalyseur de déchets en tous genres, eaux usées et déchets de stations-service, «alimente» en partie l'oued Seybouse d'un conglomérat de liquide visqueux et vaseux renfermant des vecteurs de maladies infectieuses. Quant aux prélèvements effectués à la sortie de l'usine sidérurgique d'El-Hadjar, avec ses 15 unités industrielles distinctes, ils ont révélé un taux de pollution assez élevé par rapport aux normes prescrites et autorisées.
           Toutefois, il serait inutile d'incriminer les potentiels acteurs polluants, il s'agit de les surveiller et, le cycle de réunions décidé, par la direction de l'environnemental de la wilaya avec les différents opérateurs économiques, aura pour but de limiter les dégâts de la pollution de la Seybouse…
Amir N.


Cité Levée de l’Aurore à Annaba

Envoyé par Daniel
http://www.elwatan.com/regions/est/annaba/une-mosquee-sur-une-aire-de-jeu-25-04-2016-319525_133.php


Par El Watan 25.04.2016   l Par : Gaidi Mohamed Faouzi

Une mosquée sur une aire de jeu

           Le site est le seul lieu de détente pour les riverains
        Les habitants de la cité Levée de l’Aurore d’Annaba sont à la limite de la révolte.

        La seule aire de jeu des lieux a été squattée pour abriter un projet. Paradoxalement, il s’agit d’une mosquée qui sera érigée à la limite du cimetière Zaghouane, à quelques pas de la grande mosquée Ennasr, quasiment vide à longueur d’année. Elle sera baptisée «Mosquée Khaled Ibn El Walid», selon l’écriteau en peinture fraîche posé sur la clôture du cimetière.

        Aucune plaque de chantier n’est apparente sur ce lieu, où les travaux de terrassement ont été lancés depuis quelques jours, au grand dam des habitants. «Y a-t-il vraiment un problème de mosquées dans la wilaya de Annaba ? Elle en compte plus de 150», répliquent les protestataires. Contacté, Merabet Farid, P/APC d’Annaba s’étonne. «Je ne suis pas au courant de ce projet de mosquée», répond-il. «Combien en faut-il pour chaque quartier ?» s’interrogent les habitants. «Nous assistons à un véritable massacre contre la nature et l’environnement, où des arbres centenaires ont été abattus pour le terrassement du terrain.

        Nous exigeons l’intervention immédiate du wali de Annaba pour sauver ce qui reste à préserver de l’un des derniers lieux où se refugient encore à Annaba les touristes, les citoyens et leurs enfants. Actuellement, nous constatons avec impuissance ce massacre, en attendant une réaction immédiate des autorités locales», déplorent-ils. Mitoyenne avec le plus ancien cimetière de Annaba, «Zeghouane», cette aire de jeu est située dans un quartier résidentiel, à quelques pas de la plage «Levée de l’aurore».

        Un lieu touristique par excellence pour les estivants et leurs enfants qui viennent jouer sur les balançoires et les toboggans. «Nous ne sommes pas contre le projet en lui-même, mais le lieu est mal placé pour abriter une mosquée, d’autant plus qu’une autre très grande se trouve à quelques encablures. Paradoxalement, son imam s’est plaint, appelant les fidèles du quartier à être nombreux durant les prières. A contrario, c’est un espace à vocation touristique situé au bord de la Corniche.

        Construire une mosquée sur ce lieu est une aberration», estiment les habitants. Le site est aussi juché au milieu de plusieurs assiettes de terrain très convoitées par la mafia locale du foncier. Des promoteurs n’ont pas hésité à soudoyer des décideurs pour s’en accaparer, à l’effet d’ériger des promotions immobilières qui donnent directement sur les tombes du cimetière Zeghouane. Pis, avant l’arrivée de l’actuel wali, un terrain domanial aurait été attribué par son prédécesseur à la fille de sa secrétaire dans le cadre du dispositif Calpiref. Construire un centre de beauté en est le projet, avant qu’il ne soit transformé en promotion immobilière. Auparavant, cette assiette de terrain avait été proposée par la commune d’Annaba pour l’extension de cet historique cimetière.

        Cependant, la demande avait été rejetée. A moins que ce soit cette même mafia qui veut s’acheter une conscience en construisant une mosquée.

Gaidi Mohamed Faouzi           





MESSAGES
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Jolie explication, après on ne voit plus les choses de la même façon
Envoyé par Christian

      J’aime ça ! Je me sens tellement mieux maintenant !

      Si le cerveau des personnes plus âgées est lent, c'est parce qu'ils savent déjà tellement de choses.
      Les gens ne diminuent pas avec l'âge, si cela leur prend plus de temps à se rappeler des faits, c'est, d'après les scientifiques, parce qu'ils ont plus d'informations dans leur cerveau.
      Tout comme un ordinateur rame quand le disque dur est trop plein, les humains prennent plus de temps pour accéder aux informations lorsque leur cerveau est plein.
      Les chercheurs disent que ce processus de ralentissement n’est pas le même que le déclin cognitif.
      Le cerveau humain fonctionne plus lentement à l’âge avancé, a déclaré le Dr Michael Ramscar, seulement parce que nous avons stocké plus d'informations au fil du temps.
      Le cerveau des personnes plus âgées n'est pas faible, bien au contraire, ils en savent tout simplement plus...
      Lorsqu'une personne plus âgée va dans une autre pièce pour y chercher quelque chose, qu'elle y arrive et se demande ce qu'elle est venue chercher, ce n’est pas un problème de mémoire, c’est un moyen naturel pour l'obliger à faire plus d'exercice.
      ALORS, maintenant, quand je cherche un mot ou un nom, je me dis: "Mon disque est plein!"

      J'ai probablement d'autres amis à qui je devrais envoyer ce message, mais en ce moment je ne me souviens pas de leurs noms. Aussi, s'il-vous-plaît, faites-le suivre à vos amis, il se pourrait qu'ils soient aussi les miens ...    
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Notre liberté de penser, de diffuser et d’informer est grandement menacée, et c’est pourquoi je suis obligé de suivre l’exemple de nombre de Webmasters Amis et de diffuser ce petit paragraphe sur mes envois.
« La liberté d’information (FOI) ... est inhérente au droit fondamental à la liberté d’expression, tel qu’il est reconnu par la Résolution 59 de l’Assemblée générale des Nations Unies adoptée en 1946, ainsi que par les Articles 19 et 30 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948), qui déclarent que le droit fondamental à la liberté d’expression englobe la liberté de « chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit ».
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