Le téléphone
AUGU et MOI

Envoyé par André Gabard

L'aut' matin, je me rencontre Augu qu'il avait une figure de vendredi cinq.

" Qu'est.ce ? ça va pas. Y t'a arrivé un accidente ou bien te t'a purgé ? que j'y dis ".

" Non.! C'est Zézé, cet enfant de loup qui m'a joué.un tour en première. Figure-toi que d'accord ac Œil-de-Setche y m'a dit y a deux jours de ça qu'le Pont d'la Trachée y s'avait croulé. Vite j'a pris un lindau et pis arrivé là-bas j'a vu qui s'était payé ma tronche.
- Bien fait pour toi, le Bon Dieu y t'a puni que j'y dis. Ah ! Ah ! t'y a voulu travailler tout seul.
- T'y a raison qui me répond Augu,.ma moi qui te parle, depuis hier soir j'a trouvé un truc et mainant je va me le mettre à ésécution. La vengeance, c'est un plat qu'elle se mange froid, ac beaucoup du felfel ...

Oilà : Te va aller dans le bureau à Zézé et quand y sonne le téléphone te le laisses décrocher le machin où on entend et ousqu'on parle et toi, en douce en douce.te prends l'autre zécouteur à l'oreille et surtout n'en casse pas une "

Comme y me dit je fais et j'arrive chez Zézé. J'lui parle d'la pluie et du bon temps quand tout d'un coup le téléphone y tape : Dring...Dring...dring... Zézé y décroche d'un côté et moi de l'autre et la conversation elle se dégage..

- Allo ! Allo ! qui dit Augu au bout de la ficelle, c'est Monsieur Zézé ?
- Oui,oui, qui répond Zézé. Qui c'est qu'y est dans l'appareil ?
- Ici, c'est le contrôleur du téléphone
- A vot' service, Monsieur le P.T.T.
- Eh bien ! Oilà ... Vous m'entendez bien ?
- Très bien.
-Pas moi, pourquoi y doit y avoir un coup de circuit dans vot' appareil ; mais quelle position vous occupez en ce moment?
- C'est une position antéressante, Monsieur, je suis représentant en zétuiles et briques pleines à six trous.
- C'est pas ça que je vous demande. Comment que vous êtes? Assis ou debout ?
-Assis, Monsieur le P.T.T.
-Alors, levez-vous, Monsieur Zézé.

Zézé y se lève et l'autre fugure de marbre y continue
- Mainant, Monsieur le raprésentant,comment que vous me sentez ?
- Très bien et vous ?
- C'est mieux que t'à l'heure ma c'est pas encore ça, alors montez tsur la chaise.

Zézé y monte tsur la chaise et Augu : " Ça va mieux, Monsieur Zézé ?
- Voui, Monsieur l'arrangeur, et vous ?
- Fectivement, je vous entends ma y a encore du fadinge. Montez tsur le bureau.

Zézé y monte ac le tuyau encaustique dans l'oreille et y crie :
- Et alors ! ça va bien oui ou non ?
- C'est bien comme ça, Monsieur Zézé, t'y as tout l'air d'un tornaga tsur un arbre d'olives, o Dandalon...à la revoyure... et y raccroche.

Zézé pâle d'la colère laisse-le qui jure pourquoi en descendant le bureau ac son pied y s'avait emporté le téléphone et en tombant il était tout démontibulé...

Qui c'est qui pouvait tenir le sérieux après ça ; les larmes elles me coulaient comme si j'aurai frotté les yeux ac des oignons frais...

Zézé y me montre la porte et avant de la refermer tsur moi y me crie : " Allez, toi aussi, fais du vent, joumaliste fangouliste que t'y es ", et y me pousse dihors.

Au coin d'la rue Augu y m'attendait ac un sourire d'un vendeur des Galéries et tout de suite on s'a été se taper un canari {une anisse ac du citron) à la santé de ce grand sérin de Zézé. A Bône, y s'en passe toujours de bien bonnes... A mercredi.