N° 130
Juillet/Août

http://piednoir.net
    carte de M. Bartolini J.P.
     Les Bords de la SEYBOUSE à HIPPONE
1er Juillet/Août 2013
jean-pierre.bartolini@wanadoo.fr
http://www.seybouse.info/
Création de M. Bonemaint
LA SEYBOUSE
La petite Gazette de BÔNE la COQUETTE
Le site des Bônois en particulier et des Pieds-Noirs en Général
l'histoire de ce journal racontée par Louis ARNAUD
se trouve dans la page: La Seybouse,
Écusson de Bône généreusement offert au site de Bône par M. Bonemaint
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EDITO

L'hypocrisie
  des politiques et des médias : 
Une attitude, voire une trahison
perverse, cynique et criminelle.

Chers Amis,
         Face à tout ce que l'on voit ou constate tous les jours et tout ce que l'on veut nous cacher, il nous reste encore Internet pour avoir des informations dont il faut aussi faire le tri dans ce qui est vrai et ce qui est faux.
         Je me suis amusé à relever quelques bouts de textes qui résument l'actualité mais qui illustrent cet Edito des vacances car ne vous y trompez pas, la rentrée sera aussi dure que cette première année du " Moi Président " et la dégringolade des droits de l'homme comme des libertés et des coutumes sera mise encore au plus mal.
                 - Après les lois liberticides,
                 - Après le mariage Gay qui va détruire un peu plus les vraies cellules familiales,
                 - Après la disparition des mots, " mari, femme, père, mère, époux, épouse " et l'introduction de la politique du genre à l'école,
                 - Après l'abolition du mot " race " alors que le racisme reste en vigueur.

         Il ne reste à ce gouvernement qu'à supprimer les mots, " conscience, valeur, honnêteté, intégrité, honneur, souvenir, respect, histoire, liberté, égalité ", bref les mots qui ont le sens de nos traditions ancestrales.

         C'est certain, que cette attitude voire cette trahison perverse, cynique et criminelle, conduira le pays dans une spirale dévastatrice qui amènera la guerre civile, et dont au moins la majorité de français ne voit pas ce qui leur tombera sur le museau.

         Je hais la guerre, encore plus la guerre civile, mais je ne vois pas le moyen d'y échapper car le pays est sur la plus mauvaise pente, celle à plusieurs tronçons. Le tronçon économique, le tronçon social, le tronçon moral, le tronçon démocratique, le tronçon médiatique et le tronçon démographique. Plus dure est la descente, plus dure sera la chute finale. A moins, à moins que.. pour éviter les bains de sang prémonitoires et bien que j'en doute fort, que l'exemple Egyptien, tout récent, ne donne des idées au peuple français et à son armée...

         Que tout cela ne vous empêche pas de passer de bonnes vacances malgré un temps maussade (comme les affaires du pays) et je vous donne rendez-vous à la rentrée.

Jean Pierre Bartolini          
        Diobône,
        A tchao.


DES VERITES A NE PAS DIRE !!!

         Il y a quelques années, Jean Pierre Lledo a réalisé un film, " Histoires à ne pas dire ". Il a été censuré aussi bien en Algérie qu'en France, et même par bon nombre de P.N. qui ont influencé leurs compatriotes en les incitant à ne pas aller le voir ou à acheter le DVD. Je me souviens des messages de haines (de P.N.) que je recevais à l'encontre de J.P. Llédo parce que j'en avais parlé sur la Gazette. Lorsque je suis allé voir le film en salle à Perpignan, nous étions dix spectateurs, oui 10. Des " assos de P.N" avaient fait leur boulot de destruction et de désinformation, sans avoir vu le film...
         Sur Youtube, des algériens nostalgiques de ce qu'ils n'ont pas vécus, ont mis quelques passages que des P.N. découvrent. Un film à voir et revoir avec plaisir et émotion.
         Aujourd'hui, nous en sommes à " des vérités à ne pas dire ", beaucoup dans la communauté s'en contrefoutent (comme en mai 2012), espérons qu'ils n'aient pas à le regretter un jour si leurs enfants ou petits-enfants paient pour leur inconscience.

         Quand vous entendez ou lisez " SALE BLANC ! " C'est la chronique d'une haine qui n'existe pas... selon les biens pensants car pour eux " Le racisme anti-blanc " il ne faut pas en parler, mais c'est quand même un déni de réalité.
         " La tyrannie médiatique " qui utilise " L'antiracisme comme terreur littéraire " a " Les yeux grands fermés sur l'immigration internationale en France " et qui accélère les " Fractures françaises ".
         Ces fractures avec " Une révolution sous nos yeux " sont les bases du " Grand Remplacement " des populations.
         Bien sur que la tyrannie avec " Le déni des cultures " traditionnelles a entraîné " La grande déculturation " et la " Décivilisation " d'une grande partie de la population européenne.
         Le pays des droits de l'homme est devenu " La France orange mécanique " et c'est normal de s'attendre à des réactions du genre : " Je suis une prof réac et fière de l'être ! " ou de prôner " La préférence nationale ".
         La " Reconquista ou mort de l'Europe : L'enjeu de la guerre islamique " ne peut que provoquer l'" Aux armes citoyens ! " un véritable plaidoyer pour l'autodéfense.
         (Textes sur des livres, trouvés sur le Net)

" SALE BLANC ! Chronique d'une haine qui n'existe pas... "

         Longtemps dénoncée comme un fantasme, assimilée à un outil de propagande de l'extrême droite, la haine " anti-blanche " était, jusqu'à récemment, déconsidérée par nos élites politiques et médiatiques. Pourtant, cette douloureuse réalité touche un nombre grandissant de Français. Agressions, insultes, viols... Cette forme particulière de haine raciale existe bel et bien. Mais aux yeux de ses détracteurs, affirmer en être victime est une erreur : c'est refuser le sacro-saint vivre-ensemble, érigé en valeur suprême de la société multiculturelle. A l'heure où de grossières et opportunistes tentatives de récupération politicienne se font entendre, Gérald Pichon dans "SALE BLANC ! " vient, témoignages et chiffres à l'appui, rendre compte d'une réalité méconnue et volontairement dissimulée par les gouvernements de droite comme de gauche.

" Le racisme anti-blanc : Ne pas en parler : un déni de réalité "

         Témoignages sur le racisme anti-blanc dans les banlieues défavorisées d'Île-de-France.

         "Suite à la rédaction d'un article sur le racisme anti-blanc publié sur le site Internet Terre d'avenir et repris sur le Bondy Blog, Tarik Yildiz a décidé de prolonger son initiative, devant les nombreuses réactions qu'il a suscitées, dans l'optique de faire entendre ceux qui pensent qu'il y a deux poids et deux mesures dans le traitement du racisme en France.
         A travers neuf entretiens représentatifs des nombreux témoignages reçus, il a essayé de mettre en lumière les difficultés auxquelles sont confrontées les victimes de ce racisme à l'école et dans les quartiers défavorisés d'Île-de-France."
         Des Français dits de souche, en particulier des collégiens, dénoncent des violences racistes à leur encontre. Exemple à Pierrefitte-sur-Seine.

         "Au collège, il y a beaucoup de violence. Mais si tu es Français de souche, alors cette violence est plus souvent dirigée contre toi." Guillaume est élève dans un collège ZEP de Pierrefitte-sur-Seine. Il se plaint de l'intolérance de certains de ses camarades qui, dit-il, manifestent une agressivité envers lui en raison de son appartenance à "l'ethnie française". Maintenant qu'il est en troisième, il dit être moins victime de violence verbale que dans les classes précédentes : "Je n'ai pas tellement vécu ce racisme lorsque j'étais en primaire même si c'est déjà arrivé. Mais dès mon entrée en sixième, j'y ai tout de suite été confronté, presque quotidiennement !"

         En parlant de racisme, il désigne donc, par analogie avec le sens premier du terme, une hostilité contre le groupe qu'il représente. Ce groupe est celui des "Français de souche", des "Blancs".

         Il se sent exclu et marginalisé au collège. Bastien, désormais en seconde, va dans son sens : "Mes années collège ont été les pires de ma vie ! Depuis la rentrée et mon passage au lycée, ça va quand même bien mieux parce que c'est plus mélangé, même s'il y a encore des réflexions me renvoyant à mes origines françaises."

         Lui aussi affirme subir une forme de racisme. Il dit souffrir du fait de ne pas pouvoir l'exprimer aussi facilement que s'il s'agissait d'un racisme dirigé envers des individus issus de l'immigration.

         Sa mère, Anne, explique : "Il est arrivé qu'il soit le seul "Gaulois" de sa classe. On parle souvent de diversité, mais justement, la diversité c'est aussi le fait de ne pas avoir que des gens issus de l'immigration en banlieue." Elle déplore la situation, mais elle veut se battre pour rester à Pierrefitte : "Bien des familles ont déménagé. Mes parents et mes grands-parents vivaient déjà ici. Je ne veux pas habiter autre part même si on s'est déjà posé la question." Elle aimerait que le problème soit pris au sérieux et en a déjà discuté avec certains enseignants du collège de son fils.

         Enfin, peu à peu, la chape de plomb idéologique se brise.... Ne vous censurez plus; cessons d'accepter l'inacceptable. Ne vous taisez plus au restaurant avec des amis, ou dans des "soirées branchées": n'ayez plus honte de dire que l'ostracisme majeur de ces dernières années, c'est bien le racisme anti-français, anti-blanc.
         Si besoin était, cela devrait contribuer à ouvrir grand les yeux de... ceux qui refusent de voir.

" La tyrannie médiatique "

         Les médias ne sont pas un contre-pouvoir. Ils ne sont pas davantage le quatrième pouvoir. Ils sont progressivement devenus le premier pouvoir : celui qui s'exerce sur les esprits. Plus inquiétant, ils semblent même prendre le contrôle des autres pouvoirs, intellectuels, politiques et judiciaires. Or journaux, radios, télévisions et même certains sites d'information en ligne ne sont ni indépendants, ni libres. Ils subissent la loi d'airain publicitaire des banques et des financiers, prisonniers des préjugés de ceux qui les font, la caste journalistique. C'est l'alliance du grand capital et de la pensée unique de salle de rédaction qui passent tout au crible de l'idéologie mondialiste : ouverture des frontières, dérégulation économique et financière, rejet des traditions, " antiracisme " et " mariage gay ". Pour rééduquer, ils conditionnent par la désinformation, la Novlangue, la censure, la diabolisation et le bobard sont leurs instruments, au mépris de l'identité, de la souveraineté, de la démocratie française et des libertés. J.-Y. Le Gallou reconstitue l'histoire et autopsie cette tyrannie des temps modernes ; il trace aussi les voies de son renversement : par le développement de l'esprit critique, la " réinformation ", l'essor des médias alternatifs sur Internet, l'abolition des lois liberticides, le développement de la démocratie numérique et de la démocratie directe. Pour redonner vie à une véritable liberté d'expression, il faudra bien chasser les assassins de l'information.

" De l'antiracisme comme terreur littéraire "

         L'antiracisme, qui est devenu la nouvelle idéologie internationale, se signale en France par la dictature de nouveaux dévots dont le zèle inquisitorial, l'hypocrisie, la volonté de culpabilisation sont particulièrement à l'œuvre dans le milieu prétendu littéraire, où le faux règne en maître. L'écrivain qui s'aventure encore à nommer le réel et en appelle à l'intégrité de son être comme au génie chrétien de la nation, celui-là est non seulement traité de "réac" ou de "facho", suivant la typologie héritée de la Propagande communiste, mais il est surtout accusé de "racisme" : criminalisation de la pensée, pour laquelle il encourt l'ostracisme, la censure, le tribunal. La plupart sont amenés à se taire, ou à bêler avec les brebis pénétrées par le Bien. Quelques-uns parlent, cependant, comme Richard Millet qui, à l'accusation de "racisme" lancée contre lui par le parti dévot, répond que l'antiracisme est une terreur littéraire, c'est-à-dire un des vecteurs du Faux, et une vraie forme de racisme visant à éradiquer cette vérité qu'on appelle littérature, donc la vérité sur le monde.

" Les yeux grands fermés (L'immigration en France) "

         Michèle Tribalat jette un regard sans tabous ni idéologie sur la question ultrasensible de l'immigration en France.
         L'immigration étrangère est généralement présentée comme ayant un effet positif sur l'économie. Elle serait nécessaire pour favoriser la croissance, occuper les emplois dont les Français ne veulent plus, pallier le vieillissement, alléger la charge des inactifs et payer les retraites. Ces arguments sont devenus des postulats au nom desquels les organisations internationales et communautaires, les ONG, la plupart des médias font pression en faveur d'une libéralisation accrue de la politique migratoire. L'économie et les bons sentiments marcheraient main dans la main.
         Du même coup l'impact global, économique et humain de l'immigration n'est plus étudié. Les rares études françaises sur la question sont prudemment étouffées, y compris par leurs commanditaires. L'impact sur le peuplement des territoires, en particulier, n'est guère étudié, car il risque de révéler l'ampleur de bouleversements dont il faudrait bien finir par parler et qui pourraient conforter les réticences à la politique du fait accompli.

         Pourtant, en dehors de l'Hexagone, les débats scientifiques sont vifs, aux États-Unis notamment. Les études réalisées sur l'impact économique, en termes de production de richesses, de répartition, d'emploi et de finances publiques ne confortent pas le postulat français d'une contribution indispensable de l'immigration. Mais l'écho de ces débats n'a guère franchi nos frontières.

" Fractures françaises "

         Des banlieues aux zones rurales, des métropoles aux petites villes, dans quel état se trouvent les couches populaires, après vingt ans de mondialisation ? Dans Fractures françaises, Christophe Guilly nous propose une leçon inédite de géographie sociale. S'appuyant sur sa discipline, il révèle une situation des couches populaires très différente des représentations caricaturales habituelles. Leur évolution dessine une France minée par un séparatisme social et culturel. Derrière le trompe-l'œil d'une société apaisée, s'affirme en fait une crise profonde du " vivre ensemble ". Les solutions politiques et une nouvelle attitude sont possibles, pour peu que les nouveaux antagonismes qui travaillent la société soient reconnus et discutés publiquement. Il y a urgence : si la raison ne l'emportait pas, les pressions de la mondialisation qui élargissent les fractures sociales et culturelles risqueraient de faire exploser le modèle républicain.

" Une révolution sous nos yeux "

         L'Europe peut-elle rester la même si sa population change ? Selon Christopher Caldwell, la réponse est non. Une Révolution sous nos yeux constitue la première analyse sans concession des bouleversements colossaux induits par les vagues d'immigration à dominante musulmane que connaît l'Europe de l'Ouest et la France en particulier, depuis un demi-siècle. Observateur scrupuleux de l'Islam et de l'Europe depuis plus de dix ans, Caldwell montre que les élites européennes ont sous-estimé voire totalement éludé les effets sociaux, spirituels et politiques de l'immigration musulmane, qui sont considérables et durables, au profit des effets économiques, qui sont faibles et transitoires. Alors que des populations d'origine étrangère de plus en plus sûres d'elles-mêmes défient les fondements de la culture européenne, les commentateurs réagissent soit par la peur et la fureur soit par des platitudes évasives. Une Révolution sous nos yeux évite ces deux travers. Par la force d'une documentation méticuleuse et l'honnêteté de son propos, Gilles William Golnadel expose clairement de quelle façon l'immigration musulmane est en passe de remodeler définitivement l'Occident.

" Le Grand Remplacement "

         " Pouvez-vous développer le concept de Grand Remplacement ? - Oh, c'est très simple : vous avez un peuple et presque d'un seul coup, en une génération, vous avez à sa place un ou plusieurs autres peuples. C'est la mise en application dans la réalité de ce qui chez Brecht paraissait une boutade, " changer de peuple ". Le Grand Remplacement, le changement de peuple, que rend seul possible la Grande Déculturation, est le phénomène le plus considérable de l'histoire de France depuis des siècles, et probablement depuis toujours. "

" Le déni des cultures "

         La plupart des hypothèses visant à expliquer la dérive des cités sensibles (chômage, délitement de l'autorité...) font l'impasse sur sa dimension culturelle. Et quand elles la mentionnent, c'est pour la caricaturer sous les traits d'un communautarisme dont on stigmatise les expressions en négligeant les discriminations et la ségrégation qui l'alimentent. C'est contre ce double déni que s'élève Hugues Lagrange. Loin de considérer les constructions culturelles des quartiers d'immigration comme des produits d'importation marqués d'une irréductible altérité, il y voit le fruit d'une douloureuse confrontation entre des héritages culturels, des tentations de "re-traditionalisation" et une société d'accueil elle-même victime d'un grand backlash idéologique et moral. Il distingue ainsi les expériences migratoires (celles des Maghrébins ne sont pas celles des Africains du Sahel ou des Turcs), détaille les mécanismes d'ethnicisation des quartiers et dresse un portrait des rapports entre les sexes ainsi que de l'autoritarisme masculin qui prévalent dans les cités.

" La grande déculturation "

         Amis du Désastre et Niveau-montistes sont formels : la culture s'est répandue dans toutes les couches de la population. Renaud Camus soutient le contraire. Si la culture s'est répandue, selon lui, c'est comme le lait de Perette : plus la culture est diffusée, moins il y en a pour chacun et moins elle a de consistance. Lorsque les trois-quarts d'une génération accèdent au baccalauréat, le niveau de connaissance et de maturité qu'implique ce diplôme est à peu près celui qu'atteignaient au même âge les trois-quarts d'une autre génération, quand personne ne songeait à nommer cela baccalauréat, à peine certificat d'études. L'université fait le travail des lycées, les lycées celui des écoles primaires, les classes maternelles celui que les parents ne font pas, ayant eux-mêmes été élevés par l'école de masse, qui a formé la plupart des nouveaux enseignants. Arte, France Culture ou France Musique se consacrent aux tâches jadis dévolues aux chaînes généralistes, celles-ci imitent les postes et stations de divertissement. Tout a baissé d'un cran. C'est la grande déculturation. Et si les journaux n'ont plus de lecteurs, c'est en grande partie parce que leur public potentiel ne sait plus lire, même des phrases de plus en plus simples et de plus en plus fautives, avec de moins en moins de mots. Le paradoxe est que l'objectif quantitatif, qui est au cœur de l'ambition démocratique en sa transposition culturelle, fait partout le lit de l'argent, par le biais de la publicité, des taux d'audience et des lois du marché. C'est ainsi que le Louvre devient une marque, etc.

" Décivilisation "

         Décilivilisation est la suite logique de La Grande Déculturation. La Décivilisation fait porter la réflexion sur un amont de l'école, sur l'éternelle distinction entre instruction et éducation, sur les obstacles à la transmission - des connaissances, mais aussi des aptitudes à la vie en société - tels qu'ils se manifestent dans les nouveaux rapports entre les générations, à l'intérieur des familles, au sein d'une société où l'exigence d'égalité, s'étant imposée entre les sexes, prétend triompher aussi entre les âges, à présent, entre les niveaux d'expériences, entre ce qui surgit et ce qui est consacré par le temps (et du coup ne l'est plus).
         Y a-t-il des limites à l'égalité, y a-t-il des champs où la démocratie soit hors-champ, et, si oui, lesquels : la famille, la culture, l'art, l'art de vivre ? et, si non, quelle société nous est promise ? Telles sont les questions que posent Renaud Camus.

" La France orange mécanique "

         Dans son enquête sur un sujet tabou : " l'ensauvagement " d'une nation, Laurent Obertone dit que toutes les 24 heures il y a 13 000 vols, 2 000 agressions, 200 viols.

         " Ces derniers jours, un charmant individu, que nous nommerons Vladimir, a ramassé trente ans pour le meurtre de sa compagne, dont 22 ans de sûreté, soit un an le coup de marteau. Ledit Vladimir, quelques semaines plus tôt, était jugé dans le cadre de la désormais célèbre affaire des tournantes, où la justice a expliqué aux Françaises, sans trembler, qu'on pouvait être un violeur en réunion et s'en tirer avec du sursis. Sur 14 prévenus, Vladimir était l'heureux élu, le seul à prendre de la prison ferme. Un an. Pendant ce temps-là, un clandestin était interpellé, pour la 97ème fois, au volant d'une voiture volée, après avoir mordu et fracturé le bras d'un policier d'un coup de tête. Pendant que Christiane Taubira veut rompre avec le tout carcéral, une centenaire a été poussée au sol et gravement blessée par plusieurs personnes, pour une montre. Pendant ce temps-là, on apprend que les barquettes de viande vendues dans un supermarché de Lille sont protégées par des antivols. Pendant ce temps-là, un policier de la BAC a été lynché dans une cité sensible de Montpellier. Pendant ce temps-là, un Toulousain a eu l'idée pas très vivre-ensemble de klaxonner derrière un véhicule qui bloquait la chaussée d'un quartier populaire. Vigilants, vingt riverains lui ont administré une correction citoyenne, à coups de chaises et de tessons de bouteilles. Alors, pourquoi ce livre ? Parce qu'aujourd'hui, un simple regard peut tuer. "

" Je suis une prof réac et fière de l'être ! "

         Pour Véronique Bouzou se faire taxer de "réac" est rarement un compliment, surtout dans le milieu enseignant. Dans le langage médiatique et politique, un "réac" est celui qui dénonce le "politiquement correct", l'héritage de Mai 68, la culture de masse et tous les mots qui finissent généralement en "isme" : antiracisme, communautarisme, égalitarisme... C'est dans cette définition-là que Véronique Bouzou se reconnaît, quitte à froisser les bien-pensants et autres progressistes pour qui il faut faire le deuil du passé en bloc - y compris de tout ce qui a fait preuve de son efficacité - au profit d'initiatives hasardeuses et souvent vouées à l'échec, comme c'est le cas aujourd'hui dans l'Education nationale. Elle met alors les pieds dans le plat et fait s'effondrer les certitudes de certains. Oui, il faut libérer l'école et surtout les élèves des tentatives de manipulation éhontées, qui s'échelonnent de la remise en cause de l'autorité du professeur jusqu'au détournement des programmes scolaires. Elle aborde sans complaisance les sujets tabous à l'école : discipline, immigration, argent, tentative d'infiltration politique ou religieuse, violence en classe... Tout passe à la moulinette de cette prof qui sait de quoi elle parle : décapant ! La survie de l'Education nationale est un défi lancé aux politiques, aux professeurs, aux parents et aux jeunes. Il est grand temps de le relever.

" La préférence nationale " Philippe le Gallou

         Le texte de présentation a disparu.

" Reconquista ou mort de l'Europe : L'enjeu de la guerre islamique "

         A un moment de notre histoire où la liberté d'expression en France est de plus en plus menacée. Dans une langue précise et claire René Marchand nous explique la réalité d'une idéologie à prétexte religieux que nos médias et politiques se refusent à regarder en face. Il nous explique en deux parties et nous en avions bien besoin que rien n'est (encore) perdu et que la guerre qui nous est faite depuis 1400 ans bien que relancée avec, entre autres, l'argent de la manne pétrolière peut encore être gagnée si nous y employons toute notre volonté.
         La première partie nous plonge au cœur de cette idéologie-religion et de ses fondements. Idéologie totalitaire, conquérante et guerrière, tous ses aspects sont analysés avec rigueur et objectivité, sources à l'appui.
         La deuxième nous esquisse les lignes d'une stratégie de reconquête qui nous permettra de faire face à cette menace dont la réalité nous est démontrée d'une manière irréfutable et qu'il ne faut jamais désespérer des capacités de réaction du peuple français.

         Courageux, lucide, documenté, argumenté, de texte dit enfin la vérité sur ce qui se passe en Europe, qui menace notre civilisation dans ses fondements mêmes. Un travail qui va loin et qui secoue notre quiétude de Français endormis par les rassurants propos de toute la clique médiatico-politique sur le danger présent dans nos terres et dans le monde. Un ouvrage qui met des mots sur ce que l'on voit et vit tous les jours et dont on nous dit que cela n'arrive pas, que ce ne sont que des accidents de parcours sur le chemin qui nous conduira à une cohabitation apaisée et harmonieuse entre enfants d'Abraham. Un texte qui réveille, qui appelle à un sursaut avant qu'il ne soit trop tard et qui ne se contente pas de sonner le tocsin mais qui propose une stratégie pour organiser la résistance. Ah, il ne s'agit pas ici de s'indigner "en sautant sur sa chaise comme un cabri" mais de se mobiliser, de s'organiser, de se mettre en ordre de bataille pour la Reconquista.

         Dans ses explications, on ne trouvera aucune trace de ce discours politico-correct de cette langue de bois injure à l'intelligence française, ni expression d'un supposé racisme ou xénophobie.

" Aux armes citoyens ! : Plaidoyer pour l'autodéfense "

         Tirant le constat de l'échec absolu des politiques publiques de sécurité menées en France depuis 30 ans - avec l'augmentation continue et parallèle de la criminalité et des dépenses publiques, Paul Lycurgues propose d'embrasser une vision individuelle de la sécurité qui viserait à responsabiliser les Français et à leur permettre, en leur rendant les droits dont ils ont été dépouillés depuis un demi-siècle, de suppléer aux actuelles déficiences de l'Etat et de la police : droit à la possession et au port d'arme, sanctuarisation du domicile privé et renforcement de la notion de légitime défense, libre constitution d'associations sécuritaires et populaires.

J'ai tout compris
ECHO D'ORANIE - N°247 - 1996


              J'étais un petit garçon, je n`avais que sept ans
             Et des souvenirs sont encore là très présents
             Je me souviens des allées bordées d`oeillets
             De I`oranger et des citrons, du petit coq anglais
             Du poulailler, tout au fond du grand jardin
             Les caresses du plumage doux des poussins
             Je revois le trait rouge vif des balles traçantes
             Des images terribles, dans la nuit, étonnantes
             Des soldats, des fusils, qui menacent mon père
             Des militaires qui un matin, emmènent mon frère
             Pourquoi cette couverture plaquée aux carreaux
             Pourquoi dormir blottis dans un coin du préau
             Et puis un jour, une grande maison de verre
             Entourée de camions et d`hommes vêtus de vert
             Des nuits à dormir à même le sol, entre les valises
             Ils ne rient plus, tristes de larmes, la mine si grise
             Ils se bousculent, se ruent pour prendre un avion
             Maman pourquoi ne pas rentrer à la maison
             J'étais un petit garçon, je n`avais que sept ans
             Aujourd'hui j'ai tout compris, à quarante ans.
Jean Luc MASÉGOSA        





LE MUTILE N° 5, 6 août 1916

QUILLAUME II
Au sujet de sa guerre sous-marine

Ainsi, tu l'as voulu!. . . Sur les mers, par le monde,
Tes pirates maudits vont semer la terreur !..
Tu vas recommencer tes pratiques immondes,
Roi bientôt détrôné, sanguinaire empereur ! ...

Le bruit de nos canons a fait trembler ton trône,
Guillaume ! d'assiégeant tu deviens assiégé!. . .
C'est la fin ! Tu le sens!. . . Tu crains pour ta couronne
C'est pourquoi lâchement tu tiens à la venger.

Accumule toujours les crimes, les bassesses,
Va, toujours grossissant le nombre des forfaits!...
Tes coups traîtres, sournois, nous montrent ta faiblesse,
Et que tes régiments kolossaux sont défaits.

Tes cuirassés puissants, tes croiseurs magnifiques,
Dont ton peuple orgueilleux veut se glorifier,
Ont fui honteusement l'escadre Britannique,
Apprenant chèrement qu'il faut s'en méfier.

Alors tes sous-marins recommencent leurs crimes,
Ils vont laissant partout un sillage d'horreur ! ..
Et semblent ne vouloir qu'une seule victime :
Le navire impuissant à calmer leur fureur !

Va ! ... Tu peux torpiller les vapeurs sans défense,
Tu peux noyer toujours de pauvres innocents!...
Bientôt viendra pour nous l'heure de délivrance,
Tu connaîtras alors le prix de notre sang.

Ecoute ! sur le Front, enfin, nos chants de Gloire,
Retentissent vibrants dans le bruit des canons,
Vois! Nos fiers régiments volent vers la Victoire,
C'est bien l'assaut final que sonnent nos clairons.!

L'Heure du châtiment arrive impitoyable!
Tremble! Tes sous-marins ne peuvent l'arrêter !
Ils peuvent nous braver. Nos soldats admirables,
T'imposeront les lois de notre humanité!

Alors tu sombreras à ton tour ! Dans l'Histoire
Ton nom Guillaume II ne sera plus qu'un mot.
Sale, qualifiant les choses les plus noires,
Les esprits les plus vils, les plus terribles maux.
Maurice VAN GHÈLE           
Blessé d'Orient.           


 LES DOCKS-SILOS DANS LA REGION DE BÔNE 
par M. Charles Ciantar

      Dès 1920, les dirigeants des Associations Agricoles comprirent la nécessité de Docks-Silos à édifier à proximité des centres d'importation et d'exportation, au terminus des voies ferrées et routières, amenant de l'intérieur les céréales pour une manutention rapide et un embarquement accéléré.
      Bône, débouché de l'Est Algérien, des territoires céréalifères de Guelma, Sédrata, Tébessa, et avec son port magnifique, était tout désigné pour la construction de Docks-Silos.

Photo Charles Ciantar

      Dès 1925, ses dirigeants s'efforçaient de démontrer aux agriculteurs les multiples avantages que présenteraient pour eux les Docks-Silos de Bône.
      Le regretté Président Laurent SAUNIER se fit le véritable " pèlerin passionné" des Docks-Silos Coopératifs. Inlassablement, il parcourut toute la région, rendit visite à tous les producteurs pour leur démontrer la nécessité du stockage coopératif afin d'assurer la conservation des récoltes et leur vente à un prix rémunérateur.
      C'est en 1933 seulement qu'il réussit à mettre sur pied les projets et, dès 1934, les Docks-Silos s'élevaient sur les terre-pleins de la Chambre Commerce, à proximité des quais de la Grande Darse.

Photo Charles Ciantar

      Leur capacité était de 30.000 quintaux. Elle fut portée rapidement à 110.000.
      L'emplacement était et demeure excellent, mais les Docks-Silos furent parmi les objectifs les plus exposés aux bombardements ennemis durant guerre 1939-1945. Et ils subirent des dommages importants, destruction de la machinerie, réduisant à néant les capacités de logement.

Photo Charles Ciantar

      De plus, la concession des terrains était temporaire, et la Chambre de Commerce de Bône les revendiqua avec naturellement les Docks-Silos qu'elle voulait maintenant mettre à la disposition du commerce. La discussion, portée devant les Pouvoirs Publics, fut arbitrée à son entier profit, puisqu'elle dispose de la propriété des Docks-Silos, dont les créateurs ne sont plus que des locataires.

Photo Charles Ciantar

      La Chambre de Commerce a entrepris la réfection des docks endommagés par la guerre. Elle a construit de nouvelles cellules et un transbordeur permettant aux navires d'opérer à quai avec marchandises en vrac.
      Cependant, la Société des Docks-Silos Coopératifs n'a pas voulu abandonner les céréaliculteurs. Elle a continué à travailler et commercialiser tous les ans, entre 150.000 et 200.000 quintaux de céréales diverses.
      Pour compenser sa perte de logement à Bône, elle est en train de construire à Montesquieu, un silo-magasin de 25.000 quintaux, en bordure de la voie ferrée. Elle étudie, avec la S.I.C.A. de Duvivier, la construction d'un silo de report de 150.000 quintaux, à la gare de ce centre.
      On envisage également la construction de magasins dans 4 centres, de la circonscription, éloignés de Bône.

Photo Charles Ciantar
Photo Charles Ciantar

      Les Docks-Silos Coopératifs groupent près de 3.000 coopérateurs et usagers, dont la très grande majorité est composée d'agriculteurs franco-musulmans.
      En plus de leurs services comme stockage, ils sont équipés pour la préparation des semences sélectionnées qui sont mises à la disposition des céréaliculteurs pour la campagne suivante.
      Au cours de l'année 1954, les Docks-Silos ont stocké les quantités suivantes : 179.000 quintaux de céréales, dont 126.000 de blés durs et tendres et 53.000 d'orge.

Photo Charles Ciantar Photo Charles Ciantar

CIANTAR CHARLES                                
SOURCES :              
La Coopération Agricole dans la Région de Bône         
ciantar.charles@wanadoo.fr            


Le prêtre et le politique :
Envoyé par M. Hugues
        

Un âne meurt devant l'église et après une semaine le corps est toujours là.
Le prêtre décide d'appeler le maire :
- Monsieur le maire, j'ai un âne mort depuis une semaine devant la porte de mon église !

Le maire, grand adversaire du prêtre lui répond:
- Mais mon père, n'est-ce pas au Seigneur qu'il appartient de s'occuper des morts ?

- Oui, mais moi je dois prévenir leurs famille
Auteur inconnu          



 LA LEGENDE MIMOUN
Textes et photos reçus par mails et pris sur Internet

Alain Mimoun, champion olympique du marathon, est mortHospitalisé à l'hôpital militaire de Saint-Mandé, Alain Mimoun, LE Champion olympique du marathon en 1956 à Melbourne, âgé de 92 ans est mort jeudi 27 juin à son domicile de Champigny, en région parisienne.

             Hospitalisé à l'hôpital militaire de Saint-Mandé, Alain Mimoun, LE Champion olympique du marathon en 1956 à Melbourne, âgé de 92 ans est mort jeudi 27 juin à son domicile de Champigny, en région parisienne.
            Il est né le 1er janvier 1921 à El Telagh, en Algérie et eut dès sa plus tendre enfance le coeur "qui s'enflammait pour son beau pays de France", du moins pour les images qui l'éblouissaient aux leçons d'histoire et de géographie des enseignants métropolitains.
            Ali Mimoun Ould Kacha avait découvert la course à pied lors de son service militaire effectué chez les tirailleurs algériens. Cet ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, sous le feu des canons allemands en 1944 à Monte Cassino (Italie), a eu sa jambe gauche martyrisée par plusieurs éclats d'obus qui fut sauvée par un chirurgien militaire. Pour le soldat Mimoun, c'était déjà un signe de Dieu.
            Après avoir participé au débarquement de Provence, et la paix revenue, l'aspirant-athlète se lève tôt pour s'entraîner et se couche tard pour travailler comme garçon de café au bar du Racing Club de France, club dont il porte les couleurs. Une activité qu'il exerçait encore quand il décrocha sa première médaille olympique à Londres, en 1948, derrière Zatopek.
            En dehors de ses accomplissements olympiques, Mimoun s'est également construit un palmarès hors norme avec pas moins de 33 titres de champion de France, entre 1947 et 1959. Homme de défis sur toutes les distances du fond (5.000, 10.000, marathon, cross-country), il s'offrit même le record de l'heure en 1955, à Alger.


             Il a été décoré de la Légion d'honneur par quatre présidents différents : en 1956 par René Coty après sa médaille d'or de Melbourne ; en 1972 par Georges Pompidou, à titre militaire ; en 1999 par Jacques Chirac, avec le grade de commandeur de la Légion d'honneur ; et enfin par Nicolas Sarkozy, qui le fit Grand officier de la Légion d'honneur en 2008. En décembre 2012, ce grand admirateur du général De Gaulle reçut du quotidien L'Equipe le trophée de Champion des champions de Légende. Aujourd'hui, une bonne cinquantaine de rues, de stades ou d'écoles portent son nom.
            Le champion olympique du marathon en 1956 dans la fournaise de Melbourne (plus de 40°), restera pour toujours hors catégorie et LA Légende car il incarnait l'histoire de France qui se conquiert par la Légion d'Honneur gagnée sur le champ.

            En 1947, à 26 ans, il remporte le premier de ses 29 titres nationaux. Un an plus tard, aux Jeux de Londres, il se classe deuxième du 10.000 m derrière la locomotive tchèque Emile Zatopek. En 1952, aux JO de Helsinki, le petit Français doit encore se contenter de médailles d'argent, sur 5000 et 10.000 m. Il a également été champion du monde de cross en 1949, 1952, 1954 et 1956.

            Alain a 35 ans quand arrivent les Jeux de Melbourne, les premiers organisés dans les Antipodes. Et toujours ce rêve de voir "enfin monter le drapeau au mât du milieu". En Australie, quand il termine seulement 12e du 10.000 m, loin du Soviétique Vladimir Kuts, prototype de l'homme nouveau, on croit que tout est fini.
            Mais l'athlète d'origine algérienne a bien caché son jeu. En fait, il s'est préparé pour le marathon, quasiment incognito. "Il s'entraînait trois fois par jour (pour un total quotidien de 35 km) et ce n'était sûrement pas pour le 10.000 m. Même s'il m'avait dit qu'il ne disputerait pas le marathon", avait expliqué en 2006, lors d'un entretien avec l'AFP, son épouse Germaine, Corrézienne de Tulle.
            "Avant de partir pour Melbourne, j'avais effectué ma dernière préparation à Bugeat, une région magnifique où on trouve les mêmes essences que dans mon village natal du Tellag, dans le sud-Oranais", s'était souvenu le quadruple médaillé olympique.

            En Australie, les signes ne trompent pas, une fois de plus. "Tu penses, pour mon premier marathon, j'ai le dossard 13. Et puis, ma fille qui est née la veille de la course, le dernier pèlerinage à Lisieux. D'ailleurs, je suis un miraculé. J'avais pris 7 kilos. Mais il me semblait qu'il y avait encore une petite flamme intérieure. Et un bienfaiteur de l'athlétisme m'avait dit " T'es pas fini ". Il m'avait emmené à Lisieux. Là, devant les reliques de Sainte-Thérèse, j'avais été pris de tremblements."

            Le jour de la course, un soleil implacable a repris possession de Melbourne jusqu'alors grelottante. Mimoun est à son aise dans la touffeur. Zatopek s'y consume. Lancé par un jeune américain de 20 ans, le Français se retrouve seul en tête à mi-course. Il lui reste 20 kilomètres comme chemin de croix et d'exaltation.

            "Le coup de marteau, ça a été autour du 30e km. Les 5 minutes les plus dures, plus difficiles que tout le marathon. Je m'insultais " fainéant, tu ne vas pas lâcher maintenant ". Je pensais à ma mère, à ma femme, à ma fille qui venait de naître", se racontait Alain dans les reportages.


            Sa tête penchée, ses bras ballants, son dossard n°13 et son mouchoir blanc sur la tête qu'il arrache et se sent de suite plus léger pour s'envoler vers le stade où une foule de 130000 personnes l'acclame. Il semble flotter sur cette ovation pour aller chercher sa médaille d'or sur le marathon olympique de Melbourne. Ces images font partie de la légende du sport français.


1956 : Alain Mimoun devient champion olympique du marathon..
Ce 1er décembre 1956, Alain Mimoun avait décroché ce qui reste à ce jour la seule médaille olympique tricolore sur la distance des 42,195 kilomètres.

Voici Alain Mimoun en 2004,
portant la Flamme olympique lors des Jeux d'Athènes


BIOGRAPHIE

            Nom: Mimoun, Mimoun Ould Kacha
            Prénom: Ali, Alain
            Date de naissance: 1er janvier 1921
            Lieu de naissance: Maïder, arrondissement d'El Telagh (Algérie)
            Nationalité: française
            Taille: 1,70 m :
      
            Poids: 56 kg
            Sport/discipline: Athlétisme /5000 m, 10.000 m, marathon, cross-country
            Sélections: 85

            Palmarès:
            Champion olympique du marathon en 1956, à Melbourne
            Vice-champion olympique du 10.000 m en 1948 et 1952, du 5000 m en 1952
            Vice-champion d'Europe sur 5000 m et 10.000 m (1950)
            4 victoires en individuel au Cross des nations (1949, 1952, 1954, 1956),
            6 par équipes (1946, 1947, 1949, 1950, 1952, 1956)
            Champion d'Afrique du nord de cross-country (1942)
            4 victoires aux Jeux méditerranéens (5000 m et 10.000 m en 1951 et 1955)
            29 titres de champion de France:
            8 sur 5000 m en 1947, 1949, 1951, 1952, 1953, 1954, 1955, 1956;
            9 sur 10.000 m en 1947, 1949, 1950, 1951, 1952, 1953, 1954, 1955, 1956;
            6 sur marathon en 1958, 1959, 1960, 1964, 1965, 1966;
            6 en cross-country en 1950, 1951, 1952, 1954, 1956, 1959

            Distinctions:
            Chevalier de la Légion d'honneur (1956),
            Officier de la Légion d'honneur (1972),
            Commandeur de la Légion d'honneur (1999),
            Grand Officier de la Légion d'honneur (2008)
            

CHAMPIGNY-SUR-MARNE (VAL-DE-MARNE), LE 30 DECEMBRE 2010.
Alain Mimoun pose avec les chaussures avec lesquelles il a remporté la médaille d'or olympique du marathon en 1956


ALAIN MIMOUN
BEAU TEMOIGNAGE
C'est marrant, mais quand je vois la vie d'Alain Mimoun, j'ai comme une envie de comparer. Loin de moi l'idée que tout était mieux avant, mais je dois bien reconnaître qu'à l'occasion, le bon vieux temps me file la nostalgie.

            C'est vrai, Mimoun, c'est quand même cet Algérien qui a devancé l'appel sous les drapeaux, pour aller se prendre une dégelée par les Boches en 1940, à la frontière belge. Qui a remis ça contre Rommel en Tunisie. Puis a failli perdre un pied à Monte-Cassino, début 1944, pour débarquer en Provence six mois plus tard. Forcément, quand on n'a pas fait le service militaire parce que Chirac l'a supprimé, on a un peu plus de mal à chanter La Marseillaise avec l'équipe de France. Et je ne veux viser personne.

            Mimoun, c'est aussi le garçon de café qui a vécu quatorze ans dans un deux-pièces du XIXème , à Paris, alors qu'il se battait aux quatre coins de la planète pour la suprématie mondiale en course de fond. Celui que Zatopek fut tout heureux de voir gagner à Sydney, en 1956, après l'avoir privé trois fois de podium olympique. Ça a quand même plus de gueule que les petites querelles d'égos de nos divettes footballistiques, à Ferrari de fonction et hôtel particulier dans les beaux quartiers de Londres. Mais je ne veux viser personne…

            Mimoun, c'est le stakhano, vous lançant cette maxime maison pleine de bon sens : " Quand ça fait mal, c'est que ça fait du bien ".

            Le gars qui, quand il défaille au 30ème kilomètre du marathon de Sydney, se traite de " salaud ", s'insulte copieusement, se met lui-même des coups de pied au cul, et gagne par-delà la douleur, quand d'autres préfèrent rejeter la cause de leurs échecs sur les arbitres, les journalistes, les entraîneurs. Ou font la grève de l'entraînement… Bon, d'accord, je vise quelqu'un. Enfin, quelques-uns, mais n'y comptez pas : vous n'aurez pas de noms.

            Mimoun, quand il parlait, ça pouvait être imprévisible. On l'écoute :

            En Australie, quarante ans après les jeux Olympiques de Melbourne, j'ai été reçu comme un chef d'État. On m'a même proposé le passeport australien. Ce à quoi j'ai répondu : " Vous savez, j'ai déjà deux nationalités : française et corrézienne ".

            C'est sûr que ça nous change des analyses d'après match de nos héros modernes, à base de " l'important, ce soir, c'était les trois points ", ou " comme dit le coach, il faut prendre les matchs les uns après les autres, on fera les comptes à la fin de la saison ".

            Pas de nom, j'ai dit. Une tombe.

            Mimoun, c'est le type qui a cinquante stades à son nom, des écoles et des rues dans tous les sens. Pas mal, pour quelqu'un qui vient de mourir. Alors, à quand une école pour " nos héros modernes " ? Las, ceux-là, c'est davantage dans la rubrique fait divers qu'il faut les chercher, accolés à ceux du tapage médiatique ou autre…

            Mimoun, c'est ce type qui a su aimer la France, au temps où la France savait se faire aimer. Où elle n'avait pas encore pris ce pli de se déverser un tombereau de culpabilité sur la tête à chaque occasion. Mimoun c'est le patriote pur et dur, que même le FLN n'a pas tenté de récupérer, et à qui de Gaulle affirma qu'ils avaient deux points communs : leur amour de la France et leur longévité. Car oui, Mimoun, à 44 ans, il gagnait son quatrième titre de champion de France du marathon ! Jusqu'au bout, il aura couru ses 10 ou 15 kilomètres par jour.

            Mimoun, c'est ce petit Français qui meurt en même temps que Mandela et qui, comme lui, a su jeter des ponts entre les cultures et les races, pour devenir l'un des plus grands porte-étendards français.

            Cet homme qui est né Ali, musulman, dans l'Oranais, et qui est mort 92 ans plus tard Alain, catholique, dans le Val-de-Marne. Qui admirait Bayard et Sainte-Thérèse-de-Lisieux, la France du panache et celle de la petite voie. Et qui déclarait, se retournant au crépuscule de sa vie sur son aurore :

            Je savais depuis longtemps que mon pays était de l'autre côté de la mer. Mes ancêtres, c'était les Gaulois. La France était déjà dans ma peau et dans mes veines. Par conséquent, qu'on ne me parle pas de ces conneries d'intégration !

Auteur Inconnu                                        


HISTOIRE DES VILLES DE LA
PROVINCE DE CONSTANTINE      N°26
PAR CHARLES FÉRAUD
Interprète principal de l'Armée auprès du Gouverneur général de l'Algérie.
LA CALLE

ET DOCUMENTS POUR SERVIR A L'HISTOIRE
DES ANCIENNES CONCESSIONS
FRANÇAISES D'AFRIQUE.


AGENCE POUR LE COMPTE DE L'ETAT, EN 1796
 
                  Le 3 juin 1796, Jean-Bon-Saint-André, nommé Consul général à Alger, vint remplacer Vallière.
                  On avait constaté que la Compagnie de La Calle était dans l'impossibilité de se relever de ses pertes, tant que celle fondée depuis à Oran, existerait, et le Gouvernement avait pensé qu'il n'était pas convenable de laisser passer nos Établissements en des mains étrangères. La République s'en était donc fait céder les privilèges aux mêmes conditions que par le passé, et elle y avait établi une Agence pour les exploiter et en acquitter les redevances, en prenant toutes les charges que ces privilèges comportaient. C'était, sans doute, se soumettre à des dépenses onéreuses que ne pouvaient compenser les avantages présents, mais aussi refuser de s'en charger, c'était évidemment sacrifier l'avenir à l'économie du moment. Une considération puissante portait, d'ailleurs, la République à conserver les concessions ; c'est que les Anglais établis à Gibraltar et à Mahon, où ils entretenaient une marine nombreuse, avaient nécessairement besoin de grands approvisionnements ; ils n'auraient pas négligé, sans doute, de se saisir, à quel prix que ce fut, des Établissements abandonnés, afin de s'y pourvoir plus amplement qu'ils ne faisaient à Oran : il était donc urgent de les en empêcher et d'apporter le plus d'entraves possibles dans leurs projets. Pénétré de cette idée, Jean-Bon-Saint-André proposa de faire de nouveaux sacrifices, pour retirer l'Agence de l'état de détresse dans lequel elle se trouvait : la misère y était telle, que le Dey, sur les instances de Vallière, n'avait pas cru devoir exiger la redevance en corail que la Compagnie n'avait pu payer depuis quatre ans. Jean-Bon-Saint-André demanda un état de la situation des concessions et voici la copie de ce document :
Note des dépenses fixes que coûtent les concessions
d'Afrique à Alger, en l'an 4 de la République (1795-6)


                  Ce qui revient par an à pat. 92,351,2l soit 103,895l.5s.
                  On paye de plus, tous les ans, deux caisses de corail pesant chacune 120 livres de Marseille, qui, à raison de 45 pat. d'Alger font pour les deux caisses 8.100 pat. ou liv. 9.112 10 s.
                  On paye encore tous les dix ans, ère musulmane, le droit appelé di scarpa (pour les souliers), il consiste :



                  A chaque traité un peu considérable de blé, il est inévitable de faire des présents au Dey et à l'Oukil du Bey de Constantine, ainsi qu'au drogman et au consul de la Nation, proportionnellement au service qu'on en reçoit.
                  Toutes les années, au commencement de l'hiver, l'agence envoie de Marseille pour le Dey, le Kasnadji et les quatre grands écrivains de la Régence, et pour le Drogman et, le Consul, pour tous ensemble :

                  Quand on ne l'envoie pas de Marseille, on les achète dans le pays.
                  De plus :

                  En outre 350 liv. environ de pommes reinettes et autant de poires.
                  Quelques démonstrations avaient été faites par les Anglais devant La Calle, mais elles n'eurent point de résultat. Cependant une fois ils violèrent le territoire de la Régence en enlevant un bâtiment Français au mouillage devant un de nos Comptoirs. Nous avons retrouvé dans nos archives, la lettre qui rend compte de ce fait.

Bône, 2 floréal an 4 de la République (21 Avril 1796).

Au citoyen Herculais, envoyé extraordinaire de la République française auprès des puissances Barbaresques.

                  " Je viens vous faire-part d'un événement fâcheux qui me navre le cœur et qui est dans le genre de celle dont vous avez été témoin à Tunis par le fait des Anglais, sur les bâtiments de guerre que nous y avions.
                  " Hier après midi, nous vîmes à l'entrée du golfe, dans la partie de l'Est, un bâtiment que l'on ne pouvait reconnaître à cause de la brume, bien qu'il fût à peine à la distance de deux lieues. Ce bâtiment s'étant rapproché fut reconnu pour être une frégate portant pavillon Anglais. Vers la fi n du jour, elle vint mouiller au port Génois et se plaça au voisinage de la corvette l'Unité, à environ une portée de pistolet.
                  " Le lendemain, la frégate Anglaise et la corvette avaient disparu toutes deux. Ce rapport m'a été fait par quatre soldats de la dite corvette, lesquels n'ayant pu hier soir rejoindre leur bord avaient passé la nuit à terre. La prise de la corvette a eu lieu pendant la nuit, sans qu'un coup de pistolet eût été tiré, et il est vraisemblable de croire que l'Unité, se voyant inférieure en force (elle ne porte que du huit) se sera laissée amariner sans résistance, par respect pour la neutralité du port où elle se trouvait. Le citoyen Ladrezenec, capitaine de l'Unité, était malade chez moi depuis onze jours de la petite vérole, et la dite corvette était commandée par le citoyen Lebreton, lieutenant en pied.
                  " Le gouverneur de la ville et l'aga de la garnison eurent la pensée d'envoyer à bord de la frégate le capitaine du port et divers Turcs pour offrir au commandant anglais les secours dont il pouvait avoir besoin et lui observer, en même temps, qu'il se trouvait dans un port neutre ; mais ils n'osèrent pas le faire n'étant pas bien sûrs de la nationalité de la frégate et craignant de trouver, au lieu d'un navire anglais un bâtiment de guerre napolitain ou maltais qui les aurait fait esclaves.
" Le citoyen GUIBERT,
" Agent d'Afrique à Bône. "

                  Le Dey, sur les plaintes de notre Consul, demanda raison au Gouvernement britannique. Une Division de trois frégates fut aussitôt envoyée devant Alger. Pour apaiser le Pacha, l'Officier anglais qui la commandait avait ordre de lui présenter une corvette espagnole récemment capturée, mais dont la peinture quoique toute fraîche, dissimulait mal la vétusté. Le Dey s'en indigna, et, dans sa colère, il refusa de donner audience au Commandant. Les Juifs Busnah et Bakri, tous dévoués depuis quelque temps aux Anglais, à cause de l'intérêt qu'ils avaient à l'approvisionnement de Gibraltar, parvinrent atout raccommoder, moyennant le don d'un brick de 24 et la promesse de respecter désormais le territoire.
                  Chaque événement politique, quel qu'il fût, était aussitôt exploité au détriment de la République, par les Juifs dévoués aux Anglais. Ces derniers; frustrés dans l'espérance qu'ils avaient eue de voir les établissements français de la côte d'Afrique, tomber entre leurs mains, obtinrent du Dey l'autorisation de fonder quelques maisons de commerce à Oran. Mais ce moyen ne suffisant point à leurs besoins d'approvisionnements pour les Anglais, Busnah et Bakri se firent leurs fournisseurs, trahissant ainsi la France qu'ils servaient depuis longtemps, ou, pour mieux dire, servant à la fois les deux nations ennemies, l'argent de l'une leur paraissant aussi bon que celui de l'autre.

Du 27 ventôse an VI (l7 mars 1798).

" D'Alger à l'Agence à Marseille.
" ...J'ai été obligé de tirer sur vous pour pouvoir acquitter les 27,725 piastres, chèques dues par Peïron et Guibert, pour le paiement desquelles on me presse. Veuillez bien faire honneur à la présentation de cette traite, sans quoi je me trouverais fort embarrassé, surtout si on continue encore quelque temps à ne point faire passer de fonds. Cette pénurie jointe au crédit gigantesque des favoris Juifs qui cherchent à supplanter les Français dans toute l'étendue de ce Royaume, sera cause de la ruine entière des concessions qui ne peuvent plus se soutenir sans le secours direct de notre Gouvernement qui, pour être efficace, doit être accompagné d'une déclaration de sa part; de regarder comme rupture, la première infraction qui serait faite, la première atteinte qui serait portée aux pactes et accords convenus, et si on n'a point eu toutes choses pour la Nation Française, les égards et la préférence qui lui sont dus, comme à la plus ancienne et à la plus constante amie de la Régence. Les réclamations, les bons offices, les négociations ne servant plus, on ne peut faire aucuns fonds sur les promesses qu'on nous fait, sur la parole qu'on nous donne. Ces gens-ci ne les tiennent qu'autant que c'est leur intérêt. Ils y manquent aussitôt qu'il cesse ou assurés qu'ils n'ont point à craindre, étant presque toujours de l'impunité. Aussi, je ne m'attends pas que le Bey actuel de Constantine change pour longtemps de conduite envers les Agents des Concessions, quoique le Dey, sur les représentations du Consul, lui ait écrit ces jours-ci une lettre très forte et pleine de reproches sur la manière dont il s'est comporté dernièrement envers l'Agent principal et qu'il a blâmée entièrement. Ce Gouverneur avait menacé le dit Agent d'aller détruire La Calle et de lui faire trancher la tête, si, à la réception de sa lettre, il ne lui envoyait point les deux caisses de corail, de redevances annuelles dues pour cette année. Et l'Agent a ordre du Citoyen Jean Don-Saint-André, qui attend journellement avec impatience son successeur, de vous envoyer la copie de sa correspondance avec le Bey et des lettres de ce dernier, pour que vous les envoyiez vous même en originaux au Ministre...
" ASTOIN SIELVE. "


                  Au mois de mai 1798, Granet, que nous avons vu quitter Collo pour éviter d'être assassiné par les Kabyles, se réinstallait dans ce Comptoir ; mais il constata bientôt qu'il ne pouvait lutter contre la concurrence des juifs Bakri et Busnah avec leur nouvel associé Israël Saportés, dit Caouïto, qui, ayant été censal de l'Agence d'Afrique, avait trouvé moyen d'agir pour son propre compte et de supplanter ses anciens patrons.
                  Quant à la population de Collo, elle continuait à être aussi, farouche et indocile que par le passé. En voici un exemple des plus caractéristiques : un bâtiment corsaire turc avait fait naufrage sur cette côte, et l'équipage voulait rentrer à Alger par terre. Les Kaïds et les habitants de Collo leur refusèrent les mulets dont ils avaient besoin pour les transporter à Constantine. " Les Turcs, raconte Granet dans sa lettre, fatigués de voir que les descendants de Mahomet n'ont aucune pitié pour leurs confrères, sont venus chez moi implorer des secours que je leur ai donnés Les fournitures que les Juifs avaient faites à la France, dit Rang, avaient été quelque temps ralenties ; mais au mois d'octobre 1797, le Dey permit de les continuer. Bakri réclamait toujours le paiement de ce qui était dû à sa maison qui, de son côté, devait au Dey 200,000 piastres fortes, et Baba Hassan voulait rentrer dans ses fonds. Le consul proposa, sur l'ordre qu'il en avait reçu, d'acquitter aux dépens de la créance de la maison Bakri, la dette de celle-ci ; mais il fit connaître en même temps que la République n'entendait pas pour le moment passer le surplus aux Juifs, à cause de la manière dont ils avaient agi en, faveur des ennemis de la France. Il ajouta que son Gouvernement ne voulait s'acquitter envers eux que lorsqu'ils auraient montré plus de loyauté. Pour s'assurer de leur conduite, on ne voulait plus les solder à l'avenir que par acomptes.
                  Deux circonstances vinrent démontrer à la fois la crainte que le Dey avait des Français et en même temps son inimitié. Le Bey de Constantine voyant l'Agence de La Calle sur le point de crouler, avait défendu de lui porter des blés. Cette raison émise par Rang s'explique aussi par les intrigues da Busnah auprès du Bey de Constantine, pour accaparer le monopole du commerce, quel qu'il fût.
                  Cet acte du Chef de la province de Constantine était en opposition avec les traités. Le Consul s'en plaignit et le Bey fut destitué. D'un autre côté, tandis que Baba Hassan donnait publiquement cette satisfaction à l'Agent de la France, il ordonnait à ses corsaires de capturer les bâtiments sous pavillon ottoman qu'ils rencontreraient, lorsqu'ils ne seraient pas munis d'un firman du Grand Seigneur.
                  Sans la terreur que Bonaparte inspirait au Dey, qui croyait toujours que ce général allait arriver chez lui et qu'il n'appelait que le, général Diable, il n'aurait pas manqué de déclarer la guerre à la France. D'autre part, il s'inquiétait de savoir si le bruit qui courait alors d'une prochaine descente de notre armée en Angleterre était fondé.
                  Que l'on juge de la stupéfaction des Algériens, de l'alarme qui se répandit dans toute la Barbarie, lorsqu'on apprit que Bonaparte, que l'on croyait au Nord de la France, était sorti de Toulon sur une flotte qui portait une armée imposante.
                  On crut d'abord que ce général ne songeait qu'à faire la conquête d'Alger ; mais une circulaire du Ministre des relations extérieures, adressée aux Consuls de Barbarie, vint mettre celui d'Alger en mesure de tranquilliser le Dey et le pays sur les véritables intentions de Bonaparte.

                  Le 26 mai 1798, le consul Moltedo, qui avait succédé à Saint-André, reçut officiellement avis du départ de la flotte de Bonaparte se rendant en Égypte et l'invitation de prendre toutes les précautions pour se mettre à l'abri, ainsi que toute la Nation, des mauvais traitements auxquels pouvait l'exposer le fanatisme musulman à la nouvelle du débarquement des troupes françaises en Égypte.
                  Cependant, la flotte française s'était emparée de Malte et le général en chef avait brisé les fers de tous les Musulmans qu'il avait trouvés dans l'île. Cet événement répandit la joie à Alger, où l'on paraissait encore bien disposé en notre faveur, lorsque le 16 octobre un firman du Grand Seigneur, arriva à Alger prévenant le Dey d'avoir à se préparer à la guerre contre la France. Ce jour même Talleyrand, ministre des affaires étrangères, engageait le Consul à pourvoir à sa sûreté personnelle ainsi qu'à celle de tous les Français, par suite de la rupture qui venait d'avoir lieu avec la Porte. Nos gens ne savaient où se retirer et manquaient du reste de moyens de transport.
                  Le Dey chercha d'abord à éluder les ordres de la Porte, mais ses instructions mal comprises amenèrent à Bône un effet contraire. Nos nationaux furent aussitôt arrêtés, ainsi que le constate la lettre suivante :

Bône, le 8 brumaire, an VII (29 octobre 1798).

Guibert, Agent d'Afrique à Bône, à Astoin Sielve,
Chancelier du Consulat de France et Agent d'Afrique à Alger.

                  " Vous aurez su, mon cher ami, par mes lettres au Citoyen Moltedo, les détails de notre arrestation, ici, pendant douze jours ; de la manière scandaleuse, humiliante, outrageante que cela s'est exécuté, quoique nous n'ayons à nous plaindre d'aucune insulte personnelle de la part des Turcs qui nous gardaient à vue, jour et nuit, sans que nous puissions sortir de la maison ; et de ce qui en est résulté pour la tranquillité des autres Comptoirs, car peu s'en est manqué que La Calle ne fut entièrement abandonnée. Cette démarche, hostile contre nous, ne saurait être exécutée d'aucune manière, si le Dey ne l'a pas ordonnée, malgré qu'elle serait une violation manifeste de notre Ottoman qui dit, article 9, de la manière la plus précise et la plus claire, qu'en cas de mésintelligence avec la France qui cause rupture de pays, nos Établissements devaient être respectés et continuer leur commerce comme si la meilleure harmonie existait toujours entre les deux Nations.
                  " Je sens qu'on ne peut pas compter sur l'exécution littérale d'un pareil article en cas de brouillerie sérieuse entre votre Nation et cette Régence, et que le parti de la retraite serait le plus prudent et le plus convenable pour assurer notre tranquillité ; mais par ce qui vient de se passer d'absolument contraire au droit des gens, quel que soit le motif qui y ait donné lieu, ne vous prouve-t-on pas que nous ne sommes dans ce pays-ci que comme des otages, et qu'à la moindre alerte notre sûreté peut être compromise ?
" GUIBERT. "


                  Quelques jours après, Astoin Sielve, répondant à Peïron, dont la position était insoutenable à la Calle, et qui se plaignait de ce que les croiseurs anglais arrêtaient ses bâtiments et jetaient à la mer les lettres dont ils étaient porteurs, lui disait :
                  " Votre lettre m'est arrivée. Je comprends que si cela dépendait personnellement de vous, vous auriez abandonné depuis longtemps les concessions. "

Alger, du 19 brumaire, an VII, 9 novembre 1798

A l'Agence, à Marseille.

                  "Ayant été informé, hier soir, par une lettre du citoyen Guibert au Consul où il lui fait part de l'événement de l'arrestation de tous les français de Bône et de Collo, cette démarche a été fortement désapprouvée par le Dey qui a déclaré que la Porte était Maîtresse de faire la guerre à la France, mais, que lui veillait vivre en bonne intelligence avec elle, à moins qu'elle ne fut la première à rompre avec lui, ayant déjà été informé que plusieurs bateaux corailleurs étaient partis précipitamment de La Calle pour Corse, au moment que cet événement se passait et craignant qu'ils n'aient mis l'alarme sur votre compte et sur celui des concessions.
                  " C'est une incartade du Caïd de Bône qui a mal compris les ordres du Bey, lequel a fait ses excuses à Guibert. En répondant à sa lettre sur son arrestation et celle des autres Français de Bône, il a prié de ne lui en point tenir rancune.
" ASTOIN SIELVE. "


                  Le 22 novembre, le Dey reçut de Constantinople de nouveaux ordres qui lui enjoignaient de faire la guerre à la France, de s'emparer de tous les Français et de tout ce qui leur appartenait. Un commandement aussi positif ne put triompher de la répugnance de Mustapha Dey à se mettre en hostilité.
                  Le 19 décembre parvint à Alger une autre injonction du Grand Seigneur, portée par un Cappigi Bachi, haut dignitaire de l'Empire, chargé de remettre au Dey un riche caftan. Le Dey et les principaux du Divan, firent tous leurs efforts pour éluder encore la question de guerre, mais le Cappigi parla d'une manière si forte, les menaçant de les dénoncer au Grand Seigneur comme des traîtres et des mauvais musulmans, qu'ils se virent forcés de mettre à exécution les ordres reçus.
                  Le 21 décembre 1798 furent arrêtés notre Consul et tous les Français résidant à Alger ; voici, du reste, comment Astoin Sielve, gérant de l'Agence d'Afrique à Alger, rendait compte de cet événement à ses Directeurs de Marseille.

Déclaration de Guerre,
Tous les français mis au bagne,
destruction de La Calle, 1799.

Du bagne d'Alger le 5 nivôse an VII de la
République (25 décembre 1798).

A l'Agence.

                  " Citoyens,
                  " Par le lieu d'où est datée ma lettre, vous devinez aisément quel sera son contenu. Vous saurez que le 1er de ce mois, malgré les vues pacifiques du Dey et les assurances positives qu'il en avait fait donner au Consul, le Tchaouch porteur d'un Firman qui accompagnait le caftan de confirmation de l'élection du dit Dey et d'un second ordre du Grand Seigneur pour déclarer la guerre à notre République et arrêter tous les Français qui se trouvent dans l'étendue de ce Royaume, le dit Tchaouch, dis-je, est parvenu par ses menaces à intimider le Dey et le Kaznadji et à leur faire exécuter les ordres de la Porte.
                  " En conséquence, ce jour-là même, à sept heures du matin, on a arrêté au grand étonnement de tout le monde tous les Français et nous ont tous envoyés à la Marine, où nous avons tous été enchaînés un à un et l'on nous a mis près du gros canon, exposés à la vue et à la curiosité du public.
                  " Le lendemain, notre position fut changée et l'on nous envoie depuis lors au magasin des voiles, sans cependant nous faire travailler. Le soir, nous retournons au bagne où nous passons la nuit dans l'appartement du Grand Écrivain des Esclaves et dans la chapelle du dit bagne. On nous fait espérer que cette indigne manière de se conduire à notre égard était forcée; au départ du susdit Tchaouch, on nous remettra dans nos maisons et l'on nous rendra nos effets et nos meubles. En attendant, ces maisons sont fermées et toutes les clés sont chez le Dey.
                  Ce bagne était entre la mosquée de la Pêcherie et la place devant la caserne Lemercier. - Il a longtemps servi de magasin d'entrepôt au service des ponts-et-chaussées. La construction du boulevard l'a fait disparaître.

                  " Les femmes ont été toutes envoyées chez le Consul de la République Batave. Le même jour de notre arrestation, on a expédié d'ici des courriers pour Tripoli, Tunis et le Maroc, pour leur porter des ordres d'agir de la même manière. On a envoyé aussi pour arrêter tous nos Français des concessions et les amener ici. Les Corsaires sont sortis hier au nombre de six, avec ordre, dit-on, de courir sur les Français et d'arrêter tous les bâtiments de quelle nation qu'ils soient, qu'ils trouveront chargés de vivres et de comestibles pour la France et les envoyer ici comme bonne prise, en exécution des mêmes ordres de la Porte. Les Consuls d'Espagne, de Suède et de Danemark ont travaillé et ne cessent de travailler pour alléger notre position et l'adoucissent autant qu'ils peuvent, par leurs manières obligeantes, leurs visites, leurs offres de service et la subsistance qu'ils nous procurent abondamment et délicatement. Nous n'avons couché qu'une nuit avec la chaîne aux pieds. Le lendemain, on a donné ordre qu'on nous l'ôtât à notre retour de la marine au bagne ; nous dormons donc sans chaîne, que l'on nous fait reprendre le matin. Le neveu du Consul, le fils du Secrétaire dudit et le citoyen Gimon fils ne l'ont gardée que deux jours, et, depuis lors, ils n'ont que le simple anneau.
                  On m'avait distingué des autres par une chaîne deux fois plus pesante, par un petit souvenir qu'on gardait de la fermeté avec laquelle j'ai parlé pendant deux fois, il y a six mois, au nom du Consul. Le dit Consul, en compagnie du citoyen Paret, a obtenu, du Vekilkardj de la Marine, le second jour qu'on me l'ôtât et qu'on m'en mit une semblable aux autres.

                  " Tel est, Citoyens, l'historique de notre surprenante arrestation. J'oubliais d'ajouter que les juifs Bakri et Busnah, ont fait l'impossible pour prévenir cette rupture, se sont donnés tous les mouvements imaginables pour faire cesser de suite notre situation présente et n'oubliant rien pour qu'on nous rende intact tout notre avoir et qu'ils se flattent que cela sera ainsi. Nous verrons comment les choses tourneront au départ du Tchaouch que les uns disent devoir partir sous peu de jours, et les autres après la réception des réponses du Maroc. Je ne manquerai pas de vous en informer. Quand nos infortunés des concessions arriveront, je tacherai de leur adoucir le sort et leur ferai donner tous les secours dont ils auront besoin. Je serai obligé d'emprunter, car il ne reste en caisse que 47 piastres fortes. Si je ne puis trouver de l'argent à crédit, je vendrai les deux bagues que j'ai à l'agence, si on nous rend nos effets. Je ne doute point, citoyens, que le Gouvernement ne prenne notre pénible et malheureuse situation en très-grande considération. En attendant, nous souffrirons avec courage pour la Patrie.
                  " Salut et fraternité. " P. S. - Je n'ai pas besoin, citoyens, de vous recommander de faire part de cette triste nouvelle à tous ceux qui ont des intérêts en Barbarie.

                  Du 7 nivôse. - On nous a ôté aujourd'hui la chaîne, nous n'avons plus que l'anneau. On a permis hier à la citoyenne Paret et à sa sœur d'aller dans leurs chambres prendre du linge et des hardes à elles, la quantité suffisante pour se changer plusieurs fois,
                  Les Bakri et Busnah croient fermement que nous ne tarderons pas à être remis dans nos maisons et dans la jouissance de nos propriétés et que peut-être, ce sera demain. Dieu le fasse ! Ils ont offert au Kasnadji de racheter de leurs deniers tout ce qui nous appartient pour nous le rendre au cas que la Régence voulut nous dépouiller et l'on, nous assure qu'elle n'en a pas le projet. Qui peut s'y fier, après la faiblesse qu'elle a montrée ?

                  " Du 6 pluviôse. - Vous serez étonnés, citoyens, d'apprendre que notre position devient tous les jours plus pénible, malgré les promesses qu'on nous a faites de l'améliorer après le départ du Tchaouch qui a eu lieu le 1er du courant, après le retour du courrier du Maroc qui a porté la réponse du Roi de cette contrée, par laquelle il a notifié à l'envoyé du Grand Seigneur que les Français ne lui ayant fait aucun tort, il ne pouvait, ni ne voulait leur déclarer la guerre. On ignore encore, ici, ce qui a pu se passer à Tunis et à Tripoli.
                  Nous sommes au travail depuis le 4 de ce mois. On ignore les motifs de cette nouvelle rigueur les uns disent que c'est à cause des nouvelles désagréables venues de La Calle où l'on croit que les Français ont fait résistance ; les autres pensent que ce sont les effets d'un moment d'humeur qu'a eu le Chef. Veuillez bien, citoyens, communiquer au Gouvernement la continuation de notre pénible situation et l'engager à prendre dans sa sagesse les moyens les plus efficaces et les plus prompts pour la faire cesser.
" ASTOIN SIELVE. "

Du bagne du Beylik là Alger, le 6 pluviôse,
an VII. (25 janvier 1799).

A l'Agence de Marseille.

                  " Citoyens,
                  Au moment où nous nous croyions prêts à voir améliorer notre sort, d'après ce que je vous ai marqué dans mes lettres, il a empiré subitement avant-hier, qu'un ordre du Dey est venu de nous faire travailler tous sans exception aux travaux publics de la Marine. Le Vekilkardji n'a pu qu'y obéir et nous a fait travailler à transporter du gravier pour le lest du vaisseau suédois qui a porté la redevance de l'année dernière de sa nation. Il a voulu exempter de travaux le Citoyen Consul, mais un second ordre précis du Dey de le faire travailler aussi, a obligé le Ministre de la Marine à le mettre avec nous. Il n'y a eu d'exempt du travail que le neveu du Consul, le fils du secrétaire de ce dernier et le Citoyen Gimon. Hier cependant, le Vekilkardji a fait rester au magasin des voiles, avec les trois personnes exemptes de travail, le Consul et Faure. Il paraît, par le peu de travail qu'on nous a fait faire hier, que le Vekilkardji le fait à contrecœur et seulement pour contenter S. E. Baba Mustapha Pacha, qui a pris de l'humeur on ne sait pourquoi, ce qui le rend inaccessible à toute remontrance, même à celle du Kasnadji et du Vekil du Bey du Ponant, qui s'intéressent à nous et qui ont le plus de crédit sur l'esprit de ce prince.
                  On ignore le véritable motif d'une conduite si extraordinaire qu'il n'a pas tenue pendant les trente premiers jours de notre détention qu'est resté, ici, le Tchaouch de la Porte. On croit que ce sont les bruits qui se sont répandus qu'à La Calle Peïron s'est défendu et que les Maures (il y a apparence que c'est le Cheikh de La Mazoule), l'ont aidé en s'enfermant avec lui. Tout ce qu'il y a de sûr, c'est que depuis trente-six jours que le courrier parti pour Tunis pour y faire déclarer la guerre à la République, n'est pas encore retourné et qu'on n'a pas amené aucun de nos Concitoyens des Concessions. Le bruit a couru que le Citoyen Guibert lui-même s'est sauvé. La réponse du Maroc, pour la guerre, a été négative. Tout nous assure, à présent, que nous ne devons nous attendre à un soulagement à nos peines qu'après le retour du courrier de Tunis et la terminaison de l'affaire de La Calle.
                  " Grâce au Seigneur, les Corsaires, sortis depuis un mois, n'ont envoyé ici que trois personnes qu'ils ont trouvées sur un bâtiment Suédois ; il se trouve que ces trois personnes sont Espagnoles…
                  " Salut et fraternité.
" ASTOIN SIELVE. "

                  Pendant qu'à Alger nos nationaux étaient déjà au Bagne, le Bey de Constantine avait reçu l'ordre de s'emparer de La Calle. Ce fut le Turc Braham Chaouch, qui arrêta l'agent Guibert à Bône. Le Bey se présenta ensuite lui-même devant La Calle, accompagné d'une suite peu nombreuse : mais un corps de Janissaires, caché dans les environs, se tenait prêt à agir au premier signal. Le Bey envoya un de ses officiers prévenir de son arrivée Peïron, et le prier de venir conférer avec lui sur quelques affaires de commerce.
                  On ne savait rien à La Calle de la déclaration de guerre du Divan, et le Directeur Français ne vit aucun inconvénient à se rendre à cette invitation. Accueilli comme un ami, Peïron fut conduit avec de grandes démonstrations de respect à la tente du Bey. Mais celui-ci, après quelques paroles polies, lui annonça brusquement qu'il était son prisonnier. Dans le même temps, les Turcs envahissaient la forteresse ; les Français surpris, ne purent opposer aucune résistance. Tout fut livré au pillage, à la destruction ; le Bey emmena à Constantine tous les habitants qui, de là, furent transférés plus tard à Alger, ainsi que le constatent les Lettres suivantes :

Alger, 19 pluviôse, an VII (8 février 1799).

" Citoyens,

                  " Je vous ai écrit deux Lettres datées du Bagne du Beylik. Celle-ci est écrite de la maison. Depuis le 14 de ce mois notre sort a commencé à changer de face. Ce jour là, le Consul et cinq autres de la nation; furent renvoyés chez eux et le lendemain, neuf autres parmi lesquels j'étais. On nous a rendu tous nos effets et propriétés, excepté nos chevaux et mules, qui sont encore dans les écuries du Dey, mais qui sans doute nous seront aussi rendus. Nos concitoyens des Concessions sont tous à Constantine, sans, que ceux de la Calle aient fait la moindre résistance, comme nos ennemis d'ici en avaient fait courir le bruit.
                  L'on assure que l'on a trouvé à La Calle vingt caisses de corail et à Bône une trentaine de mille piastres qu'il y a ordre d'apporter ici, en même temps qu'on y amènera les individus qui composaient les Comptoirs et qu'on dit être au nombre de 98 personnes, savoir :
                  5 du Collo ;
                  9 de Bône,
                  le restant de la Calle. On dit qu'on leur a permis de prendre avec eux tous leurs effets et hardes et qu'il n'y a ordre de vendre que les animaux et objets qui pourraient dépérir.
                  " On ignore encore l'intention du Dey à l'égard de nos dits concitoyens, s'il agira à leur égard comme il a agi au nôtre ou s'il nous les rendra de suite à leur arrivée.
                  Quoiqu'il en puisse être, le Consul et moi n'oublierons rien rien pour les secourir et pour alléger leur sort,
                  " Le Dey et les grands de la Régence, m'ayant fait sentir plusieurs fois pendant ma détention qu'ils se souvenaient toujours que je leur avais déplu par mon zèle à soutenir l'honneur et les intérêts de la patrie, je vous informe, citoyens que je demande par, cette occasion au Ministre des relations extérieures d'être changé d'ici, et, en attendant un congé pour pouvoir quitter ce pays aussitôt que les Français seront libres de sortir.
                  Salut et fraternité.
ASTOIN SIELVE.

" Alger, le 7 floréal, An VII (26 avril 1799).

Citoyens,

                  " Nos infortunés compatriotes des Concessions sont arrivés ici, le 5 ventôse au matin. Je laisse aux citoyens Peïron et Guibert à vous faire le détail de leur arrestation et de leur voyage, et à vous parler de l'état dans lequel ils ont laissé les Comptoirs et de ce qui regarde les intérêts des Concessions. Le lendemain de leur arrivée, le Khaznadji me fit appeler au palais du Dey pour me dire que la Régence s'était payée de 25,649 piastres qui étaient dues pour cinq lismes arriérées, sur le total de l'argent trouvé à Bône, et des sept caisses de corail, aussi arriérées, sur les vingt quatre qu'on avait trouvées à La Calle ; que le surplus de la dite somme et les dix-sept caisses de corail restantes, ainsi que tout ce qui appartenait aux Français, était donné aux Juifs Bakri et Busnah, en nantissement de ce qui leur était dû par notre Gouvernement, et que je n'avais qu'à m'entendre avec eux.
                  Les Lettres de ces deux Agents existent probablement aux Archives de Marseille. Elles doivent contenir des détails fort curieux nous ne les avons pas retrouvées ici.

                  " Aussitôt que je fus de retour à la maison, Busnah, avec lequel j'avais été au Palais, fi t transporter, au Consulat, le corail et l'argenterie des Concessions, des bagues et des montres appartenant aux Officiers…
                  " Un jour après, qui fut celui où l'État-major des Concessions fut délivré de la Marine par les sollicitations des susdits Bakri et Busnah, je consignai à Peïron et à Guibert les objets qui m'avaient été remis....
                  Tous les Employés des Concessions, excepté ceux du Collo sont arrivés ici avec ce qu'ils avaient sur le corps, n'ayant pu rien prendre de leurs effets. J'ai été obligé d'avancer 200 piastres à Peïron, pour fournir aux besoins les plus nécessaires et les plus urgents, aux gens de peine des Concessions qui sont encore employés aux travaux publics, malgré les sollicitations des Barri et des Busnah, qui se promettent cependant de parvenir à les en délivrer bientôt, à présent qu'il ont reçu de France la nouvelle que notre Gouvernement a adouci les rigueurs qu'il a cru devoir exercer par représailles sur leurs parents et sur les autres Juifs dépendant d'Alger.
                  " L'État-major, composé de quinze personnes, est logé chez le Consul. Le personnel était de 77 personnes à leur arrivée, il en est mort un depuis, des suites des fatigues et des peines. Il en était mort quatre dans la route, parmi lesquels il y avait M. Lesbros, de l'État-major.
                  " P.-S, du 17. - Les Juifs Bakri et Busnah, à force de sollicitations et de sacrifices, sont parvenus, malgré l'opposition des gens qui nous sont contraires, à faire délivrer des travaux, tous les Employés subalternes des Concessions.

                  " Le Kasnadji et le Vekil du Bey d'Oran nous ont été favorables, dans cette affaire. Tous ces employés ont été envoyés hier à la maison consulaire et consignés au Consul, à qui le Dey a fait dire en même temps par son drogman que tout ce qu'il avait fait jusqu'à présent a été forcément par ordre du Grand Seigneur ; qu'il était toujours l'ami des Français, et qu'il voulait être avec eux comme par le passé. La suite fera connaître quel fondement on peut faire sur ces assurances qui sont une répétition de celles qu'il fit faire par la même entremise, il y a trois mois.
" ASTOIN SIELVE, "

Alger, 1er messidor, an VII (19 juin 1799).

A l'Agence.

                  " … Voilà le sixième mois de notre arrestation fini et je n'ai encore reçu que deux lettres qui accompagnaient le faible secours de 1.200 piastres qui ont été bientôt absorbées. Le Consul n'a eu, jusqu'à présent, un mot du Gouvernement. Il semble que nous sommes parfaitement oubliés et entièrement abandonnés à notre malheureux sort. Ce silence de votre part affecte extraordinairement tous les Employés et surtout les Agents ; pour peu qu'il dure et que vous ne veniez point à leur secours, leur situation sera entièrement déplorable. Les Juifs n'ont pas encore effectué la promesse qu'ils avaient faite, depuis près de deux mois, d'envoyer à Bône un de leurs bâtiments pour y prendre leurs effets. Ils sont la plus grande partie, avec ce qu'ils avaient sur le corps lorsqu'ils sont venus en cette ville. Ce peu d'empressement des Juifs à remplir leurs promesses est inconcevable ; il semblerait qu'ils attendent l'issue des événements. Si vous ne vous pressez pas, Citoyen, à nous faire passer des secours, nous nous trouverons sans un sou.
                  " Il ne faut pas attendre de crédit de la part de personne d'ici ; et je ne sais comment fera le Consul pour continuer à donner aux malheureux Français de la garnison de Corfou, amenés par un corsaire d'ici et faits esclaves, malgré les passavants moscovites et turcs qu'ils avaient et sous la garantie desquels ils étaient, au nombre de 236 hommes, 12 femmes et 3 enfants. Ce qui nous soutient cependant, c'est l'espoir que nous avons toujours qu'à la fin on pensera à nous.
" ASTOIN-SIELVE. "

A SUIVRE

ALGER, TYP. DE L'ASSOCIATION OUVRIÈRE
V. AILLAUD ET Cie
Rue des Trois-Couleurs, 1877
Livre numérisé en mode texte par M. Alain Spenatto.

LE HERON
Auteur non identifié

Un jour, sur ses longs pieds, allait à saouar où
Le héron ac son bec engantché (1) d'un long cou.
Il se suivait la Grande Sybouse.
Transparente l'eau elle était, presque comme tous les jours,
Et madame la caplate (2) laisse-la qu’elle fait le tour
Ac le barbeau, son beau-frère.
Le héron ça c'est sur, se les aurait tous pris,
Ma mieux c'était d'attendre
D’aour un plus que l’appétit.
Y s’tapait le régime et mangeait à une heure.
Après trente minutes, l’appétit il se vient, l'oiseau
Y s’approcha le bord et y se voit dessus l’eau
Une belle bande de mulets autour d’un morceau d’pain.
Dégoûté bu mulet, il trouva un goujon.
Mamami, si c’est là le dîner d’un héron!
La nuit, elle se tombait, pourquoi il était tard.
L’oiseau mort de faim se prit un p'tit têtard.
Il faut pas être trop difficile
Et manger ça qu’on a et pas faire l’imbécile.
On rixe de tout perdre en voulant trop gagner:
Manger peu , manger bien et ne pas s’affoguer (3),
Et, comme on dit chez nous, au quartier d’la Colonne,
Mieux un oiseau dans la main que deux qui volent.

P.S: Pardon, La Fontaine, si j'ai bu à ta source.

(1)Engantché: vient de l'italien gancio: crochet. En Bônois, le gantche est un énorme hameçon attaché à une perche, servant à harponner les poulpes et les gros poissons,
(2) Caplate: gros mulet à tête ronde, faisant des bonds hors de l'eau.
(3) Affoguer: vient de l'italien affogare: s'étouffer.

(Revue Ensemble, N° 201, Février 1995, page 72)




TRACES DE VIE
                    Par M. Gilles CAMILLERI (2013)             N°2
LES MARIAGES DE 1832 A 1842
" Ce ne sont pas les gens aisés qui fondent les colonies "
Eugène PELLISSIER DE REYNAUD,
Annales Algériennes, cité dans " Un siècle de passions algériennes "
op. cit. p 142

" Etre logé, c'est commencer d'être "
F. BRAUDEL " L'identité de la France " Espace et Histoire p 279

(A propos du rêve de nombreux " colons " d'être propriétaires
de maisons et de terrains…)

          Comment connaître la population européenne de BÔNE au tout début de l'installation française ? Il n'en demeure pas de description très détaillée. Les analyses effectuées par certains historiens français actuels font froid dans le dos. Ils disent clairement qu'ils ne sont pas " la crème de la nation ". Ils décrivent des " affairistes " plus ou moins véreux, des " spéculateurs ", des " faillis ", des individus " à la conscience trouble ", des " réprouvés " ou des " transportés " politiques et, enfin, des immigrés espagnols, italiens ou maltais (42).

          Les historiens étrangers ne sont pas plus positifs : David PROCHASKA, éminent historien américain, indique : " accompagnant l'armée à BÔNE en 1832, une horde de suiveurs de campements, des spéculateurs, de la racaille (…) [des] parasites (…) méprisés mais qui pouvaient être utiles. " (43)

          Les administrateurs et officiers français de l'époque ne sont, quant à eux, pas tendres. Dans son histoire de BÔNE, René BOUYAC cite cette lettre d'un officier, datée du 17 février 1838 : " Il est temps, enfin, de sortir de cet état de barbarie, en envoyant à BÔNE des administrateurs à santé forte, à volonté ferme, et à grande persévérance (…)
          Que l'on ne craigne pas de les récompenser et de les soutenir, même dans les actes qui paraîtraient arbitraires en France, et qui sont ici, nécessaires pour organiser l'ordre au milieu des fainéants et de voleurs. (…) [à BÔNE] … L'ivrognerie, le vol, le tapage nocturne sont extrêmement fréquents (…) [Il faut] organiser l'ordre au milieu des maltais, des indigènes, des fainéants et des voleurs (…) le rebut de la nation. " (44)

          Nous pourrions nous arrêter là et condamner cette " lie humaine " qui, telle un vol de sauterelles s'abat sur BÔNE et sa région à partir de 1832. Quelques éléments, cependant, nous ont dissuadé d'adopter cette attitude qui correspond à une pensée politique correcte encensée depuis un demi-siècle.

          Tout d'abord, nous est apparu le fait que nous avons affaire, dans beaucoup de jugements contemporains, à des administrateurs ou à des officiers français. Replaçons les dans le contexte de l'époque. La France est un pays qui a dominé l'Europe au XVIIIe siècle. Elle a enfanté un courant philosophique qui est à l'origine de la Révolution Française. Elle s'est débarrassée de l'absolutisme, a mis en place des constitutions, a proclamé à la face du monde : " La déclaration des droits de l'homme et du citoyen ". Elle a aussi inventé l'idée de Nation, puis remplacé la religion catholique existante par une nouvelle religion, celle de l'homme. Sous l'impulsion de NAPOLEON, enfin, elle a tenté de conquérir l'Europe avant d'échouer, le 18 juin 1815, à WATERLOO.

          Les français de ce temps ne sont donc pas des européens ordinaires. Ce sont les héritiers d'une nation missionnaire qui a prêché le Monde, les successeurs d'une élite de guerriers dont beaucoup ont commencé leur carrière pieds nus et mal nourris. Ces français-là sont détenteurs de la " vérité " et gare à ceux qui le contesteraient ou qui en douteraient, qu'ils soient français ou étrangers. La France de ce temps-là, est une aristocratie de l'esprit et de la force et, comme toute aristocratie, elle ne peut avoir que des jugements peu flatteurs (45) pour le " popolo minuto " analphabète dont les multitudes grouillantes n'ont qu'un seul but : survivre. (46)

          Cette propension à se croire détenteurs de la vérité donne le pouvoir d'utiliser la force contre l'ignorance. Elle conduit la France révolutionnaire et impériale à de graves erreurs de jugement à propos des phénomènes qui se produisent en Vendée, à Malte, en Espagne et dans bien d'autres contrées durant la période révolutionnaire et impériale ainsi que d'ailleurs dans les années postérieures. Elle ne permet pas, en tout cas, la nécessaire observation qui précède l'analyse scientifique.

          Quant à nos historiens, ils ont une curieuse manière de construire et d'écrire leurs livres. Ils n'utilisent qu'un type de matériau : celui convenant à satisfaire une pensée de type binaire qui, depuis un demi-sièclee maintenant, vise à démontrer la nocivité absolue de la colonisation.

          Qu'on nous entende bien : Il n'est pas question pour nous de nier les vols, les destructions, les massacres, les expropriations de la puissance colonisatrice, de son armée et de ses colons mais nous ne peindrons pas l'un des camps opposés en noir et l'autre en blanc pour servir une pensée que l'historien n'a pas à ignorer mais dont il ne doit pas être le serviteur (47).

          Un exemple : David PROCHASKA, éminent historien américain, ne tient absolument pas compte de la guerre civile opposant de 1830 à 1832 le bey de CONSTANTINE à celui, autoproclamé de BÔNE. Ainsi, les destructions et les ruines causées par ce conflit à la ville de BÔNE, à ses alentours, les souffrances atroces de la population civile soumise aux pillages, aux massacres et à la déportation par l'un des belligérants sont ignorées. Est aussi oublié l'appel à la France de certains maures de BÔNE. Le fait aussi d'une France hésitante, plus soucieuse à cette époque d'une occupation restreinte que d'une colonisation systématique… Ce qui explique les trois expéditions militaires successives : celle de DAMREMONT du 2 au 21 août 1830 contrariée par la révolution de juillet dont la nouvelle parvient à ALGER le 10 août ; celle de HUDER du 14 septembre au 28 septembre 1831 vouée à l'échec en raison de la faiblesse des effectifs engagés et de la maladie du commandant de l'expédition et, enfin, celle d'ARMANDY bien secondé par YUSUF à partir du 28 février. La troisième tentative réussit, malgré le faible nombre des soldats et marins français car la ville est vide d'hommes, en ruines, déjà pillée, affamée et disons-le, elle n'intéresse plus grand monde.
          Ce sont des maures de BÔNE, commerçants pour la plupart, épouvantés par la décrépitude de leur cité qui, à la recherche d'un ordre générateur de paix, font la démarche de s'adresser à la France. Pas de commerce sans paix durable et mieux vaut pour ces bônois traiter avec la puissance qui vient de triompher des turcs.

          David PROCHASKA décrit aussi une colonisation planifiée (48) qui voit militaires et colons s'emparer des maisons abandonnées du fait de " l'invasion " française (printemps 1832). Il note une deuxième étape : la main mise sur la terre environnant la ville (mai 1833 par l'abrogation de l'arrêté du 7 mars interdisant l'achat de biens indigènes). Survient ensuite une troisième phase : le contrôle des forêts proches surtout dans le but d'en exploiter le liège (1843). La dernière étape, quant à elle, voit des entrepreneurs capitalistes faire main basse sur les gisements miniers (1847 : exploitation du 1er gisement de fer d'Algérie par le marquis de BASSANO ; la constitution de la société chargée de cette exploitation datant de décembre 1845).

          En fait, dans cette ville ravagée, dans cette plaine où : " nous avons des marais pendant 6 mois et une sécheresse absolue pendant six autres " (49), les administrateurs civils et l'armée, loin d'obéir à une colonisation planifiée gèrent comme ils le peuvent et improvisent. Le système D est roi et l'armée est son principal artisan. Elle remet la ville en état de fonctionner, prend les mesures d'hygiène nécessaires, lutte contre les maladies, réquisitionne les lieux de culte pour créer des hôpitaux, rétablit l'alimentation en eau, essaie d'endiguer l'érosion par la mise en place d'une pépinière, trace des routes pour intervenir rapidement contre les tribus rebelles. On manque à ce point de main d'œuvre, du fait des ravages causés par les maladies et la guerre civile, que les marins et soldats sont mis à contribution (50) et qu'on est heureux de voir arriver les immigrants maltais et italiens. Leur présence, d'ailleurs, va permettre au port de fonctionner correctement. Les colons qui débarquent (et qui s'intitulent rarement colons) (51) sont si peu équipés que le général MONCK D'UZER est content, en mars 1835, de voir arriver Marie François LAVIE avec deux ouvriers charrons, deux menuisiers, des charrues, des herses, une presse à huile et un moulin. Ces deux hommes sont décrits par David PROCHASKA, l'un comme un accapareur de terres sans aucun scrupule, l'autre comme un colon " en gants jaunes ". Deux exemples de gens connus. Aucun, par contre, choisi parmi les immigrants ordinaires qui, il est vrai, n'ont pas laissé d'histoire. Le temps leur a manqué ou la connaissance de la science de l'écriture. N'avaient-ils pas mieux à faire d'ailleurs que de laisser une trace écrite de leur passage sur la terre d'Afrique ?

          Comment donc connaître cette population de la BÔNE coloniale des origines qui tente de s'installer dans un " mouroir " (52) en ruines, ravagé par le choléra, le typhus, la malaria (53), desservi par un port envasé et partiellement utilisable, cerné par des marécages et des tribus pas toujours animées de sentiments pacifiques ?

          Il faut avoir possédé une certaine inconscience pour certains, une bonne dose de naïveté pour d'autres, avoir été grugés, pour la plupart, par une propagande mensongère, nourrir, pour quelques-uns uns, des idéaux élevés, venir sans doute aussi d'un endroit pire encore pour débarquer à BÔNE dans les années 1830. Sans doute pour beaucoup, des immigrés étrangers maltais, italiens, espagnols, l'attrait d'un travail abondant et de salaires plus élevés a-t-il joué … (54) Car la ville qui renaît lentement de ses cendres a besoin de main d'œuvre … L'armée en fournit une partie mais le reste arrive de France, de Malte, d'Espagne, des états italiens. L'indigène, de son côté, s'est retiré à l'intérieur des terres et observe le conquérant sans participer à ses tâches.

          Dans la BÔNE des origines, portefaix, manouvriers, jardiniers, blanchisseuses, cantinières, couturières, à une écrasante majorité, sont européens. Sans main d'œuvre immigrée de métropole ou d'ailleurs, la ville n'aurait pas eu d'avenir. Car dans cette cité, répétons-le, il n'y a rien. Des ruines, des bâtiments délabrés, abandonnés, pas d'eau, des chantiers mis en route pour les alignements des rues décidés par le génie militaire. La poussière, la boue, les déjections diverses menacent d'envahir les rues. Elles sont combattues grâce à une discipline de fer mise en place par la troupe dont les maîtres mots sont : aération, nettoyage constant, blanchissement minutieux à la chaux, démolitions conformes au plan du génie et, si cela s'avère nécessaire, des sanctions sous forme d'amendes. Cet ensemble de mesures vise à faire de la cité maure une ville française. La chose peut nous apparaître aujourd'hui terrible car elle implique une extrême rigueur, une dictature militaire mais l'armée est la seule force constituée et puissante dans une cité où les administrateurs civils ont du mal à prendre et à faire respecter leurs décisions " car ils n'ont pas d'idée fixe sur la position à occuper, et un plan de conduite invariable " (55). La mort d'ailleurs rôde en permanence et il est des moments désespérés où penser est un luxe car seule l'action compte.

          Combien sont-ils ces premiers arrivants : 750 selon David PROCHASKA ; 800 selon H. CATALDO en 1832 / 1833 (56). Quels profils présentent-ils véritablement, ceux qui n'ont pas reculé épouvantés devant l'immensité des tâches à accomplir, la maladie, la mort, la désespérance ? Quels hommes, quelles femmes ont constitué une nouvelle population urbaine dans une cité remodelée à l'image de celles des conquérants ? Des hommes et des femmes confiants en l'avenir et peut-être animés par la prescience de ce que BÔNE deviendra au XXe siècle. Comment les connaître ? Nous avons pensé qu'il serait possible d'appréhender qui ils sont en étudiant les mariages et les naissances dans les années 1832 / 1842. Quel plus beau témoignage de foi en l'avenir qu'un mariage ou qu'une naissance ? Les bâtisseurs de la ville sont ceux qui sont venus, qui ont choisi de se marier et d'essayer de donner naissance à une descendance. Voilà la piste que nous avons tenté de suivre pour faire connaissance avec les premiers bônois.

          Pour des raisons de commodité, nous allons d'abord nous pencher sur les mariages de ces premiers habitants année après année.

1833 / 1834 : " L'omniprésence des militaires "

          Sur treize mariages utilisables, nous constatons que six de ces unions sont celles de militaires ou d'ex militaires. Ils sont les plus nombreux à BÔNE. Cinq sont des mariages d'artisans (sellier, bottier, cantinier, boulanger, limonadier) plus ou moins liés au métier des armes. Pour les deux derniers, l'un concerne un courtier de commerce, l'autre un cultivateur demeurant à ALGER et venu se marier à BÔNE avec sa promise pour des raisons que nous n'avons pas pu découvrir.
          Nous remarquons, aussi, que cinq de ces mariages concernent des femmes qui sont plus âgées que leurs époux.

          En 1833, il y a, en effet, sept hommes pour une femme à BÔNE (57). Il est donc difficile d'y trouver une compagne et, encore plus, une épouse. Pour se marier, si on souhaite légaliser une union, conforter sa place dans la société et assurer sa descendance, on se trouve dans l'obligation, très souvent, soit de choisir une femme plus âgée soit une très jeune fille comme nous le verrons plus loin.

          Sur cinquante trois témoins, vingt trois sont des militaires dont un aumônier de la garnison, un agent comptable des subsistances militaires (deux fois cité), un officier payeur, huit officiers ou soldats du troisième chasseurs d'Afrique, deux militaires de la légion étrangère, un autre du 55ème de ligne (58), le colonel de la place, un capitaine à l'état major de la ville, un sapeur du génie, deux portiers consignes (59) et, enfin, trois sergents à la 2ème compagnie d'ouvriers de l'administration. Il faut ajouter à tous ces soldats un lieutenant des douanes et un capitaine de la santé.

          Parmi les civils, on note : un interprète, Monsieur Angel BENABU (60), 23 ans (qui appartient à la communauté indigène juive de la ville et qui s'est mis, comme certains maures d'ailleurs, au service de la France), un médecin, un boucher, un quincaillier, un jardinier, un limonadier (deux fois cité), un pharmacien, un marchand épicier, un marchand de comestibles, un ferblantier (deux fois témoin), un colon, cinq négociants (dont un deux fois cité), un commissaire de police, un sellier, un boulanger, un épicier, un jardinier herboriste, un liquoriste, un marchand de sangsues, un tailleur de pierre et un témoin dont la profession n'est pas précisée.

          Louis SAUZ, le marchand de sangsues, a 55 ans. C'est un métier qui dégage de gros bénéfices. Les tableaux des établissements français d'Afrique pour les années 1856/1858 signalent l'existence de ce commerce qui peut paraître aujourd'hui singulier et qui est surtout exercé par les maltais. Les arabes pêchent ces animaux et deux marchands maltais livrent 1500 à 2000 sangsues par mois aux hôpitaux et aux pharmaciens.

          A BÔNE, le commerce est considérable puisqu'il absorbe 1/3 des produits de la province que les maltais, entre autres, exportent vers Malte ou l'Italie. Les sangsues se vendent 30 à 40 F le kilo. De Malte, les sangsues sont exportées vers l'Angleterre où on utilise, d'après Marc DONATO, une sangsue anglaise pour cent étrangères (61).

          Un ouvrage de médecine du XIXe siècle nous apprend à ce sujet que l'on doit choisir des sangsues vives, alertes, peu grosses. Ce sont celles qui prennent le plus vite et tirent le plus de sang (…). On commence par bien laver la place du corps où on doit appliquer les sangsues, à l'eau tiède ou avec du sang, de manière à rendre la peau bien nette car la sueur répugne aux sangsues et les empêche de prendre. Pour les appliquer, on les place ordinairement sous un verre que l'on maintient serré sur la peau pour que la sangsue n'en puisse point sortir, mais, le moyen par excellence est de prendre une pomme, de la creuser, d'introduire la sangsue dans la cavité et d'appliquer la pomme sur la peau. L'acidité de la pomme excite la sangsue et la fait prendre beaucoup plus vite (…).
          Chez les enfants et les vieilles personnes, on doit préférer l'usage des sangsues à la saignée.

          Il est possible que ce marchand, d'un certain âge, suive les troupes et propose ses produits aux hôpitaux tout en se livrant à l'exportation (62).

          A côté de ce métier qui nous surprend aujourd'hui, on relève cinq négociants. C'est un chiffre important qu'il est nécessaire d'expliquer.

          Fernand BRAUDEL écrit dans son livre " L'identité de la France ", que " les négociants se distinguent à coup sûr des autres marchands : ceux-ci tiennent boutique, le chaland pousse leur porte et formule sa demande ; les seconds possèdent des magasins où les marchandises s'entassent et ne sortaient autrefois que sous la toile et la corde, et par grosses quantités (…). Pour être négociant, ajoute Fernand BRAUDEL, il faut non seulement être riche mais l'être aussi par sa famille, et éventuellement pouvoir compter sur elle. " (63)

          L'armée française qui occupe BÔNE est entièrement dépendante d'un approvisionnement extérieur. Peu d'eau, des jardins dévastés, de la viande sur pied razziée par YUSUF, cela fait peu pour une garnison estimée à plus de cinq mille hommes à laquelle il faut ajouter environ 1000 maures, 1000 juifs et sept à huit cents colons (64).
          Les occupants turcs et la population civile n'avaient plus de quoi subsister (65) comme le signale le général comte de CORNULIER LUCINIERE : " (…) on ne trouvait plus traces de vivres d'aucune sorte." Il va falloir donc, dans les premiers temps de la conquête, recourir aux services de nombreux négociants pour approvisionner les troupes et les civils en riz, biscuit, farine, bœuf salé et produits de première nécessité (66).

          L'un de ces négociants, Louis SAVONA (37 ans) assiste, en août 1834, au mariage du sous lieutenant de la légion étrangère, Pierre Michel HEROUARD, avec la demoiselle Joséphine Madeleine RAIMBERT.

          Il est nécessaire, pour mieux comprendre le peuplement originel de la BÔNE coloniale, de prêter attention à cette dernière famille.

          Joséphine, Madeleine RAIMBERT est la fille de Jean Dauphin RAIMBERT (67) agent diplomatique, auparavant au service de l'agence générale méditerranéenne qui a succédé en 1802 à la compagnie d'Afrique.

          Le 20 avril 1834, ce personnage, au pouvoir de décision certainement important, prend le risque de faire venir à BÔNE les corailleurs installés à TABARKA en profitant de l'arrêté du 31 mars qui autorise la pêche au corail dans les mêmes conditions qu'auparavant (68).

          Jean Dauphin RAIMBERT, le 24 novembre 1838, marie son fils Nicolas à Hortense Clotilde FOURCHAULT, fille d'officier. Alexis Constant FOURCHAULT, son père, capitaine au 17ème de ligne, vient de décéder, le 14 novembre, à CONSTANTINE.

          Le jeune marié, né à LIVOURNE, est interprète, attaché au tribunal de première instance. Il est, comme son père, comme Angelo BENABU, comme YUSUF ou Louis Arnold ALLEGRO dont nous parlerons plus loin, l'un de ces " hommes doubles " qui permettent à la France de communiquer non seulement avec les " barbaresques " mais aussi avec les représentants des autres puissances européennes plus ou moins implantées en Algérie. Assistent en effet au mariage, en dehors du traditionnel négociant (dans ce cas : Henry JULLIEN, courtier de commerce, né à MARSEILLE le 10 juillet 1799 et époux de Victoire Alphonsine Bernardine GESTIN, fille d'un lieutenant de vaisseau, capitaine du port de BÔNE [deuxième mariage célébré à BÔNE le 25 août 1833], le consul du grand-duché de TOSCANE : Paul BENSAMONI et son chancelier : Nicolas MAGLIULO (69).

          Moins de deux ans plus tard, le 10 juin, Jean Dauphin RAIMBERT va donner son consentement au mariage d'un autre de ses enfants : sa fille Emilie Victorine Joséphine à Amédée Ferdinand Michel LEPELETIER, vicomte de SAINT FARGEAU, lieutenant colonel au 4ème régiment de chasseurs d'Afrique. Le futur époux, qui porte un nom célèbre (70) s'unit avec une bônoise. Emilie est née le 27 décembre 1825, à BÔNE, sept ans avant la conquête de la ville, ce qui confirme le rôle important de son père, déjà présent à BÔNE avant cet épisode. Il est dit, d'ailleurs, en 1840, propriétaire.

          Nous retrouvons le négociant Louis SAVONA le 17 septembre 1859. Il est témoin à nouveau. Au mariage, cette fois de Pierre LACOMBE, maire, propriétaire, chevalier de la légion d'honneur. Il occupe le poste de consul des états romains et habite rue du Lion.

          Il s'agit là de personnages qui font partie de la classe dirigeante de la ville et qui n'ont rien à voir avec les " affairistes plus ou moins véreux ", les " spéculateurs ", les " faillis ", les " individus à la conscience trouble ", la " racaille ", personnages chers à nos historiens actuels soucieux de montrer un pays vaincu, pantelant, dépecé par les griffes des exploitants colonialistes.

          Deux autres négociants assistent à l'union de François Honoré REVERDY et Thérèse SCHNEIDER le 16 octobre 1834. L'époux exerce le métier de limonadier…

          On peut s'étonner de voir ces deux hommes : Jean Pierre Marius REY (23 ans) et Parfait Désiré TISSOT (28 ans) ainsi que Philibert Victor TRAVOT, capitaine à l'état major de la place de BÔNE (44 ans) assister à ce mariage. Le quatrième témoin d'ailleurs n'est autre que Silvestre HAURE (32 ans) commissaire de police.
          On connaît le jugement d'Honoré de BALZAC sur la profession de limonadier :
          " Embrasser la carrière de limonadier, devenir entrepreneur de bal public, ce beau sort paraissait être en effet le bâton de maréchal d'un fainéant " (71) Est-ce là, d'ailleurs, l'origine du sévère jugement de l'officier cité plus haut qui, en 1838, parle d'un ordre nécessaire à organiser à BÔNE : " Au milieu des fainéants et des voleurs " ?

          En fait, le limonadier ne vend pas que de la limonade mais des boissons rafraîchissantes, du café et des liqueurs. Il s'agit là sans doute d'habitués qui ont consenti à être témoins du mariage. Peuvent être, aussi, les deux négociants sont-ils des fournisseurs d'un limonadier enrichi par la demande de centaines de militaires …

          L'importance des négociants nous est confirmée par le dernier d'entre eux : Joseph MUSSO (43 ans) qui assiste, toujours en tant que témoin, au mariage le 29 novembre 1834, d'Alexandre Fortuné de LACOMBE, capitaine de cavalerie, rattaché à l'état major de Monsieur le général d'UZER. Alexandre Fortuné de LACOMBE inaugure peut-être d'ailleurs les mariages " croisés " (72) puisqu'il épouse Marie Caroline Rosalinda GIUDELLI née à Rome le 27 septembre 1810, fille de Joseph GIUDELLI dit MARTINEAU.
          Ce mariage est intéressant à plus d'un titre. D'abord parce qu'Alexandre Fortuné de LACOMBE, sa carrière militaire terminée, se fixe dans la banlieue de la ville, sur la route du fort Génois et parce qu'il permet peut être de comprendre aussi le bon accueil réservé par l'état major du général d'UZER à François Marc LAVIE qui arrive à BÔNE l'année suivante. En effet l'acte de mariage nous apprend que le père d'Alexandre Fortuné de LACOMBE est décédé en 1791, à JACMEL (Ile de SAINT DOMINGUE). Or, nous savons que Marc David LAVIE, père de François Marc s'est installé à SAINT DOMINGUE dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, qu'il y a été colon et chirurgien avant de rentrer en France en 1785. Ensuite, car Joseph GIUDELLI, époux d'Archangela IPPOLITO (ou I), né à Plaisance, exerce, comme François Honoré REVERDY, la profession de limonadier à BÔNE. Il décède en son domicile, toujours à BÔNE, rue Kléber, le 6 octobre 1837. Son fils Barthélemy GIUDELLI s'éteint toujours rue Kléber, le 8 janvier 1862, à l'âge de 57 ans.
          C'est un propriétaire terrien qui possède aussi un domicile hors ville, à l'ALLELICK. Sa vie sentimentale a été partagée. Entre sa maîtresse d'abord : Pasquelina BORELLI dont il a eu au moins deux enfants naturels : Joseph Louis né le 12 janvier 1851, reconnu le 28 octobre 1854 et Barthélemy Avril, né le 1er avril 1845 et reconnu par son père toujours à la même date du 28 octobre 1854 (73).

          Et, d'autre part, son épouse, Dame Virginie COLIN dont il a deux enfants : Archange Marie (née le 20 mai 1856) et Louise (née le 6 novembre 1858). On remarque, au passage, la francisation du prénom de la première née qui porte celui de sa grand-mère Archangela.

          Le mariage a lieu le 12 avril 1855 en présence d'Archangela IPPOLITO (ou I), mère du marié, toujours vivante et qui atteint l'âge respectable de 75 ans. Sur l'acte de mariage, Archangela est dite rentière (74).

          Avant les épousailles, le futur a pris soin de mettre de l'ordre dans sa vie sentimentale. Il reconnaît ses enfants illégitimes en 1854 et nous n'entendons plus parler de Pasqualina BORELLI dont on sait qu'elle habitait hors ville, route de DREAN, probablement chez son amant. C'est l'acte de décès de sa fille, Madeleine BORELLI, morte en bas âge chez sa tante, Place d'Armes, le 1er septembre 1849 qui nous en donne l'indication. Peut-être Pasqualina est-elle retournée au pays, avec ses enfants, pourvue d'une somme d'argent confortable … En tous cas, nous perdons leur trace dans les années postérieures au mariage.

          Les enfants naturels légitimés, la concubine évanouie, le mariage est alors possible avec la demoiselle choisie : Virginie COLIN. Cette jeune fille, sans doute bien dotée, exerce la profession de cultivatrice. Son père et sa mère sont décédés les 28 et 26 novembre 1853. Il s'agit donc d'une orpheline, née à COURVESSEAUX (Meurthe), le 8 juillet 1832. Son père, Charles COLIN, cultivateur et sa mère, Marie ORY, travaillaient à la ferme MIRBECK, dite plaine de DREAN. Les époux possédant des biens et le mariage étant sans doute de raison, un contrat de mariage a été passé chez un notaire, Maître VILLENEUVE.

          A la mort de son époux, Virginie COLIN retourne en ville et habite l'une des demeures du défunt, impasse BEAUCAIRE, où elle décède à son tour, le 24 avril 1871, à l'âge de 39 ans. Le nom de MIRBECK porté par la ferme où les parents de Virginie COLIN ont travaillé ne nous est pas, par ailleurs, inconnu.

          Le 15 février 1838, le commandant de MIRBECK remplace YUSUF. Il est nommé lieutenant colonel, entre en conflit avec le colonel GUESLARD du 23ème de ligne alors qu'il mène une opération dans la région de GUELMA. L'affaire oblige le maréchal VALEE à redéfinir les zones opérationnelles des officiers de l'arrondissement. Cet officier participe aussi à l'opération lancée contre les assassins du capitaine SAGET, les BENI SALAH en décembre 1840 (75).

          Le 10 mai 1841, il marie sa fille Louise Hermine Alexandrine Caroline de MIRBECK avec Louis Charles Philippe RENAUDIN, capitaine de spahis.

          La famille de MIRBECK est noble. Le lieutenant colonel est l'époux de Dame Christine Hermine CHAILLY de BELLECROIX. Louis Charles Philippe RENAUDIN est un roturier certainement argenté car son père est propriétaire. Cependant, il insiste, lors de son mariage, pour indiquer que le sieur Philippe Eugène KIEFFER, chirurgien major au corps des spahis, lui tient lieu de père. Il est bien difficile d'épouser une jeune fille noble, fille d'officier, lorsqu'on est roturier …

          Ces quelques mariages nous apprennent que, parmi ceux qui se marient dans les premières années et surtout qui survivent, existe une élite dirigeante qui possède des logements dans la ville ou dans sa banlieue et parfois des propriétés dans la plaine. Parmi les hommes appartenant à cette catégorie, des militaires proches des négociants ou des commerçants enrichis (limonadiers) avec lesquels ils n'hésitent pas à s'allier. Les fermes de la plaine fonctionnent en partie avec de la main d'œuvre européenne. C'est le cas de la famille COLIN employée à la ferme MIRBECK. Ces propriétaires terriens n'ont pas toujours une vie sentimentale régie par les lois du mariage mais, quand ils décident de se ranger, vers la quarantaine, ils mettent de l'ordre dans leur vie et engagent un mariage avec une héritière choisie. Cependant, il est difficile de dire, sur si peu d'exemples, que l'alliance du sabre, de la boutique, du troquet et de la charrue a constitué la base de la colonisation.
ANNEXE

      (42) Pierre DARMON : " Un siècle de passions algériennes " une histoire de l'Algérie coloniale 1830 - 1840 FAYARD 2009 p 19
      (43) David PROCHASKA " Making Algeria French " CAMBRIDGE UNIVERSITY PRESSE 1990 p 65
      (44) René BOUYAC " Histoire de BÔNE " PARIS LECENE OUDIN et CIE 1892 p 355 Lettre d'un officier : une partie de ce passage est aussi cité par L. ARMAND op. cit. p 82
      (45) Il est temps que nos historiens se pénètrent des modes de pensée courants dans le passé avant d'accepter, sans les analyser, des témoignages de contemporains qui sont en fait des jugements de valeur. Dans l'un de ses ouvrages, Fernand BRAUDEL cite cette réflexion de Charles QUINT au siège de Metz (1552) rapportée par A. PARE : " L'empereur demande quelles gens c'étaient qui se mourraient, et si c'étaient gentilshommes et homme de remarque ; lui fut fait réponse que c'étaient tous pauvres soldats. Alors dit qu'il n'y avait point de danger qu'ils mourussent, les comparant aux chenilles, sauterelles et hannetons qui mangent les bourgeons et autres biens de la terre et que s'ils étaient des gens de bien, ils ne seraient pas en son camp pour six livres par mois… " [les écrits de F. BRAUDEL, Les Ambitions de l'Histoire, Editions de FALLOIS 1997 p 314 ]. Il ne faut jamais oublier qu'avec la Révolution Française, les français sont devenus un " peuple roi " d'où des jugements peu amènes vis-à-vis " des chenilles, sauterelles et hannetons " qui constituent les gros bataillons de la colonisation. Nos historiens seraient aussi bien inspirés de prendre en compte les jugements des troupes américaines engagées en Afrique ou en Asie sur les populations indigènes. Un exemple : dans son livre " La chute du faucon noir " Editions PLON (1999) Mark BOWDEN écrit que la " crème " de l'armée américaine engagée en Somalie appelle les indigènes des " skinnies ". Nous n'évoquerons pas les surnoms donnés aux japonais durant la bataille du Pacifique. Si l'armée d'un " peuple roi " aujourd'hui se trouve être l'armée américaine, en 1830, le rôle est tenu par l'armée française !
      (46) Le plus célèbre de ces hommes, l'empereur NAPOLEON III, après avoir encouragé d'abord a création de nombreux villages de colons et remplacé le gouverneur général militaire de l'Algérie par un ministre, imagine la politique du royaume arabe et déclare dans une lettre de 1863 : " Ce qui m'importe, ce n'est pas peupler l'Algérie d'individus misérables et avides, mais de favoriser les grandes associations de capitaux européens en vue de vastes entreprises d'assainissement, d'irrigation, d'exploitation scientifiques ". Lettre citée dans le MALET ISAAC HACHETTE (édition de 1930) p 174. L'auteur de " L'extinction du paupérisme " jette bas le masque. Il n'a que faire du prolétariat français ou européen et se soucie surtout des intérêts du capitalisme occidental. Il y aura toujours, malgré les bons sentiments affichés parfois, un mépris souverain des élites intellectuelles, politiques, militaires et économiques pour les catégories populaires les moins aisées.
      (47) Un article de Nancy HUSTON paru dans " Le monde " du 25-26 avril 2010 et intitulé " Le 3ème œil " évoque cette réflexion de type binaire : " (…) nous réfléchissons spontanément de façon binaire, c'est-à-dire simpliste. Ceci ou cela, avec ou sans, nous ou eux. C'est plus fort que nous (et qu'eux) ". [Elle ajoute] " Primo LEVI l'avait remarqué qui, dans " Les naufragés et les rescapés ", écrivait : " L'histoire populaire, comme celle qui est enseignée traditionnellement dans les écoles, se ressent de cette tendance manichéenne qui répugne aux demi-teintes et aux complexités ; elle est portée à réduire le flot des événements humains aux conflits et les conflits à des duels (…) La majeure partie des phénomènes historiques et naturels n'est pas simple, en tout cas, pas de cette simplicité qui nous plairait. " Elle continue en soulignant que " Depuis la nuit des temps, cette façon de penser nous rend non seulement bêtes mais méchants, cela nous tue, littéralement, et nous n'arrivons pas à nous en départir ". Aujourd'hui, nous en sommes arrivés à une situation évoquée dans le film de Denis GANSEL " La vague " produit en 2008 où RAINER WENGER, le professeur initiateur du projet " La vague " destiné à montrer ce qu'est la dictature déclare : " Nous avons exclu tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec nous, nous les avons outragés… ".
      (48) Cette planification, un mot peut être un peu fort, est contestée indirectement par un autre historien F. BRAUDEL dans son chapitre l'Histoire mesure du monde in " Les Ambitions de l'Histoire ", Editions de FALLOIS, PARIS, 1997 p 27 lorsqu'il écrit à propos de l'Algérie : " L'Algérie n'a-t-elle pas été conquise sous Louis Philippe autant par les erreurs que par les calculs exacts des militaires ? Ces derniers n'ont-ils pas créé assez gratuitement la puissance d'ABD EL KADER, dans l'Ouest puis dans le centre algérien ? Mais sans elle ne risquions-nous pas de rester collés à la côte ? Ou du moins d'y rester assez longtemps ? C'est l'émir qui a rendu la conquête nécessaire, disons, sans rire, qu'il nous l'a imposée. "
      (49) René BOUYAC : Lettre d'un officier du 17 février 1838 op. cit.
      (50) Général Comte de CORNULIER LUCINIERE op. cit. p 254 et suivantes
      (51) Un seul relevé dans les mariages de 1833 / 1834 : Charles Auguste GUERIN TOUDOUZE par ailleurs avocat (mariage MEDOUX / BOUSQUET). Un seul aussi en 1835, Jean DEBAUGE (mariage URISSON / PAGOD). Le français vivant dans les possessions françaises du Nord de l'Afrique appelle " colon " les européens qui mettent en valeur et cultivent la terre. Le terme est perçu différemment en métropole où il désigne tous les immigrants français ou européens qui peuplent l'Algérie. Cette conception africaine du terme est très ancienne. Dans son ouvrage : " L'Algérie des origines ", Gilbert MEYNIER, à la p 90 indique que " dans l'Afrique romaine, colonie n'avait pas le sens moderne de " colons ", mais celui de tenanciers agricoles, de métayers. "
      (52) Le terme est utilisé par Pierre DARMON (op. cit.) chapitre V de son ouvrage p 121 à 140. Une vingtaine de pages sur 860 pour des dizaines de milliers de morts, victimes innocentes de l'inconscience et de l'incurie des hommes politiques, de certains administrateurs civils et, il faut bien le dire, des militaires français qui avaient l'excuse cependant d'obéir aux ordres. Ce terme peut paraître excessif mais, comme le signale Fernand BRAUDEL dans son livre " L'identité de la France " l'Espace et l'Histoire, ARTHAUD FLAMMARION 1986 p 162, " Toutes les villes (grandes ou moyennes) jusque et y compris au XVIIIe siècle, sont des " mouroirs " " qui " sans les apports de sang frais [des immigrés] déclineraient, incapables de compenser chez elles les décès par les naissances toujours insuffisantes. "
      (53) Le choléra est omniprésent jusqu'au début des années 1850 (épidémies en 1832, 1835, 1836, 1837, 1849, 1850, 1851 …) la malaria reste endémique malgré les efforts efficaces de MAILLOT arrivé à l'hôpital militaire de BÔNE dans les derniers mois de 1834.
      (54) Pour la période 1840, à Malte, sur une moyenne de 184 jours de travail par an, M. MIEGE accorde :
      - au laboureur : 200 à 400 F / an soit 1.08 F à 2.16 € / jour
      - au journalier : 140 F / an soit 0.76 F / jour
      Au même moment, les " Tableaux de la situation des établissements français dans l'Algérie " précisent que :
      - un ouvrier gagne 4 F à 4.50 F par jour
      - un manœuvre 1.50 F à 2.25 F par jour
      Exemple cité dans le livre de Marc DONATO (op. cit.) p 106 sources : M. MIEGE (consul de France à LA VALETTE) " Histoire de Malte " Paris PAULIN 1840 3 volumes, T III p 354.
      (55) René BOUYAC " Histoire de BÔNE " Lettre d'un officier du 17 février 1838, extrait cité p 82 par L. ARMAUD (op. cit.).
      (56) Pour plus de précisions voir le chapitre : " Les décès à BÔNE en 1833 ".
      (57) Daniel PROCHASKA (op. cit.) " The first decades of French rude " p 91 Figure 3.4 European male / female ratios 1833.1855 (source TEFA 1833, 1851, 1853, 1855) Cette proportion de sept hommes pour une femme doit être rapprochée de celle signalée par B. BENNASSAR à propos de la conquête de l'Amérique par les espagnols : neuf hommes pour une femme (B et L BENNASSAR : " 1492, un monde nouveau " PERRIN 1991). Pour des précisions sur ce sujet, on peut consulter l'excellent livre de Claudine ROBERT GUIARD : " Des européennes en situation coloniale " Algérie 1830 1939 PUP 2009 et en particulier le premier chapitre " Les première migrantes " 1830 1840. Cette spécialiste du groupe de recherche FEMMES - MEDITERRANEE indique pour la population européenne de BÔNE, en 1833, 634 hommes et 90 femmes. Voir aussi les décès à BÔNE en 1833.
      (58) Régiment crée le 27 novembre 1832.
      (59) Soldats chargés de la garde des portes, de l'avancée d'une place forte ou d'un ouvrage militaire.
      (60) Angelo BENABU devient, par la suite, inspecteur de police, adjoint du commissaire Silvestre HAURE.
      (61) Marc DONATO (op. cit. note 287 p 214). Nous connaissons le nom d'autres marchands de sangsues : Pierre LONGUET par exemple, un jeune homme de 26 ans qui décède en 1835 (AD 307) ; Pierre GALLI, 28 ans déclarant lors du décès de Geneviève Marie BITARD née LANGLOIS (AD 387) ; Giuseppe GIORGIA (ou GIORGIS) un sarde d'environ 25 ans décédé le 17 novembre 1837 (AD 199 du 18 novembre 1837) rue du Couedic, à l'hôpital militaire.
      (62) En tout cas, l'hôpital militaire fait partie des " bons clients " des marchands de sangsues. Dans son mémoire lu à l'Académie de Médecine le 30 mai 1835, voilà comment le docteur François Clément MAILLOT, médecin chef à l'hôpital militaire de BÔNE en 1834 / 1836 soigne le paludisme : " Un soldat du 59e , âgé de 25 ans, entre pour la première fois à l'hôpital le 8 août, au 2ème jour d'une gastro céphalite aiguë excessivement intense, je prescrivis de suite une saignée du bras de 15 onces, 40 sangsues à l'épigastre et 20 sangsues sur le trajet des jugulaires, diète, limonade " A 30 ou 40 F le kilogramme auquel il faut adjoindre le coût des grains de sulfate de quinine - d'après le docteur BAUDICOUR dans son ouvrage " Histoire de la colonisation de l'Algérie " Paris (1856) p 281 282, les hôpitaux achètent le sulfate de quinine 360 F or le kilo et les pharmaciens 2500 F (cité par P. DARMON dans son ouvrage : " Un siècle … " op. cit. p 134. Le traitement est donc d'un prix élevé - François Clément MAILLOT indique que du 9 février 1834 au 21 février 1835, il a reçu dans ses salles de soins 3 765 malades. A une trentaine de sangsues par malade cela nous donne le chiffre total de 112 950 sangsues. Un véritable travail de titan pour les pêcheurs ! François Clément MAILLOT, Recherches sur les fièvres intermittentes du Nord de l'Afrique, Avant propos PARIS 1894 OCTAVE DOIN EDITEUR. Le mémoire est aussi cité dans " La gazette de Seybouse " n°94 d'avril/mai 2010.
      (63) Fernand BRAUDEL : " L'identité de la France " Les hommes et les choses ARTHAUD FLAMMARION (1986) p 314 315
      (64) H. CATALDO (op. cit. T III p 17)
      (65) Général Comte de CORNULIER LUCINIERE op. cit. p 184
      (66) Ce que confirme Pierre DARMON (op. cit.) p 143 : " En 1834 (…) il faut tout importer (…) ".
      (67) A propos de la première prise de BÔNE, voici ce qu'écrit dans " L'Algérie, histoire, conquête et colonisation " Paul GAFFAREL (Edition parue en 1883 chez FIRMIN DIDOT et CIE et réédité en 2004 par les Editions GANDINI) : " Notre ancien agent de RIMBERT (sic) nous avait déjà précédé. Comme il avait des intelligences dans la place, et que les habitants avaient grand peur du bey de CONSTANTINE, le débarquement [le 2 août des troupes du général de DAMREMONT] s'opéra sans encombre … " (p 104) Jean Dauphin RAIMBERT a donc non seulement une activité commerciale en tant que responsable du comptoir de l'agence générale méditerranéenne (ex compagnie d'Afrique) à BÔNE - il a toutes les compétences voulues en la matière puisqu'il a dirigé, jusqu'à sa destruction le 27 juin 1827, le comptoir de l'agence de LA CALLE - mais il a aussi une activité d'agent de renseignements pour le compte de la France. A la veille de la première attaque française contre CONSTANTINE (novembre 1836) il entretient une correspondance secrète avec le capitaine marin génois Paolo DI PALMA, un ami de jeunesse du bey HADJ HAMED. Des messagers emportent les lettres cousues entre les semelles de leurs souliers qui permettent aux deux hommes de communiquer. Accessoirement, Jean Dauphin RAIMBERT exerce aussi les fonctions d'interprète auprès des autorités qui commandent la place de BÔNE.
      (68) H. CATALDO op. cit. T III p 13
      (69) Le familles RAIMBERT et BESAMBRI, nom qu'on trouve aussi orthographié BENSAMONI, sont alliées puisque Paul BENSAMONI est l'époux de Pauline RAIMBERT (26 ans) sans doute sœur de Nicolas. Deux semaines après les épousailles, le 5 décembre 1838, il va perdre son fils Léopold.
      (70) La famille LEPELETIER de SAINT FARGEAU est surtout connue par Louis Michel LEPELETIER de SAINT FARGEAU député de la noblesse aux états généraux (1789), rallié parmi les premiers au tiers état. Réélu à la convention (1792), il vote la mort de Louis XVI et est assassiné par un garde du corps. Ce " martyr de la liberté " a un frère tout aussi célèbre : Ferdinand Louis, membre du club des Jacobins, conspirateur avec Gracchus BABEUF et compromis dans l'attentat de la rue SAINT NICAISE (1800).
      (71) H. de BALZAC " Les paysans " p 183 cité dans LE ROBERT
      (72) Le mariage de Joseph NAM avec Antoinette BASTELICA, le 18 novembre 1833, est sans doute le 1er Joseph NAM, natif du comté de NICE, s'unit avec une jeune corse originaire d'AJACCIO.
      (73) Et une fille, Madeleine BORELLI, née le 5 janvier 1848 et décédée le 1er septembre 1849 au domicile de sa tante, place d'Armes. Les témoins sont Barthélemy GIUDELLI, 49 ans, accompagné de Vincenzo APREA. Ils se disent amis de la mère de l'enfant décédé.
      (74) Archangela GIUDELLI possède aussi des terres. Elle est citée parmi les colons concessionnaires de DUZERVILLE le 11/01/1852. Voir H. CATALDO (op. cit.) T III p 115
      (75) Le 3 mai 1837, YUSUF part en congé. Le capitaine de MIRBECK le remplace à la tête des spahis. Le 15 février 1838, YUSUF, nommé lieutenant colonel des spahis d'ORAN, est toujours remplacé par le commandant de MIRBECK. Voir P19-20 BÔNE, HIPPONE LA ROYALE, Tome III, H. CATALDO imprimerie BOSCO 1993.


      
A SUIVRE



PHOTOS de BÔNE
Collection Janine Lorinet

LES CIGALES DE BÔNE
Photo Mme Janine Lorinet
Photo Mme Janine Lorinet
Photo Mme Janine Lorinet

ANECDOTE
Envoyée par M. Hugues Jolivet

             Cela ne s'invente pas !!! Document historique.
             Véritable carte postale ancienne; voir l’intitulé au bas de la carte.....

J'imagine vos commentaires, fidèles lecteurs !!!

Explication trouvée sur Internet :
Le marché de Lanvollon existait déjà au XIXe siècle : il y avait le marché au lin, aux légumes, aux prunes, aux balais, aux poteries, et la foire aux socialistes vers la rue St Yves ; cette foire aux socialistes, c'était le marché aux cochons : elle a été appelée ainsi par Barat, de Saint-Quay-Portrieux, un éditeur de cartes postales qui était royaliste et qui comparait les socialistes à des cochons...

   TRAVAUX DE RESTAURATION
DE LA BASILIQUE SAINT AUGUSTIN   
Envoyé par M. Amar Beghdadi et Cyrille Rochas.
Mgr Paul Desfarges :
"Joie et gratitude"

Photo Est Républicain              Une visite guidée a été organisée hier matin par Mgr Paul Desfarges évêque de Constantine et d'Hippone, le père Ambroise Tshibangu recteur de la basilique Saint Augustin et M. Laurent Bercher économe diocésain, à l'issue des travaux de restauration de la basilique qui porte le nom du saint prélat d'Afrique du Nord.

             Une réhabilitation qui a débuté rappelons-le en 2010 et qui s'acheva au printemps dernier. Dans son allocution, Mgr Desfarges a tenu à remercier tous ceux et celles qui ont contribué à ces travaux de restauration de la basilique Saint Augustin d'Hippone. Des travaux qui ont permis à ce haut lieu de culte chrétien de retrouver son éclat d'il y a quelque 120 années.
             L'évêque de Constantine et d'Hippone, ne manquera pas de rendre un vibrant hommage en particulier au wali de Annaba qui a accompagné de ses encouragements tout le déroulement des travaux. Mgr Paul Desfarges, adressera ses vifs remerciements également à l'association Diocésaine d'Algérie et à l'APC de Annaba pour avoir déployé des efforts, lesquels ont abouti à la restauration de la basilique Saint Augustin ce lieu de culte joyau du patrimoine architectural algérien qui était menacé par les outrages du temps et qu'il fallait sauvegarder.

             Tel était le motif des travaux de restauration engagés. Cette basilique auréolé du prestige de Saint Augustin. l'Algérien, l'Universel constitue aussi un creuset culturel et un échange de partage, Ce n-est pas comme dira le prélat de Constantine et d'Hippone un lieu du passé : sa pérennité était assurée pour garantir pour l'avenir les liens interculturels et favoriser le dialogue islam-chrétien. Tel est le second motif de la restauration de la basilique : renforcer les liens entre les deux mondes méditerranéens. Chacun attaché â sa culture en reconnaissant l'intérêt de partager celle de l'autre.

             Les travaux entamés à l'automne 2010, se sont achevés au printemps dernier. Ils ont été confiés à l'entreprise française A. Girard.
             Les vitraux ont été restaurés par l'atelier du Vitrail Cassiopée de Marseille. La maîtrise d'œuvre a été assurée par le cabinet Xavier David de Marseille. Le coût global de la restauration s'est élevé à près de 500 millions de DA. La restauration a été rendue possible grâce à un partenariat d'exception entre de très nombreux acteurs. Plusieurs ministères du gouvernement algérien, la wilaya et l'APC de Annaba, l'État français et ses collectivités locales, la République Fédérale d'Allemagne ont soutenu le projet. De nombreuses entreprises publiques et privées de droit algérien ou international, telles Sonatrach. Sonelgaz, Sider, Algérie-Telecom, l'Entreprise Portuaire de Annaba, le groupe Merhi, ou encore Total, Saipem, Lafarge, le groupe Vinci et de nombreuses entreprises locales se sont associées à l'autorité publique et permis par leur financements de sauvegarder cet élément prestigieux du patrimoine algérien.

             Cet engagement, ou plutôt cet engouement témoigne du sens profond donné à la restauration de la basilique Saint Augustin. C'est un symbole de Coopération, et traduit une volonté d'un dialogue et de rapprochement des communautés. C'est aussi celle de la construction d'un espace méditerranéen porteur d'avenir et de fraternité entre tous ceux qui aiment la terre d'Algérie.

Slimane Benabed             
Lundi 3 Juin 2013,             
L'Est Républicain             


ORAN 5 Juillet 1962
Par M. Alain Algudo

La vague mortelle !

Une journée de deuil que certains d'entre-nous ont toujours commémorée
Une journée où par une monstrueuse volonté un peuple s'est déshonoré
Une journée que l'histoire désignera un jour comme une tragédie Nationale
Une journée où un homme s'est transformé en monstre infernal
Une journée où l'histoire d'un pays a basculé dans un immonde caniveau
Une journée où le sang Français a coulé par la volonté d'un sordide cerveau
Une journée marquée du sceau d'une perfide trahison
Une journée dont nul ne pourra jamais comprendre la raison
Une journée qui défie l'entendement pour les sains d'esprit
Une journée qui nous interpelle encore confrontés au même mépris
Une journée où la France aurait dû sonner le tocsin
Une journée où la France venait de sceller notre destin
Aujourd'hui nous disons à cette France du mensonge qui persiste et signe
Aujourd'hui nous disons à cette France : Nous croyons en la justice divine.
Le 5 juillet 1962 le malheur s'est abattu sur des innocents, hommes, femmes, enfants immolés dans la fureur
Le 5 juillet 2013 tous réunis nous disons haut et fort que jamais vous ne nous les arracherez du cœur.

Alain Algudo         



In memoriam
Par M. Alain Algudo
Lieutenant Parachutiste Roger DEGUELDRE

          Le lendemain… 6 Juillet 1962…. alors que nos compatriotes oranais enlevés la veille, mouraient encore sous les haches et les couteaux des égorgeurs…. DE GAULLE…. Insensible….. pour montrer sa détermination haineuse aux Français d'Algérie, prit la décision de faire fusiller le lieutenant Roger DEGUELDRE ….authentique héros de la Résistance Française.
          Cette exécution fut une boucherie sans nom….. un assassinat d'Etat…. une mise à mort qui dura vingt minutes…. mais le courage de notre héroïque Lieutenant en tenue de parachutiste qui chantait la Marseillaise face aux fusils…. son courage impressionna le peloton d'exécution… et une seule balle… non mortelle….. atteignit sa cible….. DEGUELDRE à terre regardait son entourage…. le chargé du coup de grâce se rendit compte que ce n'était pas un coup de grâce d'un quasi-mort ayant reçu douze balles qu'il devait donner…. mais bien d'un vivant conscient qu'il fallait tuer de sang froid…. et qui le regardait droit dans les yeux….. alors devant cette macabre mission…. sa main trembla…. et il déchargea son revolver dans le vide.
          Un autre pistolet fut amené et…s'enraya, il fallait…. sur ordre du procureur présent…. devenant maintenant un assassin….. il fallait courir chercher une autre arme…. et toujours vivant, DEGUELDRE regardait ses bourreaux…. son avocat qui ne s'interposait pas….. et tous les spectateurs de cette scène macabre irréelle. Un nouveau coup de feu claqua et, stupeur ! c'est l'omoplate qui fut atteinte, tordant de douleur le condamné… puis une nouvelle détonation retentit….le crime était consommé.
          Notre Lieutenant Légionnaire Parachutiste entrait dans la légende des héros morts pour la France face à une trahison d'Etat !
          Encore une fois, UN MONSTRE AU CŒUR DE PIERRE venait d'assouvir sa soif de sang Français !
Alain ALGUDO          
Président C.D.F.A./U.C.D.A.R.A
Vice Président de VERITAS




LES CAHIERS
            de la MEMOIRE D'ALGÉRIE

Le dossier du 20 Août 1955
EL-HALIA

Monté par Mrs A. Martinez, B. Bourret et JP. Bartolini
Textes de divers auteurs

Face aux associations de combattants comme la FNACA et à leurs alliés intellectuels, barbouzes, porteurs de valises, qui veulent falsifier l'histoire véritable sur l'Algérie et notamment les faits de guerre, nous nous devons de réagir.
Cette rubrique est consacrée à rétablir des vérités, à rafraîchir des mémoires et non pas pour créer des polémiques inutiles ou pour refaire "la Guerre d'Algérie".
Face à l'actualité avec des attentats journaliers et agressions que la presse officielle et les politiques (plus enclins à s'occuper de leur réélection) tentent de cacher à la population française et qui sont les prémices d'une guerre que l'on dira "sans nom" ; Ce mois-ci, vous pourrez lire ou relire le dossier consacré à la tuerie du 20 Août 1955. C'est un dossier que nous avons publié, il y a quelques années et que nous ressortons par obligation.
Je compte sur vous, visiteurs et tous vos amis, pour enrichir et compléter les pages de ce dossier par des photos, documents, fichiers et renseignements.
Si une idée de dossier vous intéresse plus particulièrement et si vous pouvez apporter votre pierre à l'édifice, vous pouvez me contacter soit par le Formulaire soit directement par Courrier :


TRES IMPORTANT

Vous pourrez acceder à ce dossier en cliquant ci-dessous :

LE 20 AOÛT 1955



3 JUILLET 1940… L’AGRESSION BRITANNIQUE SUR MERS-EL-KEBIR
Par M. José CASTANO, Juin 2013

Une tragédie occultée par les livres d’histoire…
En mémoire des 1927 marins français morts sous le feu « allié »

« Le souvenir de ces morts dérange tout le monde parce que l’évènement échappe à la logique. Il est à part des tragédies de la guerre. Personne n’a intérêt à ce que l’on en parle trop » (Amiral Marcel Gensoul)

       Mers El-Kébir… le « Grand Port », mot composé arabe, évoque la mer, que ce lieu géographique essaie d’étreindre dans la tenaille, largement ouverte de sa rade, et l’installation portuaire que la France de la seconde moitié du XX° siècle y a créée (1928 – 1945)…

       Tour à tour, port de pirates, centre de transit commercial et base navale, elle a offert une physionomie différente à chaque nouveau contact de populations, à travers les vicissitudes d’une histoire bimillénaire. Ce mouillage est à 200 kilomètres des ports ibériques de Carthagène et d’Alméria, du port rifain de Mélilla, à une distance à peu près double du Détroit de Gibraltar, passage obligatoire de la Méditerranée à l’Atlantique ou du Moyen Orient à l’Occident européen.

       Mieux abrité que Gibraltar, le port possède une des rades les plus belles et les plus sûres de l’Algérie. Le site profite enfin de la proximité de l’agglomération urbaine d’Oran, créée au début du X° siècle.

       Le but de la base navale est, non seulement de compléter la défense des côtes algériennes, de maintenir l’intégrité du territoire français, mais aussi d’assurer la liberté des communications et d’organiser notre présence dans la Méditerranée occidentale, en cas de conflit, face à une Italie hostile (en 1939) et à une Espagne d’une neutralité bienveillante envers les pays de l’Axe Berlin-Rome.

       L’armistice franco-allemand du 25 juin 1940 consacre l’échec de nos armées sur terre ; notre flotte, une des plus puissantes -qui n’avait pas été vaincue- est libre. Ni l’amiral Darlan, ni le général Weygand n’ont l’intention « …de livrer à l’ennemi une unité quelconque de notre flotte de guerre » et de Gaulle le dira, le 16 juin à Churchill en ces termes « La flotte ne sera jamais livrée, d’ailleurs, c’est le fief de Darlan ; un féodal ne livre pas son fief. Pétain lui-même n’y consentirait pas ».

       Les Anglais, de leur côté, désirent que notre flotte, riche en unités lourdes et légères, se rende dans leurs ports. Elle aurait pu le faire, le 16 juin 1940, mais personne ne lui en donne l’ordre et la Marine reçoit l’assurance, « qu’en aucun cas, la flotte ne sera livrée intacte », mais qu’elle se repliera probablement en Afrique ou sera coulée précise l’Amiral Darlan. Hitler ne demande pas livraison de notre flotte (le projet d’armistice ne le prévoyant d’ailleurs pas), pas plus que de nos colonies, sachant qu’il n’est pas dans nos intentions d’accepter de telles exigences.

       Les 18 et 19 juin, sont sabordées ou détruites, des unités en construction à Cherbourg, celles en réparations à Brest, Lorient, La Pallice et au Verdon. Les bâtiments capables de prendre la mer appareillent partie pour Plymouth, partie pour Casablanca, même le cuirassé Jean Bart inachevé.

       Le 27 juin, Churchill, en dépit des assurances données par le gouvernement Français, décide, dans le plus grand secret, de mettre « hors d’état de nuire » la marine française. Cette opération aura pour nom Catapult.

       Le 30 juin, dans un accès de colère, l’amiral North s’adresse à l’amiral Somerville :

       - Qui a eu cette fichue idée (opération Catapult) ?

       - Churchill ! répondit Somerville

       - No « Catapult », but, « Boomerang » ! Cette opération nous met en danger, répliqua North. Winnie (Churchill) est fou ! Je vois ce qu’il veut mais c’est une solution criminelle.

       Les bâtiments de la Méditerranée, le 3 juillet 1940, sont amarrés le long de la jetée de Kébir, d’Est en Ouest : le transport Commandant Teste, les cuirassés Bretagne et Provence, les croiseurs Strasbourg et Dunkerque. Leur font vis-à-vis, dans le fond ouest de la baie, six contre-torpilleurs : Mogador, Volta, Tigre, Lynx, Terrible, Kersaine…les fleurons de la flotte française. Au mât du Dunkerque, flotte la marque de l’Amiral Gensoul, commandant en chef… La démobilisation doit commencer dans quelques jours, les équipages se préparent à aller en promenade pour se distraire à terre.

       Les clauses de l’armistice ont été scrupuleusement observées, et dans le délai qui avait été fixé. Sur nos bâtiments, les culasses des pièces ont été démontées ; il en a été de même dans les batteries de côtes et de D.C.A. Dans les hangars d’aviation, les mesures de démobilisation ont été prises ; on a vidé les réservoirs de leur essence, démonté les canons des chasseurs et les mitrailleuses de tous les appareils ; les munitions ont été rassemblées et mises en dépôt.

       Vers 7 heures du matin, un torpilleur anglais, le Foxhound, se présente devant Mers El-Kébir. Un premier message annonce qu’il a à son bord un officier britannique, chargé d’apporter au commandant en chef de la flotte de l’Atlantique une communication de la plus haute importance. Mais une véritable force navale l’accompagne : le Hood, bâtiment de 42000 tonnes, le plus grand cuirassé du monde, armé de pièces de 380 ; le Vaillant, la Résolution, armés également de pièces de 380 ; l’Ark-Royal, le plus rapide des porte-avions anglais, tous escortés de bâtiments légers et de torpilleurs.

       Sur les bâtiments français, l’arrivée inattendue de cette imposante armada provoque de l’étonnement, qui sera bientôt de la stupeur. Un officier d’état-major français est envoyé par l’amiral Gensoul à la rencontre de l’officier britannique, le commandant Holland. Celui-ci est porteur d’un document qu’on peut résumer ainsi :

       « La flotte de l’Atlantique est invitée à rallier la flotte britannique, ou à défaut, un port de l’Amérique, avec équipages réduits. En cas de refus de cette offre, elle devra se saborder, sinon, par ordre du gouvernement de Sa Majesté, la flotte britannique usera de la force. »

       L’amiral Gensoul réaffirma au parlementaire britannique que les craintes de voir les bâtiments français tomber aux mains des Allemands et des Italiens étaient injustifiées : « La marine française n’a pas l’habitude de manquer à sa parole ! », s’exclama-t-il.

       Plus tard, il affirmera qu’il ne pouvait accepter « un ultimatum se terminant par : « ou vous coulez vos bateaux ou je vous coule. C’est exactement : la bourse ou la vie… quelquefois, on donne sa bourse pour sauver sa vie. Dans la Marine, nous n’avons pas cette habitude-là ». Servitude et grandeur militaires !

       Ainsi, nos bâtiments, contre la force, se défendraient par la force.

       Au moment où l’officier britannique sort de la rade, le commandant de la flotte anglaise signale : « Si les propositions britanniques ne sont pas acceptées, il faut que je coule vos bâtiments. »

       Les bateaux français, aux feux éteints, disposés pour un désarmement rapide, reçoivent l’ordre à 7h55 : « Prendre dispositions de « combat », puis à 9h10 : « Flotte anglaise étant venue nous proposer ultimatum inacceptable, soyez prêts à répondre à la force par la « force ».

       En effet, le 3 juillet 1940, vers 10h, l’Amiral anglais Somerville adresse un ultimatum aux unités de la flotte française : « Coulez vos bâtiments de guerre dans un délai de 6 heures, ou nous vous y contraindrons par la force. »

       Après un conseil tenu par l’Amiral Jarry, commandant la Marine à Oran, le général de Saint-Maurice et le Préfet Boujard, celui-ci informe la population, par un communiqué affiché à 13h30, « qu’une alerte réelle pourrait avoir lieu l’après-midi, l’invite à se réfugier dans les abris, tranchées, etc…, renvoie les élèves dans leur famille ». Les consulats anglais du département sont gardés et surveillés, pour parer à toute manifestation. Les services de défense passive, l’hôpital, les services sanitaires, la Croix-Rouge et la police sont alertés. La dispersion des habitants de Mers El-Kébir est décidée, seul le Maire, les conseillers municipaux, les fonctionnaires et ouvriers de la Centrale et des travaux portuaires restent à leur poste.

       Dès 14h, heure approximative de l’expiration de l’ultimatum, les avions de l’Ark Royal volant sur l’eau déposent des mines magnétiques, à l’entrée du port et de la rade de Mers El-Kébir. L’escadre française est pratiquement bloquée (Churchill l’a reconnu). L’Amiral Gensoul cherche à gagner du temps pour permettre aux batteries côtières, aux avions de la Sénia (aéroport situé à la périphérie d’Oran), aux unités de la Flotte, de se réarmer pour le combat et aussi de laisser à nos alliés d’hier le temps de réfléchir à la portée de leur ultimatum. L’amiral anglais répond à une demande de cesser le feu qu’il ne l’arrêtera « que quand toute la flotte française sera coulée ».

       A 16h56, la flotte anglaise commence le feu. Abritée derrière l’éperon rocheux du fort de Mers El-Kébir, elle tire à cadence accélérée sur nos bâtiments qui cherchent à sortir de la rade. Les consignes s’exécutent partout avec ordre, à Oran comme à Kébir. Après 12 ou 15 minutes de « tir au gîte », les batteries côtières du Santon et de Canastel répondent au feu des Anglais ; le Strasbourg sort des passes. Le bilan s’établit ainsi : le croiseur Bretagne, atteint, explose, coule en sept minutes et disparaît sous l’eau : 150 hommes seulement sur 1300 fuient la mort, soit à la nage, soit en chaloupes. Le croiseur Dunkerque, n’ayant pu prendre la mer, à cause d’une avarie à son gouvernail, reçoit un obus qui tue 150 marins, plus de 100 mécaniciens et chauffeurs, 2 ingénieurs… Le bâtiment est hors de combat. Le croiseur Provence, touché, peut par ses propres moyens, aller s’échouer sur la côte de Kébir : il y a 4 morts. Le contre-torpilleur Mogador X61, incendié par l’arrière, s’échoue et compte 14 morts. Le Rigaut de Genouilli est atteint, seul le Commandant Teste, non cuirassé, amarré à la jetée en construction, est intact. Le Strasbourg fonce vers la haute mer, part vers Alger, puis Toulon.

       Et partout ces mêmes visions apocalyptiques ; parmi les carcasses d’acier éventrées, calcinées, retentissent les cris déchirants de centaines et de centaines de marins agonisants, mutilés, brûlés ou suffoquant au milieu d’une fumée âcre et d’un mazout noirâtre qui étouffent leurs dernières plaintes.

       Aussitôt les secours s’organisent. Le Maire de Mers El-Kébir, M. Boluix-Basset, les pêcheurs, gendarmes, pompiers, marins rescapés et la population aident au sauvetage des hommes des bâtiments atteints, jetés à l’eau valides ou blessés. Une chapelle ardente est installée dans la salle du cinéma de Kébir. Les obsèques des 1380 marins –assassinés- ont lieu le 5 juillet, au cimetière de Mers El-Kébir, en présence du Maire, du Préfet et de l’Amiral Gensoul qui s’adressera une dernière fois à ses hommes en ces termes : « Vous aviez promis d’obéir à vos chefs, pour tout ce qu’ils vous commanderaient pour l’Honneur du Pavillon et la grandeur des armes de la France. Si, aujourd’hui, il y a une tache sur un pavillon, ce n’est certainement pas sur le nôtre. »

       Le drame n’est pas terminé pour autant. La haine ancestrale de nos « alliés » va se concrétiser ce 6 juillet 1940. A 6h30, par trois fois en vagues successives, des avions britanniques survolent la rade, à basse altitude, déposent des mines magnétiques entre le Dunkerque et la passe, prennent le navire comme cible. Torpilles et bombes atteignent le bâtiment qui s’enfonce et échoue sur le fond, en donnant de la bande. Les trois chalutiers ou remorqueurs, coopérant à l’évacuation des morts du 3 juillet, sont coulés à leur tour. La D.C.A côtière, les batteries du Santon, Bel Horizon et Lamoune, les mitrailleuses installées sur la côte, au stade de la Marsa et à l’usine électrique répondent. Le drame, c’est que cette attaque fera encore 205 tués et 250 blessés atteints gravement. Au total, la marine française déplore plus de 1927 morts ou disparus et plusieurs centaines de blessés dont la plupart gravement brûlés. Deux avions anglais sont abattus.

       Ce qui est horrible, c’est que les marins anglais ont tué en une semaine plus de marins français que la Flotte allemande pendant toute la seconde guerre mondiale. Nous ne sommes pas loin des 2403 morts du drame de Pearl Harbor, l’un des grands événements de cette guerre puisqu’il décida de l’entrée en guerre des Etats-Unis d’Amérique. Mais les Japonais étaient leurs ennemis, les Anglais étaient nos alliés. C’est là un crime inqualifiable… impardonnable.

       Le 8 juillet, De Gaulle, parlant au micro de la BBC, déclare :

       « En vertu d’un engagement déshonorant, le gouvernement qui fut à Bordeaux avait consenti à livrer nos navires à la discrétion de l’ennemi… J’aime mieux savoir que le « Dunkerque » notre beau, notre cher, notre puissant « Dunkerque » échoué devant Mers El-Kébir, que de le voir un jour, monté par les Allemands, bombarder les ports anglais, ou bien Alger, Casablanca, Dakar. » … et pas le moindre mot de compassion envers les victimes de cette tragédie.

       Pour la première fois se trouvait ainsi affirmée, dans la bouche même d’un général français, une contrevérité : Alger, Casablanca, Dakar, donc les clés de l’Empire, allaient être utilisées contre les alliés britanniques. Et comme il vouait une haine viscérale à « l’Empire » qu’il considérait comme « Pétainiste » et qu’il fallait absolument mettre au pas pour la réalisation future de ses desseins, il donna à la flotte britannique, le 23 septembre 1940, la consigne de bombarder Dakar. Ce fut l’échec. L’insuccès des Britanniques fit comprendre aux uns et aux autres qu’il était vain de vouloir détacher l’Empire français de la Métropole et que la poursuite des attaques servirait de prétexte à une intervention allemande.

       Dans ses mémoires, Churchill n’a pas caché son embarras. Il a comparé Mers El-Kébir à une tragédie grecque : « Ce fut une décision odieuse, la plus inhumaine de toutes celles que j’ai eues à partager », écrira-t-il.

       Les historiens, les politiques, les « moralistes » et les censeurs qui ont eu à juger des hommes, des gouvernants, et à écrire l’Histoire, ont dédaigné de prendre en considération le traumatisme dévastateur que cet événement tragique avait produit dans les esprits…

       Mers El-Kébir explique en grande partie l’attitude de bon nombre de nos gouvernants de Vichy durant le conflit comme elle explique aussi celle des autorités civiles et militaires d’Algérie en 1942-1943 et d’une population acquise au Maréchal Pétain mais volontaire pour poursuivre la lutte avec Darlan et Giraud contre les puissances de l’Axe.

       L’Afrique du Nord, malgré son traumatisme, accepta de rentrer en guerre en 1942 et sera avec son « armée d’Afrique », l’une des composantes de la victoire finale. Elle conservera, néanmoins, son hostilité à De Gaulle, que ce dernier, devenu président du Comité de la Libération devait justifier… Il se souviendra toujours de ce sentiment d’inimitié à son égard et, dès 1958, remis au Pouvoir par ceux-là mêmes qui l’avaient blâmé, leur fera supporter amèrement le poids de sa rancune…

       Ces morts Français, bannis de la mémoire nationale, auraient pu reposer en paix. Or, le 5 Juillet 2005, jour anniversaire d’une autre tragédie (Le massacre de plus de trois mille Européens, le 5 Juillet 1962 à Oran), le cimetière de Mers El-Kébir fut saccagé sans qu’aucune autorité gouvernementale française, aucun média, aucune association humanitaire et « antiraciste », n’élevassent la moindre protestation, préférant s’humilier à « commémorer » la « répression » (beaucoup plus commerciale) de Sétif par l’armée française en 1945.

       Aujourd’hui encore, le souvenir de cette lâche agression britannique contre une flotte au mouillage et désarmée demeure vivace dans la Marine et, paraphrasant Talleyrand, on peut affirmer que « Mers El-Kébir a été pire qu’un crime, une faute ».

       Quant aux survivants de cette tragédie qui défilèrent devant les cercueils de leurs camarades, ils ont conservé depuis, ce visage dur des hommes qui n’oublient pas.

N.B : Le 24 mai 1941, au large de l’Islande, le cuirassé Bismarck coula le Hood. Trois jours plus tard, le 27 mai 1941, il fut attaqué au large de Brest et sombra à son tour sous les coups d’une armada britannique.
José CASTANO       
e-mail : joseph.castano0508@orange.fr

« Le souvenir est un honneur, oublier serait une honte » (Devise du « Souvenir Français »)

« Les affronts à l’honneur ne se réparent point » (Corneille – Le Cid)

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- Marins, qu’ont-ils fait de vos sépultures ? Cliquez sur l’image : MERS EL KEBIR 15 avril 2005

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MOIS de JUIN 2013...
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG
L'idéologie du néant

       C'est ce que la gauche espère, débordante de mauvaise foi. Sa propagande socialo-mystificatrice dégage finalement une exécration dont les " cochons d'électeurs " sont de plus en plus conscients. Elle censure le vrai pour promouvoir le faux, et le vase déborde de ses fèces félonnes et hypocrites.
       Vaniteuse, narcissiste, outrecuidante, il ne restera de cette gauche que des épluchures qui deviendront fumier. Ses mesures imposées, tape-à-l'œil, sentent tellement le racolage désespéré du noyé que cela devient du grand guignol.
       La gauche impose ses allocations familiales ; son mariage pour tous ; sa guerre rabelaisienne contre l'Allemagne et nous fait passer ses défaites politiques pour des victoires. Le gouvernement sans repère est balloté entre le chômage qui augmente, la crise financière et économique et un budget en berne.
       Que peut-il faire face à l'U.E. sinon s'incliner, s'agenouiller et finalement prendre les mesures qui vont lui arracher la rate mais qui sont nécessaires, comme au temps de Mitterrand.
       Un fait est certain aujourd'hui, le peuple n'a plus envie de gober la salade socialo-verte parisienne. Ce pouvoir d'opérette de gauche réussira-t-il à sauvegarder le futur de la France ? Une véritable tabacomanie le pousse aux pires excès pour trouver une place à son idéologie, mais rien ne va plus !
       La gauche entretient le temps du mensonge et se complait à inventer des coups tordus pour garder la tête haute. Pour combien de temps encore ? Le Décalogue n'est pas sa tasse de café et les tables de la Loi universelle du droit, de la vérité et de la famille ne font pas partie du relativisme qui le guide. Un relativisme qui nie l'ordre naturel pour le mariage pour tous ; la fin de l'arbre généalogique qui unit les familles et surtout cette propagande du mensonge qui semble tenir une si grande place dans ses discours démagogiques et fourbes...
       Je reviens à la fameuse et tragique bagarre qui opposa deux bandes rivales. Une bande de l'extrême gauche contre une de l'extrême droite. Une simple affaire d'échange de nions qui tourne mal ! Elle devient tout à coup aux yeux de la gauche une affaire d'état et la marque du fascisme le plus dur ! Tout est mis en place à partir de ce fait divers pour s'en prendre à une droite qui monte et fait peur... d'autant plus que des élections à Villeneuve / Lot, le fief de Cahuzac sont un test. Il faut mettre le feu et casser " de " la droite, surtout celle de Marine et... ils y vont tous de bon cœur, accompagnés de médias toujours présents pour tendre le chaudron d'huile bouillante pour d'incendier la scène politique.
       Pour la gauche, l'autre carte maitresse afin de paralyser la droite UMP, c'est aussi le moment de lui faire à nouveau la morale en père fouettard. Harlem Désir ouvre le ban et professe : " Attention ! La République vous regarde... Attention... Le peuple vous regarde... " Des mots pour détourner les Français des problèmes auxquels ils sont confrontés : la sécurité, l'expansion du salafisme dans les banlieues, le danger des jeunes partant " apprendre " le maniement des armes en Orient et revenir " appliquer " les lois de la charia sur notre territoire.
       L'intervention de la gauche dans les médias est systématique ! Des propos outranciers, des mensonges flagrants qui prouvent que l'hallali est dans son camp... Pierre Bergé a ses divagations qui passent en boucle sur internet... Jean Michel Apathie, un des chancres - et je dis bien chancre - de cette gauche caviar accuse le camp de Marine, voit, là où il n'y en a pas, un sigle FN sur un des bagarreurs puis... il doit s'excuser sur RTL de ses insinuations minables. Puis... les raisons de ce drame apparaissent enfin.

       Ce membre de l'extrême gauche n'est pas le saint que les médias nous présentent mais un pauvre diable qui a voulu jouer un rôle au-dessus de ses capacités. Où puisait-il sa virulence, son désir de combat, de sang ? Il ne faut pas chercher loin... Sciences Po est un vivier de gauchistes. L'ancien " patron " de Sciences Po est mort dans des conditions étranges à New-York. Richard Descoings est l'idéologue de la destruction de l'esprit français au profit du relativisme.
       L'Histoire de la France et la culture générale ne sont plus enseignées et les valeurs de la morale républicaine passent à la fosse aux oublies... septique ? Pourquoi avait-il été nommé par l'équipe de Sarkozy... Une erreur... une faute...
       Comme Mayotte ! Quel esprit malsain a poussé Sarkozy à faire de cette île le 101e département français : une terre islamiste où seules les maternités fonctionnent à plein rendement et accentueront très vite la mainmise de l'islam sur notre pays. Une erreur de plus avec Sciences Po ! Quel moustique urticant a entraîné l'ancien président sur cette voie et ces décisions... sans garde-fou ?
       Puis, il y a les affaires ! Tellement d'affaires. A Droite comme à Gauche elles pullulent. Je constate cependant avec quelle hargne et quelle méchanceté, Sarkozy est devenu la cible naturelle de toutes les gauches et des médias. Nombreux sont les journalistes qui ont mangé dans sa main. Maintenant ils lapent dans l'écuelle de François Hollande. Sans doute Sarkozy n'est-il pas " blanc-blanc " mais ce harcèlement médiatique de la gauche est la preuve qu'elle a peur de son retour. A ce sujet, pourrait-il éventuellement s'amender et prendre en compte des promesses " oubliées " ?
       Le vrai problème qui se pose à lui c'est le poids de ses proches... Des collaborateurs souvent tièdes avec des phrases assassines qui l'ont perdu... Des appartenances à des fratries ou des chapelles qui ne veulent pas d'une grande France et préfèrent laisser le pays entre deux eaux troubles, pas trop à droite et souvent plus à gauche. Une situation dont une majorité de Français ne veut plus. Mais pour l'instant je reviens au cas de l'ancien président. L'affaire Bettencourt est une première chance pour la gauche. Elle se précipite dessus et avec une magistrature loin d'être impartiale, elle invente des preuves...
       Comment une experte peut-elle, avec un effet rétroactif pas très objectif affirmer en 2011 qu'une femme était diminuée psychologiquement en... 2006. Bravo au juge bordelais... pas " gentil " du tout. Il semble que l'affaire mise sur les rails fera chou blanc. Qu'à cela ne tienne, il y a Bernard Tapie et ses millions. Il est évident qu'un bakchich de 400 millions d'euros, dont une prime pour " préjudice moral "... il n'y a qu'un pouvoir politique pour inventer cette farce. La gauche le sait bien, elle qui manie les malversations et les trafique dans ses zones d'influence !
       Elle sait bien que cette droite UMP part en quenouille et reste trop divisée pour enfanter un nouveau leader hors Sarkozy qui reste le seul à unir les droites. Elle connait les parties molles du camp UMP : Raffarin qu'elle emmène en Chine, Baroin calculateur, NKM, Copé, Fillon et trop d'humano-gaullistes ou chiraquiens.
       Pour François Hollande c'est la seule façon de garder le pouvoir... et je l'affirme, si Sarkozy revient pour une même politique molle, il peut rester où il est ! Qu'il continue à faire des conférences ! Sinon, et s'il tient à revenir, qu'il nous concocte un programme de droite et qu'il l'applique.
       Pour l'instant j'ai des doutes. La partielle de Villeneuve / Lot semble me prouver qu'il existe toujours un UMPS qui saborde le renouveau attendu de la NATION.

Robert Charles PUIG : juin 2013       

      

PHOTO D'HISTOIRE
Envoyée par Lionel
ASSISTANCE MEDICALE EN ALGERIE

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Le Docteur et le Plombier
Envoyé par Eliane
        

       Vendredi soir,
       Le téléphone sonne juste au moment où un plombier sort avec sa fiancée au resto.
       - Bonsoir monsieur le plombier, ici le docteur Dupont, votre médecin.
       - Bonsoir docteur, que puis-je faire pour vous?
       - Écoutez, mes toilettes sont bouchées, je n'arrive pas à les réparer. Venez chez moi de suite !
       - Mais docteur, nous sommes le vendredi soir, j'ai réservé une table au restaurant, j'y vais avec ma fiancée
       - Ecoutez ! Quand vous êtes malade et vous me téléphonez, vous ne demandez pas si je suis en train de sortir avec ma femme au théâtre.
       Moi, je viens quand vous avez besoin de moi !

       - Bien sûr docteur, je serai chez vous dans 10 minutes.
       10 minutes passent et le plombier arrive en costume trois pièces noir.
       Il se dirige directement vers les toilettes, jette deux pastilles blanches dans les WC et en les regardant mousser dit :
       - Voilà, j'ai mis deux pastilles, je vous en laisse encore 6, mettez en une toutes les 6 heures.
       Observez bien vos toilettes pendant le week-end, et si ça ne s'améliore pas, vous me rappelez lundi !
       - Bonne soirée docteur




A PROPOS DE HARICOTS
Par M. Louis Aymes

            En Juin 1962, mon père apporta dans ses bagages de graines de haricots. C'était les "Haricots Wogglimacci" du nom de la personne qui les lui avait donnés.
            Ils appartiennent à la variété "Coco de Prague à rames".
            A chaque récolte, une partie est conservée pour être replantée l'année suivante, et ainsi de suite depuis 46 années.
            C'est pour cette raison que cette variété a pu être conservée. Depuis le décès de mon père, je perpétue la tradition.
            Ces haricots sont très productifs, ils peuvent être consommés en vert mais surtout mi-sec. (Le charançon bourguignon l'apprécie également).
            En Juin 2008, Le Président de l'Association La Maison de la Méditerranée préparait une conférence sur BOUGIE. Il m'a demandé si j'avais des cartes postales à lui proposer et de participer à cette conférence. Je l'ai reçu, il était accompagné de Saïda, étudiante Algérienne de la Région de BOUGIE.
            Avant de prendre congé, j'ai offert à Saïda des graines de haricots. D'abord surprise, elle a écouté avec beaucoup d'attention leur histoire. Admirative quant à ma persévérance A conserver un lien avec l'Algérie après tant d'années.
            Elle a accepté ces graines, me certifiant qu'elles seraient replantées en Kabylie d'où elles venaient.
            Le jour de la conférence, deux autres étudiants (originaires d'ADEKAR et de TAKRIETZ) me réclamèrent des graines.
            Je n'aurais jamais imaginé un tel engouement pour des graines de "Loubia". Après presque un demi-siècle, ces "cocos de Prague" apportés d'Algérie ont poussé sur le sol Français et seront à nouveau cultivés en Algérie. N'est-ce pas un beau parcours ?
            Alors une idée me vient â l'esprit.
            "Le Haricot peut-il devenir un nouveau symbole de rapprochement entre les peuples ?"
            Mon imagination ne me jouerait-elle pas un tour ! Qui sait ?
Louis AYMES            
Novembre 2008.            

           
Photo M. Louis Aymes

MA FRANCE
Envoyée par M. Francis et d'autres internautes
Auteur Inconnu

       J'ai grandi avec toi dans un monde de respect, avide de connaissance et de partage.
       Mes valeurs étaient simples mais justes, le respect des autres, la reconnaissance, l'honnêteté.
       Le foyer familial était un havre de tendresse et de repos où s'épanouissaient curiosité et bonheur.
       L'école communale fût la maison du savoir où l'instituteur n'avait qu'un seul désir, celui de nous transmettre la connaissance de notre pays, de sa géographie, de son histoire, de sa langue aux chants inépuisables. Nous le respections et l'aimions pour cela.
       Nos billes en plâtre de toutes les couleurs, celles en verre encore plus belles, les petits soldats et voitures miniatures que nous nous échangions faisaient de nos jeux les plus passionnants du monde.
       Nous étions riches de nos rêves, de nos idées, nous étions heureux.
       Le lycée, puis la faculté nous ont guidé sur le chemin de la vie, nos amitiés se sont confortées avec le temps, nos vies privées et professionnelles se sont construites, sans que jamais nous ne nous écartions de nos vraies valeurs.

       Aujourd'hui, nos enfants nous regardent sans nous comprendre.
       La vie que nous voulions leur expliquer n'est pas celle qui les entoure : L'école n'est plus qu'un lieu de présence à caractère obligatoire, tant pour les enseignants que pour les élèves où les uns font ce qu'ils peuvent, les autres ce qu'ils veulent.
       Entreprises à la merci de syndicats pourtant minoritaires au détriment de cette majorité silencieuse qui subit sans rien dire.
       Course à l'argent, Dieu de la réussite, par tout moyen possible, honnête ou non, que l'on appelle : aides, subventions, travail dissimulé, fraude... Objectif : en faire le moins possible qu'il s'agisse du temps passé à travailler, que l'on parle d'horaires, d'arrêt de travail, de retraite anticipée, ou de la quantité de travail effectuée.

       De nombreuses vérités annoncées n'ont pas leur place dans notre culture où liberté de pensée et laïcité représentent des valeurs essentielles. Pourtant, personne ne les dénonce, par peur ou par lâcheté.

       Le statut d'homme politique était avant tout un sacerdoce
       L'intérêt de la France était le seul objectif de ces hommes de qualité. Aujourd'hui, c'est sur le mensonge que le pouvoir leur a été confié.
       Des promesses intenables dont ils avaient parfaitement connaissance, et c'est en toute impunité qu'ils resteront en place jusqu'au terme de leurs mandats.

       Faire croire et faire semblant voile l'incompétence de ces Messieurs dont le seul but est de maintenir ce pouvoir auquel ils aspiraient depuis si longtemps.

       Toutes les initiatives prises vont dans ce sens :
       Le droit de vote aux " non français " leur donnera des voix supplémentaires.
       Les emplois aidés, aides et subventions renforcées en feront de même, sachant que ces décisions ne sont prises que le temps des élections. Nomination à des postes clé d'amis fidèles et dévoués, afin de conforter la situation.

       Une partie de la France a cru que tout était possible.
       Que gagner plus en travaillant moins ne posait de problème à personne dans une conjoncture mondiale annoncée comme difficile alors qu'elle était en état de crise grave
       Qu'il suffisait de prendre l'argent des riches et de le redonner aux pauvres pour que tout aille bien.
       Que les décisions se prendraient sans tenir compte de l'Europe et que le simple changement de politique allait repeindre toute la maison France en bleu blanc rouge.
       Que le chômage cesserait, que l'économie et le pouvoir d'achat repartiraient à la hausse.

       Mais Français, où êtes vous donc ? Réveillez vous !
       Tout le monde peut se tromper mais reconnaissez l'erreur avant qu'il ne soit trop tard.
       On nous a trompé certes, mais le temps passe très vite et la situation empire de jours en jours.
       Bougez, exprimez vous, sortez de votre torpeur, cesser de vous lamenter en petit groupe dans les jupes de la France, c'est votre pays, c'est votre richesse, n'en faites pas votre ruine.
Un citoyen Français comme les autres
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Le tireur bourré...
Envoyé par Eliane


               C'est un mec au regard vide, genre imbibé d'alcool, qui se ballade dans une fête foraine. Il s'arrête devant le stand de tir :
               "On peut tirer ici ? " demande-t-il.
               Le tenancier lui donne une carabine et voilà le gars qui montre un talent de tireur insoupçonné surtout pour un mec bourré : il casse toutes les pipes les unes après les autres.
               " Chapeau ! " lui dit le gars qui tient le stand.
               " Voici votre lot "
               et il lui remet une tortue dans les mains.

                Le gars la prend et s'en va.
               Plus tard dans la soirée, le tireur d'élite repasse sur le stand, encore plus titubant, encore plus bourré.
               Il s'exclame: " allez, je remet ça! "
               Et le gars refait un carnage au casse-pipe.
               Le tenancier lui lance :
               "On peut dire que l'alcool vous réussi vous ! Voici votre lot…"
               Et il lui donne un petite horloge en toc.
               Le gars lui répond :
               "Je préférerais un sandwich comme tout à l'heure."


ALGERIE
Envoyé par Mme Marie Laure Chauvet Oubadji
        

       Sacré pays ! Que m'as-tu fait pour me mettre dans cet état là ?
       Tu es mes racines, tu m'accroches et je m'arrache. Je suis tiraillée.
       Je t'aime toi où je ne suis pas née, où je n'ai pas grandi.
       Mais si ! Ma famille, ma mère.
       Pourquoi les Français d'Algérie ont-ils plus de pouvoirs, m'imprègnent-ils plus que ceux de France ?
       Voilà que je mets les pieds dans un cimetière,
       Je touche, J'essuie, je caresse une pierre, je lis un nom, une date,
       Et l'émotion m'envahie, m'enlace...
       Je pleurs sur qui, sur quoi et pourquoi ?
       Cette histoire est pleine de souffrances.
       Qu'est-ce que je cherche ?
       Je sais qui je suis, qui sont ceux qui sont passés avant moi mais je n'en ai pas encore assez !
       Garderais-je un espoir de voir, de sentir la présence de ces êtres qui m'ont donnés la vie ? Merci.
       Dépasserais-je un jour cette sensation ? Il faut que je l'accepte.
       J'ai plaisirs a être faite de cette histoire.
       Je ne souffre pas, je n'en veux à personne.
       Je veux découvrir qui tu es ?
       Dis-moi ce que tu caches au plus profond de toi !

       Texte écrit après mon passage au cimetière français de Souma.
Marie-Laure Chauvet Oubadji       




MOIS de JUIN 2013... (2)
Envoyé Par M. Robert Charles PUIG
" Idéolophobie " socialiste

       Il était logique d'estimer, pour ceux qui y croyaient, que les socialo-communistes, après tant d'années dans l'opposition, avaient une ligne de conduite pour la France, une idéologie qui nous sortirait de la crise par le haut et redonnerait au pays un lustre que le " pot commun " européen tend à falsifier. " Tout est faux ! " C'est le contraire qui se passe et la seule pensée unique socialiste est la destruction de l'idéologie positive qui peut animer le pays par l'enterrement des différences et l'égalité par l'arasement des niveaux intellectuels ou financiers des ménages.
       Une thèse doublement dangereuse dont je me méfiais au fil des différentes élections jusqu'à la présidentielle : une anti doctrine, une idéolophobie contre l'individu ou la collectivité.
       Trop d'événements depuis mai 2012 nous démontrent que François Hollande et son clan ne sont pas " pour la France " mais pour une petite partie de ces extrémistes de gauche que la droite UMP, frileuse, ne sait pas combattre. Elle baisse au contraire les yeux lorsqu'un Harlem Désir l'accuse de collusion avec d'autres droites. Elle plie devant les attaques du premier ministre ou des ministres de gauche qui mentent sur l'économie, le rôle de la France en Europe et pressurent les classes actives pour offrir des allocations, des soins gratuits, aux émigrés clandestins et aux inactifs venus de l'Est ou du Sud. Une UMP qui se " paralyse " en restant cantonnée dans une opposition inefficace.
       La gauche au contraire a trouvé le " sésame " qui interdit à la droite les chemins du renouveau et de la victoire en 2014. Elle attaque la droite cette gauche, et de bon cœur ! Elle interdit par le verbe à l'UMP toute alliance hors de son clan, lui-même écartelé par ses chapelles si proches d'une identité gaulliste et socialiste. Pourtant, il y a de quoi élever la voix, se battre !

       Bientôt, le déficit budgétaire sera au niveau du PIB. Une situation catastrophique parce que les impôts augmentent tandis que l'économie stagne, que le pays est en récession et que les seules nouvelles mesures annoncées sont la pénalisation des ménages actifs et aisés ; des familles qui paient déjà beaucoup et élèvent leurs enfants dans la dignité d'être Français.
       Mais la France du parti socialiste ne souhaite plus cette identité de " Français ". Elle impose une confiscation fiscale des revenus des couples qui travaillent et l'éradication de la classe moyenne au profit des profiteurs de la Nation, que sont les émigrés clandestins, les familles à femmes " multiples ", en subventionnant la misère du monde qui nous envahit.
       Ces actions viennent à la suite des " prébendes " accordées à certaines catégories d'assistés avec les allocations familiales, le supplément familial aux fonctionnaires, l'augmentation du nombre d'administratifs à l'Education Nationale et maintenant, les 250.000 places de crèches non encore opérationnelles mais qui vont " coûter cher ! ".
       Ajoutons et ce n'est un secret pour personne, le nombre important de ministres et sous-ministres et les émoluments du Président non touchés par la crise et qui n'ont pas varié d'un iota malgré des effets d'annonces d'avant présidentielles.
       Cela se cumule avec la décision idéolophobe du " mariage pour tous ". Une loi qui a tenu en haleine la moitié de " l'an I " du président pour un système anti familiale et anti procréateur, dans la mesure où de cette manière, l'enfant se trouvera privé de racines généalogiques. Né de la PMA ou de la GPA l'être humain " nouveau " grandira sur un arbre sans branche ce qui conduira l'humanité à une fin stérile et définitive de la " race " humaine...

       Race ! Ce mot que déjà dans son élan idéolophobe, les socialistes veulent supprimer du dictionnaire ! Cette mauvaise idée est née de la propension de l'Education Nationale à vouloir " changer " les sexes, sinon à les abolir ! Au nom d'une homophobie qu'elle crée, bien plus qu'elle existe véritablement, l'Education Nationale prend ce faux prétexte pour axiome avec Vincent Peillon, afin de modeler chez l'enfant un caractère incomplet, ni masculin ni féminin.
       Vivons-nous le temps de la destruction de l'humanité ? Celle qui est sortie de la nuit des temps pour que naisse le premier protiste dont nous sommes les descendants, il y a des milliards d'années. À la tâche immense de former, d'éduquer, d'enseigner, les socialistes déforment en ne donnant plus à l'enfant le désir de se réaliser, de se dépasser. Comme pour les ménages et principalement les classes moyennes " à éliminer " et qui plient sous les impôts, l'enfant ne sera plus qu'un pion " in-construit ". Ce n'est pas pour rien que de par le monde notre enseignement est considéré comme parmi les plus mauvais avec 30 % de jeunes en âge scolaire qui redoublent leurs classes ! " Idéolophobe ", ce parti socialiste l'est ! Il abat le monument de nos valeurs traditionnelles, millénaires, dans une inconscience absolue et transforme la famille, notre mémoire et notre histoire en un champ de ruine.
       Je me souviens de nos cimetières en Algérie. Principalement celui de saint Eugène, au pied de Notre Dame d'Afrique. Il était splendide entre mer et Vierge noire au sommet de la colline. Il était comme un jardin présageant le Paradis entre ses allées de cyprès et ses tombes fleuries. La mort avait ses lettres de noblesse et chaque tombe, avec les noms des anciens inscrits dans le marbre, rappelait une histoire, une famille, une aventure. Une aventure éliminée par le mensonge gaulliste. Que reste-t-il de ces traces respectées dans les cimetières d'Algérie ? Des photos et des témoignages montrent qu'ils sont saccagés, détruits, abandonnés malgré les promesses de l'Etat français d'être vigilant à leurs maintiens en état, ce qui ajoute la misère à la mort. Ce fut l'œuvre d'un homme ; l'œuvre d'un parti qui a pris le pouvoir au forum d'Alger sur un quiproquo mensonger, transformant la province française d'Algérie en une dramatique scène de pleurs et de mort.
       - Aujourd'hui, un nouveau gouvernement, un autre président avec d'autres mensonges, activent, sous le couvert d'une idéologie qui n'est qu'une idéolophobie, l'anéantissement du pays comme De Gaulle de l'Algérie. Alors demain ?
       - Demain que restera-t-il de notre bibliothèque aux souvenirs et du socle familial quand l'homoparentalité supprimera tout lien avec un passé et tout futur à un enfant " éprouvette " ?
       - Que deviendront ces garçons et ses filles sans ancêtres ?
       - D'ailleurs, existera-t-elle encore cette France que l'on brade à l'étranger comme De Gaulle l'avait fait de l'Algérie ?
       - Un pays que l'on délaye dans cette " idéolophobie " pernicieuse, cette idéologie du néant !
       - Néant par cette justice " Taubira " et cette magistrature partisane du pire, partiale avec les mécréants mais hostile aux victimes ;
       - Néant par ce vote aux étrangers qui éliminera le droit aux Français d'être maitres chez eux ;
       - Néant par cette mentalité égalitariste que l'on veut inculquer à la jeunesse en assassinant le droit à la différence ;
       - Néant par le genre ;
       - Néant par la fin du mot " race ! ".
       Idéolophobe, cette France socialiste, avec des médias, complaisants à accepter la destruction de la Nation, nous déracine et nous perd, à l'image d'un " Camp des Saints " l'œuvre prémonitoire de Jean Raspail. Devons-nous laisser faire ?

Robert Charles PUIG : juin 2013       
Image M. Charles Puig

      

LIVRE D'OR de 1914-1918
des BÔNOIS et ALENTOURS

Par J.C. Stella et J.P. Bartolini


             Tous les morts de 1914-1918 enregistrés sur le Département de Bône méritaient un hommage qui nous avait été demandé et avec Jean Claude Stella nous l'avons mis en oeuvre.
             Jean Claude a effectué toutes les recherches et il continu. J'ai crée les pages necessaires pour les villes ci-dessouset je viens d'ajouter Kellermann et Mileesimo, des pages qui seront complétées plus tard par les tous actes d'état civil que nous pourrons obtenir.
             Vous, Lecteurs et Amis, vous pouvez nous aider. En effet, vous verrez que quelques fiches sont agrémentées de photos, et si par hasard vous avez des photos de ces morts ou de leurs tombes, nous serions heureux de pouvoir les insérer.
             De même si vous habitez près de Nécropoles où sont enterrés nos morts et si vous avez la possibilité de vous y rendre pour photographier des tombes concernées ou des ossuaires, nous vous en serons très reconnaissant.
             Ce travail fait pour Bône, Aïn-Mokra, Bugeaud, Duvivier, Duzerville, Herbillon, Kellermann, Milesimo, Mondovi, Morris, Nechmeya, Penthièvre, Randon, va être fait pour d'autres communes de la région de Bône.

POUR VISITER le "LIVRE D'OR des BÔNOIS de 1914-1918" et ceux des villages alentours :
CLIQUER sur ces adresses : Pour Bône:
http://www.livredor-bonois.net

             Le site officiel de l'Etat a été d'une très grande utilité et nous en remercions ceux qui l'entretiennent ainsi que le ministère des Anciens Combattants qui m'a octroyé la licence parce que le site est à but non lucratif et n'est lié à aucun organisme lucratif, seule la mémoire compte :  
                         J.C. Stella et J.P.Bartolini.
 

NOUVELLES de LÁ-BAS
Envoyées d'Algérie
Une piscine municipale à l’abandon
Envoyé par Pierre
http://www.liberte-algerie.com/algerie-profonde/une-piscine-municipale-a-l-abandon-guelma-201056#rediger
Liberté Algérie : 4 juin 2013
          Par : Hamid BAALI,

           Un appel pressant est lancé au wali pour répondre aux légitimes attentes citoyennes, sachant que la région de Guelma enregistre chaque été des pics de 44°C et plus !

           Au cours des années 1980, le chef-lieu de wilaya avait bénéficié de la réalisation d'une piscine semi-olympique implantée en contre- bas de la cité Gahdour-Tahar, aux abords de l'hôtel de ville. Durant les premières années, elle avait enregistré un engouement sans précédent, car les Guelmis, notamment les jeunes, s'y rendaient pour s'adonner à de palpitantes heures de natation et goûter l’évasion et la fraîcheur durant la période estivale. Cependant, une panne indéterminée survint sur les installations de cette piscine, et faute de prise en charge, elle fut fermée par les élus locaux. Cette situation perdure depuis plus de deux décennies, car les APC successives furent dans l'incapacité financière d'assumer sa réhabilitation, sachant que des entreprises spécialisées avaient exigé, à l'époque, plus d'un milliard de centimes !
          Il y a une quinzaine d'années, la municipalité avait loué cette piscine à un investisseur privé qui s'était engagé à entreprendre les travaux indispensables, mais la situation resta inchangée pour des raisons inexpliquées. Ce contentieux a connu son dénouement, puisque l'APC a récupéré son patrimoine qui est toujours à l'abandon.
          Ce site est désolant.?Cette infrastructure tombe en ruine dans l'indifférence totale et elle est entourée de monticules de détritus. L'environnement est agressé par ce laisser-aller qui perdure en dépit des doléances des riverains, des représentants de la société civile et du mouvement associatif, qui avaient interpellé les autorités locales pour mettre le holà à cette dérive. Ce sujet a été soulevé maintes fois par les élus de l'APW, mais rien n'a changé.

           NDLR: La Loi Gayssot-Toubon nous interdit de commenter ce que les survivants de l'Algérie française savaient, quasi in utero.

           Cette description de la piscine de Guelma illustre ce que va devenir notre pays, quand les allocations familiales seront étendues aux enfants de pères polygames, venant d'Algérie ( 80.000 pères seraient dans ce cas, multipliés par combien d'enfants qui attendent sur les starting-blocks ?), ce que la loi Pasqua de 1993 avait bloqué.

           Des ghettos se forment à une vitesse grand V, dans certains quartiers, dont les appartements ne valent plus rien et les abords deviennent "inabordables". Des retraités voient leur patrimoine fondre comme neige au soleil.

           


Effondrement à la vieille ville
Envoyé par René
http://www.elwatan.com/regions/est/annaba/un-mort-et-des-emeutes-09-06-2013-216683_133.php


           Par : Mohamed Fawzi Gaïdi le 09.06.13 | 10h00

           Un mort et des émeutes

           Des dizaines de familles de la vieille ville ont bloqué la route menant au port et à l’hôpital Ibn Sina, criant des slogans hostiles aux autorités

           Encore un effondrement, encore un deuil à la vieille ville de la Coquette. Hier, vers 3h du matin, une femme de 49 ans a trouvé la mort suite à un effondrement de son domicile à la vieille ville, apprend-on auprès de la Protection civile.
           Enseignante de son état, la malheureuse victime a été surprise dans son sommeil par l’écroulement de sa maison qu’elle partageait avec les membres de sa famille. Ensevelie sous les décombres, elle en a été difficilement déterrée, sous les regards impuissants de ses voisins, avant d’être déposée dans un sac mortuaire et transportée à la morgue.

           Ce drame était l’étincelle qui a déclenché le départ d’une manifestation violente qui a failli s’étendre à toute la ville. En effet, des dizaines de familles de la vieille ville ont bloqué la route menant au port et à l’hôpital Ibn Sina, criant des slogans hostiles au wali de Annaba. «Nous ne voulons pas mourir sous les décombres. Nous avons droit à la vie. Le wali et ses proches ont tout pris, il ne nous reste rien même pas les ruines de la vieille ville», ont scandé les jeunes manifestants en colère.

           Dans un premier geste, les autorités communales ont voulu transférer ce qui reste de cette famille sinistrée dans une école avant de trouver une solution pour l’héberger. Cependant, les riverains ont refusé cette option, exigeant une solution radicale au problème. Dans la vieille ville, la vie dans l’exiguïté est le dénominateur commun de tous ses habitants. La majorité des familles se disputent un maximum de deux pièces sans les commodités de la vie moderne.

           Durant toute l’année, notamment en période hivernale, on signale souvent des drames qui endeuillent toute la ville, soit des explosions de gaz, d’électricité, sinon des effondrements. Il y a une année, une explosion de gaz a décimé deux familles de sept membres, les malheureux avaient été surpris dans leur sommeil, comme cette enseignante, par une explosion qui avait provoqué un incendie ravageur. Il y a quelques mois, toute une famille a été surprise dans son sommeil par l’effondrement de leur maison dont les membres étaient décédés.


Coup d’envoi officiel jeudi prochain
Envoyé par Francis
 http://www.elwatan.com/regions/est/annaba/coup-d-envoi-officiel-jeudi-prochain-09-06-2013-216685_133.php

El Watan : le 09/06/2013 | 10h00
           Par : Tewfiq G

           La saison estivale 2013 s’ouvre officiellement jeudi prochain à partir de la magnifique plage Rizzi Amor de Annaba avec l’organisation du traditionnel défilé auquel prendront part des jeunes issus de différentes associations culturelles, sportives et de l’environnement.

           Cet événement avait fait l’objet de préparatifs qui ont concerné principalement les communes côtières de la ville de Annaba, de Séraïdi et de Chétaïbi. La nouveauté qui caractérise, cette année, la saison estivale a trait à la suppression du système de concession des plages sur décision du chef de l’exécutif de wilaya. Des espaces ont été toutefois réservés dans les plages aux jeunes qui offrent habituellement des services aux baigneurs. Ces services concernent la location d’équipements ou autres tels les chaises, les parasols et même les maillots de bain. Par ailleurs, des habitants de la Coquette n’ont pas attendu l’ouverture officielle de la saison estivale pour se rendre dans les plages proches de la ville et effectuer leurs premières baignades.

           Les plages Fellah Rachid, Rizzi Amor, La Caroube, Refès Zahouane, Belvedère et Aïn Achir sont les plus fréquentées en ces premiers jours de chaleur, en attendant la grande ruée qui s’annonce avant l’arrivée du mois de Ramadhan en juillet prochain. Les 20 plages qui sont autorisées à la baignade, enregistrent déjà la présence de 200 éléments de la Protection civile entre maîtres-nageurs et plongeurs chargés de la sécurité des estivants. Le dispositif de sécurité et de surveillance des plages comprend cinq ambulances et six embarcations pneumatiques prêtes à intervenir dès le moindre risque de noyade. Les estivants de l’arrière-pays qui choisissent Annaba pour passer leurs vacances, auront l’occasion de profiter de soirées artistiques prévues tout au long de l’été avec les festivals de la chanson et la musique citadines, du Chaâbi et du Malouf. Par ailleurs, des tentes seront érigées au niveau de certaines plages dans le but de faire connaître la richesse de l’artisanat algérien. S’agissant du maintien de la propreté des plages, des bacs à ordure ont été mis à la disposition des estivants dans le but d’éviter les dépôts anarchiques des déchets et la détérioration du cadre de vie.


Des milliers de malades meurent en silence
Envoyé par Jacques
 http://www.elwatan.com/hebdo/sante/des-milliers-de-malades-meurent-en-silence-23-06-2013-218441_156.php

Actualité Jeudi, 23 06 2013 10:00
           Par : Farida Hamadou

           70% des patients nécessitent des soins combinés : chimio-radiothérapie.
           Le centre de radiothérapie de Constantine se débat dans des problèmes administratifs absurdes.

           Plus de 10% des 1000 malades atteints de cancer, issus de toute la région Est, sont déjà morts ou sont en train de mourir en silence, surtout depuis février 2012, date de la fermeture totale du service de radiothérapie du CHU Ben Badis de Constantine pour cause de travaux. Ce sont des oncologues qui l’affirment. Il faut savoir que 70% de ces patients nécessitent un traitement combiné : chimio-radiothérapie. Certains, plus nantis que d’autres, se rendent en Tunisie pour effectuer leurs séances de radiothérapie. Mais qu’en est-il du reste ? Ils ont été «dispatchés» — tenez-vous bien — sur les quatre centres de radiothérapie du pays : Alger (CPMC), Blida (deux centres, public et privé), Oran et Ouargla, avec des rendez-vous pour… 2014 et… 2015 (pour Oran) !

           Les décideurs au ministère de la Santé savent-ils que la situation au CAC de Constantine n’est toujours pas débloquée en raison du non-rapatriement des sources de cobalt vers la maison mère au Canada, dont dépend l’installation des trois nouvelles machines ? Une seule de ces machines est, nous fait-on savoir, en cours d’installation au service de radiothérapie dont les travaux avanceraient mieux s’il n’y avait pas justement ce problème de sources radioactives. Le Premier ministre avait pourtant donné des directives dans ce sens en octobre 2012.

           Selon des sources sûres, le dossier de la procédure de renvoi des cobalts se trouve toujours au niveau de la Banque centrale à Alger et le représentant de cet organisme «n’arrive toujours pas à ouvrir la lettre de crédit».
           Même problème de lettre de crédit pour les nouveaux services de radiothérapie d’Annaba, Sétif et Batna, en plus du manque de personnel spécialisé dans ces centres. En clair, ce n’est pas seulement la guerre qui fait des martyrs, la bureaucratie, chez nous, en fait bien plus. «Voici la vérité toute crue : si les malades ne peuvent pas se débrouiller par leurs propres moyens pour aller en Tunisie ou ailleurs, ils feront des métastases, car la maladie évolue très rapidement», ne cessent d’avertir des médecins. Une source au fait du dossier nous informe, néanmoins, que «quatre ministres se réuniront le 24 du mois en cours au Sénat pour traiter du dossier de cancérologie».

           Que sortira-t-il de cette réunion tardive par rapport à cette situation qui hypothèque des vies humaines depuis 2002 ? N’omettons pas de rappeler également que les travaux d’extension du CAC de Constantine sont à l’arrêt depuis 3 ans, ce qui représente un obstacle insurmontable pour la pose du matériel nouvellement acquis. Que quelqu’un entende enfin le cri de détresse des malades !

           NDLR:


MESSAGES
S.V.P., Lorsqu'une réponse aux messages ci-dessous peut, être susceptible de profiter à la Communauté, n'hésitez pas à informer le site. Merci d'avance, J.P. Bartolini

Notre Ami Jean Louis Ventura créateur d'un autre site de Bône a créé une rubrique d'ANNONCES et d'AVIS de RECHERCHE qui est liée avec les numéros de la Seybouse.
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De M.
      
      

De M. Pierre Jarrige

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Pierre Jarrige
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Mon adresse : jarrige31@orange.fr

DIVERS LIENS VERS LES SITES

M. Gilles Martinez et son site de GUELMA vous annoncent la mise à jour du site au 1er Juillet 2013.
Son adresse: http://www.piednoir.net/guelma
Nous vous invitons à visiter la mise à jour.
Le Guelmois, guelma-collectif@orange.fr
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Le joyeux drille et le policier
Envoyé par Hugues

    Le gars dans la voiture est saoul au taquet, noir comme un téléphone (les téléphones d'autrefois).
    Un policier arrête la voiture, se présente à l'individu et lui demande :
    - Vous avez bu ?

    Avec une élocution pâteuse, le gars répond :
    - Oui, ... ce matin ... j'ai marié ma fille ... et comme je n'aime pas les messes, ... je suis allé au café et j'ai bu ... quelques bières.
    Puis ..... pendant le banquet ..... j'ai essoré 3 bonnes bouteilles .... une de Corbières ... une de Minervois ..... et .... une de Faugères.
    Pour finir .... pendant la fête ... dans la soirée ... j'ai ingurgité ... deux bouteilles de whisky ..... Johnny Walker .... étiquette noire.


    Finalement le policier, impatient, lui dit :
    - Savez-vous que je suis Policier et que je vous ai arrêté pour un contrôle de l'alcoolémie ?

    Le joyeux drille lui répond alors :
    - Et vous .... savez-vous que .... cette voiture est ...... anglaise et ..... que c'est ...... . ma femme ........ qui conduit ?


Si vous avez des documents ou photos à partager,
n'hésitez-pas à nous les envoyer. D'avance, Merci.

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