Poème à la Mémoire de Bastien-Thiry
Marc Antoine CIANFARANI
Acep-Ensemble N° 233 juin 2002


Dors ! Nous t'irons chercher ...
Ce jour viendra peut-être (Victor Hugo)
11 mars 1963 ? Exécution de BASTIEN THIRY.

Au champ du grand repos où les héros sommeillent,
Il souffle à tout venant un vent de liberté,
Mais le sol a gardé cette empreinte vermeille
Du sang qu'on a versé au nom de vérité !

Au champ du grand repos, mon cœur a mal de vivre
En pensant que pour lui, tout est bien révolu,
Qu'il a choisi la voie qui éclaire et délivre,
Au nom d'un idéal qu'on avait tous voulu!

Au champ du grand repos, notre infinie tendresse
Vient réchauffer ton corps douloureux et meurtri,
Colonel au front pur, toi qui n'avais de cesse
Que reprenne au grand jour le vrai sens de Patrie

Et pourtant le 11 mars ? il pleuvait fort, je crois
Les valets du pouvoir sont venus te chercher ...
Tu as pris gentiment ton Missel et ta croix
Et tu les as suivis, l'air calme et détaché...

C'était l'heure où la vie s'éveillait en banlieue ...
A 6h47, comme un cri déchirant,
La salve troua l'air et ton corps expirant
Vint ajouter du rouge à ta capote bleue...

Ton visage pur et beau appartenait à Dieu,
Au seigneur qui, du haut de sa miséricorde,
T'avait déjà soustrait aux rires de la horde,
Bien avant le moment de l'implacable Adieu

Que Dieu garde ton âme avec mansuétude,
Que viennent les hivers et viennent les printemps,
Nous garderons au cœur la fidèle habitude
De vénérer ton nom, jusqu'à la fin des temps

Dors en Paix tout là-bas, du sommeil ETERNEL,
Au Champ du Grand Repos et de ITTERNITE
Que ton SOMMEIL soit Doux comme une NUIT D'ETE
Nous t'AIMERONS TOUJOURS, plus qu'avant COLONEL!